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"Au bonheur d'Elise"

3 juin 2017

Être psychanalyste

1 juin 2017
Par Christophe Gerbaud
Blog : Christophe Gerbaud

Le psychanalyste est un poète. La psychanalyse est une pratique qui ne guérit pas. Là n'est pas son but. Or, certains "scientistes" porteraient à penser que la psychanalyse se définit comme autre chose que littéraire. Cette vision est fausse, elle est poétique et politique de l'âme. Au même titre que leurs analysants, les psychanalystes sont des (miroirs) "fous"; mais savants; lucides, "kritikos".

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"La mélancolie est le partage de tous les hommes de génie". Aristote ; Les Problèmes - IVe s. av. J.-C.

 

« Si l’on considère que la normalité consiste à se conformer à l’ordre existant, alors on pourra interpréter mon insatisfaction comme un signe de trouble mental. Mais si l’on prend pour norme l’épanouissement de toutes les virtualités innées de l’homme et si l’on sait intuitivement, et par expérience, que l’ordre social existant rend impossible cet accomplissement suprême de l’individu et de l’humanité, alors c’est celui qui se satisfait de l’ordre existant qu’on considérera comme inférieur. » Otto Gross (Médecin et psychanalyste percçu comme génial et psychotique)

"La psychanalyse d'individus de tous les âges, de tous les pays et de toutes les couches sociales montre que la conjoncture des structures socio-économiques et sexuelle de la société ainsi que sa reproduction structurelle s'opèrent au cours des quatre ou cinq premières années de la vie par les soins de la famille autoritaire. L'Eglise ne fait ensuite que perpétuer cette fonction. Ainsi l'Etat autoritaire trouve un intérêt majeur dans la famille autoritaire : elle est la fabrique où s'élaborent sa structure et son idéologie. La structuration autoritaire de l'homme se produit - ce qu'il s'agit de ne jamais perdre de vue - en premier lieu par l'ancrage d'inhibitions et d'angoisses sexuelles dans la matière vivante des pulsions sexuelles. "La Psychologie de masse du fascisme"  Wilhelm Reich (psychiatre-psychanalyste militant révolutionnaire pour la libération sexuelle)

 

L'analyse, comme aurait dit le psychiatre Francesc Tosquelles Llauradó, à travers ses association d'idées "déconne". Cela nous renvoie au féminin qu'il y a en chacun de nous ("ce con"). Un psychanalyste est une femme ou un individu qui a fait suffisamment de travail sur soi pour entendre la souffrance d'autrui. Il s'agir, précisément, d'un travail: "d'em-pathie" (prendre, à la manière d'une mère ; la souffrance avec soi). Etre psychanalyste, c'est être poète, en ce sens qu'il s'agit de poétiser la science. Le psychanalyste qui est allé suffisamment loin en lui-même - de façon auto -analytique ou à travers une analyse avec un autre psychanalyste - reste un individu "écorché-vif", sensible (qui peut même connaitre l'agressivité) comme peut l'être tout autre homme. Mais dans la pratique clinique, il donne de son amour. Analyser est radicalement le contraire de détester dans des sursauts de haine (tirée contre soi ou autrui). Car, nous sommes toutes et tous similaires, égos en matière d'amour et de haine ; dans la mesure où nous sommes névrosés i-e : peur de devenir fou ou peur de faire face à notre noyau de folie interne. Le psychanalyste est ainsi un homme comme tous les autres, mais qui ordonne, met en mots ses comportements. Et par ailleurs, il adopte un langage qui est celui de l'inconscient, des émotions profondes. Son travail est de décortiquer tout comportement biologique, psychologique ou politico-social, à travers des symboles : des mythes, des représentations, des signes.

 

Mais un psychanalyste peu-il être, à la fois, patient atteint de déficits psychiques avérés et prompt à 'écouter un patient (analysant) ?

A cette question, il est aisé de répondre que tout dépend des cas. Cela étant dit, la richesse d'une souffrance subjective, l'expérience traumatique est dans tous les cas une mine d'or, toute une littérature pour le psychanalyste concerné. Un psychanalyste bien analysé est un individu qui sait quelles sont ses limites, qui connait par cœur ses failles ; qui a déployé tout un Savoir clinique sur ses "dites" maladies. Dans le cas d'un psychanalyste atteint de troubles identitaires, d'errance, de nomadisme ; l'activité psychanalytique - ouvrant à l'attention à l'Autre... à l'association d'idées et à son décorticage - est entièrement bienvenue. En fait le psychanalyste est un fou comme les autres, à ceci prés qu'il maitrise avec génie sa folie ; il est un fou qui ne s'ignore pas, au peintre surraliste de dire : "La seule chose que je sais, c'est que je ne suis pas fou"...  

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3 juin 2017

L’autisme à bras-le-corps

L’autisme à bras-le-corps

Yehudi Tingo Farine, un jeune Guyanais double champion de France en 2016 en cross court et sur 800 m, souffrant de troubles du spectre de l’autisme, paraît abandonné en rase campagne par les pouvoirs publics.

Il est pourtant, en tant qu’athlète, sur la liste du ministère des sports comme espoir de la fédération française du sport adapté.

Sans structure de prise en charge, déscolarisé, désocialisé, ce jeune homme est dans une situation intolérable selon son père.

Après quelques réticences, notre collaborateur qui a donné un point presse sur le sujet mardi devant l’ARS a accepté d’ouvrir le livre de cette histoire.

Pour quelle raison Yehudi a-t-il a été hospitalisé ?

Souffrant de troubles du spectre autistique (TSA), Yehudi peut avoir du mal à maîtriser certaines émotions voire certaines angoisses. En ce moment, il pouvait être calme voire souriant 23h30 sur 24 puis il y a une demi-heure où tout peut basculer. Il semble ruminer une idée fixe qui a souvent un rapport avec ce souvenir d’un élève voire de plusieurs élèves « l’embêtant », selon ses termes, au collège ou lycée. Je ne sais pas si c’est pour chasser ces idées ou trouver un apaisement, mais, à ce moment-là, il part, ces tous derniers temps, en courant, pieds nus.  C’est quelque chose qui est arrivé pour la première fois de sa vie le 17 décembre 2015, jour où lui a été annoncé le diagnostic de manière un peu abrupt par le psychiatre qui l’a évalué :  » Tu es autiste mais ça ne veut pas dire que tu n’est pas intelligent ». Ce jour là, quelques heures plus tard, il avait été repéré courant pieds nus près du quartier Maya à Matoury par les gendarmes qui l’avaient interpellé sans ménagement, plaqué au sol et menotté. Plus tard, j’étais allé voir une ostéopathe pour lui. Elle en a conclu qu’il avait le dos en vrac qu’il avait clairement les symptômes d’une personne qu’on a écrasée au sol. Depuis en règle générale mais pas toujours, s’ils sont avisés de sa singularité, les gendarmes parlementent avec lui, le maintiennent debout, lui donnent à boire. Ca fonctionne très bien. Il est tombé sur quelques gendarmes supers sur ce point. Désormais, au bout de 20 à 30 minutes de course ou de marche il commence à être apaisé et retrouve progressivement ses esprits. Dans les premières minutes de cette fuite, il ne peut pas se calmer. Fin mars, c’esr quelque chose qu’il ne faisait plus depuis plusieurs mois réussissant à aller prendre une douche à la place. C’est revenu au moment des barrages routiers qui n’en finissaient plus et l’oppressaient. A ce moment là, il se met en danger : la semaine derrière il a couru à plusieurs reprises sur la deux fois deux voies entre le rond point Balata et celui de la crique Fouillée voire celui des Maringouins. Samedi , il a été arrêté un peu brutalement par les gendarmes -dont un avait sorti sa mitraillette- qui l’ont plaqué au sol face contre le bitume alors qu’il ne courait que depuis 5 minutes donc était toujours en état de crise. Certes, à la sortie du rond point Balata, il prenait la bretelle de la RN1 en sens inverse. Mercredi dernier c’est une dame qui s’est révélée être une infirmière libérale qui l’avait suivi et à réussi à parlementer avec lui. Samedi dernier, c’était la 4ème course pieds nus en 5 jours (contre zéro entre début janvier et avril). Ses plantes de pied étaient blessées par ces courses successives sur le sol brûlant, un petit morceau de caillou s’était même incrusté dans la plante d’un pied a-t-on vu aux urgences samedi. Le psychiatre du CMP (centre médico-psychologique) qui le suit une fois tous les deux mois environ a décidé de le placer en observation au pôle psychiatrique pour le protéger provisoirement selon lui estimant qu’il risquait un accident. Mais on ne m’a pas tout dit au moment de cette décision. Au pôle psychiatrique quand j’y ai accompagné mon fils on s’est excusé de ne pas avoir d’espace approprié aux autistes. C’est un peu la Cour des miracles. Si la salle dédiée au personnel est climatisée, ce n’est pas le cas des chambres des patients. Dans la chambre de mon fils, pas d’oreiller, pas de climatisation ni de ventilateurs, interdit m’y a-t-on dit. En revanche, dans sa chambre, il y a des tiges métalliques de 10 cm non protégées par le moindre caoutchouc pour fermer les stores des fenêtres en partie cassés d’ailleurs. On dirait presque une mèche de perçeuse. Ca me paraît plus dangereux qu’un ventilateur. Il y a les mêmes tiges dans la salle commune. L’eau de son lavabo coule directement sur le sol de son coin toilettes/salles de bain, le tuyau d’évacuation n’a pas de fond (!). Je l’ai signalé mardi midi. Mercredi après-midi, l’eau du lavabo s’écoulait toujours directement sur le sol. Mercredi, il y avait un nouvel épisode : plusieurs patients, dont Yehudi, étaient patraques : sans doute l’alimentation servie m’a dit le personnel qui me semble gentil et rassurant. Une infirmière m’a dit :  » votre fils est agréable, jamais dans l’opposition. Avec ses petits rituels : sa radio, ses livres ». A ses côtés, des patients qui ont des accoutumances ont le droit de fumer six cigarettes par jour.

Depuis le diagnostic tardif des troubles du spectre de l’autisme dont souffre Yehudi, pouvez-vous décrire le parcours du combattant auprès des différentes structures ?

