Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
"Au bonheur d'Elise"
recherche
19 mars 2014

Autisme : la piste magnésium et vitamine B6

article publié sur le site TED-CAETERA

  • Magnésium et vitamine B6 agissent sur le développement de l’enfant
  • Les enfants autistes manquent souvent de magnésium et vitamine B6
  • Les suppléments donnent des résultats encourageants

La supplémentation en magnésium et vitamine B6 est une thérapie alternative utilisée dans le cadre de l’autisme. L’association de ces deux composés permettrait de réduire les symptômes autistiques et d’améliorer l’état de la moitié des enfants autistes.

Vitamine B6 et magnésium : des composés indispensables pour le cerveau

Dans notre corps, la vitamine B6, ou pyridoxine, est transformé en en pyridoxal-5-phosphate (PLP) qui est sa forme active. Le PLP intervient dans plus de 60 processus biologique de notre corps. Il permet notamment la production de neurotransmetteurs, comme la dopamine, une substance du cerveau qui joue un rôle très important dans les comportements (1).

Le magnésium est un composé minéral nécessaire au fonctionnement de toutes nos cellules, en particulier aux fonctionnements musculaire et cérébral. Au niveau du cerveau, le magnésium agit sur les neurotransmetteurs impliqués dans la mémoire et l’apprentissage (2).

Des déficiences fréquentes chez les autistes

Il semble que l’enzyme qui transforme la vitamine B6 en sa forme active, la PLP, ne soit pas assez efficace chez enfants souffrant d’autisme (3) (4). De ce fait, ces enfants ne produisent pas assez de PLP à partir de la vitamine B6 de leur alimentation. Cela peut entraîner dépression, sautes d'humeur, insomnie, et manque de motivation, des symptômes que l’on constate souvent chez les enfants autistes.

D’autre part, une étude suggère que les enfants autistes ont des niveaux de magnésium significativement plus faible que les enfants en bonne santé (5). Selon le docteur Marianne Mousain-Bosc, auteur du livre La solution magnésium, « cette déficience est associée à une diminution de la fonction et de l’intégrité des cellules nerveuses ce qui entraîne des troubles de la transmission du message nerveux. La déficience en magnésium est donc responsable de difficultés d’apprentissage, de troubles du comportement ou encore de troubles du langage », troubles que l’on retrouve chez l’enfant autiste (2).

La constatation de ces déficiences et de leurs conséquences a menée les chercheurs à émettre l’hypothèse de l’efficacité d’une supplémentation en magnésium et vitamine B6 dans le cadre de l’autisme.

Une supplémentation efficace

C’est le professeur Bernard Rimland qui, au début des années 60, a le premier évoqué l’intérêt d’une supplémentation associant magnésium et vitamine B6.

Plusieurs études ont montré depuis qu’une supplémentation en magnésium et vitamine B6 avait des effets positifs sur le comportement des enfants autistes (6) (7) (8) (9).

En 1985, une étude réalisée sur 60 enfants autistes a mis en évidence une amélioration du comportement des enfants grâce à une supplémentation associant vitamine B6 et magnésium (8).

En 2006, une étude française confirme que les traitements à base de vitamine B6/magnésium améliorent significativement la communication et le comportement et aident à normaliser les paramètres biologiques des enfants souffrant d’autisme et d’autres troubles du développement (TED). Cette étude a été menée sur 33 enfants âgés de 1 à 10 ans atteints d'autisme ou de troubles envahissants du développement. Ils ont reçu des doses journalières de 6 mg de magnésium par kilo et de 0,6 mg de vitamine B6 par kilo. Ce traitement a duré en moyenne huit mois.

Chez les enfants sous traitement pendant au moins deux mois, il y a eu une diminution des symptômes sur le plan de la relation, de la communication, du comportement et des compétences exécutives. Parmi les 33 enfants atteints d'un TED, 23 ont présenté des améliorations sur le plan des interactions sociales, 24 une amélioration de la communication, 18 une diminution des comportements stéréotypés, et 17 une amélioration des capacités exécutives. 20 des 33 enfants ont progressé dans au moins trois des quatre catégories de symptômes considérées (9).

Mais ces résultats sont contestés tant par l'Association américaine de psychiatrie que par l'Association américaine de pédiatrie qui continuent d'affirmer que ce traitement n’est pas justifié dans l'autisme.

Quelques marques recommandées pour faire le plein de magnésium: Les eaux en bouteille sont d'excellentes sources de magnésium, comme Rozana, Hépar, Quézac et Arvie. En supplémentation, le magnésium est souvent accompagné de vitamine B6 qui favorise son absorption. Vous pouvez opter pour les marques D stress (laboratoires Synergia), Magdyn (laboratoire Funciomed) ou Bioptimum magnésium (laboratoire Boiron).

(--> site La Nutrition)

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 L'usage des vitamines dans le traitement de l'autisme

--> FEDERATION QUEBECOISE DE L'AUTISME

 * La vitaminothérapie a connu une certaine popularité auprès des parents et des chercheurs vers la fin des années 1990. Cet article n'a pas été mis à jour depuis 2002. Société québécoise de l'autisme 


En matière de traitement de l'autisme, peu de recours font l'unanimité parmi la communauté scientifique. 
Les soins vitaminiques, pour leur part, figurent parmi les traitements alternatifs les moins controversés. Depuis 1965, une vingtaine d'études suggèrent que certains suppléments vitaminiques s'avèrent bénéfiques pour les autistes, quel que soit leur âge. Ces substances ne donnent pas lieu à une guérison, mais occasionneraient parfois des progrès significatifs, notamment sur le plan comportemental. 

La prise de vitamine B6 et ses bienfaits probables 

Pour obtenir des résultats auprès des autistes, il semble que la vitamine B6 soit la plus importante; elle ne serait cependant efficace qu'à certaines doses. Comme les quantités massives suggérées pour le traitement peuvent entraîner d'autres formes de carences, les spécialistes de la question recommandent que la prise de vitamine B6 soit accompagnée de suppléments minéraux, et particulièrement de magnésium : l'apport de cette substance atténue les risques d'effets secondaires. Certaines études ont d'ailleurs relaté l'apparition d'engourdissement des membres subséquente à la prise de fortes doses de vitamine B6 sans l'ajout de magnésium. 

Dans un autre ordre d'idées, chez des autistes soumis à ce type de traitement, des recherches ont observé une amélioration des contacts visuels, l'accroissement de leur intérêt pour le monde, des progrès sur le plan de la communication ainsi qu'une diminution des comportements agressifs. On parle aussi, selon les études, de régularisation des ondes cérébrales et de la composition chimique de l'urine, d'améliorations comportementales, de la réduction de l'hyperactivité, etc. 

Pour expliquer ces répercussions, il faut savoir que la vitamine B6 semble étroitement liée au métabolisme du système nerveux central; cette thèse est approuvée par la majorité des spécialistes. Lorsque cette substance manque à l'organisme, on remarque chez les sujets de l'irritabilité, des désordres gastro-intestinaux, de l'hypersensibilité, etc. Notons que les autres vitamines du complexe B (et surtout l'acide folique) jouent également un rôle dans le bon fonctionnement du système nerveux, mais la B6 est la plus probante dans le traitement de l'autisme. Cependant, ce point suscite parfois la controverse parmi la communauté scientifique, surtout en raison des doses suggérées pour l'obtention d'éventuels résultats. 

La vitamine C et ses vertus générales 

Les études portant sur les bienfaits généraux de la vitamine C sont nombreuses. Dans le traitement de l'autisme, cependant, ces effets sont nettement moins reconnus que ceux obtenus avec la vitamine B6. 

À la base, la vitamine C se trouve en concentration très élevée dans le cerveau, sans que l'on sache toutefois la fonction qu'elle y occupe. Néanmoins, on sait déjà que les carences se traduisent par la confusion et la dépression, et que la prise de vitamine C favorise vraisemblablement l'apprentissage cognitif. Sur le plan physique, les études tendent à démontrer que l'administration de cette substance aux malades accélère leur rémission, notamment par son action efficace sur les virus et les bactéries. 

Dans le cas de l'autisme, la possibilité de résultats n'est pas formelle. Mais les vertus générales de la vitamine C peuvent sans doute rejaillir sur l'état du patient, et ces qualités suffisent pour capter l'attention des chercheurs. Une de leurs difficultés consiste toutefois à établir la dose juste pour l'obtention de résultats intéressants. 

Notons que la vitamine C ne comporte pas de dangers. Prise en grande quantité, on suggère toutefois d'éviter de la consommer comme telle, en raison de son acidité. On choisira plutôt, dans de tels cas, l'ascorbate de sodium, un de ses dérivés. 

Conseils pratiques pour l'administration des suppléments vitaminiques 

Bien que, dans le traitement de l'autisme, la vitamine B6 se soit nettement démarquée des autres substances, rappelons que l'on ne recommande pas sa prise isolée. Comme le but est de régulariser l'organisme, et non d'engendrer un déséquilibre, on favorisera des combinaisons de nutriments élaborées par des spécialistes. Parmi les plus connues figure, notamment, le Super Nu-Théra (Laboratoires Kirkland). 

Ainsi, tel qu'on l'a déjà mentionné, le magnésium devrait toujours accompagner les doses de vitamine B6 pour réduire le risque d'effets secondaires et maximiser les résultats. 

Les suppléments devraient être administrés pendant les repas ou après, à raison du tiers ou de la moitié de la dose quotidienne. D'autre part, si des résultats peuvent être obtenus, on devrait les constater au cours des trois mois suivants. 

Il est important de signaler qu'une médication ne devrait pas être remplacée brutalement par une cure vitaminique : un tel arrêt pourrait s'avérer nocif pour l'organisme. Lorsque l'on prend une telle décision, on doit donc entreprendre un sevrage graduel à mesure que l'on entame le nouveau type de traitement. 

En regard au bien-être de la personne autiste, terminons en ajoutant que cette démarche doit normalement être supervisée par un médecin compétent et non réfractaire à ce type de méthode alternative.

--------------------------------------------------------------------------------------------------

Vitamine B6 et magnésium à doses élevées

->Autism Research Institute

  • Discussion : Plus de 20 études sur l'intérêt de la vitamine B6 et du magnésium pour l'autisme ont été menées, dont 12 études placebo en double-aveugle avec groupe de contrôle, ce qui fait de ce traitement l'un de ceux les plus étudiés pour l'autisme. Presque toutes ces études ont conclu que 45-50% des enfants et adultes atteints d'autisme bénéficiaient d'une supplémentation à fortes doses en vitamine B6 et magnésium.

La vitamine B6 intervient dans plus de 100 réactions enzymatiques, dont la production de neurotransmetteurs essentiels (sérotonine, dopamine et autres) et de glutathion (nécessaire à la détoxication).

