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"Au bonheur d'Elise"
diagnostic
29 janvier 2019

Autisme : des places bientôt disponibles à l’école de Vannes

article publié dans Ouest France

L’école de La Rabine accueille depuis la rentrée 2015 une unité d’enseignement maternelle pour les enfants présentant des troubles envahissants du développement.
L’école de La Rabine accueille depuis la rentrée 2015 une unité d’enseignement maternelle pour les enfants présentant des troubles envahissants du développement. | OUEST-FRANCE

L’unité d’enseignement maternelle du Morbihan dispose de sept places à l’école de La Rabine, à Vannes. Cinq se libéreront à la rentrée 2019.

C’est une école dans laquelle les enfants différents peuvent prendre leur temps… La Rabine est le seul établissement scolaire du Morbihan à disposer d’une unité d’enseignement maternelle pour les enfants présentant des troubles envahissants du développement.

« Elle a été créée dans le cadre du plan national « autisme », qui insiste sur la nécessité de porter un diagnostic et de proposer une prise en charge de façon précoce » , rappelle Caroline Abel, directrice de l’EPSMS Vallée du Loch, qui a porté le projet.

30 km autour de Vannes

Depuis quatre ans, les sept enfants - qui viennent d’un rayon de 30 km autour de Vannes (les transports se font en taxi) - sont encadrés par une équipe pluridisciplinaire, à savoir un enseignant spécialisé, un éducateur spécialisé, des aides médico-psychologiques, un psychologue, un orthophoniste et un psychomotricien.

Ici, le défi de tous ces professionnels est de permettre à ces enfants différents de trouver leur place dans une école ordinaire.

A La Rabine, si les écoliers présentant des troubles du spectre autistique ont leur propre classe, ils partagent la récré, les repas, tout comme la sieste, avec leurs autres camarades… Les enfants de petite et moyenne sections passent aussi des moments d’échanges avec eux en classe.

Au bout de trois ans maximum, soit ils rejoignent une grande section classique avec une Auxiliaire de vie scolaire (AVS), soit ils intègrent une Unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis) ou un Institut médico-éducatif. A la rentrée de septembre 2019, cinq des sept places se libéreront permettant l’accueil de nouveaux enfants.

Contact : EPSMS Vallée du Loch, tél. 02 97 63 08 56 ou 02 97 66 76 22. Mail : accueil@epsmsvalleeduloch.fr.

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29 janvier 2019

Sarthe : une fillette placée à tort pendant plus d'un an et demi ?

article publié sur France Bleu

lundi 28 janvier 2019 à 18:45 Par Ruddy Guilmin, France Bleu Maine

Dans le bureau d'un juge pour enfants (photo d'illustration) Dans le bureau d'un juge pour enfants (photo d'illustration) © Maxppp - Vincent Voegtlin

Accusé de maltraitance en mai 2017, un couple de la région du Mans vient de récupérer sa fille âgée aujourd'hui de 5 ans. Après un an et demi de procédure, de nombreuses preuves tendent à montrer qu'ils étaient innocents. Le tribunal tranchera le 25 février.

Convulsions, perte de poids, évanouissements, troubles du langage... Depuis sa naissance, cette petite fille d'un couple domicilié près du Mans n'allait pas bien. Et les parents multipliaient les rendez-vous médicaux, sans que personne ne parvienne à identifier sa maladie. "Ils étaient inquiets, ils étaient en errance de diagnostic", explique leur avocat, maître Jean-Philippe Peltier.

Puis un jour, au cours d'un rendez-vous pendant lequel les esprits s'échauffent quelque peu, des personnels de l'hôpital les soupçonnent d'une forme rare de maltraitance : le syndrome de Münchhausen par procuration, c'est-à-dire d'inventer ou de provoquer les problèmes de santé de leur fille pour attirer l'attention. En mai 2017, suite à ce signalement, l'enfant est placé en famille d'accueil sur décision du procureur. Une mesure confirmée par un juge des enfants.

Les expertises contredisent l'hypothèse de la maltraitance 

Tandis que les parents clament leur innocence, une enquête est enclenchée. Et l'affaire renvoyée devant le tribunal correctionnel, qui va reporter le procès à trois reprises. En tout, il faudra un an et demi pour effectuer toutes les expertises parfois complexes. Et ces dernières vont très sérieusement mettre en doute l'hypothèse émise par les équipes de l'hôpital. D'après l'expertise psychiatrique, les parents ne présentent aucune pathologie mentale. Quant aux expertises génétiques, elles confirment que "les symptômes de la petite fille résultent bien d'une maladie très rare", explique Maître Peltier. 

Au vu de ses conclusions, et avant même le procès des parents, prévu le 25 février, la mesure de placement a été levée fin décembre. La petite fille a été rendue à ses parents, après avoir passé un tiers de sa courte existence dans une famille d'accueil. Au procès, l'avocat des parents plaidera la relaxe et espère que le parquet requerra la même chose, afin de reconnaître son erreur.

29 janvier 2019

L'autisme, un trouble précoce du développement cérébral mieux compris

article publié dans Le Figaro

Par  Damien Mascret Mis à jour le 28/01/2019 à 19:06
Publié le 28/01/2019 à 18:50

autisme article figaro

Réunis en congrès à Paris, des psychiatres ont détaillé l'apport des théories de l'apprentissage dans l'autisme.

Il y a une trentaine d'années, c'est sous les huées que le Pr Catherine Barthélémy, pédopsychiatre, présentait les découvertes d'anomalies neurobiologiques dans l'autisme. Jeudi dernier, ce sont des applaudissements nourris qui l'ont accompagnée à sa descente de la tribune du 17e congrès annuel de la psychiatrie française (L'Encéphale) à Paris. Elle participait à une session consacrée aux nouvelles prises en charge de l'autisme, qui s'appuient sur l'approche neurologique qu'elle défend depuis longtemps.

Il est vrai qu'à l'origine de la découverte de l'autisme, dans les années 1940, avec la première description par le pédopsychiatre Léo Kanner, les cliniciens ont été troublés, tant les symptômes et leur intensité peuvent être variés. Déterminer ce qui relevait ou non de l'autisme n'était pas simple. Élargir la focale aux «troubles du spectre autistique (TSA)», selon la dénomination désormais adoptée, permet de mieux en refléter la diversité.

» LIRE AUSSI -Autisme: une prise en charge encore trop coûteuse pour les familles

En France, un enfant sur 100 présente un TSA, ce qui représente aujourd'hui 700.000 personnes vivant en France avec un tel handicap. Car le spectre est large et va de la personne avec autisme sévère (1% des TSA) qui n'a pas pu acquérir le langage (non-verbal) à l'autisme de haut niveau (dit Asperger) souvent capable de tenir une conversation, avec néanmoins une interprétation très littérale du langage.

Le 6 avril 2018, le premier ministre Édouard Philippe, en présentant le quatrième plan national autisme (2018-2022), annonçait un réel effort de 103 millions d'euros dédiés à la scolarisation stricto sensu, avec l'objectif ambitieux de permettre d'ici à 2021 l'insertion scolaire de tous les enfants atteints de TSA.

Le plan insiste aussi sur l'importance d'une intervention précoce. «Le trouble du développement est extrêmement précoce, c'est pourquoi il doit être repéré dès la période périnatale pour permettre des interventions les plus précoces possible», explique le Pr Barthélémy.

Forfait d'intervention précoce

Dans l'actualisation de leurs recommandations de bonnes pratiques professionnelles relatives à l'autisme, mi-février 2018, la Haute autorité de santé (HAS) et l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesme) recommandaient «d'accélérer les étapes jusqu'au diagnostic et d'agir sans attendre sa confirmation». En commençant par les professionnels de santé et de la petite enfance, invités «à ne jamais minimiser les inquiétudes des parents».

Pourtant, le Pr Barthélémy ne cache pas ses inquiétudes. «Comment sera financé le parcours précoce alors que le diagnostic ne pourra pas être posé avant 12-18 mois? La question de l'ouverture des droits (en l'absence de diagnostic, NDLR) n'est pas anodine, il faut casser les verrous administratifs.» C'est tout l'enjeu du forfait d'intervention précoce en discussion. Espérons qu'il ne manque pas sa cible par excès de rigorisme médico-administratif.

Contrairement à une idée reçue, ces enfants ne sont pas «dans leur bulle», sauf si on les y enferme par des approches inappropriées

Pour la Pr Bernadette Rogé, professeur de psychologie à l'université Toulouse-Jean Jaurès, «l'objectif de l'intervention dans le domaine de l'autisme est d'apporter un soutien au développement. Au-delà des techniques employées, toutes les approches comportementales reposent sur les théories de l'apprentissage».

Mais là où les enfants neurotypiques (non autistes) apprennent spontanément, ce n'est pas le cas des enfants atteints de TSA. «Il va falloir leur apprendre à imiter, communiquer, jouer!» détaille le Pr Rogé. En tenant compte de l'originalité du fonctionnement de leur cerveau. Contrairement à une idée reçue, ces enfants ne sont pas «dans leur bulle», sauf si on les y enferme par des approches inappropriées, mais au contraire très perceptifs, sans être capable de hiérarchiser les informations reçues. Là ou un neurotypique oubliera le bruit de la climatisation, l'enfant avec un TSA n'y parviendra peut-être pas.