Les difficultés rencontrées sont en partie liées à ce diagnostic tardif en fait. C’est un peu une double peine. En primaire, en Français, Yehudi était au-dessus de la moyenne nationale dans les tests d’entrée en 6ème. Au collège jusqu’en fin de 3ème Yehudi a été considéré comme un bon élève avec tableaux d’honneur à la clef chaque année. Avec quasiment toute sa scolarité au collège dans une petite structure avec 12 ou 13 élèves par classe à Cacao, puis une fin d’année dans la meilleure classe de 3ème à Lise Ophion à Matoury quand c’était plus simple pour l’athlétisme. Ses résultats en athlétisme, discipline commencée en 2013, ont été immédiatement excellents. Plutôt sprinter au départ, il remporte la Corrida de la St-Sylvestre minimes à Cayenne sur 3 km sans entraînement particulier alors qu’il n’était pas encore licencié. En juin 2013, aux championnats de Guyane, il bat Loïc Prévot (premier athlète cadet français à être descendu sous les 47 secondes sur 400 m) sur 1000 m un peu à la surprise générale. Un mois avant sur 1000 m il n’arrivait pas à le suivre. 15 jours avant les championnats, il le battait. En juillet, il fait ses 2 premiers meetings en France, il y remporte 3 courses : deux 50 m et un 1000 m. En août il court en Belgique : il y remporte un 400 m et plusieurs 1000 m. Evidemment, un tel don a retardé le diagnostic de TSA. Surtout qu’un jour, à cette époque, il m’a posé cette question :  » Papa, est-ce qu’on peut réussir dans la vie simplement avec un don ?. » Pourtant, rétrospectivement, des signes de TSA étaient déjà présents. Plus jeune, il ne regardait pas son interlocuteur dans les yeux, c’est un symptôme, cela a été mis sur le compte d’une timidité ou sur une attitude culturelle. En CP où il a appris à lire comme les autres, son institutrice a souhaité qu’il soit vu par une orthophoniste et un CMP (centre médico-psychologique) parce qu’il parlait peu ou pas. A l’époque, il a encore su donner le change. Au bout de 6 mois CMP et orthophoniste ont dit que ce n’était plus la peine qu’il soit suivi, que ça allait. Il avait alors juste commenté :  » c’est dommage, il y avait des jeux ». Il ne participait pas non plus aux conversations de groupe mais faisait tout pour donner l’impression d’en être, se mettant à côté des gens qui parlaient par exemple. Paradoxalement, il aimait bien la compagnie des autres. Son langage se limitait souvent à une phrase pour exprimer un besoin. Il était très compétent sur un truc qui l’intéressait, le foot par exemple. Il pouvait aussi répéter ce que je disais, c’est encore un symptôme. En 6ème, son prof d’EPS me disait : « avec Yehudi, une consigne ça va, plusieurs c’est compliqué. » J’ai eu des doutes vers 2012/2013 où j’ai senti une sorte de rupture au début de l’adolescence. Il me disait que la violence était arrivée à Cacao. Et pour cause, le rectorat menaçant d’y fermer des classes, ce collège avait du se résoudre à accueillir certains élèves à lourd passif, exclus d’établissements du littoral. Ses crayons et son matériel disparaissaient régulièrement de sa trousse. J’ai vu aussi qu’il ne savait pas planifier ses révisions de Brevet en 3ème. Un brevet qu’il a obtenu. C’est aussi le moment où il a donc commencé l’athlétisme, un sport très exigeant. Son premier trimestre en seconde était bon, puis, quand la saison de compétition d’athlétisme a débuté, il faisait des siestes de 2 à 3 heures. Idem l’année de 1ère où, après un premier trimestre convenable, il était  trop fatigué pour répondre aux exigences du Bac Français. Mais toujours pas de signalement en milieu scolaire. De plus, alors qu’il était au lycée, sa progression en athlétisme se poursuivait. Il était passé en 1mn 59 sur 800 m  et à 52s sur 400 en dépit de problème de coordination des bras. Il s’était même qualifié aux Carifta Games. Il n’y avait eu que 4 jeunes athlètes guyanais ayant réalisé les minimas pour y être dont lui. Au retour des Carifta Games, où il avait passé 8 jours avec la sélection Guyane en avril 2015 son entraîneur m’a dit. « Ton fils est adorable mais il a besoin d’aide. Jusque là je pensais que ce n’était que de l’étourderie… ». L’été 2015 pour en avoir le coeur net, ai contacté le CRA (Centre de ressource de l’autisme) à Lille dans le Nord-Pas de Calais, région dont je suis originaire. Un psychologue de ce CRA m’a fait cette réponse affligeante, en ai conservé l’email : « Nous sommes (…) confrontés à une difficulté géographique car nous ne pouvons recevoir que les personnes résidant dans la région Nord Pas de Calais. Cela se justifie d’une part par notre liste d’attente déjà importante sur la région seule, et d’autre part par le fait que la facturation de nos actes n’est possible que pour les patients rattachés à la sécurité sociale de la région ». Ce second argument était un bobard. Lorsque je l’ai fait remarquer à ce psychologue, il m’a alors indiqué « dans tous les cas, puisqu’il a plus de 15 ans, l’attente pour votre fils sera de 2 ans ». Puis je me suis adressé à Lille au CRDTA (Centre de ressources des troubles de l’apprentissage), une entité qui n’existe pas en Guyane. On m’a demandé d’y déposer un dossier et on m’a dit qu’on le regarderait avec bienveillance puisque nous devions repartir en Guyane. Au bout d’un mois ne voyant rien venir, j’y suis retourné : et là, une secrétaire m’a sorti :  » Ah bon, on ne vous a rien dit ? Comme votre fils a plus de 15 ans, il ne ressort plus d’un CRDTA ». Alors que j’avais donné son âge dès le départ. Enfin, dans le Nord, cet été-là, le médecin qui l’a connu enfant, ne voulait pas croire aux TSA mais voyait qu’il y avait quelque chose. Il a donc suivi la procédure pour écarter une éventuelle maladie organique évolutive comme une tumeur au cerveau. Il a fallu faire un scanner cérébral, une IRM cérébrale etc. Résultats normaux. Il a fallu aussi voir un neurologue. Yehudi en a raté la rentrée. Je passe sur la pédagogie de ce neurologue expérimenté revenu de tout qui a enregistré dans son dictaphone ses hypothèses les plus apocalyptiques devant mon fils qui en pleurait en silence dans la voiture après la consultation. J’ai sollicité, parallèlement, le Centre de ressource de l’autisme (CRA) de Guyane qui dépend de l’hôpital de Cayenne en vue de notre retour. Fin 2015, après une relance, le médecin du CRA m’a reçu mais il n’a jamais reçu mon fils et n’a donc pas daigner l’observer une seconde à ce jour. J’ai du me débrouiller pour le faire évaluer en libéral par un psychiatre formé à l’autisme. Il a conclu aux troubles du spectre de l’autisme (TSA) fin décembre 2015. Son diagnostic a été confirmé par une psychiatre qui a observé mon fils en unité en France presque 20 jours en 2016. Dès que le diagnostic a été rendu en décembre 2015, j’ai pris contact par e-mail avec l’inspecteur du rectorat de la Guyane en charge de ce type de singularité. Il m’a principalement suggéré d’aller « prospecter en France » car selon lui, sur le plan scolaire « rien n’est parfaitement adapté pour votre fils en Guyane ». Cette posture est inacceptable. La France venait alors d’être condamnée en juiillet 2015 pour ne pas prendre en charge les personnes autistes et pour les exiler en Belgique. Je pense que ça pourrait faire jurisprudence pour une personne guyanaise que l’on somme de s’exiler à 8 000 km. J’ai relancé depuis cet inspecteur du rectorat. Il n’a plus jamais répondu.

Quelles sont les caractéristiques d’une personne souffrant de troubles du spectre autistique (TSA) ?

Si on parle aujourd’hui de spectre de l’autisme, c’est que le spectre justement peut-être large et diversifié. Il y a tout de même des caractéristiques. Concernant mon fils, très jeune, il ne répondait pas toujours immédiatement à l’appel de son prénom s’il avait le dos tourné. Il avait ses quelques activités rituelles. Il prenait rarement l’initiative d’une conversation. Quand il était chez ses grands parents en France, il n’éprouvait jamais le besoin de m’appeler. Idem quand il est en Guyane, il n’éprouvera pas le besoin d’appeler ses grands-parents. Au lycée, à un moment donné, je lui disais, quand tu sors, tu m’appelles. Il m’appelait et raccrochait.

L’abstraction est difficile pour lui, c’est une autre caractéristique. Lors de son premier stage au sein du pôle espoirs de la fédération française du sport adapté qu’il avait intégré après son diagnostic, au cours d’une réunion, un cadre de la fédé a dit aux stagiaires :  » il faut que vous ayez un projet sportif « . Ca l’avait perturbé : « c’est quoi leur bèt (créole guyanais), leur projet ? » m’avait-il ensuite demandé.

Les signes sont devenus plus apparents depuis que le diagnostic a été rendu comme si Yehudi avait tout fait pendant trop longtemps pour être comme les autres. Son orthophoniste (vue seulement depuis fin 2016) me disait récemment,  » pourquoi, cela n’a-t-il pas été signalé avant car c’est flagrant, les écholalies par exemple ». Tout simplement parce ce n’était pas apparent, lui ai-je répondu. La femme d’un ami, assistante sociale, m’a néanmoins postérieurement appris avoir eu des doutes car elle avait remarqué que mon fils mangeait comme s’il n’avait pas la sensation de satiété. Ou encore un jour, il s’était baigné dans la piscine avec ses deux enfants. Et à la sortie, il avait enfilé les habits d’un de ses enfants âgé de 5 ans de moins que lui. Elle m’a dit plus tard : « c’était délicat de t’en parler ».

Quelles sont les actions que vous souhaitez engager ?

Parfois je me demande si je ne devrais pas commettre un délit pénal pour être hors service et pour obliger ces autorités qui adoptent des comportements de monstres froids à prendre le problème à bras le corps et à trouver une structure de prise en charge pour épauler et resocialiser mon fils.

Pour rester dans le domaine du droit, je me demande si un référé-liberté au tribunal administratif doit être tenté.

L’autisme étant une priorité de santé publique, deux libertés fondamentales me semblent bafouées : le droit à la continuité scolaire, le droit urgent à bénéficier d’une prise en charge par une structure. C’est ce que stipule un praticien dans un courrier sinon la santé va se dégrader selon lui

Suite à mon point presse devant l’ARS mardi, un avocat du barreau de la Guyane m’a appelé. Lui estime que l’attitude du rectorat voire des autorités pourrait être qualifiée de « discrimination par rapport au handicap », un fait grave. Il pense plutôt à un référé-injonction

J’ai lancé mercredi un dernier appel au bon sens à l’adresse autorités sanitaires par courrier. Car le mot « autisme » peut faire peur et vous enfermer dans un carcan.

Il ne me semble pas impérieux pour Yehudi que la structure soit ultra-perfectionnée et forcément uniquement dédiée à l’autisme puisque son parcours de vie (scolarisation, sport : football et athlétisme) l’a longtemps vu vivre avec des personnes diverses.

Donc une structure qui pourrait, ponctuellement dans la semaine -et de jour voire plusieurs demi-journées- l’accueillir cela existe en Guyane. Son intégration est juste une question de bonne ou de mauvaise volonté.

