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"Au bonheur d'Elise"
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26 juin 2015

Rappel : Le Congrès d'Autisme France c'est le 14 novembre 2015 au Palais des Congrès de Paris

 

Congrès d'Autisme France 2015

 

Autisme - On ne lâchera rien

Ce ne sont pas les chantiers qui manquent

 

Palais des Congrès de Paris
le 14 novembre 2015
   

Le plan autisme 3 a permis depuis deux ans quelques avancées : elles restent limitées et précaires, malgré un investissement ministériel fort. Ce congrès sert à rappeler que nous ne laisserons pas sans suite les avancées du plan et que nous gardons nos exigences pour que l’actualisation des pratiques, souhaitée par les familles comme par les professionnels, puisse se poursuivre. Nous nous trouvons devant une série de chantiers que nous devons faire avancer avec rigueur et détermination, en concertation étroite avec les professionnels engagés à nos côtés.

Nous faisons le choix en 2015 de mettre l’accent sur :

  • Le diagnostic et l’intervention précoces
  • L’importance cruciale de l’évaluation fonctionnelle
  • La nécessité d’avoir des outils adaptés pour évaluer les besoins des enfants et adultes
  • La fluidité dans les parcours scolaires La qualité dans les établissements pour adultes

 

Programme détaillé

Renseignements complémentaires

 

Pour s'inscrire :

Bulletin d'inscription à télécharger pour un paiement par chèque ou virement, à nous retourner accompagné de son règlement à Autisme France - 1175 avenue de la République - 06550 LA ROQUETTE-SUR-SIAGNE.

Paiement en ligne sécurisé par Carte Bancaire
 

Congres_AF_2015_Bandeau_site

 

 

Renseignements : Tél. 04 93 46 01 77 -  email :  autisme.france@wanadoo.fr


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26 juin 2015

Nortkerque : un enfant autiste privé de centre aéré ?

Publié le

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Les vacances d’été auront-elles un goût amer pour Théo Leprince, 13 ans ? Le jeune Nortkerquois souffre d’un trouble envahissant du développement non spécifié ; une forme d’autisme qui entraîne une déficience intellectuelle. L’enfant suit une scolarité quasi normale dans une classe pour l’inclusion scolaire (Clis) de l’école Franklin-Stéphenson de Calais et son travail est très satisfaisant pour ses parents, Anne et Bruno : « L’équipe d’enseignants qui l’encadre est excellente, explique la maman. Elle a su le mettre en confiance, le motiver… Il est bien plus calme qu’il y a deux ans ».

Le handicap de Théo nécessite un encadrement spécialisé dont ne dipose pas pour le moment le centre de loisirs communal. Avant 2012 était mise en place l’opération Défi loisirs, qui permettait au jeune garçon de bénéficier d’un encadrant formé et de pouvoir s’amuser avec ses petits camarades et faire des activités originales comme du laser game ou du sport. Mais la Caisse d’allocations familiales a décidé de supprimer son financement il y a deux ans. Le début des problèmes pour Théo et sa famille. « L’année dernière, nous n’avions pas pu inscrire Théo au centre de loisirs de Nortkerque, faute d’encadrants spécialisés pour s’occuper de lui. Nous n’avons rien dit car la municipalité n’avait pas pu réagir à temps à la décision de la CAF et s’est trouvée devant le fait accompli. »

Deux solutions trouvées par la mairie

Mais cette année, Anne et Guy Leprince craignent qu’on prive une fois de plus leur enfant de centre de loisirs. La mère de famille nortkerquoise a prévenu Frédéric Melchior, aussitôt qu’il a endossé son nouveau rôle de maire, pour l’informer de la situation de son fils. Mais elle n’a rien vu venir jusqu’à ces derniers jours. « Il m’avait dit qu’il prendrait avec son équipe les mesures nécessaires pour pouvoir accueillir Théo cet été. Finalement, rien n’a été fait et mon fils n’ira pas s’amuser cet été avec ses copains ».

Récemment, Amandine Montuy, adjointe en charge de l’éducation et des centres de loisirs, a rencontré le couple. L’élue réfute le terme « exclusion » lâché par les parents de Théo pour qualifier l’éventualité que ce dernier ne puisse faire partie des inscrits du centre de loisirs communal : « Nous n’avons jamais refusé de l’inscrire. Notre équipe d’animation était même prête à s’adapter en fonction de ses besoins. Mais nous devions prendre des responsabilités vis-à-vis de sa sécurité et aussi de notre direction et de son équipe d’encadrants. »

L’adjointe explique que « des contacts ont été pris avec le Sessad, les institutrices de Théo et le Pôle résonance Départemental pour trouver un animateur formé pour cet été » pour s’occuper du jeune garçon. Mais pour l’instant, rien de concret même si, de l’aveu d’Amandine Montuy, « tous les interlocuteurs que j’ai rencontrés ou contactés sont très coopérants et souhaitent vivement trouver une solution. J’attends la confirmation ». Pour l’instant, une association de Calais et le Sessad de Guînes ont proposé les services d’un de leurs animateurs. Une fois le problème réglé, un comité de pilotage prendra ensuite le relais.

En attendant, Théo a bien saisi la situation et il est triste à l’idée de penser qu’il n’aura pas droit à des vacances comme n’importe quel enfant : « Il ne se sent pas bien. Il est plus énervé que d’habitude », confie Anne. Le jeune Nortkerquois passera peut-être son été à la maison, avec ses parents : « On l’emmênera au parc ou faire des balades. On ne pourra pas lui offrir les nombreuses activités qu’il aurait pu faire au centre de loisirs. C’est dommage ».

A travers ses inquiétudes et ce coup de colère, le couple nortkerquois souhaite que ce qui arrive à leur fils n’arrive plus aux autres familles vivant avec un enfant autiste : « Il y a une vraie prise de conscience à prendre et aussi une lutte permanente à mener sur les préjugés concernant l’autisme. Mon fils n’est pas agressif et ne représente un danger pour personne. Ses enseignantes qui le suivent le décrivent comme quelqu’un de calme. Théo est un garçon comme un autre, sauf qu’on lui colle une étiquette ». Un jeune garçon qui n’espère qu’une seule chose : passer des vacances agréables avec ses copains.

Vincent PIHEN

25 juin 2015

Nantes : Gabin, mon enfant autrement, le cri du coeur d'une mère qui enflamme Facebook

article publié sur France 3 Loire Atlantique

Publié le 24 juin 2015 à 15h55, mis à jour le 24 juin 2015 à 18h15

Astrid Willemet et Gabin
© DR | Le cri du coeur d'Astrid Willemet pour son fils Gabin
Fabienne Béranger

Parce qu'elle est fatiguée de l' "attente perpétuelle, de toujours devoir justifier la maladie de (son) fils", Astrid a décidé de prendre la plume sur sa page Facebook, pour savoir si "quelqu'un a un main à me tendre" nous dit-elle. En quelques jours 86000 internautes ont relayé son cri du coeur.

"26 ans, vous êtes enceinte tout va bien, vous êtes heureuse. Votre bébé naît, l'accouchement se passe bien, votre bébé est en forme, tout le monde est heureux. Et puis 15 jours après c'est le début de la fin d'une partie de votre vie"... C'est avec ces mots qu'Astrid, la maman de Gabin, 6 ans, raconte sur Facebook les débuts de sa vie avec son enfant "autrement" comme elle dit.

Car la jeune mère de famille n'a pas de nom à mettre sur la maladie de Gabin : "Il a un retard global du développement, non diagnostiqué, donc il ne rentre pas dans les cases en l'absence de ce diagnostic. On doit donc constamment justifier son état" explique Astrid.

"Ce n'est pas un enfant différent, c'est un enfant "autrement"​

"Pas de diagnostic précis, ça tombe bien, mettre les gens dans des cases, c’est pas mon truc… Même si là, franchement, ça aiderait parfois… Sauf que Gabin a 6 ans. Et 6 ans c’est l’école obligatoire. Et comment fait-on quand votre enfant ne peut pas rester à l’école, qu’il n’y a pas de structure pour l’accueillir et que vous ne pouvez (financièrement) ni ne voulez (psychologiquement) arrêter de travailler ?" écrit Astrid dans son cri du coeur sur Facebook.

Depuis trois ans, Gabin suit sa scolarité en maternelle assisté dans son quotidien scolaire par une assistante de vie scolaire. Mais ses progrès ne sont pas suffisants pour le faire scolariser à l'école primaire. A 6 ans, Gabin connait en effet des "troubles de la sphère autistique, il est "non verbal", il marche, très socialisé. Il comprend tout mais a du retard au niveau des acquisitions. Il est pourtant très intelligent. Ce n'est pas un enfant différent, c'est un enfant "autrement" " nous raconte Astrid.

"Si vous saviez comme j’aimerais n’avoir jamais eu besoin de faire ces demandes​"

La solution ? Qu'un IME, un institut médical éducatif, accueille Gabin à la rentrée prochaine pour "l'amener à l'autonomie car nous ne serons pas toujours là avec son papa"mais il n'y a "pas de place, il y a deux ans d'attente" se désole Astrid qui, avec le père de son enfant, a fait toutes les démarches nécessaires  : "vous montez des dossiers administratifs et là, vous commencez à être rôdé car ça fait 6 ans que vous en remplissez… Et vous expliquez, re-expliquez, re-re-expliquez votre quotidien avec votre enfant, juste pour justifier pourquoi vous avez besoin d’aides ou d’une structure pour l’accompagner au quotidien dans ses apprentissages… Mais franchement si vous saviez comme j’aimerais n’avoir jamais eu besoin de faire ces demandes…" écrit-elle sur Facebook. "Mais il n'y a pas de place, les structures pas adaptées, pas de solution" nous explique Astrid.

