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"Au bonheur d'Elise"
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7 juillet 2017

Plan Autisme : l'engagement de Brigitte et Emmanuel Macron

Paris Match| Publié le 06/07/2017 à 17h21|Mis à jour le 06/07/2017 à 17h22

Brigitte et Emmanuel Macron ont rencontré un groupe de jeunes autistes pour leur faire visiter le palais de l'Elysée.

La concertation préalable à la mise en place du 4e plan autisme a été lancée jeudi à l'Elysée, avec comme objectif à fin 2017 de déterminer des mesures pour mieux diagnostiquer et prendre en charge les personnes atteintes de ce trouble neuro-développemental et accompagner les familles. Pendant six mois, entre juillet et décembre, des "réunions préparatoires" vont être organisées "dans toute la France", a-t-il été annoncé lors d'une conférence de lancement, en présence d'une cinquantaine de représentants d'associations ainsi que de membres de gouvernement.

Cette concertation doit faire participer les familles, les collectivités territoriales. Elle doit aussi repérer les actions à mettre en place. Pour ce faire, cinq groupes de travail vont être constitués autour des thèmes de la scolarité et la formation professionnelle, l'insertion dans la société et le monde du travail, la recherche, les familles, et l'accompagnement au changement, a précisé l'Elysée.

Le troisième plan autisme avait été doté de 205 millions d'euros pour la période 2013-2017. Dans un rapport d'évaluation de ce plan, l'inspection générale des Affaires sociales (Igas) et l'inspection générale de l'Education nationale (Igen) avaient relevé "des avancées" mais également des lacunes concernant la prise en charge des adultes atteints de ce trouble, et l'accompagnement des familles.

"L'autisme est une question majeure qu'il nous faut mieux comprendre, mieux diagnostiquer, mieux accompagner", a déclaré en ouverture la secrétaire d'Etat en charge des Personnes handicapées, Sophie Cluzel. Devant l'impatience, voire le désespoir de familles, les associations demandent au gouvernement de "prendre la mesure de l'urgence" en matière de recherche, d'accompagnement vers l'emploi et la scolarité ou encore de création de places dans des structures spécialisées pour éviter des départs forcés en Belgique.

Un nouveau-né sur 100 serait concerné

"Il y a un trop grand retard dans le champ de l'accompagnement et de la prise en charge", a convenu la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn. Elle a défini comme "axes prioritaires": le repérage le plus précoce possible, le renforcement de la qualité des interventions au sein des établissements et des hôpitaux de jour, et la formation des professionnels.

Avant un discours de clôture en fin de journée, le président Emmanuel Macron a rencontré avec son épouse Brigitte un groupe de jeunes autistes pour leur faire visiter le palais du chef de l'Etat. Quelque 650.000 enfants et adultes seraient atteints de troubles du spectre de l'autisme (TSA) en France, selon les associations. Un nouveau-né sur 100 serait concerné.

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6 juillet 2017

Un jeune autiste décroche un CDI: "le combat de l'autonomie" sur France 2

Ajoutée le 6 juil. 2017

JT du 13h sur France 2 du 06/07/2017: Reportage sur Edouard Cousyn, un jeune autiste qui décroche un CDI, un pas de plus vers l'autonomie

6 juillet 2017

Macron ouvre l'Elysée à des jeunes autistes pour lancer le 4e plan national

article publié dans 20 Minutes

POLITIQUE Autrefois enseignante, Brigitte Macron a dit vouloir « mieux faire connaître » l’autisme, un sujet qui lui tient à cœur...

20 Minutes avec AFP

Publié le 06/07/17 à 20h42 — Mis à jour le 06/07/17 à 20h42

Brigitte et Emmanuel Macron ont reçu une dizaine de jeunes atteints d'autisme à l'Elysée

Brigitte et Emmanuel Macron ont reçu une dizaine de jeunes atteints d'autisme à l'Elysée — THIBAULT CAMUS / POOL / AFP

Une dizaine de jeunes atteints d'autisme ont été reçus ce jeudi à l’Elysée par Emmanuel et Brigitte Macron pour une visite privée marquant le lancement d’une concertation de six mois, préalable à l’annonce du 4e plan national.

Poignées de main, tapes dans le dos et selfies dans les couloirs de l’Elysée : pendant que des représentants d’associations, des chercheurs et plusieurs ministres lançaient la concertation préalable à l’élaboration du prochain plan autisme, le couple présidentiel a passé près de 40 minutes avec 13 jeunes âgés de 7 à 21 ans atteints de ce trouble neuro-développemental.

« Mieux faire connaître »

Après la traversée de la cour et une photo souvenir sur le perron, ces écoliers, collégiens, lycéens et étudiants de la région parisienne et de Strasbourg ont pu accéder au bureau du chef de l’État, qui, tel un prof d’histoire, leur a conté l’histoire du lieu.

>> A lire aussi : La concertation sur le 4e plan lancée ce jeudi à l'Elysée, fortes attentes des associations

« Cela se voit qu’ils sont très heureux, même s’ils ne se rendent pas complètement compte de ce que ça représente », a estimé l’une des éducatrices les accompagnant, tandis qu’ils prenaient possession des chaises et canapés du chic bureau présidentiel.

Autrefois enseignante, Brigitte Macron a dit vouloir « mieux faire connaître » l’autisme, un sujet qui lui tient à cœur et auquel elle a été confrontée dans ses classes. « Il y a des choses à faire, qui ne sont pas encore faites », a-t-elle dit à l’AFP, évoquant notamment le remboursement de certaines thérapies.

Des « réunions préparatoires » organisées entre juillet et décembre

L’autisme, définit par l’OMS comme un trouble neuro-développemental qui peut altérer le comportement social, la communication et le langage, touche environ un nouveau-né sur 100. Quelque 650.000 enfants et adultes seraient atteints de troubles du spectre de l’autisme (TSA) en France, selon les associations.

>> A lire aussi : Des troubles autistiques chez les enfants trop exposés aux écrans ?

« Leur problème, m’ont-ils dit, c’est que leur handicap ne se voit pas, il ne faut plus les laisser dans les angles morts de la société », a plaidé Emmanuel Macron.

Le quatrième plan autisme doit succéder au troisième, qui avait été doté de 205 millions d’euros pour la période 2013-2017.

Pour en déterminer les principales mesures, des « réunions préparatoires » vont être organisées entre juillet et décembre « dans toute la France ». Elles devront faire participer les familles, les collectivités territoriales et repérer les actions à mettre en place, a expliqué l’Elysée.

« Mieux comprendre, mieux diagnostiquer et mieux accompagner »

Pour ce faire, cinq groupes de travail vont être constitués autour des thèmes de la scolarité et la formation professionnelle, l’insertion dans la société et l’emploi, la recherche, les familles, et l’accompagnement.

« Nous avons six mois de travaux ! Rendez-vous début 2018 pour un plan opérationnel et chiffrable », a déclaré Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat en charge des Personnes handicapées.

L’enjeu, selon elle, est désormais de « mieux comprendre, mieux diagnostiquer et mieux accompagner » cette « question majeure ».

Car malgré de réelles avancées, le 3e plan a aussi compté des « lacunes », notamment sur la prise en charge des adultes atteints de ce trouble et l’accompagnement des familles, et toutes ces mesures n’ont pas été mises en place.

Devant l’impatience, voire le désespoir de familles, les associations demandent régulièrement à l’Etat de « prendre la mesure de l’urgence » en matière de recherche et d’innovation, d’accompagnement vers l’emploi ou la scolarité, ou encore de création de places dans des structures spécialisées pour éviter des départs forcés en Belgique.

6 juillet 2017

4ème plan autisme : la concertation engagée à l'Elysée

article publié sur handicap.fr

Résumé : A l'Elysée, le 6 juillet 2017, Emmanuel Macron reçoit les institutions et associations du champ de l'autisme pour définir les priorités du 4ème plan autisme.

Par , le 06-07-2017

C'est l'Elysée que le chef de l'État a choisi pour lancer la concertation autour du 4e plan autisme, le 6 juillet 2017 dans l'après-midi. La séance vient de débuter. Devant l'impatience, voire le désespoir de familles, les associations (une cinquantaine sont présentes) demandent au gouvernement de "prendre la mesure de l'urgence" en matière de  recherche, d'accompagnement vers l'emploi et de scolarité ou encore de création de places dans des structures spécialisées pour éviter des départs forcés en Belgique.

