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"Au bonheur d'Elise"

15 février 2012

Interview de Bernard Golse dans le magazine de la santé

Le magazine de la santé du 14/02/2012 - Vidéo - Le magazine de la santé - Santé - France5

www.france5.fr

Invité du journal Pr. Bernard Golse, chef du service Pédopsychiatrie à l'hôpital Necker-Enfants malades de Paris

(curseur à 7 minutes 50)

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14 février 2012

article publié dans le nouvel observateur le 14 février 2012

Autisme : pourquoi les psychanalystes ont perdu

Créé le 14-02-2012 à 18h19 - Mis à jour à 19h11      6 réactions

Jacqueline Gonzales
 
Par Jacqueline Gonzales

Dans un rapport sur la prise en charge de l'autisme, la Haute autorité de Santé devrait recommander d'écarter les approches psychanalytiques.

 
Shar
 

Les parents d'enfants autistes dénoncent une prise en charge insuffisante (AFP PHOTO/JOEL SAGET)

Les parents d'enfants autistes dénoncent une prise en charge insuffisante (AFP PHOTO/JOEL SAGET)

"Libération" le révélait lundi 13 février : les approches psychanalytiques devraient être écartées des recommandations du rapport de la Haute autorité de Santé sur la prise en charge de l’autisme qui doit être rendu public le 6 mars. Pour les parents d’autistes dans leur quasi unanimité, c’est le résultat d’un long combat, d’une action de lobbying suivie et efficace et le sentiment d’être enfin entendus sur les traitements de leurs enfants. Une date. Voila des années qu’ils dénoncent une prise en charge de leurs enfants jugée inadaptée, scandaleuse, et surtout insuffisante.

Proposition de loi contre la psychanalyse

Un député UMP Daniel Fasquelle a même déposé une proposition de loi visant à interdire l’accompagnement psychanalytique des personnes autistes au profit de méthodes éducatives et comportementales. Il entend demander aux universités de ne plus évoquer la psychanalyse dans l’enseignement sur l’autisme. Excessive et probablement inefficace- on n’impose pas une vérité par une loi - la démarche est révélatrice de l’échec de la psychanalyse à imposer sa vision du traitement de l’autisme.

Les psychanalystes , quant à eux dénoncent , une "croisade", menée contre eux mais il est sans doute trop tard. Ils semblent bel et bien avoir perdu la bataille de l’autisme.

Bruno Bettelheim (STF/AFP)

 Un trouble neurologique, pas un désordre affectif

Longtemps l’autisme a été considéré comme un trouble affectif que les psychanalystes entendaient soigner. L’enfant autiste était considéré comme victime de mères pathogènes. Il avait choisi le "retrait" d’un monde trop dur, se retranchait dans une "forteresse vide" comme disait le titre d’un ouvrage du psychanalyste Bruno Bettelheim. C’était dans les années 70. Or en 40 ans, la révolution des neurosciences a totalement changé la donne. Des dizaines de gènes sont en cause dans l’autisme considéré désormais comme un trouble organique. Chaque jour de nouvelles découvertes font émerger les racines biologiques de la maladie.

Monopole de la psychanalyse

Malgré cela, par conviction ou tradition, La France est l’un des derniers pays à recourir à l’approche freudienne pour soigner l’autisme. La psychanalyse en France a réellement fait progresser la psychiatrie qu’elle continue d’influencer. Sauf que l’approche psychanalytique ne se révèle pas pertinente pour tous les troubles. Beaucoup de soignants continuent de traiter l’autisme comme s’il s’agissait d’un désordre affectif, d’un choix de l’enfant. Comme si les découvertes n’avaient pas radicalement changé les perspectives. Résultat : avec une belle unanimité, les parents dénoncent la manière dont ils sont traités eux et leurs enfants dans nombre de services psychiatriques où on les envoie. Ils se sentent mis en cause, exclus des choix thérapeutiques pour leurs enfants. Pire : dans de nombreux cas, le diagnostic n’a tout simplement pas été formulé, pour ne pas  "figer la situation", disent les psys. Certains se sont entendus dire que leur enfant avait une "psychose". Point final. "Les parents de leucémiques auraient droit au diagnostic et pas nous ?" protestent les parents.

Pas de thérapies alternatives

Les thérapies alternatives qui priment ailleurs dans le monde, surtout en Amérique du Nord ou dans les pays nordiques, sont peu développées en France. Il s’agit de méthodes éducatives basées sur l’entraînement et la répétition. Elles s’appellent ABA, TEACCH, PECS. Elles ne visent pas à guérir l’enfant autiste mais à l’adapter à son environnement. Les psychanalystes l’assimilent à du dressage, certains même aux méthodes barbares du film de Stanley Kubrick, "Orange mécanique". Un parent qui tombe dans des circuits psychiatriques influencés par les théories freudiennes ne se les voit pas proposer. D’où la colère de ceux qui les découvrent par Internet, ou par le bouche à oreille. Car beaucoup de ces parents qui les ont expérimentées les jugent beaucoup plus efficaces pour leurs enfants. "Avec ces méthodes Ils apprennent à parler, être propres, s’habiller" témoignent certains. Ce ne sont bien sûr pas des méthodes miracles, mais pour certains elles fonctionnent. Cette impossibilité de choisir a beaucoup poussé les associations les plus radicales à accentuer leur lobbying anti psy.

La bataille du packing

Le packing est une vieille technique utilisée en psychiatrie qui consiste à envelopper une personne en grave crise psychotique (automutilation par exemple) dans des linges froids (10 à 15 degrés) avec ensuite un réchauffement avec des draps et des couvertures. Elles sont utilisées dans certains établissements avec certains enfants autistes. Des associations d’autiste, surtout la plus radicale Vaincre l’autisme sont parties en guerre contre le packing, Ils ont porté plainte contre deux médecins, le professeur Pierre Delion, Chef du Service Psychiatrie Enfant et Adolescent du CHRU de Lille, et le professeur David Cohen, chef du Service Psychiatrie Enfant et Adolescent de l’Hôpital de la Pitié Salpétrière à Paris engagés dans une recherche sur le packing validée par le ministère de la Santé. Les deux praticiens ont été ou sont convoqués (la prochaine fois le 16 février) devant leurs Conseils départementaux de l’Ordre des médecins. S’ils sont la cible de cette association, c’est que la psychanalyse a théorisé le packing, sans convaincre: il aiderait le patient à retrouver une "image corporelle", "un sentiment d’entourance", "l’établissement d’une relation avec les soignants qui accompagnent attentivement l’enfant pendant les séances." Les familles d’autistes considèrent qu’il s’agit d’un traitement "inhumain et dégradant", que sa validité n’a pas été démontrée, que les parents ne sont pas consultés.

L’enjeu devient politique

En attendant le débat divise aussi les politiques. Martine Aubry qui avait parlé dans une lettre à une association de la "terrible pratique du packing", a finalement soutenu le professeur Delion (qui officie à Lille dans sa ville) , et annoncé à propos du packing qu’elle "laissait ce débat aux scientifiques et aux professionnels." Côté UMP , alors que Daniel Fasquelle est parti bille en tête contre la psychanalyse, sa collègue députée de Paris, la pédiatre Edwige Antier lui a fait parvenir une lettre ouverte où elle se désolidarise de sa position :

"Laisser croire que les pratiques psychanalytiques sont utilisées au détriment des accompagnements comportementalistes des patients est un procès extrêmement dangereux faits aux pédopsychiatres des CHU(…) . Je trouve très aggravant d’alimenter, par une proposition de loi, le procès d’intention fait à de grands médecins qui vouent leur vie à la recherche et au soulagement de ces souffrances."

La cristallisation du débat sur l’autisme entre "pro" et "anti-psychanalyse" risque de faire oublier la grande misère de la prise en charge des autistes. De passer sous silence que nombre de parents démunis, faute de places en France, vont en Belgique où de l’autre côté de la frontière, les établissements se sont multipliés. Que les établissements pour autistes sont souvent portés à bout de bras par des associations elles-mêmes créées par des parents. En matière de handicap, la France a encore beaucoup à faire.

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120214.OBS1386/autisme-pourquoi-les-psychanalystes-ont-perdu.html

 

14 février 2012

article publié sur le site de radio Canada

Autisme : des mutations génétiques perturbent bel et bien les neurones

 
Un garçon   © iStockphoto

L'origine neurobiologique de l'autisme se confirme. Un groupe international de chercheurs a publié une étude qui montre que des mutations génétiques perturbent la communication entre les neurones, les cellules nerveuses.

Les troubles du spectre de l'autisme (TSA) regroupent des maladies du développement neurologique qui apparaissent dans les premières années de la vie et dont les origines ne sont toujours pas clairement expliquées.

