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"Au bonheur d'Elise"
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3 avril 2019

Une formation pour aider les professionnels qui travaillent avec des personnes atteintes d'autisme

article publié sur France bleu

lundi 1 avril 2019 à 18:44 Par Aurore Richard, France Bleu Berry

L'Agence Régionale de Santé Centre-Val de Loire met en place une formation inédite pour aider les professionnels en lien avec des personnes atteintes d'autisme. 61 personnes de l'Indre vont donc suivre des cours pendant un an et demi à Châteauroux.

La formation comprend un an de théorie et six mois de cas pratiques.
La formation comprend un an de théorie et six mois de cas pratiques.
© Radio France - Aurore Richard

Châteauroux, France

Il faut aider les soignants et les enseignants qui travaillent avec des personnes atteintes d'autisme, c'est-à-dire de troubles du comportement, de difficultés à communiquer. C'est l'objectif d'une formation mise en place par l'Agence Régionale de Santé Centre Val de Loire

Elle vient de commencer en ce début de mois de mars à Châteauroux. Pendant un an et demi, 61 personnes de l'Indre vont donc suivre des cours pour apprendre à mieux comprendre les personnes atteintes d'autisme.

Les formateurs vont par exemple expliquer aux enseignants qui ont un élève autiste dans leur classe, qu'ils doivent aménager des temps spéciaux, et aussi aménager l'espace. "Ne pas avoir une lumière directe, isoler un peu la personne car les troubles peuvent venir d'un espace qui n'est pas conforme à l'handicap", explique Max Lefrère, de la "Maison des Oiseaux" en charge d'adultes autistes.

Les formateurs sont des psychologues-experts

Des conseils sont aussi dispensés pour les professionnels du milieu hospitalier afin d'éviter des situations critiques, qui existent actuellement selon Max Lefrère : 

On a été sollicité par un hôpital où ils ont été obligés d'attacher la personne parce qu'ils n'arrivaient plus à la tenir, elle avait tout cassé dans la chambre"

C'est pour cela qu'être formé par des psychologues est important, à noter que cela est gratuit. L'Agence Régionale de Santé prend quasiment tout en charge. Cela représente 65 000 € par personne

Elodie Fougeray de l'ARS mise sur le long terme "en créant une équipe-support qui pourra répondre aux besoins des personnes avec autisme ou de leurs aidants, ou des professionnels qui les accompagnent, en intervenant rapidement sur des conseils et des sensibilisations". L'objectif serait d'arriver à créer une équipe dans chaque département. 

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1 avril 2019

Autisme : "La France fait de l'inclusion au rabais", dénonce la présidente de SOS autisme

article & vidéo publié sur France-info

Olivia Cattan fait un bilan un an après le lancement d'un plan autisme. 

FRANCEINFO
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Édité par Thomas PontillonfranceinfoRadio France

Mis à jour le 01/04/2019 | 08:14
publié le 01/04/2019 | 08:14

"On va vers l’économie pour les gens les plus vulnérables", a jugé lundi 1er avril sur franceinfo Olivia Cattan, présidente de SOS autisme France, alors que le gouvernement va faire le bilan de son plan autisme lancé l'an dernier. Selon la militante associative, la France "fait de l'inclusion au rabais. On ne peut pas rattraper 40 ans de retard avec des mesurettes et des gadgets", a-t-elle estimé.

franceinfo : Quatre plans autisme successifs ont été lancés depuis 2015. Rien n’a changé ?

Olivia Cattan : Le discours politique est toujours le même. On nous annonce des chiffres qui ont l’air énormes, on nous dit que tout va bien. On voit chaque année pour la Journée de l’autisme les ministres défiler sur les plateaux de télévision pour dire que ça avance. Et finalement, les familles souffrent sur le terrain. On souffre pour plusieurs raisons. D'abord, on ne trouve pas de médecins pour nos enfants. Puis, au niveau de l’inclusion, il y a toujours 80% des enfants autistes qui ne vont pas à l’école. D’un côté on parle d’inclusion, et de l’autre on met en place des choses comme le PIAL [Pôles inclusifs d'accompagnement localisés], pour dire qu’on va avoir des AVS [auxiliaire de vie scolaire] mutualisés pour faire des économies. On va vers l’économie pour les gens les plus vulnérables. Les familles sont en colère, c’est inacceptable.

Il existe plusieurs sortes d'autisme, est-ce que ça complique la prise en charge ?

Pas du tout, c’est une volonté politique. On a un vrai problème avec le handicap en France. Les Italiens, depuis les années 70, font de l’inclusion. Aujourd’hui 100% des personnes handicapées sont à l’école avec les autres. On leur met des moyens, on ne fait pas de l’inclusion au rabais. La France fait de l’inclusion au rabais. Il faut ne pas laisser les enseignants et les AVS seuls face à des personnes en situation de handicap. D’un côté il y a des parents qui veulent mettre leurs enfants à l’école. Mais de l’autre côté, il faut aussi outiller et former les enseignants et les AVS, on ne peut pas les laisser démunis. Je ne vous parle même pas de l’emploi, puisqu’il n’y a qu’1 à 2% des autistes qui travaillent.

La secrétaire d’État veut que les enfants autistes nés en 2018 aillent tous à l’école maternelle…

Elle parle d’enfants de 0 à 6 ans. Beaucoup de familles ont des adolescents ou des adultes autistes et ils ne savent pas quoi faire de leurs gamins. On ne peut pas dire qu’on va faire des choses pour les autistes à venir, mais qu’on laisse tomber les autistes de plus de 6 ans, les ados et les adultes ! Et on ne peut pas rattraper 40 ans de retard avec des mesurettes et des gadgets : on lance une plateforme pour informer sur l’autisme qui a coûté 1,2 million d’euros, avec ça on aurait pu payer la prise en charge de 60 enfants pendant un an. Pour moi, c’est de l’argent jeté par les fenêtres.

1 avril 2019

Autisme : - En Isère, le retard est presque caricatural ! déclare Ghislaine Lubart

article publié dans Le Dauphiné

Photo Le DL /Etienne BOUY Photo Le DL /Etienne BOUY

Ghislaine Lubart est présidente de l’association “Envol Isère Autisme”

Où en est-on en matière d’autisme en France ?

« Les deux pays au monde les plus en retard dans le domaine du handicap sont l’Argentine et la France. Allez en Italie, en Espagne, dans les pays nordiques, en Angleterre, aux USA… : tous les enfants handicapés sont intégrés à l’école depuis trente ans. En matière d’autisme, les connaissances sont arrivées en France il y a environ 25 ans. On sait comment il faut s’y prendre avec les personnes autistes et notamment les enfants ; on sait qu’il faut les diagnostiquer tôt pour mettre en place des prises en charge cognitives et comportementales. Les choses avancent, on sait… mais on ne fait pas ! Et puis certains départements sont plus en retard que d’autres, il y a encore trop de zones blanches (ou de zones noires, plutôt) et notamment en Isère, où c’est presque caricatural. Dans un grand nombre de centres médico-psychologiques du département, quand des familles demandent un diagnostic d’autisme, on ne le fait pas, parce que ce n’est pas l’objet des professionnels. Je ne sais pas pourquoi, en Isère c’est comme ça ! Il n’y a que très peu de médecins qui s’y mettent… »

Il existe pourtant le Cadipa, le Centre alpin de diagnostic précoce de l’autisme ?

