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"Au bonheur d'Elise"
recherche
7 décembre 2015

Pascale Paturle : Le numérique est très attractif pour les personnes avec autisme

article publié sur le site de la Fondation Orange

Depuis très longtemps, l’autisme fait partie de nos engagements. Aujourd’hui, le numérique ouvre de nouvelles perspectives à nos actions. Le point avec Pascale Paturle, responsable du Mécénat Santé.
 
Pascale Paturle autisme et numérique
 
Quelles sont les priorités de la Fondation aujourd’hui concernant l’autisme ?
Depuis 1991, les priorités restent les mêmes : aider les personnes avec autisme, leurs familles mais aussi les professionnels. Ce sont vraiment le cœur de nos préoccupations. Notre objectif est de répondre à l’essentiel pour les personnes avec autisme et pour leur entourage, mais aussi de permettre l’extraordinaire avec des actions qui les sortent de leur quotidien. Nous essayons également d’être précurseurs. Par exemple, nous avons aujourd’hui un programme important sur les outils numériques pour les personnes avec autisme. L’usage de ces outils avec un accompagnement approprié a un impact très bénéfique.
 
Quel rôle peut jouer le numérique dans le domaine de l’autisme ?

Très tôt, notre Fondation en Espagne a travaillé sur les outils numériques et leur utilisation possible par les personnes avec autisme. L’élément déclencheur a été l’apparition des tablettes. Ce sont des outils tactiles et qui font appel à différents sens : le toucher, la vue, l’ouïe. On s’aperçoit que c’est un support très attractif pour les personnes avec autisme. Il permet également de suivre l’évolution d’un enfant avec autisme ou d’un adulte.

 


"Les tablettes sont un support très attractif pour les personnes avec autisme"


 
 
Les tablettes permettent de proposer des choses très simples, mais aussi une utilisation plus complexe. Dès le début de l’usage, la personne avec autisme n’est donc pas en situation d’échec et la progression est facilitée. Aujourd’hui, nous avons équipé plus de 400 établissements spécialisés avec des tablettes. Les retours sont très encourageants, les équipes sont très satisfaites des possibilités offertes par ces outils.
 
Quelles sont aujourd’hui les actions de la Fondation en terme de numérique ?
On est véritablement dans la priorité de la Fondation avec quelques grands principes : l’équipement (les tablettes), l’accompagnement des parents et des professionnels et ensuite les contenus. Sur ce dernier point, nous avons lancé le portail applications-autisme.com en mars 2014. Ce site permet de référencer et de commenter l’ensemble des applications numériques en lien avec l’autisme. Notre volonté est d’informer sur ce qui existe mais aussi d’aller un peu plus loin et d’échanger sur les bonnes pratiques. Le but est de pouvoir faciliter les échanges entre les parents et les professionnels mais aussi entre les parents eux-mêmes. Il est important de pouvoir créer une dynamique d’échanges pour identifier les applications et outils qui apportent des résultats.


"les professionnels sont très satisfaits et veulent continuer à travailler avec les tablettes"


Au mois de mai 2015, nous avons effectué un bilan auprès de certains établissements que nous équipons en outils numériques. Les professionnels de ces établissements nous ont déclaré qu’ils ont découvert des compétences qu’on ignorait chez les personnes avec autisme, que ce soient des enfants ou des adultes. L’usage des tablettes est assez intuitif. Par exemple, une petite fille ne communiquait pas avant de découvrir la tablette. Depuis, elle prend des photos et les montre à son entourage, c’est une façon pour elle de communiquer. Globalement, les professionnels sont très satisfaits et veulent continuer à travailler avec les tablettes, tout en renforçant l’accompagnement humain.
 
Existe-t-il aujourd’hui des travaux sur la relation entre numérique et autisme ?
Pour l’instant, le numérique est utilisé comme un outil pour mieux comprendre l’autisme et il existe beaucoup de recherches sur ce thème. A l’inverse, l’usage du numérique par les personnes avec autisme ne fait pas l’objet de beaucoup de travaux de recherche. Avec le numérique, on essaye de comprendre le comportement des personnes avec autisme mais on ne se pose pas encore la question de l’impact du numérique et des outils sur leur quotidien. Aujourd’hui, c’est aussi notre rôle de faciliter et de financer les recherches autour de cette question.

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2 décembre 2015

Centre Régional Douleur et Soins Somatiques en Santé Mentale et Autisme

Ouvert en début d'année 2013 sur le site de l'Etablissement Public de Santé (EPS) Barthélemy Durand à Etampes, le Centre Régional Douleur et Soins Somatiques en Santé Mentale et Autisme a été inauguré le lundi 17 juin 2013. Labellisée par l'Agence Régionale de Santé (ARS) d'Ile-de-France, la structure accueille des patients souffrant de pathologie mentale tout en s'impliquant dans un champ de recherche médicale encore peu exploré.

Le traitement de la douleur est un phénomène complexe, devenu un enjeu majeur de santé et de société. Longtemps ignorée, la douleur en santé mentale est l'une des plus difficiles à prendre en charge. La création du Centre Régional Douleur et Soins Somatiques en Santé Mentale et Autisme sur le site étampois de l'EPS Barthélemy Durand a pour objectif de lutter contre la douleur, physique et psychique.

Hall d'accueil
Salle de consultations
Laboratoire de recherche


Placé sous la responsabilité du Docteur Djéa Saravane, praticien hospitalier spécialiste de la douleur, le Centre s'adresse à des personnes souffrant de pathologie mentale et atteintes de troubles envahissants du développement et d'autisme. Ces patients ressentent la douleur et l'expriment, dans un langage ou dans un comportement qu'il faut savoir décoder.
Le Centre est ouvert aux patients, enfants et adultes, hospitalisés ou suivis en ambulatoire à l'EPS Barthélemy Durand ou tout autre établissement de santé mentale d'Ile-de-France, ainsi qu'aux résidents des institutions médico-sociales.

Le Dr Saravane, S. Neuville, Secrétaire d'État et M-C. Pham, Directrice de l'EPSBD lors du 13e congrès national de l'ANP3SM.

Le Centre propose un travail collaboratif avec les psychiatres, les établissements de proximité et autres structures dans le cadre de conventions avec les établissements sanitaires, médico-sociaux et les réseaux. L'implantation du Centre Régional Douleur et Soins Somatiques en Santé Mentale et Autisme a été réalisée en partenariat avec l'Association nationale pour la promotion des soins somatiques en santé mentale (ANP3SM), l'Université Paris-Sud (PARIS XI) et le Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke (Canada).

Un écho important sur le plan clinique, universitaire et de la recherche

Le Centre travaille en collaboration avec l'équipe du professeur Serge Marchand du CHU de Sherbrooke.

Quelques sujets de recherche :

  • Echelle d'hétéro évaluation de la douleur des patients dyscommunicants
  • Perception de la douleur chez la personne autiste
  • Projet de recherche avec l'unité INSERM 1178 : santé mentale et santé publique
  • Lien fort avec les autres projets de recherche de l'EPS Barthélemy Durand et le CLUD (Comité de lutte contre la douleur)

Sur le plan de l'enseignement, le Centre mène différentes actions :

1 décembre 2015

Epilepsie : l'institut des épilepsies ouvre ses portes à Lyon

Ajoutée le 23 nov. 2015

Dans cette interview, Véronique Laplane, chargée de mission pour la fondation Idée, nous parle de l'ouverture de l'Institut consacré à l'épilepsie à Lyon.

http://www.fondation-idee.org/

1 décembre 2015

Circadin - Mélatonine à effet prolongé - Recommandation HAS prise en charge dans le cadre d'une RTU

 

 

26 novembre 2015

Les fonctions cognitives, c'est quoi ?

 

article publié sur apprendre à éduquer

Il est de plus en plus courant de lire l'expression " fonctions cognitives " dans des articles ou des livres car les avancées en termes de neurosciences ont participé à vulgariser des notions comme " fonctions cognitives ",
" fonctions exécutives ", " fonctions supérieures du cerveau " ou encore " métacognition ".

