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"Au bonheur d'Elise"
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6 décembre 2013

Patrick Lemoine, psychiatre : Les benzodiazépines favorisent la démence

Publié le 03-10-2011 à 10h10

Pour le psychiatre Patrick Lemoine, le lien entre la consommation excessive de somnifères et d'anxiolytiques et le risque de démence s'explique. En cause: une aggravation de l'apnée du sommeil. Il estime que certaines benzodiazépines devraient être retirées du marché.

Imovane, Stillnox, Mogadon..ces somnifères appartiennent tous à la classe des benzodiazépines. (PETILLOT/SIPA)

Imovane, Stillnox, Mogadon..ces somnifères appartiennent tous à la classe des benzodiazépines. (PETILLOT/SIPA)

Patrick Lemoine est psychiatre, docteur en neurosciences, directeur de recherches à l’université Claude Bernard de Lyon, directeur médical d’un groupe de 32 cliniques. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont La détox c’est la santé ou L'enfer de la médecine est pavé de bonnes intentions (chez Robert Laffont).

 

 

 

Sciences et Avenir: L’étude épidémiologique du Pr Bégaud que Sciences et Avenir vient de dévoiler (S&A n° 776, en kiosque) montre qu’avec la consommation chronique de benzodiazépines (somnifères, tranquillisants..), le risque d’entrée dans la maladie d’Alzheimer augmente. Que pensez-vous de ces résultats ?
Patrick Lemoine
 : C’est quelque chose que j’ai déjà dit depuis longtemps mais avec moins d’arguments : ce qui est bien, c’est qu’il y a enfin une étude épidémiologique, sérieuse, qui permet de démontrer ce qui me paraissait une évidence.

Parce que, pour vous, ce lien entre consommation de benzodiazépines et entrée dans la démence est donc une évidence ?
Oui. Et je pense qu’il y a une explication, qui est liée à l’augmentation des arrêts respiratoires (en durée et en fréquence) que provoquent les benzodiazépines pendant le sommeil. Or, on sait parfaitement que ce syndrome d’apnée du sommeil aboutit à des tableaux démentiels.


En quoi ces arrêts respiratoires augmentent-ils le risque de démence ?
Le problème, c’est la multiplication des asphyxies. Un apnéique va faire 60 asphyxies par heure de sommeil, soit 300 à 400 par nuit ! Ce qui provoque à chaque fois une augmentation du CO2 dans le sang, qu’on appelle « hypercapnie ». Or, une hypercapnie a deux organes cibles : le cortex cérébral et le myocarde. Il est parfaitement établi que les gens qui souffrent d’une apnée du sommeil présentent un risque majeur –c’est peut-être le plus important de tous- d’AVC (accident vasculaire cérébral) et d’infarctus du myocarde.
Même si les patients ne sont pas victimes d’une hémiplégie ou d’un AVC majeur, on sait qu’ils font en réalité des micro-infarctus [petites attaques cérébrales, ndlr] et développent des syndromes démentiels. Ce n’est que post-mortem que l’on peut voir s’il s’agissait de démences vasculaires ou de la maladie d’Alzheimer, surtout que la plupart du temps il s’agit d’un mixte des deux : ainsi, certaines personnes développent un petit Alzheimer, et s’ils prennent des benzodiazépines, ils aggravent leur apnée du sommeil, et là c’est la catastrophe. On sait très bien maintenant qu’un quart de Lexomil pris à 19h multiplie par deux le nombre et la durée des incidents respiratoires. La prise de ces médicaments peut donc transformer un ronfleur avec quelques apnées en apnéique pathologique. Je pense que certains patients ne développeraient pas de démence si leur cortex cérébral ne subissait pas autant d’hypercapnies et donc d’asphyxies.

Cela signifie que les personnes qui souffrent d’apnée du sommeil ne doivent pas prendre de benzodiazépines ?
On ne peut pas prescrire ces médicaments sans demander au patient s’il ronfle. Je m’insurge contre les médecins généralistes qui ne posent pas cette question du ronflement et qui ne consultent pas le conjoint pour savoir s’il perçoit des arrêts respiratoires. S’il n’y a pas d’apnée, on peut prescrire des somnifères mais pour une durée limitée. Il faut éviter l’accoutumance et il est très dur pour des personnes qui prennent ces médicaments depuis des années, parfois 15 ans, de se sevrer.

Comment se fait-il qu’en France les anxiolytiques et les somnifères soient autant prescrits et consommés sur d’aussi longues périodes, alors que selon la loi, la durée de prescription doit être limitée à 2 semaines pour les hypnotiques et les somnifères, et à 12 semaines pour les tranquillisants ?
On peut dire que la France est championne toute catégorie pour ces prescriptions ! C’est 8 fois plus qu’en Allemagne par exemple. La pression des laboratoires est la même dans tous les pays, ce n’est donc pas la cause. En revanche, il y a un problème lié à la distribution des médicaments : aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, le pharmacien donne le nombre de pilules nécessaires pour la durée du traitement, mais pas chez nous. Le pharmacien n’a pas le droit d’ouvrir les boîtes ! Le patient se retrouve donc souvent avec un excédent qu’il garde chez lui. Cela favorise l’automédication.
L’autre facteur crucial, c’est bien sûr la prescription par des médecins qui n’ont pas de formation continue obligatoire. La thérapeutique évolue vite, il faut se former ! La France est le seul pays développé dans lequel on peut avoir passé sa thèse il y a 40 ans, n’avoir lu aucun article ni aucune revue et continuer à exercer ! C’est un scandale !
Enfin, il y a une autre raison à ces prescriptions excessives : c’est le fait que la Sécurité sociale ne prenne pas en charge les psychothérapies conduites par des psychologues. (Lire Benzodiazépines, comment s'en passer). Au final, cela coûterait moins cher de rembourser des visites chez le psychologue.

Que faut-il faire alors pour réduire cette surconsommation et changer les habitudes ?
Il faut frapper un grand coup ! Faire des campagnes ! Le rôle de la presse est important. Car finalement ce sont les patients qui alertent leurs médecins. Par ailleurs, il faut expliquer aux généralistes l’importance de ne pas prescrire les benzodiazépines aux ronfleurs apnéiques, rappeler les limites de prescription dans le temps et les règles de sevrage. Il faut aussi tenir compte du temps que met l’organisme à éliminer un produit. Le Tranxène par exemple a une demi-vie de 72 heures : cela signifie que la moitié de la dose ingérée persiste dans l’organisme 72 heures après. On sait que cela diminue la vigilance, augmente le risque de chute et de fractures chez les personnes âgées ! Dans ce cas-là, il vaut mieux prescrire du Témesta, dont la demi-vie est de 8 heures. Le Mogadon a une demi-vie de 20h ! Si on prend 10 mg à 22h, il reste 5 mg, 20 heures plus tard, et il faut 100 heures pour l’éliminer ! Il faut que l’Afssaps (agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) fasse son travail et retire certains médicaments du marché.


Propos recueillis par Cécile Dumas
Sciences et Avenir.fr
30/09/2011

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5 décembre 2013

Test pour différencier les TSA & les TDAH chez les adultes

article publié dans Autisme Information Science

05 décembre 2013

Prefrontal activation during inhibitory control measured by near-infrared spectroscopy for differentiating between autism spectrum disorders and attention deficit hyperactivity disorder in adults

Traduction: G.M.
Neuroimage Clin. 2013 Oct 26;4:53-63.

Activation préfrontale lors de contrôle inhibiteur mesurée par spectroscopie proche infrarouge pour différencier les troubles du spectre autistique et les troubles du déficit d'attention avec hyperactivité chez les adultes

Source
Department of Neuropsychiatry Graduate School of Medicine, The University of Tokyo, Tokyo, Japan.

Résumé Le diagnostic différentiel des troubles du spectre autistique (TSA) et du déficit de l'attention avec hyperactivité ( TDAH ) basée uniquement sur des évaluations symptomatiques et comportementales peut être difficile , même pour les experts . Ainsi, le développement d'un marqueur de la neuro-imagerie qui différencie le TSA du TDAH serait une contribution importante à ce domaine .  

Nous avons évalué les différences dans l'activation préfrontal entre adultes avec TSA et le TDAH à l'aide d'un outil de neuro-imagerie entièrement non invasive et portable , la spectroscopie proche infrarouge .  
Cette étude a inclus 21 adultes jamais médicamentés avec TSA , 19 adultes jamais médicamentaés avec TDAH , et 21 sujets sans TSA et TDAH appariés pour l'âge , le sexe , et le QI . 
Les changements de concentration d'oxygène dans l'hémoglobine dans le cortex préfrontal ont été évalués au cours d'une tâche de signal d'arrêt et une tâche de fluence verbale . Au cours de la tâche de signal d'arrêt , par rapport au groupe témoin, le groupe TSA présentait une sous activation plus faible  dans une large région préfrontale , tandis que le groupe de TDAH a montré une sous activation de la zone prémotrice droite , l'aire motrice pré supplementaire droite, et le cortex préfrontal dorsolatéral bilatéral .  
Des différences significatives ont été observées dans le cortex préfrontal ventro-latéral gauche entre les groupes TSA et les groupes de TDAH pendant la tâche de signal d'arrêt . La méthode de validation croisée leave one out en utilisant les variations moyennes de l'hémoglobine oxygénée a donné une précision de classification de 81,4 % au cours du contrôle inhibiteur . 
Ces résultats ont été spécifiques à la tâche , comme le modèle de l'activation cérébrale observée au cours de la tâche de fluence verbale n'a pas différencier les TSA et les groupes de TDAH de manière significative.  
Cette étude fournit donc la preuve d'une différence dans l'activation préfrontal ventro-latéral gauche pendant le contrôle inhibiteur entre adultes avec TSA et TDAH . 
Ainsi , la spectroscopie infrarouge proche peut être utile comme un outil auxiliaire pour le diagnostic différentiel de ces troubles du développement .

Abstract
The differential diagnosis of autism spectrum disorders (ASDs) and attention deficit hyperactivity disorder (ADHD) based solely on symptomatic and behavioral assessments can be difficult, even for experts. Thus, the development of a neuroimaging marker that differentiates ASDs from ADHD would be an important contribution to this field. We assessed the differences in prefrontal activation between adults with ASDs and ADHD using an entirely non-invasive and portable neuroimaging tool, near-infrared spectroscopy. This study included 21 drug-naïve adults with ASDs, 19 drug-naïve adults with ADHD, and 21 healthy subjects matched for age, sex, and IQ. Oxygenated hemoglobin concentration changes in the prefrontal cortex were assessed during a stop signal task and a verbal fluency task. During the stop signal task, compared to the control group, the ASDs group exhibited lower activation in a broad prefrontal area, whereas the ADHD group showed underactivation of the right premotor area, right presupplementary motor area, and bilateral dorsolateral prefrontal cortices. Significant differences were observed in the left ventrolateral prefrontal cortex between the ASDs and ADHD groups during the stop signal task. The leave-one-out cross-validation method using mean oxygenated hemoglobin changes yielded a classification accuracy of 81.4% during inhibitory control. These results were task specific, as the brain activation pattern observed during the verbal fluency task did not differentiate the ASDs and ADHD groups significantly. This study therefore provides evidence of a difference in left ventrolateral prefrontal activation during inhibitory control between adults with ASDs and ADHD. Thus, near-infrared spectroscopy may be useful as an auxiliary tool for the differential diagnosis of such developmental disorders.