Même difficulté avec l'écoulement du temps, si naturel aux neurotypiques, que l'on doit découper en séquences dans les TSA. «Tous les enfants ne tirent pas le même bénéfice de ces interventions», concède le Pr Rogé, «mais beaucoup d'enfants se sont améliorés grâce à elles.»


À Montpellier, PAPA aide les parents

«On a appelé notre programme d'aide aux aidants PAPA, parce qu'être parent d'un enfant atteint d'un trouble du spectre autistique (TSA), ça ne concerne pas que les mamans», explique en souriant la Pr Amaria Baghdadli, pédopsychiatre au CHU de Montpellier, bien consciente que les mères sont souvent en première ligne. «Le PAPA, acronyme de Programme d'aide pour les parents d'enfants autistes, est un volet incontournable de la prise en charge d'un enfant», explique-t-elle.

Proposé aux parents dès l'annonce diagnostique, il s'agit d'un programme individualisé en fonction du niveauet de l'âge de l'enfant, des attentes et des ressources des parents. On en retrouve les éléments dans un livre dont la Pr Baghdadli est coauteur, Éducation thérapeutique des parents d'enfant avec TSA (éditions Elsevier Masson). «Nous les informons de la nature des troubles, leur évolution, les démarches administratives, les aides et les traitements et nous leur enseignons des techniques facilitant la communication avec leur enfant et la gestion des troubles du comportement», ajoute le médecin.

25 janvier 2019

Bilan et intervention précoce pour l'autisme et les troubles du neuro-développement

 

Bilan et intervention précoce pour l'autisme et les troubles du neuro-développement - Secrétariat d'État auprès du Premier ministre chargé des Personnes handicapées

Une mesure phare de la stratégie nationale pour l'autisme au sein des troubles du neuro-développement maintenant opérationnelle pour être déployée sur tous les territoires. Les modalités de la mise en oeuvre du bilan et de l'intervention précoce pour l'autisme et les troubles du neuro-développement ont été précisées dans un décret entré en vigueur le 1er janvier 2019.

https://handicap.gouv.fr

 

23 janvier 2019

Pédopsychiatrie : La situation est grave

article publié dans Le Point

INTERVIEW. Manque de personnel et de lits, crise des vocations, crédits en baisse... Bernard Golse, pédopsychiatre à l'hôpital Necker, sonne l'alerte.

Propos recueillis par

Publié le 22/01/2019 à 07:30 | Le Point.fr
<< Etre praticien hospitalier en pedopsychiatrie, c'est etre accable de travail, tres isole, pas tres bien paye. >>

« Être praticien hospitalier en pédopsychiatrie, c’est être accablé de travail, très isolé, pas très bien payé. »

© IMAGE POINT FR

Bernard Golse est chef du service de pédopsychiatrie de l'hôpital Necker à Paris et président de la Cippa(Coordination internationale entre psychothérapeutes, psychanalystes et membres associés s'occupant de personnes avec autisme). Postes vacants, personnel en sous-effectif permanent, manque de lits, ascendant de plus en plus fort et problématique des neurosciences, crédits en berne pour la recherche : la psychiatrie publique, en France, vit une crise historique sur laquelle les professionnels du secteur ne cessent d'alerter le gouvernement. Une pétition, déjà signée par plus de 3 000 professionnels et usagers, circule actuellement sur Internet. Ce mardi 22 janvier est prévue une grande mobilisation nationale soutenue par trois syndicats de psychiatres et de médecins. Bernard Golse alerte, lui aussi, sur le naufrage du secteur spécifique de la pédopsychiatrie. Que va devenir un pays qui ne se donne plus les moyens de soulager la souffrance mentale de ses enfants et adolescents ?

Le Point : Quel est le problème le plus criant de la pédopsychiatrie  ?

pall1019 Portrait du Bernard Golse, medecin, pediatre, pedopsychiatre et psychanalyste. Photographie 2013 ©DRFP/Leemage

Bernard Golse : Le manque de praticiens hospitaliers… Le nombre de postes non pourvus en pédopsychiatrie est dramatique. Ces postes sont donc parfois occupés par des psychiatres d'adultes, ce qui n'est pas satisfaisant, ou par des médecins étrangers qui n'ont pas forcément la formation adéquate. Mais ils sont aussi bien souvent laissés vacants.

Comment expliquer ce manque de vocations ?

Être praticien hospitalier en pédopsychiatrie, c'est être accablé de travail, très isolé, pas très bien payé. Comment voulez-vous que ces postes fassent envie ? Il faudrait revaloriser les carrières et surtout repenser toute la filière. Les premières années de médecine sont presque exclusivement axées sur la biologie. Or la psychiatrie requiert aussi l'apport des sciences humaines. Il faudrait réintroduire de l'anthropologie, de la sociologie…

Ce n'est guère dans l'air du temps. Les neurosciences ne sont-elles pas en train d'écraser toute la discipline ?

C'est simple, tous les crédits vont actuellement à la génétique et aux neurosciences. Or, si on peut expliquer les troubles mentaux par des déterminants endogènes – la neurobiologie – ou par des déterminants exogènes – le contexte familial, social –, le mieux est évidemment d'essayer de comprendre comment, le plus souvent, ces deux aspects s'imbriquent. C'est ce que nous tentons de faire à la Cippa. La génétique et les neurosciences ne suffiront jamais à résoudre la violence, la précarité, l'instabilité sociale… Négliger les déterminants exogènes pour ne plus s'intéresser qu'au neuro-développement est une incroyable régression.

Même à Necker, que l'on imagine bien doté, vous avez le sentiment de ne plus avoir les moyens d'exercer correctement ?

Hélas, oui. Un simple exemple : il arrive que des enfants arrivent aux urgences parce qu'ils ont fait une tentative de suicide ou traversent une crise d'agitation aiguë. Ce n'est pas fréquent, mais ces enfants ont besoin d'être hospitalisés immédiatement, et à temps plein. Or il n'y a pas de lits ! Nos internes se démènent pendant des heures pour trouver une place en pédopsychiatrie à l'hôpital Robert-Debré ou à celui de la Pitié-Salpêtrière, mais ces lits sont toujours occupés. Alors, ces enfants ou ces jeunes adolescents sont hospitalisés en pédiatrie, ce qui est totalement inadapté quand ils sont dans un état d'agitation extrême. Imaginez le travail d'une infirmière qui doit, tout en donnant un bain à un enfant atteint d'une maladie de peau, surveiller son voisin de chambre suicidaire… C'est terrifiant, mais c'est bien ce qui se passe aujourd'hui. Même chose pour l'autisme : tout le monde le sait, il faut un dépistage et une prise en charge les plus précoces possible. Or les centres experts sont complètement engorgés. Nous ne pouvons pas, loin de là, répondre à toutes les demandes.

Il est question de mettre en place des plateformes régionales…

Mais avec quel argent ? Avec les piteux 50 millions, dérisoires, qui ont été débloqués par Agnès Buzyn (la ministre de la Santé, NDLR)  ? Et comment le travail de ces plateformes va-t-il se coordonner avec celui des centres experts ? Mieux vaudrait revaloriser et équiper des outils adéquats les CMP (centres médico-psychologiques) pour faire une partie du diagnostic. Cette politique du secteur, ce maillage du territoire par des CMP pluridisciplinaires nous ont longtemps été enviés dans le monde entier. Pourquoi ne pas s'appuyer sur eux, notamment pour la prévention ? La situation est, en tout cas, trop grave pour accepter l'enfumage du gouvernement. Nous sommes nombreux à réclamer des assises générales de la psychiatrie et de la pédopsychiatrie.

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22 janvier 2019

L'actualité TSA : Autisme : l'assurance maladie finance désormais un parcours d'intervention précoce

 

[Actualité action sociale] L'actualité TSA : Autisme : l'assurance maladie finance désormais un parcours d'intervention précoce

tsa-quotidien.fr, l'actualité TSA : Autisme : l'assurance maladie finance désormais un parcours d'intervention précoce

https://www.tsa-quotidien.fr

 

21 janvier 2019

Niveaux d'autisme : Symptômes et perspectives des niveaux de gravité 1, 2 et 3

21 janv. 2019
Par Blog : Le blog de Jean Vinçot

Les classifications concernant l'autisme évoluent depuis le DSM 5ème édition , manuel américain. Une nouvelle classification internationale - CIM 11ème édition - verra le jour cette année. Description des 3 niveaux de sévérité de l'autisme, suivant le DSM 5.

 

Traduction avec Deeple de  Levels of Autism: Symptoms and Outlook of Severity Levels 1, 2, and 3

Qu'est-ce que c'est l'autisme ?

L'autisme est un trouble du développement. Il affecte les comportements et les capacités de communication d'une personne. Les symptômes vont de légers à graves. Ils rendent souvent difficile l'engagement avec les autres.

Afin de refléter l'éventail des symptômes potentiels et leur gravité, l'autisme est maintenant appelé trouble du spectre autistique (TSA).