14h30. 4 ministres au RV

Sophie Cluzel (secrétaire d'Etat en charge du handicap) prend la parole. "L'autisme est une question majeure qu'il nous faut mieux comprendre, mieux diagnostiquer, mieux accompagner".

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur), Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale) et Agnès Buzyn (ministre de la Santé) sont également présents, réunis en formation interministérielle. Les ministres de l'emploi, la culture et le sport sont représentés.

Jean-Michel Blanquer déclare que son ministère veut faire de l'accueil des élèves autistes une priorité. Pour mener à bien cette politique, il considère que l'interministérialité est la "clé de l'efficacité". Il y a, pour lui une évidence : "l'école de la République doit accueillir tous les enfants. Lorsque la situation ne le permet pas, une réponse doit aider les familles à trouver une organisation adaptée". Il reconnait être "au milieu du gué" et dit "connaître les inquiétudes des familles à cause de procédures lourdes et complexes". Il promet, en 2017, 112 unités d'enseignement en maternelle pour les enfants autistes. Selon lui, 50 % d'entre eux poursuivront en primaire. Il assure également que la formation des AESH sera amélirorée et que le dépistage précoce sera fait le plus tôt possible, dès la maternelle grâce à un suivi médical des enfants au sein de l'école. En 2017, 280 000 élèves en situation de handicap sont scolarisés en France, dont 29 326 avec des troubles autistiques (soit plus 30% depuis la fin des années 2000).

Agnès Buzyn dit vouloir partir des besoins individuels et regretter "un trop grand retard dans le champ de l'acompagnement des personnes autistes". Ce 4eme plan aura 4 axes prioritaires : développer le repérage, renforcer la qualité des interventions au sein des établissements et hopitaux, renforcer l'inclusion sociale et professionnelle et l'acompagnement des familles et des proches.

Frédérique Vidal assure que le champ de la recherche sera mobilisé dans le domaine du diagnostic, du traitement, de la prise en charge avec, notamment, l'appui de la robotique. Elle souhaite mettre en place une plateforme collaborative pour diffuser la recherche à tous les lieux de diagnostic, en soutien des familles. Elle souhaite par ailleurs développer la pédo-psychiatrie dans ce domaine et encourager la formation initiale et continue aux spécificités de l'autisme pour tous les pros de l'accompagnement.

15h15. Josef Schovanec s'exprime au nom des adultes autistes

ll rend hommage à Ségolène Neuville, ex-secrétaire d'Etat au handicap,  qui a "osé l'impensable, faire travailler une personne autiste". Josef Schovanec a en effet rédigé un rapport en 2017 sur l'emploi des personnes avec autisme, regrettant qu'aucun media ne l'ait interrogé à ce sujet au moment de sa sortie. Il déplore que ses amis autistes soient au chômage car négligés par le monde du travail. ll regrette que la France se soit concentrée sur les enfants et adolescents en oubliant qu'ils deviendraient un jour adultes. Il lutte pour que l'expertise des personnes autistes soit reconnue.

15h45 Le robot NAO fait son entrée dans la salle

Ce petit humanoïde de 58 centimètres est équipé de deux caméras et de nombreux capteurs qui enregistrent les réactions des enfants. Produit par une société française, Aldebaran Robotics, il a été testé dès 2014 auprès d'enfants autistes. Il entame un dialogue avec Sophie Cluzel exliquant tout le bénéfice qu'il leur apporte via des conversations en direct et des jeux.

16h Le détail sur la concertation du 4ème plan

Les réunions pour préparer ce plan auront lieu entre juillet et décembre 2017 et devront donner lieu à des propositions concrètes. Cinq groupes de travail seront mis en place : scolarité et formation professionnelle, insertion dans la société et dans le monde du travail, recherche et nouveauté, famille et, enfin, aide au changement.  Cette concertation doit faire participer les familles, les collectivités territoriales. Elle doit aussi repérer les actions à mettre en place. Le troisième plan autisme avait été doté de 205 millions d'euros pour la période 2013-2017.

16h Goûter avec des enfants autistes à l'Elysée

Avant son discours de clôture en fin de journée, le président Emmanuel Macron rencontre avec son épouse Brigitte un groupe de jeunes autistes  pour leur faire visiter le palais du chef de l'Etat.

16h30 Cri de colère de Danièle Langloys

La présidente d'Autisme France lance un cri d'alarme : "Comment peut-on construire un 4ème plan autisme sans rendre ses enfants à Rachel ?". Largement applaudie par la salle, elle fait allusion à cette maman de trois enfants autistes qui lui sont arrachés depuis deux ans. Elle accuse certains départements de "perversité et d'incompétence" qui continuent de mettre le trouble autistique sur le dos des mamans. Elle se veut la porte-parole de la "détresse et de l'épuisement des familles". Pour elle, deux autres axes majeurs pour ce futur plan : simplifier le parcours "cauchemardesque" des parents dans les MDPH et proposer une véritable aide aux familles, notamment via de la guidance à domicile, des relais en cas d'épuisement. Elle lance un "appel au secours au Gouvernement" et espère le soutien massif de la Nation.

17h Le président prend la parole

Arrivant à la conclusion des débats, le chef de l'Etat dit avoir beaucoup appris avec les jeunes avec lesquels il a passé un peu de temps en compagnie de son épouse Brigitte. Il dit se "méfier des plans qui sont trop souvent homogènes. La vingtaine de jeunes avec qui j'étais suffit à montrer qu'il n'y a aucune homogénéité. Et donc les réponses sont multiples". Et de saluer le travail global réalisé par l'ensemble des acteurs et l'intérêt du caractère interministériel de ce chantier, les ministres présents ayant déjà intégré dans leur action cette dimension. Il est interrompu par le jeune Thomas qui ne tient plus en place, et s'adressant avec le sourire à ses éducateurs : "Je crois que vous avez échoué à le mettre sous une contrainte". Avant d'ajouter : "Et c'est sans doute très bien ainsi".

Les 6 prochains mois seront donc consacrés à l'analyse de cette approche transversale, "partant plutôt du bas qu'un plan dicté d'en haut" selon le chef de l'Etat, en proposant des "familles de solutions". C'est, selon lui, la "plus-value de ce 4ème plan", en articulant convenablement le médico-social et non médico-social et sans oublier les adultes qui "peuvent se retrouver plongés dans la violence d'un monde qui n'est pas fait pour eux." Et de conclure : "les sociétés contemporaines ont ce défi à relever, et c'est plutôt un défi de civilisation. Et c'est dans cette maison que cela doit se faire", même s'il se dit conscient que ces problèmes ne seront pas réglés en un jour. Le chef de l'Etat affirme qu'il sera présent, sur le terrain, "pas pour de grandes annonces" mais pour des "situations concrètes" et, cela, "autant de fois que cela sera nécessaire". 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

6 juillet 2017

En léger différé -> LIVE | Lancement du 4e plan autisme - prise de parole d'Emmanuel MACRON

Vidéos publiées sur la page Facebook d'Emmanuel Macron

LIVE l Visite de l'Élysée avec des jeunes à l'occasion du lancement du 4ᵉ plan autisme.

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6 juillet 2017

« L’autisme, c’est un problème de lâcheté collective » déclare Danièle Langloys

La concertation sur le quatrième plan autisme doit être lancée jeudi à l’Elysée, en présence d’Emmanuel Macron. Un rendez-vous qui laisse sceptique la présidente de l’association Autisme France, Danièle Langloys.

Par Charlotte Chabas

La concertation sur le quatrième plan autisme doit être lancée, jeudi 6 juillet, à l’Elysée. Après un troisième plan qu’elle juge « raté », Danièle Langloys, présidente de l’association Autisme France, assistera au discours de clôture d’Emmanuel Macron. Elle espère surtout y voir « une parole politique forte » capable de « reconnaître les dysfonctionnements » du système de santé. « Si on ne s’y attaque pas, on pourra empiler les plans autant qu’on veut, rien ne changera sur le terrain », estime-t-elle.

Aujourd’hui, quel bilan tirez-vous du troisième plan autisme ?

Danièle Langloys : Je partage les constats de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), qui a publié un bilan particulièrement lucide, et sans langue de bois. Ça conclut qu’on est bien en deçà des promesses et que la plupart des objectifs n’ont pas été remplis.

Cette fois, il s’agit d’une dénonciation relativement claire des énormes dysfonctionnements français. Et le constat que, si on ne s’y attaque pas, on pourra empiler les plans autant qu’on veut, rien ne changera sur le terrain. Pour moi, le troisième plan autisme est donc un ratage.