À ce jour, pas moins d'une centaine de gènes ont déjà été associés aux TSA, mais les chercheurs ont de la difficulté à comprendre leurs rôles précis dans les fonctions neurales et à hiérarchiser leur importance.

Des analyses génétiques menées à l'Institut Pasteur ont permis de découvrir de nouvelles mutations dans le gène SHANK2 chez les personnes atteintes.

Ce gène code une protéine localisée au niveau des synapses, les points de contact et de communication entre les neurones.

Or, les auteurs de ces travaux publiés dans la revue PLoS Genetics ont montré dans des cultures de neurones que les mutations du gène SHANK2 sont associées à une diminution du nombre de synapses et ainsi à une détérioration de la communication entre les neurones.

De plus, une analyse détaillée réalisée sur trois patients chez qui une copie de ce gène manquait tout simplement a permis d'observer d'autres anomalies chromosomiques, rares, et déjà associées à d'autres maladies neuropsychiatriques.

« L'ensemble de ces résultats souligne l'importance cruciale des gènes synaptiques dans les troubles du spectre de l'autisme. » — Pr Thomas Bourgeron, Institut Pasteur-CNRS

Les chercheurs veulent maintenant approfondir leurs travaux afin de décrire plus précisément le rôle des altérations ainsi que leurs interactions.

L'autisme en bref...
  • Un enfant sur 150 ou 160 souffre de troubles du spectre de l'autisme.
  • Les symptômes de l'autisme apparaissent en général avant l'âge de trois ans.
  • Le trouble se manifeste quatre fois plus souvent chez les garçons que chez les filles.
  • Les TSA se caractérisent par un spectre, associé à des symptômes d'intensité faible à élevée, s'accompagnant d'un comportement répétitif et de difficultés liées à l'interaction sociale, à la communication et à l'apprentissage.
  • Le diagnostic nécessite un certain nombre de mesures et d'outils de dépistage.

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/science/2012/02/13/001-autisme-mutations-neurones.shtml

LIRE L'ARTICLE PUBLIE DANS LA REVUE PLOS GENETICS (in english)
=>http://www.plosgenetics.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pgen.1002521

14 février 2012

Le 2 avril 2012… Eclairons LA FRANCE EN BLEU !

Comme partout dans le monde…tour_eiffel_bleue_gr
Eclairons LA FRANCE EN BLEU !
À l’occasion de la Journée Mondiale de l’Autisme le 2 avril prochain

http://www.autisme-union-sud-est.asso.fr/medias/upload/Fichiers/Dossier-LaFranceenBleuBD.pdf

14 février 2012

article publié sur le site Soutenons Le Mur le 13 février 2012

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Le 13 février 2012 restera un moment important dans l’évolution de l’accompagnement des personnes avec autisme en France avec une version d’un rapport à paraître de la Haute Autorité de Santé rendue publique par Libération suivi d’un démenti de la HAS sous la pression du lobby psychanalytique (APM News et AFP).

Etape 1 – Libération rend public un rapport de « recommendations de bonnes pratiques » de la Haute Autorité de Santé

Le 12 février 2012 au soir, Libération diffuse sur son site internet un article à paraître le lendemain intitulé « Autisme : les psys réduits au silence ». Stupeur au réveil, l’article se retrouve en une de l’édition papier du journal.

Libération explique : « Dans un rapport à paraître que «Libération» s’est procuré, la Haute Autorité de santé retoque les pratiques psychanalytiques. Une première. [...] Il faut aller chercher la petite bête. Elle se niche page 27 du rapport de la Haute Autorité de santé (HAS) sur les recommandations de bonne pratique dans la prise en charge de l’autisme, qui sera rendu public le 8 mars, et que Libération s’est procuré. Les mots sont pesés : sous le titre «Interventions globales non recommandées ou non consensuelles», les experts de la HAS écrivent : « L’absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle ».

Concernant le packing, Libération croit savoir qu » « après avis juridique, la Haute Autorité de santé a souhaité affirmer son opposition formelle à l’utilisation de cette pratique ».

Il faut savoir pour information que ce rapport est attendu depuis de nombreux mois par les associations depuis de nombreux mois et a fait l’objet d’un lobbying important des psychanalystes et des associations. Par exemple, Danièle Langloys, présidente d’Autisme France, a dénoncé publiquement le retard de ce rapport lors du congrès d’Autisme France début décembre 2011.

Etape 2 – L’information est reprise dans la revue de presse de France Info

L’hyper-revue de presse de Jean-Christophe Martin à 07h20 sur France Info relaye la une de Libération (timecode 08:33).

« Au détour d’une phrase, les experts de la plus haute instance sanitaire française prennent une décision très lourde de conséquence, ils ferment la porte à la psychanalyse dans la prise en charge de l’autisme. Pour Eric Favereau dans Libération, c’est même une véritable bombe clinique. » (time code 08:33)

Etape 3 – Reprise de l’information sur internet

L’ensemble de la presse reprend l’information (ex: RFI, L’Express, 20 minutes, France Soir, Le Point).

Pour RFI, « L’autisme nécessite plus d’accompagnement « . RFI observe ainsi que « Privilégier les méthodes éducatives et comportementales à l’accompagnement psychanalytique, telle se dessine la nouvelle orientation de la prise en charge des malades ». RFI donne la parole à Delphine Piloquet, Secrétaire Générale d’Autistes Sans Frontières et à Marie Cathelineau, du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire.

L’Express titre « Autisme : la psychanalyse désavouée par la Haute autorité de santé » et donne la parole à Danièle Langloys, Présidente d’Autisme France. L’Express rappelle que cette victoire a été acuise de haute lutte mais que les conclusions sont des recommendations de bonne pratique non opposables juridiquement : « En des termes prudents, il désavoue très clairement ce mode d’intervention, toujours utilisé en France auprès des enfants autistes, alors qu’il ne figure dans aucune recommandation internationale. Les conclusions de la HAS ne constituent pas une interdiction de la psychanalyse, puisque les « recommandations de bonne pratique » ne sont pas opposables sur le plan juridique. Mais elles constituent une référence, quant à l’exercice approprié de la médecine, et les magistrats les prennent en compte lorsque des affaires sont portées devant les tribunaux. Sollicitée par L’Express, la présidente de la principale fédération d’association de parents d’enfants autistes, Autisme France, Danièle Langloys, salue « l’objectivité » de la HAS. « Le désaveu de la psychanalyse est une victoire acquise de haute lutte », ajoute-t-elle. »

20 minutes retient qu’ »un rapport à paraître mettrait en doute l’efficacité des approches psychanalytiques et de la psychothérapie dans la prise en charge des autistes ». France Soir est encore plus direct : »Autisme : Stop à la psychanalyse en tant que traitement ».

Le Point, pour sa part, s’interroge :  « Autisme : la fin du règne de la psychanalyse » et d’analyser : « Encore aujourd’hui, aucune certitude ne s’impose dans le traitement de l’autisme. Mais les comportementalistes pourraient bientôt l’emporter. [...] Si cela venait à être confirmé, ce rapport [de la HAS] sonnerait bien le glas de la psychanalyse dans le traitement de l’autisme. Une révolution est en marche. »

Etape 4 – 11:24 – Démenti de la HAS sous la pression des psychanalystes

APM New International, agence de presse médicale, publie à 11:24 un entretien avec la HAS intitulé : « Autisme: la HAS dément demander l’interdiction des méthodes psychanalytiques et du packing ».

Voici le communiqué de presse d’APM News écrit notamment: « Le directeur général de la Haute autorité de santé (HAS), Dominique Maigne, a démenti lundi que les recommandations de bonne pratique en préparation sur la prise en charge de l’autisme et des troubles envahissants du développement (TED) chez l’enfant et l’adolescent interdisaient l’utilisation des méthodes psychanalytiques et du packing. »

L’AFP émet une dépêche en fin d’après-midi confirmant la position de la HAS et l’opposition du Collectif 39. L’AFP écrit notamment :

« Des psychiatres s’insurgent contre une offensive contre la psychanalyse, soulignant notamment la « croisade » d’un député qui se fait le « relais du puissant lobby de quelques associations » pour l’écarter de la prise en charge de l’autisme.

Le Collectif des 39 contre la Nuit sécuritaire s’insurge de l’offensive du député UMP Daniel Fasquelle qui, accuse-t-il, continue sa croisade visant à « mettre définitivement fin à l’approche psychanalytique de l’autisme ».

[...]

Interrogée par l’AFP, la HAS a affirmé que le quotidien s’appuyait sur une « version provisoire ». « Ce travail est en cours de finalisation », ajoutent l’Anesm et la HAS dans un communiqué.

