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"Au bonheur d'Elise"
psychanalyse
19 octobre 2015

Le Phallus et le Pas Tout, la théorie sexuelle. Un film de Sophie Robert

le phallus et le pas tout

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18 octobre 2015

Vidéo -> Eglantine Emeyé parle d'autisme dans ONPC : elle nuit à notre combat de parents - article d'Olivia Cattan

article publié dans Le Nouvel Observateur
Publié le 18-10-2015 à 14h58 - Modifié à 16h10
LE PLUS. Invitée sur le plateau de Laurent Ruquier pour parler de son livre "Le voleur de brosses à dents", Églantine Émeyé est revenue sur son combat de mère d'un enfant polyhandicapé. Jugée bouleversante par de nombreux internautes, elle a également fait bondir beaucoup de parents, dont Olivia Cattan, présidente de l'association SOS Autisme.

Édité par Louise Pothier 

Eglantine Emeyé était l'invité de Laurent Ruquier dans

Eglantine Emeyé était l'invité de Laurent Ruquier dans "On n'est pas couché" samedi 17 octobre. (Capture d'écran France 2)

 

Il y a parfois des gens qui vous donnent envie de vous battre comme Francis Perrin et Sandrine Bonnaire et d’autres qui vous incitent à tout abandonner. Et là je m’adresse à vous Eglantine Emeyé.

J’ai créé l’association SOS Autisme dans le but de me battre pour les personnes autistes. Notre campagne : "Un artiste, un autiste" a pourtant été diffusée sur toutes les chaînes de télévision, les radios, les cinémas, essayant de faire évoluer les mentalités et les préjugés sur l’autisme mais plus largement sur le handicap.

Nous avons voulu montrer que la place de nos enfants autistes était à l’école, dans les clubs de sport et les conservatoires de musique et non dans les hôpitaux sous camisole chimique.

 

Là où il y a de l’éducatif, de la culture mais surtout où il y a de la vie. De la vie avec les autres et où l’on apprend à accepter toutes les différences.

Mais votre campagne pro psychanalytique réduit à néant tout ce que les associations de parents tentent de faire.

Ce que vous avez dit samedi dans l’émission "On n'est pas couché" m’a fait bondir. Et je ne suis pas la seule.

Un malaise propre à la France

Savez-vous, madame Émeyé, qu’aux États-Unis, au Canada, en Israël, en Angleterre, en Italie, au Danemark, on soigne les enfants atteints d’autisme par des méthodes éducatives ? Et peu importe leur nom, ABA TEACH, Feurstein, Sonrise. Savez-vous que cette méthode barbare, le "packing", dont vous vantez les mérites y est interdite ? Parce qu’elle est jugée dangereuse et inefficace !

Parfois je me demande si notre pays fait partie de l’Europe, pour être si coupé des avancées du reste du monde. Là-bas, dans l’autre monde qui avance, il y a des autistes informaticiens, il y a des consultants autistes qui travaillent pour le ministère de la Défense, il y a des musiciens, des comptables, des professeurs ?

Alors quel est notre problème français ?

Est-ce à cause des associations qui n’arrivent pas à se réunir pour lutter ensemble contre le lobby psychanalytique ? Est-ce parce que la Haute autorité de Santé qui préconise l’ABA ainsi que notre ministre du Handicap qui défend l’intégration des personnes autistes, n’arrivent pas à se faire entendre des médias ?

Est-ce parce que l’idéologie psychanalytique est trop ancrée dans l’histoire de notre pays et dans toutes les sphères de la société que tous nos efforts sont voués à l’échec ?

Il y a pourtant de formidables médecins et chercheurs en France qui savent bien que dans les autres pays, on ne pense plus, comme le prônait Bettelheim, il y a des décennies, que la mère est responsable de l’autisme de son enfant ?

Alors que se passe-t-il dans notre pays ? À croire que nous sommes sur une île coupée du reste du monde ?

Non, je n'ai pas envie de frapper mon enfant

Outre cette pensée d’un autre temps que vous incarnez Madame Emeyé, puisque votre maître à penser s’appelle Marcel Rufo, il y a autre chose qui me gêne chez vous.

Vous défendez l’abandon et en tant que mère, cela m’est insupportable.

http://www.programme-tv.net/news/tv/73215-bouleversante-eglantine-emeye-evoque-sa-solitude-face-au-handicap-de-son-fils-je-comprends-ceux-qui-craquent-video/

 

Madame Léa Salamé a trouvé admirable que vous osiez écrire "avoir eu envie de frapper votre enfant" ou "de le jeter par la fenêtre". Peut-être n’est-elle pas encore maman ou peut-être fait-elle partie de ce milieu parisien littéraire où l’on admire ceux qui transgresse les valeurs et les bons sentiments ? Mais personnellement, comme beaucoup de parents sur les réseaux sociaux, je trouve cela terrifiant.

Il est normal pour chaque parent d’être à bout, surtout lorsque l’on a un enfant autiste qui enchaîne troubles du comportement et scènes de violences. Mais personnellement, ce ne sont pas ces idées-là qui me viennent lorsque mon fils est "difficile".

Je cherche d’autres méthodes, d’autres idées pour aider mon enfant à se sentir mieux. Je cherche d’autres thérapeutes si ceux-là ne le font plus assez avancer. J’ai parcouru le monde et continuerai à le faire s’il le fallait, je soulèverais des montagnes pour sauver mon fils de ce syndrome qui le ronge.

Aidons nos enfants à avoir une vie normale

Et ayant deux autres enfants qui ont parfois eu du mal à faire face au handicap de leur frère, je les ai toujours aidés à dépasser leur peine et aimer leur frère encore davantage.

Et je ne les aurais jamais séparés les uns des autres.

Parce qu’il est important pour un enfant autiste de sentir que sa famille l’entoure et croit en lui.

Et même si on ne peut pas sortir de l’autisme, nous pouvons aider nos enfants à avoir une vie normale, faite d’amour et de joie. On peut les aider à avoir un métier, des passions, une famille.

Je ne vous dis pas que ce chemin est facile et qu’il n’est pas jonché de larmes, mais l’espoir et l’amour doivent être nos seuls moteurs.

Votre capitulation n'est pas un modèle

Et je refuse que votre capitulation devant le handicap de votre fils devienne notre modèle parce que cela serait condamner l’avenir de millier d’enfants handicapés.

Toutes ces familles que je vois au quotidien sont isolées, précaires et souvent à bout de nerf parce qu’il faut faire face chaque jour et que ces hommes et ces femmes n’ont aucun répit.

Pourtant ils se battent avec tant de renonciation pour leur propre vie que c’est eux qui m’inspirent à ne jamais laisser tomber le combat que nous menons pour nos enfants.

Nous nous sommes rencontrés quelquefois, Églantine, dîner une fois ensemble et sachez  que pour écrire cette tribune j’ai dû lutter contre mes bons sentiments de femme, de mère et de féministe qui m’auraient conduite à vous plaindre et à vous défendre.

Mais lorsque l’on met en danger l’avenir de 600.000 personnes autistes comme vous le faites, il est de mon devoir d’écrire cette tribune.

Battons-nous pour l'avenir de nos enfants

Les médias innocents vous invitent parce que votre livre est émouvant, que vous êtes journaliste et qu’une maman isolée qui se bat seule mérite le respect.

Mais tous ces journalistes que je ne peux blâmer et qui n’ont pas d’enfants autistes ne connaissent pas les enjeux qui se jouent en arrière-plan lorsque vous favorisez l’hôpital à l’école, que vous défendez le "packing" face aux méthodes éducatives qui permettent à l’enfant d’apprendre, de contrôler ses troubles et frustrations, d’exprimer ses émotions et de le sortir de son isolement.

Ils ne savent pas que chaque jour nous devons nous battre contre toutes les institutions et contre tous ceux qui pensent que la place de notre enfant n’est pas dans la société mais en dehors. Des gens qui ont poussé certains parents à s’exiler.

Parce que l’Onu a condamné la France plusieurs fois pour maltraitance vis-à-vis des personnes autistes à cause de notre retard en matière d’intégration.

Alors je sais que cette tribune déplaira à de nombreux amis communs mais l’important n’est pas de plaire ou de déplaire mais de défendre l’avenir de nos enfants.

 

15 octobre 2015

Le Blog d'EFB est à connaître ...

 

Les déconvertis de la psychanalyse - Le Blog d'EFB

Ce site est le "blog" d'EFB. Vous y trouverez des articles, des cours, des liens, des nouvelles, des documents divers mis à votre disposition. En échange, je suis preneur de vos commentaires... Aquesta plana és el "blog" de n'Esteve. Hi trobareu articles, classes, adreces, noticies, documents diversos dels que podreu disposar.

http://freixa.over-blog.com

 

11 octobre 2015

Vidéo : Les fondamentaux de la psychiatrie - Interview réalisée par Sophie Robert

Pour réfléchir à ce qui relève de la science en psychiatrie : une interview faite par Sophie Robert.
Dragon Bleu TV


LES DECONVERTIS DE LA PSYCHANALYSE par dragonbleutv

Sophie Robert interviewe trois psychiatres experts en psychiatrie de l’adulte (Pr Bernard Granger, Pr Antoine Pelissolo, Dr Philippe Domenech) et une chercheuse en neurosciences, spécialiste du développement du cerveau (Pr Scania de Schonen).

Ensemble, ils posent les repères fondamentaux de la psychiatrie scientifique – c ‘est a dire le corps de connaissances et de thérapies psychiatriques qui s'est développé en dehors du référentiel psychanalytique : qu’est-ce qu’une maladie mentale ? Les notions de psychisme et d’inconscient ont-elles du sens? Sur quelles bases fonctionnent les thérapies cognitives et comportementales des troubles mentaux ? Que sait-on de fiable, qu’est-ce qui fait consensus dans la communauté scientifique internationale, au sujet de la psychiatrie adulte aujourd’hui ?

Ce programme sera complété d’une nouvelle émission consacrée à la psychiatrie de l’enfant.

INVITÉS

Pr Scania de Schonen est directrice de recherche émérite au CNRS, professeur à l’Université Paris Descartes, spécialisée dans le développement du cerveau.

Dr Philippe Domenech est psychiatre et docteur en neurosciences cognitives à l’Institut d’études de la cognition (ENS), où il traite et étudie le TOC résistant.

Pr Bernard Granger est psychiatre et psychothérapeute, professeur de psychiatrie à l’université René Descartes. Il dirige le service psychiatrie de l’hôpital Tarnier.

Pr Antoine Pelissolo est psychiatre et psychothérapeute. Il dirige le service psychiatrie du CHU Henri Mondor à Créteil. Il est également professeur de psychiatrie à l’université Paris est Créteil et s’est spécialisé dans le traitement des troubles anxieux.
9 octobre 2015

Vidéo : Les déconvertis de la psychanalyse - interview réalisé par Sophie Robert


LES DECONVERTIS DE LA PSYCHANALYSE par dragonbleutv

Sophie Robert interviewe un philosophe (Mikkel Borch-Jacobsen) et trois anciens psychanalystes (Jacques Van Rillaer, Jean-Pierre Ledru et Stuart Schneiderman). Ensemble, ils évoquent leur attrait pour la psychanalyse et les circonstances de leur déconversion d’un mouvement qu’ils n’hésitent pas aujourd’hui à qualifier de sectaire.