Je pense qu’il s’agit de bien comprendre qu’un accueil de la part d’une structure même adaptée à son cas théoriquement à 70% serait, en tous les cas, une solution mieux adaptée que l’absence actuelle d’accès à la moindre structure resocialisante.

Quelle est le procédure pour que votre fils ait de meilleurs soins et suivis ?

La procédure en vigueur a été suivie. Dès que mon fils a eu son diagnostic de TSA en décembre 2015, je suis allé à la MDPH (Maison des personnes handicapées) pour remplir un dossier. J’y avais été très bien reçu par deux personnes de cette structure qui m’ont en revanche mal orienté pour la rédaction du projet de vie, pan incontournable du dossier. On m’y avançait alors qu’il s’agissait d’un projet professionnel ou d’un projet scolaire. Or ce n’est pas ça. Là encore, j’ai du finir par consulte, un directeur de Sessad dans l’Hexagone, l’été dernier, qui m’a aidé à rédiger un projet de vie. En fait, ce sont les besoins d’accompagnement financiers et structurels. J’ai déposé le dossier mieux finalisé et enregistré complet à la rentrée de septembre. La MDPH a théoriquement 4 mois pour statuer. Après bien des courriers de ma part, j’ai eu une réunion avec la responsable du pôle pluridisciplinaire de la MDPH le 27 avril dernier. La MDPH a finalement inscrit Yehudi à la commission censée statuer le 24 mai. Je n’ai pas encore le résultat de la notification. Je veux une notifcation concrète. Une affectation pour mon fils. Si je ne suis pas d’accord, nous aurons un mois pour contester et ce sera encore du temps perdu. Je ne veux pas croire à ce scénario catastrophe.

En ce moment, ce qui m’inquiète c’est de constater la tendance qu’ont les psychiatres en France à surmédicaliser et à assomer pour que l’entourage soit tranquille. J’ai vu ce qu’on donne à mon fils, c’est sûr ce n’est pas dans la liste des produits dopants. Je l’ai vérifié avec le moteur de recherche de l’AFLD (Agence Française de lutte contre le dopage). C’est tout le contraire, ça assome et ça affaiblit le tonus musculaire.

Là, au bout deux jours au pôle psychiatrique, une psychiatre qui l’a vu pour la première fois de sa vie, sans avoir eu accès à son parcours médical, a décidé de modifier son traitement. On est mis devant le fait accompli. Je me méfie des apprenti-sorciers.

Surtout qu’en matière d’autisme, un consensus scientifique international a conclu à la prédominance du facteur neurologique.

Je persiste à penser qu’une resocialisation c’est mieux que des médicaments

Quelles ont été les réponses données ?

J’ai fait confiance à l’association Atipa Autisme qui m’avait fait miroiter un projet d’accompagnement deux ou trois demi-journées par semaine en Guyane en lien avec une psychologue travaillant avec des autistes et exerçant  de l’Hexagone, dans l’hypothèse où Yehudi ferait des aller-retour au pôle espoirs de Reims pour des stages, ce qu’il n’a pu faire ces derniers mois (blessé à la cheville). Malheureusement, cet accompagnement censé être mis en oeuvre par l’association n’a jamais vu le jour

Le rectorat de Guyane, indifférent à mes sollicitations depuis de longs mois aurait le devoir de mettre en oeuvre de petites structures, des cours avec de petits effectifs, mieux adaptés

De son côté, fin 2016, l’ARS, à l’instar du rectorat un an auparavant, m’a suggéré de « prospecter en métropole » sachant que je ne peux prospecter nulle part tant que le sésame de la MDPH n’a pas été notifié. C’est un système d’entonnoir bête et bloquant. Pour faire une analogie, je me souviens d’un reportage d’investigation que j’avais fait en 2011 sur le projet agricole de Wayabo. C’est un projet dans lequel il était évidemment prévu l’électrification du secteur. Un ingénieur qui avait travaillé sur le projet à la Daf (Direction de l’Agriculture et de la forêt) me l’avait confirmé. Problème, au moment de le mettre en oeuvre, au ministère de l’agriculture, la ligne budgétaire de l’électrification était passée à la trappe. En toute mauvaise foi, l’administration n’a jamais voulu le reconnaître. Or, des citoyens avaient bâti leur projet en tenant compte de cette électrification promise. Un agriculteur s’est retrouvé à devoir adapter son système de poules pondeuses avec un groupe électrogène. Un ingénieur hongrois était venu avec sa famille pour un projet de tomates sous serre. Il m’a dit :  » j’ai connu la bureaucratie de l’Union soviétique (…) en Guyane face à cette bureaucratie on a envie de sortir les couteaux ». Pour l’autisme, c’est un peu ça. Ce qui est exaspérant, c’est cette capacité qu’ont les gens détenteurs de leviers à faire semblant de faire. Ce jeudi en fin de journée à l’Eldorado à Cayenne est prévue une conférence ou une projection sur « la sexualité des personnes autistes ». Les 18 et 19 juin est prévu un… colloque sur l’autisme. Ce ne sont pas les priorités. C’est de l’affichage, de la poudre aux yeux, un écran de fumée. Il va falloir trouver un moyen d’empêcher tous ces gens de dormir et les convaincre de ne plus faire semblant.

3 juin 2017

Des patous des Pyrénées viennent en aide à deux frères handicapés

Publié le 02/06/2017 à 14:58, Mis à jour le 02/06/2017 à 17:27

 

C’est par un pur hasard que Tomy et Beille, deux patous des Pyrénées, qui vivent en Ariège avec leur maître Nicolas, ont rencontré Mathis et Mathéo, deux enfants béarnais handicapés.

Rien ne les prédestinaient à se rencontrer. D’un côté, il y a Nicolas Colombiès, boulanger de profession, amoureux des montagnes des Pyrénées et propriétaire de deux chiens de cette race. De l’autre, il y a la famille Cauber, et leurs deux enfants handicapés, Mathis et Mathéo. Mathis, 12 ans, est diagnostiqué TDAH (trouble déficit de l’attention/hyperactivité) et Mathéo, 11 ans, est autiste non verbal. Les premiers vivent à Mazères, en Ariège, les seconds près de Pau, dans le Béarn. Nicolas partage sa passion sur Facebook et poste de nombreuses photos et vidéos des balades qu’il fait avec ses fidèles compagnons. C’est de cette manière que Christelle, la maman des deux jeunes garçons découvre Tomy, Beille et leur maître.

L’histoire débute ainsi, il y a deux ans. Christelle prend alors l’habitude de montrer la page Facebook des deux compères à ses enfants, qui s’intéressent très vite à leurs tribulations. Face à cet intérêt inattendu, Christelle contacte Nicolas pour organiser une rencontre. Nicolas accepte immédiatement et une balade est planifiée au lac des Gaves, à Argelès.

« Pour le plus grand, quand il a vu les chiens pour de vrai, c’était comme un rêve » explique Christelle. « Pour le plus petit, il a eu besoin d’un peu plus de temps. Il a eu un peu peur, je crois, car les patous sont vraiment imposants », se rappelle la maman. « Mais peu à peu, il s’est habitué, et maintenant il est vraiment très proche de Beille ». Et Nicolas d’ajouter : « le contact avec les chiens a vraiment permis aux enfants de s’apaiser ».

Une rencontre qui a changé leurs vies

Mathéo, qui ne parle pas et communique avec ses parents à l’aide d’images, « essaye vraiment de communiquer depuis qu’il a rencontré Tomy et Beille », explique Nicolas. « Beille c’est même le seul mot qu’il réussit à dire », remarque-t-il. Le contact des chiens avec les enfants a un effet bénéfique sur le comportement des deux enfants, « qui sont plus calmes et stimulés », détaille Nicolas. Un avis partagé par Christelle.

« Cette rencontre a vraiment changé notre vie », se félicite la famille Caubet. Nicolas, quant à lui, avoue aussi avoir « trouvé de nouveaux amis ». « Nous avons créé des liens et je me suis très attaché à eux, souligne-t-il. Les chiens eux-mêmes se sont pris d’affection pour les deux petits, avec qui ils se montrent très protecteurs.  Par exemple quand nous croisons des randonneurs, ils se mettent toujours devant les enfants, comme pour les protéger ».

Depuis, cette première rencontre, Nicolas et Christelle organisent des balades et des vacances régulièrement. Tantôt chez l’un, tantôt chez les autres. Nicolas, a vraiment pris à cœur d’aider cette famille, et a même pris l’initiative de mener plusieurs opérations afin d’accentuer son soutien.

 


Un soutien financier

Nicolas a souhaité poursuivre son aide et apportant un soutien financier à la famille Caubet. Pour ce faire, le boulanger a mis en place une cagnotte sur un site participatif. Près de 500 euros ont ainsi été récoltés. De même, il a fait éditer des cartes postales de ses chiens, dont le montant de la vente sera intégralement reversé sur la cagnotte. 

Tomy, Beille et Nicolas assisteront dimanche 4 juin à la Fête de la montagne, à Saint-Béat (31). Ils tiendront dans ce cadre un stand, où seront bien sûr à disposition les cartes postales des deux compères. L’occasion aussi pour les amoureux de ces chiens-là de prendre des photos avec eux !

Plus d’informations sur la page Facebook des patous ou sur le site de crowdfunding.

EMILIE LAURIA

3 juin 2017

Handicap. "Un moment fort" : la visite d'Emmanuel Macron au petit Pablo à Vannes

Ce jeudi matin, après avoir passé la nuit à la préfecture du Morbihan à Vannes, Emmanuel Macron s’est rendu au domicile d’un enfant handicapé pour un tête à tête, à l’abri des regards.

Ce jeudi matin, après avoir passé la nuit à la préfecture du Morbihan à Vannes, Emmanuel Macron s’est rendu au domicile d’un enfant handicapé pour un tête à tête, à l’abri des regards. | Cabioch Lione

Lionel Cabioch

Ce jeudi matin, après avoir passé la nuit à la préfecture du Morbihan à Vannes, Emmanuel Macron s’est rendu au domicile d’un enfant handicapé pour un tête à tête, à l’abri des regards.

Le président de la République a tenu sa promesse. Mercredi soir, en arrivant au dîner républicain organisé à la préfecture de Vannes, Emmanuel Macron a croisé par hasard lors d’un bain de foule le père de Pablo, 7 ans et demi, atteint du Syndrome du X fragile, à l’origine de retards intellectuels et physiques.


« Demain, j’irai vous voir chez vous », lui a alors promis spontanément le président. C’est ce qu’il a fait jeudi matin, avant de prendre la direction de Lorient, pour visiter le port de pêche.