Le rapport devrait également se prononcer sur une autre pratique controversée, le packing (enveloppement dans un drap humide) que certains veulent interdire comme l’association Vaincre l’autisme et à laquelle la HAS serait formellement opposée, selon Libération. »

Affaire à suivre !

http://www.soutenonslemur.org/2012/02/13/has-dement-article-liberation-psychanalyse-autisme/

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14 février 2012

article publié sur le blog de Lyonel Kaufmann le 3 septembre 2011

Sir Ken Robinson: Révolutionnez l'éducation!

«Les dogmes du passé serein sont inadéquats pour le présent tempétueux.»

Abraham Lincoln au Congrès (1862)

Désormais les jeux sont faits concernant les deux projets d’école soumis aux citoyen-ne-s vaudois-e-s. Quelque soit le résultat, ces deux projets sont ancrés dans le paradigme d’un système scolaire issu de l’industrialisation du 19e siècle et construit sur le modèle de l’usine. Il nous faudra attendre avant de construire l’école du 21e siècle. Pour vous y préparer, Sir Ken Robinson est un passeur de choix. Moteur!

Dans cette première vidéo, brillamment illustrée, Sir Ken Robinson nous présente les principales caractéristiques de notre école formatée par la société industrielle et la manière dont celle-ci tue la créativité et la pensée divergente.

 

En 2010, Sir Ken Robinson plaide lors de la conférence TED pour un apprentissage personnalisé en lieu et place des enseignements standardisés. Pour Robinson, il s’agit de créer les conditions où les talents naturels des enfants peuvent s’épanouir. Il explique notamment les raisons pour lesquelles réformer l’école ce n’est pas suffisant aujourd’hui:

Tous les systèmes éducatifs du monde sont en pleines réformes aujourd’hui. Et ce n’est pas assez. Réformez ne sert plus à rien parce que c’est simplement améliorer un modèle inopérant. Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas une évolution, mais une révolution de l’éducation. […] Le grand problème pour réformer ou transformer est la tyrannie du bon sens : «On ne peut pas le faire autrement parce que ça se fait comme ça.»

Son intervention complète sous-titrée en français:

Sir Ken Robinson

Sir Ken Robinson est né à Liverpool en 1950. Il est un chef de file reconnu du développement de la créativité, de l’innovation et des ressources humaines. Il a travaillé sur le sujet avec plusieurs gouvernements, avec des organismes internationaux, des systèmes éducatifs, des organisations à but non lucratif et quelques-uns des plus grands organismes culturels à savoir : la Royal Shakespeare Company, Sir Paul McCartney ‘s Liverpool Institute for Performing Arts, le Royal Ballet, la Hong Académie des arts du spectacle. De 1989 – 2001, il a été professeur de l’éducation artistique à l’Université de Warwick, l’une des cinq principales universités de recherche au Royaume-Uni.

Il a été conseiller pédagogique au Conseil de l’Europe pour son rapport issu de la Commission mondiale sur la culture et le développement pour l’UNESCO. Il faisait partie d’un petit groupe de conseillers internationaux pour le Getty Center et du Conseil pour l’éducation basé à Washington sur le développement de normes nationales en matière d’éducation aux Etats-Unis.

http://lyonelkaufmann.ch/histoire/2011/09/03/sir-ken-robinson-revolutionnez-leducation/

14 février 2012

article publié sur le blog de Daniel FASQUELLE, député du Pas-de-Calais le 9 février 2012

Je demande aux présidents d'université de tourner le dos définitivement à l'approche psychanalytique dans l'enseignement et la recherche

 

Présent à Matignon ce matin à l'occasion du lancement de l'autisme, Grande cause nationale 2012, je me félicite de l'engagement du Premier ministre, qui a prononcé un discours courageux sur un sujet difficile pour lequel les réticences face au changement sont encore très nombreuses. Je souhaite que le troisième plan autisme annoncé par François Fillon se mette en place au plus vite avec pour priorité le dépistage et la prise en charge précoce des enfants par les méthodes éducatives et comportementales, les seules à avoir demontré leur efficacité. Je souhaite également que l'on profite de l'élan donné par le Premier ministre et la grande cause pour mettre définitivement fin à l'approche psychanalytique de l'autisme. Cette rupture indispensable commence par un enseignement adapté de l'autisme, conforme aux recommandations de la Haute Autorité de Santé. Dès aujourd'hui, je vais saisir le président du Conseil national des universités (CNU) et, à travers lui, l'ensemble des présidents d'université afin que l'enseignement et la recherche sur les causes et les prises en charge de l'autisme soient radicalement modifiées pour être mises en conformité avec les recommandations internationales ce qui est encore loin d'être le cas. Dès maintenant, je souhaite que l'on favorise les axes de recherche dans le domaine des neuro-sciences qui sont celles qui sont le plus porteur d'avenir. Dans le cadre de l'enseignement (parcours normaux et diplômes spécialisés) il va demander aux responsables universitaires de faire en sorte que l'on sensibilise l'ensemble de ceux, professionnels de santé ou non, qui sont amenés à être en contact avec les enfants et que l'on crée au plus vite, des formations nouvelles fondées sur les données les plus actuelles recommandées par la communauté internationale et par l'HAS. La Haute Autorité de Santé qui a tourné, en 2010, la page de l'explication de l'autisme comme étant une psychose infantile sans que cela se soit encore malheureusement toujours traduit dans les faits dans les formations et la recherche universitaire. Je souhaite que l'ensemble de la population s'engage en cette année 2012 derrière les familles, l'autisme étant non seulement une question de santé publique mais aussi de liberté publique, de droits de l'homme et de dignité humaine comme l'a souligné à juste titre, le Premier ministre ce matin. Retrouvez l'intégralité du discours de François Fillon sur : http://www.gouvernement.fr/premier-ministre/discours-du-premier-ministre-a-l-occasion-de-l-attribution-du-label-grande-cause-na


13 février 2012

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 5 février 2012

Quand « ça » ne se voit plus

Il arrive parfois, quand on a un enfant autiste sans retard mental associé, pris en charge de manière intensive et précoce avec de vrais professionnels, que l’on se retrouve au bout de trois ou quatre ans dans une drôle de situation, un peu au bord du vide: sur la ligne de crête entre l’autisme et l’adaptation suffisante pour passer parfaitement inaperçu.

Ça arrive encore trop peu souvent en France, où tous nos enfants ne reçoivent pas l’aide qu’ils méritent. Ça ne veut pas dire que l’on peut parler de guérison, car on ne guérit pas d’une configuration cérébrale. Simplement, à force de répétition, de façonnement, de guidance, de renforcement, et d’extinction des comportements inappropriés, on a permis à l’enfant de mieux comprendre son environnement, et de discriminer lui-même ce qui devait en être imité ou pas.

C’est un drôle de moment pour les parents, qui ont passé généralement plusieurs années à un rythme d’enfer, qui ont connu l’état de leur enfant « avant »… Qui savent aussi que le CARS n’est pas encore celui d’un enfant indétectable, qu’il y a encore un peu de pain sur la planche.

Nous commençons à nous balader là-haut, sur la cime de notre Everest. Parfois, on a peur, on fait un pas de côté, sur un burst de Stan, une stéréotypie longtemps disparue qui réapparait… Parfois, on est tenté d’oublier, tout roule, on a un enfant normal à la maison.

Souvent, on est très heureux, avec l’impression d’avoir gagné la bataille contre le dark side de l’autisme, en préservant son côté soleil, fait d’originalité, de poésie et de talent infini.

De temps en temps, on se dit qu’éduquer un enfant autiste, c’est un peu ingrat, il n’y a que nous qui savons tout de notre combat: pour la majeure partie de l’entourage, qui ne côtoie Stan que quelques heures hebdomadaires ou moins, il est parfait ce petit. Son autisme ne se voit pas.

Pourtant, cet effort pour demander l’aide de son entraîneur de judo dans un conflit avec un camarade, parvenir à attendre longuement un camarade, danser sur scène à la fête de l’école, écrire son prénom en petites lettres, enfiler un pull-over neuf, et supporter le bruit de la fanfare, faire coucou à ses amis qui tournent sur le manège, raconter sa journée de classe… toutes ces petites choses du quotidien ont eu un prix, un prix fort.