Partageant leur expérience, ils parlent de « lavage de cerveau » « dépendance à l’analyste » « sur le divan on peut faire croire à quelqu’un n’importe quoi » « Jacques Lacan avait une véritable assuétude à l’argent » « Jacques Alain Miller se prenait pour Saint Paul » « de l’influence du divan sur des people comme Carla Bruni » . Une déconstruction méthodique faite avec flegme et humour, en parfaite connaissance de cause.

Cette émission devrait contribuer à un débat d’idées sain et salutaire au sujet de la psychanalyse et de son influence en France.

INVITÉS

Mikkel Borch-Jacobsen est philosophe, essayiste et professeur de littérature comparée à l’université de Washington. Il est l’auteur de nombreux essais sur l’histoire de la médecine et la psychanalyse, qu’il a enseigné à l’université.

Jean-Pierre Ledru est aujourd’hui psychiatre en libéral, après avoir exercé la psychanalyse pendant une vingtaine d’années.

Stuart Schneiderman est essayiste et coach à New York où il anime un blog « Had enough therapy ? ». Il a exercé la psychanalyse pendant plusieurs décennies dans le cadre de l’Ecole de la Cause Freudienne.

Jacques Van Rillaer est docteur en psychologie, psychothérapeute et essayiste. Professeur émérite de psychologie à l’université de Louvain en Belgique il enseigne aujourd’hui les thérapies cognitives et comportementales, après avoir exercé la psychanalyse pendant plusieurs décennies.
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7 octobre 2015

Mieux connaître Françoise Dolto

 

Qui était la vraie Françoise Dolto?

Dans Françoise Dolto. La déraison pure, un livre paru en 2013, Didier Pleux, directeur de l'Institut français de thérapie cognitive, parcourt la vie de la psychanalyste pour en dresser un portrait sans concession. Extraits. Qui était vraiment Françoise Dolto ?

http://www.levif.be

 

29 septembre 2015

La psychanalyse en France : entretien avec Sophie Robert

article publié dans le blog Cygnification

Xavier Ristat

sophie robert le mur

La France est, avec l’Argentine, l’un des seuls pays où la psychanalyse a un telle importance dans les milieux psychologiques et psychiatriques. Pourtant, elle est loin de faire le consensus scientifique.

Malgré cela, la psychanalyse est enseignée dans beaucoup d’universités françaises et est considérée comme une expertise dans les affaires médicales ou judiciaires. Avec le temps, les pays voisins ont su se démarquer de cette discipline, mais en France, depuis Jacques Lacan, la psychanalyse est quasi-hégémonique dans les domaines psychologiques et psychiatriques. Pour beaucoup, la psychologie, la psychiatrie et la psychanalyse sont une seule et même discipline.
Avec Sophie Robert, nous reviendrons sur la place et la validité de la psychanalyse en France à travers son expérience et son enquête lors de ses documentaires, notamment lors de son aventure judiciaire avec « Le mur : la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme ».

 

 

Sophie Robert nous parle aussi de ses deux prochaines émissions qui sortirons le 10 octobre 2015 via son site Dragon Bleu TV : « Les déconvertis de la psychanalyse » et « Les fondamentaux de la psychiatrie », dont vous pourrez voir deux extraits exclusifs dans l’entretien ci-dessus.

 

Liens utiles :

Dragon Bleu TV, le site où vous pouvez voir les documentaires de Sophie Robert

Le dossier de l’AFIS sur la psychanalyse

Le groupe Facebook « Psychologie et Scepticisme Scientifique »

8 août 2015

Image forte ! Clic sur l'image pour voir l'article de Libé !

justice ase

6 août 2015

Apprentissage et modification du comportement par Pr. Jacques Van Rillaer

sur le site iCAMPUS

Une fabuleuse mine de documents pour savoir mieux connaître Freud et Lacan :

tiret VIVRE FMhttps://icampus.uclouvain.be/claroline/document/document.php?cidReset=true&cidReq=EDPH2277

Le Prof. Jacques Van Rillaer est émérite depuis 2009.

Ce site, lié au cours "Apprentissage et modification du comportement" (EDPH 2277), est maintenu pour mettre des documents à la disposition de

- participants à des cours sur les TCC

- toute personne intéressée par les apports de la psychologie scientifique

- toute personne réfléchissant à la validité de la psychanalyse

Le 1er document de la liste des documents présente tous ceux qui suivent selon diverses rubriques (bibliographies, psychologie générale, psychopathologie, thérapies, épistémologie, etc.)

Le lecteur est invité à faire part de remarques sur ces documents via l'adresse : jacques.vanrillaer@uclouvain.be

15 juillet 2015

Handicap et acharnement de l'Aide Sociale à l'Enfance : lettre ouverte aux ministères

Lettre ouverte aux ministères de la Santé et de la Justice

Nous vous contactons pour vous demander de nous aider à faire cesser la destruction massive de familles d’enfants différents, handicapés, par l’Aide Sociale à l’Enfance.
En France 136 000 enfants sont placés, en Italie, de population équivalente, 30 000 seulement (Sources : ONED chiffres de 2011 et SOS Village d’enfants).
Vendredi dernier, encore, une mère de trois enfants vient de recevoir une décision de placement, suite à une procédure de l’ASE dans l’Isère.
L’ASE et la pédopsychiatre nommée par la justice reprochent à cette mère de mener une démarche diagnostique pour comprendre les difficultés de ses enfants, qu’elle pense être porteurs d’une forme de Trouble du Spectre Autistique.

L’intuition de la mère se trouve confirmée par des diagnostics préliminaires, en cours d’approfondissement, établis par un pédopsychiatre en libéral.
Le pédopsychiatre référent du tribunal, lui, affirme que les troubles des enfants seraient induits par la mère, un cas de « Münchhausen par procuration » selon lui. Ce diagnostic, bien que largement remis en question par la communauté scientifique mondiale, est encore très souvent posé en France sur des familles avec autisme, par des pédopsychiatres de déformation psychanalytique. En effet le dogme des psychanalystes reste encore aujourd’hui, que l’autisme serait causé par une mauvaise relation mère-enfants, malgré les résultats de la science dûment validés par la Haute Autorité de Santé et l’ANESM.
La décision « de justice » retire à la mère ses trois enfants, et les place, on ne sait pas où, probablement séparément. La mère ne disposera que d’un droit de visite de 1 heure par quinzaine, supervisé.
Le tribunal, à la demande de l’ASE impose un arrêt de tous les traitements en cours, pourtant prescrits par médecin, et l’arrêt du soutien scolaire par Auxiliaire de Vie Scolaire des enfants, pourtant notifié par la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées).
On imagine sans peine les conséquences sur la santé des enfants et sur celle de la mère.

Il est inacceptable que des familles, soient broyées par ce système, qui s’attaque de préférence aux plus faibles, mères isolées, familles étrangères, socialement défavorisée…
Il est tout aussi inacceptable qu’on prive d’accès au diagnostic des familles, qu’on utilise des diagnostics erronés pour les détruire, sans voie de recours.

Il est temps de rappeler que les enfants ont Droit à un diagnostic, Droit à une éducation adaptée, Droit à une vie en famille, que les familles devraient avoir un Droit d’accès aux documents opposés à leur encontre et un Droit à avoir des débats contradictoires sur les dossiers les concernant.

Le collectif EGALITED et Autisme France

Avec le soutien des associations Envol Isère Autisme, Autisme 66 Esperanza, Je ted, Autisme Bassin Lémanique, Planète Autisme, Ninoo, Satedi, Autistes & CO, Alliance Autiste, Handi’Gnez-Vous, APIPA Asperger, Sur les pas de Roman et Simon, Bulle d’Espoir, Un Geste pour des Mots, Autisme PACA.

 

12 juillet 2015

Avis d'experts en live => Obsédant ... Encore eu-t-il phallus ...

Teaser d'un documentaire de 90 minutes consacré à la psychanalyse : "La théorie sexuelle" de Sophie Robert

12 juillet 2015

Autisme -> La psychanalyse est encore à la mode en France !

J'accuse

phalliquement lourdes

11 juillet 2015

Le Docteur Münchhausen n'exercera plus

article publié sur le site de l'ARI (Austism Research Institute)

ARRI Vol. 19, No 2, 2005

Des milliers de parents ont été emprisonnés ou séparés de leur enfant pour s'être vus gratifier d'un diagnostic de "syndrome de Münchhausen par procuration", trouble psychiatrique théorique qui conduirait les parents à maltraiter leur enfant afin de susciter l'attention du corps médical. Le fameux pédiatre à l'origine de ce diagnostic vient d'être privé d'exercer par l'ordre des médecins britannique, et sa théorie est aujourd'hui discréditée. Le conseil de l'ordre des médecins a précisé que Roy Meadow avait "abusé de son statut de médecin" après que les tribunaux aient rejeté trois accusations d'infanticide maternel largement fondées sur un témoignage fallacieux de sa part. Le docteur Meadow avait en particulier affirmé que les risques d'incidence de deux cas mort subite du nourrisson au sein d'une même famille ne sauraient excéder 1 sur 73 millions, alors que le risque est en réalité de 1 pour 100. Les enquêteurs ont l'intention de réexaminer le dossier de milliers de parents ainsi privés de leur enfant, ainsi que celui des quelque 258 parents condamnés après que des professionnels aient imputé la pathologie de leur enfant à ce syndrome.

Le Sunday Times londonien a qualifié le scandale du syndrome de Münchhausen par procuration de "l'une des aberrations judiciaires probablement les plus graves de l'histoire", en rappelant que les instances gouvernementales ont ignoré pendant des années les mises en garde formulées sur les risques d'erreur inhérents à ce diagnostic. Parmi les professionnels à l'origine de ces mises en garde, il faut citer Judith Gould, éducatrice travaillant avec des enfants autistes, qui avait indiqué dès 1998 qu'un certain nombre de parents d'enfants autistes "s'était trouvés plongés dans un scénario cauchemardesque digne de Kafka" pour avoir été suspectés d'être atteints de ce syndrome. "Au lieu de bénéficier de l'empathie et de l'aide qu'ils étaient en droit d'attendre des professionnels qu'ils consultaient", disait-elle, "ils sont accusés, le plus souvent les mères, d'avoir inventé ou délibérément induit les troubles de leur enfant afin d'attirer l'attention ".
Note de l'éditeur : le syndrome de Münchhausen par procuration restera dans l'histoire, aux côtés de la théorie de la "mère réfrigérante" de l'autisme, comme l'une des plus grandes injustices perpétrées contre les parents d'enfants malades.


"GMC finds Clark professor guilty", BBC News, 13 juillet 2005.