Quels sont ces dysfonctionnements ?

Il y a trois problèmes de fond concernant l’autisme en France. Le premier est tout bête : on ne sait ni où sont les personnes autistes, ni qui elles sont. Au niveau mondial, les études épidémiologiques montrent dans tous les pays un taux de prévalence de l’autisme entre 1 et 1,5 % de la population. En France, la seule étude qu’on a réussi à réaliser a établi un taux de 0,36 %.

Ce n’est pas que l’Hexagone soit miraculeusement épargné, c’est juste qu’on s’est montrés jusqu’à présent incapables de réaliser une étude sérieuse pour repérer et analyser la population autiste en France. Il n’existe aucune statistique, on sait seulement qu’environ 90 % des adultes autistes n’ont jamais été diagnostiqués. C’est donc compliqué de mener une politique de santé publique au sens large quand on ne sait pas où est la population cible.

Le deuxième problème, c’est l’incapacité à refondre toutes les formations des professionnels : médecins, psychiatres, éducateurs du champ médico-social, psychologues, enseignants… On nous dit que les universités sont indépendantes, qu’elles déterminent leurs cursus. C’est pourtant un diplôme d’Etat qui est délivré à la fin, on peut donc demander à ce que la formation soit conforme aux recommandations de l’Etat. Là encore, on peut faire tous les plans qu’on veut, tant qu’on n’a pas les professionnels volontaires pour les mettre en place, ça ne sert à rien.

Enfin, il y a un troisième dysfonctionnement : l’absence de contrôle qualité derrière des subventions publiques. Aujourd’hui, il n’y a aucun moyen de sanctionner un établissement qui aurait reçu de l’argent pour mener à bien un plan et qui n’aurait pas utilisé ces fonds en ce sens. Certains hôpitaux de jour continuent de refuser d’appliquer les consignes du ministère en matière d’autisme, mais touchent toujours autant d’argent public.

Vous êtes donc sceptique sur le lancement de cette concertation ?

Mon association va avoir trente ans, ça fait trente ans qu’on demande les mêmes choses, on n’a jamais été entendu. On attend un changement de mentalité, un courage politique qui est capable de dire demain : « Oui, nous avons du retard dans le domaine de l’autisme, nous nous sommes trompés, il faut tout reprendre. » Soit on a la volonté forte d’avouer que les trois plans précédents n’ont servi à rien, soit on laisse tomber. Je doute que cette parole politique ne soit prononcée.

Quand j’entends parler de « concertation », ça me fait hurler. Quel est l’intérêt, si ce n’est une énième stratégie dilatoire. A quoi bon faire encore un état des lieux, quand tout le monde sait ce qu’il faut changer. Comme toujours, on grattera des petites mesures à la marge, sur le terrain, ça aura des mini-effets. Mais globalement, on laissera encore des familles au bout du rouleau seules face à une épreuve souvent destructrice.

Vous pensez que rien n’a évolué ces dernières années ?

Il y a des centaines d’exemples d’expérimentations positives, des bonnes intentions portées par des personnes, des associations. On sait que 37,7 % des places attribuées dans le médico-social en 2016 l’ont été pour l’autisme. On ne peut pas nier que ce sont des moyens, qu’il y a un effort national. Mais c’est toujours sur une base extrêmement précaire.

On a eu ces dernières années deux secrétaires d’Etat exemplaires, mais personne ne les a soutenues. Au cabinet de Ségolène Neuville, la dernière secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, ils ont bossé comme des fous, avec des conseillers de choc qui ont fait un travail époustouflant.

Mais ils ont buté contre le noyautage idéologique qui gangrène tout le combat de l’autisme. En France, la psychanalyse est très puissante. Je le respecte tant que c’est un lien privé entre adultes consentants, mais là ce sont des personnes vulnérables et des entourages démunis à qui on impose une vision psychanalytique qui n’a cours qu’en France.

On revient donc toujours à un problème de définition de l’autisme.

Depuis 1980, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a établi une définition de l’autisme comme un trouble neuro-développemental qui affecte les fonctions cérébrales. En clair, un fonctionnement différent du cerveau, dès l’état de fœtus. Pas une affection psychologique ou une maladie psychiatrique.

Mais c’est une définition qui n’est toujours pas acceptée partout en France. L’autisme est resté le fantasme national de la pédopsychiatrie, avec notamment la question du lien mère-enfant, le rapport au père qui aurait été manqué. Comment on peut laisser faire ça sur le plan éthique ? Les associations de parents ne pèsent pas lourd face au corps médical qui se défend.

Que préconisez-vous pour faire évoluer les mentalités ?

J’ai passé un peu de temps au Québec avec mon fils adulte, qui est autiste. Je suis arrivée dans un restaurant avec lui, la serveuse ne m’a rien demandée, elle nous a juste dit : « Si vous avez besoin d’un endroit où la lumière est plus tamisée, si vous voulez aménager un plat, n’hésitez pas. » Cette serveuse connaissait l’autisme, connaissait l’hypersensibilité de la vue ou de l’audition qui l’accompagne souvent et les troubles alimentaires très courants. Parce que, là-bas, ce n’est pas tabou de parler du handicap, de l’expliquer. C’est dans la culture du pays, grâce notamment à des campagnes nationales régulières.

En France, traiter quelqu’un « d’autiste », c’est l’insulte à la mode. Même François Fillon pendant la campagne présidentielle n’arrêtait pas de dire qu’il « n’était pas autiste ». Vous n’imaginez pas comme ça me met hors de moi.

Le grand public n’a aucune idée de ce qu’est un autiste, a toujours une vision négative du handicap. Dans la rue par exemple, si votre enfant se met à crier, on vous regarde en jugeant que vous ne savez pas l’élever, que c’est la faute de la famille. On nous dit toujours que c’est le temps de la pédagogie, que ça prend vingt ans : allez dire ça aux proches qui souffrent.

L’autisme, c’est un problème de lâcheté collective. Et pourtant, on ne peut pas dire qu’on ne sait pas, qu’on ne peut pas. C’est juste que personne ne veut mettre les mains dans le cambouis.

6 juillet 2017

Autisme: "La France se débarrasse des personnes les plus vulnérables" - interview vidéo

06/07/2017 à 07h11

 

Alors que la concertation sur le 4ème plan autisme commence jeudi à l'Elysée, RMC a rencontré une mère obligée de placer sa fille en Belgique faute de place en France.

6 juillet 2017

Pour les adultes autistes et leurs proches, l’angoisse du « vide intersidéral »

article publié dans Le Monde

Alors qu’est lancé, jeudi, le 4e plan autisme, l’absence de structures d’accueil pour les personnes souffrant de ces troubles est critiquée par les associations.

LE MONDE | 06.07.2017 à 06h42 • Mis à jour le 06.07.2017 à 07h48 | Par

Une personnes autiste réalise un collier de perles avec l'aide du personnel du centre médical « l'Envolée », à l'Isle d'Abeau (Isère), en 2012.

Sur les routes du Morbihan, quand Marie est en voiture avec son fils, Yann-Vari, elle aime mettre un peu fort Arvorig FM, parce qu’il « y a de la musique », et qu’elle « aime entendre des émissions en breton ». Dans une autre vie, une avec « un peu plus de temps et d’énergie », cette Lorientaise de 63 ans aurait aimé le parler. Elle se contente de « le comprendre sans pouvoir échanger ». « Un peu comme mon fils », lance-t-elle dans un petit rire cristallin.

Son « affreux », comme elle le surnomme affectueusement, a 27 ans, une carrure de rugbyman, et un autisme sévère diagnostiqué il y a vingt-et-un ans « grâce à la télé ». C’était après la diffusion du film Rain Man sur France 2 dans les années 1990. Un débat organisé par Jean-Luc Delarue avec des familles d’autistes. « Notre vie avec Yann-Vari ressemblait beaucoup à la leur », résume cette ancienne institutrice, devenue « mère au foyer à perpétuité ».

Là a commencé son « parcours du combattant ». Car chaque étape a été « une guerre de tous les instants » pour trouver l’accompagnement pour « faire grandir, faire progresser » ce petit garçon, troisième d’une fratrie de quatre.

L’enfance et l’adolescence avaient déjà « été difficiles, pour être polie ». « Ce serait plus simple si tous les autistes étaient des petits génies du piano », plaisante-t-elle. Mais « depuis ses vingt ans, c’est simple, j’ai l’impression qu’on attend juste que je trouve une poubelle assez grande pour l’y jeter ».