 

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26 novembre 2015

CERVEAU. Autisme : l'hypersensibiité sensorielle mieux comprise

Hugo Jalinière Publié le 24-11-2015 à 15h33
Des chercheurs ont observé des différences de connexions neuronales expliquant pour partie la façon atypique dont les informations visuelles sont traitées par les personnes atteintes de troubles du spectre autistique.
Réorganisation neuronale des connexions locales et à longue portée sur une souris modèle d’autisme (à droite) et sur une souris sauvage (à gauche). ©CC BY-NC
Réorganisation neuronale des connexions locales et à longue portée sur une souris modèle d’autisme (à droite) et sur une souris sauvage (à gauche).
©CC BY-NC

CERVEAU. De nouvelles données recueillies par des chercheurs du Neurocentre Magendie à Bordeaux (Inserm) permettent de mieux cerner ce qu'il se passe dans le cerveau d'individus atteints du syndrome de l'X fragile. Il s'agit d'une maladie génétique responsable de troubles du spectre autistique (retard du développement de l'enfant, troubles du comportement, déficit intellectuel...). Publiée le 20 novembre 2015 dans Science Advances, l'étude se fonde sur des observations par IRM (imagerie par résonance magnétique) réalisées sur des souris modèles du syndrome de l'X fragile. Elle montre comment des connexions altérées entre différentes régions du cerveau sont impliquées dans les symptômes de ce trouble, et en particulier ceux d'ordre sensoriels.

Les connexions neuronales en question

Selon une théorie largement reprise comme hypothèse de travail parmi les neuroscientifiques, le cerveau des personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA) présente une hyper-connection de neurones à un niveau local dans certaines parties du cerveau. En revanche, une vue d'ensemble du cerveau montre que les différentes zones du cortex sont en partie déconnectées les unes des autres. Or les communications entre ces différentes zones cérébrales sont celles qui "permettent d’intégrer des informations plus complexes provenant de parties du cerveau qui traitent souvent d’aspects différents", explique l'Inserm dans un communiqué. Une théorie que les travaux du Neurocentre bordelais semblent confirmer, en tout cas sur la zone étudiée par les chercheurs : le néocortex, notamment impliqué dans les perceptions sensorielles, les commandes motrices volontaires ou le raisonnement spatial.

Les chercheurs se sont concentrés sur les perceptions visuelles. En observant par IRM le cerveau de souris modifiées pour reproduire le syndrome de l'X fragile, ils ont en effet pu constater ces spécificités dans les connexions neuronales. 

Réorganisation des connexions locales et à longue portée sur une souris modèle d’autisme (à droite) et sur une souris sauvage (©Inserm)

Les neurones marqués en vert par fluorescence envoient des projections vers le cortex visuel et sont répartis à travers différentes régions du cerveau. Sur les souris modèles du syndrome de l’X fragile (à droite), on observe une haute densité de neurones dans le cortex visuel (connexions locales), mais une réduction du nombre de neurones loin de cette région (connexions longues portées). Les chercheurs ont ainsi mis en lumière, chez ces souris, une prise en compte exagérée de l'information visuelle locale et l'incapacité du cerveau atteint d'X fragile de recouper ces informations visuelles avec d'autres données cérébrales issues de régions différentes.

Interprétation atypique des données sensorielles

"L'ensemble des connexions cérébrales fonctionne comme une autoroute, permettant la distribution du trafic aux différentes parties d’une agglomération, mais également à d’autres villes et villages extérieurs", explique Andréas Frick, premier auteur de l'étude. Mais dans le cas de l'X fragile, c'est un peu comme si les petites communautés étaient déconnectés les unes des autres faute d'autoroutes faisant le lien. Un maillage défaillant conduisant à une interprétation atypique des informations sensorielles : "un traitement augmenté des détails fins ou des structures au détriment de l’image entière", explique l'Inserm"Transposés à l'homme, nos résultats pourraient permettre de changer la manière d’évaluer de nouvelles approches thérapeutiques pour traiter" les personnes atteintes de l'X fragile ou de troubles du spectre autistique, expliquent les chercheurs. De la même façon, ce type d'observations pourraient rendre plus compréhensibles "le rôle que pourrait avoir des modifications des connexions dans d’autres maladies psychiatriques ou neuro-développementales", concluent-ils.

24 novembre 2015

AUTISME : De nouvelles approches pleine de promesses

Vendredi, 13/11/2015
AUTISME : De nouvelles approches pleines de promesses

L'autisme est une maladie caractérisée par des difficultés à communiquer efficacement avec l'entourage et à développer des liens sociaux. Ce trouble du développement concernerait (en fonction des critères scientifiques et médicaux appliqués) entre 300 000 et 600 000 personnes en France, ce qui en fait un enjeu tout à fait majeur de santé publique. Les causes précises de l'autisme restent mal identifiées et font toujours l'objet d'un vif débat entre les "écoles" psychanalytiques, cognitivistes, et neurobiologiques. La connaissance des bases neurobiologiques de cette pathologie a heureusement beaucoup progressé au cours de ces dernières années. Parallèlement, de nouvelles perspectives thérapeutiques se sont récemment ouvertes et pourrait bien, si leur efficacité se confirme, constituer une véritable rupture dans la prise en charge médicale de certains formes d’autisme.

Début 2010, une équipe du Centre de neuroscience cognitive (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1), dirigée par Angela Sirigu, a montré que l'administration intranasale d'ocytocine, une hormone connue pour son rôle dans l'attachement maternel et le lien social, améliorait significativement les capacités des patients autistes à interagir avec les autres personnes (Voir PNAS). Dans ces essais, les chercheurs ont administré de l'ocytocine à 13 patients autistes puis ils ont observé le comportement social des patients pendant des jeux de balle et des tests visuels de reconnaissance de visages exprimant différents sentiments. L’ocytocine est une hormone qui favorise l'accouchement et la lactation. Elle joue un rôle crucial dans le renforcement des comportements sociaux et émotionnels. 

L'équipe d'Angela Sirigu du Centre de neuroscience cognitive à Lyon a donc fait l'hypothèse qu'un niveau trop faible de cette hormone pourrait être impliqué dans certains troubles de la communication dont souffrent les autistes. Ces chercheurs, en collaboration avec le Docteur Marion Leboyer de l'Hôpital Chenevier, à Créteil, ont essayé de voir si l'administration de l'ocytocine pouvait améliorer le comportement social de 13 patients souffrant d'autisme de haut niveau (HFA) ou du syndrome d'Asperger (SA). Dans ces deux formes d'autisme, les malades ont des aptitudes intellectuelles et linguistiques normales mais ont de très grandes difficultés à nouer des relations sociales normales.

Dans ces travaux, les chercheurs ont notamment mis en place un protocole expérimental en double aveugle contre placébo au cours duquel les patients étaient observés pendant qu’ils interagissaient avec trois personnes dans un jeu de balle. Dans cette expérience, trois situations étaient prévues : en premier lieu, un joueur renvoyant toujours la balle au patient, en second lieu, un joueur ne renvoyant pas la balle au patient et enfin un joueur qui renvoyait indifféremment la balle au patient ou aux autres joueurs. A chaque fois que le patient recevait la balle, il gagnait une somme d'argent. Résultat : sous placebo, les patients renvoyaient la balle indistinctement aux 3 partenaires. En revanche, les patients traités par l'ocytocine renvoyaient toujours la balle au partenaire le plus coopérant.

Les chercheurs ont également mesuré la capacité d'attention aux signaux sociaux des patients en leur faisant observer des séries de photos représentant des visages. Ils ont constaté que les patients sous placebo regardaient la photo de façon évasive en évitant de la scruter. Par contre, ceux qui avaient inhalé de l'ocytocine développaient un niveau d'attention plus élevé aux stimuli faciaux : ils regardaient à la fois davantage les visages et les yeux des personnes photographiées.

Les résultats de ces essais ont finalement montré que l'administration d'ocytocine permettait aux patients autistes de mieux s'adapter au contexte social en identifiant de manière plus adéquate des comportements différents parmi les membres de l'entourage et adoptant eux-mêmes des réactions d’ouverture et de confiance envers les participants individus les plus coopérants. Cette étude a montré de manière solide qu’il pouvait y avoir un effet thérapeutique potentiel de l'ocytocine sur les déficiences sociales présentes dans l'autisme.

Prolongeant ces travaux, des chercheurs de l'Université de Tokyo ont découvert en 2014 qu'une dose d'ocytocine, administrée sous forme de spray nasal, stimulait une zone du cerveau qui traite l'émotion et l'empathie (Voir OUPblog).

Ces chercheurs japonais ont également administré de l’ocytocine sous forme de spray nasal à des patients souffrant de certaines formes d’autisme qui s'appuient plus facilement sur les indices non verbaux et les expressions faciales. Les scientifiques ont alors pu montrer, en procédant à des examens du cerveau par imagerie, une heure et demie après l’administration de l’ocytocine, que l'activité de la zone du cerveau responsable du traitement des émotions avait sensiblement augmenté. A la lumière de ces nouveaux résultats, le Professeur Hidenori Yamasue, co-auteur de ces travaux, souligne que « Les personnes autistes présentant des déficits dans la communication non verbale et l'interaction pourraient bénéficier de l'administration d'ocytocine".