KEYWORDS:

Attention deficit hyperactivity disorder, Autism spectrum disorders, Inhibitory control, Near-infrared spectroscopy, Stop signal task
PMID: 24298446

5 décembre 2013

L'ocytocine pourrait soigner les enfants autistes

Le 04 décembre 2013 à 12h00 - par Catherine Cordonnier

L’ocytocine, une hormone connue pour favoriser l’attachement entre une mère et son enfant, pourrait également aider les enfants atteints d’autisme. Cette hormone augmenterait les effets bénéfiques des thérapies comportementales.

l'ocytocine soigne les enfants autistes

L’ocytocine est une hormone synthétisée naturellement par l’organisme au niveau du cerveau et stockée dans l’hypothalamus (une petite glande nichée dans le cerveau), qui la libère quand c’est nécessaire. C’est cette hormone, par exemple, qui va favoriser les contractions lors de l’accouchement et aider ensuite à la production de lait maternel. Selon les spécialistes, cette hormone favoriserait également l’attachement entre une mère et son enfant et inciterait les hommes à être plus fidèles !

Une nouvelle étude menée par l’Université de Yale, aux Etats-Unis, montre que cette hormone boosterait également les zones du cerveau liées aux interactions sociales chez les enfants atteints d’autisme. « L’hormone n’a pas modifié les compétences sociales des enfants qui ont été suivis pour cette étude, mais son effet stimulant sur certaines régions particulières du cerveau suggère que l’utilisation de vaporisateurs nasaux d’ocytocine immédiatement avant la thérapie comportementale pourrait accroître les effets bénéfiques de ces thérapies » souligne le Pr Ilanit Gordon, qui a dirigé l’étude.

Pour cette étude publiée dans la revue Proceedings, le neuroscientifique américain a suivi 17 enfants atteints d’un trouble autistique. Pendant deux séances, certains ont reçu un spray nasal d’ocytocine et d’autres un spray nasal placebo. Des IRM de leurs cerveaux ont ensuite été effectués, ce qui a permis de mettre en évidence que les enfants sous ocytocine présentaient une plus grande activité dans le « cerveau social », la zone du cerveau qui traite les informations sociales et la conscience émotionnelle. Ces travaux vont dans le sens d’études précédentes qui avaient montré que les enfants autistes avaient un taux plus faible d’ocytocine que les enfants au développement normal.

1 décembre 2013

Recherche sur le Riluzole employé comme adjuvant à la Rispéridone

article publié dans Autisme Information Science

01 décembre 2013

Riluzole as an adjunctive therapy to risperidone for the treatment of irritability in children with autistic disorder: a double-blind, placebo-controlled, randomized trial

Traduction: G.M.
 
Paediatr Drugs. 2013 Dec;15(6):505-14. doi: 10.1007/s40272-013-0036-2.

Source

Research Center for Behavioral Disorders and Substance Abuse, Hamadan University of Medical Sciences, Hamadan, Iran.

CONTEXTE

Un état hyperglutamatergic a été pointé comme pouvant jouer un rôle possible dans la physiopathologie des troubles autistiques . Le riluzole est un agent de modulation du glutamate  avec des propriétés neuroprotectrices , dont on a montré qui pouvait avoir des effets positifs dans de nombreux troubles neuropsychiatriques . 

OBJECTIF

Le but de cette étude était d'évaluer l' efficacité et la tolérance du riluzole comme un adjuvant à la rispéridone dans le traitement de l'irritabilité chez les enfants autistes qui n'ont pas répondu de façon optimale aux médicaments précédents . 

ÉTUDE

Ce fut un essai de 10 semaines , en groupes parallèles , randomisée, en double aveugle , contrôlée contre placebo . 

PARTICIPANTS

L'étude a inclus des garçons et des filles âgés de 5-12 ans en ambulatoire avec un diagnostic de trouble autistique sur la base des critères du DSM -IV-TR et un score ≥ 12 sur la sous-échelle de l'irritabilité de l'Aberrant Behavior Checklist-Community ( ABC - C )  qui avaient abandonné d'autres traitements en raison d'un manque d'efficacité . 

INTERVENTIONS

Les sujets ont reçu du riluzole (titré à 50 ou 100 mg / jour en fonction de poids corporel ) ou un placebo , en plus de la rispéridone (titré jusqu'à 2 ou 3 mg / jour sur la base de poids corporel ) pendant 10 semaines . 

RÉSULTAT

Les patients ont été évalués au départ , à la semaine 5 et à la semaine 10 . Le critère de jugement principal était la différence dans le changement de la sous-échelle des notes irritabilité ABC - C de base à la semaine 10 entre les deux groupes . Nous avons également comparé l'évolution des autres scores des sous-échelles ABC - C et Global Clinical Impressions - Improvement ( CGI-I ) l'échelle des scores entre les deux groupes . 

RÉSULTATS

Quarante-neuf patients ont été inclus dans l'étude , et quarante enfants ont terminé l'étude ( les décrocheurs : placebo = 4 , riluzole = 5 ) . 
Une amélioration significativement plus importante dans les résultats primaires de l'étude (le score ABC - C irritabilité sous-échelle ) a été réalisée par les enfants traité par au riluzole traité par rapport au groupe placebo ( P = 0,03 ) .  
Les patients du groupe riluzole ont également montré une amélioration significativement supérieure à la léthargie / retrait social ( P = 0,02 ) , les comportements stéréotypés ( P = 0,03 ) , et les sous-échelles hyperactivité / non - conformité ( p = 0,005) , mais pas sur la  sous-échelle du discours inapproprié (P = 0,20 ) par rapport aux patients dans le groupe placebo .  
Onze patients dans le groupe riluzole et cinq patients dans le groupe placebo ont été classés comme répondant au traitement en fonction de leurs scores CGI - I [ χ ( 2 ) ( 1 ) = 3,750 , p = 0,05 ] .  
Les enfants du groupe riluzole ont connu beaucoup plus de l'augmentation de leur appétit et de poids corporel que les enfants du groupe placebo à la fin de l'étude . 

CONCLUSION

Le traitement au Riluzole adjuvant montre plusieurs résultats thérapeutiques , en particulier pour l'amélioration de l'irritabilité chez les enfants avec autisme . Cependant , son ajout à la rispéridone se traduit également par une augmentation significative de l'appétit et prise de poids .

PMID: 23821414

BACKGROUND:

A hyperglutamatergic state has been shown to play a possible role in the pathophysiology of autistic disorders. Riluzole is a glutamate-modulating agent with neuroprotective properties, which has been shown to have positive effects in many neuropsychiatric disorders.

OBJECTIVE:

The aim of this study was to assess the efficacy and tolerability of riluzole as an adjunctive to risperidone in the treatment of irritability in autistic children who were not optimally responding to previous medications.

STUDY DESIGN:

This was a 10-week, randomized, double-blind, parallel-group, placebo-controlled trial.

PARTICIPANTS:

The study enrolled male and female outpatients aged 5-12 years with a diagnosis of autistic disorder based on the DSM-IV-TR criteria and a score of ≥12 on the Aberrant Behavior Checklist-Community (ABC-C) irritability subscale who had discontinued other medications because of a lack of efficacy.

INTERVENTIONS:

Subjects received riluzole (titrated to 50 or 100 mg/day based on bodyweight) or placebo in addition to risperidone (titrated up to 2 or 3 mg/day based on bodyweight) for 10 weeks.

OUTCOME:

Patients were assessed at baseline, week 5, and week 10. The primary outcome measure was the difference in the change in the ABC-C irritability subscale score from baseline to week 10 between the two groups. We also compared changes in other ABC-C subscale scores and Clinical Global Impressions-Improvement (CGI-I) scale scores between the two groups.

RESULTS:

Forty-nine patients were enrolled in the study, and forty children completed the trial (dropouts: placebo = 4, riluzole = 5). A significantly greater improvement in the study primary outcome (the ABC-C irritability subscale score) was achieved by the riluzole-treated children compared with the placebo group (P = 0.03). Patients in the riluzole group also showed significantly greater improvement on the lethargy/social withdrawal (P = 0.02), stereotypic behavior (P = 0.03), and hyperactivity/non-compliance subscales (P = 0.005), but not on the inappropriate speech subscale (P = 0.20) than patients in the placebo group. Eleven patients in the riluzole group and five patients in the placebo group were classified as responders based on their CGI-I scores [χ(2)(1) = 3.750, P = 0.05]. Children in the riluzole group experienced significantly more increases in their appetite and bodyweight than children in the placebo group by the end of the study.

CONCLUSION:

Riluzole add-on therapy shows several therapeutic outcomes, particularly for improving irritability, in children with autism. However, its add-on to risperidone also results in significantly increased appetite and weight gain.
 

30 novembre 2013

La mélatonine pour traiter les troubles du sommeil chez les enfants et les adolescents

article publié sur le site de la société canadienne de pédiatrie

Affichage : le 1 juin 2012

Auteur(s) principal(aux)

C Cummings; Société canadienne de pédiatrie, Comité de la pédiatrie communautaire
Paediatr Child Health 2012;17(6):334-6

Résumé

On constate un problème d’initiation et de maintien du sommeil chez 15 % à 25 % des enfants et des adolescents. Il existe des études sur les bienfaits de la mélatonine dans le traitement des troubles du sommeil auprès des populations en santé, des enfants et des adolescents ayant un trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité, des enfants et des adolescents autistiques et de plusieurs autres populations ayant des problèmes particuliers. Ces études en démontrent les bienfaits, sans compter qu’ils ont des effets secondaires minimes. Cependant, toutes les études portaient sur des petits groupes de sujets et ne traitaient que de l’utilisation à court terme de la mélatonine. Il n’y a pas de données solides sur l’efficacité et l’innocuité de l’utilisation prolongée de la mélatonine. D’autres études s’imposent pour en confirmer l’utilité et l’innocuité dans le traitement des troubles du sommeil chez les enfants et les adolescents.

Mots-clés : Attention-deficit hyperactivity disorder; Autism; Developmental disabilities; Melatonin; Sleep disorders

 

De 15 % à 20 % des enfants et des adolescents éprouvent de la difficulté à s’endormir et à demeurer endormis [1]. L’insomnie désigne une perte du fonctionnement diurne causée par un sommeil insatisfaisant. Les symptômes de l’insomnie incluent la fatigue, l’inattention, l’irritabilité, le manque d’énergie et l’anxiété. L’insomnie chronique peut entraîner la dépression, des problèmes d’apprentissage et une mauvaise performance scolaire [2]. De plus, l’insomnie chronique peut compromettre le fonctionnement des familles, et pas seulement de l’enfant dont les cycles de sommeil sont inquiétants.

La sécrétion de mélatonine par la glande pinéale en réponse à l’absence de lumière est un mécanisme important pour maintenir le rythme circadien du cycle de sommeil et d’éveil. L’exposition aux médias électroniques et à la lumière d’un écran avant l’endormissement peuvent représenter des facteurs de la fréquence importante de troubles du sommeil [3]. La caféine (provenant des boissons énergisantes, par exemple), l’alcool et le tabagisme faisaient partie des autres facteurs contributifs [2].

Les deux troubles du sommeil définis dans la Classification internationale des troubles du sommeil-2 qu’on observe le plus dans le groupe d’âge pédiatrique sont le « syndrome de retard de phase » et l’« insomnie comportementale de l’enfance ».