« Oui mais il ne prend que de très peu d’enfants, et des très jeunes, donc les autres doivent se débrouiller. Heureusement, il y a des associations comme la nôtre pour conseiller les familles et puis surtout des professionnels libéraux, en particulier des pédiatres, des pédopsychiatres et des psychologues qui se forment de plus en plus mais ils ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. Or, un bilan coûte entre 500 et 800 euros. Il y a des tests très précis en fonction de l’âge du sujet, avec une évaluation d’un orthophoniste puis d’un ergothérapeute, quand c’est utile. C’est très compliqué et très long ».

Et une fois le diagnostic posé ?

« Rien n’est gagné. On a besoin de professionnels formés, notamment à la guidance parentale pour aider les parents à prendre en charge cet enfant qui n’est pas ordinaire. Et là aussi, ce sont des psychologues libéraux donc payants qui réalisent ce travail. Certains sont admirables mais les attentes sont longues. On a aussi besoin d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) : ils ne sont pas assez nombreux et très mal payés… Un exemple : imaginez que votre enfant de 3 ans vienne d’être diagnostiqué autiste et qu’il doive entrer à l’école en septembre. Vous devrez d’abord faire toutes les démarches administratives, notamment à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), mais une fois le dossier déposé, il vous faudra attendre entre trois et six mois pour qu’il soit traité. Le temps qu’un auxiliaire de vie scolaire (AVS) soit nommé, l’enfant va entrer à l’école sans AVS ou alors avec un AVS qui ne pourra lui consacrer que six heures par semaine. Arrivé en CP, on va vous dire que votre enfant n’a pas le niveau. Mais quel enfant l’aurait s’il avait été à l’école seulement six heures par semaine ? »

www.envolisereautisme.org

30 mars 2019

La prise en charge de l’autisme dans les centres médico-psychologiques vertement critiquée

article publié dans Le Monde

Selon une association de parents d’enfants autistes, les recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de santé sont rarement suivies.

Par Solène Cordier Publié aujourd’hui à 10h15, mis à jour à 10h15

 

Les structures sanitaires et médico-sociales qui accueillent, partout en France, les enfants autistes suivent-elles les recommandations de bonnes pratiques édictées en 2012 par la Haute Autorité de santé ? Pour le savoir, une association de parents dont les enfants sont concernés par ces troubles du neurodéveloppement a fait circuler, en février, un questionnaire dans son réseau.

Au total, 509 réponses ont été reçues en l’espace d’un mois, et le collectif, aidé par l’Association francophone des femmes autistes (AFFA), s’est particulièrement intéressé aux témoignages de familles dont les enfants sont suivis en centre médico-psychologique (CMP), centre d’action médico-sociale précoce, ou en hôpital de jour.

« On avait par exemple des remontées de terrain nous disant que les professionnels continuent dans certains endroits de privilégier une approche psychanalytique, alors que l’autisme n’est pas un trouble psychiatrique, et que les approches comportementales et éducatives sont appropriées explique Magali Pignard, cofondatrice de l’AFFA. On a voulu vérifier comment l’argent public est employé puisque ces établissements bénéficient d’un financement des agences régionales de santé, dans le cadre du projet territorial de santé mentale. » Environ 3 800 CMP, en première ligne pour la prise en charge de la santé mentale, sont disséminés sur tout le territoire.

D’après les premières analyses du questionnaire effectuées par le collectif et transmises au Monde, 62 % des usagers se disent insatisfaits du suivi qui y est proposé, contre 24 % de satisfaits. Une plongée dans les commentaires permet de comprendre les difficultés que rencontrent aujourd’hui les familles pour obtenir une prise en charge digne de ce nom.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le désarroi des familles d’enfants autistes face aux soupçons des services sociaux Refus de diagnostic avec des outils adaptés, culpabilisation des parents et en particulier des mères, et absence de projet éducatif arrivent en tête des critiques. « Il a fallu une présence parentale acharnée et nécessaire et une formation parentale pour forcer le système à fonctionner. Cela a été un combat permanent, ruinant la famille », dit l’une. « Nous sommes peu aidés en France. On doit se former en tant que parents. Financièrement, peu d’aide également et de nombreux combats administratifs qui n’en finissent pas. Propos inacceptables de certains intervenants, remettant toujours la faute sur la mère… Il est temps que les choses évoluent », poursuit un autre. Confrontées à de tels blocages, certaines familles décident d’opter pour un suivi en libéral, en sollicitant directement – et à leurs frais – des psychomotriciens, ergothérapeutes et éducateurs spécialisés.

Stratégie autisme

Mais toutes ne le peuvent pas, en raison du coût financier que cela entraîne, et témoignent d’un réel sentiment d’abandon. C’est notamment pour lutter contre ces inégalités qu’un forfait intervention précoce, destiné aux enfants jusqu’à 7 ans, a été voté en décembre dans le cadre de la stratégie autisme du gouvernement. Il prévoit le financement des interventions d’une équipe pluridisciplinaire (psychologues, psychomotriciens et ergothérapeutes), avec un reste à charge zéro pour les familles.

« L’objectif de ce parcours de soins coordonné est de réduire de dix-huit mois à six le délai d’intervention après le repérage de troubles du spectre autistique », précise-t-on au secrétariat d’Etat aux personnes handicapées. Un premier bilan de cette mesure, déployée dans quelques territoires, sera présenté lundi 1er avril en conseil des ministres, à la veille de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme le 2 avril. A la lecture du questionnaire de l’AFFA, il semble malheureusement que beaucoup de familles n’en aient jusqu’à présent jamais entendu parler.

Solène Cordier

27 mars 2019

Combien coûte une place dans un établissement pour personnes handicapées ?

article publié dans Faire-face

Le taux d'encadrement est élevé dans les établissements accueillant des résidents en situation de grande dépendance. La masse salariale représente donc une part très importante des coûts.

Dans les établissements accueillant des enfants et des adultes lourdement handicapés, le coût net annuel moyen d’une place  dépasse les 70 000 €. Dans les services d’accompagnement, il atteint environ 15 000 €.

73 500 € par an : voilà ce que coûte, en moyenne, une place dans une Maison d’accueil spécialisée (Mas) pour les adultes lourdement handicapés. Soit à peine plus que dans un établissement accueillant des enfants et des adolescents polyhandicapés (EEAP, 72 500 €). Des données issues de l’analyse des comptes administratifs 2016, rendue publique fin juin par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA).

Plus d’un salarié par usager

Ces Mas et EEAP sont les structures dont le coût à la place est le plus élevé. Elles accueillent en effet des usagers très dépendants. Elles ont d’ailleurs le taux d’encadrement le plus important. Les Mas disposent, en moyenne, de plus d’un salarié (1,3) par personne accueillie. Dans les EEAP, ce ratio avoisine 1,2.

Cette moyenne cache toutefois de fortes disparités. 10 % des Mas comptent au moins 1,6 salarié par usager. Mais dans les 10 % les moins bien dotées, ce chiffre tombe à 1. La masse salariale représente donc une part très importante des coûts.

Avec ou sans internat  ?

Dans les instituts médico-éducatifs (IME), les établissements les plus nombreux en France avec  1 220 structures, le coût moyen d’une place atteint 39 000 €. Mais il est bien évidemment plus élevé dans les IME comptant des places d’internat (43 000 €) que dans ceux n’en disposant pas (32 000 €).

Sessad et Samsah moins coûteux

Les services d’accompagnement coûtent, fort logiquement, bien moins cher que les établissements. Une place en Sessad (éducation spéciale et soins à domicile, pour les enfants) oscille autour de 17 500 €. Dans un Samsah (accompagnement médico-social pour les adultes), elle tombe à 14 500 €. Cinq fois moins que dans une Mas.