Ce changement de terminologie s'est produit en 2013 lorsque l'American Psychiatric Association a mis à jour son manuel de diagnostic. Ce manuel s'appelle le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5). Les professionnels de la santé l'utilisent pour aider à diagnostiquer les personnes atteintes de diverses affections.

Le DSM-5 comprend également de nouvelles lignes directrices pour classer l'autisme par niveau. Ces niveaux ont remplacé d'autres troubles neurodéveloppementaux qui partageaient les mêmes symptômes que l'autisme, comme le syndrome d'Asperger. Il y a trois niveaux, chacun reflétant un niveau différent de soutien dont quelqu'un peut avoir besoin.

Pour déterminer les niveaux d'autisme, les médecins tiennent compte de deux choses :

  • capacités de communication sociale
  • comportements restreints et répétitifs

Plus le niveau est bas, moins quelqu'un a besoin de soutien. Par exemple, les personnes atteintes d'autisme de niveau 1 présentent des symptômes légers et peuvent ne pas avoir besoin de beaucoup de soutien. Les personnes atteintes d'autisme de niveau 2 ou 3 présentent des symptômes modérés à graves et ont besoin d'un soutien plus important.

Gardez à l'esprit qu'il n'y a pas de lignes directrices concernant le type de soutien spécifique dont quelqu'un pourrait avoir besoin.

Bien que ces niveaux permettent une description diagnostique plus précise, ils ne sont pas parfaits. Certaines personnes n'entrent pas clairement dans l'un des trois niveaux. Les symptômes de l'autisme peuvent aussi changer avec le temps, devenant plus ou moins graves.

Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur les symptômes et les perspectives de chaque niveau d'autisme.

The different one © Luna TMG
The different one © Luna TMG

Autisme de niveau 1

Les personnes atteintes d'autisme de niveau 1 ont des problèmes perceptibles de communication et de socialisation avec les autres. Ils peuvent habituellement avoir une conversation, mais il peut être difficile de maintenir un va-et-vient de conversation.

D'autres personnes à ce niveau pourraient avoir de la difficulté à se faire de nouveaux amis. Selon le DSM-5, les personnes qui reçoivent un diagnostic d'autisme de niveau 1 ont besoin de soutien.

Symptômes

  • une diminution de l'intérêt pour les interactions ou les activités sociales
  • difficulté à initier des interactions sociales, comme parler à une personne
  • capacité de s'engager avec une personne, mais peut avoir de la difficulté à maintenir une conversation typique qui donne et reçoit
  • signes évidents de difficultés de communication
  • difficulté à s'adapter aux changements de routine ou de comportement
  • difficulté à planifier et à organiser

Perspectives

Les personnes atteintes d'autisme de niveau 1 maintiennent souvent une qualité de vie élevée avec peu de soutien. Ce soutien prend généralement la forme d'une thérapie comportementale ou d'autres types de thérapie. Ces deux approches peuvent aider à améliorer les aptitudes sociales et de communication. La thérapie comportementale peut aussi aider à développer des comportements positifs qui pourraient ne pas venir naturellement.

Autisme de niveau 2

Le DSM-5 note que les personnes atteintes d'autisme de niveau 2 ont besoin d'un soutien important. Les symptômes associés à ce niveau comprennent un manque plus grave d'aptitudes à la communication verbale et non verbale. Cela rend souvent les activités quotidiennes difficiles.

Symptômes

  • difficulté à faire face aux changements de routine ou d'environnement
  • manque important d'aptitudes à la communication verbale et non verbale
  • problèmes de comportement suffisamment graves pour être évidents pour l'observateur occasionnel
  • réaction inhabituelle ou réduite aux indices sociaux, à la communication ou aux interactions
  • difficulté à s'adapter au changement
  • communication à l'aide de phrases trop simples
  • des intérêts spécifiques et étroits

Perspectives

Les personnes atteintes d'autisme de niveau 2 ont généralement besoin de plus de soutien que celles atteintes d'autisme de niveau 1. Même avec du soutien, elles peuvent avoir de la difficulté à s'adapter aux changements de leur environnement.

Diverses thérapies peuvent aider. Par exemple, la thérapie d'intégration sensorielle peut être utilisée à ce niveau. Elle aide les gens à apprendre comment gérer les données sensorielles, telles que :

  • odeurs nauséabondes
  • bruits forts ou agaçants
  • changements visuels distrayants
  • gyrophares

Les personnes atteintes d'autisme de niveau 2 ont également tendance à tirer bénéfice de l'ergothérapie. Ce type de thérapie aide les gens à acquérir les compétences dont ellles ont besoin pour accomplir des tâches quotidiennes, comme la prise de décision ou les compétences liées au travail.

Autisme de niveau 3

C'est le niveau le plus grave de l'autisme. Selon le DSM-5, ceux qui se trouvent à ce niveau ont besoin d'un soutien très important. En plus d'un manque de communication plus grave, les personnes atteintes d'autisme de niveau 3 présentent également des comportements répétitifs ou restreints.

Les comportements répétitifs font référence au fait de faire la même chose encore et encore, qu'il s'agisse d'une action physique ou de prononcer la même phrase. Les comportements restreints sont ceux qui ont tendance à éloigner quelqu'un du monde qui l'entoure. Il peut s'agir d'une incapacité à s'adapter au changement ou d'intérêts étroits sur des sujets très spécifiques.

Symptômes

  • un manque très visible d'aptitudes à la communication verbale et non verbale
  • désir très limité de s'engager socialement ou de participer à des interactions sociales
  • difficulté à modifier les comportements
  • difficulté extrême à faire face à des changements inattendus dans la routine ou l'environnement
  • grande détresse ou difficulté à changer d'orientation ou d'attention

Perspectives

Les personnes atteintes d'autisme de niveau 3 ont souvent besoin d'une thérapie fréquente et intensive qui se concentre sur une variété de problèmes, y compris la communication et le comportement.

Ils peuvent également bénéficier de médicaments. Bien qu'aucun médicament ne traite spécifiquement l'autisme, certains médicaments peuvent aider à gérer des symptômes spécifiques ou des troubles concomitants, comme la dépression ou la difficulté à se concentrer.

Une personne autiste de ce niveau peut aussi avoir besoin d'un soignant qui l'aide à acquérir les compétences de base qui lui permettront de réussir à l'école, à la maison ou au travail.

Comment les niveaux d'autisme sont-ils diagnostiqués?

Il n'y a pas de test sanguin, d'examen d'imagerie ou de scintigraphie pour diagnostiquer l'autisme. Au lieu de cela, un médecin prendra en compte de nombreux facteurs. Il s'agit notamment des symptômes comportementaux, des problèmes de communication et des antécédents familiaux afin d'écarter toute condition génétique potentielle.

Ensuite, ils poseront diverses questions sur les habitudes quotidiennes et les aspects de la vie sociale d'une personne. Ils peuvent orienter le client vers des tests psychologiques. Le diagnostic est basé sur le niveau avec lequel les symptômes sont les plus cohérents.

Gardez à l'esprit que les niveaux d'autisme ne sont pas en noir et blanc. Toutes les personnes atteintes d'autisme n'entrent pas clairement dans un seul niveau. Mais ils peuvent fournir une base de référence utile pour aider les médecins à élaborer un plan de gestion efficace et à fixer des objectifs réalisables.

Si vous pensez que vous ou votre enfant êtes peut-être autiste, discutez de vos préoccupations avec votre médecin de famille. Songez à prendre rendez-vous avec un spécialiste de l'autisme. (...)

L'idée de diviser l'autisme en trois niveaux distincts est relativement nouvelle. Bien que les niveaux classent les personnes autistes selon le niveau de soutien dont elles ont besoin, il n'y a pas de lignes directrices sur la nature de ce soutien.

A l'avenir, les experts pourraient ajuster les niveaux ou faire des recommandations précises sur le traitement. D'ici là, ces niveaux fournissent un point de départ pour déterminer le type de traitement dont une personne peut avoir besoin.

Sources

17 janvier 2019

Vendée. Dorian, autiste, raconte son quotidien

article publié dans Ouest France

Dorian Lhommedé.
Dorian Lhommedé. | OUEST-FRANCE

 

Dorian Lhommedé a 16 ans et vit à La Ferrière. Autiste, il a organisé une sensibilisation à son handicap dans sa classe pour « expliquer son handicap, et motiver ceux qui sont différents à s’exprimer ».

« Dorian a été diagnostiqué très tard », expliquent Paul et Marie-Claude, ses parents. « Dès le CP, je sentais que j’avais des problèmes à communiquer », dira-t-il plus tard au médecin scolaire. Comme il avait de bons résultats, on le pensait timide, simplement. « On croit qu’il est dans la lune, mais, interrogé, il a réponse à tout », s’étonnait déjà le directeur.

Il fréquente le centre médico-psychologique mais abandonne dès le CM1. « Ça ne m’apportait plus d’aide », explique Dorian. Il préfère s’inscrire au club de basket. « J’y ai été intégré rapidement, j’y suis resté six ans. »

« Je m’entends bien avec les autres »

Au collège, en 4e, les notes ont chuté. « Ça allait trop vite pour moi », affirme-t-il. On l’oriente vers une 3e professionnelle au lycée pour devenir pâtissier.