- et -

"Meadow struck off for misleading the Sally Clark trial", Sam Lister, Times Online, 16 juillet 2005.

- et -

"Autism parents hit by abuse claims", BBC News, 4 avril 2001.

- et -

"His legacy of shattered lives", Times Online, 25 janvier 2004.

10 juillet 2015

L'autodestruction du mouvement psychanalytique

article publié dans SCIENCE ... et pseudo-sciences

Sébastien Dupont. Gallimard, Coll. Le Débat, 2014, 208 pages, 16,90 €

Recension de Jacques Van Rillaer - SPS n° 313, juillet 2015

Ceci est la version intégrale d’une note de lecture abrégée parue dans le SPS n° 313.

« Évidemment, je ne suis pas chaud-chaud pour dire que quand on fait de la psychanalyse, on sait où on va. La psychanalyse, comme toutes les autres activités humaines, participe incontestablement de l’abus. On fait comme si on savait quelque chose. » Jacques Lacan1

S. Dupont se définit comme un praticien d’orientation psychanalytique (en langage d’initié : un POP). Plus précisément, il est un psychologue qui a « fait l’expérience irremplaçable de la cure » (p. 10), mais il n’est pas psychanalyste reconnu par l’une ou l’autre des nombreuses Écoles de psychanalyse. Il voue à Freud une admiration sans faille :

« Il existe sans conteste un “génie” de la psychanalyse » (p. 9), « Je crois que la psychanalyse est une invention extraordinaire » (p. 11), «  La psychanalyse constitue une référence précieuse, voire indispensable  » (p. 14), « La référence incontestable des thérapies par la parole et de leurs dérivés » (p. 197). « Fantastique terreau de créativité clinique ». Sans rire, S. Dupont donne comme exemples de cette créativité fantastique, les domaines de l’autisme et de la toxicomanie (p. 197 et suivantes).

L’auteur est comme l’adepte d’une religion qui se désole de comportements de coreligionnaires, mais qui maintient sa foi dans les fondements de sa religion. Peut-être est-il comme je l’étais à la fin des années 1970 : au milieu du gué, profondément déçu des pratiques psychanalytiques, mais n’osant pas contester les bases de la doctrine et faire tout autre chose.

Constatant l’affaiblissement croissant de la psychanalyse dans le monde actuel, y compris en France, le pays où – avec l’Argentine – elle se maintient le mieux, S. Dupont propose aux psychanalystes et aux POP de faire leur autocritique et d’agir sur les facteurs internes de « destruction » de la psychanalyse afin de la sauver. Il n’évoque guère les objections des non-freudiens. Concernant les critiques émises par Bénesteau, Onfray et les auteurs du Livre noir de la psychanalyse, il se contente d’une phrase interrogative : « N’ont-ils pas cédé au même travers que les psychanalystes idéologues qu’ils croyaient contrer : l’identification de la psychanalyse à ses grandes figures et la sacralisation des œuvres ? » (p. 26).

1. Les facteurs de l’autodestruction de la psychanalyse

S. Dupont est loin d’être le premier freudien qui déplore des conduites donnant une (très) mauvaise image de la discipline. À titre d’exemple, Pierre-Henri Castel, y a consacré un livre, où on lit : « La psychanalyse n’a pour pire adversaire qu’elle-même, quand elle organise sa métamorphose en théorie “majeure” : dans le dialogue des maîtres, la monumentalisation de son histoire et la foi en un messianisme de pacotille qui l’affranchirait des bornes de son petit réduit ».

Le principal mérite de S. Dupont est de présenter un large ensemble de ces critiques dans un ouvrage clair, remarquablement écrit, soigneusement articulé. Il a aussi le mérite de ne pas se contenter de la sempiternelle accusation de « résistances ». Il écrit que « ce sophisme s’est révélé néfaste à long terme », car « cette fameuse parade rhétorique » referme la psychanalyse sur elle-même, la prive d’apports et l’affaiblit de l’intérieur (p. 23). Chose amusante concernant les experts des motivations inconscientes : S. Dupont précise qu’il ne veut « en aucun cas suggérer que des psychanalystes agiraient intentionnellement et consciemment dans le sens d’affaiblir leur propre mouvement » (p. 30).

S. Dupont précise que plusieurs facteurs s’alimentent réciproquement et que le plus important est « la division du mouvement et l’absence d’instance fédératrice » (p. 85). Il déplore qu’il n’y ait pas de porte-parole légitime élu par les pairs, pour dialoguer avec l’État, et que la dizaine de psychanalystes invités dans les médias soient peu représentatifs de l’ensemble des praticiens. Il écrit :

« Le temps passant, la division en écoles rend de plus en plus difficile la fédération des psychanalystes. Après soixante années de divisions, pendant lesquelles les différences se sont exacerbées et des réflexes claniques se sont installés, il paraît bien difficile de vouloir rassembler, tout en respectant les différences – c’est là la fonction d’une fédération –, des écoles et des individus qui n’acceptent parfois pas même de se parler. Les différences théoriques, techniques, éthiques et conceptuelles deviennent si grandes que les membres des diverses écoles renâclent à se reconnaître mutuellement comme psychanalystes et à se considérer comme les membres d’une même communauté, au-delà de leurs spécificités » (p. 73).

L’absence de reconnaissance légale du titre est en rapport avec ces incessantes divisions. En 1989, cinq psychanalystes de plusieurs obédiences ont tenté de constituer une instance représentative des psychanalystes français. La majorité des psychanalystes s’y est opposé :

« De manière assez paradoxale, ce sont les psychanalystes qui – majoritairement – s’opposent à la protection de leur titre, permettant ainsi à quiconque, y compris à des individus peu qualifiés, de s’autoproclamer psychanalystes, aux dépens des usagers et de l’image de la psychanalyse » (p. 66).

Les autres facteurs que S. Dupont examine en détail – ce que nous ne ferons pas ici – sont les suivants : l’absence de consensus sur la formation, le culte de la personnalité « entraînant des effets de cour, de loyauté, d’identification et d’attachement affectif », la vie en vase clos, le dogmatisme, les discours incompréhensibles, le radicalisme, « l’oppositionnisme » (la prétention d’être « révolutionnaire », « avant-gardiste »), la revendication d’une position à part et d’une « immunité sociale », le côté élitiste et parisianiste, la recherche d’ennemis pour se souder (avec le risque de « se faire piéger dans des sortes de « sables mouvants » de la disqualification »), « la concurrence sur le marché psy », l’absence d’intérêt pour d’autres disciplines, en particulier la psychologie scientifique, la négligence de la thérapie et des besoins réels de la population, la féminisation de la profession, le manque de créativité.

Explicitons brièvement trois autres facteurs présentés par l’auteur et un quatrième, qu’il passe sous silence.

L’absence de méthode scientifique

S. Dupont écrit : «  Le principal problème de la psychanalyse comme méthode scientifique concerne la façon dont elle vérifie ses hypothèses. Au-delà du fait que les phénomènes observés par les psychanalystes ne sont pas facilement reproductibles ni quantifiables – au contraire des objets des sciences exactes –, il n’existe pas de méthode consensuellement adoptée par les psychanalystes pour évaluer leurs interventions et leurs théories. Il leur est donc difficile de comparer leurs recherches et plus encore de départager les théories selon leur pertinence. Ce problème de méthode a un impact préjudiciable de grande ampleur sur l’évolution des théories psychanalytiques. De ne pas être suffisamment développées sur la base de l’observation (voire de l’expérimentation), les théories évoluent de façon spéculative et autoréférentielle, et s’opposent dans des débats qui deviennent infinis puisque aucune donnée d’observation n’est là pour les départager. L’évolution des théories psychanalytiques tend ainsi à ressembler à celle que connaissent les théories philosophiques ou les courants artistiques » (p. 127s).

Le refus de l’évaluation par la majorité des psychanalystes

S. Dupont s’interroge : «  Combien de temps ce refus sera-t-il tenable, si l’on considère que les tenants des autres modèles vont poursuivre leurs propres programmes, faire valoir leurs résultats et éventuellement disqualifier les méthodes analytiques ? Quitte à voir leurs techniques évaluées, les psychanalystes n’ont-ils pas intérêt à concevoir eux-mêmes les outils de leur propre évaluation, non seulement pour que les résultats soient les plus fiables possibles, mais aussi pour en tirer des enseignements cliniques (car il ne s’agit pas uniquement d’identifier les effets, mais aussi de mieux comprendre les processus impliqués) ?  » (p. 183).

L’aspect religieux

«  Le mouvement psychanalytique a été affecté, à certaines périodes et dans certaines de ses composantes, par des dérives religieuses. Certains psychanalystes ont ainsi élevé leur discipline au rang d’objet de croyance : la théorie devient un dogme sacré, l’inconscient une divinité, Freud un prophète, ses œuvres des Écritures saintes et les écoles de psychanalyse des communautés de croyants » (p. 112).

«  L’œuvre de Lacan s’est particulièrement bien prêtée à cet abord religieux et théologique, du fait de son style hermétique et autoréférentiel. Certaines écoles – notamment d’obédience lacanienne – se livrent ainsi au psittacisme et organisent des enseignements et des séminaires de lecture au cours desquels on fait interminablement l’exégèse des textes du maître, au risque de se rapprocher de la pratique du « catéchisme », voire de la messe en latin de l’Église chrétienne (répéter sans comprendre devient une vertu) » (p. 119).

Les mensonges freudiens

Un facteur essentiel de l’abandon du freudisme – notamment par des adeptes – est la découverte, depuis les années 1970, des mensonges de Freud concernant les résultats de ses traitements. Rappelons que cela commence par le traitement de la morphinomanie par la cocaïnothérapie et la psychothérapie d’Anna O., dont la cure désastreuse a été présentée par Freud comme une magnifique guérison. S. Dupont n’évoque pas ces faits. Les ignore-t-il ? Si oui, on peut lui conseiller de lire un des trois livres auxquels il n’a consacré qu’une phrase : Mensonges freudiens de Bénesteau (2002), Le Livre noir de la psychanalyse (2005), Le crépuscule d’une idole (2010). S’il est informé, il se conduit comme l’adepte d’une religion qui dissimule les affabulations du fondateur.

Face à un tel bilan, pourquoi, alors qu’on a un diplôme de psychologue2, continuer à se définir comme « POP » ? Sans doute parce qu’on ignore ou qu’on connaît mal l’histoire ancienne de la psychanalyse, ses problèmes épistémologiques et les alternatives aujourd’hui possibles, en particulier les TCC.

2. La méconnaissance de l’histoire ancienne de la psychanalyse

Des scissions depuis le début

S. Dupont écrit : « Le mouvement psychanalytique n’a cessé de se diviser dès qu’il a commencé à prendre de l’ampleur. En soixante ans, il est passé d’une association unique – la Société psychanalytique de Paris fondée en 1926 – à une vingtaine » (p. 61).