500 000 enfants et adultes accueillis

Près de 500 000 personnes handicapées – dont 160 000 enfants – étaient accueillies dans un établissement ou suivies par un service médico-social, fin 2014, selon les dernières données de la Drees. Soit 6 % de plus que fin 2010. Pour les enfants, le nombre de places a augmenté plus vite dans les services (+15 %) que dans les établissements (+0,4 %). Idem pour les adultes, avec respectivement + 10 % et + 6 %.

Cette évolution ébauche le virage inclusif de la politique du handicap. Un premier pas vers la « désinstitutionnalisation » que Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, affirme vouloir mettre en œuvre.

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22 mars 2019

Emploi accompagné : l'Etat promet une montée en puissance

article publié sur Handicap.fr

L'emploi accompagné est-il vraiment efficace ? Oui, assure le gouvernement qui souhaite la "montée en puissance" de ce dispositif au service de l'insertion professionnelle des personnes handicapées. En 2019, 12 millions d'euros seront dédiés.

13 mars 2019 • Par Handicap.fr / Emmanuelle Dal'Secco

Illustration article

Le comité de pilotage national de « l'Emploi accompagné », s'est réuni pour la quatrième fois à Paris le 13 mars 2019 -le précédent avait eu lieu en octobre 2018-, présidé par Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées. Objectif de cette rencontre ? Faire un point sur le déploiement de ce dispositif et fixer les grandes orientations pour l'année. Rappelons que, depuis le 1er janvier 2017, les travailleurs handicapés et les entreprises du milieu ordinaire peuvent bénéficier d'accompagnement et de soutien, via un « référent EA » chargé de suivre les deux parties, aussi longtemps que nécessaire. Récemment introduit en France, il a fait ses preuves dans d'autres pays.

Quel bilan ?

Selon le secrétariat d'Etat au handicap, le bilan à fin 2018 confirme la « nette » montée en puissance de l'EA. Le nombre de personnes accompagnées a progressé de 42 % au cours du 4e trimestre (1 019 contre 592 à fin septembre) et le nombre d'employeurs accompagnés s'élève désormais à 441 contre 284 fin septembre. Les personnes accompagnées sont, pour plus de 45 %, âgées de moins de 30 ans, et la grande majorité (60 %) faiblement diplômées (absence de diplôme ou niveau V de formation). Elles relèvent pour 80 % de troubles psychiques, de déficience intellectuelle ou de troubles du spectre autistique. « Le suivi du dispositif confirme sa forte efficacité dans les parcours d'insertion professionnelle des personnes, se félicite Sophie Cluzel, puisque 43 % des personnes accompagnées fin 2018 avaient accédé à un emploi, les deux tiers dans un délai de six mois. »

17 millions en 2020

Dans le cadre de la Stratégie nationale pour l'autisme, l'engagement a été pris de doubler les crédits affectés à l'emploi accompagné. En 2019, plus 12 millions d'euros y seront ainsi consacrés, financés par l'Etat, l'Agefiph et le Fiphfp. Cette enveloppe devrait atteindre 17 millions d'euros en 2020. « L'objectif est de parvenir à une couverture généralisée du territoire d'ici 2020, les nouveaux dispositifs conventionnés devant être en capacité d'accompagner des personnes autistes », explique le communiqué. En plus de ces crédits supplémentaires, le gouvernement promet un « pilotage renforcé permettant d'assurer un suivi régulier et opérationnel de l'activité et des partenariats au niveau territorial. »

Vers 50 000 personnes accompagnées

« Les enseignements tirés de cette première année de mise en œuvre viennent alimenter les réflexions engagées dans le cadre de la réforme de l'offre de service pour l'emploi des personnes handicapées avec l'objectif de parvenir à 50 000 personnes accompagnées en 2020, s'appuyant notamment sur les acteurs du service public de l'emploi », conclut le communiqué. Un élan appréciable mais que, selon Marc Desjardins, directeur du Fiphfp, « il faudrait multiplier par 10 » pour qu'il puisse réellement porter ses fruits. De son côté, Didier Eyssartier, directeur de l'Agefiph explique que « c'est bien de l'inscrire dans la loi et la mentalité mais il faut une prise en charge progressive qui prendra des années. » Selon lui, c'est « une voie importante qu'il faut continuer à développer ».

15 mars 2019

Handicap : la rapporteuse de l’Onu veut des services, pas des établissements

article publié dans Faire Face

Pour Catalina Devandas-Aguilar, la construction d'une société inclusive passe par la fermeture des établissements où vivent les personnes handicapées. Tout le monde doit vivre ensemble.

La rapporteuse spéciale de l’Onu sur les droits des personnes handicapées recommande au gouvernement de « fermer progressivement tous les établissements » les accueillant. Et de favoriser l’inclusion en développant, entre autres, des services de proximité.

La France vient de prendre une leçon de droits de l’homme. Dans le rôle de la professeure, Catalina Devandas-Aguilar. La rapporteuse spéciale de l’Onu sur les droits des personnes handicapées avait effectué une visite en France en octobre 2017. Pour évaluer les mesures prises afin de mettre en œuvre la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Dans son rapport, rendu public début mars, elle « encourage le gouvernement à faire en sorte que toutes les politiques (…) abordent le handicap selon une approche fondée sur les droits de l’homme. » Ce qui, aujourd’hui, est loin d’être le cas.

Programmes scolaires inadaptés

Sans surprise, l’ex-avocate costaricaine pointe le manque d’accessibilité des lieux publics et des transports. Le reste à charge trop important sur les aides techniques. Ou l’absence de formation des enseignants sur le handicap. Mais aussi l’inadaptation des programmes scolaires.

« Il n’existe pas de bon établissement d’accueil. »

Catalina Devandas-Aguilar : « Tous les établissements imposent un certain mode d’existence.« 

Surtout, Catalina Devandas-Aguilar recommande au gouvernement français de « fermer progressivement tous les établissements pour personnes handicapées ». Toujours au nom des droits de l’homme. « Il n’existe pas de bon établissement d’accueil puisqu’ils imposent tous un certain mode d’existence qui limite les possibilités d’avoir une vie agréable sur la base de l’égalité avec les autres », insiste la rapporteuse.

300 000 adultes et enfants en établissements

200 000 adultes en situation de handicap y vivent aujourd’hui. Et quelque 100 000 enfants. 

La « désinstitutionnalisation » de ces derniers doit devenir une priorité. Il faut « permettre à tous les enfants handicapés d’être scolarisés dans des établissements ordinaires ». « Et de bénéficier de l’aide appropriée », ajoute-t-elle.

« Remplacer ces solutions discriminatoires et paternalistes. »

La fermeture des ces institutions doit en effet aller de pair avec la mise en place d’alternatives. « Il importe de remplacer ces solutions discriminatoires et paternalistes par des mesures gouvernementales de protection sociale qui favorisent la citoyenneté, l’inclusion sociale et la participation communautaire. »

Au domicile mais accompagné.e selon ses besoins

En clair, les pouvoirs publics doivent rendre la société plus accessible. Mais aussi mettre en œuvre des services de proximité qui permettent à la personne de vivre à domicile tout en bénéficiant de l’accompagnement nécessaire. Des Sessad, Samsah, SAVS et autres services médico-sociaux  existent déjà en France mais en nombre insuffisant.

« Un mouvement déjà amorcé. »

Sophie Cluzel, sur Arte, en janvier 2018 : « Il faut arrêter de financer des murs qui coûtent très cher et financer des services d’accompagnement. »

Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, a souvent déclaré qu’elle voulait encourager la désinstitutionnalisation.