"Un tête à tête sincère, fort et simple"

« C’est Pablo qui lui a ouvert la porte, les médias sont restés dehors et la garde rapprochée du président Macron sur le palier, témoigne Emmanuel Paugam, le papa de l’enfant. C’était un entretien en tête à tête. Ça a été un moment sincère, fort et simple au cours duquel Pablo lui a parlé directement. On a pu lui raconter notre histoire et exposer nos difficultés. »

Quinze minutes ont suffi au président, « visiblement très au fait de la problématique du handicap », pour s’imprégner du quotidien de la famille.

Une visibilité à six mois de l'avenir de Pablo

« On a une visibilité à six mois seulement de l’avenir de notre fils, déplore le père. Pour l’instant, il est scolarisé en Ulis, à l’école Saint-Guen à Vannes. Tous les ans, pour bénéficier du suivi scolaire, on doit justifier de sa production, de ses progrès. A chaque fois, c’est l’angoisse. Des murs, on s’en prend tous les jours ou presque. Pas plus tard que ce matin ! On vient d’apprendre que l’assistante de vie scolaire de Pablo ne sera pas la même l’an prochain car son contrat de deux ans arrive à échéance. Or notre enfant a besoin de repères stables. »

L'inclusion, un véritable combat !

Les parents ont fait de l’inclusion de leur fils un véritable combat. « Pablo est inscrit au Rugby-Club de Vannes. Avant, il n’était pas capable de courir. Désormais, il parcourt le terrain dans tous les sens. On a aussi la chance qu’il soit accepté en centre de loisirs, ce qui n’est pas le cas dans beaucoup de villes. »

La ministre en charge du handicap reprendra contact

Et pourtant, ça n’a pas été toujours simple. « Le pédopsychiatre voulait mettre Pablo en hôpital de jour. Ça revenait à faire le deuil de notre enfant. On a refusé et préféré suivre les conseils d’un généticien. Aujourd’hui, en France, l’approche psychanalytique est remboursée (alors qu’elle est interdite partout ailleurs aux moins de 12 ans) mais pas la méthode comportementale, pourtant efficace, qui se base sur la psychomotricité. »

Le président Macron a écouté Pablo et ses parents. « Il s’est engagé à ce que la ministre en charge du handicap reprenne contact avec nous. » Le couple entend saisir ce coup de projecteur inespéré pour faire avancer la cause des enfants handicapés.

3 juin 2017

Enfant retirée à sa mère à Montpellier : ce singulier placement dénoncé par l'avocat

Enfant retirée à sa mère à Montpellier : ce singulier placement dénoncé par l'avocat
“La fillette est heureuse avec sa mère”, plaide l’avocat.
J.-M. M.

Des professionnels, médecin-traitant, psychomotricienne, directrice d'école, attestent pourtant de l'absence de maltraitance.

"C'est une décision surréaliste !”, s'indigne maître Marc Gallix. Qui, la semaine dernière, a appris la décision de placement prise par une juge des enfants de la fillette, âgée de 7 ans, de l'une de ses clientes. Une enfant faisant l'objet d'une mesure d'assistance éducative (elle souffre de dysphasie, soit d'un trouble du langage).

La justice et l'aide sociale nourrissant à l'endroit de sa mère des manquements liés à cette mesure d'assistance. Il s'agirait de non-paiement de séances à l'orthophoniste et à la psychomotricienne suivant l'enfant.

Des documents à décharge “écartés par la juge”

Reste que cette décision-là laisse le pénaliste interdit. Et ce dernier de raconter : “Le 9 mai, la juge des enfants chargée du dossier avait ordonné une mesure d'investigation éducative vis-à-vis des déclarations faites, sur l'audience, par la mère. Et dont les résultats d'enquête devaient lui être communiqués d'ici au 9 novembre prochain. Sur le placement même, un sursis à statuer avait été prononcé et la magistrate avait convoqué les parties pour une nouvelle audience, fixée au 19 mai.”

Mais le 19 mai, l'Aide sociale à l'enfance (Ase) rend un rapport défavorable et préconise un placement de la fillette. Et ce, malgré les pièces apportées par le conseil de cette mère de famille. Soit des copies des formules de chèques adressés aux différents spécialistes, des attestations du médecin traitant de l'enfant, de la directrice de l'école où elle est scolarisée.

Des documents “écartés d'un revers de la main par la magistrate, qui a dit à ma cliente qu'elle avait menti”, poursuit Me Gallix. Le placement étant alors acté. Et confirmé par une décision reçue par l'auxiliaire, le 29 mai. Et dont l'avocat a fait appel dans la foulée (celui-ci sera examiné par les conseillers de la cour le... 6 octobre prochain).

“Aucun signe de mauvais traitement”

“La magistrate a confié l'enfant à l'Ase pour six mois et a accordé un droit de visite, une fois par semaine, à la mère dans un lieu indéterminé. C'est une décision de folie ! L'exécution de cette décision va créer un choc violent qui, pour l'enfant, sera irrécupérable ! Il n'y a aucun signe de maltraitance physique ou de mauvais traitement. La fillette est heureuse avec sa mère, à l'école... La maman a peut-être besoin d'un suivi socio-éducatif mais entre ça et un placement... !”, enchaîne, dépité, Marc Gallix.

Il ajoute : “C'est une enfant que l'on arrache à sa mère et il va en découler un grave traumatisme qui risque de durer toute la vie. C'est extrêmement violent. Cette décision, si elle est exécutée, aura de graves conséquences sur l'enfant et sur sa mère.”

Jeudi et selon nos informations, la fillette n'avait toujours pas été récupérée par l'Ase. Me Gallix n'ayant plus aucune nouvelle de sa cliente depuis mardi soir. Mais, toujours selon nos informations, on sait que la procédure de placement a été initiée et des recherches lancées.

► Jeudi 1er juin, nous avons contacté le Département, dont l'Ase est une émanation, pour recueillir l'avis de ces professionnels. Sans obtenir de réponse.

 

"Ce sera un drame"

"Ce placement, c’est idiot ! Je pense que c’est un règlement de compte plus qu’autre chose. Cette petite est très légèrement perturbée. Je la suis depuis trois, quatre ans. Mais en aucun cas elle est maltraitée ! Je crois que toute cette affaire est partie d’une mésentente avec les gens de l’Ase. Si on la retire à sa maman, ce sera un drame", estime le docteur Jean-Noël Roy, le médecin traitant de la famille.

"Un placement, cela me semble un peu... Je ne suis pas sûre que cela soit très adapté. Mais cette maman a besoin d’aide", estime, de son côté, la psychomotricienne qui suit la fillette. "Ce que nous avons observé, c’est que cette petite s’est bien intégrée. Elle travaille, est volontaire, heureuse. Je ne suis pas habitué à porter un regard sur d’éventuels manquements. Mais l’école n’est pas le lieu où appliquer une décision de justice mais de transmission des savoirs. Pas un endroit où s’appliquent des décisions dont nous ne sommes même pas informés. Cela peut traumatiser l’enfant, ses camarades et les enseignants", estime la directrice de l’école internationale Antonia, où est scolarisée la petite.

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2 juin 2017

Patrick Cohen et son épouse Alexandra, couple soudé face à Tonya Kinzinger


Exclusif - Patrick Cohen et sa femme Alexan­dra - Dîner de gala caritatif pour l'association Autistes Sans Frontières à l'hôtel Marcel Dassault à Paris, France, le 1er juin 2017. © Rachid Bellak/Bestimage
Réunis pour la bonne cause.

Jeudi 1er juin à Paris, l'association Autistes sans Frontières organisait un important dîner de gala à l'hôtel Marcel Dassault. Donné pour la cinquième année consécutive, l'événement caritatif a pour mission de récolter des fonds afin de favoriser la scolarisation d'enfants atteints d'un trouble du spectre de l'autisme.

Plusieurs personnalités avaient donc répondu à l'invitation de la présidente de la fondation, Estelle Malherbe. Depuis des années, Autistes sans Frontières oeuvre pour la promotion de la scolarisation en milieu ordinaire des enfants autistes, mais a également pour mission de financer des dispositifs d'accompagnements spécialisés, de mobiliser les pouvoirs publics, de sensibiliser et d'informer l'opinion publique.

Repéré par les photographes, l'animateur Patrick Cohen a pris la pose au côté de son épouse, la journaliste Alexandra Cooren. Souriant et complice, le discret couple parent de trois enfants était assorti de la tête au pied pour se plier au traditionnel photocall. Sur place, Tonya Kinzinger a également pris la pose devant les caméras. Vêtue d'une robe bustier, l'actrice de 48 ans (qui a déjà participé aux deux précédentes éditions du gala, en 2015 et 2016) était absolument ravissante.

Roselyne Bachelot a quant à elle été vue en train de prendre la pose au côté du chef Alain Passard. Élu meilleur chef au monde en novembre 2016, ce dernier a généreusement orchestré le menu de la soirée. Enfin, le sportif Jean-Marc Mormeck et Harry Roselmack (qui a également pris l'habitude de soutenir le réseau Autistes sans Frontières) étaient également présents.

Le 02 Juin 2017 - 11h38
2 juin 2017

Autisme et handicap : démarche et droits

logo canal autisme

article publié sur Canal Autisme

L'objectif de cette formation : permettre aux familles de mieux comprendre le fonctionnement des institutions (MDPH, système scolaire) de connaître leurs droits et les faire respecter. Cette formation s'articule en 4 parties et dure environ 3 heures :

1. La MDPH
2. Autres aides financières et mesures de protection
3. La scolarité
4. Les prises en charge

     
Odile DE VISMES
Présidente de l’association TouPI (Tous Pour l’Inclusion) depuis juin 2013 : association de familles d’enfants ayant un handicap cognitif (autisme, handicap mental, troubles des apprentissages, TDAH, etc). Elle accompagne des familles dans leurs démarches (dossier MDPH, démarches scolaires, etc) et dans leurs recours. Ancienne administratrice de la FCPE 75, elle a été membre de la CDAPH de la MDPH 75 pendant deux ans, ainsi que de la CDOEA de l'académie de Paris.
Le site de l'Association TouPI : http://toupi.fr
   
  • Pré-requis
Aucune connaissance spécifique n'est nécessaire pour suivre cette formation. Elle s'adresse principalement aux familles.

  • Plusieurs thématiques seront abordées pendant cette formation
- La MDPH
- Pourquoi la MDPH ?
- Processus
- Dossier enfant
- Passage à l’âge adulte
- L’organisation académique
- Les types de scolarité
- Les AVS
- ESS et équipe éducative
- Maintiens
- 1er degré : périscolaire, extrascolaire
- 2nd degré : examens, orientation
- Transports
- Aides et recours
- Les prises en charge
- Prise en charge institutionnelle
- Prise en charge en libéral
- Double prise en charge
- Transport


  • Les outils & moyens pédagogiques
Une formation 100% en ligne disponible 24h/24, 7j/7, composée de modules vidéo courts avec :
- un support de formation à télécharger
- des échanges avec les membres de la communauté Canal Autisme sur la Page Facebook

  • Durée
Cette formation dure environ 3 heures


1 juin 2017

Vannes. Au réveil, le Président Macron s’invite chez un article publié dans Ouest France

article publié dans Ouest France

Ce jeudi matin, après avoir passé la nuit à la préfecture du Morbihan à Vannes, le président Macron s'est rendu au domicile de Pablo, un enfant handicapé.