La MDPH, la maison départementale des personnes handicapées, qui gère le dossier, n'a pu répondre favorablement à la demande des parents de Gabin.
"Aujourd’hui je suis fatiguée de me battre, j’en ai marre et j’aimerai capituler et connaitre un peu de sérénité et de normalité. Mais je ne peux pas, je ne veux pas, car devant les deux grandes billes bleues de mon petit garçon je ne peux pas abandonner et encore moins capituler…" poursuit-elle.

"Une bouteille jetée à la mer"

C'est pourquoi elle a pris, une nouvelle fois, sa plume comme "une bouteille jetée à la mer". Elle a envoyé un mail à Ségolène Neuville, la secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion. Elle a aussi contacté des élus locaux, Michelle Meunier, sénatrice de Loire Atlantique et Dominique Raimbourg, député de Loire-Atlantique : "Il faudrait que les élus accordent une vraie place à cette question du handicap et de l’accompagnement de nos enfants. Et plus, nous, parents, expliquerons notre quotidien et plus nous pourrons sensibiliser autour de ce sujet qui fait peur et peut-être ainsi faire bouger les choses…"

Et puis surtout la maman de Gabin a écrit ce texte qu'elle a fait lire à une amie qui a aussitôt eu envie de le partager via les réseaux sociaux.
C'est ainsi qu'en quelques jours 86 000 internautes ont partagé son post et lui ont laissé de nombreux messages de soutien.

Pour la rentrée, Astrid n'a pour l'heure pas de solution pour Gabin et elle ne veut pas démissionner de son boulot car dit-elle son "boulot c'est une bouffée d'oxygène, une vie normale".

25 juin 2015

Pas de places en IMPro : que faire de nos enfants ?


article publié sur Handicap.fr

Résumé : Une pénurie de places en IMPro et la menace de voir leurs enfants laissés à la maison a poussé des parents du 93 à lancer un collectif. Ils n'ont plus rien à perdre et alertent le Président pour venir à bout d'une situation inextricable.

Par , le 25-06-2015

Que feront-ils de leur enfant à la rentrée 2015 ? Et à celle de 2016 ? Cette question taraude une dizaine de parents de Seine-Saint-Denis. Ces jeunes sont, pour le moment, accueillis au sein de l'EMP (Externat médico pédagogique) Henri Wallon de Stains (93) mais, faute de places dans le département, ni ailleurs, aucune perspective d'orientation n'est envisagée vers un IMPro (Institut médico professionnel). Ce type de structure accueille des jeunes en situation de handicap mental à partir de 14 ans et jusqu'à 20 ans pour leur proposer un enseignement professionnel. Mais les places étant « de plus en plus chères » dans les ESAT (établissements et services d'aides par le travail) qui sont en mesure d'accueillir ces travailleurs à l'issue de leur formation, ou dans les foyers occupationnels, la grande majorité des IMPro sont engorgés par le maintien de résidents de plus de 20 ans, selon le principe de l'amendement Creton. Un embouteillage qui compromet l'accès des plus jeunes postulants. Les listes d'attente s'allongent, parfois sur plusieurs années.

La maison ou la Belgique ?

« C'est désespérant, confie Ouarda Loxa, la maman de Méline, âgée de 16 ans, elle-même maintenue dans son EMP depuis deux ans. Ma fille a fait de réels progrès dans cette infrastructure où l'on valorise ses capacités avec des prises en charge adaptées. » Une « chance », selon elle. « Je suis convaincue qu'elle peut aller plus loin encore… Et tout devrait s'arrêter là ? La menace est réelle, pour certains jeunes (et leur famille), d'un retour au domicile ! Et pour des parents aussi qui devront arrêter de travailler pour s'occuper de leur enfant. ». Cette situation dure depuis des années déjà mais 2015 est, semble-t-il, celle du ras-le-bol. « Auparavant, poursuit cette maman, certaines orientations étaient plus longues, plus difficiles, demandaient davantage de coordination, de travail et de rencontres entre établissements mais finissaient toujours par aboutir. Mais, ces derniers temps, malgré la notification de la CDAPH, nous essuyons refus sur refus. On nous renvoie vers des établissements à Paris qui disent donner la priorité aux Parisiens. » Il y a bien quelques solutions alternatives. Par exemple, la… Belgique ! « Eh oui, encore la Belgique, s'indigne-t-elle, excédée ! ». Toujours les mêmes rengaines, toujours les mêmes impasses.

Plus rien à perdre

Une cinquantaine de parents réunis sous le même joug ont donc décidé d'unir leurs forces, soutenus dans leur démarche par le conseil d'administration de l'association Leila (association gestionnaire de l'IME) ; le collectif Leila voit le jour fin 2014, au lendemain du Noël de l'EMP. Déterminés, ils multiplient les actions auprès des pouvoirs publics pour revendiquer l'élargissement de l'offre de places en milieu médico-social et comptent bien se faire entendre, de préférence en haut lieu. Un courrier a donc été adressé le 23 mars 2015 au président de la République. A ce jour, sans réponse. Pas plus de chance du côté du Défenseur des droits ou de l'ARS (Agence régionale de santé). Le collectif fait alors appel à l'ex-ministre Marie-Georges Buffet, députée de Seine-Saint-Denis, qui se fend également d'une lettre à l'Elysée, sans plus de succès. En parallèle, le collectif décide de lancer une pétition (lien ci-dessous) ; en ligne et en version papier depuis deux mois, elle a rassemblé 3 600 signatures à ce jour.

Un rendez-vous est prévu le 25 juin 2015 avec la vice-présidente du Conseil général du 93 en charge des personnes handicapées. « Aujourd'hui, explique Ouarda, nous avons le sentiment que les parents osent prendre la parole, plus libres de parler de leur situation qu'avant. De toute façon, nous n'avons plus rien à perdre. ». 13 000 enfants handicapés seraient sans solution éducative en France.

25 juin 2015

Moussaron : maltraitance sans responsables

Moussaron : maltraitance sans responsables
Alors qu'elle disposait d'un rapport accablant sur les conditions d'accueil de jeunes handicapés au sein de l'IME Moussaron, l'Agence régionale de santé Midi-Pyrénées n'a pas saisi le procureur de la République.

Publié le 24 juin 2015

Beaucoup de questions et peu de réponses. L’affaire de l’Institut médico-éducatif (IME) Moussaron à Condom, dans le Gers, continue de susciter l’incompréhension de nombreuses associations de personnes en situation de handicap. Leur comité d’entente Midi-Pyrénées vient de rendre public, le 18 juin, une lettre ouverte à l’Agence régionale de santé (ARS) Midi-Pyrénées et à Pierre Aurignac, le procureur de la République du Gers.

«Pourquoi une telle absence de réaction de l’ARS ?»

capture depeche itw procureur AuchCe dernier avait accordé une interview à la Dépêche du Midi (photo ci-contre), le 16 avril. Il y expliquait que les plaintes des salariés et du ministère des Personnes handicapées contre la direction de l’IME avaient été classées sans suite. Tout comme celles de quatre des cinq familles de résidents ayant engagé des poursuites. « L’ARS ne m’a pas saisi pour une quelconque maltraitance institutionnelle », précisait-il. « Pourquoi une telle absence de réaction de l’ARS ? Comment se situe l’ARS dans cette affaire par rapport à la mission qui lui incombe de défense des droits des usagers de la santé ? », interroge le Comité d’entente régional.

Atteintes à la santé, à la sécurité et à la dignité

synthese de la mission rapport ARS Moussaron 072013Le rapport établi en juillet 2013 par des inspecteurs de l’ARS (photo ci-contre) était pourtant accablant. Il pointait de « graves dysfonctionnements (…) susceptibles d’affecter la santé, la sécurité, le bien-être physique et moral, le respect de la dignité et de l’intimité des jeunes accueillis ». Mais aussi « une situation de maltraitance institutionnelle » : « Durant la nuit, la majorité des enfants est contenue physiquement (…) sans prescription médicale, ce qui est contraire aux droits de l’enfant » ; « les enfants polyhandicapés restent seuls sans surveillance continue de 19 à 20h », etc.

Des faits passibles de sanctions pénales

« La maltraitance n’est pas une qualification pénale, éclaire Myriam Fabre, docteur en droit et auteur d’une thèse sur la violence institutionnelle. Mais de nombreux faits relevés par les inspecteurs auraient pu être qualifiés pénalement : la contention sans prescription médicale, par exemple, constitue une violence. » Interrogée par Faire Face, l’ARS a fait savoir que saisir la justice ne relevait pas de sa responsabilité mais de celle du ministère des personnes handicapées. Marie-Arlette Carlotti, alors en charge de ce portefeuille, a en effet déposé plainte contre X, en mars 2014. Pas pour des faits liés à la maltraitance, « difficiles à prouver », dixit l’ARS, mais pour abus de bien social et abus de confiance. La plainte sera ensuite classée sans suite car l’enquête « a démontré qu’il n’y avait aucun enrichissement personnel », souligne le procureur de la République d’Auch.