« Ce mouvement est déjà amorcé par de nombreux gestionnaires, expliquait-elle, par exemple, dans un entretien au magazine Directions, fin 2017. Ils ont bien pris conscience que les personnes handicapées souhaitent mener une vie la plus ordinaire possible, au cœur de la Cité. » Le rapport de Catalina Devandas-Aguilar constitue un aiguillon supplémentaire pour aller plus loin, plus vite.

Un rapport facile à comprendre

Faites ce que je dis… et ce que je fais. Le haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a traduit le rapport de l’Onu en langage facile à lire et à comprendre. Pour y accéder, cliquez sur ce lien. 

14 mars 2019

Appel à l'aide: s'attaquer au risque de suicide chez les femmes autistes

 

Appel à l'aide: s'attaquer au risque de suicide chez les femmes autistes

J'avais critiqué l'absence de prise en compte de la question du suicide dans le 4 ème plan autisme, et sa mention seulement pour les femmes autistes, alors qu'il n'y avait pas d'étude sur ce sujet particulier.

https://blogs.mediapart.fr

 

12 mars 2019

Le handicap numéro 1 des discriminations en 2018

article publié sur Handicap.fr

Le handicap toujours en tête des discriminations en France, pour la 2ème année consécutive. C'est ce que révèle le rapport 2018 du Défenseur des droits.

12 mars 2019 • Par Handicap.fr / Emmanuelle Dal'Secco

 

Illustration article

Triste podium pour le handicap qui, pour la deuxième année consécutive, arrive en tête des discriminations en France. Jacques Toubon, Défenseur des droits, rend public son rapport d'activité 2018 le 12 mars 2019 (en lien ci-dessous).

Number one : le handicap !

Le handicap (22,8%) reste en tête des critères invoqués dans les 5 361 dossiers portant sur la discrimination. Il s'agit surtout de prestations supprimées de manière arbitraire, de refus de prises en charge complémentaires ou d'absence d'aménagements raisonnables… Il arrive devant l'origine (14,9%) et l'état de santé (10,5%). Les critères du sexe, de la situation de famille et de la grossesse, presque totalement mobilisés par des femmes, représentent au total 13 % des dossiers de discrimination. L'emploi demeure le premier domaine concerné par des discriminations qui interviennent à l'embauche et tout au long de la carrière. Compétent depuis 2017 pour orienter et protéger les lanceurs d'alerte, le Défenseur des droits a, par ailleurs, été saisi par 155 personnes se prévalant de ce statut. Dans 85 % des cas, elles visent des faits dont elles ont eu connaissance dans le cadre de leur travail.

Les enfants handicapés aussi

Le Défenseur des enfants a, de son côté, reçu 3 029 dossiers, soit + 2,4% de plus qu'en 2017. La protection de l'enfance (24,8%) et le droit à l'éducation (24%) demeurent les deux premiers motifs de réclamations mais il constate une hausse des réclamations visant la situation des enfants malades et handicapés (18,4%) et des mineurs étrangers (12,3%). 2019 sera l'année du trentième anniversaire de la signature de la Convention Internationale des droits de l'enfant.

Au total, en 2018, l'institution a reçu 95 836 dossiers de réclamations soit une augmentation de plus de 6% par rapport à 2017 et de 13% sur les deux dernières années. 80% des règlements amiables engagés ont abouti favorablement.

12 mars 2019

L’habitat inclusif amené à se développer

article publié dans la Gazette des communes

Publié le 11/03/2019 • Par Catherine Maisonneuve • dans : France

handicap-accessibilite-logement Andrey Popov / AdobeStock

Entre le logement et le social, le législateur vient de donner une définition volontairement peu normative de l’habitat inclusif. Mais avec une obligation majeure : être assorti d’un projet de vie sociale, qui déclenchera le versement d’une aide financière.

 

L’habitat inclusif vient d’être gravé dans le marbre de la loi du 23 novembre 2018 portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Elan). Son article 129 consacre juridiquement une offre alternative au logement autonome ou à l’accueil en établissement qui s’est développée en France depuis de nombreuses années, d’abord en direction des personnes âgées, puis des personnes en situation de handicap. Diversifiée, elle est portée par des bailleurs sociaux, des collectivités territoriales, des associations, des mutuelles, des fondations ou encore des gestionnaires d’établissements et de services sociaux et médicosociaux.

Diffusion de bonnes pratiques

La loi d’adaptation de la société au vieillissement « ASV » du 28 décembre 2015 avait posé les premiers jalons, mais s’est vite révélée insuffisante. En décembre 2016, le comité interministériel du handicap a alors initié la démarche nationale en faveur de l’habitat inclusif et créé un observatoire du même nom afin d’en promouvoir le développement, grâce à la diffusion de bonnes pratiques ou à la formalisation d’outils pour les porteurs de projets. Il est coprésidé par la direction générale de la cohésion sociale, la direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Il associe tous les acteurs. Avant même la loi « Elan », deux appels à projets expérimentaux ont été lancés par des agences régionales de santé avec une enveloppe forfaitaire de 60 000 euros à la clé.

Projet de vie sociale

Aujourd’hui, l’habitat inclusif est défini par le législateur de manière volontairement peu normative comme « destiné aux personnes handicapées et aux personnes âgées qui font le choix, à titre de résidence principale, d’un mode d’habitation regroupé, entre elles ou avec d’autres personnes ». Il s’agit de ne pas figer de modèles et de laisser une marge de manœuvre aux porteurs de projet. Une condition sine qua non, toutefois : l’habitat inclusif est obligatoirement assorti d’un projet de vie sociale et partagée (veille et sécurité, soutien à la convivialité, à l’autonomie…).

Un cahier des charges national définira, notamment, les conditions dans lesquelles ce projet bénéficiera d’un financement par un futur forfait « habitat inclusif » de la CNSA. Les associations et centres communaux d’action sociale déjà impliqués dans le quotidien de ces habitants âgés ou en situation de handicap sont très en attente de ce texte d’application, de même que les conférences départementales des financeurs de l’autonomie à qui la loi a confié une extension de compétences sur l’habitat inclusif. Tout est aussi question de moyens…

12 mars 2019

AAH en couple : les cinq raisons pour lesquelles le gouvernement refuse de changer les règles

article publié dans Faire Face

Sophie Cluzel devant les députés : « Je m’élève contre l’idée d’un droit toujours plus spécifique : je veux que l’on tende au droit commun. »

La suppression de la prise en compte des ressources du conjoint pour le calcul de l’AAH est l’une des principales revendications des personnes handicapées. Mais le gouvernement s’y oppose fermement. Il l’a encore fait savoir lors des récents débats, à l’Assemblée nationale, sur une proposition de loi qui suggérait la réforme du mode de calcul.

Pas de faux suspense. Non, la proposition de loi de Marie-George Buffet n’a pas été adoptée par l’Assemblée nationale, jeudi 7 mars. La députée communiste proposait de supprimer la prise en compte des revenus du mari, pacsé ou concubin pour le calcul de l’allocation adulte handicapé. Objectif : « Mettre fin au lien de dépendance financière entre le bénéficiaire de l’AAH et son conjoint. »

Un allocataire, sans autres revenus, perçoit l’AAH à taux plein si sa compagne ou son compagnon gagne moins de 1 126 € nets par mois. Au-delà, son montant diminue progressivement pour devenir nul dès lors que les ressources de l’autre membre du couple atteignent 2 200 € nets par mois.

Quatre couples sur dix n’ont pas bénéficié de la hausse de l’AAH

Le montant de l’AAH est passé à 860 € en novembre 2018. Et il va grimper à 900 € en novembre 2019. Mais cette augmentation ne va pas bénéficier à tous les allocataires en couple. Le gouvernement a en effet assorti cette mesure d’un gel du plafond de ressources y ouvrant droit.