En réalité, le mouvement psychanalytique s’est divisé depuis sa naissance, c’est-à-dire depuis cent ans. Dès que Freud a réuni des collègues autour de lui, des conflits d’interprétation ont éclaté et ont conduit à de violentes disputes, des interprétations du genre « il résiste, il refoule, il est névrosé », des excommunications et la constitution de nouvelles Écoles, avec de nouveaux chefs (ou gourous) : Adler, Stekel, Jung, Reich, Rank, Ferenczi, M. Klein, Fromm, Lacan, les post-lacaniens, la sophianalyse, etc. Dès le départ, il y a « des » psychanalyses.

Ces divisions sont inévitables car l’analyse freudienne est, selon l’expression même de Freud, un art d’interpréter, « eine Deutungskunst ». Chacun peut appliquer une grille d’analyse psychologique qui rend tout significatif et même cohérent. Et cela d’autant plus qu’on en appelle à l’Inconscient, comme une boîte magique dont on tire ce qu’on veut pour avoir le dernier mot. Il est donc inévitable qu’il y ait de nombreuses façons de faire des analyses psychologiques3.

L’appel de S. Dupont à resserrer les rangs de tous les analystes sous la bannière d’un porte-parole élu par ses pairs apparaît totalement irréaliste lorsqu’on lit la correspondance de Freud. Échantillon de la façon dont lui-même, mais aussi les « dissidents », pensaient :

Freud écrit à Ferenczi en 1925, à propos du compte rendu d’une conférence de Jung : « Il est plaisant de voir qu’en douze ans, depuis la séparation, il n’a même pas avancé d’un pas, il est exactement aussi figé qu’Adler. Il est tout aussi clair qu’il est resté le même sale type ; car il ne craint pas d’user des mêmes déformations de la psychanalyse, celles que, chez d’autres, nous pouvons si souvent attribuer à l’ignorance. Le reste, c’est du bla-bla »4

Relisez bien : ceux qui ne pensent pas comme moi n’ont pas avancé d’un pas, ils déforment ou ignorent « la » (= ma) psychanalyse, ils racontent du « bla-bla », ce sont des sales types…

La visée thérapeutique

S. Dupont écrit : «  Freud a toujours eu une position assez claire : pour lui, la méthode psychanalytique a avant tout une visée thérapeutique. Mais, au fur et à mesure de l’histoire de la psychanalyse, cette position a été moins partagée par les psychanalystes ou alors parfois de façon ambiguë. Lorsqu’elle s’est diffusée à grande échelle et qu’elle a intéressé un public de plus en plus important, la cure a été pensée plutôt comme une expérience de découverte de soi que comme thérapie » (p. 163).

En réalité, Freud a cru que sa méthode allait guérir quantité de maux à l’époque où il prenait de la cocaïne, ce qui l’a amené à inventer des guérisons5.

Par la suite, quand il s’est limité au tabac, il a progressivement perdu ses illusions et écrivait, aux disciples déçus par la pauvre efficacité de sa méthode, que l’essentiel était d’acquérir du savoir. Ainsi, déjà en 1912, à Stärcke : « Le point de vue thérapeutique n’est pas le seul qui intéresse la psychanalyse et n’est pas non plus le plus important »6.

Les difficultés actuelles des patients

Selon S. Dupont, plusieurs conceptions de la psychanalyse sont anachroniques parce que «  les patients que les analystes reçoivent sont très différents de ceux qu’a connu Freud » (p. 192). Il précise : «  La psychopathologie qu’a connue Freud (à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle) était en grande partie une psychopathologie du conflit et de la contrainte : dans les névroses graves décrites par Freud et par les premiers psychanalystes, nous percevons la lutte (le « conflit ») entre les désirs personnels – parfois contradictoires – et le poids des restrictions, des interdits » (p. 168). « La psychopathologie du conflit a cédé la place à une psychopathologie du lien et du clivage  » (p. 169).

En fait, selon les circonstances, les pathologies changent d’expression, d’intensité et de fréquence, mais elles restent grosso modo les mêmes. Il y a depuis toujours des addictions, des psychoses, des dépressions, des phobies, des obsessions, des compulsions, des paraphilies… Ce que Freud appelait « neurasthénie » correspond plus ou moins à la dépression et au syndrome de fatigue chronique. Ce qu’il appelait « névrose d’angoisse » s’appelle aujourd’hui tantôt « trouble panique », tantôt « trouble anxieux généralisé ». Son entité préférée, l’« hystérie », a éclaté en divers vocables : conversion somatique, troubles dissociatifs, personnalité histrionique7, etc.

Le noyau théorique

S. Dupont conclut son ouvrage en écrivant : « Le plus essentiel et le plus original réside à mon sens dans la théorie du conflit psychique. C’est la véritable nouveauté de l’approche freudienne  » (p 199)… mais il affirme trente pages plus haut que cette nouveauté – le conflit psychique – n’est plus d’actualité pour comprendre les patients…

D’autre part, il note : «  Paradoxalement, considérer certains thèmes (par exemple les fantasmes œdipiens, les souvenirs d’enfance, les relations affectives avec les parents ou encore les traumatismes passés) comme étant a priori plus intéressants que d’autres dans le cadre d’entretiens thérapeutiques revient à contredire les principes originels de l’écoute flottante et de la neutralité du praticien face au discours du patient » (p. 107).

Mais finalement, que reste-t-il de l’édifice théorique de Freud ? Et parmi les nouveautés, selon quels critères peut-on départager les hypothèses validées et celles qui ne sont pas réellement confirmées ? Jusqu’à présent, dans l’histoire de la psychanalyse, ces critères ont toujours été le « Magister dixit » et le consensus des membres d’une association d’analystes. Freud, Adler, Stekel, Jung, Rank, Reich, Ferenczi et d’autres étaient des cliniciens. Tous ont construit des théories qui se contredisent mutuellement. La pratique clinique fait naître des hypothèses. La validation de ces hypothèses relève de la méthode scientifique, en psychologie comme en médecine.

3. L’état désespéré de l’analyse freudienne

En 1906, Möbius publiait L’état désespéré de toute psychologie. Freud a présenté ce livre à son premier cercle le 20 février 19078. Le titre de l’ouvrage convient parfaitement pour sa méthode et sa théorie.

S. Dupont croit qu’il reste un brillant avenir à l’analyse freudienne pour autant que les analystes cessent de se saboter et s’ouvrent à d’autres disciplines. En réalité, l’état est désespérant, déjà simplement au niveau du jargon. Comme l’écrivait François Roustang, ancien jésuite devenu un temps une autorité du freudo-lacanisme : « Les études de vocabulaire faites à travers l’œuvre entière de Freud sont proprement désespérantes. Elles aboutissent toutes sans exception, quand elles sont faites avec soin, à la constatation de variations de sens et le plus souvent de contradictions multipliées qui sont insurmontables, insynthétisables »9.

Les interprétations resteront à jamais discutables, « irréfutables » au sens poppérien. Dans son dernier livre – en quelque sorte son testament –, Freud a reconnu cette impasse : « Nous inférons un certain nombre de processus qui sont en soi « inconnaissables », les intercalons parmi ceux qui nous sont conscients, et si nous disons, par exemple, qu’ici est intervenu un souvenir inconscient, cela veut dire précisément : il s’est produit ici quelque chose de totalement insaisissable mais qui, s’il était parvenu à notre conscience, ne pourrait être décrit que de telle ou telle façon. De quel droit et avec quel degré de certitude effectuons-nous dans ce cas de telles inférences et interpolations ? Cela reste naturellement soumis à la critique dans chacun des cas, et il est indéniable que la décision offre souvent de grandes difficultés, qui s’expriment dans le manque d’accord parmi les analystes  »10.

Les énoncés théoriques typiquement freudiens, qui sont opérationnalisables en vue d’être testés, ont quasi tous été réfutés depuis des années11.

En matière de thérapie, l’analyse freudienne ne fait guère mieux que la plupart des autres thérapies verbales, mais coûte beaucoup plus cher. Elle fait nettement moins bien que les thérapies comportementales et cognitives12.

Le freudisme a eu le mérite de promouvoir la pratique psychothérapeutique et la recherche psychologique, mais il a fait son temps. Il est foncièrement caduc. Ailleurs qu’en France et en Argentine, d’autres façons d’observer, de comprendre et de pratiquer ont largement pris sa place. Le seul espoir raisonnable est de voir progresser la psychologie scientifique et, avec elle, la pratique thérapeutique.

1 « Ouverture de la section clinique ». Ornicar ? Bulletin périodique du champ freudien, 1977, 9, p. 3.

2 Les psychanalystes et POP qui n’ont guère de diplôme de psychologie ou de psychiatrie n’ont pas beaucoup d’autres solutions que de continuer à se battre pour leur gagne-pain. Une solution adoptée par Stuart Schneiderman, qui fut le plus grand nom du lacanisme aux États-Unis dans les années 1970, est de devenir coach. Cf. http://stuartschneiderman.blogspot.be

3 Pour des détails, voir : J. Van Rillaer, « Analyses psychologiques et psychanalyses : un capharnaüm ». Science et pseudo-sciences, 2010, n° 293.

4 Freud-Ferenczi, Correspondance. III, trad., Gallimard, 2000, p. 248.

5 Voir : « Le freudisme : un conte scientifique ». Science et pseudo-sciences, 2014

6 Pour des citations et des détails : « Les désillusions de Freud sur l’efficacité thérapeutique de sa méthode (1) » et « Les désillusions de Freud sur l’efficacité thérapeutique de sa méthode (2) ». Science et pseudo-sciences, 2014, n° 309 & 310.

7 Bourgeois, M., « La mise en pièces de l’hystérie dans la nosographie contemporaine ». Annales médico-psychologiques, 1988, 146 : 552-562

8 Nunberg, H. & Federn, E., Eds, Les premiers psychanalystes. Minutes de la Société psychanalytique de Vienne. I. 1906-1908. Trad., Gallimard, 1976, p. 141-147.

9 Un destin si funeste. Paris : Minuit, 1976, p. 92.

10 Abriss der Psychoanalyse (1940) Gesammelte Werke, XVII, p. 127. Trad., Abrégé de psychanalyse. Œuvres complètes, PUF, 2010, XX, p. 295.

11 Des ouvrages de synthèse classiques, sur ce sujet : Kline, P., Fact and Fiction in Freudian Theory. Londres : Methuen, 1972, 406 p. - Eysenck, H. & Wilson, G., The experimental study of freudian theories. London : Methuen, 1973, 405 p. - Fisher, S. & Greenberg, R., The scientific credibility of Freud’s theories and therapy. Basic Books, 1977, 502 p.