Le magnésium limite l'hyperactivité qui peut se produire lorsque la vitamine B6 est utilisée seule.

La plupart des études utilisaient des doses de B6 d'environ 17-33 mg/kg (1000 mg au maximum). Une seule portait sur un dosage inférieur (3 mg/mg), or il s'agit de la seule n'ayant trouvé aucun progrès.

Une étude de T. Audhya a consisté à augmenter progressivement les doses de vitamine B6 en passant de 2 à 21 mg/kg. Il s'est avéré qu'au moins 7 mg/kg étaient nécessaires pour commencer à constater des effets, et que 14 mg/kg étaient généralement suffisants pour obtenir de réels changements chez la plupart des enfants.

Les raisons pour lesquelles nombre d'enfants et d'adultes bénéficient de doses élevées de vitamine B6 ne sont pas encore très claires, mais une hypothèse peut être retenue :

  1. une diminution de la capacité à convertir la vitamine B6 sous une forme active, et
  2. un manque d'enzymes nécessaires pour produire des neurotransmetteurs clés nécessitant une quantité particulièrement élevée de la forme active de la vitamine B6 (pour plus de précisions, voir Adams et al., "Abnormally high plasma levels of vitamin B6 in children with autism not taking supplements compared to controls not taking supplements" (niveaux plasmatiques excessivement élevés, hors prise de compléments de vitamine B6, chez les enfants autistes par rapport aux témoins), Journal of Alternative and Complementary Medicine., janvier-février 2006 ;12(1):59-63).
  • Traitement : Après avoir fait la synthèse des différentes recherches menées, le Dr Bernard Rimland a recommandé une dose d'environ 17 mg/kg de vitamine B6 (1000 mg maximum) et la moitié de magnésium. Il insistait toutefois sur le fait que les besoins pouvaient être selon les cas supérieurs ou inférieurs. Les recherches ayant pour la plupart porté sur des enfants et adultes qui ne suivaient généralement pas un traitement Defeat Autism Now!, il est possible que les besoins en vitamine B6 soient inférieurs chez les patients sous traitement.
  • Bilan : Aucun examen de laboratoire ne permet actuellement d'identifier les sujets qui bénéficieront d'un apport de B6 à fortes doses, bien que des niveaux abaissés de neurotransmetteurs puissent constituer une piste. Le meilleur test consiste en un essai de deux mois, en augmentant progressivement la dose pour passer de 2 à 17 mg/kg de B6, et la moitié en magnésium. 
  • Mise en garde : des doses élevées de vitamine B6 chez les enfants et adultes atteints d'autisme semblent très sûres. Une étude menée par Audhya pendant 6 mois de traitement par vitamine B6 fortement dosée sous deux formes (phosphate de pyridoxal PLP ou pyridoxine HCl) chez 184 enfants atteints d'autisme a permis de constater des effets indésirables (aggravation du comportement) chez 10% des enfants sous PLP (la moitié du groupe) contre aucun chez ceux sous pyridoxine HCl. Le PLP peut toutefois mieux convenir à certains enfants

Nous suggérons donc de débuter avec le pyridoxine HCL avant d'envisager d'ajouter du P5P (5-25 mg) pour voir si celui-ci apporte d'autres améliorations. Il existe un léger risque de voir se produire une neuropathie temporaire périphérique (perte de sensibilité dans les doigts et les orteils), mais cela est extrêmement rare, et l'interruption du traitement permet généralement une récupération complète.

Pour plus d'informations : vous trouverez une synthèse en anglais des études consacrées à la vitamine B6 à l'adresse http://www.autismwebsite.com/ari/treatment/b6studies.htm, ainsi que différents articles traduits dans la section en langue française du site.

 ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 

INTERVIEW du Docteur Marianne MOUSAIN-BOSC, auteur du livre "La Solution Magnesium", du 24/04/2006dans le Nouvel Observateur :

 MAGNÉSIUM EFFICACE CONTRE L’HYPERACTIVITÉ

24/05/2006 - 01:37 - Le magnésium contre l'hyperactivitéMAGNESIUM-B6

<"coordonnées du médecin et de l'établissement supprimées par le modérateur"> reçoit des enfants hyperactifs qu?elle soigne avec des suppléments de magnésium.

Quand avez-vous commencé à soigner des enfants hyperactifs avec du magnésium ?

J'ai eu mes premiers petits patients en octobre 2002, les plus anciens sont donc suivis depuis plus de 3 ans. Ils reçoivent du magnésium à raison de 6 mg par kilo et par jour et on leur donne en même temps de la vitamine B6 à raison de 0.6 mg par kilo et par jour pour faciliter l'absorption de ce minéral essentiel.
Aujourd'hui ce sont près de 140 enfants hyperactifs qui sont supplémentés en magnésium pour traiter leur hyperactivité et les résultats sont très encourageants.
Le magnésium est efficace contre tous les symptômes de l'hyperactivité : agitation, problèmes d'attention et difficultés scolaires. D'ailleurs certains d'entre eux ont vu leur hyperactivité revenir après avoir arrêté les suppléments de magnésium. Quand ils ont repris leur traitement, tout est rentré dans l'ordre.

Comment expliquez-vous que le magnésium donne de tels résultats ?

Le magnésium est un minéral indispensable : il permet de réguler le fonctionnement de tous les muscles. Une carence en magnésium peut conduire à des troubles neurologiques comme l'hyperexcitabilité et même aller jusqu?à des crises convulsives.
Des études menées sur les souris montrent que si on réduit leurs apports quotidiens en magnésium de 20 %, elles deviennent hyperexcitables et hypersensibles.

MAGNESIUM-B6Si on regarde le taux de magnésium dans le sérum de ces enfants, on trouve souvent des taux normaux. On a alors mesuré le magnésium contenu dans leurs globules rouges et là on a trouvé des valeurs beaucoup trop basses. La piste explorée actuellement pour expliquer cette différence porte sur les protéines de transport du magnésium. Chez ces enfants, elles seraient lentes ou inefficaces.

 

C'est pourquoi ils présentent les symptômes d'un déficit en magnésium. On peut d'ailleurs penser que ces problèmes ont une part héréditaire. Un enfant qui a une anomalie du transport du magnésium aurait des  parents qui ont le même problème.
Parfois les parents eux-mêmes étaient hyperactifs dans leur enfance, seulement on ne parlait pas d'hyperactivité à l'époque, on les qualifiait juste d'enfants speed ou nerveux.

Pensez-vous que le magnésium puisse remplacer la Ritaline® dans le traitement de l'hyperactivité ? 

Oui, bien sûr. D'autant plus qu'on rapporte maintenant des effets secondaires indésirables liés à ce médicament : troubles du comportement, anorexie, troubles cardio-vasculaires.
Le problème c'est que les médecins ne proposent aucune alternative aux parents pour soigner leurs enfants. Aujourd'hui les parents que je vois sont ravis d'avoir une autre solution. La seule contre-indication est l'insuffisance rénale qui est très rarement rencontrée chez les enfants. De plus c'est un traitement très abordable puisque il ne coûte que 2,81 euros par mois et qu'il est remboursé par la sécurité sociale.
 
-->  Publication de la thèse de recherche, chapitre 21, page 283 sur "Magnesium, Hyperactivity and autism in children" , publié chez Adelaïde, édité par Robert VINK & MIHAI NECHIFOR

MAGNESIUM IN THE CENTRAL NERVOUS SYSTEM

 

-------------------------------------------------------------------------------

En France, le  rapport de 2008 de la HAS (Haute Autorité de Santé) n'avait pas validé cette recherche.... 

Le Dr Mousain-Bosc continue ses recherches avec le Dr SIATKA de l'ECOLE D'ADN de NIMES

et continuent de combattre la mise sur le marché de la Ritaline comme seule traitement de l'hyperactivité.

 

A vous de voir... selon vos enfants...


MAGNESIUM-B6
Pour nous il apparaissait comme une évidence, pour notre enfant, de faire ce pas ! Tant de sensibilité au départ  ne pouvait être dû et laissé au hasard. Nous avons entamé avec l'aide et le contrôle de notre médecin de famille en collaboration avec le Dr Mousain-Bosc la mise en place de ce protocole magnesium-B6 ! Car ce n'est pas juste une boite de magnesium en pharmacie acheté en toute liberté qui va impacter, il y a aussi des prises de sang et un suivi à faire, ainsi qu'une douce imprégnation pour le corps ! Donc ne vous précipitez pas à la pharmacie, agissez pour le bien de votre enfant sous surveillance médicale

Publicité
Publicité
19 mars 2014

De l'intérêt de la vitamine B6-magnésium pour l'autisme, les TED et les TDAH

article publié sur le site ARI (Autism Research Institute)
ARRI Vol. 20, No 3, 2006

Dans une récente étude, des chercheurs français confirment que des traitements à base de méga-doses de vitamine B6 et de magnésium améliorent de manière significative la communication et le comportement, et aident à normaliser la biochimie des enfants atteints de troubles du spectre autistique. Une autre étude, réalisée cette fois au Japon, évoque quant à elle les effets durables de la B6.

Mousain-Bosc et al. : des améliorations comportementales et biochimiques

Marianne Mousain-Bosc et al. notent que les études menées auprès de 18 cohortes différentes, dont 11 études en double aveugle avec placebo (à ce jour 22 études, dont 13 en double aveugle) montrent que les traitements à base de B6/magnésium s'avèrent utiles chez environ la moitié des enfants autistes. Ils rappellent par ailleurs que les parents recourent à ce type de traitement depuis plus de 30 ans. "Malgré ces résultats", note la chercheuse, "ces traitements demeurent controversés tant par l'Association américaine de psychiatrie que par l'Association américaine de pédiatrie, qui continuent d'affirmer que les traitements à base de méga-doses de vitamines ne sont pas justifiées pour l'autisme.

Pour identifier les effets comportementaux et biochimiques de la B6 alliée au magnésium, Mousain-Bosc et al. ont réuni une cohorte de 33 enfants atteints d'autisme ou de troubles envahissants du développement pour un essai ouvert avec ces nutriments. Les enfants, âgés de 1 à 10 ans, ont reçu une dose journalière de 0,6 mg par kilo de vitamine B6, et de 6 mg par kilo de magnésium. Ce traitement a duré en moyenne huit mois.

Avant et après le traitement, les chercheurs ont évalué avec l'aide des parents des enfants et de leurs enseignants, les symptômes sur la base de quatre catégories : compétences sociales, communication, comportement et capacités d'exécution. Ils ont également mesuré les niveaux de magnésium érythrocytaire (ERC-Mg), de magnésium plasmatique et de calcium ionisé sanguin des enfants. Le groupe de contrôle pour les analyses biochimiques était constitué d'enfants non handicapés.