Il y a quelques jours, une équipe du Brain and Mind Centre de l'Université de Sydney (Australie) a confirmé ce surprenant effet thérapeutique d’un spray d’ocytocine sur certains enfants atteints de troubles autistiques (Voir Nature). Dans ce test mené en Australie par l'équipe du Professeur Adam Guastella, 31 enfants de 3 à 8 ans atteints du trouble du spectre autistique ont reçu par voie nasale 2 doses quotidiennes soit de cette hormone, soit d'un placebo. Les deux phases de l'essai ont été espacées d’un mois pour éviter le risque d'interférence de l'hormone avec le placebo, et vice versa. "Nous avons observé qu'à la suite de ce traitement à l'ocytocine, les parents des enfants testés rapportaient que leur enfant faisait preuve d'une meilleure sensibilité sociale à la maison" souligne le Professeur Guastella.

Le Professeur Ian Hickie, co-auteur de cette étude, considère pour sa part que « Ces résultats remarquables constituent une véritable avancée thérapeutique dans la prise en charge de certaines déficiences sociales liées à l’autisme ». Ces chercheurs vont à présent s’attacher à comprendre comment l'ocytocine modifie les mécanismes neurocérébraux et améliore la capacité d’interaction sociale chez certains autistes. Commentant cette étude, le Docteur Andrew Adesman, chef du service Développement et comportement pédiatrique au Cohen Children's Medical Center de New York, a salué la rigueur de cet essai « qui apporte des preuves solides que l'ocytocine peut conduire à des améliorations rapides et significatives des aptitudes sociales chez les enfants atteints de troubles du spectre autistique". 

En novembre 2014, des chercheurs de l’Inserm ont par ailleurs publié une intéressante étude montrant qu’il est possible de corriger certaines anomalies de perceptions sensorielles caractéristiques de l’autisme. En travaillant sur des souris atteintes du Syndrome de l'X Fragile, une pathologie qui s’accompagne comme l’autisme d’anomalies dans le traitement des informations sensorielles par le néocortex, ces chercheurs ont découvert que certains canaux ioniques (les molécules qui déterminent la façon dont les neurones traitent les signaux électriques) dysfonctionnent au sein du compartiment dendritique, une structure qui intègre les informations au sein des neurones. Mais ces recherches ont montré qu'une molécule est parvenue à mimer un des canaux ioniques, ce qui a permis de corriger l'hyperexcitabilité des neurones ainsi que les anomalies de l'intégration neuronale et l'hypersensibilité aux stimuli sensoriels. Cette découverte ouvre enfin la perspective pour un traitement sur mesure des anomalies de perception sensorielle de l’autisme.

Enfin, toujours l’année dernière, des chercheurs de l’Université de Californie ont montré que l’administration chez des souris autistes de suramine - un médicament connu depuis un siècle et utilisé contre la maladie du sommeil - semblait avoir des effets thérapeutiques intéressants en agissant de manière puissante sur les récepteurs purinergiques (Voir Nature). Ces travaux renforcent l’hypothèse selon laquelle un dysfonctionnement métabolique pourrait être impliqué dans l’autisme, dysfonctionnement qui se traduirait par une altération de certaines cellules nerveuses à communiquer entre elles…

Cette hypothèse de l’implication d’un dysfonctionnement des mécanismes de communication et de coordination entre certains types cellules mais également entre aires cérébrales n’a cessé d’être confortée depuis quelques années par de nouvelles découvertes concernant les bases neurobiologiques et génétiques de cette pathologie. En novembre 2011, une étude américaine réalisée par l’Université de San Diego (Californie) a montré que les enfants autistes ont plus de neurones dans la région du cortex préfrontal et un cerveau plus gros que les autres qui ne souffrent pas de ce syndrome. Basées sur l’analyse de 13 cerveaux de garçons âgés de 2 à 16 ans décédés, ces recherches ont révélé que les sept garçons qui souffraient d'autisme avaient en moyenne 67 % de neurones supplémentaires dans la région du cortex préfrontal. 

Selon les chercheurs, "cette étude est la première à mesurer quantitativement l'excès neuronal dans le cortex préfrontal et a confirmé la théorie selon laquelle une surabondance pathologique de neurones est présente dans des zones clé du cerveau à un très jeune âge chez les autistes". Le cortex préfrontal est l’aire cérébrale où sont localisées les fonctions cognitives supérieures comme le langage, le raisonnement et l’aptitude à communiquer.

Comme l’explique le Docteur Eric Courchesne, professeur de neurologie à l'Université de San Diego et principal auteur de ces travaux, « dans la mesure où ces neurones corticaux ne sont pas fabriqués après la naissance et apparaissent entre la dixième et la vingtième semaine de gestation, l'accroissement anormal du nombre de neurones chez les enfants autistes est le signe d'un processus prénatal de dysfonctionnement neuronal ». Selon le Docteur Courchesne, ce serait l’arrêt ou le mauvais fonctionnement de ce processus clé du développement du fœtus et du jeune enfant qui provoquerait un basculement pathologique de ces neurones corticaux. Cette hypothèse semble par ailleurs être confirmée par le fait que le poids moyen du cerveau des autistes dans l'échantillon était 17,6 % plus grand que celui des enfants normaux au même âge.

En août 2014, une étude américaine réalisée par des chercheurs du Columbia University Medical Centre de New-York a montré, dans certaines formes d’autisme, un défaut de développement au niveau des épines dendritiques (Voir Neuron). Ces scientifiques ont d’abord analysé les cerveaux de 26 autistes, et comparé le nombre de synapses d’une région clé du cortex de ces cerveaux atteints avec celui de 22 cerveaux d’individus non atteints de troubles autistiques. Ce travail a permis de constater que la densité synaptique des autistes était supérieure de 50 % à celle du  groupe-témoin, indemne de troubles autistiques. Ces travaux montrent également des niveaux plus élevés d’une protéine de signalisation, mTOR, chez les personnes autistes, ainsi qu’une perturbation du processus d’autophagie qui élimine les protéines plus anciennes dans les cellules. Il semblerait donc, selon ces recherches, que la voie de signalisation mTOR bloque chez certains autistes le remodelage des synapses et des connexions nerveuses. 

Fin 2014, une autre étude américaine (Voir EMBO) a permis d'identifier un réseau entier de molécules constitué de protéines qui pourrait contribuer à l’apparition de l'autisme. Dans ces travaux, les chercheurs ne se sont pas uniquement intéressés au génome, mais se sont penché sur l'expression des gènes et sur les protéines qui en découlent. Ils ont ainsi identifié un réseau d'interactions de protéines, qui s'est avéré être lié à l'autisme, après des analyses menées sur 525 patients. Les scientifiques ont également découvert que des cellules du cerveau aidant à protéger les neurones jouaient un rôle important dans l'autisme. Leur fonctionnement incorrect ne permettrait pas une bonne circulation de l’information nerveuse entre les hémisphères droit et gauche du cerveau.

En avril 2015, une équipe de chercheurs de l'Université de Warwick (Royaume-Uni) a développé une méthode innovante, dénommée BWAS (brain wide association analysis) qui permet d'obtenir une vision globale de l’ensemble du cerveau. A partir d’images IRM provenant de 523 personnes autistes et de 452 personnes non autistes, les chercheurs ont utilisé deux modèles : un pour le cerveau indemne d’autisme et l’autre pour le cerveau touché par ce trouble. L’application de ces modèles a montré que le cerveau autiste semble se caractériser par une mauvaise connexion fonctionnelle, entre le cortex visuel du lobe temporal (responsable de l'analyse des expressions faciales de ses interlocuteurs) et le cortex préfrontal (responsable de la communication sociale et des émotions). Selon le professeur Feng, la méthode BWAS représente une avancée majeure, puisqu'elle révèle pour la première fois des différences fonctionnelles à l'échelle de tout le cerveau.

Mais en dépit de ces avancées récentes remarquables dans la connaissance des structures et mécanismes neurobiologiques qui semblent impliqués dans ces troubles autistiques, la majorité des spécialistes de cette pathologie considère aujourd’hui que les facteurs génétiques et biologiques ne doivent plus être vus comme une « cause » première de l’autisme mais plutôt comme des éléments agissant de manière circulaire, dans un système inextricable et singulier d’interactions avec de multiples événements et traumatismes d’ordre psycho-affectif vécu par le sujet.

