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"Au bonheur d'Elise"
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6 mars 2015

Justice : la première formation d'accompagnants sexuels aura-t-elle lieu ?

Publié le 5 mars 2015

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Marcel Nuss, président de l'Association pour la promotion de l'accompagnement sexuel (Appas). ©DR

« Nous voulons pousser l’hôtelière qui devait nous accueillir dans le cadre de notre formation d’accompagnants sexuels, mi-mars, près de Strasbourg, à revenir sur sa décision de ne plus le faire. Elle nous met dans une situation délicate en nous obligeant à chercher un autre lieu à la dernière minute, donc forcément plus cher », explique Marcel Nuss, le président de l’Association pour la promotion de l’accompagnement sexuel (Appas), organisatrice de cette formation. Son objectif ? « Permettre à des personnes handicapées souffrant d’isolement et de misère affectifs et sexuels d’accéder à l’expérience de l’exploration et de la découverte de leur corporéité à travers l’écoute, le toucher, les massages et les caresses. »

Neuf hommes et cinq femmes inscrits à la formation

Quatorze stagiaires, venus de toute la France, sont inscrits à la formation de la semaine prochaine. Un groupe composé de neuf hommes et cinq femmes. « Quatre personnes ne comptent pas exercer comme accompagnants sexuels mais seulement s’informer », précise Marcel Nuss. Le programme alterne les temps théoriques, avec juristes, psychologues, Marcel Nuss lui-même, le témoignage d’une accompagnante sexuelle allemande, et des temps pratiques, avec notamment des techniques de massage.

« Je pensais héberger des handicapés et leurs conjoints. »

« Humainement, je comprends le combat de Marcel Nuss. Si je suis obligée de les accueillir, je le ferai, mais je serai protégée juridiquement, car on ne peut contester une décision de justice », explique l’hôtelière. Elle avait initialement accepté « sans savoir que les programmes de formation comportent également des cours sur les techniques de massage et les touchés au corps », même si elle avait bien lu le sigle de l’association. Avant d’apprendre aussi, dans les Dernières Nouvelles d’Alsace, la semaine dernière, que trois stagiaires « pratiquent déjà les relations tarifées ».

« Je pensais héberger des handicapés et leurs conjoints cherchant à mieux vivre sexuellement leur vie de couple. Monsieur Nuss aurait dû jouer franc-jeu. Je ne veux pas être complice de proxénétisme et vis à vis de la clientèle, qu’il y ait une descente de police pendant le stage. » Le Code pénal dans ses articles 225-5 à 225-12 assimile au proxénétisme « le fait par quiconque, de quelque manière que ce soit, de faire office d’intermédiaire entre deux personnes dont l’une se livre à la prostitution et l’autre exploite ou rémunère la prostitution d’autrui. » La prostitution est légale en France.

Un Télésexe pour financer la formation ?

Pour Marcel Nuss, quel que soit le lieu et quel qu’en soit le prix, la formation aura lieu car « les attentes sont énormes ». Il annonce d’ores et déjà qu’il fera appel à des dons et, pourquoi pas, organisera un « Télésexe, sur le modèle du Téléthon ». Élise Descamps

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6 mars 2015

Autisme : Un colloque scandaleux à Rennes

L’organisation et le programme de ce colloque les 5 et 6 mars à Rennes ont suscité une vive indignation parmi les familles de personnes autistes pour trois raisons :

  1. Sous couvert de mettre en valeur le concept confus d’affinity therapy, c’est encore une fois un moyen de faire du bruit par un colloque inspiré par la psychanalyse freudo-lacanienne, qui a fait tant de dégâts sur nos enfants. Depuis 1980 à l’Organisation Mondiale de la Santé, et depuis janvier 2010, à la Haute Autorité de Santé, l’autisme est scientifiquement défini comme un trouble neuro-développemental qui affecte le développement cérébral de l’enfant avant trois ans, et se manifeste par des difficultés plus ou moins sévères dans la communication, l’interaction sociale, et des comportements restreints et stéréotypés. La Classification Internationale des Maladies classe l’autisme dans les troubles du développement, avec les troubles DYS (dysphasie, dyslexie, dyspraxie,…) et le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité. Les recommandations de bonne pratique en autisme de mars 2012 ont mis en évidence qu’il fallait coordonner des interventions éducatives, développementales et comportementales, dans un projet personnalisé, le plus précoce possible, avec un nombre d’heures significatif par semaine, conduit par des professionnels compétents en autisme, avec des connaissances scientifiques actualisées. Ces recommandations structurent maintenant la politique publique en matière d’autisme : voir le plan autisme 3.