Pour tout le monde, « ça » ne se voit pas, et c’est une victoire. Il faut aussi accepter cela, car il y a trois ans et demi, on voulait justement en arriver là.

http://autismeinfantile.com/observation/reflexion-sur-lautisme/quand-ca-ne-se-voit-plus/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+AutismeInfantile+%28Autisme+Infantile%29

13 février 2012

article publié sur le blog de Daniel FASQUELLE, député du Pas-de-Calais le 30 janvier 2012

Le soutien d'Evelyne Friedel, vice-présidente d'Autisme Europe

En qualité de vice-présidente d’Autisme Europe, et au nom de
l’association internationale, je tenais à vous faire part du soutien de
l’organisation internationale à votre proposition de loi en faveur de la
suppression des pratiques psychanalytiques dans le traitement des
personnes autistes.
Votre initiative est à la fois courageuse, en raison du « paysage »
français, tant associatif que professionnel, mais surtout nécessaire, au
plan scientifique et médical, et au plan financier. Les finances
publiques doivent en effet être réorientées vers des approches
éducatives de qualité, adaptées aux personnes autistes, pour répondre à
leurs droits.


Comme vous le savez, suite à une réclamation collective d’Autisme Europe
contre la France, le Conseil de l’Europe a jugé en 2003 que la France
avait violé ses obligations éducatives à l’égard des personnes autistes,
accusant ce pays de graves retards – notamment au regard de la qualité
de leur prise en charge. Je vous renvoie à la présentation de cette
décision jointe à ce courrier.

Le Conseil de l’Europe a effectué un suivi de la décision rendue à
l’encontre de la France. Les conclusions du Comité européen des droits
sociaux ont été rendues en 2007 et en 2008. Le Comité a constaté à deux
reprises que la France ne répond malheureusement toujours pas à ses
obligations (voir pp. 27 et ss. des conclusions de 2007 et pp. 19 et ss.
des conclusions de 2008).

Lorsque la situation française est comparée à celle de pays européens
voisins, notamment l’Espagne (il n’est même pas besoin de traverser
l’Atlantique), on constate que notre retard est causé par le force
d’inertie opposée par l’approche psychanalytique qui ne laisse pas la
place aux autres méthodes éducatives ayant fait preuve de leur
efficacité depuis maintenant 30-40 ans.

Sur la scène européenne, comme d’ailleurs sur la scène internationale,
la France fait de plus en plus figure d’exception.

De nombreux psychiatres travaillant au sein de la communauté
scientifique internationale, et dont plusieurs interviennent comme
experts auprès d’Autisme Europe, se sont aussi souvent émus de la
situation vécue par les familles en France.

Ces familles sont en effet victimes des approches psychanalytiques
privant les enfants de l’éducation indispensable à leur développement,
laquelle constitue aussi l’un de leurs droits fondamentaux.

Or, chacun sait que la théorie psychanalytique n’est pas
scientifiquement établie, et contrevient en cela aux critères de
l’Organisation mondiale de la santé, qui exige que les traitements
apportés aux personnes soient fondés sur l’état le plus avancé de la
science (/evidenced based medicine/).

Les publications scientifiques internationales font ainsi état de ce mal
français.

Qu’ils soient européens ou américains, les spécialistes soulignent
l’inefficacité de la psychanalyse, pire, ses effets néfastes (voir
notamment, les publications – déjà anciennes - jointes à ce courrier :
James D. Herbert, Ian R. Sharp Brandon A. Gaudiano, /Separating Fact
from Fiction in the Etiology and Treatment of Autism/, The Scientific
Review of Mental Health Practice, 2002, pp. 2 à 4 et 12 ; et Ministère
de la santé Espagnol, /Guide de bonnes pratiques dans le traitement des
troubles du spectre autistique,/ 2006).

Le guide des bonnes pratiques du ministère de la santé espagnol de 2006
(p. 13) indique clairement que /« _l’approche psychanalytique a été une
des plus grandes erreurs dans l’histoire de la neuropsychiatrie
infantile.
Les personnes autistes en France ne doivent plus être privés de prises
en charge adaptées à leurs besoins, à cause de l’obscurantisme de
professionnels, qui ne sont ni scientifiques, ni éducateurs et qui
faussent le débat depuis bien trop longtemps.

Les contraintes budgétaires sont une chose, les obstacles
« idéologiques » face aux réalités scientifiques sont encore bien plus
lourds à franchir. Ajoutons que les budgets en ce domaine parce qu’ils
sont limités doivent d’autant plus être employés en direction de prises
en charge adaptées, comme le requiert le Conseil de l’Europe.

Evelyne Friedel
Vice-présidente

Autisme Europe

http://www.danielfasquelle.blogspot.com/2012/01/le-soutien-develyne-friedel-vice.html

13 février 2012

communiqué de l'association vaincre l'autisme

   
Chers parents, chers professionnels de la santé et de l’éducation, chers amis,
 
Vu le contexte actuel et le réveil des lobbies qui isolent depuis longtemps les enfants autistes par de faux et mauvais diagnostics et par des traitements dépassés, c’est une véritable levée de boucliers qui se met en place … parce que nous avons touché là où il le fallait en dénonçant le Packing comme un traitement inadapté et maltraitant.
 
Le 16 février 2012 , VAINCRE L’AUTISME sera face au véritable promoteur du Packing en France, le Pr Pierre DELION, Chef du Service de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent du CHRU de Lille, devant l’Ordre des Médecins de Lille, pour une conciliation.
 
Alors que la prise de conscience des pouvoirs publics et de la société française est en train de se faire, ces lobbies se posent en « victimes » … après avoir verrouillé tous les systèmes pendant plusieurs décennies et bloqué l’évolution des meilleurs traitements pour l’autisme en France. 
 
Il est temps de leur montrer que les parents se mobilisent et ne se laisseront plus faire, qu’il ne s’agit pas de « guerre entre psychanalystes et comportementalistes » mais qu’ils s’agit des vies de parents, de patients, usagers de la santé publique qui exigent et méritent² les meilleurs traitements avérés.
 
Je ne crois pas à la solution immédiate, je ne rêve pas à un monde meilleur dans un futur proche mais je crois fortement à une évolution pour un monde meilleur pour nos enfants. Je crois à l’action directe et intensive maintenant pour construire ce monde meilleur.
 
Aujourd’hui, j’en appelle à vous tous, parents concernés de près ou de loin, pour vous mobiliser quoique cela vous en coûte le 16 février à Lille, à partir de 14h. Ce jour-là, la manifestation se déplacera dans 3 lieux différents, devant le Conseil de l’Ordre des médecins, devant l’Agence Régionale de la Santé Nord Pas de Calais et devant le CHRU de Lille, là où se pratique le Packing.
 
Chers professionnels, il est temps de vous en remettre à votre conscience et de jouer votre rôle..
Chères associations, venez vous faire entendre dans la sérénité, amenez vos pancartes, mobilisez vos membres.
 
Notre objectif est l’interdiction du Packing par les pouvoirs publics, car ils sont les seuls habilités à prendre ces décisions, à savoir un moratoire contre le Packing. C’est le fondement de cette mobilisation. C’est pourquoi elle est importante et votre présence y est essentielle.
 
Dans les prochains jours, vous recevrez l’itinéraire précis ainsi que l’adresse de départ. Votre présence sera requise de 14h à 18h.
 
Nous attendons vos inscriptions nombreuses à : info@vaincrelautisme.org
 
Bien à vous,
M’Hammed SAJIDI – Président
 
PS : Les 3 lieux de la manifestation sont stratégiques : l’ARS a été saisie pour demander le coût du Packing pour le contribuable et le nombre d’enfants subissant le Packing dans la région Nord-Pas de Calais ; le CHRU a été mis en demeure ; VAINCRE L’AUTISME et le Pr Delion se rencontreront devant le Conseil de l’Ordre des Médecins de Lille.
13 février 2012

Lettre ouverte à Edwige Antier publiée sur facebook

edwige antierLettre ouverte à Edwige Antier – « La députée et la psychanalyste »
par Mère Cassandre, dimanche 5 février 2012, 22:53 ·

Madame La député et/ou la pédiatre-psychanalyste.

Madame, voyez comme il est difficile de savoir à qui l’on s’adresse quand son interlocutrice possède plusieurs titres. Je ne sais si je m’adresse au domaine politique, médical ou psychanalytique. Etant donné que vous appartenez aux trois, je ne sais en quel titre vous parlez. Vous allez très certainement me dire les trois, mais que faire quand ceux-ci sont incompatibles entre eux (du moins deux).

Vous dîtes « mon cher collègue Daniel », alors je m’imagine que c’est la femme politique qui parle. En revanche, je me demande pourquoi vous avez décidé de publier cette lettre ouverte sur un site qui s’intitule « Lacan Quotidien » avec à côté de celle-ci une affiche sur laquelle on peut cliquer – ce que je fis – et sur laquelle il y est inscrit « le psychotique et le psychanalyste ». Je reste dubitative sur la députée mais aussi sur la pédiatre que vous êtes.

Je continue sur votre lettre.