L’ARS était obligée de saisir le procureur…

« L’ARS était tout à fait habilitée à saisir les autorités judiciaires, conteste Myriam Fabre. Elle en avait même l’obligation. Selon l’article 40 du code de procédure pénale, toute autorité constituée ayant connaissance d’un délit est tenue d’en informer le procureur et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements. En l’occurrence, le rapport, établi par ses inspecteurs constatant les actes de maltraitance. »

… mais elle ne l’a pas fait

L’ARS a choisi de ne pas saisir le procureur. Sans doute pour éviter de s’engager dans une voie qui aurait donné des arguments supplémentaires aux partisans de la fermeture de l’établissement. Les pratiques de l’IME Moussaron avait en effet déjà été mises en cause à plusieurs reprises par les autorités de tutelle. « La majorité des dysfonctionnements graves relevés par la mission se retrouve dans les précédents rapports d’inspection (1997, 2001 et 2002) (…) sans que la plupart des mesures correctives correspondantes n’aient été apportées », souligne le rapport de l’ARS. Mais, en cas de fermeture, il aurait alors fallu trouver, dans l’urgence, un nouveau lieu d’accueil pour les 85 résidents. Une tâche difficile à mener alors que les établissements accueillant des jeunes lourdement handicapés sont trop peu nombreux.

Un rapport de forces déséquilibré

« Les grandes associations ne nous ont pas soutenus. En publiant un communiqué en mai 2015, le comité d’entente, entre autres, s’est réveillé trop tard et a tapé à côté, regrette Anne-Marie Nunes, la représentante départementale de l’APF dans le Gers, membre du collectif départemental ayant lancé l’alerte, en novembre 2013. Une mobilisation nationale aurait pu changer le rapport de forces. » Rapport de forces d’autant plus inégal, que certains élus locaux craignaient pour la centaine d’emplois de l’IME et souhaitaient donc la sortie de crise la moins préjudiciable à la pérennité de la structure.

L’ARS a réduit la capacité de 85 à 55 places…

Sur instruction du ministère des personnes handicapées, l’ARS aura donc pris le parti de nommer, en décembre 2013, un administrateur provisoire, chargé de mettre en œuvre le plan d’action figurant dans le rapport de juillet 2013. Sa mission finie, un an plus tard, la directrice, fille du propriétaire, a repris les rênes d’un établissement de taille plus modeste. L’ARS a en effet baissé la capacité d’accueil en internat de l’établissement de de 85 à 45 places, tout en lui donnant un agrément pour dix places de Sessad, un service intervenant à domicile.

… et « assure un suivi étroit » de l’IME Moussaron

« Les enfants sont aujourd’hui logés dans des conditions convenables de sécurité et de confort, dans l’attente d’aménagements ultérieurs à valider », précise l’ARS. De plus, elle « s’assure désormais du respect de l’ensemble des préconisations par un suivi étroit de l’établissement ». Quant au volet judiciaire, il est quasiment clos… Reste le sentiment que la question de la responsabilité des « graves dysfonctionnements » n’obtiendra jamais de réponse. Franck Seuret

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24 juin 2015

La France épinglée par l'ONU : les enfants autistes sont maltraités

L'ONU demande des comptes à la France sur sa violation des droits des enfants autistes (Illustration).

afp.com/Joel Saget

Danièle Langloys, la vice-présidente d'Autisme France, explique pourquoi l'ONU demande des comptes à la France sur sa violation des droits des enfants autistes. En cause: une vision archaïque de l'autisme.

Autisme France a rédigé un rapport alternatif au rapport de l'Etat français, grâce au Comité ONU des Droits de l'Enfant, pour dénoncer les violations des droits des enfants autistes. L'ONU a relayé la liste des violations constatées. Le Comité des Droits prie donc la France de s'expliquer sur les discriminations et maltraitances subies au titre du handicap de manière générale et parce que ces enfants sont autistes. 

>>> A lire aussi: le blog de Magali Pignard, The Autist 

La France doit justifier son silence

La France devra donc fournir des explications sur la maltraitance institutionnelle, ses efforts limités en matière de désinstitutionnalisation, sa politique de placement des enfants sans leur consentement. Elle va devoir justifier son absence d'efforts pour mettre aux normes sa politique de l'autisme: diagnostic et intervention précoces n'existent toujours pas, les interventions comportementales recommandées par la HAS (Haute autorité de santé) n'existent qu'à doses homéopathiques ou restent aux frais des familles. 

L'école inclusive pourtant garantie par une loi n'existe pas pour les enfants autistes. La France devra expliquer pourquoi. 

Cinq condamnations sérieuses

Le Comité ONU des Droits de l'Enfant rappelle, comme l'a fait Autisme France, les cinq condamnations de la France pour discrimination à l'égard des personnes autistes et le Commissaire Européen aux Droits de l'Homme s'est ému de la même façon de ces violations des droits. 

En France on préfère conforter la vision archaïque des psychanalystes qui réduisent l'autisme à la psychose et veulent garder nos enfants à vie à l'hôpital. 

Le droit des autistes à vivre hors de l'hôpital

Ce lobby ringard reste tout-puissant et prive d'avenir nos enfants. Le Comité ONU des Droits de l'Enfant demande donc à la France quelles mesures elle va prendre pour mettre fin aux traitements inhumains et dégradants dans les institutions: sont nommément cités le packing, enveloppement forcé dans des draps glacés, et la flaque thérapeutique, autrement appelée pataugeoire. 

Discriminations et maltraitances à l'égard de nos enfants doivent cesser. Tout le monde sait ce qu'il faut faire pour aider les enfants autistes et leurs familles: faisons-le au lieu de les enfermer et de les priver de tout apprentissage de l'autonomie et de droit à vivre en milieu ordinaire.

23 juin 2015

L'ONU demande des comptes à la France sur la situation des enfants handicapés : Thimothée nommément citée.

article publié dans l'Express

En prévision de sa prochaine session (janvier 2016), le Comité des droits de l’enfant de l’ONU sollicite la France en l’invitant à répondre publiquement à sa Liste de points, qui constitue une série de questions précises relativement aux droits des enfants. Ce questionnement porte sur les mesures mises en place,  sur les moyens mis en œuvre pour remédier à des états de faits problématiques, etc.

La sollicitation relève successivement les points sensibles, touchant aux discriminations, aux violences et harcèlements, à l’adaptation des accompagnements, au droit à l’information, aux inégalités, etc. Elle distingue ainsi diverses catégories d’enfants susceptibles d’être concernés par ces différents points.

entree-ONU

Concernant les enfants atteints de troubles autistiques, on sera particulièrement attentifs aux questions 6, 9, 10, 12, et 13 :

Question 6[1] : violences en institutions et traitements dégradants (packing, etc) ;

Question 9[2] : politique de désinstitutionalisation. Il est fait ici référence nommément à la situation de Timothée D., dont le cas avait fait l’objet d’une interpellation par la Rapporteuse spéciale sur les droits des handicapés à la fin de l’année 2014, sans réponse satisfaisante de la part du gouvernement français. La question du retrait de la garde des enfants pour « avoir exigé leur inclusion scolaire et refusé des traitements inadaptés en institution » est ici posée. Timothée apparaît donc ici comme le cas emblématique de ce type de maltraitance. On rappellera que la garde de Timothée a récemment été ôtée, par une pirouette juridique, à sa mère pour un placement chez son père, dans le but que ce dernier l’envoie en IME, ce qui a eu lieu. Cette décision fait suite précisément à l’exigence réitérée de sa mère qu’il reste inclus en collège ordinaire, et à son refus d’orientation en IME. Timothée D. est le seul enfant nommément évoqué dans ce rapport.

Question 10 : il s’agit ici du droit de chaque enfant à être informé, et à exprimer son opinion, et des mesures « prises pour s’assurer de la continuité des repères éducatifs et relationnels de l’enfant ». Concernant Timothée, la juge des enfants responsable de son placement a précisément invoqué une prétendue « déstabilisation » de Timothée à rester dans sa famille, et la responsabilité de sa mère dans sa déscolarisation (comprendre dans le refus de voir son fils aller en IME). On sera attentif à la réponse de la France sur ce point.

Question 12[3] : dépistage précoce des troubles autistiques et accompagnement  adapté. Compétences des professionnels dans le milieu scolaire ordinaire : ici encore il faudra être attentif à la réponse, sachant ce qu’il en est couramment sur le terrain. Soutien et formation des parents, avis des enfants et des familles respectés.

Question 13[4] : demande d’éclairement sur la « traduction pratique de “l’éducation inclusive“ ». En effet, les textes de lois ne sont rien s’ils ne sont pas suivis d’effets concrets. Il est question ici de l’exclusion des classes ordinaires au profit des CLIS, ULIS, mais aussi d’exclusion totale.

 

La réponse de de la France à l’intervention de la Rapporteuse spéciale citée plus haut était pour le moins surprenante, lorsqu’elle soulignait entre autre que les sommes engagées par le 3ème plan autisme était entièrement consacrées à la création de places en institutions spécialisées.

Qu’en sera-t-il cette fois ?

[1] Veuillez fournir des informations sur les poursuites pénales engagées contre les personnes responsables de traitements inhumains et dégradants infligés à des enfants en situation de handicap dans des institutions spécialisées et sur les condamnations prononcées. Veuillez également préciser les mesures prises pour que de tels faits ne se reproduisent plus à l’avenir et pour contrôler de manière effective et régulière ces institutions. Veuillez enfin indiquer les mesures prises pour mettre un terme de manière urgente aux traitements infligés aux enfants avec troubles du spectre autistique tels que le packing, la flaque thérapeutique ou encore leur sur-médication

[2] Veuillez indiquer si l’Etat partie s’est engagé dans une politique de désinstitutionalisation et, dans l’affirmative à quelle échéance. Veuillez également indiquer la suite donnée aux préoccupations exprimées par la Rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées concernant l’institutionnalisation deTimothée D. et les mesures prises pour prévenir cette institutionnalisation. Veuillez également commenter l’information selon laquelle de nombreux autres parents se seraient vus retirer la garde de leur enfant pour avoir exigé leur inclusion scolaire et refuser des traitements inadaptés en institution.