« Avec cette revalorisation, 60 % des couples sont gagnants, totalement ou partiellement », a assuré Sophie Cluzel. Dont tous les couples composés de deux titulaires de l’AAH qui bénéficient à plein de l’AAH (+ 180 € au total, à deux). Mais quatre allocataires en couple sur dix n’ont pas vu leurs ressources augmenter.

Une proposition de loi cosignée par 80 députés

Les associations de personnes handicapées militent de longue date pour la réforme de cette règle de calcul. Elle fait peu à peu son chemin. Le texte de Marie-George Buffet avait été cosigné par 80 députés issus de tous les groupes politiques. Y compris par quelques francs-tireurs de La République en marche, le parti majoritaire à l’Assemblée nationale. 

Mais il n’avait aucune chance d’être adopté car le gouvernement y est opposé. Les élus de la majorité présidentielle ont donc proposé une motion de rejet préalable. Et le texte a été rejeté. Mais les – courts
débats ont au moins permis de lister les arguments qui motivent cette opposition.

1 – L’AAH est le plus favorable des minima sociaux

Sophie Cluzel a défendu le projet du gouvernement devant les députés.

L’AAH est un minima social, c’est-à-dire qu’il vise à assurer un revenu minimal à une personne (ou à sa famille) en situation de précarité. Et comme tous les minima sociaux, elle est assortie d’une condition de ressource calculée à l’échelle du foyer et non pas individuellement.

Lire aussi

Mais son montant (860 €) « est plus élevé que d’autres minima, en particulier le revenu de solidarité active [550 € pour une personne seule], souligne Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées. Et les règles de cumul de l’AAH avec les revenus du travail sont particulièrement avantageuses » pour les temps partiels. 

2 – Le droit commun doit prévaloir

Sophie Cluzel veut « reconnaître dans les citoyens en situation de handicap des citoyens à part entière ».

Le projet global du gouvernement vise à « reconnaître dans les citoyens en situation de handicap des citoyens à part entière et non des citoyens à part », martèle Sophie Cluzel. Pour elle, il ne serait donc pas logique d’accorder aux allocataires de l’AAH la suppression de la prise en compte des revenus du conjoint qui s’applique à tous les minima sociaux. « Je m’élève contre l’idée d’un droit toujours plus spécifique : je veux que l’on tende au droit commun », précise Sophie Cluzel.  

Lors des débats en commission, la députée de la République en marche Emmanuelle Fontaine-Domeizels’est montrée encore plus claire : « Nous faisons le pari (…) de l’emploi et de la formation de ces personnes ; nous voulons favoriser leur inclusion plutôt que de les enfermer dans les minima sociaux. »

3  – La solidarité nationale ne doit pas se substituer à la solidarité familiale

« L’AAH s’articule avec les solidarités familiales, notamment la solidarité entre époux reconnue par le droit civil et qui constitue un principe de base de notre modèle social », insiste Sophie Cluzel.

4 – Il faut attendre la mise en place du revenu universel d’activité

L’AAH doit fusionner dans le futur revenu universel d’activité.

« Je ne suis pas défavorable à ce que nous puissions requestionner l’articulation entre solidarité familiale et solidarité nationale, temporise Sophie Cluzel. Mais il est nécessaire de le faire dans un cadre plus global. » Et ce cadre sera celui du débat sur la fusion des minima sociaux, dont l’AAH, dans le revenu universel d’activité. 

5 – Cette mesure coûterait cher

Son « impact budgétaire [serait] très significatif », a avancé Sophie Cluzel, sans plus développer. Dans son rapport sur sa proposition de loi, Marie-Georges Buffet l’évaluait à 360 millions d’euros. Aujourd’hui, l’AAH représente un budget de 10 milliards d’euros.

Un manifeste citoyen contre le prix de l’amour

Kevin Polisano milite de longue date pour la réforme du mode de calcul de l’AAH. Ce chercheur, tétraplégique, avait mis en ligne des outils pédagogiques sur l’allocation et le prix de l’amour. Il vient de rédiger un manifeste sur le sujet.

12 mars 2019

Son-Rise, une "guérison" de l'autisme à n'importe quel coût

11 mars 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Commentaires à partir d'un article de Spectrum News : "Des dizaines de parents abandonnent les traitements traditionnels de l'autisme pour poursuivre Son-Rise, une thérapie comportementale intense, coûteuse et non prouvée." et d'une conférence à Joué-les-Tours

 

Depuis un an et demi, je gardais sur le feu la traduction d'un article de Spectrum News : "A ‘cure’ for autism at any cost ". Cet article critique la méthode Son-Rise.

Cette méthode fait partie des méthodes non conseillées par la Haute Autorité de Santé et l'ANESM dans leurs recommandations de 2012 sur l'accompagnement des enfant autistes.

Ces méthodes ne sont pas déconseillées, contrairement à la communication facilitée ou à la chélation.

Si elles ne sont pas recommandées, c'est :

  • faute de preuves sur leur efficacité;
  • et en l'absence de consensus des experts.

Le CLE-Autistes a publié la traduction de cet article intéressant daté du 20 septembre 2017 sur Spectrum News. Cet article rappelle l'absence de preuves, mais met l'accent aussi sur les enjeux financiers de cette méthode.

Je vous invite à lire cet article (pages 1 à 13) : https://cle-autistes.fr/wp-content/uploads/2019/02/Annexes_Sonrise_CLEA.pdf

Article 8 mars 2019 - Joué-les-Tours © La Nouvelle République
Article 8 mars 2019 - Joué-les-Tours © La Nouvelle République

"Une conférence pour dépasser l’autisme
L’histoire est belle et encourageante : celle d’un enfant diagnostiqué autiste sévère avec un QI inférieur à 30, condamné à passer toute sa vie en institution spécialisée, qui finira pourtant par devenir diplômé supérieur en bioéthique et conférencier international." La Nouvelle République 8/03/19

"Cet Américain né en 1974 a été diagnostiqué comme autiste après avoir reçu un traitement antibiotique dans l’oreille à l’âge de quatre semaines.(...) « Complètement guéri » depuis ses cinq ans, Raun K. Kaufman a réussi à reprendre une vie normale (...) Quand j’étais tout petit, on m’a diagnostiqué un autisme lourd. On estimait mon quotient intellectuel à « moins de 30 »." Le Parisien 2/4/18

"Après presque quatre ans de travail avec leur enfant, il a pu sortir complètement de l’autisme. " Midi Libre 4/5/2016

La communication autour de ce programme est plutôt significative de ce que disaient les pédopsychiatres il y a quelques dizaines d'années - mais parfois encore assez récemment - que d'éléments objectifs : "autisme lourd" ? "QI inférieur à 30"  [calculé comment?]? Que les parents aient fui ce discours, tant mieux. Que les intuitions des parents (intervention précoce, basée sur les parents et le jeu, sur les intérêts de l'enfant) aient été des facteurs d'évolution favorable, je n'ai pas de mal à le croire.

Mais prétendre "dépasser" ou "sortir complètement de l'autisme", sans aucune étude scientifique à l'appui, c'est vendre de l'illusion. Et d'après l'article, ce n'est pas bon marché.

Cela s'accompagne d'une prétention à l’exclusivité de la méthode, une chose qu’aucun programme ne peut réclamer, compte tenu des preuves existantes et de la diversité du Trouble du Spectre de l'Autisme.


Vous trouverez également dans ce document la traduction d'un article issu du blog d’Anthony Warner «The Angry Chef» chef cuisinier et auteur britannique qui démystifie la mode de l’«alimentation propre».