Elle commence ainsi « Je ne doute pas de ta sincérité dans la démarche qui a animé ta proposition ». Veuillez m’excuser, mais par expérience de maman d’un enfant autiste, j’ai pris pour habitude de me méfier de débuts aussi bienveillants et mesurés comme les vôtres. La suite me donne en effet et malheureusement raison.

Comme tout psychanalyste qui se respecte Madame Antier, vous reprenez Monsieur Fasquelle sur des mots ou des termes qui seraient selon vous inexacts et qui très certainement expliqueraient les errements dans sa proposition de loi audacieuse et inédite jusqu’ici.

Si vous saviez Madame Antier, et cela pourrait vous surprendre, comme nous parents d’enfants autistes, sommes heureux d’entendre le mot « autiste » sans aucune animosité ou dégoût de la bouche des personnes qui le prononce.

Si vous saviez comme nous n’en avons que faire qu’on utilise les termes autisme, autistes, spectre autistique, trouble autistique, ou encore Troubles envahissants du développement. Ce qui est important à nos yeux, ce n’est pas le choix de ce terme mais ce qu’on y met dedans ou plutôt derrière.

Si vous saviez, en revanche, Madame Antier, comme les mots « psychotiques » ou encore « dysharmoniques » heurtent nos pauvres oreilles et provoquent en nous, tel un réflexe myotatique, un rejet immédiat.

Vous dîtes ensuite que ces troubles « demandent des prises en charge au cas par cas » pour appuyer vos arguments. Mais ce sont exactement ceux de Monsieur Fasquelle à la différence que ces prises en charges proposées ne se fondent pas sur des théories psychanalytiques mais sur des travaux scientifiquement validés.

« Laisser croire que les pratiques psychanalytiques sont utilisées au détriment des accompagnements comportementalistes des patients est un procès extrêmement dangereux »

Non Madame Antier, Monsieur Fasquelle ne fait rien croire, il met seulement en lumière une réalité bien triste mais néanmoins et malheureusement toujours d’actualité.

Pour la suite sur la renommée des pédopsychiatres, je vous avoue ne plus avoir la force de m’attarder dessus car si votre argumentaire repose sur la simple renommée d’untel, il me semble que tout cela n’est pas sérieux, et monsieur Esteve Freixa y Baqué l’a déjà si bien démontré que je ne le paraphraserai pas.

 

Oui madame Antier, les parents d’enfants autistes sont en colère. Elle est plus que légitime mais elle ne vous a pas beaucoup émue ces dernières années.

En revanche, évitez madame, évitez de parler en notre nom car ce ne sont pas les « querelles de chapelles » qui freinent les diagnostics posés et les prises en charges proposées.

Non madame Antier, ce ne sont pas des « querelles », nous ne sommes pas dans une cour d’école. L’enjeu est grave. Très grave. Et quand vous évoquez le terme « chapelles » comme beaucoup de journalistes qui n’ont pas le courage de voir l’étendu de ce scandale sanitaire, vous vous méprenez et en tant que médecin. Ce n’est pas sérieux.

Tout d’abord, la médecine n’est pas une religion. Quand il y a querelle au sein d’une religion, faut-il encore que l’on parle d’une même religion. Par exemple, il existe différents courants au sein du christianisme comme au sein de l’Islam. Mais ces deux religions sont distinctes et ne se réclament ni du même livre ni du même Dieu.

La médecine et la science ne se réclament ni d’un livre ni d’un Dieu. Soyez en rassurée Madame Antier. Mais comme vous êtes médecin, il me paraît important de vous rappeler que le serment d’Hippocrate n’est plus d’actualité et qu’il a été remplacé depuis bien des années par le serment médical qui repose sur un code de déontologie médicale.

Ensuite je vous cite : « Tous les travaux et toutes les contributions sont intéressants en ce début de siècle qui sera celui des grandes découvertes sur le fonctionnement du cerveau et de ses interactions très précoces avec le monde environnant »

Tout d’abord, je ne suis pas d’accord avec vous sur le premier point. Non, je ne trouve pas intéressants tous les travaux et toutes les contributions. Si je trouve votre proposition de loi contre la fessée intéressante, je trouve en revanche la pratique du packing tout à fait révoltante et indigne dans un pays qui se dit aussi civilisé que le nôtre. C’est une tâche sur notre drapeau tricolore.

Puis les « grandes découvertes du cerveau » ont déjà commencé depuis un certain temps. Madame la pédiatre, il est de votre devoir de vous informer des avancées médicales si on se réfère au code de déontologie médicale ou encore au serment médical qui indique au sujet des compétences : « Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. ».

Pour la suite, nous sommes d’accord.

L’Etat doit donner plus de moyens à la recherche. Notamment aux différents départements des sciences cognitives, à la Fondation Pasteur, aux différents instituts de recherches en neurosciences qui ne devraient pas avoir à quémander de l’argent. Les chercheurs passent plus de 50 % de leur temps à monter des dossiers pour demander des subventions qui bien souvent leur échappent car vos confrères ou consoeurs psychanalystes sont trop souvent décisionnaires des commissions les délivrant. C’est parfaitement intolérable.

Pour la suite, Madame la députée, je suis enfin soulagée pour ma part de savoir que des parlementaires tels que Messieurs Fasquelle et Rouillard aient une conscience politique et se sentent concernés par un tel sujet et le maîtrisent parfaitement. Je ne vous renverrai pas le compliment. On ne vous a pas beaucoup entendu ces dernières années sur ce sujet et j’ose espérer que vous ne profiterez pas de cet engouement et de ce label pour vous auto-promouvoir car selon le serment médical : « Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. ».

« Entrer au niveau parlementaire dans un débat de choix médical est nocif pour les patients et pour leurs familles ».

Combien de fois faudra-t-il vous dire Madame Antier que la psychanalyse n’est pas un choix médical car la psychanalyse n’est pas une science. Elle n’appartient pas au domaine de la médecine.

Ce qui est nocif, Madame Antier, c’est la psychanalyse dans le domaine de l’autisme, dans sa lecture, dans son diagnostic et dans son traitement.

Ce qui est nocif, Madame Antier, c’est votre silence pendant ces années.

Ce qui est nocif, Madame Antier, c’est votre indifférence pendant ces longues années.

Ce qui est nocif, Madame Antier, c’est votre préoccupation pour vos collègues au détriment de celui des patients.

Ce qui est nocif, Madame Antier, c’est votre peur et votre manque de courage de devoir bouger et démobiliser ces acteurs des services médicaux, paramédicaux et sociaux qui méprisent et angoissent les familles.

Il est de votre devoir en tant que députée de vouloir changer les lois en profondeur quand la réalité est tout bonnement insupportable comme l’a fait monsieur Neuwirth en 1967, député à l’époque Madame Antier et non ministre.

Il n’est pas nécessaire d’être ministre pour proposer des lois révolutionnaires qui feront date dans l’histoire. C’était non seulement un parlementaire mais le sujet était un débat de société et de santé publique. En 1974, une ministre a poursuivi dans un domaine médical et sociétal.

Si vous n’intervenez pas dans ces domaines Madame en tant que parlementaire, dans quels domaines allez vous intervenir ? Dîtes nous. Vous êtes médecin Madame Antier et de surcroît pédiatre. Cela me désole. J’ai mal pour mon pays.

« Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j'y manque »

Voici les dernières lignes du serment médical.

Estimée ou méprisée ? Il n’appartient qu’à vous de décider mais l’histoire est en marche et un jour vous devrez rendre des comptes aux patients, à leurs familles mais aussi à ceux qui vous ont élue.

Maintenant Madame Antier, vous savez. Vous ne pourrez plus dire que vous ignoriez cet état et ce constat déplorables et inadmissibles dans notre pays.

Il serait bon et sain que vous changiez d’avis ou que vous vous écartiez de ce sujet que vous ne maîtrisez visiblement pas.

https://www.facebook.com/notes/m%C3%A8re-cassandre/lettre-ouverte-%C3%A0-edwige-antier-la-d%C3%A9put%C3%A9e-et-la-psychanalyste-/149070738543481

13 février 2012

article publié dans Lacan quotidien le 2 février 2012

Mme Edwige ANTIER, députée de Paris (UMP) et pédiatre, a communiqué à M. Gérard Miller, psychanalyste et universitaire, le document suivant, adressé à son collègue Daniel FASQUELLE, auteur d’une proposition de loi intéressant la pratique de la psychanalyse.