Les chercheurs ont noté que les niveaux de magnésium érythrocytaire étaient significativement inférieurs chez les enfants atteints d'un trouble autistique par rapport à ceux des enfants du groupe de contrôle. Les parents des enfants autistes présentaient également des niveaux abaissés de magnésium érythrocytaire. Chez 65 % des enfants autistes sous traitement pendant au moins deux mois, les niveaux sont sensiblement montés tout en demeurant en-deçà de ceux du groupe de contrôle.

Le traitement pendant au moins deux mois a également atténué les symptômes des enfants sur le plan de la relation, de la communication, du comportement et des compétences exécutives. Parmi les 33 enfants atteints d'un TED ou d'autisme, 23 ont présenté des améliorations sur le plan des interactions sociales, 24 de meilleures compétences de communication, 18 une diminution des comportements stéréotypés, et 17 une normalisation et une amélioration des capacités exécutives. Vingt des 33 enfants, soit 60 %, ont progressé dans au moins trois des quatre catégories de symptômes considérées. Les chercheurs ont par ailleurs observé "une réapparition des symptômes cliniques de la maladie en l'espace de quelques semaines" à l'issue du traitement.

Mousain Bosc et al. précisent que le magnésium est réputé faire office de simple adjuvant au traitement de B6 en limitant l'agitation parfois induite par la B6. Toutefois, indiquent-t-ils, "cette étude suggère que les améliorations du comportement observées avec la combinaison vitamine B6/magnésium chez les patients atteints d'un TED/d'autisme sont liées à l'évolution des valeurs de magnésium érythrocytaire", ce qui suggère un effet thérapeutique net de la part du magnésium.

Les chercheurs notent que des carences, même légères, en magnésium, constituent un facteur indéniable d'irritabilité, de sensibilité au bruit, d'hyperexcitabilité, d'appréhension et d'agressivité, un tableau en somme courant dans l'autisme. Les parents présentant également des valeurs de magnésium érythrocytaire abaissés, les chercheurs suggèrent la possibilité d'une fragilité génétique induisant des carences en magnésium cellulaire. Ils notent toutefois l'absence d'élévation des niveaux de magnésium érythrocytaire chez certains enfants présentant pourtant des améliorations.

Dans une autre étude, les mêmes chercheurs ont mesuré les niveaux de magnésium érythrocytaire de 40 enfants hyperactifs avec déficit d'attention, auxquels ils ont administré les mêmes doses de vitamine B6 et de magnésium pendant au moins huit semaines. Ils ont constaté que ces enfants présentaient également des carences significatives en magnésium érythrocytaire par rapport aux groupes de contrôle. Dans presque tous les cas, ont-ils pu constater, le traitement de B6/magnésium, lorsqu'il est suivi pendant au moins deux mois, "allège de manière significative les symptômes cliniques de la maladie, c'est-à-dire l'hyperactivité et l'hyperémotivité/agressivité, le tout assorti d'une amélioration de l'attention sur le plan scolaire". Le traitement s'est également assorti d'une élévation significative des valeurs de magnésium érythrocytaire. De même que pour les enfants autistes, l'arrêt du traitement s'est traduit par la réapparition des symptômes.

Dans le groupe d'enfants hyperactifs avec déficit d'attention, Mousain et al. notent que "plus les valeurs de magnésium érythrocytaire étaient élevées avant le traitement, plus l'effet du traitement sur l'hyperactivité a été sensible, ce qui laisse penser qu'il faut du temps pour ramener le magnésium à des niveaux thérapeutiques.

Kamiyama et al. : une amélioration à long terme du QI verbal grâce à la B6

Dans une autre étude, Kamiyama et al. ont repris une précédente étude démontrant que la vitamine B6 améliorait les scores de QI verbal chez les enfants atteints de troubles envahissants du développement et d'hypersensibilité au bruit. Les chercheurs notent que les scores de QI verbal des enfants ont continué de s'améliorer avec le temps. En outre, estiment-t-ils, "les témoignages de leurs parents et des enseignants qui les côtoient au quotidien ont montré une amélioration de leur hypersensibilité au bruit", et que les enfants se montraient plus sereins dans leur environnement, tant à l'école qu'à la maison.

Et Kamiyama et al. de conclure, "nos résultats indiquent qu'il existe des sous-groupes de TED dont les aptitudes au langage expressif et l'hypersensibilité au bruit peuvent être améliorées par un traitement à la pyridoxine".


"Improvement of neurobehavioral disorders in children supplemented with magnesium-vitamin B6. II. Pervasive development disorder-autism" (amélioration des troubles neuro-comportementaux des enfants sous magnésium-vitamine B6 ; II ; troubles envahissants du développement-autisme) M. Mousain-Bosc, M. Roche, A. Polge, D. Pradal-Prat, J. Rapin et J.P. Bali, Magnesium Research, Vol. 19. No 1, mars 2006, 53-62 ; et "Improvement of neurobehavioral disorders in children supplemented with magnesium-vitamin B6. I. Attention deficit hyperactivity disorders" (amélioration des troubles neuro-comportementaux des enfants sous magnésium-vitamine B6 ; I ; troubles de l'hyperactivité avec déficit d'attention), M. Mousain-Bosc, M. Roche, A. Polge, D. Pradal-Prat, J. Rapin et J.P. Bali, Magnesium Research, Vol. 19. No 1, mars 2006, 46-52. Contact pour ces deux études : Jean-Pierre Bali, Explorations fonctionnelles du système nerveux, Centre Hospitalier Universitaire Carémeau, Nîmes, France, jp.bali@wanadoo.fr.

- et -

"A clinical study of pyridoxine treatment for pervasive developmental disorders with hypersensitivity to sound" (étude clinique des effets de la pyridoxine sur les troubles envahissants du développement associés à une hypersensibilité au bruit), M. Kamiyama, S. Kuriyama et M. Watanabe, No to Hattatsu, Vol. 38, No 4, juillet 2006, 277-82. Adresse : M. Kamiyama, département de l'éducation, des arts et des sciences de l'université Yamagata, Yamagata, Japon, kamiyama@e.yamagatau.ac.jp.

19 mars 2014

Autisme : la part génétique sur France culture avec Arnold Munnich, pédiatre & généticien à Necker

Révolutions médicales

Syndiquer le contenu par René Frydman Le site de l'émission

Emission Révolutions médicales

le mardi de 14h à 14h55

 

Ecoutez l'émission 54 minutes
Autisme : la part génétique 

18.03.2014 - 14:00 Ajouter à ma liste de lecture

 

Arnold Munnich, pédiatre, généticien à l’hôpital Necker, connu pour ses recherches en génétique, a exprimé dans son livre La rage d’espérer. La génétique au quotidien (Plon, 1999), cette bataille qu’il mène contre ces maladies dites incurables d’origine génétique. Ici nous abordons une maladie bien étrange et bien redoutable : l’autisme. Ce dialogue avec Arnold Munnich sera l’occasion de montrer combien il est nécessaire de nommer chaque maladie d’origine génétique et cette possibilité est de plus en plus fréquente grâce au progrès du séquençage du génome. Aujourd’hui, l’autisme, ce trouble majeur de la communication qui se présente sous diverses formes cliniques dévoile que pour 30 à 40 % des enfants il existe une signature génétique. La recherche indispensable en la matière n’exclut pas la collaboration de psychologues, psychanalystes, sociologues et comportementalistes pour la prise en charge de ces enfants. Mais cette réalité nouvelle que le professeur Arnold Munnich nous révèle et qui est issue de ses consultations hebdomadaires donnent un éclairage incontournable à cette affection.

 

17 mars 2014

Les cerveaux des autistes céeraient plus d'information

cerveauarticle publié dans Techno-science

Une nouvelle étude en neurosciences de l'Université de Toronto et de l'Université Case Reserve révèle que le cerveau au repos des enfants autistes génère plus d'information - une augmentation moyenne de 42% par rapport aux enfants non atteints. A partir ce des résultats, les auteurs avancent une explication du repli sur soi, l'une des caractéristiques les plus typiques de l'autisme: la production excessive d'informations pourrait expliquer le détachement des enfants par rapport à leur environnement, et plus généralement le manque d'intérêt envers les stimuli extérieurs.

Cette étude, publiée en Décembre dernier dans le journal Frontiers in Neuroinformatics, est la suite des résultats précédents de l'auteur au sujet des connexions cérébrales différentes chez les enfants autistes. Les derniers travaux ont permis de déterminer que ces différences seraient dues à la complexité accrue au sein de leur cerveau.

Les auteurs ont quantifié l'information à partir de l'activité cérébrale enregistrée par magnétoencéphalographie (MEG) en utilisant un modèle stochastique dynamique de la dynamique cérébrale. Ils ont ainsi pu résoudre les interactions déterministes entre les régions du cerveau, c'est-à-dire leur connectivité fonctionnelle, mais également les stimulations stochastiques du cerveau au repos - ce qui constitue une part importante de la dynamique neurale à grande échelle.

Le Professeur José L. Pérez Velazquez de Sick Kids Hospital et de l'Institute of Medical Science and Department of Pediatrics, Brain and Behavior Center de l'Université de Toronto et auteur principal de l'étude explique: "Il s'agit d'une nouvelle interprétation car c'est une approche différente pour comprendre la cognition des enfants par l'analyse de leur activité cérébrale. La mesure des processus cognitifs n'est pas triviale ; cependant nos résultats indiquent que cela peut être effectué, dans une certaine mesure, à partir d'outils mathématiques avérés issus de la physique ou de l'ingénierie.

Cette étude apporte un soutien quantitatif à la "théorie du monde intense" proposée par les neuroscientifiques Henry and Kamila Markram du Brain Mind Institute en Suisse, décrivant l'autisme comme le résultat d'un circuit neural hyperfonctionnel menant à un état de surexcitation. Plus généralement, les travaux présentés peuvent être considérés comme un premier pas dans la recherche de la façon dont la création d'informations dans le cerveau peut être connectée à des traits cognitifs ou psychologiques et représentent un premier cadre pour lier les données neurophysiologiques aux aspects psychologiques. L'équipe compte adopter la même approche pour des patients atteints de schizophrénie.

Les travaux ont été financés par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et une bourse de la Mt. Sinai Health Care Foundation.

13 mars 2014

Protocole de recherche à Paris

Monica Zilbovicius

Monica Zilbovicius 13 mars 11:36
à diffuser, merci!