« Entre cinq et dix ans d’attente »

C’est l’une des « tragédies silencieuses » dénoncées par les associations. Elle se joue derrière les portes closes, dans l’intimité des familles « abandonnées à elles-mêmes ». Pour Danièle Langloys, présidente d’Autisme France, « jamais on a anticipé que les enfants autistes deviendraient un jour des adultes autistes ». Alors si le début de la chaîne commence à s’articuler, après « c’est le vide intersidéral ».

Il n’y a d’ailleurs aucune donnée, aucune statistique sur laquelle s’adosser. Combien sont-ils à vivre « dans la nature », ceux-là dont le mal-être couvre un champ d’horizon si différent : du syndrome d’Asperger en manque de stimulation, à ceux dont les troubles neuro-développementaux sont tellement sévères qu’ils en restent prisonniers à vie, incapables d’aucune autonomie.

Dans le troisième « plan autisme », lancé en 2013 et doté de 205 millions d’euros, 1 500 places devaient être créées pour ces adultes non-autonomes dans des foyers spécialisés. En février, il n’y en avait eu que 267.

Un déficit qui devrait être à l’ordre du jour des concertations, lancées jeudi 6 juillet à l’Elysée en vue de la création du quatrième plan. « En moyenne, on a un temps d’attente pour une prise en charge qui va de cinq à dix ans, en fonction des départements », explique Danièle Langloys. « Parfois, c’est toute une vie d’attente. »

Isolement et privations

Depuis deux ans, Yann-Vari est accueilli dans une maison d’accueil temporaire, quatre-vingt-dix jours par an. « L’année prochaine, ce sera quatre-vingt cinq, car on nous dit qu’il faut être sympa et laisser de la place », raconte encore Marie. « Pour pouvoir récupérer du temps, il faut en enlever aux autres », résume-t-elle. Deux autres autistes de la maison, âgés de plus de quarante ans, devront eux rester à leur domicile, faute de personnel suffisant. « “Il est pas trop mal chez vous”, c’est la réponse à tout », soupire-t-elle.

En face pourtant, le quotidien de ces familles est « chaotique », souvent « douloureux », toujours « éreintant ». « On a vu notre existence se rétrécir au fil des ans, se confiner », dit Marie avec pudeur, pour passer sous silence ces moments où « la vie se moque un peu de nous ». La fin de la musique pour son mari, des sorties et de la vie sociale. L’isolement de plus en plus grand, vertigineux.

Les privations aussi, car tout coûte cher quand on veut maintenir des activités. « C’est soixante euros pour une heure d’équithérapie », raconte Marie, qui reconnaît que « les chevaux ont l’avantage de ne pas être trop rancuniers », même quand Yann-Vari les brusquent. « Toutes ces dépenses, ce n’est pas accessible à toutes les familles », rappelle celle qui « se bat pour le moindre renseignement sur les remboursements ».

En 2016, le petit soldat a dû baisser un peu les armes. Marie a mis quatre mois pour se remettre d’une hernie discale qui aurait dû la clouer au lit. « Mais il fallait bien que je continue à m’occuper de lui », explique-t-elle.

Le « miracle belge »

Faute de structures adaptées en France, certaines familles ont trouvé la solution ailleurs, en Belgique. Selon l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), 5 385 adultes handicapés, dont une proportion « conséquente » atteints d’autisme, étaient accueillis dans des établissements situés outre-Quiévrain fin 2015. Et là, il y a des chiffres. Tout simplement parce que la France paye pour ces installations, et mieux que l’Etat belge, d’où cette porte ouverte aux patients français.

La mère d’un enfant autiste de 8 ans manifeste en haut d’une grue pour exprimer sa colère contre le manque de prise en charge, à Toulouse le 21 mars 2014.

Ils étaient une quinzaine derrière la vitre, quand Cécile a fait la visite. « Des cassés de la vie, des rabougris, vieillissants ». « On m’avait parlé du miracle belge, c’était plutôt la cour des miracles », raconte cette mère de deux enfants. Une assemblée présentée comme le « groupe des adultes difficiles » par l’éducatrice qui organisait la visite, dans ce centre de l’Est de la Belgique. C’est là qu’il y avait peut-être une place pour Antoine, 23 ans, après des dizaines de dossiers refusés dans toute la région parisienne.

Mais comment laisser là son « beau gosse », un petit brun aux traits fins qui semble à peine sortir de l’adolescence, aime « la musique forte et être dehors, manger au restaurant ».

Méandres administratifs « kafkaïens »

Dîner à 18 h 30, coucher à 20 heures. Une visite toutes les sept semaines. « A quelle mère on demande de laisser son fils vivre jusqu’à la fin de sa vie à 450 kilomètres de chez soi dans des conditions pareilles ? »

Cécile n’a pas pu s’y résoudre. Il n’y a pourtant pas de plan B. Ou si, peut-être. Un centre qui va s’ouvrir à Paris, dans le 10e arrondissement. « On nous jette ça en pâture, on ne sait pas comment décrocher le gros lot », soupire cette ancienne attachée parlementaire, aujourd’hui employée dans le privé.

Cette fois encore, « il faudra être dans le rapport de force permanent ». Replonger dans les méandres administratifs « kafkaïens », les démarches « inutiles et répétitives » qui « rendent dingues », avec souvent à la clé un laconique « pas de place, bon courage ».

« Même avec les autres familles, on en vient à ne plus tout se dire, parce qu’on a peur que la seule place de l’année nous échappe », dit Cécile, qui n’a « même plus de gêne à le dire : quand c’est la loi de la jungle, on ne réfléchit plus en humains. » « J’ai envie de hurlervous voulez pas nous aider plutot que nous enfoncer en permanence” », lance-t-elle, avant de conclure : « si ça ne marche pas, je ne sais pas ce qu’on va devenir ».

« On verra en temps et en heure »

Pour toutes les familles, c’est cette même « épée de Damoclès ». C’est parfois les frères et les sœurs qui en héritent. Patricia le sait, son cadet d’un an finira sûrement chez elle un jour. Depuis sept ans, Benoît, diagnostiqué Asperger à 38 ans, vivote chez ses parents, « sans aucune activité ».

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Adolescent, il avait pourtant montré des grandes capacités dans les langues. « Mais tout ça, c’était avant qu’il végète faute d’endroit adapté à son handicap », raconte cette femme de 41 ans. Qu’il « passe à côté de sa vie ». Patricia a assisté impuissante à « cette descente aux enfers », confessant même que ce handicap « a aussi un rôle » dans son choix de « se tenir à l’écart de la maternité ».

Pour l’heure, « hors de question » que Benoît vive dans une structure tant que ses parents sont en vie. « En forme au moins », nuance-t-elle. Après, « on verra en temps et en heure », dit-elle, à la sortie de son bureau dans un quartier chic de Paris. « Mon mari ne sera pas ravi », anticipe-t-elle pourtant déjà, avant d’avouer une « angoisse, forcément ».

« Finir tous les trois en même temps »

C’est la même qui submerge chaque nuit Elisabeth, 82 ans, et son mari André, 80 ans. Ces deux-là se sont trouvés « sur le tard », mais ont eu « le bonheur de leur vie » en la personne d’Adélaïde, née une chaude journée d’été, il y a quarante-et-un ans.

Diagnostiquée autiste il y a dix-sept ans seulement, cette grande brune vit au domicile de ses parents, passe « beaucoup de son temps à dormir », le reste du temps « à cracher une colère qui vient d’on ne sait où ». Ses parents la regardent, impuissants. Douloureusement conscients, surtout, qu’ils sont « loin d’être immortels ».

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Adélaïde est sur une liste d’attente, dans sept centres du Sud de la France : Bouches-du-Rhône, Gard, Var et Vaucluse. « Quand on a appelé, il y a un mois, on nous a dit qu’il y avait encore trente-trois personnes avant elle », soupire André, quand Elisabeth n’a « plus le courage de raconter ». De penser encore une fois à « ce qui arrivera quand on sera partis ».