[3] Veuillez indiquer les mesures prises pour mettre en œuvre les injonctions du Conseil de l’Europe et du Comité européen des droits sociaux, pour que les enfants avec troubles du spectre autiste bénéficient, d’un dépistage et d’une intervention précoce éducative et comportementale auprès de professionnels formés aux méthodes préconisées par la Haute Autorité de Santé depuis 2012. Veuillez notamment indiquer les mesures prises pour proscrire les accompagnements inadaptés et non scientifiquement validés; renforcer les capacités et compétences des professionnels, en particulier dans le milieu scolaire ordinaire; mettre en place des programmes de soutien et de formation pour les parents et s’assurer que l’avis des enfants et des familles est entendu et respecté

[4] Veuillez expliquer la traduction pratique de « l’éducation inclusive» selon la loi No. 2013-595 du 8 juillet 2013 et les résultats concrets de la mise en œuvre de cette loi par rapport aux enfants exclus des classes ordinaires, déscolarisées, ou placés en dispositifs spécialisés tels que les Classes pour l’inclusion scolaire et les Unités pédagogiques d’intégration. Veuillez fournir des informations détaillées sur les mesures en place ou envisagées pour remédier à l’exclusion totale ou partielle des enfants handicapés, des gens de voyage, ou des enfants migrants des écoles ordinaires, des activités pédagogiques et des services périscolaires, ainsi que des loisirs.

21 juin 2015

Les combats des parents d'enfants autistes

Article publié dans le Huffington Post Québec

Emmanuelle Assor Headshot
Publication: 19/06/2015 08:49 EDT Mis à jour: 19/06/2015 09:55 EDT

La plupart des gens n'ont aucune idée de ce que représente le quotidien avec un enfant autiste. En résumé, c'est une série de batailles, certaines ayant de l'importance, d'autres moins.

Cela commence par la longue bataille pour recevoir un diagnostic de TSA (trouble du spectre de l'autisme). Tous vous diront, l'ayant vécu péniblement, que cela prend presque 2 ans avant que des portes s'ouvrent. Ensuite, vient le moment des services: là, débute la chasse aux orthophonistes, ergothérapeutes, psychoéducatrices, nutritionistes compétentes... et surtout disponibles!

Au quotidien, il faut aussi gérer les changements de routine, les crises, celles de notre enfant, celles du couple, celles de la vie... À cela s'ajoute le regard des autres, qui ne savent pas ce qui affecte notre enfant. Il n'est pas physiquement handicapé et on m'a même déjà dit «qu'il n'a pas l'air autiste».

L'école pour les autistes, pas un choix!

Cette année, notre plus grande bataille a bien été celle de l'école. Une bataille dont on ne parle pas assez alors que celle-là, c'est l'une des plus importantes. Saviez-vous qu'un parent d'enfant handicapé ne peut pas choisir l'école qu'il désire pour son enfant? Sauf si vous êtes anglophone, car la Commission scolaire English-Montreal a pour mission d'intégrer les enfants aux besoins spéciaux dans leurs écoles de quartier.

Mais pas pour nous, qui sommes francophones. Nous, qui devrions plus que quiconque être responsables de ce choix, nous les seuls vrais spécialistes de nos enfants, nous sommes bafoués. C'est à peine si on nous donne les noms des écoles possibles à fréquenter. Et quand on les appelle, ils refusent de nous recevoir tant que nous ne sommes pas inscrits dans leur établissement. «Bienvenue à HandicapLand», disait Fabien Toulmé, bédéiste français, père d'une petite fille trisomique.

Pour l'orientation scolaire de notre enfant, un comité s'occupe de tout cela pour nous. Certes, ce comité spécialisé en la matière choisit l'école selon les besoins de l'enfant mais tient peu compte des besoins des parents. De plus, les quelques écoles avec classes TSA sont loin, faute de ressources, mais ce sont ces rares écoles qui acceptent de prendre et d'éduquer nos enfants. Ainsi, mon enfant n'ira probablement jamais à l'école que je convoitais pour lui. Un deuil s'inscrivant dans une série de deuils, allant de celui de l'enfant «parfait», à celui d'une «vie normale», pour en finir avec de minces rêves de paix intérieure.

Depuis quelques semaines et après des mois d'acharnement, j'ai réussi à inscrire mon fils dans une école à quelques minutes en voiture de chez moi. Apparemment, il pourra intégrer des classes «régulières» d'ici 2 ans. Au lieu d'être remplie d'espoir, je suis plutôt sceptique, m'étant fait dire par certaines éducatrices spécialisées que presque aucun enfant avec un TSA ne passait d'une classe spéciale à une classe «normale».

Je ne compte plus les gens qui m'ont dit des choses négatives, sans espoir et j'essaie de les écouter très peu. À ce que je sache, personne ne peut prédire l'avenir.

Que dire aussi du système des commissions scolaires intransigeantes? Il faut constamment se battre pour avoir des dérogations de territoire, il faut pouvoir démontrer que «notre territoire» ne peut offrir les services nécessaires puis arriver avec des lettres d'appui, des documents officiels, des rapports de toutes sortes. Un processus épuisant et totalement décourageant pour un parent déjà à bout de souffle.

J'ai lu quelque part qu'être parent d'un enfant différent, c'est comme avoir été lancé dans une piscine profonde, qui semble sans fond, et de ne pas savoir comment nager. Après, on apprend. On se calme, on ne coule plus, on respire, on ravale sa salive, et puis on se dit que de pires choses pourraient nous arriver. Plusieurs enfants autistes souffrent d'épilepsie sévère, d'autres ont des problèmes de défience intellectuelle et sont envoyés dans des écoles spécialisées, eux aussi, sans amis, sans repères, loin de chez eux et de leurs parents, les seules personnes qui les aiment plus que tout au monde.

Je pourrais faire une liste très longue des combats que nous menons depuis la naissance du petit (le langage, la propreté, le sommeil, la nourriture, etc.) mais je m'en tiendrai à celles qui sont essentielles, car elles concernent son avenir. Le choix d'une école appropriée est définitif pour le reste de sa vie. Aucun parent d'enfant «neurotypique» n'accepterait de laisser cette décision entre les mains de professionnels, quels qu'ils soient.

Par ailleurs, nous avons eu la chance de rencontrer de merveilleuses personnes sur notre chemin. Des gens qui nous ont aidé à avancer. Certains ont eu la gentillesse de nous inviter à des activités comme à l'Orchestre symphonique de Montréal, ce qui a totalement enchanté notre enfant. D'autres ont été patients, sont venus chez nous à plusieurs reprises avec leurs enfants et ont accepté que le nôtre s'enferme parfois dans sa chambre. Jusqu'à ce qu'il en sorte et dise bonjour. Un «bonjour» si mignon quand il sort de sa bouche. D'autres nous ont tenu la main quand nous sommes revenus désespérés de nos «vacances» ratées de 3 jours car notre enfant était si mal loin de chez lui que nous avons dû rebrousser chemin et accepter de passer l'été, puis l'hiver, à Montréal, au parc du coin.

La vie de tous les jours

La semaine dernière, nous avons été invités pour le première fois en trois ans à l'anniversaire d'un enfant (neurotypique) du CPE. Une grande première pour nous, un événement banal en soi, mais comme pour tout événement nouveau, un stress immense pour notre petite famille car nous craignons toujours que notre enfant soit anxieux ou énervé par trop de nouveauté. Par ailleurs, trois ans d'isolement social ont fini par nous miner et nous préférons nous mettre en zone d'inconfort plutôt que de rester tous seuls chez nous, toutes les fins de semaine. «Qui ne risque rien n'a rien», disait le proverbe.

Lors d'une fête d'enfant, alors que tous les autres parents socialisent, nous passons tout notre temps à surveiller notre enfant, à s'assurer qu'il va bien, qu'il ne fasse pas de crise, à vérifier s'il mange ou pas, s'il se comporte de façon adéquate, s'il regarde ou joue avec les autres enfants. Nous ne savons pas non plus quoi dire exactement à ces autres parents qui ne suspectent pas ce que nous vivons et qui n'osent pas demander, par délicatesse, ce qui nous stresse.

Malaise, vous dites? Mais comment raconter sa vie à de purs étrangers vaguement croisés dans les couloirs de la garderie? Que dire aussi de ces parents qui font comme si nous sommes invisibles? Ceux qui nous dévisagent, mais qui ne nous sourient jamais. Ceux qui savent quelque chose, mais ne nous saluent pas. À ceux là, je dis «tant pis pour vous. Vous ne saurez jamais comment mon fils est pur et attachant». Aux autres, à ceux qui nous regardent avec amabilité, je prends le temps d'expliquer ce qui nous arrive. Une personne à la fois, quand le moment me semble opportun.

Au quotidien, nous avons fait le deuil d'être sollicités pour des après-midis de jeux entre enfants, puisque notre fils semble peu intéressé par ce genre d'activité, mais nous avons découvert le plaisir de jouer à le prendre comme un sac de patates sur le dos, ce qui le fait rire aux éclats. Souvent le soir, on saute sur notre lit en s'esclaffant, puis on se cache sous les couvertures en faisant semblant d'être dans un bateau. Dans la vie, on peut toujours compter sur des plaisirs simples. On ne s'ennuie jamais.

Depuis une semaine, je me bats pour ne pas me faire enlever l'accompagnatrice de mon fils au CPE, faute soi-disant de personnel l'été, alors que nous avons une subvention à cet effet. Pour l'instant, c'est là que nous en sommes. La vie est longue et chaque combat pour nous est aussi pour les autres. En espérant qu'un jour, tous les parents rencontrés salueront les «autres parents» comme nous, pour que l'on puisse enfin vivre ensemble avec l'autisme.