Il consulte des spécialistes, les « troubles du spectre autistique » sont détectés. Ses parents se rapprochent d’Autisme sans frontière. « On nous a écoutés, bien conseillés ». En 3e, ça repart : il obtient le brevet avec mention bien. Mais on lui déconseille la pâtisserie. « Il ne peut pas faire plusieurs choses en même temps », explique Marie-Claude.

Pas de problèmes en classe

Au vu de ses connaissances, on l’envoie en bac pro gestion administrative. « J’y suis allé à reculons, je voulais être pâtissier ! » Mais sa professeure principale, Mme Frécourt, est à l’écoute : « Elle a expliqué qu’après le bac, on pouvait faire plein de choses. »

Aujourd’hui en première, il a une assistante de vie scolaire qui prend les notes pour lui. « J’écris trop lentement », avoue-t-il. Scolarité et stages se passent bien : « On a de très bons retours », disent fièrement ses parents.

Dorian n’a pas souvenir de problèmes en classe. « En 4e, on pensait que j’étais harcelé, mais ça n’est jamais arrivé. Je me suis toujours bien entendu avec les autres. » Il s’est fait des amis dès la maternelle. « Si je n’avais pas accepté d’être ami avec Valentin, puis Tiffen, qui m’ont fait entrer dans leur groupe de camarades, j’aurais certainement eu des problèmes tôt ou tard. »

Il répond aux questions avec humour

En décembre, il a souhaité organiser, au sein de son établissement, « une sensibilisation par rapport à mon handicap ». Avec l’aide de l’ASF85 et de sa professeure principale, toujours impliquée, une demi-journée d’information lui a permis de répondre aux questions de ses camarades sur son handicap, « sur le mode de l’humour, car j’ai de bons rapports avec les autres ».

Quand on évoque les crises nerveuses propres à l’autisme, son visage s’assombrit : « J’arrive à garder le contrôle. » Il n’en dira pas plus.

16 janvier 2019

Méfiance : CAMSP et plateforme APF où il ne faut pas aller ... à Pontoise, dans le Val-d’Oise

16 janvier 2019

Val-d’Oise. Nouveau : une plateforme pour un diagnostic précoce de l’autisme à Pontoise

Préambule : l'article parle d'un lancement plutôt discret ... quelques raisons à cela sans doute ...

La volonté politique actuelle semblerait plutôt s'affranchir des vérités révélées de la psychanalyse pour le diagnostic de l'autisme et l'accompagnement des familles.

Or, le Dr Erwan VION est aussi un psychanalyste patenté ... quelques liens nous le montre :

- http://www.psynem.org/Pedopsychiatrie_psychanalyse/Clinique_techniques_conditions/Packing/Erwan_Vion._Petite_histoire_du_pack?fbclid=IwAR2F721myoCg9MIyFrJcTjiLPDMOAX3OINO6kpcV1vFebpugby79asGbruU

- http://www.copes.fr/Enfance_adolescence/Perinatalite/SM17-36/SM17-36%20(fiche%20avec%20pr%C3%A9sentation%20du%20copes).pdf

Concernant le diagnostic => http://www.egalited.org/ObtenirDiagnostic.html

Jean-Jacques Dupuis

article publié sur actu.fr

Le 2 centre du Val-d'Oise spécialisé dans l'identification des troubles du spectre autistique chez les enfants a été plutôt discrètement lancé à Pontoise, début janvier.

La nouvelle Plateforme diagnostic autisme de proximité (Pdap) doit permettre, entre autres, d’identifier rapidement des troubles du spectre autistique (Tsa) en vue d’orienter les familles vers des dispositifs d’accompagnement adaptés à la singularité de chaque enfant. © Cc Tom Reynolds

Repérer plus tôt et plus facilement les troubles du spectre autistique chez les enfants, afin de pouvoir orienter rapidement les familles vers des soins et des dispositifs d’accompagnement adaptés.

Tels sont les objectifs de la Plateforme diagnostic autisme de proximité (Pdap) mise en place début janvier 2019 à Pontoise, dans le Val-d’Oise. Une réponse à un besoin de plus en plus urgent, sachant qu’un enfant sur 100 est actuellement diagnostiqué autiste, et qu’il ne s’agit que du 2e centre du genre dans le Val-d’Oise, le premier étant situé au centre hospitalier de Gonesse, à l’autre bout du département.

Au « Camsp » et aussi à l’hôpital René-Dubos

Pour porter ce projet, c’est le Centre d’action médicosociale précoce (Camsp) Apf France Handicap de Pontoise, que l’Ars Île-de-France et le Conseil départemental du Val-d’Oise ont souhaité retenir, dans le cadre d’un partenariat avec le centre hospitalier René-Dubos.

« Cette collaboration permettra de conjuguer l’expérience acquise par l’hôpital au travers de la consultation spécialisée Ted/Tsa (troubles envahissants du développement/troubles du spectre autistique) proposée par le service de psychiatrie infanto-juvénile ainsi que l’expérience du Camsp dans l’identification des troubles des enfants âgés de 0 à 6 ans et sa capacité d’orientation vers les acteurs ressources des secteurs sanitaire, médicosocial et social », explique Laure Rossi, la directrice du Pôle enfance 95 du Camsp de Pontoise.

Ce projet a d’ores et déjà démarré sur la base des moyens actuels des deux entités. « L’équipe commune s’étoffera progressivement avec, à terme, des locaux dédiés », précise Laure Rossi.

Plus d’enfants vont être pris en charge

« Cette plateforme va non seulement améliorer l’identification précoce des troubles du spectre autistique (Tsa), à partir de 2 ans, en vue d’orienter les familles vers des dispositifs d’accompagnement adaptés à la singularité de chaque enfant, mais elle va aussi permettre de prendre en charge beaucoup plus d’enfants », confie le docteur Erwan Vion, chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpital de Pontoise.

Le praticien de 41 ans, qui officie depuis sept années à Pontoise, indique, en effet, avoir assisté à « une explosion du nombre de cas de troubles du comportement chez les moins de 5 ans, tout particulièrement ces quatre ou cinq derniers mois ». À l’hôpital de Pontoise, 350 enfants, majoritairement « envoyés » par des médecins libéraux ou par des Pmi, sont ainsi inscrits sur une liste d’attente...

« Une explosion du nombre de cas ces derniers mois »

Comment justifier cette véritable recrudescence ?

« Les progrès en termes de diagnostics, liés en partie à la sensibilisation et à la formation des acteurs locaux, n’expliquent pas tout », répond le docteur Vion.

« Plusieurs théories évoquent des éléments génétiques, neurologiques, endocriniens, ou encore environnementaux, comme des facteurs favorisant les troubles d’ordre psychiatrique », poursuit le praticien.

« Il faut aussi considérer le nouveau rapport qu’entretiennent les enfants avec les écrans, même si les nouvelles technologies, telle l’intelligence artificielle, peuvent aussi nous aider, à l’image de nos liens étroits avec le département des sciences cognitives de l’université de Cergy-Pontoise », note le docteur Vion.

Une équipe et un suivi pluridisciplinaires

Une fois complétée, l’équipe de la Plateforme diagnostic autisme de proximité devrait réunir, dans un même endroit : un neuropédiatre, un pédopsychiatre, un éducateur pour jeunes enfants, un psychomotricien, un psychologue, un orthophoniste, ainsi qu’un secrétariat. Elle devrait disposer prochainement d’un local spécifique. Pour l’instant, l’accueil se fait encore au Camsp Les Beaux Soleils ainsi qu’à l’hôpital de Pontoise, avenue de l’Île-de-France.

Vidéo. Les principaux signes d’alerte d’un Tsa

Sachant que « près de 50 % des enfants arrivent trop tard » dans son service, le docteur Erwan Vion, chef de la pédopsychiatrie de l’hôpital de Pontoise, présente, dans une courte vidéo, les « quelques anomalies constituant des signes d’alerte d’un éventuel trouble dans le spectre de l’autisme (Tsa) chez les très jeunes, dès 18 mois ».

Détournement du regard, difficulté à pointer du doigt des objets, ou à simuler des situations imaginaires, etc.

Joseph CANU

Plus d’infos auprès d’Apf France Handicap au 01 30 17 31 50 ou de l’hôpital de Pontoise, au 01 30 75 40 40.

7 janvier 2019

Autisme: un forfait précoce pour mieux prendre en charge les jeunes enfants

article publié sur RMC BFM TV

04/01/2019 à 11h36

Depuis le 1er janvier les familles dont les enfants sont autistes pourront mieux être pris en charge par la Sécurité sociale.

7 janvier 2019

Les CMPP en Nouvelle Aquitaine - Activité et public accompagné

 

 

3 janvier 2019

Stratégie Autisme : l’amorce d’une nouvelle politique publique

article publié dans le bulletin des communes

Stratégie Autisme : des avancées en cours

La Stratégie Autisme, annoncée par le Gouvernement en avril dernier, est la quatrième de ce nom. Elle concerne l’aide apportée à ce trouble du développement. Elle comprend 101 mesures. Le Conseil national des troubles du spectre de l’autisme et des troubles du neuro-développement est chargé de la mettre en œuvre.