Ils le savent pourtant. « Probablement un hôpital psychiatrique où elle finira par mourir d’une surdose de médicaments », reprend Elisabeth. Alors, la vieille dame l’avoue, elle songe régulièrement à des solutions « plus expéditives ». « Finir tous les trois en même temps, après tout, ça causerait moins de problèmes. »

6 juillet 2017

Interview de Christine MEIGNEN, présidente de Sésame Autisme

sur C NEWS

"Les adultes autistes sont les oubliés des différents plans", Christine Meignen, pdte de la Fédération Sésame Autisme

6 juillet 2017

Chez Constant & Zoé, Brigitte Macron sans les médias

article publié sur handicap.fr

Résumé : La Première dame s'est rendue en toute discrétion dans les locaux de Constant & Zoé (qui conçoit des vêtements adaptés au handicap) le 16 juin 2017 à Lyon. Elle y a échangé durant deux heures avec la fondatrice et quelques clients. Explications.

Par , le 04-07-2017

C'est sans journalistes ni trop de communication que Brigitte Macron s'est rendue, le 16 juin 2017, à Lyon pour rencontrer la fondatrice et quelques clients de la marque Constant & Zoé, qui produit des vêtements adaptés pour les personnes en situation de handicap (lire article en lien ci-dessous). Pourquoi choisir cette société ? « D'après son cabinet, Mme Macron cherchait à s'informer sur une initiative autour du handicap qui soit originale, dynamique, innovante, et qui apporte réellement une nouveauté sur un marché », explique Sarah Da Silva, à la tête de l'entreprise.

Des familles venues témoigner

Pour donner plus de sens à l'entretien, Mme Da Silva, après suggestion du cabinet, a invité plusieurs familles ayant acheté les vêtements Constant & Zoé. Quatre personnes porteuses de différents handicaps sont venues témoigner et ont pu échanger, durant deux heures, avec la Première dame, apparemment soucieuse d'en savoir plus sur les étapes de production, le mode de fonctionnement et les pistes d'amélioration de l'entreprise. Étaient présents : Louna, étudiante tétraplégique, venue avec son beau-père ; David, infirme moteur cérébral, accompagné au Centre d'éducation motrice de Lyon, qui s'exprime avec une tablette vocale ; la mère de Noé, un lycéen dyspraxique, pour parler de ce handicap invisible et encore peu connu. 

Faire parler le client d'abord

« Ma mère est également venue parler de Constant, mon frère, qui est infirme moteur cérébral à cause d'une erreur médicale à la naissance et qui ne peut pas s'exprimer oralement, précise Sarah. Nous avons pu soulever la question du diagnostic et de l'accompagnement par les professionnels de santé. » Selon elle, « tous se sont sentis écoutés. L'équipe de Mme Macron prenait des notes sur les idées que nous avions, les questions posées étaient justes et pertinentes. » Après visite de l'entrepôt et quelques mots sur le parcours de la chef d'entreprise ainsi que sur les étapes de création de la marque, les échanges ont porté sur les expériences des familles présentes. « C'est de cette façon que Brigitte Macron a amorcé la conversation, poursuit Sarah. En faisant parler le client d'abord. Chaque famille a fait part de son quotidien, pour nous permettre de dégager ce qui allait bien, ce qu'il fallait réellement améliorer, etc. »

Un « débat » complet

Le débat s'est donc axé sur de nombreuses thématiques autour du handicap : diagnostic parfois périlleux ou trop long à la naissance, manque d'établissements adaptés ou de contrôles dans ceux qui existent, nécessité de simplifier les démarches administratives, statut de l'aidant familial… « Les échanges étaient intéressants puisque nous avons pu évoquer des handicaps très différents, afin d'en dégager une vision globale, souligne Sarah. Nous avons aussi tenu à évoquer certaines choses qui vont bien. Louna par exemple, est très bien accompagnée par son auxiliaire au quotidien. Nous devons pouvoir rester positifs et dynamiques tout en révélant ce qui ne va pas de façon constructive. »

Une intervention pertinente, qui porte à croire que la Première dame pourrait faire du handicap sa principale « piste de travail » ? Possible. « Si Mme Macron prend le sujet du handicap à bras le corps, nous sommes en tout cas disposés à lui faire savoir ce dont nous avons besoin. »

© Constant & Zoé

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5 juillet 2017

Elysée : Macron annonce le 4e plan autisme

article publié sur handicap.fr

Résumé : Le 6 juillet 2017, Emmanuel Macron reçoit les associations à l'Elysée pour dévoiler les contours du 4e plan autisme. Une concertation décisive selon elles. Enfin l'occasion de changer la donne ?

Par , le 05-07-2017

C'est l'Elysée que le chef de l'État a choisi pour lancer la concertation autour du 4e plan autisme, le 6 juillet 2017 dans l'après-midi. Tout un symbole pour ce nouveau Gouvernement qui réitère depuis des semaines vouloir faire du handicap l'une des priorités de son quinquennat. Son discours officiel sera précédé plusieurs présentations, notamment celle du rapport de la commission scientifique internationale, qui permettront de faire le point sur un sujet « brûlant ». Seront présents plusieurs ministres, Sophie Cluzel (handicap), Agnès Buzyn (santé), Jean-Michel Blanquer (éducation nationale) et Frédérique Vidal (enseignement supérieur), répondant aux vœux des associations en faveur d'une véritable dynamique interministérielle et de la fin du cloisonnement. Même si ce sujet implique également la vie sociale, le logement, le travail…

Trois plans et puis quoi ?

En matière d'autisme, trois plans se sont, jusque-là, succédé sans, de l'avis des personnes concernées, apporter de résultats probants. L'Unapei, premier mouvement associatif qui accompagne plus de 60 000 personnes autistes en France, parle même de « gâchis humain ». Malgré le 3e plan 2013-2017, doté de 205 millions d'euros, « la France continue d'avoir un retard important qu'il convient de rattraper, pour les enfants mais aussi pour les adultes avec autisme », confirmait Sophie Cluzel en juin devant le CNCPH (Conseil consultatif des personnes handicapées). L'Igas (Inspection générale des affaires sociales) et l'inspection générale de l'Éducation nationale (Igen) se joignent au constat en rendant public, en avril, un bilan qui fait état, malgré des « avancées », de nombreux « dysfonctionnements » et des lacunes concernant la prise en charge des adultes atteints de ce trouble neuro-développemental et l'accompagnement des familles (article en lien ci-dessous).

Quels chantiers ?

L'ordre du jour est donc vaste... La santé, la scolarisation, la vie sociale, le logement, le travail doivent « être adaptés », poursuit l'Unapei. Cette concertation est « décisive », estime Vaincre l'autisme. Pointant les « conséquences sociales » de l'autisme -isolement des familles, divorces, pertes d'emploi-, cette association définit comme « priorité » la diminution du nombre d'enfants sans prise en charge, « en se donnant les moyens de diagnostiquer, évaluer et traiter les 8 000 enfants autistes qui naissent chaque année ». Elle préconise notamment un dépistage systématique dès le plus jeune âge, une commission d'enquête parlementaire pour contrôler les financements ou encore le développement de la recherche et la création d'un Institut de l'autisme. L'Unapei demande pour sa part, un meilleur diagnostique des adultes, « grands oubliés du 3e plan ». D'autres actions phare à concrétiser : la scolarisation de tous les élèves autistes, la formation des enseignants soutenus, autant que nécessaire, par les services médico-sociaux.

En finir avec l'exil

Dans un communiqué, la fédération Sésame autisme (FFSA) souhaite à son tour que ce plan « comble le retard ». Pour sa présidente, Christine Meignen, sa « mise en œuvre doit répondre aux besoins urgents et immédiats des milliers de personnes actuellement sans solution ou exilées de force à l'étranger ». Selon l'Igas, 1 451 enfants et 5 385 adultes handicapés, dont une proportion « conséquente » avec autisme, étaient accueillis dans des établissements belges fin 2015, faute de structures adaptées en France. A la veille de décisions budgétaires majeures, Luc Gateau, président de l'Unapei, exige donc « un financement à la hauteur des enjeux, impliquant l'ensemble des décideurs, nationaux et territoriaux ». Le 4 juillet, la CNSA déclare que l'autisme reste la priorité de la programmation 2017-2021en matière de créations de places en établissements et services : sur les 8 400 prévues sur cette période, 37% (soit 3 147) seront destinées aussi bien aux adultes qu'aux enfants avec autisme.