Le syndrome de retard de phase se définit par un endormissement beaucoup plus tardif que l’heure souhaitée du coucher. La latence de sommeil, c’est-à-dire la période entre le coucher et l’endormissement, dépasse les 30 minutes normales. La dette de sommeil s’associe souvent à une difficulté à se réveiller le matin [2].

Les enfants ayant une insomnie comportementale présentent soit le type d’insomnie lié à l’endormissement (les personnes qui s’occupent de l’enfant doivent respecter des conditions particulières avant que l’enfant s’endorme ou se rendorme) ou le type d’insomnie lié aux limites (l’enfant fait traîner les choses ou refuse de se coucher ou de se recoucher et la personne qui s’en occupe ne parvient pas à établir des limites convenables) [4].

La prise en charge des troubles du sommeil

Au moment d’évaluer les troubles du sommeil, il faut tenir compte des problèmes médicaux susceptibles d’être responsables de l’insomnie, dont l’apnée du sommeil, l’anxiété, la dépression et l’utilisation inadéquate des médias à l’heure du coucher.

L’hygiène du sommeil

L’établissement d’une bonne hygiène du sommeil constitue la première étape de prise en charge de tous les troubles du sommeil. Une routine harmonieuse inclut une heure de coucher et d’éveil stable, un nombre d’heures passées au lit adapté à l’âge, un lieu de sommeil sombre et calme, le fait d’éviter d’avoir faim (et de manger) avant l’heure du coucher, des techniques de relaxation avant le coucher et l’évitement de la caféine, de l’alcool et de la nicotine [4]. Pour favoriser la relaxation, il faut éviter rigoureusement la télévision, les ordinateurs et les jeux vidéo et encourager la lecture avant le coucher.

L’insomnie comportementale liée aux limites répond souvent à ce type d’intervention. Le processus nécessaire pour changer le comportement tant de l’enfant que de la personne qui s’en occupe peut toutefois être très long [4]. L’insomnie liée à l’endormissement répond souvent à une meilleure hygiène du sommeil et à d’autres interventions comportementales. Cependant, certains cas sont réfractaires à cette approche et peuvent profiter d’un traitement pharmacologique.

L’accès à la mélatonine au Canada

Santé Canada considère la mélatonine comme un « produit de santé naturel ». En vertu des Règlements sur les produits de santé naturels et de la Loi sur les aliments et drogues, des normes sont en vigueur depuis 2004 afin de garantir la fiabilité des préparations vendues au Canada. La mise à jour la plus récente de ces normes a été publiée en août 2010 [5]. La mélatonine est offerte à la fois sous une forme à action brève et une forme à libération prolongée. Au moment d’écrire ces lignes, quelque 114 produits de mélatonine étaient homologués au Canada [6], mais il n’y a pas nécessairement de bioéquivalence entre les produits qui prétendent contenir le même nombre de milligrammes de mélatonine (correspondance personnelle avec Calvin Cheung, agent de projets réglementaires, Santé Canada, le 10 mai 2011). Santé Canada considère que la mélatonine est recommandée pour traiter les troubles de sommeil seulement chez les adultes. Par conséquent, la mélatonine est considérée être utilisée dans un emploi non autorisé pour traiter les troubles du sommeil chez les enfants et les adolescents [7].

La mélatonine pour traiter les troubles du sommeil dans des populations en santé

Parmi les quelques médicaments étudiés pour traiter l’insomnie chez les enfants, seule la mélatonine est considérée sécuritaire et efficace pour un usage à court terme [8]. Il n’existe pas de données probantes pour étayer l’utilisation de la mélatonine chez les enfants de moins de deux ans. Aucune donnée probante n’appuie cette pratique, mais les formes de mélatonine à action brève sont surtout utilisées pour les problèmes d’endormissement, tandis que les formes à libération prolongée sont réservées aux problèmes de maintien du sommeil.

Les types de troubles du sommeil

1. Le syndrome de retard de phase : Puisque le syndrome de retard de phase est un trouble du sommeil lié au rythme circadien, le potentiel que la mélatonine accélère l’endormissement est élevé. Les doses habituelles de mélatonine sont de 2,5 mg à 3 mg chez les enfants, et de 5 mg à 10 mg chez les adolescents [9]. La mélatonine est administrée de 30 minutes à 60 minutes avant l’heure de coucher souhaitée. Cependant, les études sur l’utilisation de la mélatonine en cas de syndrome de retard de phase sont généralement ouvertes ou effectuées chez des adultes.

2. Les troubles liés à l’endormissement : L’utilisation de la mélatonine pour améliorer le sommeil en présence de ce trouble a fait l’objet d’essais aléatoires à double insu contrôlés contre placebo [10][11]. Dans une étude, des enfants d’âge scolaire ont pris une dose de 5 mg de mélatonine ou un placebo identique à 19 h pendant quatre semaines. La mélatonine améliorait l’endormissement et la durée du sommeil. La latence de sommeil passait de 60 minutes ou plus à une trentaine de minutes. Les mesures de l’état de santé et du sommeil étaient beaucoup plus positives dans le groupe prenant de la mélatonine que dans celui prenant un placebo. Quelques patients ont déclaré avoir froid, être étourdis ou manquer d’appétit en début de traitement, mais tous ces effets au potentiel indésirable avaient disparu au bout de trois jours de traitement. Les améliorations aux paramètres de sommeil grâce à la mélatonine étaient similaires à celles constatées dans une étude menée par les mêmes auteurs antérieurement [11].

La mélatonine pour traiter les troubles du sommeil dans les populations particulières

Le trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) : Les enfants ayant un TDAH présentent une dysrégulation qui inclut souvent des troubles du sommeil. De plus, les médicaments utilisés pour traiter le TDAH peuvent accroître les problèmes de sommeil.

Une étude [12] a évalué l’efficacité de l’hygiène du sommeil et de la mélatonine dans un groupe de 27 enfants de six à 14 ans ayant un TDAH. Les participants qui prenaient des stimulants présentaient une insomnie définie par une latence de sommeil d’au moins 60 minutes. Tous les enfants ont reçu une intervention liée à l’hygiène du sommeil. Cinq enfants ont réagi par un passage à un délai d’endormissement de moins de 60 minutes. Les « non-répondants » ont ensuite participé à un essai transversal à double insu de 30 jours à l’aide de 5 mg de mélatonine. Pendant la phase de l’étude portant sur le traitement à la mélatonine, on constatait un recul du délai moyen avant l’endormissement de 91 minutes à 31 minutes.

Une étude similaire [13] a évalué l’effet d’un traitement à la mélatonine chez 105 enfants de six à 12 ans ayant un TDAH et faisant de l’insomnie liée à l’endormissement. Dans ce cas, les participants ne prenaient pas de stimulants au moment de l’étude. Ils ont reçu 3 mg ou 6 mg de mélatonine (compte tenu de leur poids) ou un placebo pendant quatre semaines. On a constaté une accélération moyenne de l’endormissement de 44 minutes dans le groupe traité et un délai supplémentaire de 12 minutes dans le groupe prenant un placebo. La durée totale du sommeil était également plus longue dans le groupe traité. On a constaté des effets indésirables, tels que des céphalées, des étourdissements et des douleurs abdominales dans le groupe prenant de la mélatonine. Aucun de ces problèmes n’a toutefois entraîné un traitement ou un retrait de l’étude. L’amélioration de sommeil observée dans cette étude n’a pas été transférée aux mesures de comportement, de performance cognitive ou de qualité de vie.

Les troubles du spectre autistique (TSA) : On déclare que jusqu’à 67 % des enfants autistiques ont des problèmes de sommeil. Un essai transversal à double insu, aléatoire et contrôlé mené auprès de 11 enfants de cinq à 15 ans ayant un TSA et qui s’endormaient au moins une heure plus tard que le moment désiré a porté sur l’efficacité d’une dose de 5 mg de mélatonine. Chaque période de traitement durait quatre semaines, entrecoupée d’une semaine d’« élimination ».

La latence de sommeil moyenne s’est améliorée pendant le traitement à la mélatonine, passant de 2,6 heures au début du traitement à 1,06 heure pendant le traitement. Les réveils nocturnes ont décru, passant d’une période moyenne de 0,35 heure en début de traitement à 0,08 heure. Le sommeil total a augmenté, passant d’une moyenne de 8,05 heures en début de traitement à 9,84 heures grâce au traitement. Tous les enfants qui ont terminé le traitement ont continué de prendre de la mélatonine par la suite, à la demande de leurs parents [14].

Une étude ouverte sur le traitement à la mélatonine contre l’insomnie auprès de 107 enfants ayant un TSA [15] s’est attardée sur la réponse clinique d’après les déclarations des parents. Les participants avaient de deux à 18 ans, et leurs troubles du sommeil étaient définis comme une insomnie liée à l’endormissement, une insomnie liée au maintien du sommeil ou les deux types d’insomnie. Ils ont reçu de la mélatonine de 30 à 60 minutes avant l’heure du coucher. Les doses chez les enfants de moins de six ans étaient amorcées entre 0,75 mg et 1 mg, et les parents étaient avisés d’accroître la dose toutes les deux semaines s’ils ne constataient aucune réponse au traitement. Les enfants de six ans et plus commençaient par une dose de 1,5 mg, et les parents étaient avisés d’accroître la dose à 3 mg s’ils ne constataient pas de réponse clinique pendant cette période. Ils pouvaient accroître la dose une deuxième fois, à 6 mg, s’ils n’observaient pas de réponse au cours des quatre semaines suivantes.

Les parents de 25 % des enfants traités n’ont plus déclaré d’inquiétudes à l’égard du sommeil. On remarquait une amélioration du sommeil chez 60 % des autres enfants, mais leurs parents demeuraient inquiets par rapport au sommeil lors des rendez-vous subséquents. Dans 6 % des cas, la mélatonine a commencé par améliorer le sommeil, mais les problèmes ont resurgi au bout de trois à 12 mois, malgré des augmentations de la dose. Dans 14 % des cas, les troubles de sommeil continus demeuraient une importante source d’inquiétude pour les parents. Seulement 1 % des enfants dormaient moins bien pendant le traitement à la mélatonine.

Selon certaines données probantes, la mélatonine pourrait également être utile pour traiter les troubles du sommeil chez les enfants ayant une épilepsie réfractaire [16], une incapacité neurodéveloppementale [17]-[19] ou un syndrome d’Angelman [20].

Conclusions

Le traitement à la mélatonine contre certains troubles du sommeil peut être utile chez les enfants et les adolescents. Des études auprès de populations particulières fournissent les meilleures données probantes quant à l’utilité de la mélatonine dans le traitement de ces troubles du sommeil. Les effets indésirables semblent bénins et résolutifs. Il faudrait envisager une pharmacothérapie des troubles du sommeil seulement après un essai d’intervention en matière d’hygiène du sommeil.

Il existe des limites importantes dans les études effectuées jusqu’à maintenant qui appuient l’utilisation de la mélatonine. Le petit nombre d’essais aléatoires et contrôlés contre placebo et de sujets qui y ont participé limitent la puissance des données probantes en faveur d’un traitement à la mélatonine. De plus, le peu d’études à long terme limite les connaissances, à la fois sur le risque de rechute et sur l’efficacité et l’innocuité de la mélatonine à long terme. D’autres recherches contribueraient à cibler ces enjeux.