    Les psychanalystes freudo-lacaniens qui sont aussi souvent des médecins violent le code de Santé Publique en refusant de diagnostiquer correctement l’autisme, d’actualiser leurs connaissances, de mettre en oeuvre les interventions nécessaires, et en imposant aux familles qui n’en veulent pas, des pratiques délirantes et dangereuses qui empêchent les enfants d’accéder à l’autonomie, aux             apprentissages, et font d’eux des adultes dépendants.

    Ils  continuent à affirmer dans leur catéchisme d’une autre époque (Freud est mort en 1939, et Lacan est mort en 1981 à une époque où l’autisme était encore mal connu) que l’autisme est une psychose, un choix du sujet, un mécanisme de défense contre un environnement familial toxique, le refus d’accéder au Grand Autre (le charabia lacanien est légendaire), et au langage.

    Extrait des élucubrations de M. Maleval, intervenant à ce colloque, médecin payé sur fonds publics :

    Quand la voix est mise en place par la castration symbolique, elle se coupe de son support, le corps, elle devient aphone, se loge dans le vide de l’Autre, et permet au sujet d’y placer son énonciation, ancrant celle-ci dans le symbolique et le lien social. C’est précisément ce qui ne se produit pas chez l’autiste, la voix ne se coupe pas de son support, elle est retenue, l’énonciation ne se place pas au champ de l’Autre, elle reste pour l’autiste un objet de jouissance encombrant et inquiétant.

    Quant à M. Rabanel, intervenant aussi de ce colloque, lui aussi payé sur fonds publics, et qui fait de la formation pour les travailleurs sociaux, il affirme dans un document en ligne qu’il faut organiser « des planques » pour « les autistes », afin qu’ils ne nous voient pas.

    Ce gaspillage scandaleux de l’argent public n’est plus acceptable alors que les familles doivent se saigner aux quatre veines pour trouver et financer les professionnels libéraux, qui vont aider leurs enfants à faire des progrès, souvent spectaculaires.

     

  2. A l’évidence M. Suskind s’est fait manipuler. Il sert de paravent aux psychanalystes freudo-lacaniens qui connaissent par cœur l’art d’avancer masqués.

    C’est un journaliste, à l’évidence peu compétent en autisme, qui s’est aperçu que s’appuyer sur les intérêts restreints d’un enfant autiste facilitait les apprentissages. C’est le B.A.BA de tout programme comportemental (L’ABA existe depuis 60 ans), non spécifique à l’autisme d’ailleurs. Oser nous présenter ce point de vue strictement basique, bien connu des familles, comme un scoop fait hurler de rire. L’utiliser pour servir l’idéologie freudo-lacanienne est autrement plus grave.

    Que vient faire Disney là-dedans ? L’intérêt restreint d’un enfant autiste peut être Star Wars, les mixers, le dessin, la mécanique auto, les tissus, les dinosaures, les horaires de trains, etc…

     

  3. Oser récupérer dans leur dos des personnes autistes de haut niveau, que les familles connaissent bien car elles nous permettent de mieux comprendre de l’intérieur le fonctionnement autistique est une escroquerie intellectuelle scandaleuse, et une violation des règles éthiques les plus élémentaires. Ces personnes ont toutes récusé la psychanalyse pour en souligner les dégâts.

    Franchement les familles en ont assez que des professionnels incompétents aient mis la France en coupe réglée, et continuent à organiser la maltraitance de nos enfants à tout âge. Que des collectivités publiques (Région, Métropole, Université), financées sur fonds publics, cautionnent et aident le refus de nombreux professionnels d'actualiser leurs connaissances en autisme est inacceptable.

     

    Danièle Langloys

    Vice-Présidente Autisme France

5 mars 2015

Axel Kahn était l'invité de l'émission carte blanche ce matin sur France Inter

logo france inter

Carte blanche, ce matin, au généticien, marcheur, essayiste et militant du monde du handicap : Axel Kahn.