En conclusion, donnons la parole au pédopsychiatre et psychanalyste Jean-Pierre Muyard qui, dans un remarquable article intitulé « D’un dialogue possible entre neurosciences et psychanalyse » montre à quel point l’antagonisme scientifique et conceptuel, parfois violent, entre les différentes approches théoriques, qu’elles soient d’inspiration neurobiologique, cognitive ou psychanalytique, lui semble stérile et dépassé.  

Muyard souligne en effet que « Les altérations des fonctions cérébrales peuvent être constitutionnelles mais que ces dysfonctionnements du développement précoce peuvent être régulés par un accompagnement thérapeutique qui mobilisera les fonctions de plasticité neuronale, base des mécanismes d’adaptation et d’autorégulation cérébrale ». Et il poursuit, ajoutant « Nous voyons donc que le dialogue entre neurobiologistes et psychanalystes ne sera fructueux que si les protagonistes de chaque discipline ne visent pas à trouver « la cause » de l’autisme ou de la psychose infantile mais collaborent sans préjugés ou anathème pour étendre le champ de leurs connaissances… 

Souhaitons que cette volonté nouvelle de dialogue et de collaboration fécondes, dans le respect des spécificités conceptuelles et méthodologiques de chacune de ces approches - et sans vouloir tendre vers un illusoire syncrétisme - permettra enfin des avancées décisives dans la compréhension globale et la prise en charge de cet ensemble très polymorphe de troubles autistiques, intimement liés à l’idiosyncrasie du sujet, et trop complexes pour se laisser enfermer dans un cadre théorique exclusif et forcement réducteur.

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

23 novembre 2015

Autisme des chercheurs expliquent comment la maladie affecte le cerveau

Le 22 novembre 2015 à 18h00 - par Ysabelle Silly

Des chercheurs de l'Inserm viennent de montrer comment des connections altérées entre les cellules du système nerveux seraient impliquées dans le syndrome de l'X fragile, à l'origine de troubles du spectre autistique (TSA).

2015-11-22-autisme-recherche

Les troubles du spectre autistique (TSA) désignent des troubles neurologiques qui affectent les relations sociales et la communication. Ils se manifestent aussi par des comportements inhabituels (répétitifs, notamment) et le traitement anormal de l'information sensorielle chez les personnes qui en sont atteintes.

TSA : 650 000 personnes touchées en France

Les TSA, qui englobent l'autisme, le syndrome d'Asperger ou le trouble envahissant du développement - non spécifié (TED‑ns), toucheraient plus de 3 millions de personnes dans l'union européenne dont environ 650 000 en France. Un enfant sur 68 serait ainsi atteint de TSA, selon des estimations récentes du Centre pour le contrôle des maladies aux États-Unis.

À l'aide de l'Imagerie par résonance magnétique (IRM), une équipe de chercheurs, dirigée par Andréas Frick de l'Inserm, a observé, chez une souris affectée par le syndrome de l'X fragile (un trouble neurodéveloppemental étroitement lié à l'autisme), une altération des connections et de la communication entre différentes zones du cerveau.

Ces nouvelles données, publiées le 20 novembre 2015 dans la revue Science Advances, pourraient expliquer certains symptômes des troubles du spectre autistique comme l'hypersensibilité aux informations sensorielles ou les altérations de la perception visuelle. Aussi, ces résultats rejoignent des hypothèses émises depuis longtemps.

TSA : les zones du cerveau déconnectées à un niveau global

La théorie des neuroscientifiques à l'international suggère en effet que le cerveau des personnes atteintes de TSA serait "hyper-connecté" à un niveau local, mais qu'à une échelle globale, les différentes zones du cortex seraient "déconnectées" les unes des autres. 

À savoir que dans le cerveau, les connections locales traitent une information spécifique (certains aspects de la vision, par exemple) alors que les connections à plus longues portées permettent d'intégrer des informations plus complexes (par exemple, la combinaison de différentes informations sensorielles). Ce dernier type de connexion est nécessaire pour une perception et une compréhension fine de l'environnement extérieur.

"Les connections cérébrales fonctionnent comme une autoroute"

"L'ensemble des connections cérébrales fonctionne comme une autoroute, permettant la distribution du trafic aux différentes parties d'une agglomération, mais également à d'autres villes et villages extérieurs", explique Andréas Frick. Les chercheurs ont souhaité étudier de plus près la partie du néocortex, qui traite l'information visuelle. Le réseau de cette partie du cerveau était différent, avec davantage de connections provenant de sites locaux, et peu de connections provenant de réseaux éloignés. Ceci pourrait expliquer la perception sensorielle altérée chez les personnes atteintes.

Cette même équipe avait observé en 2014, dans une étude menée également sur des souris modèles de TSA et du X fragile, des altérations dans la manière de réagir aux informations sensorielles (notamment les informations liées au toucher) et avait décrit un mécanisme expliquant les changements neurobiologiques soulignant ce phénomène.

13 novembre 2015

Quand le ventre fait mal au cerveau

article publié dans Le Temps.ch

Le microbiote humain comprend 100 milliards de bactéries. Celles-ci sont dix fois plus nombreuses que la totalité des cellules qui constituent le corps humain.
© DR / Pacific Northwest National Laboratory

 

Sylvie Logean
Publié vendredi 6 novembre 2015 à 19:31, modifié vendredi 6 novembre 2015 à 19:34.

Notre microbiote intestinal pourrait influencer l’apparition de pathologies comme Alzheimer, Parkinson et l’autisme

Y a-t-il un lien entre notre microbiote, ces centaines de milliards de bactéries qui colonisent notre intestin, et notre cerveau? Des évidences préliminaires issues de différents travaux sur l’homme tendent aujourd’hui à montrer que les microbes vivant dans notre ventre pourraient avoir une influence sur la survenue de maladies neurodégénératives ou neuropsychiatriques, comme la maladie d’Alzheimer, Parkinson ou l’autisme. Réunis à Genève mardi dernier, près de 300 scientifiques se sont penchés sur ce qui constitue l’un des domaines d’exploration scientifique les plus actuels.

L’existence du microbiote – qu’on qualifie désormais d’organe – a été découverte il y a seulement quelques années. Celui-ci est unique pour chacun d’entre nous, à l’image d’une empreinte digitale. Il pèserait entre un et deux kilos, et serait composé de 50 à 100 000 espèces de bactéries différentes. Logées dans notre tractus intestinal, ces dernières seraient dix fois plus nombreuses que l’entier des cellules qui constituent le corps humain. Elles sont non seulement indispensables à la digestion des aliments, à la synthèse des vitamines, mais interviennent aussi dans la maturation du système immunitaire et jouent un rôle crucial dans l’équilibre des fonctions physiologiques.

Lire aussi: Quand les microbes manipulent le cerveau

Lorsque ce délicat équilibre est rompu, des troubles peuvent apparaître, aussi divers que le diabète, les maladies inflammatoires intestinales, l’obésité, ou, justement, des affections de type neurologiques. Car il apparaît aujourd’hui que notre système nerveux entérique, qui contrôle le système digestif à l’aide de ses 200 millions de neurones, dialogue en permanence avec le cerveau, et serait ainsi en mesure d’affecter la façon dont il fonctionne.

La maladie de Parkinson, par exemple, pourrait trouver son origine dans le ventre, selon des études récentes présentées à Genève. «L’intestin est touché dans une phase précoce de la maladie, probablement des dizaines d’années avant l’apparition des troubles moteurs, confirme Filip Scheperjans, neurologue à l’Hôpital universitaire d’Helsinki. Pour 30 à 50% des patients, les premiers symptômes de Parkinson se traduisent par une atteinte de l’olfaction, des problèmes de déglutition, et de la constipation.» Le chercheur finlandais a aussi observé des différences entre le microbiote intestinal de patients atteints et celui de personnes en bonne santé, qui dépassent les simples disparités interpersonnelles. Il existerait en outre une corrélation directe entre la quantité de microbes de genre Enterobactericeae (un type de bactérie pouvant être pathogène ou ne causer aucun mal selon son sous-type) et le degré de gravité des problèmes de mobilité et d’équilibre chez les patients atteints.

Autre découverte: la majorité des malades auraient les mêmes lésions propres à Parkinson dans leur système nerveux intestinal et leur cerveau. Cette avancée dans la compréhension de la maladie laisse entrevoir la mise en place de nouveaux outils de diagnostic précoce. Il devient en effet possible d’imaginer qu’une simple biopsie du colon permette de dépister cette affection avant même l’apparition des signes moteurs. «L’inoculation du microbiote de ces patients à des souris susceptibles de développer la pathologie pourrait également représenter un énorme raccourci dans le temps, car en quelques semaines, on pourrait voir l’évolution de cette affection chez l’animal, et ainsi mieux évaluer le risque réel du patient face à la maladie», complète le professeur Jacques Schrenzel, responsable du laboratoire central de bactériologie aux Hôpitaux universitaires de Genève.