21 juin 2015

Belfort : le combat d'un père pour trouver un accueil pour son enfant autiste

20/06/2015 à 11:54

Père d’une enfant autiste, Fabrice Pellegrini se heurte au manque de structures d’accueil dans le Territoire de Belfort.

Pour Fabrice Pellegrini, son épouse et leur fille, une solution semble se dessiner à l’IME de Grand-Charmont. Photo Xavier GORAU

Pour Fabrice Pellegrini, son épouse et leur fille, une solution semble se dessiner à l’IME de Grand-Charmont. Photo Xavier GORAU

«On est à bout de forces, mon épouse et moi. La vie au quotidien est devenue un enfer » résume Fabrice Pellegrini, salarié chez GE installé à Cunelières.

Le couple n’a qu’une enfant, Annaëlle, actuellement âgée de 7 ans et demi. « À l’âge de 3 ans et demi, elle a été diagnostiquée autiste sévère. Depuis, son état n’a fait qu’empirer. Elle est souvent en état de stress, fait des crises de nerfs, casse des objets ou même des meubles, frappe les gens. Elle est devenue totalement ingérable » raconte son père, dont l’épouse a quitté son emploi d’assistante sociale à Delle pour se consacrer exclusivement à sa fille.

Intolérance et incompréhension

Au fil des années, le couple a touché du doigt l’intolérance, l’incompréhension, la méfiance qui entourent parfois les personnes handicapées. « Les amis ne viennent plus nous voir, la famille non plus mais c’est parce qu’ils ont peur pour leurs propres enfants. Seuls mon père et mon beau-père continuent à nous rendre visite ». Malgré tout, le couple essaie de vivre le plus normalement possible : « Je ne veux pas cacher ma fille, je l’emmène avec moi en ville, dans les magasins. Tant pis si elle fait une crise et si je croise parfois certains mauvais regards ! »

Voici deux ans, le couple a voulu inscrire Annaëlle dans un club de danse dans un village du Territoire : « Ca n’a pas été possible. Les parents ont menacé la monitrice de faire une pétition et de retirer leurs enfants si elle l’inscrivait ! »

Depuis l’âge de trois ans, Annaëlle est scolarisée en demi-journées à l’ APEI (association de parents d’enfants inadaptés) du Sundgau à Dannemarie (68). « Mais depuis quelques mois son état s’est dégradé. Nous avons dû nous résoudre depuis le début du mois de juin à rechercher une structure en internat. C’est la meilleure solution pour elle et pour nous, mais c’est quasiment impossible dans le Territoire de Belfort ».

L’inventaire dans le département est en effet rapide à faire. Seul le centre Kaléido, l’Institut médico-éducatif de Roppe, géré par l’ADAPEI 90 « Les Papillons Blancs », est spécialisé dans l’autisme et les troubles envahissants du comportement. Il accueille des enfants adolescents et jeunes adultes de 5 à 20 ans. Mais les places sont peu nombreuses : dix-neuf en semi-internat (le matin et l’après-midi) et cinq en internat de semaine (du lundi au vendredi).

« L’internat est toujours complet » confirme Marie-Christine Guillemin, directrice adjointe de la structure. Fabrice Pellegrini indique toutefois que la structure a proposé au couple d’accueillir leur fille « pour des séjours de rupture ». Au passage, il salue « la compétence et la qualité d’écoute » de ses différents interlocuteurs, à Roppe comme à Belfort.

Une solution à Grand-Charmont

Par bonheur, une solution correspondant davantage à sa demande a commencé à se dessiner vendredi matin. « J’ai reçu un appel m’indiquant qu’une place pourrait être disponible à l’IME de Grand-Charmont (25) à partir du 26 août » indique le papa. Pour le couple, cette possibilité d’accueil de leur fille à 30 km de chez eux est une perspective rassurante mais aussi la promesse d’un peu de répit.

Cette pénurie de structures d’accueil concerne aussi les autistes handicapés. Patrick Bonnet, président de l’ADAPEI 90, l’a déjà souligné auprès de l’Agence régionale de santé (ARS) de Franche-Comté, et l’a rappelé jeudi lors de l’assemblée générale de l’association.

Didier PLANADEVALL

20 juin 2015

Toul : une jeune autiste sans solution de prise en charge

20/06/2015 à 12:40 Vu 2034 fois

IME souvent complets, écoles pas toujours accessibles : les jeunes autistes doivent parfois rester à la maison. À l’instar de la petite Léonie, 8 ans, de Manoncourt-en-Woëvre.

Faute de place, Léonie n’est suivie, depuis novembre, par aucun centre spécialisé.   Photo ER

Faute de place, Léonie n’est suivie, depuis novembre, par aucun centre spécialisé. Photo ER

Manoncourt-en-Woëvre. Elle reste avec maman, dans la maison de Manoncourt-en-Woëvre, dans le Toulois. Pendant que ses deux frères et sa sœur sont à l’école, comme il se doit. À 8 ans, Léonie Moulart aurait pourtant besoin de vivre au contact des enfants de son âge pour se sociabiliser, et progresser. Pour apprendre -enfin- à s’exprimer, à manger seule, à être propre. Des apprentissages tout simples, basiques même, mais que la petite fille, diagnostiquée autiste en 2012, n’a toujours pas pu acquérir. Il faut dire que son parcours, comme celui d’autres jeunes souffrant de cette pathologie, n’a rien de la voie toute tracée.

D’abord suivie en hôpital de jour à Toul, en séances individualisées, la petite fille a ensuite bénéficié du Sessad (Service d’Éducation spéciale et de Soins A Domicile) de Laxou, service médico-social basé sur l’intervention de médecins et éducateurs. « Cela lui a permis d’être suivie par divers spécialistes », confirme sa maman Marylène.

Neurologue, orthophoniste ou psychomotricien : à leur contact, Léonie a tenté d’évoluer. Et, à 6 ans, elle fait son entrée en moyenne section à l’école de Tremblecourt, village voisin de Manoncourt. « Cette tentative d’intégration en milieu scolaire ne s’est pas bien passée, malgré la présence d’une assistante de vie scolaire », déplore son papa Cédric. « Nous avons ensuite tenté l’IME (institut médico-éducatif, N.D.L.R.) de Toul, mais là encore, il était évident que, au contact d’enfants souffrant d’autres pathologies et ayant besoin d’autres soins, cela n’était pas adapté », avancent ses parents. « On la voyait stressée, avant d’y aller et en revenant, et elle ne progressait pas. À ce jour, elle n’est toujours pas propre, ne sait pas manger avec des couverts, et elle ne dit quasiment rien, à part ‘’papa’’ et ‘’maman’’. »

Centres d’accueil saturés

Depuis novembre dernier, c’est donc chez elle et avec sa mère que Léonie passe la plupart de son temps, les deux structures les plus proches, à savoir les IME Claude-Monnet de Pont-à-Mousson et J.-B. Thiery de Maxéville, étant complets. Une situation qui n’a malheureusement rien de rare. « Les structures sont saturées partout ; et encore, la Lorraine est une région plutôt bien pourvue par rapport à d’autres », note-t-on au siège de la MDPH, la Maison départementale des personnes handicapées, entité qui suit les autistes et les oriente, sur dossier, vers les établissements ad-hoc.

« Selon les chiffres de l’INSEE, en France, une personne sur 150 souffre d’autisme, il n’est donc pas toujours simple de trouver une place dans une structure adaptée », confirme Jean-Marie Othelet, président de « Autisme 54 », association qui a également ouvert un service Sessad (38 places). « Mais rester à la maison n’est jamais la solution : d’abord parce que c’est très difficile à vivre pour les parents, ensuite parce que ça ne permet pas au malade de progresser. »

Pour Léonie, comme pour d’autres jeunes dans son cas, l’avenir s’avance donc, pour l’heure, en forme de gros point d’interrogation. « Si elle n’évolue pas, comme va-t-elle grandir ? Que va-t-elle devenir ? », s’interroge sa maman. « Concrètement, pour elle les journées sont longues, elle tourne un peu en rond. Et pour moi, c’est difficile de l’occuper, alors qu’elle demande une attention de tous les instants. »

Avec toutes les répercutions que l’on imagine sur la vie d’une famille plongée dans une situation complexe, et qu’elle espère transitoire. Mais qui, pour elle, dure chaque jour depuis trop longtemps.

Stéphanie CHEFFER :

20 juin 2015

Scolarisation des enfants handicapés : la France avertie

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Alors que la loi de 2005 était supposée améliorer l'accès à l'école des enfants handicapés, l'UNICEF dresse un constat alarmant dans un rapport paru le 9 juin 2015. Parmi les carences signalées: la non-scolarisation obligatoire de 20 000 jeunes.

Par , le 11-06-2015

Dépistage du handicap trop tardif, manque d'équité entre territoires, insuffisance des lieux d'accueil, temps de scolarisation partiel… L'UNICEF n'est pas tendre avec la France concernant les jeunes handicapés et l'accès à l'école. Dans un rapport paru le 9 juin 2015 (lien ci-dessous), plusieurs éléments sont reprochés à l'État français. D'une part, les conditions d'accès à l'éducation demeurent difficilement quantifiables faute d'indicateurs statistiques solides. Par exemple, un rapport parlementaire de mai 2011 dénonce le fait que 20 000 enfants handicapés ne sont pas scolarisés malgré l'obligation alors que le mouvement « Ensemble pour l'autisme » met en avant, en 2012, le chiffre de 70 000 jeunes autistes qui ne vont pas à l'école. D'autre part, l'UNICEF mentionne les différentes condamnations auxquelles la France a été soumise en février 2014 : « le droit des enfants et adolescents autistes à la scolarisation en priorité dans les établissements de droit commun, le droit à la formation professionnelle des jeunes autistes et l'absence de prédominance d'un caractère éducatif au sein des institutions spécialisées prenant en charge les enfants et les adolescents autistes ». Sans oublier de faire part des nombreuses décisions du Conseil d'État entre 2009 et 2013 qui ont souligné les manquements de la France concernant l'obligation de scolarisation en invoquant des « atteintes graves à une liberté fondamentale ».