Les réponses du Président

Ce 4e plan sera-t-il suffisamment ambitieux pour répondre à l'ampleur de la situation ? Les troubles du spectre de l'autisme (TSA) concerneraient environ 650 000 personnes en France, soit une naissance sur 100. Le Gouvernement dit vouloir mettre en œuvre une large consultation avec les personnes concernées, leurs familles, l'ensemble des professionnels, qui respecte les recommandations de bonne pratique de la Haute autorité de santé. Réponses le 6 juillet à 17h avec la prise de parole d'Emmanuel Macron. Avec son épouse, il accueillera auparavant un groupe de jeunes autistes pour une visite des salons de l'Elysée, suivi d'un goûter. Le robot Nao fera lui aussi partie des invités, un petit humanoïde de 58 cm qui pourrait devenir un compagnon précieux… sans pour autant tout remplacer !

 

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5 juillet 2017

Le 4e plan autisme doit enfin changer la donne pour les personnes autistes !

4 juillet 2017

Adulte autiste, vous avez des difficultés à trouver une structure d'accueil? Racontez-nous

Appel à témoignage publié par le journal Le Monde

Adulte autiste, vous avez des difficultés à trouver une structure d'accueil. Racontez-nous.

En participant à cet appel à témoignages, vous autorisez la publication totale ou partielle de votre contibution sur le site Le Monde.fr, dans le quotidien Le Monde, dans " M, le Magazine du Monde " ou sur tout autre site où la Société éditrice du Monde publie du contenu éditorial (Facebook, Twitter, Digiteka, Instagram, etc.).

 

3 juillet 2017

Le Mur de Sophie Robert -> L’audience se tiendra devant le TGI de Paris le 22 janvier 2018

3 juillet 2017

Toujours d'actualité ...

2 juillet 2017

Plan autisme 4 : Les demandes des associations

 

 

2 juillet 2017

Vidéo -> L’écoute des personnes les plus vulnérables est indispensable ...

L’ÉCOUTE DES PERSONNES LES PLUS VULNÉRABLES EST INDISPENSABLE pour cheminer vers une société plus juste, compatissante et inclusive!

Notre second message sur l’importance de L’ÉCOUTE

Devenez un partenaire de cette campagne!
https://together-ensemble-juntos.org

Une initiative de L’Arche Canada en partenariat avec l’Association Jean Vanier

 

1 juillet 2017

L’autisme dans une bibliothèque publique française en 2017

article publié dans AGORAVOX

par Copper Lebrun

samedi 1er juillet 2017

Je me suis récemment rendu à la biblitohèque municipale (qui est tout à fait ordinaire) à la recherche des données qu'une personne lambda pourrait quérir afin de s'informer sur l'autisme.

Je remarque d'abord qu'aucun ouvrage sur le sujet n'est disponible dans les rayonnages : pas plus que sur d'autres troubles psychiques, tels que schizophrénie, bipolarité, trisomie.

La bibliothèque semble à l'égard de ces sujets à l'image de la société française actuelle : sélective dans ce qu'elle choisit de montrer au monde. Nous ne sommes pas censés vivre dans un monde où les personnes atteintes de spécificités mentales auraient droit à une quelconque représentativité.

Je me penche dès lors vers des ouvrages spécialisés où un individu concerné pourrait aller chercher l'avis de personnes qu'il considérera comme disposant d'une expertise en la matière.

Je commence par la définition donnée par un dictionnaire à l'usage des IDE (Infirmiers Diplômés d'Etat), susceptible de servir de référence aux personnels hospitaliers.

Voici :

DICTIONNAIRE MEDICAL A L'USAGE DES IDE (3e édition)

Editions Lamarre, 2009

Par Michel Lacombe, Jean-Luc Pradel, Jean-Jacques Raynaud

"Autisme n.m. Perte de communication avec le monde extérieur au profit d'un monde intérieur imaginaire, et qui se manifeste par un isolement."

Qu'en penser ? Les infirmiers sont supposés avoir de l'enfant autiste l'image de quelqu'un qui s'enferme en lui-même parce qu'il serait habité par d'incompréhensibles et troublants fantasmes. Comme le montre ce lien vers le site EgaliTED, les soins prodigués à l'hôpital psychiatrique consistent en toute logique à tenter de restaurer la relation à l'autre que l'enfant n'aurait pas eu l'opportunité de créer dans sa vie. Ce sont des exercices de "mise en relation" afin de restaurer de façon "dynamique" un lien à autrui considéré comme sain et naturel. En pratique, cela se passe ainsi : il s'isole "naturellement", donc nous allons l'isoler encore plus. Dès lors que seront avérés l'absence de langage verbal et des "bonnes" techniques de communication, l'enfant autiste sera considéré comme une machine cassée et dont les éléments s'agitent inutilement, sans qu'il soit nécessaire ni raisonnable d'y répondre autrement que par les barrières désocialisantes et déshumanisantes que sont les médicaments et le contexte enfermant de l'unité hospitalière. Selon certains experts, cela risquerait d'agraver ses troubles.

 

A la suite :

GRAND DICTIONNAIRE DE LA PSYCHOLOGIE

Editions Larousse, 2011

Par Henriette Bloch, Roland Chemana, Eric Dépret, Alain Gallo, Pierre Leconte, Jean-François Le Ny, Jacques Postel, Maurice Reuchlin

 

La prise en charge de l'enfant autiste

"Dans les pays européens, les enfants autistes sont généralement soignés dans le cadre des hôpitaux de jour."

Il semble rassurant pour les petits français que nous sommes de constater que l'Europe dans son ensemble adopte pour le soin des personnes autistes le modèle thérapeutique de l'Hexagone. Mais c'est (heureusement) faux.

http://www.santemagazine.fr/actualite-autisme-quelle-prise-en-charge-selon-les-pays-60226.html

 

"Dans ce type d'institution, qui permet le lien familial, la prise en charge thérapeutique de l'enfant s'effectue dans un esprit pluridisciplinaire : activité éducative visant à amener l'enfant à se reconnaître comme individu et à reconnaître en tant qu'individus les autres membres du groupe ; activité pédagogique et scolaire adaptée à l'état de l'enfant ; travail rééducatif de type psychomoteur ou travail de rééducation du langage, prenant en compte les caractères particuliers du trouble instrumental ; psychothérapie individuelle de l'enfant, surveillance et soins pédiatriques. [...]"

L'autiste (dans un pur jargon franco-freudien qui tente de se faire passer pour du français sous un prétexte de vocabulaire spécialisé), serait inapte à se "reconnaître comme individu" et "à reconnaître en tant qu'individus les autres membres du groupe". Difficile de ne pas voir dans cette tentative de recréer en domaine médical l'image d'un milieu familial qui serait "sain" et "constructif" les conséquences des théories encore vivaces de la mère pathogène et toxique, à laquelle il faudrait à tout prix soustraire l'enfant.

Il est en effet tout à fait faux de considérer l'enfant autiste comme un être "avorté" de la réalité, incapable d'identifier des personnes extérieures à lui, et il serait par conséquent stupide pour les parents d'un tel enfant de le croire : mais en face d'un spécialiste armé de pied en cap d'un vocabulaire terrorisant, en ont-ils les moyens ?

 

"Le pronostic à long terme a été amélioré par les thérapeutiques actuelles, mais il reste encore parfois réservé. L'évolution déficitaire, qu'elle soit globale ou en secteur, est sans aucun doute le risque évolutif majeur. Parfois, l'évolution se fait vers une persistance du processus psychotique avec possiblité d'évolution schizophrénique à l'adolescence. La névrotisation, enfin, apparaît comme une forme plus favorable d'évolution lorsqu'elle permet l'établissement d'un lien relationnel satisfaisant avec autrui."

Pour ma part, moi qui n'ai pas pris freudien deuxième langue, je peine à comprendre le processus de "névrotisation". En revanche, "processus psychotique", je le comprends. C'est grave. Irrécupérable. Comme la schizophrénie, à laquelle selon ce grand médecin, (même si la différence entre autisme et schizophrénie a été établie formellement en contexte expérimental depuis les années 70 et reconnue par le British Journal of Psychiatry) les autistes semblent malheureusement voués à l'âge adulte. Voilà donc où passent les autistes que l'on voit à la télé ou dans des reportages sur France 5 intitulés "le Monde de l'Autisme" et où ne sont présentés pratiquement que des enfants ! Ils deviennent psychotiques.

Pronostic, donc, d'enfermement et de cachetonnage pour la vie. Entre psychotiques, ils se comprendront. Comme le dit si bien Josef Schovanec, ils pourront regarder les oiseaux sous neuroleptiques. Comment se fait-il, pourtant, qu'en Angleterre, 70 % des enfants autistes reçoivent une éducation en milieu ordinaire ?