Ce jeudi matin, après avoir passé la nuit à la préfecture du Morbihan à Vannes, le président Macron s'est rendu au domicile de Pablo, un enfant handicapé. | Maël FABRE

Maël FABRE

Ce jeudi matin, après avoir passé la nuit à la préfecture du Morbihan à Vannes, le président Macron s’est rendu au domicile de Pablo, un enfant handicapé.

Hier soir, à son arrivée à la préfecture, Emmanuel Macron s’est entretenu quelques minutes avec le papa de Pablo, jeune enfant handicapé.

Emmanuel Macron a écouté et tranché en quelques secondes. « J’irai vous voir » a-t-il annoncé tout de go. Et a adressé d’un de ses collaborateurs : « Vous prenez les coordonnées. Ce monsieur habite juste à côté de la préfecture je veux le voir demain avant de partir. »

Très ému, le père a souligné : « C’est peut-être un changement dont le handicap a besoin en France. C’est un concours de circonstances, je suis sorti de chez moi au bon moment, j’habite à 20 m. Maintenant, si le sujet intéresse le Président, ce dossier est important pour mon enfant, pour la France, pour la société. »

Le Président Macron a tenu sa promesse puisqu’il s’est rendu, peu après 8 h 30, au domicile de Pablo. Il a emprunté une grille dérobée sur le côté de la préfecture pour s’y rendre à pied. Après 10 minutes d’entretien, le président est ressorti et est allé saluer les badauds massés sur le trottoir d’en face avant de remonter dans sa voiture direction Lorient, son port de pêche, ses commandos et ses sauveteurs de la SNSM.

1 juin 2017

Le foyer d'accueil médicalisé est sur les rails

L'association EPI a œuvré jusqu'au bout pour ce foyer.

L'association EPI a œuvré jusqu'au bout pour ce foyer.

 

Le dossier du FAM (foyer d'accueil médicalisé) est en voie de règlement après plusieurs années d'études. C'était un projet porté à l'époque par la première équipe municipale menée par M. Christian Rebelle. Lors de sa dernière séance, le conseil a approuvé les dispositions et justifications de délibération telles que présentées par M. le maire.

Dans le cadre de la procédure de modification du plan local d'urbanisme de la commune, l'article L153 dispose que «lorsque le projet de modification porte sur l'ouverture à l'urbanisation d'une zone, une délibération motivée de l'organe délibérant de l'établissement public compétent ou du conseil municipal justifie l'utilité de cette ouverture au regard des capacités d'urbanisation encore inexploitées dans les zones déjà urbanisées et la faisabilité opérationnelle d'un projet dans ces zones».

En l'espèce, l'ensemble du projet nécessite une superficie de 1,8 ha pour être réalisable. La multiplicité des petites parcelles en zone UA et UB n'a pas permis d'implanter cet équipement dans la trame urbaine existante. Au regard de cette contrainte, plusieurs secteurs d'un seul tenant ont été envisagés sur le territoire communal : la zone UBb au lieu-dit «Le Courral» ; les zones 1AU au lieu-dit «La Mataleno» ; une partie de la zone 2AU au lieu-dit «Moulin-du-Viguier» ; une partie de la zone 2AU au lieu-dit «Peyrounet».

Tous ces secteurs bénéficient d'une emprise foncière suffisante pour l'implantation du FAM. Trois d'entre eux font l'objet de blocages fonciers de la part des propriétaires. Il s'agit de la zone UBb et des deux zones 1AU. En outre, la zone UBb a été recensée dans la liste des secteurs de présomption de prescriptions archéologiques. Face à ces contraintes, la municipalité a souhaité écarter ces secteurs.

La zone 2AU au lieu-dit «Peyrounet» a été privilégiée à celle du «Moulin-du-Viguier» de par sa proximité avec le centre du village et l'espace de loisirs, son accessibilité et son positionnement face à la chaîne des Pyrénées. De plus, la municipalité en était propriétaire.

La Dépêche du Midi

1 juin 2017

Formation en autisme pour les recrues du Service de police de la Ville de Montréal

Cette année, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) mène un projet pilote dans le cadre de la formation de ses nouvelles recrues. L’objectif de cette initiative est de donner aux nouveaux policiers une formation communautaire par l’entremise de présentations données par différents groupes de citoyens.

Au premier plan de cette initiative, le SPVM a engagé les services de l’école À pas de géant pour des séances de formation au sujet de l’autisme, qui se déroulent toutes les trois semaines depuis février et auront lieu jusqu’en octobre 2017. Bravo!

Au cours de la présentation, d’une durée d’une heure, les jeunes policiers reçoivent de l’information sur l’autisme, afin de mieux comprendre les défis de ce groupe de population, ainsi que sur les moyens à prendre pour collaborer avec les personnes autistes, que ce soit dans leur rôle de premier répondant ou dans le quotidien ordinaire du travail policier.

L’information transmise aux recrues du SPVM est pratique : elle porte entre autres sur les sensibilités sensorielles, les comportements particuliers, la communication, les interactions sociales, et ainsi de suite. On y inclut de nombreux exemples de situations qui ont impliqué le travail des policiers. Surtout, la formation porte sur des conseils d’approche et de communication respectueuses qui visent à optimiser la collaboration et le bien-être des personnes autistes en situation d’intervention.

Une personne autiste participe également à ces séances de formation afin de donner un point de vue informé, mais surtout pour démystifier la condition en donnant son témoignage et en permettant aux jeunes recrues de rencontrer une personne autiste « en vrai ». Au cours de cette présentation, elle fait une démonstration de ce qui peut arriver en cas de surcharge, y compris un comportement extrême. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais cet échantillon permet aux policiers de faire le lien entre la théorie et la pratique et de voir les personnes autistes non seulement en tant que citoyens à part entière, mais aussi comme des personnes qui ont besoin de leur soutien dans les situations difficiles.

Globalement, ce type de formation permet de surmonter les préjugés et l’incompréhension qui peuvent mettre les personnes autistes à risque, ainsi que de faciliter le travail des policiers par l’emploi d’une approche adaptée.

Pour en savoir plus :

Site Web du programme de formation en autisme pour les premiers répondants de l’école À pas de géant : http://fr.asdfirstresponders.ca/
Le site est déjà très informatif et des outils complémentaires seront ajoutés d’ici le lancement officiel, qui est prévu pour le mois de juin.

Le projet pilote du SPVM se développera au cours des mois à venir. Au soutien des personnes itinérantes, la Mission Old Brewery en est à sa deuxième présentation auprès des recrues. On planifie aussi des présentations par l’Association de la langue des signes québécoise au soutien des personnes sourdes. Monsieur Pierre Dupéré est le responsable du projet : Pierre.Dupere@spvm.qc.ca

31 mai 2017

Les hallucinations sont anormalement courantes chez les adultes avec autisme

article publié sur le forum ASPERANSA

Hallucinations unusually common in adults with autism
https://spectrumnews.org/news/hallucina ... ts-autism/
par Elizabeth Milne, The Conversation
le 24 mai 2017
traduction py

Avez-vous jamais entendu un son quand rien dans votre environnement ne l’explique ? Ou peut-être avez-vous ressenti la proximité d’une personne quand vous êtes seul ? Certaines personnes ont connu ces perceptions de nombreuses fois. D’autres, quasiment jamais. Quelques troubles mentaux, comme la schizophrénie, peuvent les provoquer. Mais les perceptions inhabituelles se manifestent aussi chez des personnes sans trouble mental. Une nouvelle observation de mon groupe de recherche suggère que les adultes avec autisme sont particulièrement propices à ces sortes d’expériences.

Dans notre étude, nous avons présenté à des adultes avec ou sans autisme une liste de perceptions inhabituelles et leur avons demandé d’indiquer celles qu’ils avaient rencontrées. Les adultes avec autisme ont signalé trois fois plus d’occurrences que les personnes typiques. Par exemple, nous avons constaté que 63% des adultes avec autisme ont répondu oui à cette question : « Avez-vous jamais ressenti que quelqu’un vous touchait, quand en vous retournant vous ne voyiez personne ? », contre seulement 7% des adultes typiques. De la même façon, 47% des adultes dans le spectre ont répondu oui à la question : « Avez-vous jamais vu des formes, des lumières ou des couleurs quand manifestement rien n’est présent ? », contre 14% des adultes typiques.

Jusqu’à ce jour, les scientifiques ne savaient pas que les expériences de type hallucinatoire se présentent dans l’autisme, bien que nous sachions depuis longtemps que l’autisme est associé à une ouïe et une vue plus sensibles.

Toutefois, une perception hallucinatoire inhabituelle est différente d’une sensibilité à des stimuli particuliers. Quelques items de notre questionnaire concernaient les changements d’intensité de stimulation, que nous aurions pu présumer plus présents dans l’autisme. Mais d’autres questions concernaient des perceptions étranges ou déformées. Par exemple : « Avez-vous jamais ressenti des sensations inhabituelles de brûlure ou d’autres sensations étranges dans ou sur votre corps ? » ou « Avez-vous jamais entendu vos propres pensées dîtes à voix haute, de telle façon qu’une personne proche aurait pu les entendre ? » Trois fois plus d’adultes avec autisme ont répondu oui à ces deux questions, indiquant que nos résultats ne reflètent pas uniquement une perception sensorielle plus sensible.
Des niveaux différents de certains éléments chimiques dans le cerveau (les neuro-transmetteurs) pourraient expliquer ces perceptions inhabituelles plus fréquentes. Les migraines, par exemple, sont souvent précédées par des hallucinations, comme voir des lumières ou des formes non présentes. De la même façon, l’épilepsie peut être associée à des perceptions étranges.

La migraine et l’épilepsie ont été reliées à des modifications dans les niveaux du neuro-transmetteur GABA. Dans le cerveau, quelques neuro-transmetteurs ont un rôle excitant et stimulent l’activité neuronale, alors que d’autres ont un rôle inhibiteur et réduisent cette activité. GABA est un neuro-transmetteur inhibiteur. Des niveaux de GABA moins élevés peuvent en conséquence mener à une hyperactivité du cerveau, provoquant à la fois des perturbations visuelles et des crises. Des niveaux modifiés de GABA ont aussi été impliqués dans l’autisme.