260 000 élèves handicapés en milieu ordinaire selon le ministère

Le rapport précise néanmoins qu'une « dynamique s'amplifie en faveur des enfants en situation de handicap ». Selon le ministère de l'Éducation nationale, 260 000 élèves handicapés étaient inscrits dans un établissement classique à la rentrée 2014, soit le double par rapport à 2006. La création, en 2013, du Plan d'accompagnement personnalisé (PAP) visant à aider les élèves présentant des difficultés scolaires en lien avec des troubles de l'apprentissage est mise en valeur, tout comme la meilleure définition du Projet personnalisé de scolarisation (PPS). Cependant, aux yeux de l'UNICEF, l'évolution n'est pas suffisante. Elle préconise ainsi plusieurs pistes à approfondir. Parmi elles, celle « d'instaurer des passerelles entre les différents systèmes de prise en charge et d'accompagnement des enfants en situation de handicap afin d'introduire plus de souplesse administrative et de fluidité dans les parcours » ou encore de « reconnaître, par des mesures concrètes, un droit au répit pour les familles ». En somme, il est recommandé à l'État « de prendre toutes les mesures nécessaires pour veiller à ce que la législation prévoyant l'accès à l'éducation soit mise en œuvre ». Ce carton jaune adressé à la France n'est qu'un avertissement mais la réaction est attendue.


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Sur Handicap.fr

Sur le web

17 juin 2015

Var : un enfant autiste abandonné, ses parents mis en examen

article publié dans Le Parisien

Un garçonnet de cinq ans souffrant d'autisme a été laissé sans surveillance dans un appartement, à la Seyne-sur-Mer (Var). Les parents qui n'étaient pas connus des services sociaux ont été mis en examen pour «privation de soins, abandon moral et matériel de mineur».

16 Juin 2015, 11h55 | MAJ : 16 Juin 2015, 13h10

Illustration.  Les policiers ont découvert un garçonnet de cinq ans souffrant d'autisme totalement livré à lui-même, le week-end dernier, dans un logement sombre et sale de La Seyne-sur-Mer (Var).
Illustration. Les policiers ont découvert un garçonnet de cinq ans souffrant d'autisme totalement livré à lui-même, le week-end dernier, dans un logement sombre et sale de La Seyne-sur-Mer (Var).
(LP/Oilivier Boitet.)

Si les voisins ne l'avaient pas signalé, ce petit garçon de cinq ans serait vraisemblablement resté encore longtemps seul dans cet appartement. Les policiers de La Seyne-sur-Mer (Var) l'ont découvert totalement livré à lui-même, le week-end dernier, dans un logement sombre et sale, comme le raconte Nice-Matin.

Si le parquet de Toulon explique que les parents se sont absentés et ont laissé l'enfant sans aucune surveillance, il n'en détaille pas les raisons. Nul ne sait, en outre, combien d'heures ou de jours le garçonnet qui souffre d'autisme avait été réellement abandonné. Lorsque les forces de l'ordre l'ont retrouvé, l'enfant ne présentait aucune trace de maltraitances physiques mais il se trouvait dans une situation de détresse profonde.  Il a été transporté à l'hôpital pour y passer des examens et faire un bilan sur son état de santé.

Sa mère et son beau-père, se sont rendus d'eux-même au commissariat quelques heures seulement après que l'enfant ait été découvert. Placés d'abord en garde à vue, ils ont tout deux été déférés devant la justice et mis en examen lundi matin pour «privation de soins, abandon moral et matériel de mineur». Ils ont été laissés libres dans la soirée de lundi mais placés sous contrôle judiciaire. Cette famille n'était ni connue, ni suivie par les services sociaux. Et en attendant la décision judiciaire, l'enfant a été placé.

16 juin 2015

Autisme, un combat au quotidien pour Alan et sa famille

article publié dans l'impartial

L'ado avait bien failli ne jamais pouvoir partir en voyage scolaire. Pour un motif qui révolte sa famille : diagnostiqué autiste, il n’avait pas trouvé de famille d'accueil...

15/06/2015 à 07:59 par jpgoss

 

Les époux Begot ont décidé de se battre pour offrir à leur fils Alan une vie la plus heureuse, la plus normale possible.

Les époux Begot ont décidé de se battre pour offrir à leur fils Alan une vie la plus heureuse, la plus normale possible.

Alan Begot a des souvenirs plein la tête. Et des photos qui remplissent les tiroirs, ou plutôt les cartes mémoires de son appareil numérique. Pourtant, son voyage scolaire en Allemagne a bien failli ne jamais voir le jour. Jusqu’aux deux derniers jours avant le départ de sa classe de 4e du collège Victor Hugo, cet adolescent de 15 ans diagnostiqué autiste depuis l’âge de 9 ans n’avait pas trouvé de famille d’accueil, contrairement à ses camarades. Révoltés, lui et sa famille avaient alors contacté la presse pour rendre publique cette situation vécue comme une injustice. Nous avions rencontré chez eux en avril dernier à Gisors Alan et ses deux parents David et Laëtitia, en attente d’un dénouement qui sera finalement heureux. Un professeur d’allemand acceptera en effet à la dernière minute de prendre chez lui Alan le temps du voyage. C’est un jeune homme et des parents très combatifs qui nous ouvraient alors leur porte. « C’est inacceptable. Je veux que ça se sache, ce n’est pas une maladie ! » lançait alors Alan Begot face aux refus des familles d’accueil de le prendre chez eux en raison de son autisme.

Une lettre à Nicolas Sarkozy

Un caractère bien trempé, hérité de ses deux parents, pas tout à fait du genre à rester passifs face aux épreuves. Et des épreuves, David et Laëtitia vont pourtant en connaître après le diagnostic posé par un premier médecin… Il y a d’abord ce premier risque de fermeture de la classe CLIS (classe pour l’inclusion scolaire) dans laquelle était scolarisé Alan à l’école primaire Jean Moulin. « Elle comprenait 12 élèves, et était menacée de fermeture. J’ai donc directement écrit au président de la République de l’époque, Monsieur Nicolas Sarkozy. Nous avions reçu en retour un courrier du cabinet qui indiquait que le président avait été sensible à cette lettre et que le préfet serait averti. Finalement, la classe avait été maintenue », explique le père d’Alan.

Deuxième obstacle plus difficile à surmonter : l’absence de véritable structure prenant en charge les cas d’autisme au niveau local. « Il faut savoir qu’une fois le diagnostic posé, on se retrouve un peu seuls. Il y a bien une structure dédiée au niveau régional, la maison départementale du handicap. Mais pour ce qui concerne le suivi du handicap, il n’y a rien dans le coin… » La famille aura donc dû se battre une fois encore pour obtenir une aide personnalisée à la vie scolaire à temps complet pour l’entrée au collège.

Seul soutien : le corps enseignant

« La plupart des enfants dans le même cas n’obtiennent que 10 à 12 h par semaine. Il a fallu remuer ciel et terre pour obtenir un temps complet. À force de détermination, nous l’avons obtenu, on nous appelait même le « dossier sensible », se souvient David Begot. La famille peut en revanche compter sur le soutien des équipes enseignantes de l’école Jean Moulin et du collège Victor Hugo de Gisors. Et le père d’Alan d’ajouter : « C’est même grâce à la directrice de l’école Jean Moulin que nous avons pu conserver à temps complet l’aide à la vie scolaire qui suivait Alan depuis plusieurs années déjà, grâce à un article de loi qu’elle a retrouvé et qui lui permettait d’obtenir l’autorisation d’exercer à temps complet sans avoir à passer de nouveaux diplômes ». Grâce à sa détermination et à celle de sa famille, Alan a pu suivre une scolarité classique et épanouie. Mais la famille Begot envoie aujourd’hui un signal d’alarme : « Ce n’est pas normal d’avoir à se battre à ce point au quotidien pour obtenir simplement des droits normalement acquis. Il faut plus de communication sur l’autisme ». Le message est passé.

Gisors, 27
16 juin 2015

Des parents craignent une déscolarisation forcée de leurs enfants handicapés

article publié dans Le Figaro
Par Mis à jour le 16/06/2015 à 07:54
Publié le 15/06/2015 à 18:58
En France, au moins 13.000 enfants sont sans solution éducative, selon un chiffre officiel de 2008, dernier en date.

Un collectif de parents d'enfants en situation de handicap alerte sur le manque de places dans les établissements spécialisés de Seine-Saint-Denis, et plus gobalement sur l'ensemble du pays. Ils ont alerté François Hollande.

 

Ils ont écrit à François Hollande, au défenseur des droits et lancé plusieurs pétitions. En Seine-Saint-Denis, des parents se battent depuis plusieurs mois pour que leurs enfants en situation de handicap puissent poursuivre leur scolarité. Inscrits à l'EMP Henri-Wallon à Stains, un établissement qui accueille une cinquantaine d'enfants souffrant d'un handicap mental, une dizaine d'adolescents vont se retrouver sans solution dans les deux prochaines années, faute de place dans des établissements spécialisés dans l'apprentissage (les Impro ou institut médico-professionnel). Leurs parents ont beau envoyer des demandes d'inscription, les réponses sont souvent les mêmes: «Faute de place, votre enfant ne peut être accueilli», «votre enfant est placé sur liste d'attente».