12 INSERM (2004) Psychothérapie. Trois approches évaluées. Paris : Éditions de l’Inserm, 568 p.

2 juillet 2015

Quelques rappels de l'histoire de l'autisme

article publié dans SCIENCE ... & Pseudos-sciences

L’autisme : un pas de plus vers sa connaissance (2)

par Brigitte Axelrad - Mis à jour le 23-05-2009 - SPS n° 286, juillet-septembre 2009
Encadré paru dans SPS n° 293, hors-série Psychanalyse, décembre 2010

 

Quelques rappels de l’histoire de l’autisme

L’autisme a été décrit en 1943 par Léo Kanner, psychiatre américain, qui montra, à partir de 11 cas d’enfants suivis depuis 1938, que plusieurs troubles, auparavant dispersés sous des appellations variables, formaient une forme de psychopathologie distincte1. Kanner décrivit l’autisme comme un trouble affectif de la communication et de la relation n’atteignant pas l’intelligence. Il s’agissait selon lui d’un trouble inné, dont les parents ne pouvaient être jugés responsables. Cependant, selon Kanner les parents de ces enfants autistes étaient généralement froids et rigides. La mère fut décrite comme une « mère frigidaire ». Les parents étaient souvent des psychiatres ou des psychologues, et leurs enfants manifestaient des performances jugées exceptionnelles, surtout sur le plan de la mémoire : « Ces enfants étaient des sortes de cobayes car le souci de performance était le moteur des parents plutôt que la chaleur humaine et le plaisir d’être ensemble. Ils étaient comme gardés dans des frigidaires qui ne se décongelaient jamais. »2

Cette forme d’autisme prit le nom d’« autisme de Kanner ».
En 1944, le psychiatre autrichien Hans Asperger décrivait des enfants atteints de « psychopathie autistique », caractérisés par des bizarreries et des aptitudes intellectuelles pouvant aller « de la débilité au génie. »3 Asperger était convaincu d’une origine organique de l’autisme, mais lui aussi décrivait des parents particuliers, originaux, ayant certains traits autistiques, ce qui confirmait ses vues sur l’hérédité de la maladie. L’autisme qu’il décrivit prit le nom d’« autisme d’Asperger ». D’après la littérature, les enfants de cette catégorie ont souvent une forme très élaborée et très précoce de langage. Mais ils ne semblent pas se servir du langage comme d’un outil de communication sociale.

En 1950, Bruno Bettelheim rompit avec cette conception d’un autisme organique, et imposa une conception psychanalytique issue de son expérience des camps de Dachau et de Buchenwald. Il compara le repli autistique de l’enfant à celui de certains déportés, plongés dans l’environnement hostile du camp de concentration : « Dans les camps de concentration allemands, je fus le témoin incrédule de la non-réaction de certains prisonniers aux expériences les plus cruelles. Je ne savais pas alors, et ne l’aurais pas cru, que j’observerais, chez des enfants, dans l’environnement thérapeutique le plus favorable, un semblable comportement engendré par ce que ces enfants avaient vécu dans le passé. »4

Cette explication de l’autisme, « magique » et dramatique, tombée du ciel, ou plutôt surgie de l’enfer, nous fascina quand nous étions étudiants, puis jeunes professeurs de philosophie. Nous prîmes plaisir à l’enseigner à nos élèves, car non seulement elle donnait enfin réponse à cette grande interrogation que représentent les bizarreries de cette maladie, mais encore elle rendait limpides les comportements les plus aberrants et leur donnait un « sens », que nous découvrions peu à peu. De plus, la source de cette théorie, puisée dans l’expérience des camps de Bettelheim, lui apportait une caution absolue et forçait notre respect.

Reportant le schéma de la « situation extrême » des camps sur la famille, Bettelheim pensait que l’enfant autiste avait reçu de ses parents, de sa mère essentiellement, le message inconscient selon lequel tout le monde se porterait beaucoup mieux, s’il n’existait pas. En réponse à ce message, l’enfant « choisissait » de s’enfermer dans « une forteresse vide », un monde intérieur privé de vie, et coupait ainsi tout contact et toute communication avec son entourage. Bettelheim reprendra à son compte le terme de « mère frigidaire », que Kanner avait retiré dans un discours devant les parents en 1969. Les trois principaux cas rapportés par Bettelheim dans La forteresse vide, Marcia, Laurie et Joe, bien que très différents les uns des autres, reçurent tous la même interprétation théorique. Dans son école orthogénique5 de Chicago, Bettelheim prétendra recréer un environnement favorable se substituant à l’environnement parental, destructeur, mettant ainsi en pratique cette conviction : « Si un milieu néfaste peut conduire à la destruction de la personnalité, il doit être possible de reconstruire la personnalité grâce à un milieu particulièrement favorable. »

En octobre 1974, la première chaîne de télévision française présenta une série d’émissions, réalisées par Daniel Karlin, sur Bruno Bettelheim, émissions qui contribuèrent à diffuser largement la conception de celui-ci dans l’opinion. Ces émissions trouvèrent une place de choix dans les centres de documentation des lycées et furent montrées à loisir aux élèves en cours de philosophie. Bettelheim prétendait avoir guéri des dizaines d’enfants autistes.

Autisme : ce que prétendait Bettelheim

« Tout au long de ce livre, je soutiens que le facteur qui précipite l’enfant dans l’autisme infantile est le désir de ses parents qu’il n’existe pas. »

Bruno Bettelheim, La Forteresse vide, p. 171.

Bruno Bettelheim était convaincu, alors même que les preuves s’accumulaient contre sa théorie, que l’autisme n’avait pas de bases organiques, mais qu’il était dû à un environnement affectif et familial pathologique, comparable à la « situation extrême » du camp de concentration. Dans Bruno Bettelheim ou la fabrication d’un mythe, Richard Pollak met en lumière les bases sur lesquelles s’est fondé le « mythe Bettelheim ». Dans le chapitre « Bettelheim l’imposteur », du Livre Noir de la Psychanalyse, il précise que, née aux États-Unis, la théorie de Bettelheim y a été complètement discréditée, ainsi qu’en Grande-Bretagne, au Japon et presque dans tous les autres pays, sauf en France où elle continue à sévir. « En France, cependant, écrit Pollack, Bettelheim reste encore une sorte de héros, et bon nombre de psychiatres et de psychanalystes français semblent continuer de penser que les parents ont une part de responsabilité dans la pathologie de leurs enfants, qu’ils demeurent toujours coupables pour une raison ou une autre, même si ce n’est plus aussi crûment dit. Que la psychiatrie psychanalysante d’un pays aussi développé reste si en retard dans la prise en charge thérapeutique de l’autisme est proprement scandaleux. » (p. 685)

Voici quelques citations extraites de La Forteresse vide :

(p. 24) « Certaines victimes des camps de concentration avaient perdu leur humanité en réaction à des situations extrêmes. Les enfants autistiques se retirent du monde avant même que leur humanité se développe vraiment. Y aurait-il un lien, me demandai-je, entre l’impact de ces deux sortes d’inhumanité que j’avais connues : l’une infligée pour des raisons politiques aux victimes d’un système social, l’autre un état de déshumanisation résultant d’un choix délibéré (si l’on peut parler de choix à propos de la réaction d’un nourrisson) ? En tout cas, ayant écrit un livre sur la déshumanisation dans les camps de concentration allemands, ce qui me préoccupa ensuite fut ce livre sur l’autisme infantile. » (p. 86) « Dans les camps de concentration allemands, je fus le témoin incrédule de la non-réaction de certains prisonniers aux expériences les plus cruelles. Je ne savais pas alors, et ne l’aurais pas cru, que j’observerais, chez des enfants, dans l’environnement thérapeutique le plus favorable, un semblable comportement engendré par ce que les enfants avaient vécu dans le passé. »

(p. 97) « Quant au reste, ce qui pour le prisonnier était la réalité extérieure, est pour l’enfant autistique sa réalité intérieure. Chacun d’eux, pour des raisons différentes, aboutit à une expérience analogue du monde. L’enfant autistique, parce que les réalités intérieure et extérieure ne sont pas séparées et sont vécues comme étant plus ou moins identiques, prend son expérience intérieure pour une représentation vraie du monde. Le « musulman » qui se laissait dominer par les S.S., non seulement physiquement mais affectivement, se mettait à intérioriser l’attitude des S.S. qui considéraient qu’il était moins qu’un homme, qu’il ne devait pas agir de lui-même, qu’il n’avait pas de volonté personnelle. Mais, ayant transformé son expérience intérieure jusqu’à l’accorder avec sa réalité extérieure, il finissait, bien que pour des motifs entièrement différents, par avoir une vue de lui-même et du monde ressemblant fort à celle de l’enfant autistique. »

(p. 101) « Nous proposons de considérer l’autisme comme un état mental se développant en réaction au sentiment de vivre dans une situation extrême et entièrement sans espoir. »

Références

Bruno Bettelheim, La Forteresse vide, l’autisme des enfants et la naissance du moi, Gallimard, 1969.
Richard Pollack, Bruno Bettelheim ou la fabrication d’un mythe, Les Empêcheurs de penser en rond, 2003 et Le Livre Noir de la psychanalyse, « Bettelheim l’imposteur », 2005, Les Arènes, pp. 665-685.

Éléments rassemblés par Brigitte Axelrad

Pierre Debray-Ritzen, directeur du service de pédopsychiatrie à l’Hôpital des Enfants Malades de Paris, réagit très fortement à cet événement médiatique par un article publié dans Le Figaro, rapporté par la revue Éléments6, et intitulé « Bettelheim est-il un charlatan ? ». Interviewé par Yves Christen, médecin, il répondit : « Je n’aurais sans doute pas réagi aussi sévèrement si la télévision n’avait pas accordé cinq heures – quatre fois une heure un quart –- au fondateur de l’école orthogénique. Cinq heures sans aucune contrepartie, comme si Bettelheim représentait l’état actuel des connaissances en pédopsychiatrie, comme si l’on avait affaire à un Prix Nobel ou à une personnalité indiscutable. […] Bettelheim prétend guérir les psychoses infantiles à 80 %.... Cette prétention est aussi monstrueuse que celle d’un médecin qui affirmerait avoir guéri des leucémies aigues dans les mêmes proportions. […] Seules les recherches biochimiques, génétiques et psychopharmacologiques nous permettront de progresser. Je regrette que certains se fourvoient encore dans des directions erronées, comme celle de Bettelheim. Ce n’est pas en bannissant les médicaments et en ayant recours à la seule psychothérapie, que l’on obtiendra des résultats positifs. »

Après Bettelheim, Lacan, Klein, Dolto… déclineront de diverses façons la théorie psychanalytique sur l’autisme. Comme toutes les difficultés psychiques rencontrées par l’enfant, l’autisme prendra sens dans LA THÉORIE de la cause unique et universelle, à savoir dans le lien défavorable à la mère, et, sur ce sujet, cette interprétation sera poussée à son paroxysme, la mère devenant « mortifère ». Pour « aider » l’enfant autiste, il faudra donc lui retirer sa mère naturelle et lui en substituer une autre, représentée par le thérapeute. L’enfant autiste, déjà coupé par sa maladie de son environnement, sera privé pour son bien de ses parents.