"Les personnes handicapées sont-elles en France des citoyens de seconde zone ? Non, bien sûr, ne tolérons plus aucun retard dans l'application de la loi de 2005 !"


Carte Blanche à Axel Kahn par franceinter

4 mars 2015

Céline Boussié, Présidente de l'association Handignez'vous - lanceur d'alerte dans le secteur médico-social

Voilà la vidéo de la prestation de Céline Boussié ce matin sur LCI

Ajoutée le 4 mars 2015

LCI le 04 mars 2015 sur le sujet des lanceurs d'alerte

2 mars 2015

La capacité de l'IME revue à la baissse - Maison d'enfants Moussaron à Condom

article publié dans LA DEPECHE

Publié le 28/02/2015 à 13:20

La Santé près de chez vous - Condom (32)
La capacité de l'IME revue à la baisse
La capacité de l'IME revue à la baisse

L'agence régionale de santé de Midi-Pyrénées annonce qu'elle a modifié la capacité d'accueil de la Maison d'enfants Moussaron, située à Condom qui «accueillera désormais 45 enfants en internat et 10 enfants en SESSAD conformément au dossier déposé par le gestionnaire»…

L'ARS rappelle que cette capacité était antérieurement de 85 places. On se souvient que l'IME Moussaron avait été au cœur d'une tempête médiatique suite à la diffusion sur M6 d'un reportage tourné en caméra caché. Les conditions d'accueil d'enfants lourdement handicapés étaient pointées du doigt et des familles avaient déposé plainte.L'enquête administrative diligentée par le ministère de la Santé avait révélé de «graves dysfonctionnements» et abouti à une administration provisoire de l'IME Moussaron de décembre 2013 à octobre 2014. L'ARS considère que «la nouvelle capacité d'accueil répond aux besoins de proximité» et souligne «le travail réalisé par l'administrateur provisoire» qui a «largement contribué à cette évolution».

Les syndicats s'étaient mobilisés pour défendre les 96 salariés, inquiets des conséquences pour l'emploi.

L'ARS Midi-Pyrénées «s'assure désormais du respect de l'ensemble des préconisations par un suivi étroit de l'établissement et un recueil régulier des indicateurs d'activité et de bonne pratique. Cette vigilance de l'ARS est maintenue plus particulièrement sur quatre axes d'amélioration : respect de l'agrément, actualisation concertée du projet d'établissement, développement des partenariats locaux et amélioration des conditions d'hébergement». Sur ce dernier point, l'autorité sanitaire indique que «les enfants sont aujourd'hui logés dans des conditions convenables de sécurité et de confort, dans l'attente d'aménagements ultérieurs à valider».

Un dossier à suivre, notamment côté emploi puisque la Maison d'enfants voit sa capacité d'accueil réduite de 30 places.

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1 mars 2015

La Fédération Québécoise des centre de réadaptation TED vous propose ses guides pratiques

28 février 2015

Liberté d'aller et venir dans les établissements - obligation de soins- sécurité -> réponses aux questions

logo HASInformation publié sur le site de la HAS

 

Liberté d’aller et venir dans les établissements sanitaires et médico-sociaux,

et obligation de soins et de sécurité

L'objectif de cette conférence de consensus est de répondre aux cinq questions suivantes, posées au jury :

  1. Quelles sont les raisons invoquées pour justifier des restrictions au principe fondamental d’aller et venir ? Lesquelles peut-on retenir ?
  2. Comment sont appréciées les raisons justifiant les restrictions aux libertés selon le lieu, le moment et la situation dans lesquels la personne se trouve ?
  3. Quelles doivent être les conditions d’application des raisons invoquées pour justifier des restrictions au principe fondamental d’aller et venir ?
  4. Comment concilier d’éventuelles restrictions à la liberté d’aller et venir en établissement sanitaire et médico-social et le droit à la vie privée ?
  5. Quelles sont les attentes et les responsabilités des usagers et de leur entourage sur le dilemme entre la liberté d’aller et venir et les obligations de soins et de sécurité dans les établissements ?