Des courriers de ce type, Ouarda Loxa en a déjà reçu cinq. Sa fille Méline, âgée de 16 ans, devait intégrer en 2014 un Impro, une structure qui accompagne les adolescents de 14 à 20 ans pour leur apprendre un métier. Faute de place, elle a été maintenue à l'EMP Henri-Wallon, qui ne peut pas accueillir d'enfants au-delà de l'âge de 17 ans. «Du coup, sans réponse positive d'ici l'année prochaine, Méline se retrouvera sans structure adaptée à la rentrée 2016», regrette Ouarda Loxa, employée de mairie. «Elle devra rester à la maison et je devrais arrêter mon activité professionnelle, c'est insupportable... Nous avons bien pensé à déménager, mais ce n'est pas possible. Nous sommes en France, le gouvernement devrait être capable de créer suffisamment de structures adaptées».

«Je ne sais plus quoi faire, c'est le trou noir»

Naéma Benouada, 52 ans, est également désemparée. Sa fille Karima, âgée de 17 ans, va devoir quitter l'EMP Henri-Wallon fin juin. «Elle va se retrouver sans école à la rentrée, c'est de la déscolarisation forcée, je ne sais plus quoi faire, c'est le trou noir», s'inquiète cette commerçante qui a envoyé plusieurs demandes. Pour l'heure, elle a reçu trois refus et attend deux réponses. «C'est vraiment stressant. Pour elle, comme pour nous. Elle se demande si elle va pouvoir continuer à voir ses camarades».

Nordigne Issaad, le responsable d'Henri-Wallon, déplore cette situation qui se répète chaque année. «Quand on travaille avec un enfant arrivé à l'âge de cinq ans et qu'on le voit partir à 16 ans, sans structure adaptée, c'est très difficile à vivre», confie-t-il. «S'il n'y pas de continuité dans la prise en charge, il peut y avoir une régression terrible des acquis». Y a-t-il des alternatives possibles? «Aller en Belgique, avec tous les risques que cela comporte», répond le directeur de l'établissement. En 2014, près de 2800 enfants étaient scolarisés dans des écoles spécialisées en Wallonie.

«Les Instituts médico-éducatifs sont très très engorgés à cause du manque général de place dans les structures spécialisées (Esat, foyers de vie, etc.)», explique Sophie Cluzel, présidente de la Fédération nationale des associations au services des élèves présentant une situation de handicap (FNASEPH). Faute de place dans les établissements pour adultes, «on maintient les jeunes dans des structures qui ne sont plus adaptées à leur âge, ce qui bloque l'entrée des nouveaux arrivants. En fait, le manque de place s'accumule, c'est un vrai cercle vicieux», résume la responsable associative.

Selon l'association Unapei, qui regroupe plusieurs dizaines de milliers de familles, 6500 personnes seraient maintenues actuellement dans des établissements pour enfants, faute de place en milieu adulte. «C'est comme si vous disiez à tous les bacheliers: ‘Bravo, vous avez eu votre bac, mais il n'y a plus de place dans le supérieur pour vous, donc vous allez restés au lycée pendant trois ou quatre ans de plus'», explique sa présidente Christel Prado. «Qui accepterait ça? Personne. Mais quand vous êtes handicapés, vous n'avez pas le choix».

13.000 enfants sans solution éducative

Inquiets, une quarantaine de parents dont les enfants sont scolarisés à l'EMP Henri-Wallon sont réunis au sein d'un collectif «pour faire bouger les lignes». «Ces trois derniers mois, nous avons lancé des pétitions, écrit à François Hollande, à Ségolène Neuville, la secrétaire d'état chargée des personnes handicapées, mais nos courriers sont restés lettre morte», regrette Ouarda Loxa. D'autres élus locaux ont en revanche apporté leur soutien aux familles, à l'image de la député GDR Marie-George Buffet qui a alerté en mai dernier la ministre de la Santé Marisol Touraine, via une question écrite, restée à ce jour sans réponse. D'autres, avant elle, avaient déjà soulevé ce problème. La député PS du Finistère Chantal Guittet avait ainsi interrogé le gouvernement en 2013. L'élue avait indiqué, rapport à l'appui, qu'il manquait dans son département plus de 800 places, tout types d'établissement confondus.

En 2008, Nicolas Sarkozy avait lancé un plan de création de 50.000 places pour enfants et adultes sur cinq ans, répondant ainsi aux demandes des associations. Les objectifs n'étant pas atteints en 2013, le plan a été repoussé à 2016. «Pour le moment, seules deux tiers des places ont été créées. Il y a un manque de place criant dans ce pays. En plus de ce plan, il nous faudrait au moins 50.000 places supplémentaires pour satisfaire les demandes des familles», alerte Christel Prado qui rappelle qu'au moins 13.000 enfants handicapés sont sans solution éducative en France.

» LONG FORMAT - Face à l'autisme, des parents isolés

15 juin 2015

Congrès d'Autisme France -> Le 14 novembre 2015 au Palais des Congrès à Paris

 

logo Autisme France

on ne lâchera rien !

Ce ne sont pas les chantiers qui manquent

Le plan autisme 3 a permis depuis deux ans quelques avancées : elles restent limitées et précaires, malgré un investissement ministériel fort. Ce congrès sert à rappeler que nous ne laisserons pas sans suite les avancées du plan et que nous gardons nos exigences pour que l’actualisation des pratiques, souhaitée par les familles comme par les professionnels, puisse se poursuivre. Nous nous trouvons devant une série de chantiers que nous devons faire avancer avec rigueur et détermination, en concertation étroite avec les professionnels engagés à nos côtés.

Nous faisons le choix en 2015 de mettre l’accent sur :

  • Le diagnostic et l’intervention précoces
  • L’importance cruciale de l’évaluation fonctionnelle
  • La nécessité d’avoir des outils adaptés pour évaluer les besoins des enfants et adultes
  • La fluidité dans les parcours scolaires
  • La qualité dans les établissements pour adultes

=> Voir le programme

3 juin 2015

Luçon : un foyer d'accueil médicalisé pour adultes autistes en 2017

article publié dans Sud Vendée info TV

Les élus et représentants de la Fondation OVE ont présenté mardi le projet qui pourra accueillir jusqu'à 33 adultes en situation de handicap.

Une priorité pour le Conseil Départemental
Luçon : présentation du foyer d'accueil médicalisé
Luçon : présentation du foyer d'accueil médicalisé
 
Le Conseil Départemental de la Vendée en partenariat avec la fondation OVE ont choisi de construire à Luçon un foyer d’accueil médicalisé.

Aujourd'hui, le département de la Vendée compte 2035 places d'hébergement pour adultes en situation de handicap, au sein de 97 établissements répartis sur tout le territoire. La prise en charge du handicap est l'une des actions principales du Conseil Départemental. Il souhaite proposer des lieux d'accueil et d'hébergement adaptés aux besoins de chacun et quel que soit le handicap.

Les trois objectifs sont : de permettre aux personnes handicapées de choisir leur projet de vie et d'être le plus autonome possible, de proposer des lieux d'accueil et d'hébergement adaptés aux besoins, de soulager les familles et leurs proches.

En Vendée, 4500 personnes sont en situation de handicap.

Le foyer d'accueil médicalisé pourra accueillir jusqu'à 33 adultes à Luçon
Luçon : un foyer d'accueil médicalisé ouvrira en 2017, boulevard de l'Océan
Luçon : un foyer d'accueil médicalisé ouvrira en 2017, boulevard de l'Océan
À Luçon, la structure pourra accueillir jusqu'à 33 adultes présentant un trouble psychique ou troubles autistiques. Le foyer d'accueil médicalisé de Luçon sera la seule structure spécialisée dans le Sud-Vendée.

Situé entre le boulevard de l'océan et la rue de la petite Gorre, à côté des anciens abattoirs, le terrain de 7764m² accueillera 3 unités de vie pour une superficie totale de 2110m², le tout, de plain-pied.

Chaque unité de vie est à la foie autonome et reliées les unes aux autres. Elles proposeront les aménagements suivants :
  • 10 chambres privatives de 21m² chacune avec salle de bain.
  • des espaces communs d'activités et de rencontres
  • un jardin privatif
  • un espace pour les soins
  • un espace administration

Sur les 33 places proposées, 30 places le seront en internat permanent et 3 places supplémentaires en hébergement temporaire pour soutenir les familles et les proches pour les week-ends et les vacances.

La Fondation OVE retenue pour son projet
Le projet de la Fondation OVE (Oeuvre des Villages d'Enfants) a été retenue parmi ceux de cinq autres candidats par le Conseil Départemental et l'Agence Régionale de Santé (ARS).

Cette fondation gère déjà en France 64 établissements de ce type et emploie 1025 salariés.

L'ouverture de ce nouveau foyer va créer 39 emplois.

Le coût de fonctionnement de ce projet est supporté par le Conseil Départemental de la Vendée à hauteur de 1,5 M d'euros annuels, soit 51 000 euros par places.

Le permis de construire a été déposé en février 2015 et les travaux doivent débuter en octobre 2015 pour une ouverture en début d'année 2017, le 15 janvier.
31 mai 2015

Mathieu Schaller, le comédien handicapé de La loi du Marché

article publié sur Vivre FM

Cannes 2015

Vincent Lindon dédie son prix d'interprétation à Cannes "à tous les acteurs qui ont joué avec moi et sans qui je ne serais pas là". Parmi eux, Mathieu Schaller, 25 ans, travailleur en ESAT en Ile de France. Le comédien handicapé joue le rôle du fils de Thierry, ce chômeur mis à mal par "La loi du marché".