En novembre 2007, le rapport du CCNE7 sur « La situation en France des personnes, enfants et adultes, atteintes d’autisme », a pointé la nécessité d’abandonner l’explication unique, qui rend la mère responsable de l’autisme de son enfant. Cette théorie ne peut que bloquer la progression de la connaissance de l’autisme et désespérer les parents, déjà impuissants devant les difficultés extrêmes de leur enfant : « Considérer la mère comme coupable du handicap de son enfant, couper les liens de l’enfant avec sa mère, attendre que l’enfant exprime un désir de contact avec le thérapeute, alors qu’il a une peur panique de ce qui l’entoure, font mesurer la violence qu’a pu avoir une telle attitude, les souffrances qu’elle a pu causer, et l’impasse à laquelle cette théorie a pu conduire ».

Ce rapport indique que, depuis les années 1980, la classification internationale des syndromes autistiques comme « troubles envahissants du développement » a conduit à « l’abandon de la théorie psychodynamique (psychanalytique) de l’autisme et de la notion de “psychose autistique” dans la quasi-totalité des pays, à l’exception de la France et de certains pays d’Amérique latine, où la culture psychanalytique exerce une influence particulièrement importante dans la pratique psychiatrique. » Michel Lemay exprime ainsi son point de vue sur l’erreur de la psychanalyse : « Dans le cas de l’autisme, je crois que la psychanalyse s’est trompée. […] Le message de la psychanalyse, qui a longtemps été de dire, et encore hélas chez beaucoup d’auteurs français, français de France, que l’autisme peut être créé par des désirs inconscients, mortifères, des parents, par des troubles où le parent maintient l’enfant dans une symbiose de telle sorte qu’il ne peut pas se tourner vers le père, et de là qu’il ne peut pas naître à une vie psychique, ces hypothèses-là, je suis très sévère à leur égard. Elles culpabilisent les parents, elles ne collent absolument pas avec les observations que nous avons pu faire sur maintenant près de 600 enfants, et oui, sur ce plan là je suis très sévère en disant : il faut tourner cette page et aller vers ailleurs. »
Pourtant en France, cette page est difficile à tourner. La théorie psychanalytique, encore très puissante, freine la connaissance des causes de l’autisme. La théorie de Bettelheim n’a apporté aucune lumière sur les causes de la maladie et a contribué à éviter le dialogue entre les différentes parties concernées, parents, thérapeutes et chercheurs.

Conclusion

La connaissance de l’autisme progresse pas à pas grâce aux études en neurosciences par IRM et aux recherches en génétique. Les chercheurs savent qu’ils sont encore très éloignés d’une explication globale des causes de l’autisme, mais les résultats déjà obtenus montrent que les voies suivies sont les bonnes.

De nombreuses thérapies éducatives et comportementales telles que les méthodes ABA8, TEACCH9, TED10… semblent obtenir des résultats sur certains patients. Selon Paul Tréhin, Secrétaire Général de L’Organisation Mondiale de l’Autisme : « Ce qui est mauvais, c’est de croire qu’il existe "la solution" au problème de l’autisme. L’illusion qu’un jour il y aura une "baguette magique" qui fera disparaître l’autisme, est une des croyances tenaces parmi les parents aussi bien que parmi certains professionnels. »

Cependant, la théorie psychanalytique exerce toujours en France une fascination sur les médias, une partie des psychologues, du corps médical et de l’opinion publique, malgré les souffrances et les échecs qu’elle a engendré11. Éric Kandel12, neurobiologiste américain, prix Nobel de médecine en 2000 pour ses recherches sur la mémoire, en tire cette conclusion : « Si la psychanalyse reste figée sur son passé, elle restera une philosophie de l’esprit, une poétique, mais certainement pas une science. »

Je remercie le professeur Jacques Van Rillaer, qui a relu les deux parties de cet article et proposé des améliorations, avec la gentillesse et l’intérêt qui le caractérisent.

1 Léo Kanner (1943) Autistic disturbances of affective contact. Nervous Child, 2, p. 217-250.

2 Léo Kanner (1952) Emotional interference with intellectual functioning. American Journal of Mental Deficiency, 56, p. 701-707.

3 Hans Asperger (1944) Die « Autistischen Psychopathen » im Kindesalter. Archive für Psychiatrie und Nervenkrankheiten, 117, p. 76-136.

4 Bruno Bettelheim (1967) The Empty Fortress. New York, Free Press. Trad., La forteresse vide, Paris, Gallimard, 1969, p. 86.

5 Établissement thérapeutique consacré à l’autisme infantile précoce, dirigé par Bruno Bettelheim, exclusivement selon des principes psychanalytiques.

6 Éléments n° 8-9 (novembre 1974) du Groupement de Recherches et d’Études pour la Civilisation Européenne.

7 Comité Consultatif National d’Éthique pour les Sciences de la Vie et la Santé. Avis N° 102, « Sur la situation en France des personnes, enfants et adultes, atteintes d’autisme ».

8 Applied Behavior Analysis, qui signifie : analyse comportementale appliquée.

9 Treatment and Education of Autistic and related Communication handicapped Children.

10 Thérapie d’échange et de développement. Elle s’appuie sur une conception neurodéveloppementale de l’autisme. Voir Catherine Barthélémy (2005) Comprendre et soigner autrement : à propos de l’autisme. In C. Meyer et al., Le Livre noir de la psychanalyse. Paris, Les arènes, p. 549-557. Ed. 10/18, 2007, p. 686-696.

11 Lire à cet égard l’ouvrage de Richard Pollack Bruno Bettelheim ou la fabrication d’un mythe (Paris, Les empêcheurs de penser en rond, 2003) ou son chapitre « Bettelheim l’imposteur » dans le Livre noir de la psychanalyse (Les arènes, 2005, p. 533-548 ; Ed. 10/18, 2007, p. 667-685).

12 La Recherche, mai 2006, n° 397.

18 mai 2015

Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée en thérapie

article publié sur le site de SCIENCE ... et pseudo-sciences (AFIS)

Conférence de Brigitte Axelrad à Paris le samedi 30 mai 2015 à 15h

à l’École Normale Supérieure - Salle Dussane
45 rue d’Ulm 75005 Paris
(RER Luxembourg, métro Odéon ou Saint-Michel, nombreux bus)
SAMEDI 30 MAI 2015 À 15 H
ENTRÉE LIBRE ET GRATUITE

 

Aux États-Unis, puis en France, certaines personnes adultes ont retrouvé, au cours d’une psychothérapie, des souvenirs d’abus sexuels qu’elles auraient subis pendant leur enfance.Or, certaines d’entre elles se sont rendu compte plus tard que les évènements remémorés ne s’étaient jamais produits et que ces souvenirs retrouvés étaient donc de faux souvenirs.

Au lieu de les conduire vers la guérison, ces psychothérapies ont entraîné des ravages chez les patients et ont démoli leurs familles.

Dès lors, deux camps ont émergé :

- d’un côté, un certain nombre de psychothérapeutes, psychiatres, psychanalystes, psychologues ou thérapeutes autoproclamés,sont convaincus que les difficultés existentielles de leurs patients sont causées par des traumatismes subis dans l’enfance, qui auraient été refoulés et dont il faut retrouver le souvenir pour guérir. Selon eux, les souvenirs retrouvés en thérapie sont vrais et ceux qui pensent le contraire sont en déni,

- de l’autre côté, des chercheurs et des scientifiques de la mémoire ont trouvé ces affirmations fondamentalement invraisemblables. Les souvenirs de traumatismes peuvent être inexacts par rapport aux détails spécifiques, mais de nombreuses recherches ont indiqué que l’essentiel des événements traumatiques a très peu de chances d’être oublié. Les auteurs montrent que la mémoire est fragile et malléable, qu’elle est sensible aux techniques de suggestion et que, par conséquent, tous les souvenirs retrouvés d’abus sexuels ne sont pas nécessairement vrais.

La question se pose alors de savoir comment faire la différence entre les vrais et les faux souvenirs et comment résoudre la contradiction entre ces points de vue.

Alors que la communauté scientifique exige des preuves scientifiques pour valider une position, la communauté des thérapeutes est plus convaincue par la réalité subjective de leurs expériences et de celles de leurs clients.


Brigitte Axelrad est professeur honoraire de philosophie et de psychosociologie, membre du Comité de rédaction de la revue Science et pseudosciences de l’AFIS (Association française pour l’information scientifique) et membre de l’Observatoire zététique de Grenoble.

Son ouvrage » Les ravages des faux souvenirs ou la mémoire manipulée » a été publié en septembre 2010 aux Éditions Book-e-book, éditions papier et électronique, puis traduit en anglais sous le titre « The Ravages of False Memories or Manipulated Memory » en avril 2011 par la BFMS (British False Memory Society).

Information pour les adhérents de l’Afis
Ce même jour, 30 mai, aura lieu de 9h 30 à 13h l’Assemblée Générale 2015.
5 mai 2015

Autisme : le Conseil d'Etat rejette l'excès de pouvoir

Résumé : Le Conseil d'État a rejeté la requête de l'association Vaincre l'autisme, qui lui demandait d'annuler "pour excès de pouvoir" une circulaire d'application du 3e plan autisme au motif qu'elle réservait trop de place aux structures de psychiatrie.

Par , le 05-05-2015

Le Conseil d'État a rejeté une requête de l'association Vaincre l'autisme, déposée en avril 2014, qui lui demandait d'annuler "pour excès de pouvoir" une circulaire d'application du 3e plan autisme (2013-2017), dans une décision rendue publique le 4 mai 2015 (article en lien ci-dessous). Vaincre l'autisme reprochait à la circulaire du 13 février 2014, signée par les ministères de l'Éducation nationale et des Affaires sociales, de réserver "une place prépondérante aux structures de psychiatrie dans le suivi des personnes avec autisme et autres troubles envahissants du développement". Cette circulaire adressée aux recteurs d'académie et directeurs des Agences régionales de santé (ARS) porte sur la mise en oeuvre des plans d'actions régionaux, sur les créations de places en établissements ou services médico-sociaux et sur les unités d'enseignement en maternelle prévus par le 3e plan autisme.

Tous les arguments écartés

Dans sa décision, le Conseil d'Etat a écarté tous les arguments soulevés par l'association, estimant notamment que le texte attaqué "se borne à souligner la nécessité d'une mobilisation de l'ensemble des acteurs responsables de la prise en charge de l'autisme et autres troubles envahissants du développement, aussi bien les structures de psychiatrie que tous les autres intervenants". La plus haute juridiction administrative a aussi estimé que les ministères n'ont pas méconnu l'obligation impartie à l'État de favoriser la scolarisation en milieu ordinaire, en confiant la gestion des nouvelles unités d'enseignement en école maternelle à des structures médico-sociales.

Les méthodes éducatives recommandées

Lors d'un bilan d'étape du 3e plan autisme le 16 avril 2015 (article en lien ci-dessous), le gouvernement a annoncé sa volonté d'améliorer la prise en charge des personnes atteintes d'autisme, en agissant sur la formation des professionnels de santé et d'accompagnement pour faire évoluer les méthodes. La Haute autorité de santé (HAS) avait jugé en 2012 que l'approche psychanalytique, qui domine depuis des décennies en France, n'avait pas fait la preuve de son efficacité et était "non consensuelle". Elle avait recommandé, dès le plus jeune âge, des méthodes éducatives et comportementales, qui travaillent sur les apprentissages.