Pas de responsable unique

Toutefois, le lien entre une perception inhabituelle et l’autisme pourrait ne pas provenir uniquement de différences innées dans la chimie du cerveau. Des travaux récents suggèrent que les expériences négatives, comme d’avoir été harcelé ou isolé socialement, peuvent mener à des hallucinations.

Malheureusement, de nombreuses personnes dans le spectre souffrent d’isolation sociale et de harcèlement. Ces événements négatifs peuvent contribuer au développement de perceptions inhabituelles. Un article récent de The Conversation a décrit la façon dont les personnes exposées à la discrimination, comme les immigrés, connaissent aussi plus de sentiments hallucinatoires et paranoïaques que les personnes non discriminées. Des processus similaires pourraient être impliqués dans l’autisme.

Outre l’observation que les expériences de perception inhabituelles sont plus fréquentes dans l’autisme, nous avons constaté que ces expériences sont bien plus douloureuses. Il est important de prendre en considération ce qui peut être fait pour soulager cette souffrance. À commencer par la compréhension et l’acceptation.

Si une personne avec autisme connait ces situations, savoir qu’elles sont assez courantes chez les autres personnes avec autisme peut aider à réduire leurs inquiétudes à ce sujet. Les médecins pourraient ne pas toujours penser à poser des questions sur des perceptions inhabituelles aux personnes avec autisme, mais notre recherche suggère que cela peut être un domaine important à aborder dans la clinique, de façon à ce que des méthodes puissent être établies pour une assistance quand cela arrive.

L’importance du développement d’une meilleure compréhension de l’autisme par le grand public est peut-être plus importante encore. De plus en plus de personnes sont diagnostiquées d’un autisme, dont un nombre croissant de personnes n’ayant pas reçu de diagnostic avant l’âge adulte. Souvent, il suffit de petites modifications pour aider les personnes avec autisme à s’insérer dans la société. Ces petits pas peuvent être importants pour réduire l’isolement social.
Si l’isolement et le harcèlement contribuent au développement de perceptions inhabituelles dans l’autisme, la réduction de la souffrance causée par ces perceptions est un des nombreux avantages qu’apporterait une société dans laquelle l’autisme serait mieux reconnu et compris.

Elizabeth Milne est chargée d’enseignement en neurosciences cognitives et directrice du Sheffield Autism Research Lab de l’université de Sheffield, au Royaume Uni.
Cet article a été initialement publié par The Conversation. Il a été légèrement modifié pour être adapté au style de Spectrum.

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père d'une fille SA de 34 ans
31 mai 2017

Santé – Les spécialistes en autisme font défaut

article publié dans l'Express de Madagascar

Autisme

31.05.2017 | 7:34

Aucun médecin malgache ne peut diagnostiquer l’autisme à Madagascar. À cause de cette situation, nombreux enfants subissent des traitements inadéquats à leurs états. 

xLes praticiens malgaches confondent l’autisme avec d’autres formes de maladie. Pierre Sans, un psychiatre français, a révélé cette constatation lors d’une conférence de presse sur l’autisme Madagascar, hier à Mahatony Soavimasoandro. « J’ai assisté à ce qui me paraît être de la maltraitance à l’égard des autistes. Il y a d’abord lessur-diagnostics d’épilepsie et les prescriptions abusives d’Électro-encéphalogramme (EEG), de dépakine et de gamalate, puis des opérations d’ORL pratiquées sur des autistes. Les praticiens confondent troubles d’audition et autistes enfermés dans leur bulle », explique-t-il.
Soixante-treize enfants issus d’Antananarivo et de Moramanga ont bénéficié de diagnostic gratuit de l’autisme, dans le cadre du projet « Autisme Tour 2017 ». Les médecins ou spécialistes qualifiés en matière de diagnostic de cet état, n’existent pas encore à Madagascar. Les spécialistes effectuent des opérations chirurgicales au niveau du cerveau des enfants alors qu’ils ne devraient pas le subir, selon ce psychiatre. En effet, le dépakine est prescrit aux enfants surtout en France à cause des effets secondaires dont les malformations. Environ 1% de la population malgache est atteint de l’autisme. 70% des cas  sont d’origine génétique.
L’autisme est reconnu par le trouble de communication, de socialisation et par l’attachement à l’immuabilité ou à la fixité de l’environnement. «Moins de la moitié des enfants déclarés autistes à Madagascar présentent une souffrance néo-natale entraînant le retard de croissance,  affectant la motricité ainsi que le langage. Ces signes d’autisme devraient être revisités après une année », explique Pierre Sans.

Principe à deux temps
En France, la prise en charge d’un enfant autiste est évaluée à 80 000 euros. D’après ce psychiatre français, les consultations se basent plutôt sur des conseils éducatifs mais pas des conseils de prise en charge. « La prise en charge des classes défavorisées est réduite. Le coût des prestations médicales  de type psychomotrice et orthophonique est hors de portée pour la majorité de la population », souligne-t-il. De ce  fait, un système serait mis en place en collaboration avec des institutions ainsi que le ministère de la Santé publique.
« Un système à deux temps sera mis en place. Primo, le pré-diagnostic pratiqué par des médecins généralistes qui ont été formés sur l’autisme. Secundo, l’intervention des spécialistes si les cas sont jugés graves », explique Mbolatiana Raveloarimisa, présidente et fondatrice de l’austisme Madagascar.

Mamisoa Antonia

31 mai 2017

La méthode PECS : qu’est-ce que c’est ?

La méthode PECS : qu’est-ce que c’est ?

La méthode PECS permet de communiquer avec des images et peut aussi être utilisée avec des enfants souffrant de troubles du langage.

Pour quel handicap ?

Pour les enfants autistes souffrant de troubles du langage (dysphasiques, dyspraxiques), ainsi qu’à certains jeunes déficients mentaux.

Dans quel but ?

Permettre aux enfants de communiquer à l’aide d’images et les encourager à aller vers les autres pour faire valoir leurs choix. Cela permet la structuration du langage.

Comment ça se passe ?

Il faut déterminer les activités qui plaisent à l’enfant pour les représenter, soit en images, soit en photos. Il n’a plus qu’à se saisir de l’image correspondant à ses désirs pour faire comprendre ses envies à ses parents. Il pourra apprendre des phrases simples correspondant à ses envies, en combinant plusieurs images et en formulant des actions.

Qui s’en occupe ?

Les praticiens sont des orthophonistes mais les parents peuvent aussi la pratiquer.

Pendant combien de temps ?

Il vaut mieux la pratiquer dans le cadre d’une thérapie pédagogique plus large.

Où se renseigner ?

PECS France ou 01 43 59 06 88
Association information recherche (AIR)

L’avis du papa

Jean-Marie Lacau, papa de Juliette, 13 ans, atteinte d’un handicap mental sévère.

Juliette ne parle pas et son mode de communication est très archaïque : si elle veut sortir, elle nous tire par la manche. Un peu par hasard, j’ai été invité par une association de parents d’enfants autistes à suivre une formation à la méthode PECS, qui fonctionne sur le principe de l’échange entre une image et un objet. Dès mon retour de stage, j’ai mis en place cette technique avec Juliette. Comme elle adore la crème de marrons, on lui a proposé une carte avec l’image de la boite et on a accompagné le geste de l’échange. Cela a été extraordinaire, ça a marché tout de suite ! Maintenant, au petit déjeuner, Juliette commande avec ses cartes ses céréales, le lait… Cela reste très primaire, mais ma fille est fière et c’est un début. Je regrette qu’il soit aussi difficile de faire adopter l’outil par son établissement, alors que c’est lui qui devrait le proposer aux parents !

31 mai 2017

L’épilepsie, star d’un film mêlant art et science

article publié dans Le Figaro

Par  Mathilde Chasseriaud Mis à jour le 26/05/2017 à 17:11
Publié le 26/05/2017 à 17:11

cerveau article le figaro épilepsie

L’ex-chanteuse du groupe Lilicub, Catherine Diran, réalise un film sur l’épilepsie. Une autofiction pour sensibiliser le public à cette maladie et balayer les idées fausses.

«J’ai choisi de ne pas avoir une vie de plante». Voici les mots qu’emploie Catherine Diran pour décrire sa vie personnelle et professionnelle. Vingt ans après son fameux «Voyage en Italie» avec Benoît Carré en 1996, c’est en tant que co-réalisatrice qu’elle est aujourd’hui plongée dans le film TROUBLE , Un visage sur l’épilepsie.

Pendant son enfance, Catherine Diran souffre d’absences, dont elle ne se souvient pas. Elle a aussi des comportements que l’on pourrait qualifier «d’étranges». Lors d’un rendez-vous avec un neurologue, celui-ci annonce à la mère de Catherine que sa fille est atteinte d’épilepsie. Mais elle décidera de ne pas lui en parler, pour la protéger. Ne faisant pas de crises convulsives, le diagnostic restera «caché» et Catherine Diran ne découvrira son épilepsie qu’à 18 ans, suite à un changement de spécialiste.

Le médecin est alors formel: la jeune femme doit avoir un quotidien sans stress, le plus calme possible. Une vie qui semblait donc toute tracée... mais que Catherine Diran a choisi de ne pas suivre. Elle apprend à vivre avec l’épilepsie mais ne peut s’empêcher de remarquer que beaucoup d’idées fausses circulent et que cette maladie inquiète, fait peur. Le temps d’un docu-fiction, Catherine Diran décide de revenir sur sa maladie, sa découverte, et de montrer que l’on peut aussi vivre pleinement avec, en intégrant le risque à chaque instant.

Un film et des rencontres

C’est en 2015, à la Fédération française de recherche contre l’épilepsie (FFRE), que Catherine Diran rencontre Antoine Depaulis, directeur d’une équipe de recherche à l’Institut des neurosciences de Grenoble (GIN) travaillant sur les circuits neuronaux épileptiques. Très impliqué dans la diffusion et le partage des sciences, le scientifique est de suite emballé par le projet de Catherine Diran. L’aventure commence.

Le scénario du film alternera scènes et passages narratifs. Catherine Diran veut faire de l’épilepsie le thème central de son film, mais elle a choisi de ne la faire apparaître que par petites touches, au gré d’indices semés tout au long du film. Des chercheurs apparaîtront également, définissant la maladie et évoquant sa stigmatisation dans la société.

«Le film est avant tout une fiction», insiste Catherine Diran, «car on peut dire beaucoup de choses à travers ce genre ; des choses graves, terrifiantes mais aussi amusantes. Cela permet d’aborder l’épilepsie d’une autre façon. On a aussi opté pour un ton doux-amer parfois teinté de comédie pour justement que les gens ne ressortent pas pétrifiés mais avec la pêche.»