Alzheimer aussi

Des modifications du microbiote ont aussi été observées dans le cas de la maladie d’Alzheimer. Selon Angela Kamer, du Center for the Brain Health de l’Université de New York, «il pourrait y avoir un lien entre les maladies parodontales, qui touchent les tissus de soutien des dents, et des troubles cognitifs». Cette corrélation s’appuie, entre autres, sur une observation réalisée en 2013 au Royaume-Uni, où la présence de la bactérie Porphyromonas gingivalis a été détectée dans le cerveau de plusieurs patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Ce microbe, responsable des lésions parodontales avancées, aurait également comme caractéristique de bloquer le mécanisme naturel de régénération des cellules.

De plus, selon des travaux réalisés en Lombardie sur 270 patients atteints de troubles cognitifs associés à la maladie d’Alzheimer, le dépôt d’amyloïde, l’un des marqueurs prédominants de cette pathologie, serait également associé à un déséquilibre du microbiote, lorsque des bactéries entraînant des phénomènes inflammatoires prennent le dessus dans la flore intestinale.

Génération microbiote

Les liens entre le microbiote et certaines affections neuropsychiatriques ne s’arrêtent pas là. Des travaux réalisés notamment en Californie ont ainsi pu prouver qu’en modulant la flore intestinale, il était possible d’influencer les symptômes de l’autisme chez l’animal. Des extrapolations chez l’homme restent toutefois encore difficiles à réaliser.

Lire aussi: Giulia Enders, son éloge de l'intestin nous rend plus intelligents

Pour en savoir davantage, une vaste étude baptisée «génération MB», dont le but est de mieux comprendre le lien entre le microbiote et différentes maladies inflammatoires, dont l’autisme, devrait être lancée à Genève dès l’année prochaine. Elle réunira une large cohorte de nouveau-nés, en les suivant depuis leur vie intra-utérine (par un prélèvement de selles chez la mère), jusqu’à environ 2 ans, âge auquel le microbiote intestinal se stabilise. Les bébés, stériles in utero, développent leur flore intestinale au cours des deux premières années de leur vie, en entrant tout d’abord en contact avec les bactéries maternelles à la naissance, puis avec les microbes présents dans l’environnement. Selon divers travaux, un accouchement par césarienne, l’allaitement par biberon ou encore la prise d’antibiotiques pourraient affecter le microbiote de l’enfant en affaiblissant sa diversité, générant ainsi une plus grande sensibilité aux maladies inflammatoires. Pour Jacques Schrenzel, l’un des initiateurs du projet, «cette étude permettra de remonter dans le temps. Certains de ces enfants vont probablement développer une maladie inflammatoire, comme l’autisme. En ayant accès à leur microbiote à des moments précoces de leur vie, on espère pouvoir avoir une idée plus précise des interactions en jeu et envisager, à terme, des études thérapeutiques.»

Quels traitements?

Si les scientifiques semblent convaincus du rôle pathogène des bactéries dans l’apparition de certaines maladies neurologiques, l’aspect thérapeutique reste, quant à lui, un champ d’étude à défricher. Nous disposons de plusieurs outils pour intervenir sur notre flore intestinale et ses bactéries: antibiotiques, probiotiques (des bactéries et levures bénéfiques pour le microbiote), prébiotiques (des molécules rétablissant son équilibre), l’alimentation ou encore les transplantations fécales, qui consistent à remplacer la flore intestinale d’un malade par celle d’un donneur. Mais les effets de certains de ces moyens sont complexes à évaluer, et l’on ignore encore leurs possibles effets secondaires. Des études précliniques conduites à l’Université de Los Angeles ont cependant identifié plusieurs mécanismes selon lesquels les probiotiques pourraient influencer les interactions entre le microbiote intestinal et le cerveau. Mais ces résultats sont encore à confirmer à plus large échelle.

«C’est tout de même assez excitant, car il est probablement plus facile de manipuler le microbiote que nos cellules sur un plan génétique, s’enthousiasme Jacques Schrenzel. Certes, il est nécessaire de mieux comprendre les mécanismes en cause avant d’aborder l’aspect thérapeutique, mais on avance rapidement dans ce domaine.»

30 octobre 2015

Autisme : un robot pour communiquer

article publié dans LA DEPECHE

Publié le 26/10/2015 à 08:43, Mis à jour

Autisme : un robot pour communiquer

Autisme : un robot pour communiquer

 

Il s’appelle Nao et il nous ressemble un peu. Le petit robot humanoïde créé en 2006 par la société Aldebaran est devenu, entre autres, un support de médiation dans la thérapie de l’autisme. L’expérience menée auprès de 6 adolescents souffrant de troubles autistiques a été un succès. Grâce à lui, les jeunes patients ont gagné en autonomie et en capacité de communication. Les partenaires de ce travail espèrent du coup élargir le projet. Présentation.

Pour évaluer l’intérêt d’un robot humanoïde dans la prise en charge d’enfants autistes, le centre psychothérapique Samothrace (CHU de Nantes), Stereolux et l’association Robots! en partenariat avec l’École Centrale de Nantes ont lancé un projet avec Nao. Le petit robot de 58 centimètre de haut, blanc et tout en rondeurs a servi de cobaye, en devenant le centre d’attention de 6 adolescents, au cours d’ateliers culturels adaptés.

Ainsi, de novembre 2014 à juin 2015, Sophie Sakka, de l’association Robots ! et enseignant-chercheur en robotique du laboratoire IRCCYN à Centrale Nantes, a montré à six adolescents âgés de 11 à 14 ans comment gérer les mouvements et la voix du petit robot. Une activité ludique et thérapeutique qui a plu d’emblée aux jeunes patients. A l’aide d’un logiciel « ils l’ont très vite pris en main », confirme-t-elle. « Dans un premier temps, ils faisaient dire à NAO ce qu’ils ne pouvaient pas exprimer. Petit à petit, ils se sont mis à se parler par l’intermédiaire du robot. »

En parallèle, des ateliers sonores ont été initiés. A Stereolux, « les enfants ont enregistré les voix qu’ils allaient prêter à Nao », explique Sophie Sakka. Ensuite, « ils lui ont imprimé les mouvements correspondants ».

Le jeu pour entrer en contact

« Cette expérience a un impact à plusieurs niveaux sur l’adolescent. Sur sa capacité à communiquer au sein de son groupe ainsi qu’à expérimenter la fierté de pouvoir montrer ses compétences», estiment les équipes médicales impliquées. Lesquelles ont constaté une évolution de séance en séance (tous les 15 jours) et une nette amélioration durable du quotidien du jeune autiste, même en dehors des séances.

Devant le succès de l’expérimentation, les quatre partenaires pensent déjà à étendre le projet à d’autres communautés pour élaborer un protocole et lui donner une dimension plus large.

29 octobre 2015

Au centre somatique d'Etampes, une appli facilite l'expression de la douleur

article publié dans Le Parisien

C. Ch | Publié le Mercredi 28 Oct. 2015, 18h44 | Mis à jour : 18h44

ILLUSTRATION. Le centre somatique travaille avec des patients autistes pour les aider à exprimer la douleur. (LP/C. Ch.)

Pour les autistes, communiquer avec l’extérieur est particulièrement complexe. Alors exprimer une douleur s’avère encore plus difficile. C’est pourquoi l’Etablissement public de santé (EPS) Barthélémy Durand à Etampes a développé avec Auticiel une application numérique. Un outil pour permettre aux personnes dyscommunicantes de mettre des mots sur leurs douleurs et leur ressenti. « Depuis de nombreuses années, l’EPS est fortement engagé dans la prise en charge de la douleur, particulièrement dans le cas des personnes avec autisme, rappelle la direction de Barthélémy Durand. En 2013, nous avons ouvert un centre régional douleur et soins somatiques en santé mentale et autisme, aujourd’hui reconnu au niveau national pour la qualité de son travail. »

Auticiel, une start-up, qui conçoit des solutions numériques facilitant l’insertion des personnes avec un handicap dit « invisible », a développé une application iFEEL en collaborant avec le centre somatique d’Etampes. « Par cet outil, le patient est à même d’évoquer sa douleur ou un ressenti, de définir leur intensité et de les localiser sur un schéma corporel », développe l’EPS.

L’application est en cours d’expérimentation au centre d’Etampes, avec des premiers résultats positifs. Des tablettes seront ensuite confiées aux familles et dans des instituts médico-éducatifs.