Nous cherchons des jeunes adultes du sexe masculin avec autisme pour participer à une recherche scientifique.
Critères :
1) Avoir entre 18 et 30 ans
2) Être droitier
3) Avoir eu un diagnostic formel d’autisme
4) Pouvoir passer une IRM
5) Ne pas avoir une histoire d’épilepsie
Les personnes intéressées à avoir plus d’information peuvent nous contacter à l’adresse suivante : recrutementrecherche@gmail.com

Un dédommagement de 250 euros est prévu pour la participation à ce protocole.
Publicité
Publicité
10 mars 2014

Des jeux vidéo sans manettes pour aider la personne autiste

article publié dans Handicap.fr

 

Résumé : Le jeu sur l'écran terminé, Sawyer et Michael, 10 ans, se congratulent. Que ces deux jeunes autistes se touchent n'était, il y a peu, pas si fréquent. Ils l'ont appris devant une console de jeu Xbox équipée de Kinect.
 
Par le 09-03-2014

 

ASHBURN (Etats-Unis), 07 mars 2014 (AFP) -

L'école élémentaire Steuart W. Weller d'Ashburn (Virginie), à quelque 50 km au nord-ouest de Washington, est l'une des écoles ou centres spécialisés des Etats-Unis à tester cet accessoire de console de jeu avec les jeunes autistes qu'ils accueillent.

Le système, lancé par Microsoft en 2010 pour les amateurs de jeux vidéo, permet de jouer sans manettes, en utilisant son propre corps grâce à un détecteur de mouvements. Sans avoir été conçu pour les autistes, le Kinect semble désormais, selon certains experts, une piste intéressante pour aider les jeunes souffrant de ces troubles du développement, plus ou moins aigus, qui touchent un enfant sur 88 aux Etats-Unis, un sur 100 ou 150 en France. Devant leur écran de télévision, Sawyer Whitely et Michael Mendoza, côte à côte, sautent, se penchent ou se baissent, des gestes que reproduisent leurs avatars lancés dans un canot virtuel sur une rivière bouillonnante. Et quand ils ont fini, les deux jeunes garçons se frappent mutuellement la paume des mains, à l'américaine. "Faire ce geste, se féliciter l'un l'autre, c'est quelque chose qu'on ne voyait pas souvent", dit à l'AFP Anne-Marie Skeen, leur institutrice spécialisée, "Sawyer, maintenant, l'utilise régulièrement avec nous. Il sait que c'est une façon de dire +bon boulot!+".

Les enseignants de Ashburn travaillent depuis deux ans, avec le Kinect, précisément sur ce déficit de communication qui caractérise l'autisme: "Les amener à se parler, à donner des instructions à un camarade, à suivre les instructions d'un autre", détaille Lynn Keenan, enseignante et formatrice spécialisée. Et "nous avons eu des résultats impressionnants", ajoute-t-elle, "parce qu'ils ont vraiment envie d'y jouer".

Outil, pas solution miracle

C'est cette motivation que retient lui aussi Dan Stachelski, qui dirige le Centre Lakeside pour l'autisme à Issaquah (Washington, nord-ouest). "Ils sont tellement motivés par le jeu qu'ils s'impliquent plus facilement, prennent des initiatives, et c'est ce qu'on veut les voir faire", dit-il.

Avec le jeu "Happy Action Theater" par exemple, qui demande de lancer des balles ou de frapper des pierres, l'enfant, via son avatar, "communique avec l'environnement sur l'écran", ajoute le président. Plusieurs enfants peuvent aussi jouer en même temps "et pour ces gosses qui ont des difficultés à partager le même espace, qu'ils le fassent est la première étape de ce que vous voulez les voir réussir", dit-il. Effectivement, "de nombreuses familles sont en train de tester le potentiel" du Kinect, ajoute Andy Shih, vice-président scientifique de l'association des familles Autism Speaks, qui note aussi l'avantage du faible coût, 150 dollars, de l'accessoire. Les résultats "semblent encourageants", dit-il, "mais nous manquons de données scientifiques, on n'en est qu'aux tout débuts". La "population (autiste) est tellement diverse", ajoute-t-il, "il y a des enfants qui parlent, d'autres qui ne parlent pas, certains ont des problèmes moteur, d'autres pas. Un seul outil ne peut pas être la solution miracle qui marchera pour tout le monde", ajoute M. Shih. Il ne s'agit donc pas d'un traitement mais d'un "outil qui facilite l'apprentissage", insiste M. Stachelski. Et pourrait même aider à établir un diagnostic.

Ainsi, des chercheurs de l'université du Minnesota ont installé des Kinects dans une crèche pour détecter des signes éventuels de la pathologie, comme une hyperactivité par exemple, à charge pour un médecin de suivre ensuite l'enfant. A Ashburn, Michael se régale surtout à sauter devant son écran, pour éviter les obstacles de la rivière : "C'est comme si on était dans le jeu, et on y est pas", constate-t-il, et puis, "j'aime les bateaux".

1 mars 2014

Conférence ITASD 2014 Paris - Solutions numériques pour personnes avec autisme 3 & 4 octobre 2014

La 2ème conférence internationale sur les technologies innovantes au service de l’autisme se déroulera à Paris les 3 et 4 octobre 2014 à l’Institut Pasteur. Cette année, la conférence abordera la manière dont les outils numériques peuvent améliorer le quotidien des personnes avec autisme. Des experts présenteront des solutions concrètes pour relever les défis auxquels doivent faire face les autistes et leur entourage. Le but de cette conférence internationale est de rassembler des personnes avec autisme, des scientifiques, des éducateurs, des professionnels, des aidants et des familles : il s’agit de créer un espace de dialogue et d’échange des meilleures pratiques.

ITASD 2014 Paris sera l’occasion de parler des dernières découvertes en terme de recherche dans le domaine du numérique et de l’autisme. Les familles ainsi que les professionnels pourront y partager leurs besoins et leurs expériences. L’objectif est de fournir des solutions concrètes aux personnes avec autisme, aux familles et aux éducateurs dans le domaine du numérique. Des ateliers pratiques seront proposés aux participants afin de les aider à choisir les outils numériques les plus adaptés aux besoins de leurs enfants.

Cette conférence est organisée par la Fondation Orange, la Fondation Adapta, Autism Speaks et l’Institut Pasteur.

Agenda

- 15 mars : ouverture de l’appel à contributions
- 30 avril : clôture de l’appel à contributions
- 20 juin : ouverture des inscriptions et programme final disponible
- 3 et 4 octobre : Conférence ITASD 2014 Paris

Cette conférence est offerte par les organisateurs, afin de permettre aux familles d’y participer gratuitement.

1 mars 2014

Le manque de vitamine D comme cause d'autisme : des mécanismes identifiés

article publié dans Psychomédia

Des études ont suggéré que la sérotonine et la vitamine D jouent un rôle dans le développement de l'autisme mais aucun mécanisme de causalité n'avait été établi jusqu'à présent.

Une étude, publiée dans le Journal of the Federation of American Societies for Experimental Biology (Faseb), montre que la sérotonine, l'ocytocine et la vasopressine, trois hormones cérébrales qui influent sur le comportement social lié à l'autisme, sont activées par l'action de la vitamine D sous sa forme hormonale (calcitriol).

Rhonda Patrick et Bruce Ames du Children’s Hospital Oakland Research Institute (CHORI) ont montré que la vitamine D active le gène qui produit l'enzyme tryptophane hydroxylase 2 (TPH2), laquelle convertit le tryptophane, un acide aminé essentiel, en sérotonine dans le cerveau. Ce qui suggère que des niveaux adéquats de vitamine D peuvent être nécessaires pour produire la sérotonine dans le cerveau.

Ils ont aussi constaté que le gène responsable de l'enzyme tryptophane hydroxylase 1 (TPH1) est inhibé par la vitamine D, ce qui freine la production de sérotonine dans l'intestin et d'autres tissus, où elle favorise l'inflammation quand elle est en excès.

Ces mécanismes expliquent plusieurs faits connus, mais non compris, sur l'autisme :

  1. les niveaux anormalement faibles de sérotonine dans le cerveau et les niveaux élevés dans le sang des enfants autistes;
  2. la plus grande prévalence de l'autisme chez les garçons que chez les filles: l'œstrogène, une hormone stéroïde semblable à la vitamine D, peut également augmenter les niveaux de sérotonine dans le cerveau des filles;
  3. la présence d'anticorps auto-immuns au cerveau du fœtus chez les mères d'enfants autistes: la vitamine D régule la production de cellules T régulatrices par la répression de TPH1;

Des gènes codant pour les récepteurs de l'ocytocine et de la vasopressine, deux hormones qui sont également associées à l'autisme, sont également activés par un élément qui répond à la vitamine D.

Les recommandations américaines actuelles sont une concentration sanguine au-dessus de 30 ng/ml de vitamine D, indiquent les chercheurs. Plus de 70% des Américains ont des niveaux inférieurs à ce seuil. Les niveaux adéquats ont chuté au cours des deux dernières décennies, soulignent-ils. Cette chute marquée coïncide avec la hausse des taux d'autisme.

L'étude suggère qu'une intervention nutritionnelle augmentant les apports de vitamine D, de tryptophane (un précurseur de la sérotonine) et d'oméga 3 stimulerait les concentrations de sérotonine dans le cerveau et aiderait à prévenir et éventuellement améliorer certains des symptômes associés aux troubles du spectre de l'autisme, et ce sans effets secondaires, estiment les chercheurs.

La plus grande partie de l'apport en la vitamine D est produite par la peau en réaction à l'exposition aux rayons du soleil.

Il y a peu de vitamine D dans l'alimentation et la fortification (enrichissement) des aliments ainsi que les quantités dans la plupart des multivitamines et des suppléments prénataux sont insuffisants, indiquent les chercheurs. Les compléments de vitamine D sont peu coûteux et offrent une solution simple pour obtenir des niveaux sanguins adéquats. Les niveaux sanguins devraient être mesurés régulièrement chez tout le monde et devraient devenir une procédure standard dans les soins prénataux, estiment-ils.

28 février 2014

Les filles mieux armées face à l'autisme

 
Par figaro iconStéphany Gardier - le 27/02/2014
Le cerveau féminin serait plus résistant que celui des hommes pour contrer les mutations génétiques.

Retard mental, épilepsie, hyperactivité ou autisme: ces troubles du développement cérébral ont en commun de toucher plus de garçons que de filles. Cette différence (le sex-ratio) peut être très élevée, comme pour l'autisme à haut potentiel. Dans ce cas-là, les garçons sont diagnostiqués six fois plus que les filles.

Décrite depuis très longtemps, cette différence n'a pour l'heure pas trouvé d'explication, bien que plusieurs hypothèses aient été avancées. Une analyse génétique menée sur deux grandes populations de patients atteints de troubles neurodéveloppementaux, et publiée jeudi dans la revue American Journal of Human Genetics , montre que les filles présentent beaucoup plus d'atteintes génétiques que les garçons. Et pourtant, la répercussion dans leur comportement est moins importante. Ces résultats suggèrent donc que le cerveau des filles serait plus résilient (capacité de réagir ) que celui des garçons. «Des différences du nombre de mutations génétiques entre hommes et femmes atteints de troubles du développement cérébral avaient déjà été observées, nous avons cherché à les confirmer sur un grand nombre d'individus», explique Sébastien Jacquemont, médecin et professeur assistant à l'université de Lausanne, auteur de l'étude.