Date de validation
janvier 2005

Documents

28 février 2015

Enfant handicapé : l'Etat pourrait être condamné

27/02/2015 05:46
Sabine et François Boutillier, avec leur avocat. - Sabine et François Boutillier, avec leur avocat. - dr
Sabine et François Boutillier, avec leur avocat. - dr

Neuville. Les parents d’Aurore, handicapée moteur, avaient dû pallier les manquements de l’État. Le tribunal pourrait reconnaître cette erreur.

 Sabine et François Boutillier vont pouvoir souffler. Le combat de ses parents, originaires de Neuville-de-Poitou, engagés pour défendre les droits de leur fille handicapée âgée de 12 ans, Aurore, vient de passer un cap important, hier matin, devant le tribunal administratif de Poitiers.

" Du jour au lendemain, nous nous sommes sentis abandonnés "

Le couple attaquait l'État pour avoir failli à garantir le droit à l'éducation pour chacun. Les conclusions du rapporteur public, Luc Campoy, ont été dans le sens d'une condamnation. Durant l'année scolaire 2009-2010, Aurore n'avait pas pu bénéficier d'un Service d'éducation spécialisé et de soins à domicile (Sessad). Ses parents avaient dû prendre le relais en la conduisant à des séances de kinésithérapie et d'ergothérapie en lieu et place du service. « Du jour au lendemain, ont-ils confié hier en présence de leur avocat, Me François Gaborit, nous nous sommes sentis abandonnés, livrés à nous-mêmes. Nous voulions préserver son épanouissement et on nous a imposé un choix entre sa scolarisation et sa rééducation. » Depuis sa naissance, Sabine et François ont tout fait pour que leur fille, malgré son handicap, se sente comme les autres. Parmi les autres, surtout.
 « Ce qui se passe aujourd'hui, c'est la reconnaissance d'un combat pour faire reconnaître les droits de notre fille et encourager les gens, les autres parents à ne pas baisser les bras, afin qu'il y ait une prise en charge permanente des enfants handicapés dans le département de la Vienne. C'est une petite fille sensible qui a à cœur de rester avec ses copains. Nous sommes très heureux que ses droits soient reconnus. »
Car il y a des fortes chances pour le tribunal suive les conclusions du rapporteur public. L'État pourrait être condamné pour ne pas avoir mis en place le service spécialisé d'éducation durant l'année scolaire 2009-2010. Sabine et François Boutillier pourraient toucher 2.360 € de préjudices matériels et moral ; Aurore, 4.000 € de préjudice moral. Le jugement sera rendu d'ici une quinzaine de jours. Une jurisprudence existait déjà dans ce cas. La famille pourrait la décliner localement.

repères

Le 23 janvier 2011, Sabine et François Boutillier écrivent à l'Agence régionale de santé (ARS) de Poitou-Charentes pour réclamer l'indemnisation des soins pour pallier l'absence de mise en place du Service d'éducation spécialisé et de soins à domicile (Sessad). Leur fille Aurore, handicapée moteur depuis sa naissance, en a besoin pour poursuivre sa scolarité normalement en classe de CE1. L'ARS ne répond pas. C'est ce qui a motivé cette procédure engagée devant le tribunal administratif de Poitiers en septembre 2012.

Xavier Benoit
25 février 2015

Docteur en philosophie et autiste

Josef Schovanec, 33 ans, est atteint de ce trouble autistique. Chroniqueur -- entre autres -- sur Europe 1, il nous décrypte avec humour cette maladie trop méconnue. En balayant les préjugés.
Christine Mateus | 18 Févr. 2015, 07h00 | MAJ : 18 Févr. 2015, 05h10
Josef Schovanec, 33 ans, est diplômé de Sciences-po. Lui-même atteint du syndrome d’Asperger, il se bat pour faire changer le regard de la société sur l’autisme.  Josef Schovanec, 33 ans, est diplômé de Sciences-po. Lui-même atteint du syndrome d’Asperger, il se bat pour faire changer le regard de la société sur l’autisme.  (@BrunoKlein.)

Chaque 2 avril a lieu la Journée mondiale de l'autisme, laquelle donne un coup de projecteur bienvenu sur cette pathologie neuro-développementale. Mais souvent est laissée dans l'ombre une catégorie pourtant concernée par les troubles autistiques : les personnes atteintes du syndrome d'Asperger, un autisme dit aussi de « haut niveau ».