LETTRE OUVERTE À DANIEL FASQUELLE
concernant la proposition de loi
visant l’arrêt des pratiques psychanalytiques
dans l’accompagnement des autistes
PAR EDWIGE ANTIER

Mon cher collègue, cher Daniel,

Je ne doute pas de ta sincérité dans la démarche qui a animé ta proposition de loi « visant l’arrêt des pratiques psychanalytiques dans l’accompagnement des personnes autistes, la généralisation des méthodes éducatives et comportementales et la réaffectation de tous les
financements existants à ces méthodes ».
Dans le débat soulevé, je pense que tu te dois d’entendre l’information
nécessaire sur la réaction des professionnels.
Nous ne parlons plus « d’autistes », mais de patients atteints de « troubles du développement dans le spectre autistique » car ces troubles relèvent de pathologies multifactorielles et demandent des prises en charge au cas par cas. Laisser croire que les pratiques psychanalytiques sont utilisées au détriment des accompagnements comportementalistes des patients est un procès extrêmement dangereux faits aux pédopsychiatres des CHU, dont le Ministère de la santé a fait les chefs d’orchestre de la prise en charge de ces patients. Les parents d’enfants autistes sont dans une colère légitime car les querelles de chapelles ont déjà freiné le déploiement de toutes les compétences dont ils ont besoin. Je trouve très aggravant d’alimenter, par une proposition de loi, le procès d’intention fait à de grands médecins qui vouent leur vie à la recherche et au soulagement de ces souffrances. Tous les travaux et toutes les contributions sont intéressantes en ce début de siècle qui sera celui des grandes découvertes sur le fonctionnement du cerveau et de ses interactions très précoces avec le monde environnant. Le devoir de l’Etat est de donner les moyens à cette recherche tout en améliorant l’aide à ces familles, et en particulier la formation et le nombre des auxiliaires de vie scolaire.
Notre gouvernement a fait de grands efforts, malgré les difficultés économiques actuelles, pour en augmenter le nombre, mais cela ne suffit pas. C’est dans ce sens que les parlementaires peuvent aider ces enfants, tout en laissant le Ministre de la santé en charge de veiller aux bonnes pratiques, et la Ministre de la cohésion sociale de l’accompagner. Notre collègue sénatrice, Valérie Létard, a livré un excellent rapport doté de propositions sur la question. Entrer au niveau parlementaire dans un débat de choix médical est nocif pour les patients et pour leurs familles, démobilisateur pour des Chefs de service hospitaliers en première ligne lorsque le médecin de ville ou le personnel de la crèche alerte la famille. S’immiscer dans le travail multidisciplinaire de l’équipe en charge à ce moment déjà angoissant, ne rend pas service à ces enfants.

Bien à toi,
Edwige Antier
Pédiatre et Députée de Paris.

http://www.lacanquotidien.fr/blog/2012/02/lettre-ouverte-a-daniel-fasquelle/

13 février 2012

article publié sur le site Soutenons Le Mur le 6 février 2012

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Les familles, qui attendent des évolutions depuis trente ans, apprécieront certainement le dernier communiqué de l’Association Nationale des Centres Ressources Autisme. En résumé, l’ANCRA montre une nette hostilité face à la proposition de loi Fasquelle, ne désire fâcher personne et demande aux familles d’être patientes.

  • L’ANCRA « s’inquiète » de la proposition de loi, autrement dit, l’ANCRA est hostile au projet,
  • « Elle déplore que cette proposition de loi arrive au moment où la HAS et l’ANESM publient des documents », autrement dit, elle trouve que l’action brise le consensus mou
  • « rassembler les acteurs, en dépassant la dimension idéologique des débats », autrement dit, on tolère les psychanalystes dans l’autisme. Tout le monde doit se partager le gâteau financier.
  • « L’irruption de cette proposition de loi risque de faire obstacle à ce mouvement en crispant les positions », autrement dit, le débat intervient au mauvais moment,
  • « Si l’ANCRA comprend l’impatience des familles, elle estime que le changement viendra d’une pédagogie fondée sur les connaissances et non de la contrainte », autrement dit, attendez encore, 30 ans ce n’est pas assez pour faire évoluer les choses…

Dans la réalité, on se souviendra que certains membres de l’ANCRA font partie de la CIPPA et que de nombreux médecins continuent de diagnostiquer trop tardivement ou incorrectement, et de mettre en charge les prises en charge éducatives, en dehors de quelques ilots de référence.

Lire le communiqué de l’ANCRA sur leur site internet – Rubrique « A la Une »

 

http://www.soutenonslemur.org/2012/02/06/ancra-position-proposition-de-loi-fasquelle/

13 février 2012

article publié sur le site de Vivre FM le 13 janvier 2012

Autisme: « la psychanalyse n’est pas efficace » affirme la Haute Autorité de Santé


C’est une information à la une de Libération ce matin: « la psychanalyse interdite   d’autisme« . Le quotidien s’est procuré en avant première, le rapport de la Haute Autorité de Santé sur l’autisme » qui sera rendu public le 8 Mars prochain. Et selon Libé, la HAS affirme : « l’absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques ni sur la psychothérapie institutionnelle« .
La plus haute instance sanitaire de France condamne la psychanalyse dans la prise en charge de l’autisme. Une prise de position plus qu’inédite comme le précise l’article de Libération, depuis près d’un siècle les psychanalystes ont toujours eu un rôle clef pour tenter de comprendre ce handicap.
Sur la pratique du packing, la HAS prend une position plus ferme en interdisant cette pratique, jugée barbare par de nombreuses associations de parent d’enfant autiste.
L’autisme est décrété grande cause nationale 2012. Jeudi dernier, le premier ministre François Fillon annoncait une concertation avec l’HAS sur cette question.

Arthur DIDIER

http://www.vivrefm.com/podcast/2012/02/13/autisme-la-psychanalyse-nest-pas-efficace-affirme-la-haute-autorite-de-sante/

13 février 2012

article publié sur le site de Reporters sans frontières le 7 février 2012

Affaire « Le Mur » : le genre documentaire menacé

Publié le mardi 7 février 2012.

Reporters sans frontières est profondément inquiète du précédent que constitue la condamnation, le 26 janvier 2012, de la documentariste Sophie Robert pour « dénaturation des propos » de trois psychanalystes interviewés dans son film, « Le Mur ».

« Le juge lillois s’érige en contrôleur du travail journalistique lorsqu’il prétend statuer sur les choix de montage de Sophie Robert, a déploré l’organisation. C’est d’autant plus grave que les conséquences sont significatives : même si elle fait appel, la documentariste est à la merci des huissiers qui lui réclament le recouvrement immédiat de plus de 25 000€. Après la saisie des rushes incriminés, en octobre, on ne peut qu’être à nouveau choqué par cette condamnation disproportionnée. »

« Le raisonnement du juge est extrêmement dangereux pour l’avenir du film documentaire. Le parti pris, la défense d’une thèse, consubstantiels à un sujet si polémique, ont été assimilés à de la dénaturation. Chaque personne interviewée pourra-t-elle désormais demander la saisie des rushes de ses déclarations et en exiger le retrait ? Ne va t-on tolérer que les documentaires aseptisés, édulcorés ? »

Le 26 janvier 2012, le Tribunal de grande instance de Lille a condamné Sophie Robert à verser entre 5 000€ et 7 000€ à titre de dommages et intérêts à chacun des trois psychanalystes interviewés dans son film, « Le Mur – La psychanalyse à l’épreuve de l’autisme ». Les interventions d’Eric Laurent, Esthela Solano-Suarez et Alexandre Stevens doivent en outre être retirées du film, et un communiqué judiciaire doit être publié. En vertu d’une décision assortie d’« exécution provisoire », les condamnations doivent être appliquées immédiatement malgré l’appel de la documentariste.

Le film de Sophie Robert constitue une charge contre le traitement de l’autisme par la psychanalyse française, que la documentariste juge rétrograde et culpabilisateur. Les trois psychanalystes, qui avaient signé une autorisation d’utiliser et de couper leurs propos, estiment néanmoins que ceux-ci ont été déformés dans le film.

« ‘Le Mur’ contribue à un débat d’intérêt général sur le traitement de l’autisme par la psychanalyse. Il est donc protégé par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme sur la liberté d’expression et la jurisprudence qui en dérive. Or, à aucun moment le juge n’a évoqué le droit à l’information du public, ni les principes reconnus par les juges de Strasbourg : l’admission d’une ‘certaine dose d’exagération’, la prise en compte de la ‘bonne foi’, l’acceptation des idées qui heurtent ou qui choquent… Sans parler de la proportionnalité de la peine avec les dommages causés et les moyens financiers de la défenderesse. L’usage de l’article 1382 du Code civil (droit commun de la responsabilité civile) est regrettable, car il n’a pas permis d’apporter à Sophie Robert les garanties de dispositions plus spécifiques », a poursuivi Reporters sans frontières.