Les chercheurs suisses en collaboration avec des collègues américains ont analysé les génomes de plus de 15.000 patients présentant différents types d'atteintes neurodéveloppementales. Ils ont aussi analysé le patrimoine génétique d'enfants autistes, inclus dans la cohorte Simons Simplex Collection (SSC). «Cette population de patients est unique au monde car elle rassemble des données biomédicales sur les parents et la fratrie de familles dans lesquelles un seul enfant est atteint d'autisme», précise Sébastien Jacquemont.

Un peu plus de 1300 gènes étudiés

Les scientifiques ont recherché certaines variations génétiques, appelées CNV et SNV. Ils ont choisi les plus rares, celles qui touchent de larges zones de l'ADN, et en particulier des gènes importants pour le développement cérébral. Au total, un peu plus de 1300 gènes ont été étudiés. Les résultats montrent qu'il y a significativement plus de CNV et de SNV dans l'ADN des filles que dans celui des garçons. «Cela suggère qu'à nombre d'atteintes génétiques égal, les filles s'en sortiraient mieux que les garçons, résume Sébastien Jacquemont. Leur cerveau serait en quelque sorte mieux armé pour faire face et “compenser” certaines mutations.»

L'étude de la cohorte SSC a aussi montré que ces variations génétiques sont plus présentes chez les mères d'enfants autistes. «Si les femmes les tolèrent mieux, on peut supposer que cela ne les empêche pas de devenir mère, alors que les hommes sont trop atteints pour pouvoir fonder une famille», suggère Sébastien Jacquemont. Le scientifique souligne cependant la nécessité d'analyses complémentaires pour confirmer l'héritabilité de ces mutations.

«Ces résultats ne sont pas une preuve irréfutable d'une meilleure résistance du cerveau féminin, mais ils corroborent des hypothèses qui existent depuis déjà un certain temps», commente Catalina Betancur, directrice de recherche Inserm de l'équipe Génétique de l'autisme.

Des conclusions également cohérentes avec la théorie du spécialiste de l'autisme Simon Baron-Cohen, selon laquelle les filles étant naturellement plus aptes à la communication et à la sociabilité, une altération de leurs fonctions cognitives aurait moins de conséquences sur leur comportement que chez les garçons. Ceci pourrait expliquer, en partie, que l'on adresse moins de petites filles en consultation que de garçons.

«Rien n'est sûr, mais ce biais de sex-ratio est probablement le résultat d'interactions entre différents paramètres, biologiques, génétiques ou encore sociologiques, conclut Catalina Betancur. Si les résultats de l'étude lausannoise sont confirmés dans d'autres cohortes, ils pourraient expliquer au moins une partie de cette différence.»

24 février 2014

Villejuif : une BD sur le quotidien de familles d'un enfant handicapé

Sandra Bouira a lancé l’idée de l’ouvrage sorti jeudi

LUCILE MÉTOUT | Publié le 15 févr. 2014, 07h00
Villejuif, le 14 janvier. L’idée de consacrer une bande dessinée à ce sujet difficile a pris racine au square Pasteur, où l’association de Sandra Bouira, 39 ans, a aidé à l’installation d’une balançoire adaptée aux jeunes invalides.
Villejuif, le 14 janvier. L’idée de consacrer une bande dessinée à ce sujet difficile a pris racine au square Pasteur, où l’association de Sandra Bouira, 39 ans, a aidé à l’installation d’une balançoire adaptée aux jeunes invalides. (LP/L.Mé.)


La genèse de ce projet remonte au printemps 2010. Sandra Bouira et son association Kemil et ses amis inauguraient la toute nouvelle balançoire adaptée du square Pasteur, à Villejuif. Ce simple siège-baquet en plastique bleu allait permettre à des enfants malades de jouer comme tous les valides. Et près d’eux, leurs parents allaient enfin se sentir ordinaires. C’était sans compter sur le mécontentement d’une poignée de riverains, persuadés que l’installation était dangereuse. La mairie, pourtant partie prenante jusqu’alors, a fait retirer la balançoire au bout d’une semaine.

Même scénario deux ans plus tard, au square Monmousseau d’Ivry-sur-Seine. Sandra Bouira était écoeurée. «Je n’aurais jamais cru vivre pareille situation, racontet- elle, encore émue. Mon fils Kemil avait 4 ans. Pour la première fois, il pouvait s’amuser dans un parc public. Mais la société ne l’a pas accepté. On l’obligeait à faire face à cette réalité...» Bien décidée à aller de l’avant, la mère de famille a contacté la société d’édition Tartamudo et monté un collectif d’auteurs. Quinze familles de toute la France ont accepté de raconter leurs anecdotes.«Et ce qui est drôle, c’est que le dessinateur, Bast, s’est inspiré de photographies pour nous dessiner. C’est très ressemblant ! »

Les recettes financeront la recherche contre l’épilepsie

On découvre ainsi qu’accéder à la caisse prioritaire d’un supermarché est toujours un grand moment ; qu’un parent d’enfant handicapé doit enfiler, dans la même journée, la casquette de psychomotricien, d’éducateur, d’orthophoniste, de kiné et de taxi. Dans un registre plus léger, on apprend comment truquer une photo d’identité lorsqu’il est impossible de la réaliser en cabine. «Ce sont tout simplement des scènes de vie, dont on rit et pleure, résume Sandra Bouira. L’idée est de sensibiliser les familles étrangères au handicap, pour permettre à nos enfants d’avoir, eux aussi, leur place dans le domaine public.»

«C’est pas du jeu !», tiré à 3 000 exemplaires, est présélectionné pour le prix national Tournesol, une distinction décernée au festival d’Angoulême, et espère décrocher le Trophée BD de la différence. Les recettes issues des ventes financeront la recherche contre l’épilepsie.

* «C’est pas du jeu !», dessins de Bast, (Ed. Tartamudo), 12 €, 53 pages. Egalement en vente sur le site www.kemiletsesamis.org.

20 février 2014

Neurotoxicité : Comment prévenir de nouvelles générations de cerveaux intoxiqués

article publié dans Santé Log

Actualité publiée hier

The Lancet Neurology

Contrôler ce que ces chercheurs Danois appellent la neurotoxicité développementale ou toxicité du cerveau en développement de l’enfant, avec ses conséquences en termes d’émergence de l'autisme, du trouble d'hyperactivité avec déficit d'attention (TDAH), de la dyslexie et d'autres troubles cognitifs, des troubles qui affectent aujourd’hui des millions d'enfants à travers le monde. En cause des produits chimiques industriels qui blessent le cerveau en développement pour certains identifiés, pour d’autres restant à identifier. Cet état des lieux qui reprécise les produits chimiques industriels neurotoxiques, présenté dans le Lancet Neurology, appelle les politiques comme les industriels à adopter le principe de précaution et à tester tout nouveau produit chimique pour la neurotoxicité développementale.

Les études ont montré que certains produits chimiques passent la barrière hémato-encéphalique et entraînent des symptômes neurologiques. Chez les enfants au cerveau encore en développement ou in utero, ces produits chimiques sont extrêmement toxiques, car ils touchent le cerveau en période de vulnérabilité extrême. Les effets sont irréversibles.

Les chercheurs de l’University of Southern Denmark, avec leurs collègues d’Harvard et de l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai (New York), avaient déjà, en 2006, effectué un premier inventaire en identifiant, via une revue de la littérature, 5 produits chimiques industriels neurotoxiques :

·         le plomb,

·         le méthylmercure,

·         les polychlorobiphényles (PCB),

·         l'arsenic,

·         le toluène (méthylbenzène).

Depuis, de nouvelles études épidémiologiques ont mis en évidence 6 autres neurotoxiques :

·         Le manganèse,

·         les fluorures ou composés du fluor,

·         le chlorpyrifos-éthyl (un pesticide),

·         le dichlorodiphényltrichloroéthane (DTT),

·         le tétrachloroéthylène (ou perchlo),

·         les polybromodiphényléthers (PBDE ignifugeants).

Les produits les plus neurotoxiques restent à découvrir, écrivent les auteurs. Pour prévenir de nouvelles générations de cerveaux intoxiqués, les chercheurs proposent une stratégie globale de prévention qui repose sur le principe de précaution :

·         Ne jamais présumer les nouveaux produits chimiques non testés sans danger pour le développement du cerveau,

·         tester tous les produits chimiques disponibles et tous les nouveaux produits pour la neurotoxicité développementale,

·         créer rapidement un centre international d'échange de données sur la neurotoxicité.

Le nombre de produits chimiques connus pour être toxiques pour le cerveau en développement de l'enfant a doublé au cours des 7 dernières années, les auteurs appellent donc en urgence à de nouvelles réglementations afin de protéger le cerveau des enfants.

Les fluorures ou perfluorés, présents dans l'eau courante ont ainsi été l’objet d’une méta-analyse de 27 études menées sur les enfants. L’analyse conclut à une baisse moyenne d'environ 7 points de QI. Pour les autres substances toxiques, c’est idem, suggèrent les auteurs qui constatent une apparition de nouvelles substances toxiques plus rapide que la recherche n’est capable de réunir les preuves de toxicité.  

Au-delà, rappellent-ils, tous ces composés sont aussi toxiques pour les adultes. Certes en Europe, il y a REACH, pour l’enregistrement, l’évaluation, l’autorisation ou la restriction des produits chimiques, cependant la preuve de l’innocuité revient aux industriels.

Source: The Lancet Neurology March 2014 doi:10.1016/S1474-4422(13)70278-3 Neurobehavioural effects of developmental toxicity (Visuels Reach)

Cette actualité a été publiée le 19/02/2014 par P. Bernanose, D. de publication, avec la collaboration
de P. Pérochon, diététicien-nutritionniste, coordinateur éditorial.

20 février 2014

Le CHU de Grenoble à la pointe des traitements de l'épilepsie

article publié sur France 3 Alpes

Coup de projecteur sur les nouvelles pistes de recherche sur l'épilepsie, la maladie neurologique la plus fréquente après la migraine. Les fameuses "crises" ne constituent souvent que l'une des facettes de cette pathologie. 

Faïza Garel-Younsi
Publié le 19/02/2014 | 16:36, mis à jour le 19/02/2014 | 16:43
epilepsie_4_0.jpg

C'est l'une des pathologies du cerveau les plus fréquentes: l'épilepsie touche une personnes sur vingt, notamment les enfants et les personnes âgées. Si les fameuses crises sont bien connues, on sait peu que l'épilepsie peut prendre une quarantaine de formes différentes, plus ou moins graves.