28 octobre 2015

Autisme : l'ocytocine testé en spray nasal

article publié dans Sciences & avenir

Hugo Jalinière Publié le 28-10-2015 à 16h35Mis à jour à 17h34

L'ocytocine joue un rôle crucial face au développement de l'autisme, ou trouble du spectre autistique (TSA). Un spray nasal d'ocytocine, testé auprès d'enfants autistes, pourrait s'avérer encore plus efficace.

Une administration d'ocytocine par voie nasale deux fois par jour a permis d'améliorer les compétences sociales et comportementales d'enfants atteints de troubles du spectre autistique. ©TIM SLOAN / AFP
Une administration d'ocytocine par voie nasale deux fois par jour a permis d'améliorer les compétences sociales et comportementales d'enfants atteints de troubles du spectre autistique. ©TIM SLOAN / AFP
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AUTISME. Un spray nasal d'ocytocine pour réduire les symptômes de l'autisme ? C'est la stratégie thérapeutique testée avec un certain succès par une équipe du Brain and Mind Centre de l'Université de Sydney (Australie) qui publie ses résultats dans la revue Molecular Psychiatry* (groupe Nature). Cela fait plusieurs années que les chercheurs considèrent que les troubles comportementaux qui nuisent aux relations sociales des personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA) sont en partie dus à un déficit d'ocytocine. Appelée aussi "hormone de l'amour" ou "hormone de l'accouchement", cette hormone sécrétée dans le cerveau par l’hypothalamus, est impliquée dans le déclenchement de l’accouchement (et utilisée pour en faciliter certains) ainsi que dans la régulation des émotions. Ainsi, de précédentes recherches ont montré que l'apparition de l'autisme pouvait être favorisée par un déficit d'ocytocine au moment de la naissance ou encore que ces personnes présentaient des taux de cette hormone anormalement bas dans le sang.

Ocytocine : Deux doses quotidiennes

Le test mené en Australie par l'équipe du Pr Adam Guastella est l'un des premiers à explorer la pertinence et la sécurité d'un traitement quotidien à base d'ocytocine dans le cadre d'un essai clinique. Ainsi, 31 enfants de 3 à 8 ans atteints du trouble du spectre autistique ont reçu par voie nasale deux doses quotidiennes soit de cette hormone, soit d'un placebo. Deux phases de l'essai espacées de 4 à 5 semaines afin que l'hormone ne risque pas d'interférer avec le placebo, et vice versa.

"Nous avons observé qu'à la suite de ce traitement à l'ocytocine, les parents des enfants testés rapportaient que leur enfant faisait preuve d'une meilleure sensibilité sociale à la maison." Un sentiment validé par les observations et tests effectués dans le cadre de cet essai au Brain and Mind Centre, explique le Pr Guastella dans un communiqué de l'Université de Sydney. À l'heure actuelle, il n'existe aucun autre traitement que la thérapie comportementale qui permet de "rééduquer" les enfants sur le plan social. Mais en plus de leur coût parfois important, ces consultations demandent beaucoup de temps (jusqu'à 40 heures par semaine) pour des résultats incertains. 

Stimuler les liens sociaux grâce à l'ocytocine

Le Dr Andrew Adesman, chef du service Développement et comportement pédiatrique au Cohen Children's Medical Center de New York, n'ayant pas participé à l'étude, salue dans un communiqué une méthodologie qui illustre le rôle de l'ocytocine pour améliorer la communication. Pour lui, il s'agit de"la plus solide preuve que l'ocytocine peut conduire à des améliorations rapides et significatives des aptitudes sociales chez les enfants atteints de troubles du spectre autistique". Le Dr Adesman met toutefois en garde : "Si certains parents d'enfants atteints de TSA peuvent être tentés de demander à leur médecin de prescrire un spray nasal à l'ocytocine, il faut rappeler que certains pourraient ne pas tolérer ce traitement. Nous avons besoin de rassembler beaucoup plus de données autour des bénéfices et de la sécurité sur le long terme avant qu'il ne soit recommandé comme traitement de choix", précise-t-il. 

Reste que "la possibilité d'utiliser ce type de traitement simple pour améliorer les bénéfices sur le long terme, que ce soit d'un point de vu comportemental ou éducatif est très excitante", s'enthousiasme le Pr Ian Hickie, co-auteur de l'étude. C'est en tout cas un motif d'espoir alors que le nombre de cas d'autisme a explosé ces dernières années.

28 octobre 2015

EN IMAGES. Autisme : une vision qui se focalise différemment

article publié dans Sciences & avenir

La vision des personnes atteintes de TSA est souvent perturbée du fait de différences d'ordre neurologique. Des chercheurs ont étudié le phénomène pour mieux comprendre comment leur regard se focalise.

C'est moins sur l'éléphant et son petit que sur le ciel et l'arbre que se focalise le regard de la personne autiste. ©Qi Zhao/National University of Singapore
C'est moins sur l'éléphant et son petit que sur le ciel et l'arbre que se focalise le regard de la personne autiste. ©Qi Zhao/National University of Singapore

AUTISME. La vision des personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA) est unique. Si ces dernières sont généralement dotées d'une bonne acuité visuelle, elles possèdent une sorte d'hypersensibilité sensorielle et leur perception du monde est souvent perturbée. En effet, des troubles d'ordre neurologique leur font interpréter différemment ce que leurs yeux voient. Des chercheurs du California Institute of Technology (Cal Tech) ont mené un travail publié dans la revue Neuron pour mieux cerner les différences dans cette lecture des images.

Examen de la vision chez les sujets autistes 

Les scientifiques ont notamment travaillé sur l'hypothèse communément admise selon laquelle l'attention visuelle des personnes atteintes de TSA est moins facilement captée par les visages. Ce qui expliquerait en partie leur difficulté à interpréter les situations sociales. "Entre autres choses, notre travail montre que les choses ne sont pas aussi simples que 'les personnes atteintes de TSA ne regardent pas normalement les visages'. En réalité, ils regardent la plupart des choses d'une façon atypique", explique le Pr Ralph Adolphs l'un des co-auteurs de l'étude. À travers une série de clichés, les scientifiques montrent comment et où se focalise le regard sur une image donnée. L'étude montre ainsi que les personnes atteintes de TSA sont plus réceptives aux éléments non-sociaux des images, aux contours et modèles simples, plutôt qu'aux visages donc.

Les images de gauche illustrent la vision des personnes atteintes de TSA et celles de droite des individus du groupe contrôle (©Qi Zhao/National University of Singapore).

En tout, 700 images ont été présentées à 39 personnes : 20 autistes dits de "haut niveau" (capables d'exprimer des compétences intellectuelles parfois remarquables) et 19 personnes constituant un groupe contrôle. Un système type "eye tracking" développé par Qi Zhao, professeur en ingénierie à la National University of Singapore, a permis d'évaluer l'attention du regard de chacun des participants et sur quel point de l'image il se focalisait. Sur chaque image, les chercheurs ont ainsi pu marquer les zones où se concentrait le regard. 

 Vision focal contre vision ambiante

Notons que les enfants autistes privilégient généralement la vision focale, ce qui explique une prédilection marquée pour les chiffres, les lettres et les objets. Le Dr Melvin Kaplan, chercheur à l'Autism Research Institute explique ainsi que "leur manque d'attention en termes de vision ambiante - vision en interaction neuronale avec d'autres modalités sensorielles - limite leur aptitude à traiter des informations en rapport avec la posture, le mouvement, la parole et la pensée".

9 octobre 2015

Carton rouge pour la recherche française en psychiatrie

article publié dans sciences & avenir

Sylvie Riou-Milliot Publié le 08-10-2015 à 17h30

Un rapport pointe de nombreuses lacunes : absence de registres, manque de structures réellement dédiées à la santé mentale, pénurie de chercheurs, très rares échanges universitaires...

La France souffre d'un manque de structures réellement dédiées à la santé mentale. © LANCELOT FREDERIC/SIPA
La France souffre d'un manque de structures réellement dédiées à la santé mentale. © LANCELOT FREDERIC/SIPA

C’est l’un des enseignements du projet Roamer (Road for mental research for Europe), un vaste travail mené pendant 3 ans et démarré en 2011 par plus de 1.000 personnes (scientifiques, patients et leurs familles, professionnels de santé) dans plusieurs pays d’Europe.

Publiées fin septembre 2015 dans la revue The Lancet, les conclusions ont été présentées début octobre à Paris lors d’un colloque organisé par la Fondation Fondamental (voir encadré). Résultat : un état des lieux plutôt préoccupant de la recherche en santé mentale dans notre pays. Le rapport pointe en effet de nombreuses lacunes : absence de registres et donc de données épidémiologiques, manque de structures réellement dédiées à la santé mentale, pénurie de chercheurs (4 fois moins que pour le cancer !), très rares échanges universitaires avec les chercheurs étrangers, recherches excluant l’accompagnement psychosocial en se concentrant uniquement sur le bio médical….