Sur ce point, nous sommes pas seulement dans des méthodes non prouvées, s'appuyant sur des théories complètement fumeuses - tout en étant rémunératrices pour ceux qui les défendent - : ces théories sont aussi nuisibles pour le portefeuille des parents, mais elles peuvent être sérieusement nuisibles pour la santé de leurs enfants - et contraires à leur bien-être.

Il n'y aurait pas de rapport entre ces deux articles ... si ce n'est que l'association Optimautisme, qui promeut en France la méthode Son-Rise, renvoie dans une de ces pages vers le régime alimentaire  GASP. Ce n'est pas la première fois que les partisans d'une méthode discutable car non prouvée s'acoquinent avec d'autres promoteurs de méthodes également non prouvées mais aussi discréditées : par exemple quand l'AEVE (3i) s'appuie sur les psychanalystes. Je ne veux pas donner d'autres exemples pour ne pas me fâcher avec trop de personnes innocent

Mais quand on voit qu'un traitement antibiotique est mis en relation avec l'apparition de l'autisme dans la communication de Son-Rise, je suis en droit de m'inquiéter du niveau scientifique des informations diffusées.


Le dossier publié par le collectif CLE-Autistes vise à demander l'annulation de la réunion que tenait Optimautisme à Joué-les-Tours. Je ne le rejoindrai pas dans cette revendication. Il est normal que les CRA ne diffusent d'information sur les conférences que pour des programmes recommandés par la HAS : il n'en demeure pas moins qu'ils auront des livres et documents sur le sujet dans leur centre de documentation.

Le CRA Nord-Pas-de-Calais avait annoncé une formations sur le packing (d'ailleurs déconseillé par la HAS) il y a un certain nombre d'années : cela était anormal, et cela ne doit plus avoir lieu. Il était aussi arrivé que le CRA de Bretagne, sous l'égide du Pr Botbol (qui a purgé l'ancienne équipe du Pr Lazartigues et du Dr Lemonnier), diffuse l’information sur un colloque lacanien sur l'Affinitive Therapy. Mais il avait été obligé ensuite d'en diffuser une critique argumentée par la Dr Claire Chevreuil.

Je ne rejoindrai pas non plus ce collectif quand il prétend "dénoncer les techniques de manipulation mentale et de reprogrammation neurocomportementales sur les personnes autistes et sur leurs parents". Sauf, bien sûr, si cela vise la psychanalyse tongue-out. Mais la formulation est telle qu'elle peut viser tout programme éducatif.

En ce qui me concerne, j'analyserai un programme éducatif en fonction de plusieurs critères :

  • quel est son objectif ?
  • quelles méthodes utilisées ? sont-elles éthiques ?
  • quelle efficacité ? quelles preuves ?
4 mars 2019

Rapport Onu et handicap: la France en prend pour son grade!

article publié sur Handicap.fr

40 recommandations pour accorder aux personnes handicapées leur pleine citoyenneté. L'Onu rend son rapport sur la situation en France. Objectif : respect des droits et milieu ordinaire, quitte à fermer toutes les institutions. La leçon est sévère...

4 mars 2019 • Par Handicap.fr / Emmanuelle Dal'Secco

Illustration article

Le 13 octobre 2017, la rapporteure de l'Onu sur les droits des personnes handicapées, après une visite en France, rendait son verdict préliminaire sur leur situation dans notre pays (article en lien ci-dessous). Sans langue de bois, Catalina Devandas-Aguilar saluait les avancées mais faisait également part de ses vives inquiétudes, assurant que notre pays devait faire de gros efforts. Elle avait jeté quelques pavés dans la marre, en affirmant, entre autres, que « par définition, un bon établissement n'existe pas », nourrissant l'ensemble de son discours d'une volonté farouche d'accorder aux personnes handicapées leur pleine citoyenneté en milieu ordinaire, au risque d'ébranler un système français bien rodé où la vie en institution est le plus souvent la norme. Elle avait fâché certains très fort…

Fermer les institutions

Ce préambule un peu cinglant devait être complété par un rapport final promis en mars 2019. Il a été rendu public avec quelques jours d'avance, fin février. 22 pages au total qui passent en revue les « lacunes et les domaines dans lesquels des améliorations doivent être apportées » et « formule des recommandations pour aider le Gouvernement à transformer la société française ». Sa vigueur n'a pas flanché, réaffirmant sans nuance l'objectif de désinstitutionalisation. Elle recommande noir sur blanc de « fermer les institutions médico-éducatives existantes » et de « scolariser tous les enfants handicapés qui s'y trouvaient dans des établissement ordinaires », de les transformer « en services de proximité » avec des « logements adaptés à leur disposition, en suivant un plan assorti d'échéances », en envisageant « sérieusement d'établir un moratoire sur les nouvelles admissions ». L'école ordinaire est également passée au crible : manque d'infrastructures accessibles, absence de formation spécialisée des enseignants et des accompagnants, inadaptation des programmes scolaires et des salles de classe… Dans ce contexte, toutes les ressources et responsabilités en matière d'éducation des enfants handicapés, aujourd'hui dans le giron du ministère de la Santé, devraient être transférées à l'Education nationale.

Loi handicap de 2005 à revoir !

La rapporteure donne également un coup de canif à la loi handicap de 2005, pourtant présentée comme un texte fondateur, ne la jugeant pas « pleinement conforme à la Convention » de l'Onu et avec « une portée plus limitée », puisqu'elle ne fait pas « pas référence aux droits fondamentaux tels que les droits à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne… ». Elle va jusqu'à affirmer que cette loi « devrait être revue dans sa totalité » et regrette que « les autorités publiques » n'aient pas « une bonne connaissance des nouveautés apportées par la Convention ». Elle salue malgré tout « l'adoption d'une feuille de route nationale sur le handicap le 20 septembre 2017 », reconnaissant là une « grande avancée ».

D'autres obstacles

Son rapport passe ensuite au crible les différents obstacles et possibilité relevés en France. Par exemple en matière d'accessibilité, elle constate le retard pris avec le report des échéances dans les bâtiments publics et les lacunes dans les transports à la demande, mentionne les carences d'interprètes en langue des signes, dans l'apprentissage du braille et la diffusion de documents en FALC (Facile à lire et à comprendre), ainsi que l'inaccessibilité des sites web des services publics malgré les obligations légales. Elle déplore également le fait que les personnes sous tutelles puissent être privées de leur droit de vote mais, entretemps, le gouvernement a mis fin à cette mesure (article en lien ci-dessous) et promet qu'elles pourront voter dès les élections européennes de mai 2019.

Des personnes handicapées sous-représentées

Catalina Devandas égratigne par ailleurs le CNCPH (Conseil national consultatif du handicap), observant la surreprésentation des « prestataires de service et les associations de parents », qui « continuent d'influencer la prise de décisions » alors que « des efforts plus importants sont nécessaires pour consulter en premier lieu les organisations de personnes handicapées et élargir leur représentation au sein du Conseil ». Et de citer les personnes autistes, présentant des handicaps psychosociaux, avec des handicaps intellectuels, sourdes et sourdes-aveugles. Elle se dit également « préoccupée par l'absence d'un budget de fonctionnement favorisant la bonne marche » de cette instance. Plus globalement, elle déplore que « dans les processus d'élaboration de politiques (…) les personnes handicapées n'ont généralement pas voix au chapitre et leurs opinions ne sont pas prises en compte », a fortiori lorsque ce sont des femmes. Et suggère, lors de la prochaine Conférence nationale du handicap qui doit être clôturée en juin 2019 par Emmanuel Macron, de « s'entretenir en priorité avec les différentes organisations de personnes handicapées plutôt que de consulter d'abord les prestataires de services ».