3 avril 2015

La liste noire des formations sur l'autisme, 2014-2015

article publié dans l'express

 

La liste noire des formations sur l’autisme, 2014-2015

Les recommandations[1] de bonnes pratiques concernant l’autisme publiées par la Haute Autorité de Santé (HAS) en mars 2012 préconisent pour les enfants et adolescents autistes des interventions coordonnées basées sur des approches éducatives, comportementales et développementales.

Or aujourd’hui, celles-ci ne sont pratiquement pas appliquées : l’ONG Alliance Autiste mentionne dans son rapport complémentaire au Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU (février 2015) que dans les établissements sanitaires et médico-sociaux, ce qui est proposé est au mieux de l’occupationnel, au pire rien du tout et/ou une psychothérapie d’inspiration psychanalytique (observation sans interaction, atelier contes, atelier terre, pataugeoire, packing).[2]

► La pataugeoire consiste à observer un enfant déambuler en slip autour d’une flaque d’eau et interpréter ses gestes et réactions.

► L’atelier conte consiste à lire un conte a des enfants et leur demander d’en faire une interprétation, impossible pour des enfants avec troubles cognitifs, du langage et de la communication. Certains de ces contes utilisent un contenu sexuel[3] inconvenant et inapproprié vis à vis de ce public.

► L’atelier terre consiste à observer un enfant manipuler de l’argile et interpréter ce qu’il fait avec[4].

► Le packing (voir cette vidéo) consiste à envelopper étroitement, des pieds à la tête, un enfant pratiquement nu dans des draps mouillés placés auparavant pendant 1h au réfrigérateur. Les thérapeutes (4 ou 5 pour un enfant) le maintiennent ainsi pendant environ 30 minutes et commentent la situation. Ce traitement est répété plusieurs fois par semaine, à heure fixe.

 

Liste noire des formations

Cela s’explique par le fait que, comme le mentionne l’avis du CESE[5] mais aussi le Collectif Autisme[6], un grand nombre de formations initiales et continues dans les cursus médicaux, paramédicaux et travailleurs sociaux dispensent encore des formations dont les contenus n’ont toujours pas été réactualisés et sont erronés.

Alliance Autiste a souhaité faire un état des lieux en listant les formations initiales et continues ou colloques 2014/2015 affichant des contenus exclusivement ou presque exclusivement « non conformes »[7] à ces recommandations.

Voici cette Liste noire des formations sur l’autisme 2014/2015, également visible intégralement en fin d’article. (Parallèlement, une liste des formations conformes est en cours de rédaction)

 

Constats sur cette liste

À titre d’exemple le contenu du DU « Autisme » de Paris 7[8] dirigé par la psychologue psychanalyste Chantal LHEUREUX-DAVIDSE, ne prend quasiment pas en compte les avancées scientifiques. Par ailleurs, dans ce DU sont encore étudiées des notions comme « L’autisme à carapace. Angoisses de vidage, d’intrusion, d’anéantissement, d’effondrement. Vécus d’arrachement. » ou bien « Articulation des soins pour le bébé à risque autistique en lien avec la famille. ».

Il est en de même concernant le Diplôme Universitaire  « Autisme Infantile et Troubles Apparentés » de Lille 2[9]. De plus cette formation propose dans son programme l’approche corporelle du packing.

Non seulement la HAS s’est formellement opposée à cette pratique, mais en plus en 2011 la ministre de la santé, Roselyne Bachelot a ordonné un moratoire sur le packing, en attendant le résultat de l’étude du professeur Pierre DELION pour statuer sur son maintien ou son interdiction. Cette étude diligentée il y a 4 ans a bénéficié de deux reports exceptionnels successifs, 4 ans plus tard, aucun résultat n’a été publié.

Du côté de la formation continue et de la formation des travailleurs sociaux, c’est le même constat :

En exemple, 3 organismes (SNUP, SOFOR, CEMEA Languedoc Roussillon) proposent une formation sur le packing.

Certaines formations proposent des contenus visant à actualiser les connaissances sur l’autisme, mais on peut légitimement douter de cet objectif lorsque celles-ci sont dispensées par des professionnels qui eux-mêmes n’ont pas réactualisé les leurs : c’est le cas de la formation « Autisme Infantile[10] » dispensée par ASM 13 et animée par plusieurs intervenants psychanalystes comme Marie-Dominique AMY et Marie-Christine LAZNIK.

Il est de même pour la formation « Autisme infantile : évaluation au service des soins en amont et en cours de traitement » dispensée par COPES et animée entre autres par les psychanalystes Geneviève HAAG et Bernard GOLSE.

 

Une grande partie de ces formations financées par de l’argent public

Un grand nombre d’organismes dispensant de telles formations sont enregistrés auprès de l’OGDPC[11], ce qui permet une aide financière de l’Etat.

Citons par exemples les organismes de formations AFAR, CEPFOR, CERF, COPES, FARE, SNUP, SOFOR, certaines formations dispensées par ASM 13 et Corps et Psyché.

Comment est-il possible que des formations dont les contenus ne sont pas recommandés par une autorité publique puissent continuer à être financées par de l’argent public ?

Et comment accepter le fait qu’à côté de cela, EDI Formation, organisme reconnu de formations dédiées uniquement à l’autisme et dont les contenus de formations sont irréprochables vis-à-vis des recommandations, puisse recevoir un avis défavorable[12] de l’OGDPC en 2014 ?

Liste noire

Stages de formation 2014/2015

1. « Autisme et psychoses chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte – Niveau I », CERF, 5 jours, La rochelle ou Paris, 1938 € (OGDPC)

2. « Autisme et psychoses chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte – Niveau II », CERF, 5 jours, La rochelle 1398 € (OGDPC)

3. « L’approche sensorielle dans l’accompagnement des personnes autistes ou psychotiques », CERF, 5 jours, Paris, 1335 € (OGDPC)

4. « Approche de l’autisme », CEPFOR, 2 jours, 500 €, Toulouse (OGDPC)

5. « Une approche psychomotrice des Troubles du Spectre Autistique et des Troubles Envahissants du Développement », SNUP, 5 jours, Ivry, 1350 € (OGDPC)

6. « La psychomotricité dans les Troubles du Spectre Autistique », SNUP, 5 jours, province, 1890 € (OGDPC)

7. « Les intégrations psychocorporelles et le travail en pataugeoire », SNUP, 3 jours, province, 810 € (OGDPC)

8. « Le Conte : une médiation thérapeutique pour le psychomotricien », SNUP, 3 jours, Ivry, 1800 € (OGDPC)

9. « L’enveloppement Humide Thérapeutique et les Thérapies d’Enveloppement », SNUP, 8 jours, Paris – 2400 €, (OGDPC)

10. « Autisme infantile – DPC  », ASM13, Paris, 4 jours, 800 € (OGDPC)

11. « Autisme et psychoses », FARE, 3 jours, formation inter (Montpellier, Vannes) et intra  960 € (OGDPC)

12. « Autisme infantile : évaluation et organisation des soins, du bébé à l’adolescent », COPES, Paris, 5 jours, 1095 € (OGDPC)

13.  « L’autisme infantile au quotidien », COPES, Paris, 3 jours, tarif non indiqué (clôturé) (OGDPC) 

14. « Autisme infantile : évaluation au service des soins en amont et en cours de traitement », COPES, Paris, 5 jours, tarif non indiqué (clôturé) (OGDPC) 

15. « Construction de l’image du corps et de la relation chez des personnes autistes », AFAR, Paris, 3 jours, 1050 € (OGDPC) 

16. « Les médiations thérapeutiques et l’approche corporelle avec les enfants et adolescents autistes », AFAR, Paris, 5 jours, 1420 € (OGDPC)

17. « Psychoses infantiles : outils de compréhension et soins », AFAR, Paris, 3 jours, 1050 €, (OGDPC)

18. « Le travail avec l’eau : Pataugeoire, piscine, bacs à eau », SOFOR, Bordeaux 4 jours, 560 € (OGDPC) 

19. « Autisme et troubles envahissants du développement, sensibilisation module 1 » SOFOR, Bordeaux, 6 jours, 810 € (OGDPC)

20. « Autisme et troubles envahissants du développement, approfondissements, module 2 » SOFOR, Bordeaux, 4 jours, 560 € (OGDPC)

21. «  Du corps à la psyché », SOFOR, Bordeaux, 5 jours, 825 € (OGDPC) 

22. « Initiation à la technique du packing », SOFOR, Bordeaux, 2 jours, 300 € (OGDPC)

23. « L’atelier Contes », SOFOR, Bordeaux, 4 jours, 600 € (OGDPC) 

24. « Autisme, formation initiale et de sensibilisation », L’Elan retrouvé, Paris, 3h/mois sur 8 mois, 400 €

25. « Pratique de la psychanalyse avec les enfants », REPERES, Paris, 5 jours, 1081 €

26. « La personne autiste, mieux la connaître, l’accompagner, la soigner » REPERES, Paris, 5 jours, 1085 €

27. « La prise en charge précocissime des bébés à risque d’autisme avec leurs parents », ASM13, Paris, 30h, 900 €

28. « Stage groupes et autisme », CIRPPA,  12h, Paris, 490 €

29. « Autisme : mieux comprendre pour accompagner », ARIFTS, site angevin 4 jours,  652 €

30. « Autisme et psychoses »,  URIOPSS, 2 jours, Paris, 620 €

31. « Autismes », CEMEA Languedoc Roussillon, 5 jours

32. « Formation aux packs et aux médiations corporelles (enveloppements humides thérapeutiques) » CEMEA Languedoc Roussillon, 6 jours

33. « Troubles relationnels précoces », Fédération des Orthophonistes de France (FOF) Bretagne, 2 jours 9-10 octobre 2015

34. « Autisme et activités d’expression » Trans’formations, 35h, 970 €

 

Colloques/conférences/congrès 2014/2015

1. « La pulsion dans la clinique », Corps et Psyché (OGDPC), faculté de médecine de Strasbourg, un jour (24 janvier 15) ;

2. « 12ème Journée d’étude sur l’Autisme », 13 juin 2015, ASM 13

3. « Corps et narcissisme » Corps et Psyché, congrès national (14-15 Nov 2014), Dijon

4. « Affinity Therapy », Université de Rennes 2, 2 jours (5-6 mars 2015), 60 €,

5.« Psychanalyse et pédagogie pour des enfants et des adolescents autistes », CIPPA en partenariat avec l’Université Paris Diderot-Paris 7, 30 mai 2015

 

Formations universitaires 2014/2015

1. Formation universitaire « L’autisme, la psychose, le polyhandicap de l’enfant et la famille », Université de Médecine Pierre et Marie Curie, 51h de cours

2. DU « Autisme(s) : Approche Intégrative des Troubles Envahissants du Développement », Université de CAEN, Basse Normandie