 

Je cherche désespérément un contre-argument quelque part :

DICTIONNAIRE DES TERMES DE MEDECINE (27e édition)

Editions Maloine, 2003

Par Marcel Garnier et Valery Delamare

"Autisme, s. m. (Bleuler) (gr. autos, soi-même) [angl. autism] Degré le plus avancé de la schizophrénie ; développement exagéré de la vie intérieure et perte de tout contact avec la réalité. _a. infantile Syn.syndrome de Kanner. Syndrôme autistique apparaissant avant l'âge de deux ans. V. Asperger (syndrôme d')"

OK. Là je suis tombé dans la 4e dimension. Un "dictionnaire des termes en médecine" m'informe que l'autisme est la phase la plus avancée de la schizophrénie ??? Ceci alors que les médecins généralistes, dans leur formation, n'ont pas plus d'une heure de cours sur l'autisme ??? Votre enfant, qu'est-ce qu'il a madame, un problème à sa têtête, ça ressemble à CI ça ressemble à CA, mais oui n'est-ce pas cher confrère, mon diagnostic est le suivant : pizza royale, quatre-fromages-quatre-saisons, la totale !?

 

"Asperger (syndrôme d') (A. Hans, autr. 1944) [angl. Asperger's syndrome] Variété d'autisme infantile associée à des performances exceptionnelles dans certains domaines tels que la mémoire ("idiots savants").

Ah oui, et donc bien sûr, les "Asperger" ce sont tous des savants. Associés à des idiots qui plus est. Des ordinateurs vivants qui recrachent des données sans les comprendre. Dans ce contexte, pas étonnant que pas plus d'un psychiatre sur trois ne soit capable d'évoquer le syndrôme d'Asperger quand il en ont un représentant en face d'eux, avec tous les symptômes (expérience personnelle).
 

Autant dire que je me sens bien "compris". J'ai également pu trouver un admirable résumé de la situation des autistes en France :

DICTIONNAIRE DE LA PSYCHANALYSE (réédition de 2011)

Par Elisabeth Roudinesco et Michel Plon

"L'une des synthèses les plus brillantes de l'histoire et de la genèse des différentes approches de l'autisme a été réalisée par le psychanalyste français Henri Rey-Flaud qui a distingué nettement l'autisme de la psychose. Au terme d'une longue enquête, il est parvenu à décrire le monde énigmatique des enfants autistes, un monde de souffrance, de silence et de rituels insolites, dont la présence nous touche, tant il nous rappelle celui ancestral du règne animal dont l'homme est issu, ou encore celui archaïque de la naissance, cette césure qui nous fait passer de la vie utérine à la vie sociale.
Les autistes s'expriment avec des gestes et des cris, mais aussi avec des mots, tout en s'agrippant à des objets défectueux. A l'inverse de nous, ils se bouchent le nez pour le pas entendre et les oreilles pour ne pas voir. Les enfants autistes_ environ quatre sur mille, et en majorité des garçons_ ne sont tolérés ni à l'école, ni dans les lieux publics. Ils font peur, ils sont parfois violents ou repliés sur eux-mêmes, ils ont l'air d'accomplir des tâches incohérentes et ont donc besoin d'être pris en charge en permanence par leurs parents et par des équipes de thérapeutes et d'éducateurs qui les font vivre à leur rythme, tout en les soignant. A cet égard, il est absurde, comme l'ont fait certains psychanalystes, de culpabiliser les parents, voire de les accuser d'être à l'origine de la maladie de leurs enfants. L'autisme est une énigme et il semble bien que les théories ne servent à rien si elles en s'accompagnent pas, dans la pratique du thérapeute, d'une écoute permettant à l'enfant de passer d'un chaos primordial à un univers de langage, seule manière pour lui d'entrer en contact avec le monde des autres humains."

 

Voilà donc : l'autisme est le chaînon manquant entre l'homme et l'animal. C'est bien un "avorton", mort-né aux relations humaines. C'est donc en toute logique que cette pauvre créature ne pourra passer sa misérable existence qu'entourée et surveillée en permanence.

En lisant "tolérés ni à l'école ni dans les lieux publics" j'ai vu l'image, dans ma tête, du panneau encore affiché à Shanghaï de nos jours "dogs and Chinese not allowed" ("interdits aux chiens et aux chinois").

Au sujet de quelle catégorie d'individus peut-on, en 2017 en France, tenir un pareil langage ??

 

Est-ce que j'ai bien vu ce que j'ai vu ? Une ribambelle de pseudo-spécialistes tous aussi interchangeables et inutiles les uns que les autres, afin de justifier le nihilisme thérapeutique et l'abandon moral d'êtres dont personne ne veut (qui pourrait bien en vouloir d'ailleurs ??) et que personne ne se donne le courage de laisser mourir ?

Dans cette bibliothèque, un seul ouvrage, à ma connaissance, offre une échappatoire, c'est le livre de Marcel Rufo qui évoque entre deux suggestions d'hôpital de jour les recommandations de la Haute Autorité de Santé, à savoir l'existence de thérapies telles qu'ABA et TEACCH.

Qu'en pensez-vous ? Est-ce que le corps médical dans son ensemble vous semble oeuvrer pour le bien-être et l'épanouissement des personnes autistes ? Est-ce que la moindre chance leur est donnée de s'en sortir dans notre monde ?

J'aimerais sincèrement me tromper.

J'aimerais.

Merci de votre lecture.

Copper Lebrun

Documents joints à cet article

L'autisme dans une bibliothèque publique française en 2017
1 juillet 2017

Inclusion du handicap à l'école : que changer en 2017 ?

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Mieux former les équipes éducatives, assurer une place de choix aux accompagnants... Le médiateur de l'Éducation nationale établit, dans un rapport publié le 29 juin 2017, ses recommandations pour une plus grande inclusion. Décryptage.

Par , le 30-06-2017

 

Quel est état des lieux sur l'inclusion des enfants porteurs de handicap en milieu scolaire ? Le 29 juin 2017, le médiateur de l'Éducation nationale, Claude Bisson-Vaivre, présente un rapport de la situation en 2016 et fait part de ses recommandations en matière de formation, de démarches administratives, d'accompagnement, d'orientation, etc.

Faciliter la demande d'aménagements

Dans ce nouveau rapport, le médiateur évoque « la complexité et la lourdeur d'un système qui, en matière de handicap, empile les dispositifs et multiplie les fonctions et statuts ». Pour « l'alléger », il recommande par exemple de « réécrire le corpus réglementaire pour rendre plus lisible l'ensemble des dispositifs et permettre à chaque élève de bénéficier des droits particuliers liés à sa situation ». Il préconise également d' « assurer la cohérence de la démarche visant à obtenir des aménagements de scolarité […] afin que toutes les dimensions du dossier soient en permanence prises en compte et que les familles se retrouvent dans le cheminement de la procédure ».

Plus de médecins à l'école

M. Bisson-Vaivre constate par ailleurs qu'un bon nombre d'élèves en situation de handicap nécessitent la présence de médecins dans leur établissement. D'où une proposition visant à inciter les futurs professionnels de santé à choisir l'Éducation nationale : « renforcer l'attractivité des fonctions de médecins de l'Éducation nationale, notamment en intervenant durant leurs études auprès des étudiants par des mesures incitatives pour s'orienter vers la médecine scolaire ».

Quelle politique des établissements ?

En ce qui concerne l'accueil du handicap dans les établissements scolaires, le rapport établit que les élèves sont « de manière générale, bien accueillis ». Il est en revanche précisé que de nombreux parents d'enfants lourdement handicapés (autistes, polyhandicapés ou atteints de sérieux troubles du comportement) se heurtent très tôt à des refus d'accueil. Pour empêcher ces situations, M. Bisson-Vaivre suggère, entre autres, de former les directeurs d'écoles et chefs d'établissements à ce sujet, de prévoir la désignation d'un personnel ressource pour relayer la politique handicap de l'établissement, de sensibiliser au handicap dans la vie lycéenne et collégienne et d'introduire dans le projet de l'établissement un volet « accueil de publics relevant du handicap ».

Enseignants formés, classes moins chargées

Quelle est la place des enseignants dans ce système ? Le médiateur relève que la charge de travail, le comportement perturbateur de certains élèves et l'agressivité chez quelques parents engendrent une souffrance chez le personnel éducatif. D'où la nécessité d'« introduire dans les obligations de service des enseignants du second degré le suivi des élèves en situation de handicap », de « renforcer la formation des personnels tant initiale que continue » et de « réfléchir à une modalité de prise en compte dans le décompte horaire et de procéder à un allégement des effectifs des classes qui accueillent plusieurs élèves ayant des aménagements de scolarité importants ».