Une quarantaine de propositions

Ce rapport adresse une quarantaine de propositions au gouvernement. Parmi elles : mettre mise en place de données chiffrées sur les personnes handicapées lors des prochains recensements, revoir la feuille de route sur le handicap adoptée par le Comité interministériel du handicap en 2017, rendre la justice accessible à tous. D'autres domaines sont évoqués : la justice, l'accès à la santé, l'organisation de campagnes de sensibilisation grand public, la promotion d'une compensation sans reste à charge, le principe d'aménagement raisonnable dans l'emploi. Il évoque par ailleurs des situations de « privation de liberté » citant de manière très précise les « personnes autistes en hôpital ou en unité psychiatriques » et encourage à « mettre fin à leur traitement sans consentement » et à leur « stérilisation » forcée.

Mises à l'écart

Ce rapport conclut donc, qu'en France, les personnes handicapées sont « mises à l'écart » : « Bien que la France alloue des ressources financières et humaines considérables aux services aux personnes handicapées, les mesures qui sont prises actuellement pour répondre à leurs besoins sont extrêmement spécialisées et cloisonnées. En effet, l'accent est mis sur la prise en charge de l'incapacité alors que les efforts devraient converger vers une transformation de la société et du cadre de vie, de sorte que toutes bénéficient de services accessibles et inclusifs et d'un soutien de proximité ». Un « cloisonnement qui ne fait qu'entretenir une fausse image des personnes handicapées », à « prendre en charge plutôt que comme des sujets de droit. ».

3 mars 2019

Autisme : une consultation spéciale pour repérer les premiers signes

 

Autisme : une consultation spéciale pour repérer les premiers signes

Dans le cadre de la stratégie nationale sur l'autisme, une consultation longue et majorée est mise en place pour favoriser le repérage de l'autisme par les médecins généralistes et les pédiatres. Depuis le 11 février 2019, en cas de suspicion d'autisme chez un enfant, les médecins généralistes et les pédiatres peuvent réaliser une consultation longue, remboursée 60 €.

https://www.service-public.fr

 

2 mars 2019

Les conditions d'attribution de la prestation de compensation (PCH)

 

Les conditions d'attribution de la prestation de compensation (PCH)

Vous devez acheter du matériel pour votre enfant ? Vous avez des dépenses pour aménager votre logement ou votre véhicule ? Votre enfant a besoin d'être accompagné par une tierce personne, par une aide à domicile ? Pour faire face à ces frais, vous pouvez faire une demande d'aide financière appelée la " Prestation de compensation du Handicap " (PCH).

http://www.enfant-different.org

 

2 mars 2019

Formulaire CAF et ressources diminuées : les actions de l'Unapei

 

Formulaire CAF et ressources diminuées : les actions de l'Unapei

L'Unapei a été alertée sur les conséquences du nouveau formulaire CAF de déclaration de ressources qui a entraîné des pertes de revenus injustifiées pour de nombreuses familles. La situation est en voie d'être résolue. Depuis fin décembre, le nouveau formulaire de déclaration de ressources de la CAF fait des ravages.

https://www.unapei.org

 

24 février 2019

Un accueil médicalisé en foyer dès 2020

article publié dans l'Indépendant

pose 1ère pierre foyer MontréalLes autorités ont procédé à l'acte symbolique.

Publié le 23/02/2019 à 20:27 / Modifié le 23/02/2019 à 20:27

1re pierre. 24 chambres accueilleront les résidents.

L a création de ce nouveau foyer d’accueil médicalisé a été possible grâce au soutien financier de l’Agence Régionale de Santé d’Occitanie, du Conseil départemental de l’Aude et de la CNSA, mais aussi grâce à la commune très impliquée et par la cession du terrain pour l’euro symbolique.

Sur un espace de 15000m2, ce sont 2200m2 de bâtiments qui seront construits. Ils permettront d’accueillir 24 résidents voire plus sur une éventuelle extension qui donnerait la possibilité d’augmenter cette capacité.

Ils sont composés de trois unités d’hébergements comprenant chacune huit chambres individuelles, de six salles d’activités, d’une salle de psychomotricité et d’une salle d’hypersensibilisation. La proximité du village permettra la mise en place de projets d’insertion et une plus grande participation à la vie locale des résidents. L’ouverture du nouveau bâtiment est prévue dans le premier semestre 2020.

Jean Eyssartier, administrateur général du GCSMS Autisme France, organisme gestionnaire du Foyer d’accueil médicalisé Saint-Vincent, Jean-Pierre Reynaud, président de l’Association Vivre ensemble dans l’Aude (AVEA), Association de parents garante du projet, Christian Rebelle, maire de Montréal, ont déposé la première pierre de ces nouveaux locaux, le vendredi 22 février. Lors de cette cérémonie une "Time capsule" (capsule temporelle) contenant des messages et objets des familles a été scellée dans les fondations.

 

23 février 2019

Autisme : une consultation pour favoriser le dépistage précoce

article publié dans La Dépêche

Autisme : une consultation pour favoriser le dépistage précoce
Autisme : une consultation pour favoriser le dépistage précoce
Publié le 21/02/2019 à 12:02

Une consultation médicale longue avec le médecin généraliste ou le pédiatre destinée à diagnostiquer un autisme est désormais remboursée par l’Assurance-maladie. Une mesure décidée dans le but d’améliorer le repérage et la prise en charge précoce des enfants concernés.

Plus le diagnostic de l’autisme est précoce, plus les interventions mises en place pourront aider l’enfant dans son développement. C’est pourquoi « depuis le 11 février 2019, en cas de suspicion d’autisme chez un enfant, les médecins généralistes et les pédiatres ont la possibilité de réaliser une consultation longue, remboursée 60 euros », indique le secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées.

« L’objectif de cette consultation est d’accompagner l’enfant et sa famille dans cette démarche diagnostique, de l’orienter au plus vite, si nécessaire, vers une structure capable de réaliser un bilan complet », précise Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la stratégie nationale pour l’autisme. Ce bilan vise « à confirmer le diagnostic et à mettre en œuvre les interventions nécessaires à l’enfant ».

Donner les moyens aux médecins « de première ligne »

« Le rôle des médecins dits « de première ligne », qui sont en contact régulier avec l’enfant dès son plus jeune âge, est crucial pour parvenir à identifier précocement les troubles du spectre de l’autisme et agir efficacement sur le développement de l’enfant », souligne le Secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées.

Les signes qui doivent alerter

En effet, le diagnostic est difficile. Certains signes doivent alerter, mais ils ne sont pas toujours exclusifs de l’autisme. Ainsi « l’absence de babillage, de pointage des objets à distance pour communiquer ou d’autres gestes sociaux (comme faire coucou ou au revoir, etc.) à 12 mois et au-delà » constitue un indice. Tout comme « l’absence de mots à 18 mois et au-delà » ainsi que « l’absence d’association non écholalique de mots (c’est-à-dire hors de la répétition stricte des derniers mots de l’interlocuteur) à 24 mois et au-delà ».

Un questionnaire à chaque âge

Cette consultation a pour but de permettre au médecin « d’approfondir l’exploration de ces signes d’alerte en s’aidant de questionnaires adaptés ». Ainsi :

  • Pour les enfants de 16 à 30 mois, le M-CHAT, complété en cas de résultats confirmant un risque d’un trouble dans le spectre de l’autisme (TSA) par un entretien structuré plus précis avec les parents au moyen du questionnaire de suivi M-CHAT-R/F ;
  • après l’âge de 4 ans, le questionnaire de communication sociale SCQ ;
  • chez l’enfant et l’adolescent sans trouble du développement intellectuel associé, les questionnaires ASSQ (Autism Spectrum Screening Questionnaire), AQ (Autism-spectrum Quotient) et SRS-2 (Social Responsiveness Scale).