Le dysfonctionnement est toujours le même: c'est une décharge brutale d'un groupe de neurones, les cellules nerveuses.  Le cerveau en compte 100 milliards. Elles sont connectées à d'autres cellules: les astrocytes, qui leur apportent nutriments et oxygène. C'est sur elles que les chercheurs se concentrent actuellement. 

© Institut des neurosciences de Grenoble
© Institut des neurosciences de Grenoble

 
Aucun médicament disponible pour un tiers des épilepsies 

Une vingtaine de médicaments sont disponibles sur le marché mais ils ne traitent que 70% des épilepsies. Une autre thérapie est possible: la neurochirurgie. Grenoble en est l'un des premiers pôles en France. 

Reportage de Xavier Schmitt et Antoine Marnas

Traitements Epilepsie
Dr Laurent Vercueil, Neurologue CHU de Grenoble; Isabelle Guillemain, Enseignant-chercheur Institut des neurosciences; Dr Philippe Kahane, Neurologue CHU de Grenoble
18 février 2014

Autisme : une découverte qui change tout

article publié dans jobvitae "le blog de la santé"

comportementC’est l’histoire d’un petit garçon né autiste. Un petit garçon, qui s’appelle Antoine* et qui a 8 ans et demi aujourd’hui. Ses parents pensaient que la vie serait toujours très compliquée, avec cette maladie infernale. Et puis un jour, il y a un peu plus d’un an, leur vie a changé. Antoine a intégré un panel de petits patients, pour participer à un essai clinique. Pendant 3 mois, une équipe de l’INSERM a testé sur 60 enfants le burinex, un médicament diurétique, à base de bumétanide, qui agit également sur le cerveau. Aujourd’hui, le changement de comportement d’Antoine est spectaculaire.

autisme« Nous avons un jeu de questions-réponses de culture générale », explique Audrey P. la maman d’Antoine. « Aujourd’hui, quand je lui demande si l’Oural est une chaîne de montagnes, un lac ou un hotel, il me donne la bonne réponse. Avant son nouveau traitement, il aurait été incapable de répondre à ce genre de question. Quand j’y repense, j’ai les larmes aux yeux. C’est quelque chose qui me touche toujours beaucoup, d’en parler, parce que depuis ce nouveau traitement, on a presqu’oublié qu’il était différent

rechercheUn an après avoir commencé l’essai clinique, l’équipe de l’INSERM qui suit Antoine vient de révéler les résultats de ses recherches sur des souris. Et c’est une petite révolution : car depuis toujours, l’autisme est soigné comme une maladie mentale. Alors que ce que les chercheurs viennent de découvrir, c’est que l’autisme est d’abord une maladie physique, liée à un accident biologique, à la naissance. L’apparition de l’autisme serait due à une réaction chimique dans les neurones, au cours de l’accouchement. « Normalement pendant l’accouchement, il y a une baisse de chlore produite chez la maman par une hormone qu’on appelle l’ocytocine », explique le professeur Yehezkel Ben Ari, chercheur en neurobiologie à l’INSERM Institut de Neurobiologie de la Méditerranée. « Nous avons montré que cette baisse de chlore qui est très importante pour la protection du cerveau de l’embryon, n’a pas lieu chez la souris autiste. »

burinexCela confirme donc la théorie des chercheurs, qui soupçonnaient un taux de chlore trop élevé dans les neurones des enfants autistes, d’être à l’origine de la maladie. Or, le burinex, ce médicament diurétique testé chez Antoine et les autres enfants, permet précisément de freiner l’entrée du chlore dans les cellules nerveuses. Cette hypothèse, aujourd’hui confirmée chez l’animal, montre que le médicament joue alors un rôle comparable à l’ocytocine qui a fait défaut au moment de la naissance de l’enfant. Ainsi, si un diurétique est injecté à une souris gestante la veille de l’accouchement, l’activité cérébrale du souriceau sera normale. Un miracle de la science. « C’est la première fois qu’on trouve un traitement qui cible particulièrement les symptômes de l’autisme », s’enthousiasme Eric Lemonnier, médecin chercheur de l’INSERM au Centre Hospitalier Régional de Brest. « Nous ne sommes pas arrivés au bout du chemin, nous n’avons pas guéri l’autisme. Mais nous avons mis le doigt sur un processus qui doit être travaillé et qui nous permettra, à terme, d’avoir une meilleure action thérapeutique, sans doute pas seulement avec la bumétanide mais avec aussi d’autres médicaments. »

traitementD’autres études avaient déjà montré les effets positifs des diurétiques sur les enfants autistes. Tout cela suscite évidemment un immense espoir dans les familles de malades. « Avec le traitement, Antoine cherche le contact », raconte Cédric P., son papa. « Quand les autres enfants viennent le chercher, il les suit. Et puis, ce qui change énormément, c’est qu’il joue avec eux, il participe aux activités sportives, et depuis récemment il est même invité aux anniversaires ! ». Moon Forestier, la maman d’Evan, autiste lui aussi, estime que « ça suscite de l’espoir, clairement. On a envie d’aller plus loin, on aimerait bien faire partie du protocole ».

therapieL’association Vaincre l’Autisme, de son côté, relaie aussi la joie des familles. Mais elle souligne surtout l’importance d’accorder des crédits recherche en France sur la question de l’autisme : « Cette découverte est pour nous une première », analyse M’Hammed Sajidi, président de l’association. « Une première qui ouvre le champ pour montrer que le problème de l’autisme est un problème du cerveau, mais un problème physiologique, pas mental. Un dysfonctionnement des neurones qui pourrait à terme être complètement guéri, si seulement la recherche était financée davantage. Faute de financement en France, l’équipe de l’INSERM a du faire appel à un fond d’investissement américain pour pouvoir poursuivre ses recherches. Vous trouvez cela normal ?»

enfantRestent malgré tout des zones d’ombre, et les médecins ont tenu à préciser que le diurétique utilisé n’était en aucun cas une molécule miracle permettant une guérison, simplement un moyen d’alléger les symptômes de l’autisme, à condition d’être associé à des thérapies comportementales… et ses effets ne durent que pendant la durée du traitement. Or, le burinex peut avoir, sur le long terme, des effets secondaires dangereux pour les reins. Autre problème de taille : aujourd’hui, les chercheurs n’ont pas encore déterminé le moyen de dépister l’autisme chez un fœtus. Pas question, évidemment, d’administrer le médicament à toutes les mamans sur le point d’accoucher, sans savoir. Une piste à explorer sans tarder, donc, pour pouvoir peut-être, un jour, limiter de manière cruciale le risque d’autisme chez les bébés.

* le prénom a été changé

16 février 2014

Les produits chimiques nuisent au cerveau des enfants, disent des chercheurs

Publié le 14 février 2014 à 19h10 | Mis à jour le 14 février 2014 à 19h10

article publié dans La presse.ca

Des produits chimiques pourraient être à l'origine de la hausse récemment... (Photo: Photothèque La Presse)

Photo: Photothèque La Presse

Des produits chimiques pourraient être à l'origine de la hausse récemment constatée des troubles du développement chez l'enfant, préviennent des chercheurs américains.

Ces problèmes incluent l'autisme, le trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention et la dyslexie.

Les scientifiques de l'École de santé publique de l'université Harvard et de l'hôpital Mount Sinai s'inquiètent du nombre élevé d'enfants qui, en l'absence d'un diagnostic clair, souffrent de problèmes d'attention, d'un retard de leur développement et d'une piètre performance scolaire.

Lors d'une première étude, en 2006, ces mêmes chercheurs avaient identifié cinq produits chimiques susceptibles d'interférer avec le développement du cerveau. La nouvelle étude rafraîchit les données concernant ces cinq substances et en ajoute six autres: le manganèse, le fluorure, le chlorpyrifos et le DDT (des pesticides), le tétrachloroéthène (un solvant) et l'éther diphénylique polybromé (un produit ignifuge).

Le manganèse est associé à une fonction intellectuelle réduite et à des troubles moteurs, les solvants à des problèmes d'hyperactivité et d'agressivité et certains pesticides peuvent causer des retards cognitifs.

Les auteurs croient que plusieurs autres produits que ceux identifiés contribuent à une «épidémie silencieuse» de problèmes neurobehavioristes qui érodent l'intelligence, interfèrent avec le comportement et endommagent les sociétés. Ils suggèrent que les produits chimiques industriels soient systématiquement testés, notamment en ce qui concerne leur neurotoxicité développementale.

Il s'agit d'un problème d'envergure internationale qui nécessite une solution internationale, préviennent-ils.

La nouvelle étude est publiée dans les pages du journal médical Lancet Neurology.

16 février 2014

Des scientifiques Belges découvrent l'un des gènes de l'autisme

article publié dans Le Vif

Source: Belga
dimanche 16 février 2014 à 19h11

A l'aide des nouvelles technologies et grâce à une collaboration internationale, des scientifiques du Centrum Medische Genetica d'Anvers ont découvert un nouveau gène dont les mutations peuvent causer l'autisme ou une limitation des capacités mentales.

© Thinkstock

 

L'étude relative à leurs travaux a été publiée dimanche sur Nature Genetics Online, indique l'université d'Anvers (UAntwerpen) dimanche.
Environ 1% de la population souffre d'un trouble du spectre autistique, qui mène à différents problèmes de comportement et peut parfois aller de pair avec une déficience intellectuelle. On sait encore peu de choses sur les différentes causes de l'autisme, bien qu'il existe des preuves que les facteurs génétiques jouent un rôle important dans son développement.

"Avec une nouvelle technologie appelée 'Next Generation Sequencing', il est possible de percer le code ADN de nos 20.000 gènes en une seule expérience", expliquent les scientifiques. "Grâce à cette technique, de nombreuses mutations, erreurs dans l'ADN, sont découvertes chez les patients souffrant d'autisme. Il est toutefois encore très difficile de comprendre quel est l'effet de ces mutations et (de savoir avec certitude) si celles-ci sont ou non la cause de l'autisme." Les scientifiques du Centrum Medische Genetica, au sein duquel collaborent l'UAntwerpen et l'hôpital universitaire d'Anvers (UZA), ont analysé les gènes d'un petit nombre de personnes. Chez un patient, ils ont découvert une mutation du gène ADNP (protéine neuroprotectrice dépendante de l'activité) qui le neutralise.

Jamais encore, le lien n'avait été établi entre les mutations de ce gène et l'autisme. Elargissant la recherche sur davantage de personnes atteintes d'autisme, les scientifiques ont découvert des mutations du même gène chez neuf autres patients. "Les mutations de l'ADNP peuvent être à la base de l'autisme chez 0,17% des patients, ce qui en fait l'une des origines génétiques les plus connues de ce trouble.