L’épilepsie, une maladie taboue menant à la discrimination

Touchant environ 1% de la population française selon l’OMS, l’épilepsie reste encore associée à des images fausses. «On entend toujours dire que le premier truc en cas de crise, c’est de tenir la langue, alors que c’est faux. Quand on dit épilepsie, on voit une personne par terre, tremblante, bavant à souhait» déplore Catherine Diran, «or moi par exemple, j’avais parfois plutôt des absences, notamment quand j’étais petite». Elle raconte que lors d’une crise qu’elle eut dans un aéroport, les voyageurs autour d’elle la pensaient «être en manque». «Drogués», «différents», «fous», «bizarres»: voici certains qualificatifs attribués aux personnes épileptiques. Une enquête de la FFRE parue en octobre 2016 révèle même que «près d’un Français sur deux conseillerait aux personnes épileptiques de surtout cacher leur état».

Il était donc urgent de montrer ce qu’est vraiment l’épilepsie pour empêcher ces amalgames de circuler plus longtemps. Dans le film, deux neurologues, Philippe Kahane (CHU de Grenoble) et Vincent Navarro (Institut du cerveau et de la moelle épinière - ICM), ainsi qu’Antoine Depaulis, parlent de la réalité de la maladie, la définissent et montrent où en est la recherche. «L’épilepsie n’est pas une maladie psychiatrique» explique Antoine Depaulis, «mais une affection neurologique. Le cerveau est prédisposé à générer des crises dues à une altération fonctionnelle d’une certaine population de neurones. Il existe plus d’une cinquantaine de formes d’épilepsies. Elles sont caractérisées par des crises différentes qui ne sont pas toujours des convulsions. Le sujet souffre aussi dans certains cas de troubles cognitifs ou émotionnels entre les crises».

Une sortie prévue pour la fin d’année 2017

Peu après la publication du projet sur le site de crowdfunding KissKissBankBank, Catherine Diran a reçu beaucoup de messages de personnes épileptiques, de familles, de parents heureux qu’un film sur l’épilepsie soit réalisé. Sur la page du projet, on peut lire des commentaires tels que celui-ci: «Merci pour cette initiative qui permettra de parler de cette “maladie” qui est ancestrale et pourtant si mal connue... et surtout de briser certains “tabous”!».

Le tournage de TROUBLE, Un visage sur l’épilepsie débutera en septembre et se déroulera à Grenoble, Paris et Valence. Le film devrait être diffusé vers la fin de l’année, grâce à un organisme associatif, l’ACID (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion). Différentes associations de patients, dont la Fondation CURE (USA) ainsi que des centres de recherche (GIN, ICM) assureront quant à eux la promotion.

30 mai 2017

Un troisième plan autisme bien loin des objectifs fixés

article publié dans Le Figaro

Par  Aurélie Franc Mis à jour le 30/05/2017 à 18:34
Publié le 30/05/2017 à 18:34

image article le figaro

L’Inspection générale des affaires sociales a remis son rapport sur le troisième plan autisme, qui doit prendre fin d’ici quelques mois. Si les avancées existent, beaucoup de problèmes demeurent.

«Retard», «absence de réalisation de certains objectifs», «peu de résultats concrets»… Le rapport d’évaluation du troisième plan autisme de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), publié le 5 mai, est sévère. Pour les associations comme pour Florent Chapel, auteur de l’ouvrage «Autisme, la grande enquête», ce plan, «c’est un peu cinq ans de perdus.»

Le troisième plan autisme (2013 - fin 2017) avait pour vocation de consolider les acquis des deux premiers plans à travers cinq axes d’actions: diagnostiquer et intervenir précocement, accompagner tout au long de la vie, soutenir les familles, poursuivre les efforts de recherches et former l’ensemble des acteurs. Pourtant, très peu de ces objectifs ont été atteints à moins d’un an de la fin du projet.

Des délais d’attente considérables

Première faille pointée par le rapport, le rôle «mal pensé» des familles, malgré une volonté politique de mieux les intégrer dans la prise en charge de leurs proches. Une des principales mesures du plan concernait pourtant la formation des aidants familiaux pour leur «offrir les connaissances et les outils essentiels pour faire face à ces troubles». En janvier 2017, seuls 7250 aidants avaient été formés. Un chiffre faible au regard des plus de 400.000 autistes estimés en France (adultes et enfants).

Autre problème, les délais considérables, tant dans le diagnostic que dans la prise en charge des personnes autistes au sein de structures spécialisées. Selon le rapport, ces délais sont dus à «un paysage éducatif, sanitaire, social et médico-social éclaté». De même, les recommandations de bonne pratique de prise en charge, publiées en 2012 par la Haute Autorité de Santé (HAS), demeurent «contestées dans certains établissements sanitaires et médico-sociaux et parfois, mal appliqués» selon l’Igas.

1500 places promises, 267 places crées

Concernant les adultes, «la méconnaissance de leurs besoins n’a pas permis la construction d’une politique innovante». Au total, sur les près de 1500 places qui auraient dû être créés pour accueillir les adultes autistes, seules 267 ont été installées. «Ces 1500 places n’étaient déjà pas suffisantes au regard des besoins des personnes autistes. Mais là, 267 places, c’est affligeant», dénonce Florent Chapel.

Pour les plus jeunes, «la conscience du lien entre diagnostic et intervention précoce est encore trop faible et les enfants ne bénéficient pas toujours de l’orientation la plus appropriée au regard de leurs besoins», note l’Inspection.

Un quatrième plan en préparation

Tout n’est cependant pas à jeter dans ce troisième plan: les unités d’enseignement en maternelle (UEM) destinées aux 3-6 ans constituent une innovation. En 2013, le plan avait pour objectif de créer 100 unités d’ici à 2017. «Selon les données recueillies (…), au total ce sont 112 UEM qui seront créées à l’issue du plan».

Après la partie évaluation, place aux premières pistes de réflexions concernant le 4ème plan autisme qui prendra acte dès 2018. L’Igas invite donc les politiques à poursuivre la formation professionnelle et à s’assurer de l’application des recommandations de bonne pratique de la HAS. Du déjà-vu selon Florent Chapel: «Ce plan va reprendre les mêmes idées qu’il y a cinq ans, avec des petites améliorations: comme pour le troisième plan, il faudra mieux former les professionnels, ou revoir les maquettes des universités, etc. Mais au final, dans cinq ans, il faudra recommencer si l’on ne contraint pas les professionnels à changer.»

30 mai 2017

Autisme et déficience intellectuelle : une communication neuronale altérée

article publié dans La Dépêche

Publié le 29/05/2017 à 12:11, Mis à jour le 29/05/2017 à 14:12

Neurologie

Autisme et déficience intellectuelle : une communication neuronale altérée

Autisme et déficience intellectuelle : une communication neuronale altérée

 

Bien que différents, l’autisme et la déficience intellectuelle sont des maladies psychiatriques présentant quelques points en commun. En plus de trouver leur origine dans des mutations génétiques, ces deux troubles neuro-développementaux seraient caractérisés par un dysfonctionnement des synapses. Des zones cérébrales essentielles aux capacités de mémoire et d’apprentissage.

Selon des chercheurs français*, déficience intellectuelle (DI) seraient caractérisés par une même anomalie mentale : le dysfonctionnement des synapses. Cette zone de connexion joue un rôle capital dans les processus de mémorisation et d’apprentissage. Et plus généralement dans le passage de l’influx nerveux. Chez les patients diagnostiqués, l’altération de cette communication neuronale se traduit dans l’autisme par « des incapacités à établir des interactions sociales et à communiquer et des troubles du comportement ». Et par des difficultés de compréhension, de mémoire et d’apprentissage concernant la déficience intellectuelle.

Une maladie des synapses

Pour creuser l’origine génétique de ce dysfonctionnement des synapses, l’équipe s’est penchée sur le gène PTCHD1, localisé sur le chromosome X. « Les mutations identifiées chez des garçons atteints d’autisme et de DI entraînent la perte d’expression de ce gène PTCHD1 », pourtant impliqué dans le fonctionnement des synapses. La preuve, chez un modèle murin n’exprimant plus ce gène, « des défauts importants de mémoire et des symptômes significatifs d’hyperactivité » ont été rapportés. Des modifications des synapses ont par ailleurs été repérées au niveau des réseaux neuronaux excitateurs, « particulièrement dans une région au centre du cerveau ». Appelée hippocampe, cette dernière « joue un rôle majeur dans les processus cognitifs, notamment la mémoire et la formation de faux souvenirs ».

La mise au jour de cette « maladie des synapses », et plus précisément la meilleure compréhension « des mécanismes à l’origine de ces troubles neuro-développementaux (…) est essentielle pour améliorer les stratégies thérapeutiques ».

*Frédéric Laumonnier (Unité 930 « imagerie et cerveau » Inserm/Université de Tours) et Yann Hérault de l’Institut génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (Inserm/CNRS/Université de Strasbourg)

DestinationSante

30 mai 2017

Mères en détresse

Les mamans d'enfants ayant un trouble du spectre de l'autisme ont besoin de meilleures ressources.

18 Septembre 2015 à 13H27

Photo: iStock

Aux États-Unis, un enfant sur 68 reçoit un diagnostic de trouble du spectre de l'autisme (TSA). «Presque tout le monde a désormais un ami, une voisine, un neveu ou un élève touchés de près ou de loin par cette problématique», note Catherine Des Rivières-Pigeon, professeure au Département de sociologie. «Ce n'est plus un trouble rare: c'est le diagnostic le plus fréquent chez les enfants d'âge scolaire au Québec», précise la chercheuse, qui mène depuis quelques années des recherches sur la réalité des familles dont un enfant a reçu un diagnostic de TSA.

Lors d'un colloque présenté dans le cadre du Congrès international des recherches féministes dans la francophonie, qui avait lieu à l'UQAM en août dernier, Catherine Des Rivières-Pigeon a présenté quelques résultats de recherche à propos de la santé des mères d'enfants ayant un TSA. Son verdict est sans appel: ces mères ne vont pas bien du tout. Détresse psychologique, dépression et problèmes de santé physique affectent plusieurs d'entre elles. «Selon nos résultats, 41 % des mères d'enfants autistes vivent de la détresse psychologique et 25 % estiment leur état de santé comme étant moyen ou mauvais, précise la chercheuse. C'est particulièrement alarmant, car ce sont des mères jeunes qui doivent être en forme pour s'occuper de leur enfant.»

Menées avec le soutien financier du CRSH auprès de 180 familles d'enfants de deux à cinq ans ayant un TSA, les recherches de la professeure indiquent que 50 % des mères quittent leur emploi ou diminuent de façon importante leurs heures de travail pour prendre soin de leur enfant. «Cela a des répercussions financières sur la famille, qui s'appauvrit et qui vit un stress financier supplémentaire», explique-t-elle.