A noter : En France, l’autisme est diagnostiqué en moyenne entre 3 et 5 ans, ce qui est considéré comme trop tardif par la Haute Autorité de Santé.

22 février 2019

Ecoles adaptées : un 1er pas vers la reconnaissance ?

article publié sur Handicap.fr

Vers un cadre légal pour les écoles adaptées, qui accueillent des enfants avec un handicap cognitif ou mental, pour le moment hors contrat ? Grâce à un amendement voté par l'Assemblée, elles devraient pouvoir entrer dans un dispositif expérimental.

18 février 2019 • Par Handicap.fr / Emmanuelle Dal'Secco

 

Illustration article

« C'est un espoir énorme pour tous ces jeunes présentant ce type de handicap (trisomie ou autisme typiquement) et qui sont sans solution scolaire », se félicite Olivia Marchal, présidente de la Fédération nationale des écoles adaptées (Fneca). Dans le cadre de la loi « l'Ecole de la confiance », un amendement a été voté par l'Assemblée pour permettre à ces écoles qui accueillent des enfants en situation de handicap cognitif ou mental de pouvoir rentrer dans un dispositif expérimental prévu par l'article 8.

Sans solution !

«Souvent victimes de ruptures de parcours, à la fin de l'école primaire ou du collège, ils se retrouvent exclus de l'école inclusive, non scolarisés et sans place dans les établissements médico-éducatifs ». Malgré quelques progrès, beaucoup de ces jeunes ne pouvant intégrer l'école ordinaire se retrouvent sans solution chez eux, dans des centres médico-éducatifs où le temps scolaire se limite à quelques heures hebdomadaires ou encore exilés en Belgique. « La France ne respecte pas, son obligation de scolarisation jusqu'à 16 ans », s'indigne Olivia Marchal. Certains parents ou professionnels proposent alors une alternative et créent leur propre école adaptée. Pour répondre à ce besoin immense, une dizaine a ainsi vu le jour partout en France : à Bordeaux, Annecy, Saint-Nazaire, Lyon, Rouen, Paris... Laïques et associatives, elles sont regroupées au sein de la Fneca.

Thalès à un enfant trisomique ?

Mais elles restent « hors contrat » au motif que les textes en vigueur imposent « de faire le programme strict de l'Education nationale ». « Eh oui, un jeune trisomique de 14 ans, doit, selon la loi, apprendre le théorème de Thalès, ironise Olivia. Situation ubuesque qui nie les difficultés de tous ces jeunes et qui condamne, par principe, l'éducation adaptée ». Nombre d'élèves remis en confiance dans ces parcours adaptés, souvent tremplin, arrivent pourtant à poursuivre des études dans le système scolaire ordinaire et à envisager l'inclusion sociale et professionnelle.

Le parlement, en votant l'amendement de la députée Cécile Rilhac tend donc à reconnaître cette réalité ; il doit maintenant être soumis au Sénat. Un « espoir » pour la Fneca.

© Fneca

20 février 2019

Détection autisme : consultation remboursée à 60 euros

article publié sur Handicap.fr

60 euros pour une consultation longue et majorée en cas de suspicion de troubles autistiques. Depuis le 11 février 2019, les généralistes, en 1ère ligne pour les détecter, pourront ainsi prendre le temps, en s'appuyant sur des outils validés.

19 février 2019 • Par Handicap.fr / Emmanuelle Dal'Secco

Illustration article

60 euros, c'est le prix désormais remboursé pour une « consultation longue et majorée » prévue pour favoriser le repérage de l'autisme par les médecins généralistes et pédiatres. Partant du principe que diagnostic et interventions précoces sont essentiels à l'accompagnement des enfants autistes afin de limiter le développement de sur-handicaps, cette mesure s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale autisme au sein des troubles du neuro-développement, et notamment la mise en œuvre du parcours de bilan et d'intervention précoce (article en lien ci-dessous). Des nouveaux tarifs pour certaines consultations complexes, exigeant du tact et visant à informer un patient nouvellement atteint d'une maladie grave, d'un cancer, un enfant d'un handicap neurosensoriel sévère étaient déjà entrés en vigueur le 1er novembre 2017 avec une liste de situations et pathologies restreintes qui ne prenaient pas en compte l'autisme (article en lien ci-dessous). C'est maintenant chose faite…

Les médecins en 1ère ligne

Depuis le 11 février 2019, en cas de suspicion d'autisme chez un enfant, les médecins généralistes et pédiatres ont donc la possibilité de « prendre leur temps » avec un remboursement ad hoc  Le tarif de référence de la Sécurité sociale est de 60 euros (remboursé à hauteur de 70% par l'Assurance maladie et 30% par les complémentaires santé), et comme pour toute consultation ne tient pas compte d'éventuels dépassements d'honoraires. Cette consultation est codée CTE pour le dossier médical partagé (DMP) et CCE pour la facturation.  Elle a pour objectif d'accompagner l'enfant et sa famille dans cette démarche diagnostique, de l'orienter au plus vite, si nécessaire, vers une structure capable de réaliser un bilan complet et à mettre en œuvre les interventions nécessaires. Aujourd'hui, en France, selon les données des Centres de ressources autisme (CRA), les 0-5 ans représentent seulement 34,5 % du total des diagnostics alors que la Haute autorité de santé (HAS) recommande une intervention précoce avant 4 ans. Le rôle des médecins dits « de première ligne », qui sont en contact régulier avec l'enfant dès son plus jeune âge, s'avère donc crucial.

Des signes à ne pas négliger

Quel que soit l'âge, c'est d'abord ne pas négliger l'inquiétude des parents qui suspectent un retard de développement, notamment en termes de communication sociale et de langage. Certains signes doivent également alerter : l'absence de babillage, de pointage des objets à distance pour communiquer ou d'autres gestes sociaux (comme faire coucou ou au revoir, etc.) à partir de 12 mois, ou encore l'absence de mots à 18 mois.

La mise en œuvre de cette consultation majorée « s'accompagnera d'une communication vers les professionnels de santé afin qu'ils connaissent non seulement les signes d'alerte des TSA mais aussi les bonnes pratiques relatives à l'accompagnement des enfants autistes, explique Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la stratégie nationale pour l'autisme au sein des troubles du neuro-développement. Elle permettra aux médecins (…) de prendre le temps d'explorer ces troubles avec des outils validés.» Ils peuvent en effet s'appuyer sur des questionnaires adaptés, validés par la communauté scientifique internationale et disponibles en France. Pour les enfants de 16 à 30 mois, c'est le M-CHAT, complété en cas de résultats confirmant un risque de TSA par un entretien plus précis avec les parents au moyen du questionnaire de suivi M-CHAT-R/F. Après l'âge de 4 ans, on utilise le questionnaire de communication sociale SCQ. Chez l'enfant et l'adolescent sans trouble du développement intellectuel associé, ce sont les questionnaires ASSQ (Autism Spectrum Screening Questionnaire), AQ (Autism-spectrum Quotient) et SRS-2 (Social Responsiveness Scale) qui sont proposés.

Une autre cotation vient également enrichir la nomenclature des pédiatres : la consultation complexe de suivi et de coordination de la prise en charge d'un enfant autiste (CSE). Elle est remboursée 46 euros, mais seulement une fois par an.

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