3. DU « Autisme infantile et troubles apparentés », Université de LILLE 2,

4. DU « Autisme », PARIS 7, Diderot

5. DU « Approche psychanalytique du handicap » PARIS 7 Diderot

6. « Master Psychologie Spécialité Psychanalyse et psychopathologie clinique » Université d’AIX-MARSEILLE

7. « Master : Psychologie Spécialité Professionnelle : Psychopathologie psychanalytique », Université PARIS 7 – Diderot

8. « Master 2 : psychologie clinique de l’enfant et de l’adolescent », psychopathologie infanto-juvénile RENNES 2

8. DU « La psychologie et la psychopathologie de la périnatalité et du très jeune enfant », Université PARIS 5 Descartes

 

[1] Recommandation de bonne pratique de la Haute Autorité de Santé : Autisme et autres TED, Interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées chez l’enfant et l’adolescent, mars 2012

[2] Voir à ce titre le Rapport alternatif de l’ONG Alliance Autiste au Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU, février 2015, p.9

[3] « Le loup anal et les trois petits cochons », Descriptif de matériel utilisé pour des séances d’atelier contes

[4] « Un atelier de modelage en hôpital de jour : de la manipulation à la symbolisation », P. Hartemann, 2002

[5] Voir à ce titre l’avis du CESE sur le cout de l’autisme, p.16 (…)Les connaissances ayant évolué rapidement ces dernières années, les professionnels se sont trouvés dans des situations difficiles. La situation perdure pour les jeunes professionnels aujourd’hui dans la mesure où la formation initiale sur l’autisme n’a toujours pas été réactualisée.(…)

[6] Site internet du Collectif Autisme

[7] Ou les formations animées par des intervenants qui ne sont pas eux-mêmes formés et/ou ne mettent pas en pratique les interventions recommandées par la Haute Autorité de Santé

[8] Description du Diplôme Universitaire « Autisme »

[9] Description du Diplôme Universitaire« Autisme infantile et troubles apparentés », Université de Lille 2

[10]Description de la formation « Autisme Infantile » Développement Professionnel Continu dispensée par l’Association de Santé Mentale, organisme enregistré à l’OGDPC http://www.asm13.org/article57.html

[11] Organisme Gestionnaire du Développement Professionnel Continu : les organismes de formation enregistrés auprès de l’OGDPC ont été évalués positivement par les Commissions Scientifiques Indépendantes (CSI) et la Commission scientifique (CS) du HCPP au regard de leurs capacités pédagogique et méthodologique, de la qualité et des références des intervenants.

[12] Communiqué de EDI Formation : « EDI formation n’est pas DPC » (Développement Professionnel Continu)

3 avril 2015

Le Mur de Sophie Robert - Bande annonce de la version longue

3 avril 2015

Autisme : 10 familles déposent un recours contre l'Etat. La psychiatrie nous pourrit la vie

article publié dans le Nouvel Observateur
Publié le 01-04-2015 à 18h30 - Modifié le 02-04-2015 à 11h25
LE PLUS. Ce jeudi 2 avril, c'est la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme. À cette occasion, 10 familles déposent un recours contre l'État pour défaut de prise en charge adaptée des enfants autistes. À quand des évolutions, alors que la France a été condamnée plusieurs fois par le Conseil de l'Europe à ce sujet ? Coup de gueule d'Hugo Horiot, qui était atteint du syndrome d'Asperger.

 

Ce 2 avril 2015, c'est la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme (capture Collectif Autisme)

 

Les artistes, les écrivains, les philosophes sondent, questionnent, interprètent les zones d’ombre et parfois les mettent en lumière. Mais attention ! Quand l’interprétation devient règle, puis la règle loi, alors le pas est franchi. La tartufferie entre en scène, l’imposture peut commencer. La psychanalyse a franchi ce pas fatal depuis longtemps. Trop longtemps.

Son explication des signes, des faits et des comportements a une conséquence nocive sur une population grandissante. Quand une interprétation se mue en certitude, arrive le dogme. Ces interprétations ne sont pas que des mots sur du papier. Elles font foi dans les tribunaux. Elles peuvent mener de trop nombreux autistes, enfants ou adultes, à des placements en hôpital psychiatrique ou dans des instituts inadaptés.

L’imposture rapporte : un enfermement en hôpital psychiatrique ou dans une structure non adaptée peut coûter jusqu’à 900 euros par jour. Ces imposteurs prétendent écouter, voir, entendre les autistes. Ils préfèrent s’en occuper à leur façon. Selon eux, l’horizon potentiel d’une personne autiste ne dépasse pas le secteur médico-social.

La communauté scientifique internationale dans son ensemble, puis la Haute autorité de santé, ont officiellement écarté la psychanalyse du champ des pratiques recommandées pour l’autisme. La France est régulièrement condamnée par le Conseil de l’Europe pour défaut de scolarisation des personnes autistes.

 

L’autisme en France, c’est 50 ans de retard

Ce 2 avril 2015, c'est la journée mondiale de l’autisme. Les monuments seront bleus.

650.000 personnes touchées sont par l’autisme en France. Une naissance sur cent. Si 8.000 enfants par an naissent autistes, il existe des solutions efficaces qui leur permettent d’évoluer vers une autonomie ou du moins s’en approcher. L’autisme n’est pas irréversible.

Depuis plus d’un demi-siècle, en Europe et outre-Atlantique, diverses méthodes éducatives, développementales et comportementales, quand elles sont appliquées par des personnes de bon sens et bien formées, font leur preuve et évoluent.

L’autisme en France, c’est 50 ans de retard. 50 ans de dominance psychanalytique dans le traitement de l’autisme, en chiffres ça donne ça :

66,90% des parents ont été menacés d’un enfermement injustifié et déclarent avoir subi des pressions en raison de leur refus de voir des traitements inadaptés être appliqués. L’autisme en France, ce sont des parents trompés et culpabilisés, voire marginalisés.

80% des enfants autistes ne sont pas scolarisés, contrairement à de nombreux pays en Europe et dans le Monde, l’autisme en France se passe en dehors des écoles. Dans notre pays, l’autisme n’a rien à voir avec l’apprentissage ou encore le monde de l’entreprise. De l’autre côté des Alpes, les autistes sont en classe. Franchissez le Rhin : un diagnostic d’autiste asperger mettra votre CV sur le haut de la pile dans une multinationale.

77,40% des autistes n’ont pas eu accès à un diagnostic précoce. Criminel et absurde, quand on sait que l’autisme peut se diagnostiquer dès 18 mois, et qu’établir un diagnostic précoce permet de gagner un temps précieux.

 

Que se passe-t-il dans les hôpitaux psychiatriques ?

La psychanalyse, pour les initiés ou les profanes, tient une place prépondérante en France. Elle est fortement imprégnée dans notre culture. Elle y est érigée au rang de science. Pourtant, la psychanalyse n’a rien à voir avec la science.

La science se base sur des résultats, des données quantifiées, vérifiées, prouvées. La psychanalyse ne se préoccupe ni de quantité ne d’évaluation. D’ailleurs, elle n’est ni quantifiable ni évaluable. La psychanalyse n’apporte aucun résultat. Ce n’est pas sa vocation ni vers ce quoi elle tend. La psychanalyse ne prouve rien, ne détermine rien. La psychanalyse est basée sur l’interprétation. S’agirait-il de démontrer son apport au bien être du sujet, qu’elle en serait incapable. Ce n’est pas sur des preuves que se base la psychanalyse. La psychanalyse ne peut souffrir la moindre évaluation.

C’est sûrement pourquoi les hôpitaux psychiatriques, bien souvent d’obédience et d’orientation psychanalytique, sont encore le dernier rempart à la tarification à l’acte. On ne sait pas ce qu’il s’y passe, ni comment ni pendant combien de temps. On sait juste que la journée entière est remboursée par la Sécurité sociale. Que tout va bien.

 

Le "packing" reconduit, peu importent les résultats

43,80% des personnes autistes ont été victimes de mauvais traitements ou de carences en matière de soin. Guère étonnant quand, sous couvert de recherche clinique, on laisse s’institutionnaliser certaines pratiques préoccupantes.

Voilà cinq ans, par exemple, que nous attendons les résultats du programme hospitalier de recherche clinique national lancé en 2008 sur le "packing". Rappelons néanmoins en quoi consiste le rituel du "packing". Il est abandonné depuis plus de trente ans par l’ensemble du secteur psychiatrique dans le monde, et récusé par l’ensemble de la communauté des personnes autistes et des associations de parents d’autistes.

Ce rituel exige le concours d’une équipe de six soignants. Il s’agit d’allonger le sujet autiste, puis de l’envelopper dans des linges mouillés, préalablement trempés dans l’eau à 5 degrés et conservés dans un réfrigérateur, si besoin. Séances de 50 minutes environ, tous les jours pendant plusieurs semaines et plusieurs mois.

Le professeur Pierre Delion semble convaincu du bien-fondé de cette méthode. Il pense sérieusement qu’elle aiderait les autistes. Ce programme a fait l’objet d’une évaluation en 2010 déterminant sa reprise ou sa clôture. Aucun élément probant n’a pu conduire à démontrer les bienfaits du packing.

Peu importent les résultats : le programme est reconduit. Le secret, c’est d’y croire. La psychanalyse, c’est comme une religion : on y croit, peut-être, ou pas. La psychanalyse, elle, ne se contente pas de croire. Non seulement elle croit savoir, mais elle sait tout, sauf avoir tort.

 

La psychanalyse nous pose problème

En France, 69,80% des parents déclarent financer tout ou partie de l’éducation adaptée de leur enfant : aucune intervention de ce type n’est prise en charge par la Sécurité sociale et les universités qui les enseignent sont rares. Depuis longtemps déjà, la psychanalyse est classée au rayon histoire dans les universités étrangères.

Dans nombre d’universités françaises de psychologie et de psychiatrie, ses préceptes sont encore enseignés comme ayant valeur d’exactitude clinique. Ses interprétations sur la condition humaine et la psyché y sont présentées comme référence. Le Comité consultatif national des autistes de France, a lui aussi ses références. Il référence notamment ce type formations. Sur une "black list".  

En France, c’est à plus de deux millions de personnes que la psychanalyse pose un problème. Et encore, je ne compte ici que les autistes et leurs parents.

 

Une condamnation de l'État n'est pas impossible

Ce 2 avril, selon un récent communiqué de presse du Cabinet Sophie Janois, 10 familles déposent un recours contre l’État .

"Dix recours préalables seront envoyés au ministère des Affaires sociales et de la Santé, pris en la personne de Marisol Touraine, en vue d’obtenir la condamnation de l’État en raison du défaut de prise en charge adaptée dont souffrent les enfants autistes", dit-on. "Ces familles entendent demander réparation à l’Etat français. Le montant de leurs préjudices est évalué entre 100 000 et 200 000 euros par famille", lit-on encore.

Quand on sait de source sûre que 77% des 650.000 autistes français n’ont toujours pas accès à un accompagnement adapté, il n’est pas interdit d’imaginer une suite explosive.

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