Lorsqu'une telle mutation est à nouveau découverte, le médecin peut maintenant directement poser un diagnostic", concluent les scientifiques.

15 février 2014

Espoir dans la lutte contre l'autisme

article publié dans MyTF1NEWS

JTWE présenté par Claire Chazal

Sciences - 3min 42s - Le 7 févr. à 20h30

Les espoirs ont été relancés dans la lutte contre l'autisme. Plusieurs pistes à l'étude ont en effet montré des résultats positifs sur certains patients. En essayant de s'attaquer aux causes de ce trouble, les chercheurs ont notamment travaillé sur la piste microbienne, qui pourrait être une bonne voie à suivre.

13 février 2014

Laurent Mottron : Pourquoi le Bumétanide n'est pas un médicament contre l'autisme

---------------

Les travaux d'Eric Lemonnier et Yehezkel Ben-Ari soulèvent plusieurs problèmes. L’article qui fait actuellement la manchette, publié par Tyzio et al. dans la revue Science, et plus encore sa présentation par Yehezkel Ben-Ari dans Le Monde, pose des problèmes majeurs d’interprétation.

D’abord, le résultat rapporté ne concerne pas l’autisme, mais deux conditions qui sont associées à l’autisme : l’X fragile et la prise d'acide valproïque (VPA) pendant la grossesse. Plus encore, il ne s’agit pas de ces deux conditions comme telles, mais d’un modèle animal de ces conditions. L’autisme est effectivement associé à ces conditions chez l’homme dans des proportions significatives, mais qui restent faibles. De plus, ces conditions ne causent pas l’autisme, elles sont associées, dans un certain pourcentage de cas (en dessous de 10%), à un tableau qui ressemble à l’autisme. Si cette proportion est suffisante pour justifier pleinement des travaux scientifiques sur les mécanismes de cette association, rien n’indique que ces résultats soient généralisables à d’autres modèles animaux de conditions associées à l’autisme, et a fortiori à l’autisme humain.

Ensuite, parler de “souris autiste” n’a pas de sens. Il est incorrect de parler de “souris autistes” parce qu'elles présentent une mutation génétique ou ont subi une agression anténatale prédisposant à l'autisme chez l’homme. Il est incorrect de présenter comme concernant l'autisme et son traitement une découverte sur un mécanisme lié, chez l’animal, à des conditions qui prédisposent à l'autisme, chez l’homme. Les “souris X fragile” ne sont pas des modèles animaux de l'autisme, mais de l'X fragile. Ces modèles nous informent sur les mécanismes neurobiologiques impliqués dans des conditions qui favorisent l’autisme. C’est une raison pour les étudier, mais encore faut-il rapporter les résultats pour ce qu’ils sont.

De plus, l’étude clinique sur l’utilisation a visée curative de cette molécule, le bumétanide, avec un groupe d’enfant autistes, publiée il y a tout juste un an dans la revue Translational Psychiatry, n’assure pas qu’il y ait un effet. Elle rapporte des effets extrêmement faibles, qui plus est sur les sujets les moins autistes. Les résultats ont de plus nécessité un choix de sujets a posteriori pour être significatifs (autrement dit on a modifié les groupes expérimentaux après la conclusion de l’étude, ce qui n’est pas conforme aux normes scientifiques). Par ailleurs, la mesure de ces effets a été faite à partir de bandes vidéos, alors que le questionnaire utilisé pour les évaluer a été validé pour une utilisation par un clinicien, en présence directe du patient. Pour la spécialiste des outils d’évaluation de l’autisme Catherine Lord, « les changements obtenus sur l’échelle CARS sont très petits, ils ne sont pas significatifs. Cette étude, du moins en ce qui concerne la mesure des résultats, est extrêmement problématique ». L’étude a été qualifiée de « controversée » par le site du magazine Nature. Le blog SFARI, l’un des médias les plus respectés dans la recherche sur l’autisme (édité par la Simons Foundation, qui a subventionné en partie les recherches de l’équipe française) formule des critiques très sévères quant à la méthode et aux résultats (à lire ici). 

Dire du résultat actuel qu’il mène à un médicament contre l’autisme est un raccourci qui va générer des effets planétaires, auxquels nous devrons faire face pendant dix ans. Certains seront tentés de traiter des mères à risque alors que les quatre phases requises avant la mise sur le marché d’un médicament n’ont même pas débuté. Même si l’étude elle-même est rigoureuse, on se retrouve ici, pour ce qui est de l’effet sur les familles, dans la même situation que pour la sécrétine, les régimes alimentaires, la chélation... Toutes ces méthodes, introduites trop rapidement auprès du public, se sont révélées inefficaces ou dangereuses. Dans le cas de la sécrétine, les familles ont dépensé des sommes folles et en étaient venues à se la procurer illégalement. On ne doit rien faire avant :

A- d'avoir la certitude d’un résultat dans des conditions d’étude en double aveugle multicentrique (donc une réplication par d’autres centres)

B- d'obtenir la démonstration de l’absence d’effets négatifs,

C- d'être passés par les phases standard précédant la mise en marché d’un médicament.

De plus, dans le contexte d’un conflit d’intérêt manifeste de l’auteur senior, dont la société privée Neurochlore vise à exploiter financièrement ces résultats, les biais dans la façon de présenter ces résultats posent question.

On ignore donc si le mécanisme découvert est impliqué dans les cas où d'autres conditions neurobiologiques sont associées à l'autisme (ou autisme secondaire), et a fortiori s'il concerne l'autisme primaire, non syndromique. Cette recherche justifie sans doute d’une publication dans Science, mais ne concerne pas encore l'autisme, et encore moins une « amélioration clinique » de l’autisme. Il n’y a pas encore d’effet démontré de cette molécule sur l’autisme.

Laurent Mottron, MD, PhD
Professeur titulaire, département de psychiatrie et
Chaire de recherche en neurosciences cognitives de l’autisme, Université de Montréal

12 février 2014

Ancien autiste, je m'en suis sorti : ce n'est pas grâce à vous, Madame Carlotti

article publié dans le nouvel observateur
Publié le 12-02-2014 à 15h21 - Modifié à 15h28

Temps de lecture Temps de lecture : 4 minutes
LE PLUS. La prise en charge des enfants autistes est bien insuffisante. C'est le constat fait par le Conseil de l'Europe qui vient une nouvelle fois de condamner la France à ce sujet. Alors que Marie-Arlette Carlotti défend le troisième plan autisme, Hugo Horiot, autiste devenu comédien, demande sa démission, entre indignation et déception.

Édité et parrainé par Rozenn Le Carboulec

Marie-Arlette Carlotti à l'Élysée, le 27/11/2013 (PDN/SIPA)

Si mon fils était autiste, je quitterais la France. C'est ce que j'avais déclaré en avril 2013, peu avant d'être papa.

Mon indignation n’est donc pas seulement celle d’un "rescapé de l’autisme", mais également celle d’un père. Un père qui ne saurait laisser son enfant se faire broyer par l’obscurantisme. Un père que le dogmatisme révulse. Un père qui veut tout simplement le meilleur pour son fils. Bref, un père comme tant d’autres.

Je fais partie des nombreux autistes pour qui était préconisé un enfermement en hôpital psychiatrique à perpétuité. Je fais partie de ceux dont les parents se sont battus contre la bêtise d'un État démissionnaire. Les méthodes comportementales avaient beau être méconnues en France dans les années 80, cela n'a pas empêché ma mère de comprendre qu'une stimulation éducative permanente était ce dont j'avais besoin. Comme beaucoup, ne pouvant compter sur l'aide de personne, elle a donc agi seule.

Vous semblez confondre posture avec courage politique

Madame Carlotti, en mai 2013, quand le troisième plan autisme est laborieusement sorti de vos cartons avec un mois de retard, vous m’avez déçu une première fois. Ce défaut de ponctualité donnait une idée assez claire des priorités de votre agenda politique, pour ne pas dire électoral. En clamant haut et fort votre rejet des méthodes d’inspiration psychanalytiques dans le traitement de l’autisme, vous n’avez pas fait preuve de courage, comme beaucoup l’ont cru. Vous n’avez fait que vous mettre au diapason du bon sens.

C’était une bonne chose. Le problème, c’est que vous vous êtes imaginée que cela suffirait.

Comme beaucoup de vos collègues, vous semblez confondre posture avec courage politique. Tous les acteurs concernés par la question, la Haute autorité de santé, les chercheurs, les neurologues, certains psychiatres, les psychologues cliniciens, les auxiliaires de vie scolaire, les orthophonistes, les familles et les témoins ne vous ont pas attendu pour savoir que, dans notre pays, la psychanalyse gangrène la prise en charge de l’autisme.

On ne veut pas de structures spécialisées pour personnes "spéciales"

À la lecture de votre plan, j’ai été déçu une seconde fois. Que de solutions inappropriées… comme par exemple cette étrange mesure qui a l’air de tant vous tenir à cœur : la création de toutes pièces de ces fameux "centres de répit". Des "centres de répit" pour soulager quelques jours les parents fatigués de la présence trop encombrante de leur enfant. Et l’enfant, que fait-il dans ce centre de répit ? On ne sait pas. Du répit sans doutes ?

Même si elles sont lasses de se battre, les familles concernées par l’autisme ne veulent pas de répit, elles veulent que leurs enfants aient les mêmes droits que les autres.

Dans un pays ou le mot "égalité" fait partie des valeurs nationales, est-ce trop demander ? On assiste à la création de structures spécialisées pour personnes "spéciales" alors qu’il faut aller vers le changement. À commencer par le changement du système éducatif en créant une véritable école de la République : une école pour tous. Le ministère de l’Éducation nationale ne s’est jamais associé au moindre plan autisme. Voici une démission regrettable.

Il s’agit de créer des emplois d’AVS (auxiliaire de vie scolaire), de former les enseignants au handicap, de créer des classes plus petites… rien de techniquement insurmontable. De nombreux pays le font et ça marche ! Hors chez nous, les AVS manquent et sont extrêmement dévalorisées par la précarité de leur statut. C’est dommage car vous manquez l’opportunité de créer beaucoup d’emplois.

Ces exclus demeureront des assistés toute leur vie

En France, 20% des enfants autistes sont scolarisés, contre plus de 80% dans de nombreux pays européens et dans le monde. Je peux citer l’Espagne, l’Italie, les pays scandinaves, les États Unis, le Canada, etc. Quand on sait qu’un enfant sur 150 est porteur des troubles du spectre autistique, comment ne pas s’indigner de l’indifférence de la classe politique face à cette situation ?

Inutile de rappeler que ces exclus, dont certains pourraient accéder à une autonomie partielle, voir totale, demeureront des assistés toute leur vie. Sans parler des existences brisées de leurs parents. C’est un gâchis humain. C’est un gâchis financier. Vaste programme d’assistanat à perpétuité. C’est obscène.