Mathieu Schaller (deuxième à gauche) avec l'équipe du film La loi du marché
Mathieu Schaller (deuxième à gauche) avec l'équipe du film La loi du marché

C'est sa première apparition sur les écrans de cinéma. Dans le film de Stéphane Brizé, Mathieu Schaller interprète le rôle du fils de Vincent Lindon. Son personnage porte le même prénom que lui. Il faut dire que dans "La loi du marché", Vincent Lindon est entouré de comédiens amateurs qui font là leurs premiers pas au cinéma et qui sont très proches de la vie réelle. Mathieu est infirme moteur cérébral et présente des difficultés de paroles propres à ce handicap. Dans une des scènes du film, il raconte une blague en forme d'énigme à ses parents : "Peut-on remplir un verre vide avec des gouttes d'eau?". Dans ce long métrage inspiré de la vie réelle de familles confrontées au chômage, le fils en situation de handicap apporte son lot de difficultés: coût de sa formation, difficultés scolaires,... au risque de plomber encore davantage le tableau.

A tous les acteurs qui ont joué avec moi" (Vincent Lindon)

Mathieu Schaller était à Cannes ces jours-ci pour la présentation du film au festival. Montée des marches, déambulation sur la Croisette, dîner officiel sur la plage, ... il a pu gouter à la vie de star de cinéma pendant son séjour. Vincent Lindon n'a pas manqué d'associer les comédiens de "La loi du marché" à son prix d'interprétation. Dans son discours de remerciement, il a tenu à rendre hommage à ses partenaires amateurs, mais aussi à tous ceux que la loi du marché met de coté : "Je dédie ce film à tous ces gens pas toujours considérés à la hauteur de ce qu'ils méritent et qui sont les citoyens laissés pour compte. Je leur dédie avec tout mon cœur et aussi à tous les acteurs qui ont joués avec moi et sans qui je ne serais pas là" a déclaré le lauréat, très ému sur la scène du Palais du festival dimanche soir. Il a tenu aussi à remercier le Festival d'avoir choisi ce film avec ses comédiens venus du monde réel : "C'est un acte politique de choisir  un film comme celui là qui parle de nos contemporains".

Après son prix, la presse rend hommage au talent du comédien et aussi au choix du réalisateur de faire appel à des acteurs non professionnels. Les critiques de cinéma mettent l'accent sur l'aspect documentaire du film. Le Monde parle de la "stricte réalité des choses" (Jacques Mandelbaum), "réalisme brutal" souligne de son coté Le Parisien (Hubert Lizé). Première a repéré des "plans séquences cruels" dont celui la "bouffe triste en famille" avec la femme de Lindon (Karine de Mirbeck) et Mathieu, le fils handicapé. Le journaliste trouve le résultat "saisissant de réalisme" (Christophe Narbonne).

Lundi, Mathieu Schaller est rentré de Cannes. Il a repris le chemin de son Esat, sa réalité à lui, sans doute pas aussi triste.

 

Vincent Lochmann

29 mai 2015

Une structure dédiée à l'autisme près d'Angers inaugurée aujourd'hui

article publié sur Angers info

Une structure dédiée à l'autisme près d'Angers inaugurée aujourd'hui.

Une structure dédiée à l’autisme près d’Angers inaugurée aujourd’hui.

Aux portes d’Angers, entre Écouflant et Saint-Sylvain-d’Anjou se construit actuellement un écoquartier. S’étendant sur 46 hectares de terrain, ce quartier est divisé en trois projets : Vendange, Provins et Baronnerie. Au coeur du quartier Provins s’ouvre aujourd’hui,un service d’accueil pour enfants présentant des Troubles Envahissants du Développement dédié à l’autisme.

Situé au Cœur du quartier de PROVINS BARONNERIE, non loin de l’hippodrome d’Ecouflant et spécialement conçu pour l’accueil de jeunes de 6 à 16 ans souffrant d’autisme, ces bâtiments couvrent 2000 m2 sur une superficie de 5300 m2.

« Le défi de la maison de Provins, c’est d’accueillir au cœur de la Ville, dans un environnement calme et harmonieux, une trentaine d’enfants souffrant de Troubles du Spectre Autistique, pour les amener à trouver leur place de vie dans une société ressentie comme moins agressive à leur égard. 3 mots clés résonnent pour nous : Autisme, Solidarité, Inclusion. » indique Jean-Pierre VILLAIN,Président de la Fédération Générale des PEP qui gère la Maison Provins.

A l’intérieur de la structure dont la réalisation a été conduit par la Sodemel, des espaces spécifiques ont été créés : salle favorisant la communication autour de structures sensorielles et aquatiques, unités de vie en internat pouvant concilier vie collective en tout petits groupes mais aussi favorisant l’intimité et l’apaisement. Ces espaces permettent des actions qui s’appuient sur des pratiques éducatives pragmatiques et comportementales : actions permettant la structuration des lieux de vie et des séquences, actions vers une possible émergence du langage, pratique comportementale centrée sur la vie quotidienne et l’acquisition d’autonomie et de socialisation. Pour cela, une grande place d’ouverture à la famille et à la fratrie doit permettre de répondre aux souhaits de collaboration, d’aide et de soutien de chacun.

La direction favorisera en 2015, des formations collectives sur le thème des approches éducatives structurées et comportementales de type ABA, et de la gestion des crises et comportements. Actuellement, le service, d’une capacité de 26 places se présente comme suit : 20 places en accueil permanent dont 10 en internat, 6 en semi-internat. L’établissement, sur 6 places, pratique également l’accueil temporaire avec une large amplitude d’ouverture, afin de répondre au plus prêt aux besoins des enfants et des familles.

Un projet de recherche par une liaison avec le Centre Ressource Autisme, l’Université d’Angers et le CHU autour
du numérique et un projet « Handi chien » en liaison avec l’Université de Rennes, (L’animal étant un lien entre les enfants, le personnel, les familles et le monde extérieur.) seront aussi développés au sein de la structure.

29 mai 2015

Sur les bancs de l'école recrute !

Photo de Sur les bancs de l'école.

à partager sans modération
Contact recrutement : http://www.surlesbancsdelecole.fr/agir…/devenir-accompagnant ou vanessa.lagardere@gmail.com

25 mai 2015

Ils ouvrent un resto pour embaucher leur fille handicapée

article publié sur handicap.fr

Résumé : Dans l'impossibilité de trouver une structure adaptée où leur fille pourrait travailler, Valérie et Jean-Yves Sybille ont ouvert, à Valenciennes, la " Cantine de Joséphine ".Un restau pour une nouvelle vie, mais aussi pour les "autres Joséphine"

Par , le 24-05-2015

Sur la devanture de l'établissement valenciennois, un grand dessin d'une serveuse souriante présentant un gâteau. Ce dessin, Joséphine Sybille l'a réalisé lorsqu'elle était enfant. Pas de doute, la Cantine de Joséphine est bien « son » restaurant. Ses parents, Valérie et Jean-Yves, l'ont ouvert pour elle, pour qu'elle ait un travail, faute de pouvoir en trouver ailleurs. « Joséphine est trop handicapée pour un environnement ordinaire mais pas assez pour être accueillie en Esat (Etablissement et service d'aide par le travail ; ndlr) », indique sa maman. En effet, la jeune adulte de 21 ans souffre d'un retard des acquisitions, de troubles du langage, de fatigue récurrente, « mais personne ne sait quel est son handicap exact ». Depuis l'ouverture du resto, le 1er avril 2015, Joséphine travaille en salle – « le meilleur compromis par rapport à son parcours » – et a déjà fait des progrès. « Les premiers jours, elle était un peu perdue et il fallait lui dire quoi faire mais, désormais, elle est bien plus autonome. » Autonome au boulot, mais pas seulement...

Bientôt la colocation de Joséphine ?

Après une année passée à la maison « à ne rien faire », Joséphine a vu son quotidien prendre une toute nouvelle tournure. Pour se rendre au restaurant, elle effectue seule les trajets en tramway et se rend régulièrement en ville sans accompagnement. « C'est un bonheur total de la voir si épanouie », se réjouit Valérie. Mais les nouveautés dans la vie de Joséphine pourraient ne pas s'arrêter là. « Dans la continuité de la création du resto, nous aimerions mettre en place une ou plusieurs colocations entre personnes porteuses du même handicap. Encore une fois, le but serait qu'elles gagnent en indépendance et s'insèrent dans la société. » Car si sa fille est la première bénéficiaire de ces actions, Valérie souhaite venir en aide à d'« autres Joséphine ».

« Joséphine en redemande ! »

Vincent, fortement dyslexique, est de ceux-là. Lui aussi a été recruté avant l'ouverture du restaurant, dans lequel il bénéficie d'un poste polyvalent ; tantôt assistant du chef, tantôt en salle. Un troisième jeune pourrait bientôt suivre. C'est en tout cas l'objectif de Valérie. « On attend seulement d'être reconnu en tant qu'Entreprise d'insertion (EI). » Pour ne pas être limités dans leurs actions, elle et son mari ont créé l'association Handélice. En plus de Joséphine, elle accueille déjà quatre jeunes en situation de handicap. Une fois par semaine, une activité leur est proposée (fête foraine, week-end à la mer…) et l'occasion leur est donnée de se retrouver, de partager, de changer d'horizon. « Un autre de nos projets est de leur permettre de partir seuls en vacances durant une semaine. » Décidément, les idées ne manquent pas. Au risque d'un changement trop brusque après de longs mois d'ennui ? « Vraiment pas ! Peu de temps après l'ouverture du resto, Joséphine m'a demandé : "C'est pour quand mon appart ?" C'est elle qui en redemande ! »

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