L'accompagnant, « acteur indispensable »

La place de l'accompagnant, qu'il soit AVS (Auxiliaire de vie scolaire) ou AESH (Accompagnant d'élève en situation de handicap), est également au cœur des réflexions du médiateur dans ce rapport. Pour faciliter leur recrutement, une « plus grande attractivité des fonctions » serait nécessaire selon lui ; il préconise de « mettre en place un service unique de traitement des contrats et de simplifier la procédure pour les élaborer ». D'autres mesures sont évoquées : « ne conserver qu'une seule catégorie de contrat pouvant donner lieu, à terme, à un corps de fonction publique leur offrant un déroulement de carrière et des perspectives d'évolution », tout en assurant « une formation sur les méthodes d'accompagnement reconnues par la Haute autorité de santé (HAS) », plus particulièrement pour les élèves autistes.

Mieux cibler l'orientation scolaire

Quid des dispositifs d'orientation scolaire voire professionnelle ? Là aussi, le rapport énumère quelques pistes d'amélioration : « sensibiliser les enseignants à la poursuite d'étude des élèves en situation de handicap pour que ce choix soit cohérent avec le cursus scolaire en termes d'aménagements », « faciliter la recherche de stage puis l'accueil au sein des entreprises », « mettre en place des attestations de compétences professionnelles à partir d'un modèle arrêté nationalement, par filière professionnelle, pour garantir la qualité de l'évaluation, avec des rubriques détaillés sur les savoir-faire acquis de l'élève ».


Le rapport l'atteste : de nombreuses questions sont à aborder. Les pistes de réponses pour améliorer durablement l'accueil d'enfants porteurs de tout type de handicap dans la vie scolaire sont en cours. Un chantier ambitieux et complexe, dont l'évolution dépendra des mesures prises durant ce nouveau quinquennat… 

Le rapport complet figure en lien ci-dessous ; le site dédié précise par ailleurs les démarches pour saisir le médiateur de l'Education nationale. 

© Olesia Bilkei / Fotolia

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Sur le web

29 juin 2017

L’intégration des élèves handicapés à l’école reste à faire

article publié dans Le Monde

Malgré une scolarisation en hausse, le médiateur de l’éducation nationale estime que trop d’obstacles persistent.

LE MONDE | 29.06.2017 à 12h10 | Par

Jour de rentrée dans une école de Caluire et Cuire (Rhône), le 1er septembre 2016.

Un élève handicapé qui attend cinq ans pour obtenir une place dans un établissement spécialisé ; des familles en lutte pour obtenir un auxiliaire de vie scolaire (AVS) ; un refus d’épreuves aménagées au bac… Malgré des progrès indéniables, la scolarisation des élèves handicapés reste un « sujet de tension ». Pour certaines familles, elle relève même du « parcours du combattant ». C’est, tout du moins, ce qui remonte aux oreilles du médiateur de l’éducation nationale, Claude Bisson-Vaivre. Recevant, chaque année, plusieurs centaines de réclamations de parents d’élèves handicapés, il a décidé d’en faire l’un des principaux axes de son rapport annuel, présenté jeudi 29 juin.

Celui qui est chargé d’arrondir les angles, en cas de litiges, entre l’école et ses usagers, le rappelle d’emblée : « Depuis la loi de 2005 qui a instauré un droit à la scolarisation pour tout jeune en situation de handicap, des progrès considérables ont été faits pour tendre vers l’objectif d’une école inclusive. » Un chiffre en atteste : ces dix dernières années, les effectifs d’élèves handicapés scolarisés en « milieu ordinaire » ont augmenté de 80 %, soit 123 600 élèves de plus dans les écoles, collèges et lycées. « La révolution est faite, mais des améliorations sont encore attendues par les parents », rapporte M. Bisson-Vaivre.

« Attention à ne pas médicaliser la difficulté scolaire »

Quels obstacles rencontrent ces familles ? Il y a, d’abord, les démarches administratives truffées de sigles, de dispositifs, de structures (MDPH, CDAPH, PPS, PAI, PAP, ULIS…) – une étape nécessaire pour se voir reconnaître ses droits, mais qui gagnerait à être plus lisible, souligne le médiateur. Il y a, ensuite, les longs délais d’attente pour pouvoir bénéficier d’un accompagnement. En cause, des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) qui croulent sous les dossiers à traiter. Car ces structures, chargées d’évaluer les besoins et de définir des réponses adaptées, ne reçoivent pas seulement des demandes de parents d’enfants handicapés, mais aussi, de plus en plus, de parents d’enfants en difficulté scolaire.

« C’est un peu le revers de ces évolutions, analyse M. Bisson-Vaivre. Quand on crée des structures, on crée le besoin. Des parents inquiets des difficultés de leur enfant souhaitent, à juste titre, qu’une attention particulière lui soit portée. Sauf que toutes les difficultés scolaires ne relèvent pas du handicap, mais parfois de la pédagogie. Attention à ne pas médicaliser la difficulté scolaire. » Cette demande sociétale s’observe aussi dans le nombre de demandes d’épreuves aménagées aux examens (temps majoré, dispenses, usage autorisé d’outils informatiques…). Au bac, cette année, plus de 40 000 candidats en ont bénéficié. Un chiffre qui ne cesse de croître de session en session.

Toujours est-il qu’une fois la décision de la MDPH prise, encore faut-il que les moyens suivent. Le rapport passe en revue les témoignages de parents dont l’enfant devait être accueilli dans une classe ou une structure spécialisées et se retrouve, faute de places, dans une classe ordinaire, non adaptée à ses besoins. D’autres qui n’ont pas obtenu les heures d’accompagnement par un auxiliaire de vie scolaire (AVS) qui leur étaient octroyées, ou ne trouvent pas d’AVS. Le médiateur alerte aussi sur le manque criant de médecins scolaires – un pour 12 000 élèves –, alors que ces derniers jouent un rôle-clé dans la détection des problèmes de santé et le suivi des élèves handicapés.

« L’enseignant n’est pas formé »

Surtout, le rapport montre toute la difficulté, pour un élève handicapé, à être scolarisé avec les autres enfants. Ici, un écolier atteint de troubles du comportement victime de harcèlement de la part de ses camarades. Là, un lycéen reconnu hyperactif risque l’exclusion pour son comportement jugé « perturbateur ». Ailleurs, un élève n’est pas autorisé à se servir de son ordinateur alors que cet usage est prescrit par la MDPH. Ailleurs encore, des écoles maternelles refusent de scolariser des enfants autistes – ou imposent une scolarisation à temps partiel, parce qu’elles ne se sentent pas armées pour faire face à ce handicap ou craignent la réaction des autres parents…

En classe, des difficultés se posent, aussi, pour les professeurs. « La présence de trois ou quatre élèves à besoins particuliers dans une classe peut mettre dans l’embarras l’enseignant qui, malgré sa bonne volonté, n’est pas formé pour gérer une telle hétérogénéité », rapporte M. Bisson-Vaivre.

Si le défi quantitatif de la scolarisation des enfants handicapés est réussi, le médiateur appelle à gagner celui de leur intégration en milieu ordinaire. « L’école sera inclusive quand tous ses membres porteront un regard autre sur le handicap, estime le médiateur. C’est une question de citoyenneté, de vivre ensemble, qui passe par l’apprendre ensemble. »

Améliorer l’information sur le fonctionnement d’APB

Le médiateur de l’éducation nationale considère qu’en 2016 la plate-forme Admission post bac (APB) « a plutôt bien fonctionné techniquement [et] assuré le service qui en fonde le fonctionnement ». Il préconise néanmoins d’améliorer la transparence de la plate-forme, sa lisibilité, son adéquation avec la réglementation, mais surtout sa compréhension par les familles. Claude Bisson-Vaivre évoque une « méconnaissance du fonctionnement d’APB ». Son rapport recommande donc de systématiser les réunions d’information dans tous les établissements scolaires, « ainsi qu’un accompagnement à la saisie des vœux » des candidats, de réserver des heures en classe de terminale « pour consolider l’adéquation vœu/profil de l’élève », et de garantir « un accueil personnalisé » des candidats n’ayant pas reçu de proposition à la fin de la procédure et qui se retrouvent souvent seuls et démunis.

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