Il existe des services d'aide pour ces familles, dont l'intervention comportementale intensive (ICI), le programme de référence en la matière. «Il y a toutefois des listes d'attente, à la fois pour obtenir un diagnostic de TSA et pour accéder à l'ICI», souligne Catherine Des Rivières-Pigeon. Certaines familles se tournent vers le privé, mais les coûts sont astronomiques et les problèmes financiers qui en découlent s'ajoutent à la détresse des mères.

En bout de piste, les services offerts pour aider les familles s'avèrent souvent inadéquats. «Une grande partie du travail effectué par les mères consiste à se battre contre les personnes censées les aider, déplore la chercheuse. Je caricature un peu, mais les mères dépensent beaucoup de temps et d'énergie à expliquer les besoins de leur enfant au service de garde, à l'école ou aux différents intervenants.»

Une expertise en solo

Catherine Des Rivières-PigeonPhoto: Émilie Tournevache

Catherine Des Rivières-Pigeon a mené une autre recherche, qualitative cette fois, auprès de 15 familles avec un enfant autiste. Cette recherche a été financée par l'Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ). Son équipe a fourni aux familles un iPod Touch afin que chaque parent documente – en photos, vidéos ou pistes audio – toutes les tâches effectuées pendant une semaine pour prendre soin de son enfant, incluant par exemple les recherches Internet pour solutionner des problèmes ou les appels téléphoniques auprès de différents intervenants. Des entrevues individuelles avant et après cette collecte de données, réalisée séparément avec le père et la mère, ont permis de dégager certains constats qui renforcent les données obtenues lors de l'enquête quantitative précédente. «Ce qui ressort le plus, c'est qu'il faut une expertise particulière pour s'occuper d'un enfant autiste et que ce sont les mères qui ont développé cette expertise», affirme la professeure.

Plusieurs enfants autistes ont une routine rigide et des exigences particulières, qui doivent être respectées sous peine de déclencher une crise. «Cela explique pourquoi la mère peut difficilement laisser son enfant à des gens qui ne le connaissent pas autant qu'elle», note la chercheuse, et cela, même s'il s'agit d'un intervenant spécialisé d'un service de répit. «Une mère nous a confié qu'utiliser ce type de service na valait pas la peine, car son enfant était tellement bouleversé au retour qu'il lui avait fallu une semaine pour revenir à la "normale"», raconte-t-elle.

Cela met en lumière la nature complexe du TSA et le défi de former des intervenants adéquats. «Il ne suffit pas d'avoir une formation générale en autisme. Il faut que l'intervenant travaille auprès de l'enfant pendant longtemps afin d'ajuster ses connaissances aux exigences et aux façons de fonctionner de cet enfant-là.» Ayant acquis par la force des choses cette expertise, les mères se retrouvent à former tout le monde, y compris les intervenants, précise la chercheuse. «Il faut faire en sorte que cette expertise ne soit pas acquise uniquement par les mères, dit-elle. Nous nous pencherons là-dessus dans nos travaux à venir.»

Et les pères ?

Les couples qui ont participé à la recherche vivaient ensemble. Quel rôle le père joue-t-il dans cette dynamique? «Souvent, il travaille plus que les hommes de son âge pour compenser la perte de salaire de sa conjointe. Il passe donc moins de temps avec l'enfant… et fait partie des personnes que la mère doit former, même s'il vit sous le même toit que son enfant. Ces pères font plus de tâches dans la maison que les pères d'enfants sans TSA, mais c'est néanmoins la mère qui porte le fardeau», précise la professeure.

Des recommandations à venir

À moins d'un revirement de situation spectaculaire, peu d'indicateurs portent la professeure à croire que ces femmes pourront remonter la pente. «Les difficultés et le stress chroniques sont dommageables à long terme, explique-t-elle. Or, plusieurs de ces mères s'occuperont de leur enfant pendant toute leur vie en raison du TSA. Il est impératif qu'on leur vienne en aide car elles font un travail social incroyable à l'heure actuelle.»

Les recommandations qui seront émises à la suite de cette étude qualitative seront élaborées de concert avec l'OPHQ. Quelques pistes semblent déjà se dégager du côté de l'accessibilité matérielle et financière aux différents services de soutien. «Ce n'est pas une question de faire plus, mais de faire mieux, et surtout de faire mieux en fonction des besoins particuliers de chaque enfant. Il n'y a pas de modèle unique d'intervention», conclut Catherine Des Rivières-Pigeon, qui a publié l'an dernier avec la diplômée Isabelle Courcy Autisme et TSA. Quelles réalités pour les parents au Québec? (Presses de l'Université du Québec).

29 mai 2017

Landes : une grève de la faim pour aider son petit frère

article publié sur le site de France Bleu

Par Francois-Pierre Noel, France Bleu Gascogne lundi 29 mai 2017 à 21:00

Jennifer va entamer une grève de la faim pour aider son petit frère, Morgan, à accéder à un centre spécialisé

Jennifer va entamer une grève de la faim pour aider son petit frère, Morgan, à accéder à un centre spécialisé - Jennifer Minier

Jennifer Minier a 25 ans et elle va faire une grève de la faim le 19 juin prochain à Paris, place de la République. L'habitante de Tartas (40) veut obtenir une place dans une structure médicalisée pour son petit frère de 23 ans, Morgan, atteint d'épilepsie et d'autisme.

A partir du 19 juin prochain, Jennifer va commencer sa grève de la faim sur la place de République à Paris. Elle veut mettre en lumière le manque de moyens et de structures pour les adultes souffrant d'un handicap. C'est le cas de son petit frère, Morgan. Il a 23 ans et il est atteint d'épilepsie et d'autisme. Depuis son retour dans la maison familiale il y un an, la vie de Jennifer est difficile. Elle doit s'occuper de son petit frère, à tour de rôle, avec sa mère.

Morgan, c'est un bébé de 120 kilos !

La jeune brune de 25 ans est actuellement au chômage, elle peut donc s'occuper de son petit frère pour aider sa mère. Mais c'est très difficile. "Moi toute seule, je ne peux pas le gérer, c'est 120 kilos, il tombe, on fait comment ? Il faut le doucher, lui donner à manger et répondre à toutes ses attentes, c'est comme un bébé de 120 kilos"

Depuis plusieurs mois, elle a déposé beaucoup de dossiers dans des foyers, des structures et des centres spécialisés landais. Mais aucun d'entre eux ne peut prendre Morgan en charge. Souvent parce qu'il n'y a pas assez de places dans ces centres. Le délai d'attente peut parfois atteindre trois ans et " encore si on a de la chance".

Morgan aussi, a besoin de faire sa vie

Jennifer poursuit : "Quand il voit ma grande sœur qui est à Paris faire sa vie, quand il voit que nous faisons tous quelque chose de notre vie, il ne comprend pas pourquoi, lui, il n'a pas le droit". Elle cherche un endroit médicalisé, pour ces crises d'épilepsie, et où il sera bien entouré pour qu'il puisse se construire une nouvelle vie. Selon Jennifer, ce n'est pas avec les aides de 1.000 euros de la part de l'Etat, que sa famille peut embaucher une aide à domicile pour Morgan. " Au total ça nous coûterait 1.600 euros net pour que quelqu'un vienne tous les jours lorsqu'on est absent".

Maintenant Jennifer prépare sa grève de la faim, elle commence le 19 juin prochain. Elle ne sait pas si elle va réussir à tenir longtemps car elle aussi a des problèmes de santé. La jeune femme a prévu plusieurs actions sur la place de la République à Paris comme le témoignage d'une autre famille dans la même situation que la sienne. Tout devrait être visible sur sa page Facebook.

29 mai 2017

Dr Djéa Saravane - Soins et Douleur chez les personnes autistes

29 mai 2017
Par Jean VinçotBlog : Le blog de Jean Vinçot


Une conférence du Dr Djéa Saravane à Brest le 7 mars 2017. L'ANESM vient de publier ses recommandations sur les problèmes somatiques et les problèmes douloureux, auxquelles a participé le Dr Saravane. L'ARS Nouvelle Aquitaine crée deux centres de soins du type de celui d'Etampes.
saravane-cemb
En 2016, la Corpo de Médecine de Brest avait fait bénéficier Asperansa des recettes de son gala.

Les deux associations ont voulu prolonger leur collaboration par une information sur l'autisme à destination des futurs professionnels de santé.

La Corpo de Médecine de Brest et Asperansa ont organisé une conférence le 7 mars 2017 afin de sensibiliser les étudiants en médecine, les externes et internes aux soins concernant les personnes autistes.

Article du Télégramme - 10 mars 2017

 

La vidéo de la conférence

1 heure 57 mn

Soins et Douleur chez les personnes autistes - Dr Djéa Saravane © Asperansa autisme Asperger

Le guide : "Qualité de vie : handicap, les problèmes somatiques et les phénomènes douloureux"

La difficulté pour certaines personnes à exprimer leurs douleurs de façon immédiatement compréhensible induit une complexité pour les professionnels et les médecins à établir un diagnostic.

Les personnes handicapées sont susceptibles de manquer de bilans somatiques, d’évaluations et de connaissance des effets secondaires de traitements, qui peuvent conduire à passer à côté de problèmes majeurs de santé. Certaines causes somatiques insoupçonnées paraissent improbables et dissociées des comportements qu’elles génèrent. Les conséquences pour la personne peuvent être irréversibles.

A suivre sur le site de l'ANESM.

Le Dr Djéa Saravane est un des deux experts de l'ANESM pour ces recommandations publiées le 24 mai 2017.

Le guide : 96 pages

Effets secondaires fréquents des médi aments psychotropes (page 41)

schéma effets secondaires © ANESM schéma effets secondaires © ANESM
29 mai 2017

Une experte des questions sociales nommée directrice de cabinet de Sophie Cluzel

article publié sur Vivre fm

Lundi 29 Mai 2017 - 12h13

Cabinet Cluzel

C'est une énarque, experte des finances publiques et des politiques sociales qui a été nommée ce lundi au poste crucial de Directrice de cabinet de la ministre en charge du handicap.

Virginie Magnant alors ressponsable du RSA au ministère lors d'une audition au Sénat
Virginie Magnant alors responsable du RSA au ministère lors d'une audition au Sénat

Nommée il y a un peu moins d'un an "Conseillère région solidaire "  auprès de Valérie Pécresse au Conseil Régionale d’Ile de France, elle a exercé de nombreuses missions dans la haute administration.

Cette haute fonctionnaire affirme être « engagée pour un service public toujours plus juste et efficace sur lequel les citoyens puissent compter ». Parmi les postes qu’elle a occupés depuis sa sortie de l’Ena, on remarquera un long passage à la "Direction Générale de la cohésion sociale", ainsi qu’auprès de Martin Hirsch, pour la mise en œuvre du RSA.

La rédaction

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