COMITÉ DE LA PÉDIATRIE COMMUNAUTAIRE

 

Membres : Minoli N Amit MD (représentante du conseil); Carl Cummings MD; Mark E Feldman MD (président); Sarah Gander MD; Barbara Grueger MD; Anne Rowan-Legg MD
Représentante : Ruth B Grimes MD, section de la pédiatrie générale, SCP
Conseillère : Mia E Lang MD (ancienne membre)
Auteur principal : Carl Cummings MD

 

Références

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  2. Tibbitts GM. Sleep disorders: Causes, effects, and solutions. Prim Care 2008;35(4):817-37.
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  4. Goetting MG, Reijonen J. Pediatric insomnia: A behavioural approach. Prim Care Clin Office Pract 2007;34(2):427-35.
  5. Santé Canada. Médicaments et produits de santé. Produits de santé naturels http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/prodnatur/index-fra.php (consulté le 23 février 2012)
  6. Santé Canada. Médicaments et produits de santé. Base de données des produits de santé naturels homologués http://webprod3.hc-sc.gc.ca/lnhpd-bdpsnh/index-fra.jsp (consulté du 23 février 2012)
  7. Santé Canada. Médicaments et produits de santé. Base de données sur les ingrédients des produits de santé naturels http://webprod.hc-sc.gc.ca/nhpid-bdipsn/search-rechercheReq.do?lang=fra (consulté le 23 février 2012)
  8. Babineau S, Goodwin C, Walker B. FPIN’s clincial inquiries: Medications for insomnia treatment in children. Am Fam Physician 2008;77(3):358-9.
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  11. Smits MG, Nagtegaal EE, van der Heijden J, Coenen AM, Kerkof GA. Melatonin for chronic sleep onset insomnia in children: A randomized placebo-controlled trial. J Child Neurol 2001;16(2):86-92.
  12. Weiss MD, Wasdell MB, Bomben MM, Rea KJ, Freeman RD. Sleep hygiene and melatonin treatment for children and adolescents with ADHD and initial insomnia. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry 2006;45(5):512-9.
  13. Van der Heijden KB, Smits MG, Van Someren EJ, Ridderinkhof KR, Gunning WB. Effect of melatonin on sleep, behavior, and cognition in ADHD and chronic sleep-onset insomnia. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry 2007;46(2):233-41.
  14. Garstang J, Wallis M. Randomized controlled trial of melatonin for children with autistic spectrum disorders and sleep problems. Child Care Health Dev 2006;32(5):585-9.
  15. Andersen IM, Kaczmarska J, McGrew SG, Malow BA. Melatonin for insomnia in children with autism spectrum disorders. J Child Neurol 2008;23(5):482-5.
  16. Elkhayat HA, Hassanein SM, Tomoum HY, Abd-Elhamid IA, Asaad T, Elwakkad AS. Melatonin and sleep-related problems in children with intractable epilepsy. Pediatr Neurol 2010;42(4):249-54.
  17. Wasdell MB, Jan JE, Bomben MM et coll. A randomized, placebo-controlled trial of controlled release melatonin treatment of delayed sleep phase syndrome and impaired sleep maintenance in children with neurodevelopmental disabilities. J Pineal Res 2008;44(1):57-64.
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  19. Braam W, Didden R, Maas AP, Korzilius H, Smits MG, Curfs LM. Melatonin decreases daytime challenging behaviour in persons with intellectual disability and chronic insomnia. J Intellect Disabil Res 2010;54(1):52-9.
  20. Braam W, Didden R, Smits MG, Curfs, LM. Melatonin for chronic insomnia in Angelman syndrome: A randomized placebo-controlled trial. J Child Neurol 2008;23(6):649-54.

Avertissement : Les recommandations du présent document de principes ne constituent pas une démarche ou un mode de traitement exclusif. Des variations tenant compte de la situation du patient peuvent se révéler pertinentes. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication.

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27 novembre 2013

Autisme : agir tôt chez l'enfant permet des progrès

Par figaro iconAdélaïde Robert-Géraudel - le 13/11/2012

Une équipe américaine vient de montrer qu'une intervention précoce sur le développement d'enfants atteints de troubles autistiques améliore non seulement les compétences sociales mais modifie aussi leur activité cérébrale.

Une méthode d'intervention mise au point par l'équipe de Sally Rogers et Geraldine Dawson, de l'UC Davis MIND Institute en Californie (1) vient de faire ses preuves sur une petite population d'enfants atteints de troubles autistiques. L'intervention a amélioré à la fois le langage, le quotient intellectuel (QI), le comportement adaptatif et les compétences sociales des enfants.

La méthode dont il est question a été baptisée «modèle Denver d'initiation précoce» (Early Start Denver Model, ESDM). «C'est une intervention intéressante car elle est très hétérogène. Elle associe une approche comportementale avec un travail sur le développement ainsi que sur l'imitation», explique Eric Lemonnier, psychiatre responsable du Centre Ressources Autisme de Bretagne du CHU de Brest.

L'intervention a été réalisée par les professionnels de santé et relayée à la maison par les parents. Elle était à la fois précoce (initiée entre 18 et 30 mois) et intensive: 20h par semaine pendant deux ans. Elle comprenait des activités visant à augmenter la motivation à entrer en relations avec les autres et un entraînement particulier: celui de la reconnaissance des visages de quatre personnes de l'entourage de l'enfant (père, mère, frère ou sœur, thérapeute).

Un effet sur le fonctionnement du cerveau

Les chercheurs ont mené l'étude auprès de 48 enfants atteints d'autisme ou de troubles envahissants du développement non spécifiés. La moitié a bénéficié de l'ESDM, l'autre a été prise en charge avec une méthode traditionnelle.

A la fin de l'étude, des photos de visages féminins et d'objets (des jouets) ont été présentées aux deux groupes ainsi qu'à des enfants non autistes. Leur activité cérébrale (électro-encéphalogramme, EEG) était enregistrée.

Les enfants pris en charge de manière classique ont présenté les anomalies EEG de perception, d'attention et de traitement de l'information typiques des enfants atteints de troubles autistiques. À l'inverse, les enfants pris en charge par l'ESDM ont présenté une attention que les auteurs jugent, à l'électro-encéphalogramme, «normalisée». Aux modifications de l'EEG était corrélée une amélioration des comportements sociaux. Un résultat qui n'est «pas très surprenant», juge le Dr Eric Lemonnier. «Mais l'étude est élégante et il est parfois très difficile de prouver des évidences».

Vrais progrès et vraies limites

L'étude, publiée en ligne dans le Journal of the American Academy of Child & Adolescent Psychiatry est encourageante mais ne doit pas cependant véhiculer de faux espoirs. «Elle montre que lorsqu'un enfant est repéré très précocement, il faut intervenir et que lorsqu'on intervient, ça marche», commente le Dr Lemonnier. «Mais il est sans doute exagéré de parler d'activité cérébrale normalisée. On obtient, après l'ESDM, une activité du même type que celle d'un enfant non autiste, mais poussée à l'extrême. C'est un effet de l'entraînement. On ne normalise pas, on ne traite pas, on entraîne, sur un élément précis».

En outre, le spécialiste tient à souligner que ce type d'intervention, très précoce, se heurte à la difficulté actuelle de repérer les enfants concernés. «Je connais très peu de spécialistes capables de diagnostiquer un enfant autiste à 18 mois comme c'est le cas dans cette étude, précise le Dr Lemonnier. Aujourd'hui, en France, on identifie un enfant à risque autistique entre 24 et 30 mois». Des travaux sont en cours pour trouver des signes diagnostiques plus précoces.

(1) La méthode a fait l'objet de deux livres co-écrits par Sally Rogers, Geraldine Dawson et Laurie Vismara. L'un est à destination des professionnels de santé et l'autre, intitulé «An Early Start for Your Child with Autism : Using Everyday Activities to Help Kids Connect, Communicate and Learn», à destination des parents.

21 novembre 2013

Perspectives sur l'utilisation des cellules souches pour le traitement de l'autisme

21 novembre 2013

article publié sur le blog Autisme Information Science

Perspectives on the Use of Stem Cells for Autism Treatment 


Stem Cells Int.
2013;2013:262438. Epub 2013 Oct 10.

Source

Department of Experimental Medicine, Second University of Naples, Via S. Maria di Costantinopoli, 16-80138 Napoli, Italy ; Centre for Autism, La Forza del Silenzio, 81036 Caserta, Italy ; Cancellautismo, 50132 Florence, Italy.

Abstract

L'autisme et les troubles du spectre autistique (TSA) sont des troubles du développement neurologique complexes. Les TSA sont définis sur le plan clinique par des déficits dans la communication, les compétences sociales et des intérêts et comportements répétitifs et/ou restrictifs. 
Avec un taux de prévalence pour les TSA qui augmente rapidement, la nécessité de traitements efficaces pour l'autisme est une priorité pour la recherche biomédicale.  
Actuellement les médicaments disponibles ne ciblent pas les symptômes de base, peuvent avoir des effets secondaires indésirables de façon marquée et sont principalement palliatifs pour des comportements négatifs.  
Le développement des interventions moléculaires et régénératrices progresse rapidement, et la médecine a de grandes espérances pour les thérapies à partir des cellules souches. Les cellules pourrait être conçues pour cibler les mécanismes moléculaires observés des TSA, autrement dit, le régulation anormale des neurotransmetteurs, l'activation de la microglie, le dysfonctionnement mitochondrial, les perturbations de la barrière hémato - encéphalique et l'inflammation intestinale chronique.  
Actuellement, la communication paracrine, le secretome (Note de traduction: sous-ensemble de la protéomique dans laquelle toutes les protéines sécrétées d'une cellule, d'un tissu d'ou un organisme sont analysées) et les effets immunomodulateurs des cellules souches semblent être les mécanismes susceptibles d'application pour les thérapies des TSA. 
Cet examen portera sur l'utilisation potentielle des différents types de cellules souches : embryonnaires , les cellules souches induites pluripotentes , fœtales et adultes comme cibles pour les thérapies des TSA.

Autism and autism spectrum disorders (ASDs) are complex neurodevelopmental disorders. ASDs are clinically defined by deficits in communication, social skills, and repetitive and/or restrictive interests and behaviours. With the prevalence rates for ASDs rapidly increasing, the need for effective therapies for autism is a priority for biomedical research. Currently available medications do not target the core symptoms, can have markedly adverse side-effects, and are mainly palliative for negative behaviours. The development of molecular and regenerative interventions is progressing rapidly, and medicine holds great expectations for stem cell therapies. Cells could be designed to target the observed molecular mechanisms of ASDs, that is, abnormal neurotransmitter regulation, activated microglia, mitochondrial dysfunction, blood-brain barrier disruptions, and chronic intestinal inflammation. Presently, the paracrine, secretome, and immunomodulatory effects of stem cells would appear to be the likely mechanisms of application for ASD therapeutics. This review will focus on the potential use of the various types of stem cells: embryonic, induced pluripotential, fetal, and adult stem cells as targets for ASD therapeutics.