L’organisation soutient l’appel imminent de la documentariste et espère que la justice prendra cette fois-ci en compte le principe, à valeur constitutionnelle, de la liberté d’expression.

http://fr.rsf.org/france-affaire-le-mur-le-genre-07-02-2012,41810.html

13 février 2012

article publié sur le site Soutenons Le Mur le 7 février 2012

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Alors que la pétition vient de passer les 5000 signataires et suite à la demande de nombreux parents francophones, nous publions ici une traduction en français de la pétition internationale lancée par « Support The Wall – Autism » le 26 janvier 2012.

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Vous pouvez signer la pétition en anglais ici

Traduction de la pétition internationale « Stop abuse of Autistics in France – Now! » lancée par « Support The Wall – Autism »

« Arrêtons les abus sur les personnes autistes en France »

« Chers Amis,

Merci de prendre un moment pour signer et faire circuler cette pétition urgente. Jusqu’à présent, nous avons réussi à attirer l’attention sur les abus subis contre les personnes avec autisme en France. Aidez nous à stopper ces abus !

Vous pouvez le faire en ligne ou envoyer une copie à l’Ambassade ou au consulat français le plus proche.

Nous sommes très inquiets par les atteintes aux droits humains à l’encontre des autistes français.

La France doit mettre un terme à la vaste discrimination et à la ségrégation.

La France doit prendre des mesures pour que les enfants ne soient pas exilés en Belgique.

La France doit condamner la pratique des soins invasifs et doit condamner les personnes qui pratiquent ces soins.

La France doit dé-institunationaliser l’éducation spécialisée.

La France doit cesser de recourir aux hôpitaux psychiatriques pour les personnes atteintes de TSA.

La France doit mettre en place des critères et des pratiques internationalement reconnues.

La France doit investir des les ressources nécessaires pour améliorer la vie de tous ces citoyens qui ont des besoins spéciaux. Nous craignons pour le bien être des enfants et des adultes vivant en France. »

PETITION

« Monsieur le Président Nicolas Sarkozy,

Je suis profondément inquiet suite aux atteintes aux droits de l’homme à l’encontre des personnes avec autisme vivant en France. La décision de votre gouvernement de faire de 2012 « La Grande Cause Nationale de l’Autisme » ne peut en aucun cas cacher ces faits horribles.

La France doit définitivement mettre un terme à la discrimination et à la ségrégation généralisée que les enfants et les adultes vivant avec un TSA (Trouble du Spectre Autistique) subissent.

La France doit prendre des mesures pour que les enfants autistes ne soient pas exilés en Belgique.. Je suis stupéfait(e) par le fait que les parents soient obligés d’exiler leurs enfants en Belgique parce que la France ne veut pas ou est incapable de fournir des institutions appropriées et refuse de mettre en place des thérapies qui ont fait leurs preuves pour l’éducation des enfants avec des besoins spéciaux.

La France doit condamner la pratique de soins invasifs et condamner également ceux qui pratiquent ces soins. Je suis interpellé(e) par le fait que la France continue d’autoriser des soins invasifs et tolère le Packing… une technique qui consiste à envelopper les enfants dans des draps mouillés et glacés, en dépit de vives protestations nationales et internationales. La culture institutionnelle de l’ignorance et des abus doit cesser !

La France doit dé-institunationaliser l’éducation spécialisée avec les besoins qui l’accompagnent. Je suis attristé(e) de constater que la France considère toujours l’institutionalisation comme LA solution pour répondre aux besoins particuliers de ces enfants. Les données montrent que 80 % des enfants diagnostiqués avec un TSA ne sont pas scolarisés dans le cursus régulier. Ceci constitue une ségrégation délibérée de la part de la France !

La France doit également cesser d’avoir recours aux hôpitaux psychiatriques pour les enfants atteints d’un TSA. Selon les données de votre gouvernement, 60 % des patients à l’isolement dans les hôpitaux psychiatriques, pour une durée supérieure à 30 jours, sont des patients diagnostiqués avec TSA. Or, leur place n’est pas dans des institutions psychiatriques !

La France doit mettre en place les critères et les pratiques internationaux. Je suis surpris(e) que des diagnostiques tels que la psychose infantile soient toujours utilisés en France, et ce, malgré de meilleures pratiques et de meilleurs définitions, et que l’autisme soit confondu avec la psychose infantile (schizophrénie) par certains professionnels.

La France doit investir dans le ressources nécessaires pour améliorer la vie de tous ces enfants dont les besoins sont spécifiques.

Je crains pour le bien-être de ces enfants et de ces adultes autistes vivants en France.

Veuillez recevoir, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées

[Votre nom ici]

« 

Vous pouvez signer la pétition en anglais ici

PS: Merci à Linda pour sa traduction sur son blog, qui a servi de base à cette version.

http://www.soutenonslemur.org/2012/02/07/traduction-officielle-petition-internationale-arretons-les-abus-sur-les-autistes-en-france-maintenant/

13 février 2012

Code de Déontologie des professionnels de l’Analyse Appliquée du Comportement en France

13 février 2012

article publié dans Le Figaro.fr le 8 février 2012

Autisme : la neurobiologie discrédite la psychanalyse

Par figaro icon Martine Perez, figaro icon damien Mascret - le 08/02/2012
Grâce aux neurosciences, des stratégies de soins se dessinent, loin des concepts freudiens totalement dépassés.

Les premières recherches sur l'héritabilité de l'autisme menées dans les années 1970 ont démontré que quand un vrai jumeau est atteint, l'autre a 70 à 90% de risques de l'être aussi, ce taux étant compris entre 5 et 20% pour les faux jumeaux. La base des origines génétiques était jetée, anéantissant les théories psychanalytiques qui faisaient de l'enfant autiste la victime d'un trouble de la communication maternelle. Depuis, plusieurs équipes dans le monde, notamment celle de Thomas Bourgeron en France, ont découvert une centaine de gènes en cause dans cette maladie aux multiples facettes et observé qu'un certain nombre d'entre eux induisaient des altérations de la transmission neuronale au niveau du système nerveux central.

Malgré cette évolution conceptuelle majeure au cours des dernières années, grâce au dynamisme de jeunes chercheurs en génétique et neurosciences, la France reste le dernier bastion des psychanalystes dans le domaine de l'autisme. Des médecins continuent à prendre en charge des enfants malades sur la base de concepts freudiens ou lacaniens. Pour dénoncer cette situation, le député UMP du Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle, a déposé fin janvier une proposition de loi visant à «l'arrêt des pratiques psychanaly­tiques dans l'accompagnement des personnes autistes, la généralisation des méthodes éducatives et comportementales et la réaffectation de tous les financements existants à ces méthodes».

«Arrêter de culpabiliser les mères»

Les thérapies comportementales, les stratégies éducatives, les soutiens psychologiques devraient désormais faire partie intégrante des soins, à adapter à chaque enfant souffrant d'autisme. «Mais, en l'absence de données statistiques, si l'on en croit les familles concernées, à tous les guichets où elles se présentent, c'est la psychanalyse qui est mise au premier plan. Cela, parce que ce type de formation est majoritaire dans les cursus des psychologues qui gouvernent la prise en charge des enfants autistes», déplore Franck Ramus, directeur de recherche au CNRS.

Pour le Dr Julie Grèzes, du laboratoire de neurosciences cognitives (Inserm) de l'École normale supérieure, il est plus que temps de tourner la page: «Cela fait vingt ans que l'on sait qu'il y a une racine biologique à l'autisme. Il y a suffisamment d'éléments neuroscientifiques pour arrêter de culpabiliser les mères!» À l'hôpital Robert-Debré (APHP, Paris), le Dr Nadia Chabane, pédopsychiatre spécialiste de l'autisme, est tout aussi catégorique: «L'ensemble des données de la littérature internationale s'accorde sur le fait que les troubles du spectre autistique sont neurodéveloppementaux…» Grâce à l'IRM fonctionnelle, l'équipe du Dr Monica Zilbovicius (psychiatre, Inserm, CEA Orsay) a mis en évidence des anomalies précoces du fonctionnement d'une partie du cerveau de l'enfant autiste: le sillon temporal supérieur.

Une exception française

Or cette région joue un rôle majeur dans la perception des mouvements, du regard, du visage. Ainsi, le Pr Ouriel Grynszpan (La Pitié-Salpêtrière, Paris) travaille avec de nouvelles technologies de stimulation cognitive destinées à aider les enfants autistes à déchiffrer le jeu des expressions faciales subtiles, riches en informations, qui se passent dans la région des yeux. «Nous voulons mettre en place une étude basée sur cet entraînement sociocognitif», a-t-il expliqué il y a quelques semaines lors du colloque annuel du Centre d'expertise national en stimulation cognitive. Là est sans doute la différence fondamentale avec la psychanalyse: dans les neuro­sciences, les hypothèses sont évaluées, corrigées ou abandonnées.