Un Conseil pour superviser les résultats

Ce Conseil s’est réuni pour la troisième fois à Paris, le 13 décembre dernier. Son objectif était d’établir différents bilans sur l’amorce de la quatrième Stratégie Autisme. Claire Compagnon, déléguée interministérielle, préside ce Conseil tous les trois mois. Il intègre différents participants, apportant plusieurs compétences. Ainsi, il se compose de représentants des associations de familles et des experts du corps médical et paramédical. Par ailleurs, il comprend des membres de l’Education nationale, ainsi que des représentants de l’Etat et des collectivités territoriales.

Le forfait d’intervention précoce

L’un de ces bilans concernait le forfait d’intervention précoce. Celui-ci a pour but la prise en charge par la Sécurité sociale des actes concernant de très jeunes enfants, suivis par des professionnels jusqu’ici non-remboursés. Cela inclus des psychomotriciens, des ergothérapeutes ou des psychologues. Ce forfait prévoit la couverture de consultations préalables, avant qu’on établisse un diagnostic clair. Ce dispositif concerne une tranche d’âge entre 0 et 6 ans. Diverses association considèrent cette tranche trop restreinte. Notamment la Fédération française des troubles spécifiques du langage et des apprentissages (FFDYS). Par ailleurs, l’association Autisme France déplore que ce nouveau dispositif s’étende à l’ensemble des troubles du neuro-développement. Selon elle, il devrait être plus centré sur les Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA), au sens strict.

Le Certificat National d’Intervention en Autisme

Personnages dessines faisant une ronde.

Pour ameliorer l’integration des personnes autistes.

Ce Certificat (CNIA) était aussi à l’ordre du jour. Il a pour but d’encadrer la formation des professionnels du secteur du travail social. Il comprend deux textes de référence. Ces derniers énoncent les principales règles de bonne pratique dans ce domaine. L’un s’applique aux formations qui mènent jusqu’au niveau du baccalauréat. L’autre concerne les formations allant de la licence au master. Par la suite, un label devrait être attribué aux organismes de formation délivrant ce certificat .

Les Unités d’Enseignement Maternelle Autisme (UEMA)

Ce Conseil national a abordé un troisième chapitre. Il portait sur les Unités d’Enseignement Maternelle Autisme. Dès cette rentrée scolaire, l’objectif de ces Unités spécialisées est de permettre la scolarisation à plein temps des enfants autistes. Ce, à partir de l’âge de trois ans, et même lorsqu’ils sont porteurs de troubles importants. A terme, la 4e Stratégie Autisme devrait créer 180 Unités supplémentaires d’ici 2022. Cela correspond à un triplement de ces Unités spécialisées. Le Conseil national des troubles du spectre de l’autisme et des troubles du neuro-développement supervisera cette mise en oeuvre.

Le Bulletin des Communes suggère également de lire ce texte officiel

By | 02/01/2019
29 décembre 2018

Décret du 28 décembre 2018 relatif au parcours de bilan et intervention précoce pour les troubles du neuro-développement

 

Décret n° 2018-1297 du 28 décembre 2018 relatif au parcours de bilan et intervention précoce pour les troubles du neuro-développement | Legifrance

Au titre III du livre Ier de la deuxième partie du code de la santé publique, il est ajouté un chapitre V ainsi rédigé : " Chapitre V" Parcours de bilan et intervention précoce pour les troubles du neuro-développement " Art. R. 2135-1.

https://www.legifrance.gouv.fr

 

23 décembre 2018

La tour d’ivoire hospitalo-universitaire

Préambule : Un exemple intéressant de résistance à la mise en place de recommandations des bonnes pratiques préconisées par la Haute Autorité de Santé (HAS) :
Le docteur BB - 38 ans, pédopsychiatre en centres médico-psycho-pédagogiques (service public) en Île-de-France - est visiblement encore dans la toute puissance : il savait bien avant tous les bilans qui n'apporte rien en gros et aurait fait aussi bien ou mieux sans aucune évaluation coûteuse ... Bref pour ce praticien de CMPP la psychanalyse est beaucoup plus efficace qu'une quelconque approche scientifique dont le but évident est de générer des publications dans des revues internationales et de vendre des médicaments (approche à la solde des laboratoires).

Je vous laisse apprécier le pouvoir des mots ... à défaut de démonstration bien évidemment absente.

Jean-Jacques Dupuis


Publié le 21 décembre 2018
La tour d’ivoire hospitalo-universitaire

Docteur BB analyse dans ce billet les difficultés des praticiens de terrain à travailler avec les services « experts », nimbés de leur position de savoir.

J’aborderai dans ce billet les difficultés pour nous autres « cliniciens de terrain », accompagnant les enfants et leur famille de façon très rapprochés et sur de longues périodes, à travailler avec les services « experts », nimbés de leur position de savoir, qui confine souvent à une forme de surplomb condescendant… Précisons-le tout de suite : il ne s’agit ni de critiquer l’hôpital, ni de remettre en cause l’implication et la qualité des soignants qui y exercent leur pratique avec un dévouement et un professionnalisme évidents ; mais de souligner les dérives structurelles inhérentes au positionnement idéologique de certains services hospitalo-universitaires de pédopsychiatrie, qui ont volontairement négligé le soin et leur responsabilité de service publique sanitaire en faveur d’une position stricte d’évaluation et de recherches. De fait, ces services sont censés assurés une mission d’accès au soin sur un territoire géographique (un « intersecteur »), alors qu’on constate en pratique un délaissement majeur des structures de soin type CMP au bénéfice des activités à orientation de publications. En exagérant un peu le trait, j’ai parfois le sentiment que les patients sont davantage reçus et évalués parce qu’ils peuvent correspondre à des protocoles de recherche et qu’ils peuvent s’inscrire dans une cohorte à analyser que par rapport à un véritable souci d’intervention en termes de santé individuelle et collective.

Partons d’un exemple concret. Celui d’un enfant à la symptomatologie autistique évidente, sans langage, suivi sur le CMPP depuis l’âge de 2ans, et que nous appellerons Adam. Outre, les consultations régulières avec la famille, Adam avait bénéficié sur notre centre de bilans d’évaluation orthophonique et psychologique (certes peu approfondis), et il était suivi en groupe thérapeutique travaillant sur les interactions et le jeu, en thérapie individuelle, en groupe de rééducation orthophonique utilisant la méthode Makaton (programme d’aide à la communication et au langage constitué d’un vocabulaire fonctionnel utilisé avec la parole, les signes et/ou les pictogrammes), puis en rééducation orthophonique individuelle. En parallèle, nous avions mis en place un accompagnement spécifique à sa scolarisation, en concertation étroite avec l’école et la MDPH (réunions régulières, aménagements pédagogiques, accompagnement par AVS). De surcroit, nous avons soutenus cette famille au niveau éducatif et social, en accompagnant notamment les démarches de relogement. Le suivi médical sur le plan pédiatrique s’était organisé en concertation avec la PMI (vérification de l’audition notamment). Enfin, nous avons initiés des démarches d’orientation à destination des HDJ, SESSAD et IME spécialisés, dès que nous avons estimé qu’une prise en charge institutionnelle plus intensive allait être nécessaire pour garantir la meilleure évolution possible de cet enfant.

En parallèle, nous avons sollicité une évaluation neuropédiatrique et génétique hospitalière, dans le cadre du bilan étiologique (car il faut systématiquement éliminer une causalité ou une éventuelle implication organique lorsqu’un enfant présente des troubles du spectre autistique). Suite à notre demande, le dossier de cet enfant a été basculé sur la consultation pédopsychiatrique hospitalière, faute de places en neuropédiatrie, « les délais de traitement des dossiers étant trop longs » – et même si cela n’était pas notre indication (cependant, nous en avons été informés par courrier, ce qui est déjà appréciable).

Par la suite, j’ai donc reçu un courrier d’une consœur pédopsychiatre, m’indiquant qu’elle avait expliqué à la maman qu’il s’agissait d’un trouble du spectre autistique – merci de l’information, depuis 2 ans, nous nous étions déjà préoccupés d’informer les parents de la situation et ils s’en doutaient un peu avant même de nous rencontrer-, qu’il convenait d’affiner le diagnostic – bon, pourquoi pas ? – et qu’il fallait poursuivre la prise en charge intensive – là encore, merci de l’adoubement. J’ironise, mais déjà, il y avait une prise de contact – rarissime dans les faits – et une forme de validation de notre travail. J’adressai donc aussitôt une réponse pour préciser les modalités actuelles du suivi, les évolutions en cours et les résultats précis de nos bilans.

Un an et demi plus tard – soit plus de trois ans après l’initiation des soins sur le CMPP- nous recevons le compte-rendu du bilan spécialisé réalisé sur le CRA (Centre Référence Autisme).

Voici les grandes lignes, et les éléments saillants de cette évaluation :

L’anamnèse, c’est-à-dire l’histoire des troubles, et le mode de vie sont vite survolés, en reprenant notamment les « premières inquiétudes » : comportement périnatal, développement du langage, développement moteur, propreté, régression.