Qu'à cela ne tienne, Asperger a désormais sa propre journée et c'est aujourd'hui la seconde édition. L'occasion de communiquer sur ce trouble encore mal connu qui véhicule beaucoup de fantasmes, réduisant les Asperger à des personnes surdouées dans un domaine spécifique et en particulier les mathématiques. C'est parfois le cas, mais pas toujours. Le vrai problème : leurs difficultés à intégrer les règles sociales. Un nouvel outil déboule le 19 mars en librairie pour pallier ce manque d'information. Le livre « Comprendre l'autisme pour les nuls »* vient s'ajouter à la célèbre collection grand public avec tout un chapitre sur le syndrome d'Asperger.

Et, derrière la traduction de l'ouvrage américain, se cache l'adaptation d'un certain Josef Schovanec. Trente-trois ans, un humour ravageur, diplômé de Sciences-po et docteur en philosophie, chroniqueur sur Europe 1, l'homme est lui-même atteint du syndrome d'Asperger et se décrit comme « un saltimbanque de l'autisme », pour résumer ses actions tous azimuts pour mettre en avant les difficultés et les besoins des personnes touchées. « Et il y a du boulot pour faire comprendre l'idée que l'on peut être différent, tout en n'étant pas plus bête qu'un autre. Nous rencontrons un retard terrifiant en France à ce sujet. » Il évoque pour cela l'écrasante majorité des sans-travail (« on ne rentre pas dans les grilles de Pôle emploi »), le faible taux d'enfants autistes scolarisés (20 %)... « J'aime le terme d'accessibilité, mais je parle ici d'accessibilité de la société au sens large pour ces handicapés invisibles. Nous ne demandons pas aux gens d'être des spécialistes. Mais, en se formant à quelques trucs de base, oui, les enseignants peuvent gérer une classe avec un ou deux élèves autistes. Il faudrait former les médecins aussi. Savez-vous que beaucoup de dentistes refusent de soigner les autistes ? » Son syndrome, il le dépeint en interpellant directement son interlocuteur. Ces fameuses règles sociales à suivre avec lesquelles il a eu tant de difficultés. « Chez vous, c'est inné. Les autistes ne voient pas le monde comme vous, pas avec les mêmes couleurs. Un bébé non autiste, lorsque vous lui souriez, il sourit. Un bébé autiste, lui, devra l'apprendre. » Que dirait-il d'ailleurs à un père et à une mère dont le diagnostic de l'enfant vient de tomber ? « Félicitations, vous êtes parents d'un enfant différent ! Ce sera un défi, et une aventure qui vous attend. Une belle leçon. Etre face à une personne différente donne à réfléchir. Le monde serait triste si nous étions tous pareils. C'est ainsi que nous sommes complémentaires. Vous savez faire des choses que je ne sais pas faire, et réciproquement. Moi, par exemple, impossible de conduire une voiture ou de faire un nœud de cravate... » Un enthousiasme débordant comme pour exorciser une inquiétude qu'il évoque tout de même : une société qui tend à l'homogénéité. Mais, très vite, il se rassure : « Il aura fallu plus de trois ans pour convaincre un éditeur de publier Comprendre l'autisme pour les nuls. J'ai même eu des réponses très dures. Aujourd'hui, il est là. C'est la preuve qu'il y a une évolution dans les mentalités, non ? »

25 février 2015

Louis, 5 ans, autiste : La triste réalité ... mais on continue le combat !

Sabine Ripamonti Headshot

Maman de Louis, 5 ans, autiste

Publication: 24/02/2015 12h46 CET Mis à jour: 24/02/2015 12h51 CET
AUTISM

ÉDUCATION - A toi, la maman du copain de Louis. Je me permets de te tutoyer, tu t'es permise de demander le renvoi de l'école de mon fils autiste. Pourquoi? Ils sont dans la même classe, ils sont copains et visiblement ça te dérange!

Et par conséquent, la seule solution que tu as trouvée, c'est de demander à ce que le mien quitte l'école. Pour quelles raisons?

Tu dis à la directrice que tu ne veux pas que ton fils ait de mauvaises habitudes. Que ce n'est pas normal d'avoir des "handicapés", des "autistes" dans la classe de ton fils. Quelles sont ces habitudes? Qu'est-ce que la normalité? Sais-tu seulement ce qu'est l'autisme?