 

PMID: 24222772
8 novembre 2013

Le cerveau hyper-connecté des autistes

neurobiologie vendredi 08 novembre 2013

Un petit garçon autiste. Etablir un diagnostic suffisamment tôt, autour de 2 à 3 ans, permet de prendre en charge les enfants à l’aide de thérapies comportementales. (Keystone/Archives)

Un petit garçon autiste. Etablir un diagnostic suffisamment tôt, autour de 2 à 3 ans, permet de prendre en charge les enfants à l’aide de thérapies comportementales. (Keystone/Archives)

Des études montrent que le cerveau des enfants autistes a davantage de connexions nerveuses que celui des autres enfants. Cette particularité expliquerait certains traits de la pathologie

Polymorphe, l’autisme correspond à différents types de troubles du comportement plus ou moins sévères qui affectent la communication et les interactions sociales, s’accompagnant aussi d’une restriction des centres d’intérêt des personnes concernées. De plus en plus répandus dans le monde, ces «troubles du spectre autistique» (ASD en anglais) affecteraient un à deux enfants sur 100, selon les études les plus récentes.

L’autisme est aujourd’hui le plus souvent considéré comme une pathologie du développement neurologique, dont l’origine serait à chercher à la fois dans le patrimoine génétique de l’enfant et dans son environnement. Un des objectifs actuels de la recherche consiste à identifier les particularités du cerveau des autistes, en lien avec leurs symptômes. Des études publiées aujourd’hui dans la revue scientifique Cell Reports révèlent ainsi une hyper-connectivité du cerveau chez des enfants atteints d’ASD. Elle serait d’autant plus marquée que les enfants souffrent de difficultés sociales importantes, et pourrait expliquer certains comportements autistiques typiques.

Dans une de ces études, des scientifiques de l’Université Stanford, aux Etats-Unis, ont placé dans un appareil d’imagerie par résonance magnétique (IRM) 110 enfants, dont certains étaient atteints d’ASD et d’autres pas. Ils ont ensuite observé leur activité cérébrale spontanée, c’est-à-dire celle qui s’est produite sans qu’on leur demande d’effectuer une tâche particulière. Ils ont ainsi mis en évidence chez les enfants autistes une communication accrue entre les neurones, aussi bien de manière locale que sur de longues distances à travers le cerveau, et cela de manière proportionnelle à leurs difficultés sociales.

L’autre étude, réalisée cette fois par des chercheurs de l’université américaine de San Diego, a porté sur 70 adolescents, dont 37 autistes. Toujours grâce à l’IRM, les scientifiques ont identifié chez les participants autistes une zone d’hyper-connectivité marquée, située au niveau d’une petite région de 14 millimètres à peine à l’arrière du cerveau et impliquée dans la vision. Dans ce travail aussi, l’accroissement de l’activité cérébrale mesurée chez les autistes était corrélé à la gravité de leurs symptômes.

«Ces études très bien conçues, qui portent sur des groupes d’enfants assez importants, remettenten cause les recherches antérieures, qui suggéraient au contraire que le cerveau des autistes se ­caractérisait par une sous-connectivité», relève Nouchine Hadjikhani, neuroscientifique spécialiste de l’autisme à l’Université Harvard. Ces travaux plus anciens avaient cependant été menés chez des autistes adultes, qui plus est pendant qu’ils procédaient à diverses activités. «Il est possible que le cerveau des enfants autistes soit hyper-connecté et que cela évolue à la puberté, sous l’effet des changements hormonaux», suggère pour sa part Tiziana Zalla, chercheuse en sciences cognitives au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) français.

La spécialiste pointe cependant une limite des deux nouvelles études: ces dernières portent sur des enfants autistes dont le QI est dans la norme, ce qui rend difficile leur extrapolation à l’ensemble des personnes souffrant de troubles autistiques. «C’est un biais courant dans les études d’imagerie, car il est très difficile de faire passer un IRM à un jeune enfant autiste avec des troubles cognitifs et comportementaux sévères», précise Tiziana Zalla.

Auteur d’une des deux études, le neuroscientifique Ralph-Axel Müller, de l’Université de San Diego, reconnaît que les différents types de troubles autistiques pourraient ne pas avoir les mêmes bases neurologiques: «Pour nos études, nous rassemblons des enfants qui ont des symptômes similaires, mais peut-être souffrent-ils en fait de types d’autisme variés!»

Malgré ces réserves, les études publiées dans Cell Reports apportent de l’eau au moulin d’une théorie actuelle selon laquelle les symptômes de l’autisme seraient dus à un déséquilibre entre l’excitation et l’inhibition au niveau ­cérébral. «Avoir un cerveau hyper-connecté pourrait empêcher les autistes de passer facilement d’une tâche à une autre, ce qui expliquerait qu’ils aiment les tâches répétitives», estime Kaustubh Supekar, de l’Université Stanford, auteur de l’autre recherche publiée dans Cell Reports. «Mais cette capacité à se focaliser sur une seule activité à la fois pourrait aussi contribuer aux capacités mathématiques ou spatiales exceptionnelles développées par certains d’entre eux.»

Le fait qu’une des nouvelles études ait identifié une hyperactivité dans une zone cérébrale liée à la vision est cohérent avec cette hypothèse: «Il s’agit d’un sens très particulier chez les personnes autistes, qui ont souvent une bien meilleure mémoire visuelle que les autres», indique Ralph-Axel Müller. «Cette forte connectivité pourrait expliquer l’hypersensibilité des autistes, qui ont parfois du mal à supporter certains bruits ou types de lumière», remarque pour sa part la doctoresse Mandy Barker, pédopsychiatre spécialiste de l’autisme.

Que faire maintenant de ces découvertes? Ralph-Axel Müller ­suggère que l’on se base sur la zone d’hyper-connectivité cérébrale qu’il a identifiée pour diagnostiquer l’autisme chez les jeunes enfants. Mandy Barker est dubitative: «Mettre des bébés dans un appareil à IRM me paraît difficilement envisageable.» Pour la pédopsychiatre, l’approche ­diagnostique classique, basée sur l’observation du comportement, reste à l’heure actuelle la meilleure, en attendant le développement de techniques de suivi du regard des bébés, qui permettraient de repérer la maladie plus tôt, comme le suggère une autre étude publiée récemment dans Nature.

Quant à Kaustubh Supekar, il souhaite que des médicaments contre l’épilepsie soient évalués contre l’autisme, puisque cette pathologie s’accompagne elle aussi d’une hyper-connectivité du cerveau. Enfin, au-delà de ces pistes médicales, ces recherches nous renseignent également sur la manière d’être au monde si particulière des autistes.

7 novembre 2013

article publié sur le blog Autisme Science Information

07 novembre 2013

Impact of robot-mediated interaction system on joint attention skills for children with autism

Traduction: G.M.
 
IEEE Int Conf Rehabil Robot. 2013 Jun;2013:1-8. doi: 10.1109/ICORR.2013.6650408.

Impact du système d'interaction médié par un robot sur les compétences d'attention conjointes sur les enfants avec autisme

Abstract

Avec une estimation de la prévalence par les Centers for Disease Control and Prevention  de 1 pour 88 pour les enfants avec des troubles du spectre autistique, l'identification et le traitement efficace des troubles du spectre autistique (TSA ) est souvent caractérisé comme une urgence de santé publique.
Il y a un besoin urgent de traitements plus efficaces dont l'application réaliste donnera impact plus important sur les trajectoires du développement neurologique des jeunes enfants avec TSA.
La technologie robotique apparaît particulièrement prometteuse pour l'application potentielle pour l'intervention TSA. Les premiers résultats utilisant la technologie robotique dans l'intervention pour TSA ont toujours fait preuve d' un potentiel unique pour susciter l'intérêt et l'attention chez les jeunes enfants avec TSA . En tant que tel , les technologies capables d' exploiter intelligemment ce potentiel, avec des capacités de détection et de réponse utiles  à l'attention et au comportement des jeunes enfants, peuvent représenter des plates-formes d'intervention avec une promesse importante pour impacter sur les premiers symptômes de TSA.
Notre travail actuel décrit le développement et l'application d'une nouvelle technologie d'interaction médiée par les robots afin de faciliter le travail des premières compétences d'attention conjointe pour les enfants avec TSA.
Le système est composé d'un robot humanoïde doté d'une hiérarchie de décision rapide pour modifier les comportements de concert avec le renforcement de stimuli dans un environnement d'intervention pour promouvoir les compétences d'attention conjointe.
 
Les résultats de la mise en œuvre de ce système au fil du temps , y compris des analyses spécifiques sur l'amélioration de la partialité et de la performance attentionnelle , avec 6 jeunes enfants atteints de TSA sont présentés.
 
With Centers for Disease Control and Prevention prevalence estimates for children with autism spectrum disorder 1 in 88, identification and effective treatment of autism spectrum disorder (ASD) is often characterized as a public health emergency. There is an urgent need for more efficacious treatments whose realistic application will yield more substantial impact on the neurodevelopmental trajectories of young children with ASD. Robotic technology appears particularly promising for potential application to ASD intervention. Initial results applying robotic technology to ASD intervention have consistently demonstrated a unique potential to elicit interest and attention in young children with ASD. As such, technologies capable of intelligently harnessing this potential, along with capabilities for detecting and meaningfully responding to young children's attention and behavior, may represent intervention platforms with substantial promise for impacting early symptoms of ASD. Our current work describes development and application of a novel adaptive robot-mediated interaction technology for facilitating early joint attention skills for children with ASD. The system is composed of a humanoid robot endowed with a prompt decision hierarchy to alter behavior in concert with reinforcing stimuli within an intervention environment to promote joint attention skills. Results of implementation of this system over time, including specific analyses of attentional bias and performance enhancement, with 6 young children with ASD are presented.
PMID: 24187227
7 novembre 2013

Dérèglement épigénétique de SHANK3 dans les tissus cérébraux de personnes avec troubles du spectre autistique

article publié sur le blog Autisme Information

Science Epigenetic Dysregulation of SHANK3 in Brain Tissues from Individuals with Autism Spectrum Disorders

Traduction: G.M.
Hum Mol Genet. 2013 Nov 1.

Source

Department of Pediatrics and.

Abstract

La base moléculaire de la majorité des cas de troubles du spectre autistique (TSA) reste inconnue.
Nous avons testé l'hypothèse que les TSA ont une cause épigénétique en effectuant le profilage de la méthylation de l'ADN de 5 îlots CpG (CGI-1 à CGI-5) dans le gène SHANK3 dans les tissus cérébraux post mortem de 54 patients avec TSA et de 43 contrôles.
Nous avons trouvé une méthylation (épimutation) de l'ADN global  considérablement augmentée dans trois CGI (CGI intragéniques-2, CGI-3, et CGI-4).