Des insuffisances qui se traduisent par des résultats plus que médiocres : "une 17e place européenne dans le volume mondial des publications, la 19e pour sa recherche sur les prises en charge psychosociale, la 21e pour la recherche en santé publique…", détaille le Pr Karine Chevreul, médecin de santé publique qui a dirigé la partie française de l’étude Roamer.  "Il est plus que jamais temps de faire de la recherche en santé mentale une des priorités des politiques publiques", martèle le Pr Marion Leboyer, psychiatre (hôpital Henri Mondor, Créteil) qui dirige la Fondation Fondamental.

Un manque cruel de financement

Et donc de trouver de l’argent. Car ces lacunes ont une cause bien identifiée : un manque cruel de financement. La part de la recherche en santé allouée à la santé mentale est en France de 4% contre 6% en Espagne 7% au Royaume Uni, 10% en Finlande (16% aux Etats-Unis ) ! Une insuffisance d’autant plus préoccupante que les maladies mentales touchent en 2015 une personne sur trois, constituent la première cause d’invalidité, la 2e cause de perte de qualité de vie, juste après les troubles cardiovasculaires, et diminuent l’espérance de vie de 9 ans…

Plusieurs axes stratégiques (voir encadré) ont été établis par les contributeurs du projet Roamer. Ils insistent tout particulièrement sur la prévention mais aussi sur le dépistage précoce, dès l’enfance et l’adolescence. Car, "à l’inverse des maladies neurologiques, les pathologies mentales apparaissent souvent tôt dans l’existence et durent toute la vie", plaide le Pr Patrice Boyer, psychiatre à l’université Paris Diderot et vice-président de l’European Brain Council.

De plus, un changement de cap serait souhaitable. Aujourd’hui, en raison d’un financement provenant essentiellement du secteur privé et donc des laboratoires pharmaceutiques, "une grande prévalence des recherches est consacré au biomédical", pointe le Pr Karine Chevreul. En clair, des travaux visant à la mise sur le marché de nouveaux médicaments, potentielle source de futurs profits. Un choix qui exclut par conséquent des études sur l’accompagnement psycho-social des malades, la santé publique ou encore le bien-être des patients, des notions éternellement oubliées en matière de recherche en santé mentale..

Fondamental pour les maladie mentales
Crée en 2007 par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la Fondation Fondamental est une fondation de coopération scientifique dédiée à la lutte contre les maladies mentales. Elle se concentre sur les troubles bipolaires, la schizophrénie, l’autisme de haut niveau, les dépressions résistantes, les conduites suicidaires, les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) résistants et le stress post traumatique. Les axes stratégiques de Roamer rejoignent son ambition : mieux comprendre, soigner et prévenir les maladies mentales. Elle a bénéficié, à sa création d’un financement de l’Etat. Depuis, son fonctionnement est assuré par la générosité du public, le mécénat ainsi que des partenariats avec des laboratoires pharmaceutiques.

9 octobre 2015

Quelles sont les doses optimales de vitamine B, de DMG et autres compléments pour les personnes avec autisme

article publié sur le site de l'ARI (Autism Research Institute)

Autism Research Review International, 1997, Vol. 11, No. 4, page 3

 

Quelles sont les "doses" optimales de vitamine B6, de DMG et des autres compléments dans le traitement de l'autisme?

J'écris le mot "doses" entre guillemets, car ce mot est généralement évocateur de traitements médicamenteux, alors que les compléments alimentaires dont il est ici question sont tout sauf des médicaments. Un médicament opère en bloquant ou en modifiant un processus naturel, tandis qu'un complément le rend possible ou le renforce. Autant les médicaments peuvent s'avérer nocifs, autant les compléments alimentaires sont à la fois sains et efficaces.

Une question nous est très souvent posée : "Quelle est la dose idéale de ceci ou de cela pour notre enfant ?" Qu'il s'agisse de compléments alimentaires ou de médicaments, nul ne le sait. Chaque individu est unique, et c'est en tâtonnant que l'on peut déterminer si une substance donnée sera utile et à quelles doses. En partant de ce postulat, voici ce que j'ai appris au cours de ces 30 dernières années :

Vitamine B6 : 18 études successivement menées entre 1965 et 1996 ont démontré l'efficacité de la vitamine B6 (associée au magnésium) pour près de la moitié des enfants et adultes autistes observés. Nos propres recherches nous ont amenés à situer la dose quotidienne moyenne souhaitable aux alentours de 16 mg par kilo (soit environ 500 mg/jour pour un enfant de 30 kilos). Le français Gilbert Lelord et son équipe sont arrivés à un résultat presque identique : 17 mg/kg/jour.

Mais il ne s'agit là que d'une moyenne. Dans l'édition ARRI 9/2, nous avions publié le témoignage d'un père dont le fils progressait très bien avec 40 mg/jour. Nous suggérons de commencer par un quart de la dose et d'atteindre progressivement la dose souhaitée en l'espace de 10 à 14 jours. Une dose trop élevée ou une incrémentation trop rapide peut dans des cas assez rares entraîner des effets secondaires mineurs, tels que hyperactivité, nausées ou encore diarrhées. Il convient dans ce cas de diminuer la dose et de l'augmenter de nouveau lentement afin de déterminer le niveau optimal. Nous conseillons aux parents d'éviter d'informer leurs enseignants, thérapeutes, proches et voisins de l'expérience afin de profiter de leurs remarques spontanées.

La dose maximale conseillée pour les patients de plus de 60 kg est de 1000 mg/jour, bien que certains prennent jusqu'à 1500 mg/jour. J'ai ajouté pendant un an 500 mg aux 1000 mg quotidiens de mon propre fils sans amélioration notable par rapport à la dose qu'il prenait depuis 20 ans, et suis donc repassé à 1000 mg/jour.

Une mère m'a téléphoné l'an dernier pour me faire part de l'inquiétante régression de son fils adulte. Renseignements pris auprès du personnel du centre, il s'avérait qu'il n'avait plus de magnésium/B6 en poudre, lequel lui était normalement administré à raison de 1000 mg/jour de B6. Afin d'éviter qu'un pareil incident ne se reproduise, elle en avait alors commandé en triple quantité. Quelle n'avait été sa suprise, lors de sa visite suivante, de constater l'amélioration de l'état de son fils qui alla même, pour la toute première fois, jusqu'à lui manifester de l'affection ! Elle constata alors que ses instructions ayant mal été comprises, son fils consommait depuis lors 3000 mg/jour de B6, soit trois fois la dose préconisée. Malgré ces améliorations, les médecins du centre arrêtèrent la B6, qu'ils considéraient dangereuses, et le jeune homme en question se voit désormais administrer un médicament nocif.

Le seul risque connu imputable à l'administration de doses massives de B6, est la neuropathie périphérique, qui se traduit par des fourmillements associés à une insensibilité des mains et des pieds. Les cas demeurent extrêmement rares - je n'en ai pour ma part rencontré que quatre au cours des 30 dernières années - et les symptômes disparaissent à l'arrêt de la B6. De très rares patients peuvent être également particulièrement sensibles à la B6.

Les effets du magnésium/B6 se font généralement sentir dès les premiers jours. En l'absence d'amélioration sous un mois, je suggère de l'interrompre.

Magnésium : l'administration de 6 ou 8 mg de magnésium par kilo, jusqu'à 400 mg par jour pour les adultes, renforce les effets de la vitamine B6 et évite les risques de carence en magnésium liés à la consommation de B6. Il s'agit moins d'une dose massive que de la dose que de nombreux chercheurs, moi-même y compris, considèrent que chacun d'entre nous devrait consommer pour sa propre santé. Du fait de la perte en magnésium des aliments à presque chaque étape de leur chaîne de traitement, il est essentiel de consommer du magnésium afin d'éviter les carences.

DMG (diméthylglycine) : les meilleurs fournisseurs de DMG la commercialisent en comprimés ou gélules de 125 mg. Ce n'est qu'en essayant que l'on peut réellement déterminer la dose adaptée à chaque individu. La dose qui convient le plus souvent aux jeunes enfants - du moins à ceux qui réagissent positivement à la DMG - est comprise entre un demi et trois ou quatre comprimés par jour. On a toutefois noté le cas d'un enfant dont la mère, médecin, avait constaté que son fils de cinq ans avait besoin de 16 comprimés par jour : il allait bien pendant plusieurs heures avec quatre comprimés, puis régressait ; en lui administrant quatre comprimés de plus elle constatait une nouvelle amélioration de plusieurs heures et ainsi de suite !