Puis vient « la clinique actuelle » : sommeil, hygiène, alimentation, communication, interactions sociales, troubles des apprentissages, comportement, motricité, intérêts et jeux, particularités sensorielles, avec quelques mots pour chaque rubrique.

Ok, c’est assez systématique, mais je dois avouer qu’à la lecture, je ne savais plus de quel enfant on parlait. Impossible de rattacher cet inventaire à quelque chose de vivant et d’incarné, susceptible de faire émerger la singularité d’Adam. Rien sur l’histoire familiale, sur le parcours des parents, sur la fratrie, etc. Aucun élément d’une authentique sémiologie, c’est-à-dire d’une clinique historicisante, signifiante et contre-transférentielle, (désolé pour le jargon : nous entendons par là une mise en narration et en sens, à partir des ressentis de l’observateur et de ce que l’enfant lui fait éprouver), susceptible de laisser émerger le style existentiel d’un être en émergence. Par exemple, un enfant en retrait et évitant l’interaction produira des effets tout à fait différents chez un observateur en fonction de sa problématique : un enfant « déprimé » suscitera un effet d’appel et d’empathie, une souffrance et un désir d’intervention ; un enfant autiste induira plutôt un ressenti d’exclusion, de fermeture voire un sentiment de « néantisation » ; un enfant psychotique pourra mobiliser des vécus d’étrangeté, une forme d’angoisse et de confusion.

Tout ça pour dire qu’Adam n’existait pas véritablement dans ce répertoire… D’ailleurs, dans certains autres compte-rendus, le prénom de l’enfant change mystérieusement au milieu du déroulement (authentique !…) : la magie du copié-collé…et de l’effacement du sujet

Bon, mais ce n’était que les mises en bouche. On en arrive maintenant à l’évaluation « scientifique », la vraie, à travers la prise en compte des « co-morbidités psychiatriques ». Alors, déjà il faut savoir ce que l’on entend par là. Dans les nouvelles classifications psychiatriques « non idéologiques » (dénégation ? oxymore ? Foutage de gueule ?), les co-morbidités correspondent aux troubles associés ; c’est-à-dire qu’on aurait un noyau pathologique central d’origine neuro-développemental, soit sans influence étiologique de l’environnement (par exemple un trouble du spectre autistique, ou un trouble dys, ou un syndrome d’hyperactivité), sur lequel viendrait se greffer des symptômes secondaires : manque d’estime de soi, anxiété de performance, réaction dépressive, difficultés relationnelles, etc. Dès lors, chacun de ses troubles sera à traiter à part (éventuellement par une médication), en découpant l’enfant en fines tranches de saucisson. Aux Etats-Unis (et bientôt chez nous, c’est le progrès !), on peut ainsi voir des enfants traités en même temps pour trouble attentionnel, bipolarité, troubles des conduites, et plus si affinités, avec à chaque fois une molécule « spécifique » (parfois, on donne en même temps un agoniste et un antagoniste dopaminergique, c’est-à-dire deux traitements qui agissent de façon contradictoire, sans se poser de question sur la pertinence pharmacologique d’une telle prescription…). Pour en revenir au bilan « scientifique », voici donc la liste des échelles utilisées : ADI-R, SRS (Social responsiveness scale), ADHD rating scale, profil de Dunn (évaluation des spécificités de traitement de l’information sensorielle), ABC (échelle des comportements anormaux), RBS-R (échelle des comportements répétitifs), avec à chaque fois un score.

Sans commentaire… Il ne s’agit pas là de contester le bien-fondé de tel ou tel outil « psychométrique » (c’est parfois très utile dans la pratique clinique d’avoir des repères reproductibles pour apprécier certaines évolutions ou stagnations), mais de souligner l’effet de vertige lié à leur accumulation.

Vient ensuite l’évaluation « fonctionnelle » réalisée par une psychologue, avec une observation du comportement se basant sur l’échelle des apprentissages précoces de Mullen (évaluation du fonctionnement dans 5 domaines développementaux : perception visuelle, motricité fine, langage expressif et réceptif) puis sur l’ADOS-2 (Autism Diagnoctic Observation Schedule), outil de référence international pour l’évaluation de l’autisme, permettant de calculer un « Cut-Off ». Y-a pas à dire, ça en jette… (Pour information, tous ces outils d’évaluation constituent un véritable marché lucratif, avec des enjeux de licence, de formation et de lobbying en arrière-plan).

Conclusion de cette évaluation scientifique, rigoureuse et standardisée : retard cognitif global sévère évoquant un trouble du spectre autistique

Préconisations : orientation en IME, utilisation d’outils aidant à la structuration des activités (séquence d’action, économie de jetons) et du temps (emploi du temps visuel), guidance parentale visant à aider les parents dans le développement de l’autonomie de leur enfant et à les sensibiliser aux méthodes adaptées….

Alors, j’ai envie de dire merci beaucoup pour la confirmation de ce que nous savions déjà depuis plusieurs années et pour ces recommandations qui vont surement bouleverser notre pratique et les perspectives d’évolution pour Adam….

S’ensuit un bilan orthophonique assez complet (fonctions de communication, imitation/jeu, communication non verbale, communication verbale, communication alternative) qui conclut à un trouble majeur de la communication et des interactions sociale et à une absence de développement du langage oral (ils ont pu repérer avec leurs outils de pointe qu’Adam ne parlait pas), et préconise une poursuite de la prise en charge en orthophonie ainsi que la mise en place d’un moyen de communication pour permettre à l’enfant de réaliser des demandes fonctionnelles (j’espère que vous en prenez bonne note chères collègues orthophonistes impliquées dans la prise en charge de cet enfant depuis plusieurs années…)

Puis vient l’examen somatique (Poids, Taille, PC, BMI, rien de plus) et un bilan paraclinique tout à fait exhaustif (IRM, bilan génétique et métabolique) : voilà au moins une demande comblée par rapport à nos attentes.

Alors, maintenant, la synthèse : Diagnostic : Trouble du spectre autistique avec déficience intellectuelle (parents informés).

Préconisation : orthophonie intensive 2x/sem avec mise en place d’un mode de communication alternatif ; Guidance parentale ; Orientation en IME ; Orientation vers des associations de parents

Voilà, voilà…

Je n’oserais pas rentrer dans des considérations d’économie de la santé, mais ce bilan a nécessité une hospitalisation de plusieurs semaines….Sachant par ailleurs que nous sommes en peine pour trouver des places d’hospitalisation dans des situations cliniques très complexes et inquiétantes, et que les files d’attente pour des évaluations cliniquement pertinentes en Centre référence sont surréalistes….

Quelques années plus tard, Adam est maintenant en IME et il continue à être suivi en consultation sur le CMPP. Ses progrès sont manifestes : Adam profite de ses nombreuses prises en charge, les équipes de l’IME ont par ailleurs organisé des séjours thérapeutiques, des visites à domicile. L’école se mobilise également pour la fratrie, avec mise en place d’un accompagnement éducatif, nous surveillons avec la PMI le développement du puiné. Les parents sont dans l’alliance avec les soignants et semblent soulagés de constater les évolutions d’Adam, même si la situation reste parfois difficile au domicile.

A l’occasion d’une consultation de suivi à l’hôpital, la pédopsychiatre trouve Adam agité, et évoque immédiatement la prescription d’un traitement contre l’hyperactivité, sans en référer aux équipes qui accompagnent quotidiennement cet enfant. Heureusement, les parents expriment leur inquiétude aux soignants, qui transmettent le projet de soins et les évolutions en cours. On se calme, et le traitement est mis de côté…

Cette situation est assez caractéristique, et cependant, nous avons pu échanger avec le service hospitalo-universitaire, et aller à peu près dans le même sens…

Dans d’autres configurations, le positionnement de l’hôpital peut s’avérer beaucoup plus problématique :

  • Pas de réponse à nos sollicitations et demandes d’échange (réponse d’un PU-PH à une collègue par rapport à leur silence « du fait de mes responsabilités hospitalières et universitaires, je ne peux pas toujours être réactif » - c’est vrai que de notre côté, nous nous tournons les pouces)

  • Préconisations intenables, qui discréditent nos interventions et attisent la culpabilité des parents. Par exemple : il faut mettre en place trois séances hebdomadaires d’orthophonie, de la remédiation cognitive et de la psychomotricité intensive. Au revoir et bon courage… (Evidemment, il ne faudrait surtout pas imaginer que les « experts » hospitaliers pourraient accompagner les familles pour la mise en place de ces soins)

  • Décisions unilatérales concernant le lieu et les modalités de la prise en charge, ou encore l’éventualité d’un maintien scolaire (redoublement), sans concertation avec l’équipe soignante ou pédagogique

J’ai déjà reçu des familles extrêmement angoissées et déstabilisées suite à une consultation hospitalière, du fait d’injonctions intempestives et presque paradoxales, induisant en tout cas un conflit de loyauté chez les parents : doit-on suivre les recommandations de la « science hospitalière » ou faire confiance aux équipes qui nous accompagnent depuis des années ? Certaines prises en charge ont également été décalées de plusieurs années car les parents avaient été traumatisés par des annonces diagnostiques et pronostiques vécues comme brutales lors de l’évaluation hospitalière initiale et avaient différé la reprise d’un accompagnement thérapeutique.