 

[The molecular basis for the majority of cases of autism spectrum disorders (ASD) remains unknown. We tested the hypothesis that ASD have an epigenetic cause by performing DNA methylation profiling of 5 CpG islands (CGI-1 to CGI-5) in the SHANK3 gene in post mortem brain tissues from 54 ASD patients and 43 controls. We found significantly increased overall DNA methylation (epimutation) in three intragenic CGIs (CGI-2, CGI-3, and CGI-4). ]
The increased methylation was clustered in the CGI-2 and CGI-4 in ∼15% of ASD brain tissues. SHANK3 has an extensive array of mRNA splice variants resulting from combinations of 5 intragenic promoters and alternative splicing of coding exons. Altered expression and alternative splicing of SHANK3 isoforms were observed in brain tissues with increased methylation of SHANK3 CGIs in ASD brain tissues. A DNA methylation inhibitor modified the methylation of CGIs and altered the isoform-specific expression of SHANK3 in cultured cells.
Cette étude est la première à trouver des modèles de méthylation altérés dans SHANK3 dans des échantillons de cerveaux avec TSA.
Notre découverte fournit des preuves pour soutenir une approche alternative pour enquêter sur la base moléculaire de la TSA.
La possibilité de modifier la modification épigénétique et l'expression de SHANK3 par des facteurs environnementaux suggère que SHANK3 peuvent être un biomarqueur utile pour disséquer le rôle de l'interaction des gènes et de l'environnement dans l'étiologie des TSA.
[This study is the first to find altered methylation patterns in SHANK3 in ASD brain samples. Our finding provides evidence to support an alternative approach to investigating the molecular basis of ASD. The ability to alter the epigenetic modification and expression of SHANK3 by environmental factors suggests that SHANK3 may be a valuable biomarker for dissecting the role of gene and environment interaction in the etiology of ASD.]
PMID: 24186872
7 novembre 2013

Autisme : la capacité de contact visuel existerait au départ chez le bébé atteint

6 nov. 2013, 23h52
Le contact visuel des nourrissons, qui se révèlent plus tard être atteints d'autisme, semble être normal au départ, puis s'altère avec une tendance chez eux à éviter le regard dès le deuxième mois, selon des chercheurs. Philippe Huguen

Le contact visuel des nourrissons, qui se révèlent plus tard être atteints d'autisme, semble être normal au départ, puis s'altère avec une tendance chez eux à éviter le regard dès le deuxième mois, selon des chercheurs.
Leur travail, publié mercredi dans la revue scientifique Nature, examine la valeur potentielle, pour le diagnostic précoce, de l'évitement du contact visuel avec autrui, une marque de l'autisme.

Le contact des yeux joue en effet un rôle clé dans l'interaction sociale humaine et le développement.

L'étude sur 110 nourrissons, suivis de la naissance jusqu'à deux ans, utilise une technologie qui permet de détecter et tracer les mouvements oculaires (méthode dite d'"eye-tracking" en Anglais) afin de mesurer leur capacité à établir le contact visuel. Les enfants formaient deux groupes, l'un à faible risque de développer une forme d'autisme (51) et l'autre à risque élevé (59), car ayant un aîné atteint.
Treize parmi ces petits ont eu par la suite un diagnostic de troubles envahissants du développement (Ted) encore dénommés troubles du spectre autistique (tsa).
Chez ces nourrissons, qui ont eu plus tard un diagnostic d'autisme, les chercheurs ont observé une baisse continue de la fréquence avec laquelle ils regardaient les yeux des autres personnes durant les deux premières années de vie, et même pendant les six premiers mois" selon le Dr Ami Klin (directeur du Marcus Autism Center à Atlanta), co-auteur de l'étude, avec son collègue Warren Jones.
Chez certains enfants, les signes peuvent être observés dès l'âge de deux mois, notent-ils.
Les auteurs soulignent ainsi que l'évitement du regard est présent dès le plus jeune âge chez les enfants autistes, mais plus important, ils relèvent que le contact du regard décline au fil du temps au lieu d'être totalement absent dès le départ.
Cette observation d'une "fenêtre étroite de comportement social intact", en l'occurrence d'une période où la capacité d'échanges visuels existe, "offre une opportunité prometteuse d'une intervention précoce", estiment les deux auteurs.
Il n'existe pas de traitement spécifique pour guérir l'autisme, mais des thérapies, par exemple de type comportemental, peuvent contribuer à améliorer les capacités d'apprentissage et de communication sociale de jeunes enfants autistes.
Selon l'Organisation mondiale de la , un enfant sur 160 est atteint d'une forme d'autisme. Mais selon un rapport des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains, un enfant sur 88 en moyenne serait désormais atteint.
Les signes observés requièrent une technologie sophistiquée, et de nombreuses mesures pendant des mois, avertissent toutefois les chercheurs à l'attention des parents.

1 novembre 2013

TSA : aperçu sur le diagnostic et le traitement

article publié sur le blog Autism Information Science

31 octobre 2013

Autism spectrum disorders: an overview on diagnosis and treatment

Traduction: G.M.
 
Rev Bras Psiquiatr. 2013;35 Suppl 1:S62-72. doi: 10.1590/1516-4446-2013-S104.
Les troubles du spectre autistique: un aperçu sur le diagnostic et le traitement

Source

Universidade de São Paulo, Department of Psychiatry, School of Medicine, São PauloSP, Brazil.
Abstract
 
 
Les troubles envahissants du développement sont désormais communément appelés troubles du spectre autistique (TSA ) . Les TSA présentent avec un éventail de sévérité et de déficiences, et sont souvent une cause de handicap sévère , ce qui représente un problème majeur de santé publique .
Les critères diagnostiques exigent des retards ou un fonctionnement atypique dans les interactions sociales , le langage et/ou le jeu imaginatif dans les 3 premières années de vie, aboutissant à une déviation du modèle développemental prévu pour l'âge .
Parce que l'établissement d'un diagnostic de TSA est possible dès l'âge de 18-24 mois, les cliniciens devraient s'efforcer d' identifier et de commencer l'intervention chez les enfants avec TSA dès que les signes se manifestent . Des efforts accrus sont en cours pour rendre le dépistage universel des TSA en soins pédiatriques . 
Compte tenu de l'importance cruciale de l'identification précoce et de multiples modalités de traitement pour les TSA , cette étude résume les critères de diagnostic, les domaines clés pour l'évaluation par les cliniciens , les échelles spécifiques et des instruments pour l'évaluation et la discussion des programmes de traitement fondés sur des preuves et le rôle du spécifique des pharmacothérapies pour la gestion des symptômes 
PMID: 2414212
Extraits de la recherche
  1. Lancer des programmes d'intervention comme plus tôt possible.
  2. Un traitement intensif, 5 jours par semaine pendant un minimum de 5 heures par jour.
  3. Utilisez des possibilités d'enseignement envisagées répétées qui sont structurés sur de brèves périodes de temps.
  4. une attention suffisante aux adultes individualisé sur une base quotidienne.
  5. L'inclusion d'une composante familiale, y compris la formation des parents.
  6. Les mécanisme d'évaluation continue avec des ajustements correspondant 
 
1 novembre 2013

TSA : L'association entre les symptômes de l'épilepsie et de l'auutisme et des comportements inadaptés

article publié sur le blog Autisme Information Science

31 octobre 2013

The association between epilepsy and autism symptoms and maladaptive behaviors in children with autismspectrum disorder

Traduction: G.M.
 
L'association entre les symptômes de l'épilepsie et de l'autisme et des comportements inadaptés chez les enfants avec troubles du spectre autistique

Source

1Brown University School of Public Health, USA.
Abstract
 
L'épilepsie est fréquente chez les enfants avec des troubles du spectre autistique ( TSA ), mais on en sait peu sur la façon dont les crises ont un impact sur le phénotype de l'autisme. 
L'association entre les symptômes de l'épilepsie et de l'autisme et des comportements inadaptés associés a été examinée chez 2645 enfants avec TSA , dont 139 avaient de l'épilepsie, à partir de la Simons Simplex Collection .
Les enfants avec TSA et de l'épilepsie avaient significativement plus de symptômes de l'autisme et des comportements inadaptés que les enfants non épileptiques . 
Toutefois, après ajustement pour l' IQ , seuls les symptômes d'hyperactivité sont restés sensiblement augmentés (13 % de plus) dans le groupe de l'épilepsie. 
Chez les enfants avec TSA sans handicap intellectuel concomitants , les enfants atteints d'épilepsie avaient significativement de symptômes d'irritabilité (20 % de plus) et d'hyperactivité ( 24% ).
C'est la plus grande étude à ce jour comparant le phénotype de l'autisme chez les enfants avec TSA , avec ou sans épilepsie. Les enfants avec de TSA et de l'épilepsie ont montré un plus fort handicap que les enfants non épileptiques , qui s'explique surtout par la baisse du QI du groupe avec de l'épilepsie. Ces résultats ont d'importantes implications cliniques pour les patients avec TSA.
PMID: 24165273

13 octobre 2013

Psychoses infantiles, dysharmonies psychotiques, trouble de la personnalité ... par le Dr G. Macé

Par Dov Botturi le dimanche 13 octobre 2013, 10:04

Le diagnostic de psychose infantile n'existe qu'en France.

La classification internationale des maladies de l’OMS (organisation mondiale de la santé) ne retient le diagnostic de psychose que pour les adultes.

En effet, le diagnostic de psychose implique 3 conditions : la survenue de troubles mentaux sur un sujet dont le psychisme est préalablement normal, un retrait par rapport au réel avec souvent délires et ou hallucinations et, finalement une amélioration de ces troubles (en particulier les délires) par l'utilisation de médicaments que l'on appelle neuroleptiques ou antipsychotiques.

Le modèle de ces psychoses est la schizophrénie qui survient après la puberté sauf exceptions rarissimes, mais jamais avant huit ans, ce qui laisse le temps à la personne atteinte d'acquérir un langage et un développement social normal. Les autres psychoses (psychoses maniaco-dépressives, délires, etc.) interviennent toujours plus tardivement. Ce qui, en France, est appelé psychose infantile (autistique ou non autistique) est appelé par la communauté internationale " Troubles envahissants du développement ". Ils sont appelés ainsi pour les raisons suivantes :-- il y a, pendant la période de développement, des difficultés à construire une représentation du monde et non pas un retrait parrapport au monde

  • il n'y a pas de délire et d'interprétation. Au contraire l'imagination est pauvre
  • les neuroleptiques, qui ont permis à tant d'adolescents ou d'adultes psychotiques de sortir de leurs délires n'ont pas d'action sur la symptomatologie de l'autisme et des troubles envahissants du développement.

Dans ces troubles envahissants du développement on distingue l'autisme typique et les autismes atypiques. Ils ont en commun la même triade symptomatique : trouble dela communication (et pas seulement du langage), troubles de la compréhension et de la gestion de la relation sociale et intérêt étroit et répétitif avec déficit de l'imagination.

Bien sûr, comme dans toutes les maladies, il existe des formes typiques et d'autres légères ou encore d'autres compliquées. Le fait que certaines personnes atteintes de poliomyélite soient sous respirateur alors que d'autres neprésentent qu'une simple boiterie ne retire rien à la légitimité du diagnostic de polio qui leur est commun. Quelques psychiatres français, qui deviennent minoritaires, s'entêtent à ne pas adopter la classification internationale et sa terminologie, et continue à appeler les troubles envahissants dudéveloppement, psychose.

Ceci est grave pour quatre raisons :

Premièrement: ils augmentent l'angoisse des parents qui, pour le même enfant ont souvent reçu, lors de leur pèlerinage diagnostique, toutes sortes de diagnostics différents, psychose dysharmonique, autisme, traits autistiques, dysharmonies évolutives etc.. La plupart des enfants autistes, en particulier ceux qui sont considérés comme " de haut niveau " ou atteints du syndrome d'Asperger ont reçu, en France, un premier diagnostic de psychose….

Deuxièmement cette distinction est un obstacle à la recherche scientifique.Au niveau scientifique, les études internationales ont montré une liaison très significative entre les troubles envahissants du développement et un marqueur génétique. Ces résultats ont été obtenus en étudiant des familles présentant deux enfants atteints de troubles du développement, soit autisme typique soit autisme atypique. Le même marqueur génétique a été retrouvé aussi avec une fréquence anormalement élevée aussi bien chez ceux que les Français appellent autistes de ceux qu'ils sont les seuls à appeler psychotiques. On comprend pourquoi la contribution de la France dans cette recherche est restée aussi faible. Pourtant ces recherches sont la source d'immenses espoirs car la génétique nous permettra de mieux comprendre le mécanisme de ces atteintes et peut-être de trouver destraitements spécifiques dans l'avenir. Cela peut aussi constituer un outil intéressant de prévention.