Pourquoi la théorie de l'enfant autiste prisonnier de lui-même à cause de sa mère, popularisée par le psychanalyste Bruno Bettelheim dans «La Forteresse vide», publié en 1967, ne perdure-t-elle qu'en France? La réponse est à chercher d'abord chez les psychanalystes, rétifs à toute évaluation de leur pratique. Beaucoup sont restés sourds à la mise en évidence d'une forte composante génétique de la maladie qui, sans percer le mystère de ses causes, discréditait les modélisations psychanalytiques.

Un milieu psychanalytique hostile

Quelques-uns restent ouverts à cette évolution. Pour la psychanalyste Marie-Christine Laznik, partisane d'une intervention précoce et donc du dépistage des troubles de la communication chez les nourrissons, la cause est entendue: «Bettelheim était complètement à côté de la plaque. Les mères n'ont rien à voir avec l'origine de l'autisme», affirme-t-elle. Une hypothèse qui ne reflète pas forcément les positions d'un milieu psycha­nalytique encore souvent hostile aux techniques éducatives et comportementalistes (Teacch, ABA…), pourtant appliquées avec succès dans de nombreux pays.

En 2007, la revue médicale internationale «The Lancet» s'étonnait de voir une méthode comme le packing (qui consiste à envelopper les enfants dans des linges humides et froids pour leur faire prendre conscience des limites de leur corps) soit utilisée en routine en France sans jamais avoir été testée. En France et nulle part ailleurs! D'autres psychanalystes proposent encore, là aussi uniquement en France, l'éloignement des parents.

La Fondation FondaMental, dirigée par le professeur Marion Leboyer (université de Créteil), a mis en place des programmes de recherche et de prise en charge de l'enfant autiste basés sur les voies ouvertes par la neurobiologie.

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/02/08/17243-autisme-neurobiologie-discredite-psychanalyse

13 février 2012

article publié sur le site Soutenons Le Mur le 5 février 2012

 
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Isabelle Resplandino et Josiane Bonadonna, membres du Collectif Soutenons Le Mur, ont publié une lettre aux députés face à la censure subie par le film « Le Mur » de Sophie Robert le 5 février 2012 sur le blog Médiapart d’Isabelle Resplandino.

 

Mesdames, Messieurs les Députés du groupe autisme à l’Assemblée Nationale,

Le 26 janvier, le Tribunal de Grande Instance de Lille a tranché en faveur de trois psychanalystes lacaniens qui avaient porté plainte contre Sophie Robert, réalisatrice du documentaire « Le Mur ou la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme ». Les plaignants considèrent que le documentaire porte atteinte à leur image et à leur réputation, que certaines de leurs interventions ont été « dénaturées ». Sophie Robert a fait appel…

Pourtant, ce documentaire ne fait que reproduire ce que des psychanalystes écrivent et déclarent depuis des dizaines d’années à propos de l’autisme. Ce film révèle le parcours dramatique mais typique de l’immense majorité des parents, qui se reconnaissent dans ce qu’ils ont vécu et continuent à vivre. Il révèle des aspects peu connus du grand public et met en évidence l’indigence, en France, de la prise en charge des enfants avec autisme, sous l’égide des méthodes d’inspiration psychanalytique.

Nous, parents, sommes révoltés par ce jugement, qui est vu comme une atteinte à la liberté d’expression, et une volonté manifeste d’empêcher le débat démocratique de prendre place. Nous demandons d’avoir la possibilité de choisir le type de prise en charge pour nos enfants et cette possibilité passe par le droit à l’information, donc par la diffusion du film.

Il n’y a aucun doute que la France est à la traîne dans la mise en place des traitements basés sur les preuves, pour la prise en charge de l’autisme. Il y a des années, la communauté scientifique internationale a conclu que l’approche psychanalytique était inefficace, et il est décevant que ce consensus ne soit pas reconnu dans la pratique médicale ou la politique française.

Nous espérons que le film de Sophie Robert encouragera la discussion en France et parmi la communauté internationale, et incitera les politiciens à l’action, de sorte que l’on donne accès aux enfants et aux adultes avec autisme aux thérapies nécessaires. Un projet de loi a été déposé, en ce sens, par M. Daniel Fasquelle, président de votre groupe, en copie de ce message. Il reçoit de multiples soutiens.
Un large mouvement d’opinion en faveur de Sophie Robert a vu le jour, soutenu par des personnalités françaises et étrangères du monde médical, universitaire et intellectuel. Sophie Robert est également soutenue par la Société Civile des Auteurs Multimédia.

Un collectif a été constitué, deux sites internet : http://www.soutenonslemur.org/ et http://www.supportthewall.org/ . Une pétition internationale a été lancée http://tinyurl.com/8y3mpg9.

Nous souhaitons nous entretenir avec vous pour discuter du soutien que vous pourriez apporter face à cette censure, pour discuter sur les points importants du non respect des conventions internationales vis à vis des personnes autistes en France, pays déjà condamné en 2004 par la cour européenne des droits de l’homme pour non respect vis à vis des obligations éducatives et rappelé à l’ordre en 1996 et 2007 par le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE).

Nous vous remercions de votre attention et vous prions de croire, Mesdames, Messieurs les députés, à l’expression de notre haute considération.

Les parents d’enfants autistes. (Lettre collective).

http://www.soutenonslemur.org/2012/02/05/isabelle-resplandino-autisme-faire-entrer-la-france-dans-le-xxie-siecle/

13 février 2012

article publié sur le portail du Gouvernement le 9 février 2012

François Fillon : "Notre combat pour l'autisme a toute sa part dans nos politiques publiques"

09 Février 2012 | Durée: 16'25 |



Le Premier ministre François Fillon a réuni, jeudi 9 février à Matignon, le collectif d’associations "Ensemble pour l’autisme", à l’occasion de l’attribution du label Grande Cause nationale 2012

"Pendant trop longtemps, notre pays a accusé un retard inacceptable sur l’autisme […] Des progrès sont possibles, et vous avez été les premiers à le proclamer", a déclaré François Fillon à l'issue de la réunion. "Aujourd’hui, en lui consacrant la Grande Cause nationale de 2012, les pouvoirs publics ont choisi de lui accorder une reconnaissance ; une reconnaissance pleine et entière ; une reconnaissance destinée à vous aider à faire avancer cette cause qui est l’affaire de tous", a-t-il également souligné.

Pour François Fillon, la Grande Cause nationale est "un tremplin" et "chacune des initiatives de 2012 sera un pas de plus vers la prise de conscience que nous voulons ensemble provoquer" : avec notamment comme "point d'orgue pour cette sensibilisation", la journée mondiale de l'autisme, le 2 avril prochain.

Outre la diffusion d'une campagne nationale sur les chaînes publiques rendue possible par le label Grande Cause nationale, "le ministère de la Santé mettra donc à la disposition de la démarche Grande Cause nationale ses moyens de communication pour préparer un document de synthèse sur l’autisme qui puisse être accessible au grand public", a indiqué le Premier ministre. Par ailleurs, le service civique volontaire sera "pleinement utilisé en matière d'autisme", a-t-il souligné : dans les prochains jours, un appel à candidatures sera lancé, "pour que des jeunes volontaires viennent relayer cette démarche d’information sur le terrain". Une démarche qui "devra être poursuivie, au-delà naturellement de l’année Grande Cause nationale", a précisé le Premier ministre.

Au delà de l'attribution du label, "la France a un retard à rattraper, en même temps nous ne partons pas de rien", note le Premier ministre. Dans la continuité du plan autisme 2008-2011, "nous devons tracer ensemble les contours d’un nouveau plan autisme qui guidera nos politiques publiques". Et "conformément aux recommandations de Valérie Létard (http://www.gouvernement.fr/gouvernement/la-grande-cause-nationale-2012-p...), je souhaite que le Conseil national de l’autisme soit réactivé et qu’il se réunisse de façon régulière", a indiqué François Fillon.

"Ce nouveau plan devra continuer l’effort de rattrapage sur le déploiement de nouvelles structures de prise en charge" et "l’une des grandes priorités sera d’intensifier la recherche sur l’autisme", a souligné le Premier ministre. Les autres grands axes de cette mobilisation porteront sur la scolarisation des enfants autistes, ainsi que la défense des droits des personnes autistes, "dans la droite ligne des engagements du président de la République et du Gouvernement en matière de handicap". "Notre combat pour l'autisme a toute sa part dans nos politiques publiques", a enfin déclaré François Fillon.

http://www.gouvernement.fr/premier-ministre/francois-fillon-notre-combat-pour-l-autisme-a-toute-sa-part-dans-nos-politiques-pub

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