Tout ceci vient questionner la différenciation de plus en plus marquée entre le moment évaluatif et le temps du soin à proprement parler, conformément aux recommandations actuelles. Les dispositifs organisés pour les parcours thérapeutiques préconisent en effet une séparation entre services spécialisés dans l’évaluation (les centres référents) et les services impliqués dans le soin – ceux-ci étant d’ailleurs de plus en plus délaissés en termes de financements publiques...

Au final, une telle conception de l’évaluation comporte des biais épistémologiques majeurs, qui réduisent véritablement leur pertinence clinique et psychopathologique. Outre la perte de temps massive en ce qui concerne l’initiation des soins, on constate de surcroit qu’il est parfois difficile de se dégager de l’impact d’une première évaluation aussi réductrice et limitée. De fait, les dimensions de temporalité psychique, de complexité et d’après-coup sont rognées, et le discours concernant les troubles de l’enfant peut dès lors avoir tendance à se figer en une version monolithique qui interdit les réaménagements ultérieurs – une véritable prophétie auto-réalisatrice. Tout est énoncé une bonne fois pour toute, il faut donc suivre les prescriptions sans se laisser d’espace de créativité et d’ouverture…

Réciproquement, toute intervention soignante suppose une forme d’évaluation, sur le plan clinique, mais aussi en prenant en compte la réalité environnementale de l’enfant, ses enjeux interpersonnels dans leurs dynamique familiales, scolaires, sociales et culturelles. A l'instar de Winnicott, il convient effectivement de rappeler qu'un enfant seul, ça n'existe pas, indépendamment de toute la constellation intersubjective qui l’environne.

De toutes les manières, l’observation, la simple présence face à la demande d’une famille, constitue déjà en soi un engagement, quels que soient les aménagements défensifs du clinicien pour se protéger du transfert à son égard, et peut-être plus fondamentalement de son propre contre-transfert – c’est-à-dire des vécus affectifs induits par l’interaction avec l’enfant et ses parents. On peut se demander d’ailleurs comment un clinicien qui ne ferait que de l’évaluation, sans jamais s’inscrire dans un lien thérapeutique sur le long terme, serait encore capable d’appréhender les enjeux cliniques, de déterminer les déterminants psychopathologiques en jeu, et de se prononcer ainsi sur des critères évolutifs ou de pronostics. De même, un thérapeute qui se désintéresserait de tout élément d’évaluation concernant l’adaptation d’un enfant à sa « réalité » risque de s’enfermer dans des considérations de plus en plus absconses et étrangères aux finalités du soin.

Alors, évaluer, oui, évidemment, mais pour soigner, à plusieurs… (pas pour se donner l’illusion de la science à des fins de publication, ou pour suivre benoitement les protocoles et les recommandations de l’HAS, ou pour flatter son narcissisme via une posture de surplomb hors-sol)


photo : Sebastian Gollnow / DPA / dpa Picture-Alliance

22 décembre 2018

3è RV pour le conseil national de l'autisme : ça avance ?

article publié sur Handicap.fr

Le Conseil national TSA-TND, chargé de mettre en œuvre la stratégie autisme, s'est réuni pour la 3ème fois le 13 décembre 2018. Au menu : une certification nationale, les UEMa et le forfait d'intervention précoce sujet à quelques critiques.

22 décembre 2018 • Par Handicap.fr / Emmanuelle Dal'Secco

Illustration article

Et de trois pour le Conseil national des troubles du spectre de l'autisme et des troubles du neuro-développement (TSA-TND). Il a été installé en juillet 2018 suite au lancement de la 4ème stratégie autisme dévoilée par le gouvernement le 6 avril 2018 (article en lien ci-dessous). Il est composé de représentants des associations de familles et d'usagers, des experts du secteur médical, paramédical, médico-social et de l'Education nationale, ainsi que des représentants de l'Etat et des collectivités territoriales. Il doit se réunir tous les trois mois à l'invitation de sa présidente, Claire Compagnon, déléguée interministérielle, afin de définir concrètement les modalités de mise en œuvre des 101 mesures de la stratégie autisme et de garantir l'avancée réelle de cette nouvelle politique publique. Le 13 décembre 2018, il était organisé pour la troisième fois, à Paris, avec, à l'ordre du jour, trois thèmes.

Le forfait d'intervention précoce

En introduction, un point d'étape a été fait sur le forfait d'intervention précoce pour les troubles du neuro-développement, qui permettra la prise en charge des interventions de professionnels non remboursés (psychomotriciens, psychologues et ergothérapeutes) pour les très jeunes enfants en cas de suspicion, avant la pose d'un diagnostic. Voté dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale 2019 (article en lien ci-dessous), sa mise en œuvre est prévue dès le 1er janvier 2019. Pour accélérer ce processus, une circulaire était parvenue aux Agences régionales de santé (ARS) le 22 novembre 2018. Ce dispositif, dont le Conseil national assure qu'il est « très attendu par les familles », fait naître malgré tout quelques critiques.

Quelques bémols

Deux associations nationales ont rendu un avis défavorable. Selon Autisme France, il cible les troubles neurodéveloppementaux, un ensemble beaucoup plus vaste que les troubles du spectre de l'autisme (TSA). L'association déplore par ailleurs le fait que ces « plateformes ne seront pas en accès direct pour les familles ». Elles s'appuient en effet sur les CAMSP, CMP et CMPP, « dont chacun connaît les faibles compétences mais qui pourront salarier des libéraux en complément. La plateforme c'est pour un an, après il faudra trouver un relais. » De son côté, la FFDYS remarque une « contradiction fondamentale » entre « l'objectif légitime de vouloir traiter l'ensemble des TND au sein d'une même stratégie nationale, en utilisant des structures et des ressources communes et la limitation du forfait précoce à la tranche d'âge 0-6 ans. » En effet, selon le comité scientifique de l'association, « la majorité des enfants avec TND ne peuvent être repérés et diagnostiqués qu'après leur entrée à l'école élémentaire, généralement entre 7 et 9 ans. »

Le Certificat national d'intervention en autisme

Deuxième sujet à l'ordre du jour : le Certificat national d'intervention en autisme (CNIA). Cette mesure vise à garantir la qualité des formations dispensées aux professions du travail social grâce à la rédaction de deux référentiels intégrant les recommandations de bonne pratique, l'un pour les formations niveau baccalauréat et infra-baccalauréat et l'autre pour les formations de niveau licence au master. Une labellisation des organismes de formation est à l'étude.

Focus sur les UEMa

Enfin, les travaux du Conseil se sont achevés sur la présentation d'une cohorte d'enfants scolarisés en unités d'enseignement en maternelle autisme ; ces UEMa ont été instituées dans le cadre du troisième plan Autisme afin d'accompagner les enfants autistes vers une scolarisation à temps plein, y compris ceux présentant des troubles sévères. La stratégie nationale 2018-2022 a prévu d'en tripler le nombre avec la création de 180 nouvelles unités d'ici à 2022 et l'objectif de scolariser tous les enfants à 3 ans. Selon le Conseil, « la mise en place de cette cohorte permettra de mieux comprendre l'impact de ces structures sur l'évolution et le devenir des enfants scolarisés, les dynamiques à l'œuvre dans ces unités pluridisciplinaires et les modalités d'inclusion. » Son démarrage est prévu à la rentrée scolaire 2019.

22 décembre 2018

L'Igas formule 14 recommandations pour améliorer le parcours des enfants dans les Camsp, CMPP et CMP

Publié le 20/12/18 - 17h39 - HOSPIMEDIA

Un rapport Igas salue le travail des Camsp, CMPP et CMP mais pointe l'absence de pilotage national et territorial des politiques de prévention et dépistage des jeunes enfants ainsi que le manque d'offre unifiée de santé mentale à destination de la jeunesse. Des carences qui mettent à mal le pluralisme des approches thérapeutiques.

Daté de septembre 2018 mais mis en ligne le 20 décembre, le rapport (à télécharger ci-dessous) de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur l’évaluation du fonctionnement des centres d'action médico-sociale précoce (Camsp), des centres médico-psychopédagogiques (CMPP) et des centres médico-psychologiques de psychiatrie infanto-juvénile (CMP) répond à une demande conjointe des ministères de la Solidarité et de la Santé et du secrétariat d'État chargé des personnes handicapées. Il fait suite au rapport d'évaluation de la mise en œuvre du troisième plan Autisme (lire notre article) qui pointait notamment le manque de coordination entre les interventions pédagogiques et médico-sociales ou sanitaires.

Pour les familles, le choix d'un centre plutôt qu'un autre est plus souvent lié à une politique d'offre territoriale — si le maillage des CMP est assuré dans le cadre des secteurs psychiatriques, il n'en va pas de même pour les Camsp et les CMPP — qu'à un réel partage des missions entres les trois types d'établissement : les missions des CMP et CMPP sont très proches, les Camsp étant plus dédiés au handicap des moins de six ans. Leur gestion et leur mode de fonctionnement est très différent selon leur statut. Ils se rangent dans le secteur sanitaire pour les CMP et dans le secteur médico-social pour les Camsp et les CMPP. Et au sein des ARS, ils sont souvent suivis par des services différents.