Il est grave que la psychiatrie française ne participe pas (à quelques exceptions notables près) à cette recherche qui représente un grand espoir pour le futur. (On ne peut participer à une recherche et donc l'aider à évoluer que si on donne la même définition aux même entités diagnostiques).

Troisièmement cela constitue un obstacle aux prises en charge adaptées. Les prises en charge de personnes atteintes d'autisme et de troubles envahissants du développement sont bénéficiaires de la loi de 75 qui leur reconnaît le droit à une prise en charge éducative, pédagogique, sociale, rééducative et thérapeutique. Le diagnostic de psychose, considéré comme une maladie et non comme un handicap, exclut le plus souvent ces enfants d'une prise en charge pédagogique et éducative. Le diagnostic de psychose infantile conduit dans beaucoup trop d'endroits la commission d'éducation spéciale (CDES) à se récuser en conseillant une prise en charge à l'hôpital au lieu de mettre en œuvre, pources enfants victimes d'une déficience handicapante, un programme individualisé d'éducation – seul projet susceptible, à l’heure actuelle, de leur donner une meilleure chance d’intégration, de compenser leurs difficultés de communication et de socialisation, d'éviter leurs comportements violents, et entraîne leurs parents dans des années d'inutiles remises en cause et de culpabilisation. 

Quatrièmement, la volonté affichée de séparer les psychoses infantiles de l'autisme ressemble malheureusement à la dernière tentative de la pédopsychiatrie psychanalytique, dont les pratiques sont très largement remises en cause en France après avoir été abandonnées partout ailleurs dans le monde. Cela afin de conserver un pré carré d'action avec la même irresponsabilité quant aux conséquences à l'âge adulte pour ces enfants, que celle qu’elle amontrée au cours des vingt dernières années dans le domaine de l'autisme "pur " dit de Kanner. Finalement, cette différenciation, qui rappelons-le n'est articulée que sur une classification française fortement sujette à caution, sépare les familles, fait croire à certaines que leurs intérêts et besoins de prise en charge sont différents de ceux d’un autre groupe,affaiblissant par là même les mouvements associatifs dans leurs actions pour l'obtention des réformes nécessaires de la part des pouvoirs publics. Que l'on se comprenne bien, Il ne s'agit aucunement de vouloir s'attribuer tel ou tel syndrome, mais tout simplement de privilégier l'avenir des enfants. On peut s’interroger sur les raisons de cette " rigidité " spécifiquement française. Il semble qu’elle provienne, en grande partie de la séparation entre la pédopsychiatrie et la psychiatrie adulte, qui fait que la plupart despédopsychiatres n'ont pas de connaissances du futur de leurs patients. Ce qui est particulièrement atterrant, dans les systématiques démonstrations de lapédopsychiatrie psychanalytique, c'est qu'elle fait systématiquement référence à " une amélioration à l'adolescence ", situation observée dans de nombreux cas, même avec une prise en charge légère, mais sans préciser que cette amélioration à l'adolescence n'entraîne jamais de guérison à l'âge adulte. Nous, nous restons parents de nos enfants quel que soit leur âge. Je voudrais dire -- mais c'est terrible -- aux parents de " psychotiques" infantile qu'ils deviendront parents d'adultes autistes, et qu'à cemoment-là les pédopsychiatres ne seront plus là pour jouer à l'interprétation de leurs relations.

Enconclusion je souhaiterais conseiller à toutes les familles dont les enfants ont reçu un diagnostic de psychose infantile, de contacter l'un des cinq centres de ressources sur l'autisme (Tours, Montpellier, Reims ou Toulouse) afin d'obtenir une confirmation de ce diagnostic.

Dr. G. Macé  

 

11 octobre 2013

Pompe à douleur

article publié dans lefil(Canada)

pompe à douleur

L'équipe d'Yves De Koninck démontre que la douleur chronique dépend d'un dérèglement cellulaire qui peut être corrigé
Des chercheurs de la Faculté de médecine viennent de franchir un pas de plus vers la mise au point d'une nouvelle classe de médicaments pour soulager les douleurs chroniques. Yves De Koninck, de l'Institut universitaire de santé mentale de Québec, et 18 autres chercheurs rapportent dans les pages du dernier numéro de Nature Medicine qu'ils ont cerné le mécanisme responsable de ce trouble neurologique et qu'ils sont parvenus à en restaurer le fonctionnement par l'administration d'une molécule conçue à cette fin.

En conditions normales, les signaux perçus par notre corps génèrent un influx nerveux transporté par les cellules nerveuses jusqu'à la moelle épinière. De là, il est transmis au cerveau où il est décodé. «Lorsqu'on a mal à un pied ou à une main, c'est dans la tête que la douleur est ressentie», rappelle Yves De Koninck. Dans le cas de la transmission du signal douloureux, il existe dans la moelle épinière un système qui détermine si le signal doit être relayé ou non au cerveau. L'hypersensibilité des personnes souffrant de douleurs chroniques serait due à une défectuosité du mécanisme de répression de la transmission du signal douloureux au niveau de la moelle. Pour cette raison, des stimulations sensorielles normales peuvent se traduire par une perception de douleur intense.

Le chercheur attribue ce dérèglement à la perte d'une protéine (KCC2) de la membrane de certaines cellules nerveuses de la moelle épinière. Cette protéine est responsable du pompage des ions chlorures vers l'extérieur des cellules nerveuses. «En maintenant une faible concentration de chlorure, elle permet l'inhibition du signal nerveux, précise-t-il. Chez les personnes souffrant de douleurs chroniques, cette pompe inverse le flux normal des ions ce qui rend les neurones de la moelle plus excitables.»

Selon ce modèle, des drogues qui restaureraient des niveaux normaux de KCC2 devraient rétablir le mécanisme d'inhibition du signal nerveux. Les chercheurs se sont donc mis sur la piste de molécules qui favorisent la sortie des ions chlorures des cellules nerveuses et qui sont de plus peu toxiques, stables et capables de se rendre à la moelle épinière. Ils en ont trouvé une qui se démarque du lot: la CL-058. Les chimistes associés à l'équipe ont fabriqué 300 variantes de cette molécule. Elles ont ensuite été testées en laboratoire afin de découvrir la plus efficace.

Résultat? L'un de ces analogues a entraîné une réduction de 40% des ions chlorures et il a permis de rétablir une réponse fonctionnelle normale dans des cellules hyperexcitables. Seule ombre au tableau, cette molécule est rapidement dégradée par l'organisme, ce qui en réduit l'intérêt pour un usage thérapeutique chez l'humain. «Nous avons prouvé que notre cible était la bonne, mais la pharmacocinétique de cette molécule laissait à désirer, résume le professeur De Koninck. Depuis, nous avons trouvé quatre ou cinq nouvelles molécules prometteuses et des discussions sont en cours avec une entreprise pour amener les travaux à l'étape suivante.»

Les problèmes générés par la perte de KCC2 débordent largement la question des douleurs chroniques. Le même dérèglement serait en cause dans le stress chronique, l'anxiété, l'autisme, l'épilepsie, voire même l'autisme et la schizophrénie, souligne le chercheur. «Cette protéine joue un rôle central dans l'homéostasie des ions chlorures et dans la stabilité des réseaux nerveux.»
8 octobre 2013

Antibiotiques et autisme, la recherche avance ? ...

article publié dans Agora Vox

par EgaliTED (son site) lundi 7 octobre 2013 - 

Début 2012 des médecins et chercheurs créaient l’espoir en dévoilant des travaux en cours sur un lien possible entre infections bactériennes et l’autisme. Dans leur hypothèse, une partie significative des cas d’autisme pourraient s’expliquer par une attaque infectieuse qui créerait des dommages neurologiques. Le même type de phénomène pourrait également contribuer à d’autres affections neurologiques comme la schizophrénie ou Alzheimer. 18 mois plus tard où en est la recherche scientifique sur ce sujet ?

L’idée d’une origine infectieuse dans certains cas d'autisme remonte à plus de 7 ans et est développée, en France, par un groupe de médecins et scientifiques regroupés sous le nom de « Chronimed  ». Ils étudient la piste des infections chroniques comme cause possible de plusieurs affections du cerveau. Un protocole de diagnostic d'éventuelles infections et de traitement a été minutieusement mis au point au fil des années afin, de déterminer, pour chaque enfant, quel(s) agent(s) infectieux pourraient être présent et comment les combattre le plus efficacement possible. Souvent, le traitement repose sur la prise d’antibiotiques sous forme de cures allant de plusieurs mois à plusieurs années selon l'ancienneté des infections.
Ces traitements sont lourds, doivent être prescripts par des médecins spécialisés et adaptés et à l'état du système immunitaire du patient, avec une grande connaissance des bactéries mises en causes.

 

Aujourd’hui environ 1500 enfants sont suivis par Chronimed et traités selon leur protocole, suivis par plus de 50 médecins, en France, en Europe et dans les pays du Maghreb. Chronimed revendique "50% de très bons résultats" pour les traitements mis en place au plus jeune âge.

L'histoire a souvent montré que l'observation clinique ne suffit pas pour étayer ou non une hypothèse : il est nécessaire de valider scientifiquement ce protocole, comme pour tout traitement médical. Pour cela, il faut evaluer la procédure de diagnostic, les traitements et leurs dosages, les effets bénéfiques et les effets secondaires éventuels. Il faut savoir sélectionner la population de personnes porteuse d’autisme susceptible de bénéficier du traitement.

Le groupe Chronimed a donc préparé depuis juin 2012 un programme de recherche appelé « Autobiotique », selon les protocoles de la médecine fondée sur les preuves (essai en double aveugle contre placebo). Cette étude officielle est coordonnée par l’INSERM de Bordeaux, repose sur une cohorte de 30 enfants autistes de moins de 6 ans, provenant de 3 centres hospitaliers renommés (Hôpital Charles Perrens, à Bordeaux, CHRU de Tours et Hôpital Robert Debré à Paris). Le protocole est validé (répond aux critères obligatoires de rigueur scientifique et de contrôle des risques pour les participants), les autorisations ont été obtenues et l’étude peut démarrer… sauf que les 350 000€ nécessaires à sa réalisation restent à trouver.

En effet le précédent gouvernement avait prévu de financer cette étude, mais lors du changement de majorité la décision a été annulée par le Ministère de la Santé. L’étude a donc été inscrite au Programme Hospitalier de Recherche Clinique national 2013. Mais malgré son importance, les chances d'acceptation sont faibles : les budgets disponibles sont très serrés et ce n’est pas la seule étude importante en lice. Les laboratoires pharmaceutiques ne sont pas intéressés non plus, compte tenu qu’aucun développement de nouvelle molécule n’est en jeu, et que bon nombre d’antibiotiques sont désormais dans le domaine public et produits sous forme de génériques.

Aujourd’hui le groupe Chronimed est donc obligé de recourir au mécénat et lance un appel aux donateurs par le biais de la Fondation de France, afin de pouvoir mener son étude à bien.