Un autre médecin, mère d'un jeune de 30 ans, a fini pour les mêmes raisons par donner 26 comprimés à son fils de 85 kilos. Il semblerait que certains individus métabolisant la DMG particulièrement vite aient pour cette raison des besoins beaucoup plus élevés que la moyenne.

Un présentateur de radio de New York m'a confié que de nombreux coureurs de marathon prenaient une DMG tous les 1500 mètres, soit 26 comprimés en tout, ce qui leur permettait de mieux courir et de rester en meilleure condition physique. Cela n'a rien d'étonnant si l'on considère toutes les études scientifiques démontrant les bienfaits de la DMG.

Bien que les doses consommées varient grandement d'un individu à l'autre, les doses maximales conseillées sont généralement de quatre pour les enfants et de huit pour les adultes. Mais de même que pour la B6, les différences d'une personne à l'autre sont énormes.

Rarement toutefois, la DMG peut rendre certains enfants autistes hyperactifs. Cela est le plus souvent dû à un manque d'acide folique. L'acide folique, qui est une vitamine du groupe B, peut être administré sous forme de comprimés ou de gélules de 800 mcg. Deux comprimés pour chaque DMG suffisent généralement à résoudre le problème.

Acide folique : l'acide folique est réputé bénéfique dans le traitement de l'autisme (ARRI 8/4). Le Docteur Lejeune, chercheur français réputé, a constaté une amélioration notable de plusieurs enfants autistes grâce à l'apport d'environ 500 mcg d'acide folique par kilo et par jour. Au cours de différentes études, Jérôme Lejeune a fait administrer 20 mg d'acide folique à des milliers d'enfants handicapés mentaux (atteints pour la plupart du syndrome de Down) sans le moindre effet secondaire.

Vitamine C : en 1991, Lelland Tolbert et ses collaborateurs ont indiqué avoir constaté des améliorations notables auprès d'adolescents et d'adultes autistes consommant 8000 mg/ jour de vitamine C (ARRI 6/1). Cela n'a rien de surprenant si l'on sait que la vitamine C est présentes à de très fortes concentrations dans le cerveau. De nombreux spécialistes de la vitamine C, dont le lauréat du Prix Nobel Linus Pauling, conseillent de consommer quotidiennement au moins cette quantité de vitamine C. Je m'intéresse à la vitamine C depuis 30 ans et je crois posséder presque tous les ouvrages consacrés à la question. Je consomme environ 12000 mg de vitamine C (trois cuillérées à café) sous la forme de poudre d'ascorbate de sodium (une forme particulièrement économique). Certains souffrent de diarrhées à de telles doses, mais ceux qui les tolèrent, en particulier s'ils sont atteints d'autisme, ont tout à y gagner.

Lorsque les nombreux avantages de la nutrithérapie seront mieux connus et acceptés, de plus en plus de parents opteront pour les compléments, naturels et sains, aux dépends des médicaments, réputés nocifs. ARRI continuera de tenir nos lecteurs informés des nouvelles recherches menées sur ces traitements valables.

 

 

3 octobre 2015

Vidéo Professeur Thomas Bourgeron au Collège de France -> l'architecture génétique de l' autisme

 

L'architecture génétique de l'autisme

Psychologie cognitive expérimentale - Thomas Bourgeron

http://www.college-de-france.fr

 

2 octobre 2015

Mieux connaître le le Professeur Jean-Louis Adrien

 

Jean-Louis Adrien / Membres titulaires / Membres / LPPS / Recherche - LPPS

Jean-Louis Adrien Identification des dysfonctionnements et du développement précoces dans l'autisme (films familiaux) Evaluation des troubles autistiques et de la dysrégulation des activités Evaluation du développement cognitif et socio-émotionnel des enfants et adultes avec autisme Etudes de l'efficacité des interventions psychologiques et identification des trajectoires développementales des enfants avec autisme

http://recherche.parisdescartes.fr

 

29 septembre 2015

La psychanalyse en France : entretien avec Sophie Robert

article publié dans le blog Cygnification

Xavier Ristat

sophie robert le mur

La France est, avec l’Argentine, l’un des seuls pays où la psychanalyse a un telle importance dans les milieux psychologiques et psychiatriques. Pourtant, elle est loin de faire le consensus scientifique.

Malgré cela, la psychanalyse est enseignée dans beaucoup d’universités françaises et est considérée comme une expertise dans les affaires médicales ou judiciaires. Avec le temps, les pays voisins ont su se démarquer de cette discipline, mais en France, depuis Jacques Lacan, la psychanalyse est quasi-hégémonique dans les domaines psychologiques et psychiatriques. Pour beaucoup, la psychologie, la psychiatrie et la psychanalyse sont une seule et même discipline.
Avec Sophie Robert, nous reviendrons sur la place et la validité de la psychanalyse en France à travers son expérience et son enquête lors de ses documentaires, notamment lors de son aventure judiciaire avec « Le mur : la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme ».

 

 

Sophie Robert nous parle aussi de ses deux prochaines émissions qui sortirons le 10 octobre 2015 via son site Dragon Bleu TV : « Les déconvertis de la psychanalyse » et « Les fondamentaux de la psychiatrie », dont vous pourrez voir deux extraits exclusifs dans l’entretien ci-dessus.

 

Liens utiles :

Dragon Bleu TV, le site où vous pouvez voir les documentaires de Sophie Robert

Le dossier de l’AFIS sur la psychanalyse

Le groupe Facebook « Psychologie et Scepticisme Scientifique »

29 septembre 2015

Un diurétique fait disparaître l'autisme d'un Valaisan - Suissse

article publié dans Le Nouvelliste

28.09.2015, 06:30

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Lionel Murisier et son papa Jean, dans la maison familiale d'Orsières.

HANDICAP - Après vingt-cinq ans d’autisme, Lionel Murisier, d'Orsières, retrouve une vie «normale» grâce à un médicament pour les reins. Son père en a fait un livre pour aider les parents d’enfants autistes.

Lionel Murisier, 27 ans, ne cache pas qu’il revient de loin. Atteint d’autisme, cet Orserain a vécu jusqu’à 25 ans dans son monde – «Il pouvait passer des heures derrière la fenêtre», note son papa – et avec des douleurs paroxystiques. Il ne voyait aucune perspective d'avenir. "Je me souviens avoir eu des pensées très noires", confie-t-il pudiquement.

La découverte qui a tout changé

Sa vie est un enfer jusqu'au jour où Lionel Murisier et son père entendent parler des recherches du professeur Yehezkel Ben Ari, chercheur neurobiologiste de réputation mondiale. Ce spécialiste a découvert qu’un diurétique contenant de la bumétanide fait baisser la concentration de chlore intracellulaire et permet ainsi de supprimer les symptômes autistiques.

Résultats spectaculaires en quelques jours

Lionel Murisier décide alors d'essayer le traitement. Les résultats sont spectaculaires. "Mes symptômes autistiques disparaissaient jour après jour", raconte le Valaisan. Huit mois après le début du traitement, il passe même son permis de conduire, trouve un travail dans une entreprise d'horlogerie et prend un studio. "Une nouvelle vie commence pour moi!", se réjouit-il.

Un livre, écrit par son papa, raconte tout

Un parcours hors du commun que son papa raconte dans un livre "Le cri de Lionel-Autisme, thérapie chlorure" (éditions A la carte) qui sortira à la fin du mois d'octobre.

10 septembre 2015

Vers de nouvelles techniques de dépistage des troubles de l'autisme ?


Des scientifiques canadiens ont découvert de nouveaux marqueurs génétiques des troubles de l’autisme. C’est l’équipe du docteur Stephen Scherer de l’Hôpital des Enfants Malades de Toronto qui est à l’origine de ces découvertes. Les recherches ont été menées sur 258 enfants souffrant de troubles de l’autisme.

Le Dr Scherer et son équipe ont étudié l’ADN de ces enfants à l’aide de deux tests génétiques précis. En plus de ces tests, les enfants ont aussi été sujets à un examen physique détaillé.

Les résultats de l’étude suggèrent que le diagnostic génétique des troubles de l’autisme pourrait s’améliorer si les deux tests génétiques étaient utilisés conjointement. Un résultat que confirme l’un des docteurs ayant participé à ces recherches : « Il est possible que d’ici peu de temps les recommandations incluent la combinaison des deux tests dans le diagnostic de l’autisme ».

Sources: 

Bionews (07/09/2015)

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