Les hôpitaux publics et le secteur associatif assurent la gestion des différents centres.

Une rééducation sans reconnaissance préalable de handicap

Toutefois, notent les rapporteurs, les centres partagent des caractéristiques communes dans leur cœur de métier : "centres de prévention et de soins ambulatoires, ils reçoivent des enfants et des adolescents ainsi que leurs familles en accès direct, sans nécessité d'un adressage formel ni d'une orientation de la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Sous la direction d’un médecin, leurs équipes sont pluridisciplinaires et associent des professions médicales (pédopsychiatre, pédiatre, spécialiste de médecine physique et de réadaptation, etc.) et paramédicales (psychomotricien, orthophoniste, etc.), des psychologues et des personnels des services sociaux, éducatifs et administratifs".

Ils articulent tous les trois leur travail autour de quatre grands axes :

·         la prise en charge ambulatoire des jeunes ;

·         le repérage, l'évaluation et le diagnostic précoce ;

·         la prévention ciblée sur les populations à risque ;

·         l'articulation avec les autres acteurs.


Selon les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) pour le repérage et le prise en charge des troubles du spectre autistique ou Dys (lire nos articles ici et ), ces structures apparaissent clairement comme le niveau 2 dans la prévention des troubles mais les rapporteurs constatent qu'elles gèrent aussi toute une partie de la demande de niveau 1 "compte tenu des difficultés d’accès, qu’elles soient physiques ou financières, à l’offre de premier recours".

Dans un parcours de soin, ces centres sont le deuxième niveau de recours pour le diagnostic.

Les parents maltraités ?

Le rapport analyse que les adresseurs – qu'ils soient professionnels de la santé, du social ou de l’éducation – pèsent sur la demande des parents, pourtant réputée libre et volontaire. Quant aux parents, en dehors des Camsp, ils ont parfois du mal à se faire reconnaître comme acteur à part entière. "Dans les cas où les parents veulent être associés, voire considérés comme partie prenante des prises en charge de leurs enfants, ils se heurtent parfois à un refus qui n'est pas toujours expliqué par des raisons médicales. Dans certains cas, les parents peuvent être considérés comme susceptibles – le plus souvent à leur insu – de jouer un rôle dans les troubles présentés par leur enfant, ce qui les disqualifierait pour participer activement aux soins. En effet, certaines approches psychodynamiques prennent en compte l'influence possible de l'environnement dans la genèse ou le renforcement des symptômes", commentent les rapporteurs.

Une nécessaire évolution qui ne se fait pas sans heurts

Et de citer les témoignages recueillis par des associations parentales qui évoquent le manque d'explications, la culpabilisation, la violence institutionnelle et la peur du signalement en cas de refus des solutions proposées. Quant à l'accès des parents au dossier médical, elle semble difficile en particulier dans le secteur psychiatrique. "La liberté de choix des parents, déjà très contrariée par l'insuffisance de l'offre, est mise à mal, faute d'informations précises et compréhensibles", estime le rapport, observant toutefois qu'avec le renouvellement des générations de praticien, "les dissensions liées à l'absence de liberté de choix thérapeutique et à la prédominance exclusive du champ théorique psychanalytique semblent moins prégnantes que par le passé."

Les auteurs notent parfois des tensions entre les gestionnaires des structures, qui encouragent les évolutions et le respect des bonnes pratiques, et certains professionnels réticents, voire opposés à la généralisation des formations et des approches fondées sur les neurosciences. Des tensions qui peuvent conduire à des démissions, voire à des licenciements. Les professionnels rencontrés évoquent également un hiatus entre le respect des bonnes pratiques et les moyens humains disponibles.

Une demande qui se spécialise

La mission observe une évolution haussière et continue des files actives des trois types de structure depuis dix ans. Les délais d’attente se sont accrus avec des maxima dépassant un an d’attente dans les zones les plus en tension, pour une moyenne qui se situe plutôt autour de six mois.

De 2006 à 2016, les files actives ont augmenté dans toutes les structures.
Par ailleurs, la polyvalence des centres est remise en question par des demandes de structures de diagnostic et de soins spécialisées par pathologie ou par type de trouble, notamment pour les déficiences neurosensorielles, les troubles du spectre de l'autisme et les troubles spécifiques du langage et de l’apprentissage. En parallèle, des Camsp et CMPP développent en leur sein des compétences spécifiques (section spécialisée, équipe de diagnostic proximité pour l’autisme) afin de répondre à cette demande. Et les modes d’orientation des publics et d’articulation des prises en charge ne sont pas toujours formalisés entre les professionnels.

Les rapporteurs estiment que la multiplication des structures de niveau 2 n’est ni lisible pour les familles, ni viable compte tenu des contraintes en termes de ressources humaines, les professionnels n’étant pas assez nombreux pour couvrir les besoins dans les centres polyvalents et intervenir de surcroît dans des filières spécialisées. Ils rappellent que les métiers clés (pédopsychiatres, orthophonistes, psychomotriciens) sont en tension, d'autant que les niveaux de salaires proposés ne sont guère incitatifs. Et la pénurie de professionnels est génératrice d'inégalités d'accès aux soins.

Quel que soit le type de convention, le salaire moyen d'entrée est nettement inférieur à l'exercice libéral.

Un pilotage national pour 14 recommandations

Au final, la mission formule 14 recommandations dont elle précise l'échéance et le pilotage et parmi lesquelles : l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques en matière de régulation des files actives qui soit commun aux Camsp CMPP et CMP ; un positionnement clair sur le niveau 2 ; la garantie du pluralisme des approches thérapeutiques dans le respect des bonnes pratiques ; l'intégration des CMP et CMPP dans une offre unifiée de santé mentale ; le financement des Camsp en totalité par l'Assurance maladie ; la mise en place d'outils nationaux et régionaux de pilotage de l'évolution des centres.

 

 

20 décembre 2018

Evaluation des CAMSP, CMPP & CMP-IJ par l'IGAS - Inpection générale des affaires sociales

15 décembre 2018

L’autisme en 2018 : les chiffres clés


L'autisme en 2018 : les chiffres clés - Secrétariat d'État auprès du Premier ministre chargé des Personnes handicapées

Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), en France, la prévalence des troubles du spectre autistique (TSA) se situe autour de 0,9 à 1,2 pour 100 individus.

https://handicap.gouv.fr

Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), en France, la prévalence des troubles du spectre autistique (TSA) se situe autour de 0,9 à 1,2 pour 100 individus.

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Sur la base d’un taux de 1%, ce sont chaque année environ 7 500 bébés qui naissent et seront atteints de TSA.
Sur la base de ce même taux, le nombre de personnes concernées est estimé à 700 000 personnes, soit
environ 100 000 jeunes de moins de 20 ans et près de 600 000 adultes.

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L’éducation nationale accueillait en 2016 plus de 30 000 enfants autistes de la maternelle au lycée : 10 034 enfants en maternelle, 12 894 en élémentaire, 7 543 en collège, 1 158 au lycée, 1 179 en lycée professionnel. Les durées incomplètes de scolarisation des élèves TSA sont particulièrement élevées en maternelle, tandis que la durée de scolarisation est plus importante en élémentaire. Aujourd’hui, 1/3 des enfants autistes scolarisés en maternelle 2 jours ou moins.

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La recherche a récemment permis des avancées notables dans la compréhension des mécanismes biologiques associés à l’autisme. Malgré l’identification d’environ 800 gènes impliqués dans le déterminisme de l’autisme, leur interaction avec les facteurs environnementaux reste mal comprise, et l’impact de ces facteurs de risque génétiques et environnementaux sur les trajectoires développementales, mal connu.

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Selon un sondage Opinion Way sur les clichés et préjugés de l’autisme, plus d’un Français sur 3 considère à tort qu’un individu autiste est une personne atteinte de troubles psychologiques (37%), alors qu’une moitié d’entre eux connait l’origine réelle de l’autisme (les troubles neurologiques) et notamment les jeunes (65% chez les 25/34 ans vs 54% en moyenne).

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Le rapport de la Cour des Comptes estime que 3 000 € de dépenses restent à charge des familles en moyenne annuelle, avec des disparités importantes puisque 20 % des familles déclarent un reste à charge supérieur à 5 000 € et 9 % d’au moins 10 000€ par an.

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Dans cette même enquête réalisée par la Cour des Comptes auprès des personnes autistes et de leurs familles, près de la moitié (46,5 %) des répondants parmi les familles de personnes autistes (sur un total de de 1 171 répondants) ont fait état de périodes de rupture. En effet, les personnes autistes pâtissent de parcours de soins et d’accompagnement heurtés, dans un contexte de cloisonnement persistant des dispositifs sanitaires, sociaux et médico-sociaux.

6 décembre 2018

Vidéo -> Pour accompagner les parents d'enfants autistes : ABLE Julie Tuil

Ajoutée le 2 déc. 2017

ABLE Julie Tuil transmet une méthode d'accompagnement des enfants autistes. Cette méthode peut aussi soutenir les enfants en déficit d'attention.

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