Les Plans Autisme successifs mettent en avant la nécessité de poursuivre les recherches dans tous les domaines pour faire progresser les connaissances sur les causes et les traitements. Il est donc particulièrement regrettable qu’une équipe de scientifiques sérieux, en pointe dans leur domaine, ne puissent bénéficier de financements publics pour vérifier une hypothèse aussi prometteuse. Les causes de l'autisme sont multifactorielles, avec des interactions complexes entre facteurs de prédisposition génétiques et causes environnementales. Pour une fois qu'un programme de recherche pointe un facteur environnemental crédible, il semblerait logique d'évaluer cette piste avec la rigueur professionnelle indispensable et qu'il soit financé par exemple par le nouveau plan autisme 3.

C’est d’autant plus dommage qu’on sait très bien que des hypothèses bien plus hasardeuses sur l’autisme servent de justification à des prises en charges psychanalytiques inefficaces et obsolètes, abandonnées par le monde entier et non recommandées dans les « bonnes pratiques » publiées par la Haute Autorité de Santé en 2012 sur l’autisme. Ces prises en charges sont pourtant toujours allègrement pratiquées dans bon nombre de services de pédopsychiatrie français. La Sécurité Sociale les finance sans sourciller malgré l’absence totale de preuves scientifiques d’efficacité et la contestation de ces méthodes depuis plus de 30 ans par les associations de familles.

C’est encore plus désolant quand on se souvient que le PHRC 2007 a quant à lui entériné le financement d’une étude sur le packing, technique extrêmement controversée et dénoncée par les familles. Cette technique a été désavouée par la Haute Autorité de Santé dans ses recommandations de 2012, mais le programme de recherche se poursuit, malgré le peu d’empressement des candidats pour y participer – ce qui explique qu’il dure depuis si longtemps sans qu’un résultat tangible ait été encore publié.

On peut également faire le parallèle avec l’étude prometteuse sur les effets d’un diurétique, le bumétanide. Cette étude a été portée par le Pr Yehezkel Ben-Ari et le Pr Eric Lemonnier. Après des débuts difficiles de premiers résultats sont disponibles et permettent d’envisager un essai de grande ampleur à l’échelle européenne. Là encore les laboratoires pharmaceutiques ne sont pas intéressés (le bumétanide est connu depuis longtemps), et on se souvient que malgré le soutien des associations de familles, le Pr Lemonnier a été écarté sans grands égards du Centre Ressources Autisme de Bretagne l’année dernière.

On peut donc se demander si les mêmes blocages souterrains seraient à l’œuvre dans le domaine de la recherche autour de l’autisme, que dans le domaine de sa prise en charge. Il est certainement plus facile de naviguer dans le milieu pédopsychiatrique français si on est « dans la ligne » des mandarins dont l’influence se fait sentir jusque dans les couloirs du Ministère de la Santé, et qui prennent souvent la plume ces derniers temps pour conspuer la HAS et un Plan Autisme qui semble leur donner des boutons.

Gageons que le public ne s’y laissera pas prendre ; il est plus que probable que les familles concernées mettent une fois de plus la main au portefeuille pour financer la recherche Chronimed à la place du Gouvernement. Mais comme beaucoup financent déjà à leurs frais la prise en charge de leur enfant, cela risque de ne pas suffir.

Aussi nous invitons largement les mécènes à aider la recherche pour l'autisme en soutenant financièrement ce programme ; si vous le pouvez n'hésitez pas à faire un don en ligne sur le site de la Fondation de France en cliquant sur ce lien (vous recevrez un reçu fiscal).

2 octobre 2013

Les médicaments antiépileptiques dans les troubles du spectre de l'autisme : une revue systématique et méta-analyse

02 octobre 2013

article publié dans le blog Autisme Information Science

Antiepileptic Medications in Autism Spectrum Disorder: A Systematic Review and Meta-Analysis

Traduction: G.M.


 
Source
 
Department of Psychiatry, Vanderbilt University Medical Center, 1601 23rd Avenue South 3102 VPH, Nashville, TN, 37212, USA, tomoya.hirota@vanderbilt.edu
 
Résumé
 
L'activité épileptiforme mesurée par électroencephalogramme est commune chez les enfants avec des troubles du spectre autistique (TSA), y compris en l'absence de crises cliniques. 

Une recherche systématique de la littérature a identifié 7 essais randomisés contrôlés contre placebo de médicaments antiépileptiques (MAE) dans les TSA (total n = 171), dont trois pour le valproate, et un chacun pour le lamotrigine, le lévétiracétam, et le topiramate. 
La méta-analyse n'a révélé aucune différence significative entre les médicaments et le placebo dans quatre études visant l'irritabilité/agitation et dans trois études portant sur l'amélioration globale, bien que les limitations incluent le manque de puissance et différents médicaments avec des actions diverses.
Dans l'ensemble des sept études, il n'y avait pas de différence significative dans le taux d'abandon entre les deux groupes. 

Les MAE ne semblent pas avoir un effet de taille pour traiter les symptômes comportementaux dans les TSA, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires, en particulier dans le sous-groupe de patients présentant des anomalies épileptiformes.
 
 

4 septembre 2013

11ème université d'automne de l'ARAPI - numéro 29 - été 2012

"Aspect médicaux chez la personne avec autisme"

tiret vert vivrefm top

http://www.autisme75.org/medias/files/art%20JP%20Malen%20ARAPI%20n%C2%B0%2029.pdf

Voir aussi les 10ème université d'automne :

"Intérêts et limites de l'utilisation des médicaments pour les personnes avec autisme"

tiret vert vivrefm top

http://dupuiselise.canalblog.com/archives/2012/05/23/24328299.html


Et pour aller plus loin => le site de l'ARAPI

ARAPI : Association pour la Recherche sur l'Autisme et la Prévention des Inadaptations

26 août 2013

Guérir des maladies mentales en soignant l'intestin, ce deuxième cerveau ?

Des enfants jouent dans une maquette géante d'intestin installée sur une place du centre-ville de Lyon, en 2010. (AFP PHOTO / JEAN-PHILIPPE KSIAZEK)

Nul hôpital psychiatrique ni médicament ne parvenaient à guérir Mary de ses troubles obsessionnels compulsifs et de ses troubles du déficit de l'attention avec hyperactivité – qui se manifestaient par des pensées effrayantes et des comportements répétitifs. Jusqu'au jour où, raconte The Verge, un psychiatre de Boston aborda sa maladie sous un angle différent. Il lui demanda comment allait son intestin, si elle avait des problèmes de digestion, de constipation, de reflux acide... La réponse était oui. Le médecin lui prescrivit des probiotiques, ces "bactéries bénéfiques qui habitent notre intestin".

L'effet fut probant, tous les symptômes ayant disparu au bout d'un an. Rien d'étonnant pour le psychiatre, le docteur Greenblatt, pour qui "l'intestin est vraiment notre second cerveau". "Il y a plus de neurones dans l'appareil digestif que partout ailleurs, excepté le cerveau", explique-t-il. Selon une émission de France Inter, il y a en effet 100 à 200 millions de neurones dans le système digestif, qui communique avec l’encéphale grâce au nerf vague.

Lire La flore intestinale joue avec notre mental

D'après l'article de The Verge, ce type d'approche, inhabituelle en psychiatrie, est de plus en plus explorée par la science. Certes, on connaît depuis longtemps les liens entre certaines émotions et états mentaux – la peur, l'anxiété ou la dépression par exemple – et l'appétit ou la digestion. Mais les scientifiques n'y voyaient qu'une communication du cerveau vers le ventre. "Maintenant, une nouvelle compréhension des billions de microbes vivant dans notre intestin révèle que cette communication ressemble plus à une super autoroute à plusieurs voies qu'à une route en sens unique", explique The Verge. Des découvertes qui invitent à cesser de séparer totalement le cerveau du reste du corps, estime James Greenblatt.

Des études en laboratoire ont ainsi montré que des souris privées de bactéries avaient un comportement plus à risque, et montraient des signes d'une plus grande anxiété ; ou bien qu'en transplantant des bactéries d'un groupe de souris timides à un autre groupe de souris audacieuses, on modifiait significativement leur comportement. Il semblerait que, selon une autre étude sur des humains, même des probiotiques en compléments alimentaires puissent altérer le fonctionnement du cerveau – un résultat à prendre toutefois avec prudence.

Ces études touchent à un "vaste, complexe et mystérieux royaume du corps humain : environ 90 % de nos cellules sont en fait des bactéries, et les gènes des bactéries sont plus nombreux que les gènes humains, dans un rapport de 99 à 1", affirme le site américain. Les bactéries commencent à pulluler en nous à partir de l'accouchement et de nos premiers contacts avec le monde. Des recherches montrent que c'est le développement de ce microbiome (milieu où vit la microflore de notre organisme) dans les premières années de la vie qui peut être déterminant pour la santé mentale de l'adulte.

Ce lien étant reconnu, la question de l'action sur ces bactéries pour soigner des troubles mentaux reste ouverte. "Les scientifiques ne sont pas encore exactement certains de quelles espèces de microbes font partie d'un microbiome sain, ni si certaines souches de bactéries sont absolument vitales pour les fonctions mentales, ou si la clé est un juste équilibre [de ces micro-organismes]", conclut The Verge.

20 août 2013

LE GRAND DON : campagne de collecte de fonds pour l'autisme organisée par VAINCRE L'AUTISME

En 2013, à l’instar d’autres causes, telles que le sida ou les maladies neuromusculaires, l’autisme ira à la rencontre de la générosité des français, à travers « Le Grand Don ». Campagne nationale et annuelle axée sur la récolte de fonds, « Le Grand Don » apportera visibilité et générosité à l’autisme, grave problème de santé publique qui touche 1 naissance sur 100.

MICHEL LEEB PARRAINE « LE GRAND DON »

Le comédien, humoriste et chanteur Michel LEEB est le parrain du Grand Don, mettant sa notoriété et sa générosité au service d’une cause qui lui tient à cœur.

 

« L’enfant autiste est un enfant ‘presque’ comme les autres. Il perçoit le monde différemment. Il n’a pas tout à fait les mêmes codes d’accès à la réalité que les autres. Il faut lui donner ces codes. Non pas pour qu’il ressemble aux autres enfants, mais pour que sa différence ne le fasse plus souffrir, c’est à dire qu’il comprenne pourquoi il est différent, qu’il l’accepte et qu’enfin il gère cette différence pour vivre avec les autres. Pour cela il faut du temps, de la patience et surtout beaucoup d’amour, le premier de ces codes d’accès. Et tout commence par un petit geste. Je parraine la campagne ‘Le Grand Don’ de VAINCRE L’AUTISME, pour que chacun puisse faire un petit geste pour ces enfants. »

Michel LEEB

 

POURQUOI UN APPEL AUX DONS ?

VAINCRE L’AUTISME agit sur tous les fronts pour faire avancer la cause de l’autisme. Une solide stratégie d’actions permet aujourd’hui de dresser des perspectives prometteuses pour l’avenir : le développement de structures de prise en charge innovantes, la création d’un institut de recherche pour l’autisme… Le soutien de tous est indispensable pour mettre en place cette vision stratégique.

VOIR LA CAMPAGNE MEDIATIQUE
Après une 1ère vague de diffusion du 15 février au 15 avril, VAINCRE L’AUTISME prépare actuellement la Phase 2 de la campagne médiatique « Le Grand Don », qui repartira le 15 août, et ce jusqu’au 15 octobre.

Dossier de presse Le Grand Don Phase 2

Dossier de partenariat Le Grand Don Phase 2

Zoom sur la phase 1

Bilan Phase 1

Dossier de presse Le Grand Don Phase 1

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