En France, 8000 enfants naissent chaque année avec des troubles autistiques. S’ils sont diagnostiqués à l’âge de 2 ans et qu’ils décèdent en moyenne à 65 ans, ils coûteront 49,71 milliards d’euros à la société pendant toute la durée de leur vie, si l’on continue la prise en charge dans sa forme actuelle.

En optant pour une école inclusive mêlant méthodes comportementales et éducatives, on économiserait près de 15 milliards d'euros. Ces chiffres sont issus d’une commission parlementaire concernant la prise en charge de l’autisme en France, menée par les députés Daniel Fasquelle (UMP) et Gwendal Rouillard (PS).

Or, Madame la ministre, vous ne cessez de justifier votre inaction par le soi-disant manque de moyens.

Il y a en France une véritable mafia du handicap

Là, vous me décevez une troisième fois. Concernant l’autisme, contrairement à ce que vous affirmez, l’argent est bel et bien là. Il est juste entre de mauvaises mains. Alors dans ce cas, comment ne pas parler ici d’un système mafieux, activé à votre insu et bien avant votre prise de fonction ?

Comme dans toute organisation mafieuse, les droits fondamentaux ne figurent pas dans le cahier des charges. C’est pourquoi le 5 février dernier, le Conseil de l’Europe, à l’unanimité et pour la cinquième fois, a condamné la France pour violation du droit des enfants autistes à recevoir une éducation.

Je n’hésite donc pas, Madame, à dire haut et fort qu’il y a en France une véritable mafia du handicap et qu’en niant cette réalité, cette mafia, vous la légitimez. C’est pourquoi je demande votre démission.

Quant à celle ou celui qui vous succéderait, j’exigerais qu’elle (ou il) réponde publiquement à ces trois questions :

- Combien de soi-disant professionnels de l’autisme continuent-ils à se payer grassement avec de l’argent public en méprisant les recommandations de la Haute autorité de santé ?

- Combien d’écoles continuent-elles à pratiquer ouvertement la discrimination en évinçant les enfants autistes en toute impunité ?

- Pourquoi les méthodes comportementales ne sont-elles toujours pas remboursées, demeurant ainsi inaccessibles pour de nombreuses familles ?

Quand le gouvernement répondra avec clarté à ces questions et décidera d’œuvrer dans l’intérêt des personnes avec autisme et de leurs familles, nous pourrons enfin dire que l’État entend faire respecter leurs droits fondamentaux qui sont actuellement bafoués.

12 février 2014

Autisme : Plusieurs essais d'un diurétique à Brest

article publié dans le télégramme

11 février 2014

« La dose efficace et les aspects de la maladie améliorés par le diurétique seront évalués », explique le Dr Eric Lemonnier.. Photo C. L. G.

 

Trois essais d'un diurétique sur des patients autistes sont en cours à Brest. Les résultats d'une étude de ce traitement sur les animaux viennent d'être publiés dans Science.

Un traitement médicamenteux de l'autisme verra peut-être le jour dans les prochaines années.



L'idée de tester un diurétique, le bumétanide, sur des autistes est née de la rencontre entre deux hommes : le Pr Ben Ari, directeur, à Marseille, d'une équipe Inserm sur le développement du cerveau et un pédopsychiatre du CHRU de Brest, le Dr Éric Lemonnier. Un premier essai, mené en 2010 sur cinq patients, est positif et entraîne une nouvelle étude sur 60 patients.

Diminution de la sévérité des troubles

Conclusion livrée en décembre 2012 : le traitement apporte, pour les trois quarts des enfants, une diminution de la sévérité des troubles autistiques. Un résultat suffisamment enthousiasmant pour engager de nouveaux essais et créer une société Neurochlore pour porter cette recherche. « Nous avons trouvé des capitaux américains, le soutien français est resté modeste. On a eu beaucoup de chance avec cette molécule parce que ce diurétique est sur le marché depuis 1971 et qu'elle passe dans le cerveau, c'est là qu'elle montre son efficacité ». Le diurétique ne guérit pas l'autisme mais en atténue les symptômes. Pas moins de trois essais sur l'Homme sont en cours ou vont démarrer à Brest, dans le laboratoire de Neurosciences, dirigé par le Pr Laurent Miséry, à la faculté de médecine de Brest, où le Dr Lemonnier a été muté il y a un an. Le premier essai pilote a démarré à Marseille, en association avec une équipe espagnole. « Trois doses différentes sont testées, et c'est en double aveugle : ni le patient ni le médecin ne savent qui reçoit le diurétique ou le placebo. En tout, 80 patients issus de cinq centres, âgés de 2 à 18 ans, dont une vingtaine à Brest, vont être inclus. Cet essai est financé par Neurochlore », indique le Dr Lemonnier. Deux autres essais sont soutenus par des fonds publics, il s'agit d'essais ouverts sur trois ans, afin de mesurer sur quels aspects de la maladie le traitement agit. « Grâce à un financement de l'UBO, j'ai un thésard qui travaille sur cet essai ». Le Fonds national de la recherche a débloqué 1 M€, dont 170.000 € pour Brest.

Obtenir une autorisation de mise sur le marché

Enfin, le troisième essai est dirigé par Brest, dans le cadre d'un programme de recherche clinique, financé à hauteur de 270.000 €. « C'est un essai multicentrique sur 80 patients de Marseille, Paris, Tours et Brest, sur des enfants de 5 à 16 ans ». « Notre but est d'obtenir une AMM (Autorisation de mise sur le marché) pour le bumétanide en améliorant la formule pour plus d'efficacité dans le traitement de l'autisme. Si nous l'obtenons, pendant dix ans la molécule sera protégée d'un éventuel générique et cela aura des répercussions financières pour l'Inserm, comme pour le CHRU de Brest ».

9 février 2014

Nous pourrions désormais dépister l'autisme beaucoup plus tôt

article publié dans Sciences et Avenir

Hugo Jalinière Publié le 07-02-2014 à 18h13

Yehezkel Ben-Ari, directeur de recherche émérite à l'Inserm, revient sur les espoirs et les inquiétudes que suscite la publication de ses travaux sur l'autisme.

Le centre Albert Camus pour jeunes autistes de Villeneuve-d'Ascq, en novembre 2008. (C.BAZIZ/SIPA)
Le centre Albert Camus pour jeunes autistes de Villeneuve-d'Ascq, en novembre 2008. (C.BAZIZ/SIPA)

ACCOUCHEMENT. En injectant un diurétique à des souris porteuses d’une forme d’autisme juste avant qu’elles n’accouchent, des chercheurs français sont parvenus à prévenir les comportements autistiques dans leur descendance. Ils ont ainsi mis en lumière le rôle prépondérant d'une hormone produite au moment de l'accouchement dans l'apparition de la maladie.

S&A : Vos recherche permettent-elles d'envisager un remède contre l'autisme ? 

Yehezkel Ben-Ari : Non, il n'est pas envisageable à l'heure actuelle de soigner l'autisme. Car prévoir que tel ou tel enfant à naître sera touché par l’autisme n’est pas possible. Le mécanisme d’apparition du syndrome autistique décrit dans notre étude permet de mieux comprendre la maladie, mais pas d’anticiper son apparition et encore moins de la traiter de façon préventive.

Il est vrai qu'on a réussi à prévenir l’apparition de l’autisme chez des souris en administrant des substances diurétiques à leur mère peu avant l’accouchement, mais parce qu’on savait que, sans ce traitement, ces souris à naître développeraient l'autisme. Chez l’homme cela reste impossible. Notamment car on ne peut pas mesurer le taux de chlore neuronal chez l’homme. Et on ne va pas administrer de diurétique à toutes les femmes enceintes avant qu’elles n’accouchent !

Prévenir l'apparition de la maladie avant la naissance serait éventuellement envisageable avec une pathologie comme la trisomie 21 (ndlr : ce n'est pas le cas), car son apparition peut être observée et confirmée très tôt.

LireAutisme: l'hormone de l'accouchement impliquée

S&A : Quel espoir cette découverte offre dans la lutte contre l'autisme ?

Yehezkel Ben-Ari : Notre étude permet d’envisager le développement d’outils de dépistage très précoce. Actuellement on est en mesure de diagnostiquer l’autisme chez l’enfant à partir de ses 2 ans. Certaines études montrent que des différences cérébrales sont identifiables dès 6 mois. Nous pouvons désormais espérer dépister l’autisme au bout de quelques mois. Or, on sait que dans ce type de maladie, plus on la repère vite plus les traitements envisagés seront efficaces.

Surtout, on peut désormais travailler sur certaines molécules comme les substances diurétiques utilisées dans notre études en sachant de façon certaine qu’elles peuvent être bénéfiques. Développer ce type de traitement en même temps que le dépistage très précoce permettrait d’améliorer considérablement la prise en charge de l'autisme.

Encore une fois, il n’est pas question de guérir l’autisme, mais de trouver des traitements qui réduisent le mieux possible le syndrome. L’autisme est aussi une maladie sociétale, et c’est à la société de se donner les moyens d’accompagner les malades par le biais de structures adaptées.

S&A : Votre étude montre l'importance de l'hormone de l'accouchement dans l'apparition du syndrome autistique. Ne pourrait-on pas agir au moment de l'accouchement pour réduire les risques d'apparition de la maladie ?

Yehezkel Ben-Ari : L’accouchement est un moment clé dans l’apparition du syndrome autistique. Pour autant, c’est un processus qui engage des mécanismes hormonaux très complexe et il n’est pas réaliste d’envisager qu’on puisse détecter et donc pallier le déficit d’ocytocine au moment de la naissance.

L’ocytocine est l’hormone que la mère (ou l’enfant on ne sait pas bien) déclenche au moment de l’accouchement. C’est elle qui provoque une baisse du taux de chlore et permet aux neurones de se développer normalement. On sait qu’une naissance prématurée favorise l’apparition de la maladie. C’est également vrai lorsque des problèmes de détresse respiratoires surgissent lors de l’accouchement.

Nos travaux doivent emmener la communauté scientifique à poursuivre et approfondir les études épidémiologiques sur le lien entre accouchement par césarienne et autisme. Car jusqu’à présent les études suggérant ce lien sont controversées. Ces recherches sont particulièrement urgentes en ce qui concerne les césariennes programmées, dites de confort. Si on me donnait demain un financement de 100 000 euros je le ferais tout de suite ! Je ne suis pas obstétricien et ne peux donc pas m’avancer, mais si ces études épidémiologiques étaient menées, nous pourrions avoir des surprises.

Publicité
Publicité
Publicité
"Au bonheur d'Elise"
Visiteurs
Depuis la création 2 398 895
Newsletter
"Au bonheur d'Elise"
Archives
Publicité