Cependant, une fois que la colère que j'ai pu ressentir est passée, j'aurais pu tout bonnement t'insulter en moi-même et t'oublier, simplement je ne suis pas du genre à m'abaisser à un tel niveau. J'ai donc décidé d'essayer de comprendre ton comportement, pourquoi une maman peut-elle envisager de mettre en marge du système un autre enfant pour sa différence.

J'ai essayé de me mettre à ta place et il est possible qu'au fond de moi je te comprenne: tu veux protéger ton fils, comme chaque maman le fait, et comme je le fais moi-même. Mais le protéger de quoi? De quoi as-tu eu peur?

Je peux donc comprendre oui, mais je n'accepte pas. Et ce que je n'accepte pas, c'est l'ignorance... Ton ignorance.

Nous sommes en 2015, tu as les moyens d'inscrire ton fils dans cette école qui, disons-le, est dans la fourchette haute des écoles privées de Marrakech. J'imagine par conséquent que tu as aussi les moyens d'avoir un smartphone ou une connexion.

T'es-tu renseignée sur internet sur ce que veut dire le mot "AUTISTE"?

Encore une fois je peux comprendre, on peut lire tout et n'importe quoi sur Internet surtout si l'on se cantonne aux forums de discussion. D'autant que l'autisme a plusieurs formes, de la plus légère dont souffre Louis, à la plus lourde pour les autistes sévères.

As-tu consulté les sites spécialisés? Et si la recherche sur internet ne t'es pas familière, as-tu demandé à la directrice comment se passaient les journées de Louis? De quelle pathologie exacte il souffrait? Quels sont les programmes que la directrice a mis en place pour justement s'assurer que tous les élèves suivent correctement? De l'AVS (auxiliaire de vie scolaire) dédiée à Louis qui lui permet de suivre en classe sans empêcher le tien d'apprendre?

Visiblement non, la directrice a essayé de t'expliquer, pourquoi ne l'as-tu pas écoutée? Sûrement encore cette ignorance... Pourquoi n'as tu pas demandé de me rencontrer ou à voir Louis pour te rendre compte par toi-même?

Je me serais alors justifiée comme à mon habitude de tout ce que je fais pour que Louis progresse, de tous les professionnels qui l'entourent, et je t'aurais rassurée sur le fait que ça n'empêche en rien ton enfant de grandir normalement, mais tu ne m'en a pas laissé l'occasion.

Alors je t'apporte la réponse: NON, l'autisme n'est pas contagieux, NON, les comportements non plus ne le sont pas dans ce sens. Et comme je te le disais, maintenant que la colère est passée, je suis triste car Louis a perdu un copain de classe.

Car oui à cet âge-là, tu sais, il n'y a pas de noir, de blanc, d'arabe, de juif, de musulman, de catholique, d'autiste ou d'handicapé, il n'y a QUE des copains. Tu as privé ton fils de TOUS les siens. Et qu'en sera-t-il plus tard? Tu choisiras les copains qui viendront à son anniversaire? Tu le feras renoncer aussi à son mariage car il n'a pas choisi la belle fille dont tu rêvais? Tu vas continuer à l'élever dans la peur de l'autre... "Attention chéri, ne parle pas à celui-là, il est handicapé, change de trottoir..."

Ce que je souhaite vraiment, c'est que ton fils se souvienne toujours du mien, comme le copain gentil qui ne parle pas beaucoup mais s'exprime à sa façon. Ce copain un peu bizarre qui aime faire rire tout le monde en faisant le clown. Ce copain qui a une intelligence différente (mais pas en dessous de la tienne). Ce petit garçon qui a une mémoire exceptionnelle lui permettant d'enregistrer n'importe quel mot de passe, mon compte iTunes en ayant fait plusieurs fois les frais, pour s'acheter des applications ou choisir des programmes sur son iPad.

Car oui mon fils, à 5 ans, sait se servir d'internet, il aurait pu te montrer comment faire des recherches. Tu n'as vu que le côté négatif et erroné... et le côté positif? Pouvoir élever ton enfant dans le respect des différences, dans l'acceptation et la compréhension? Ne crois-tu pas que ces valeurs sont aussi importantes pour construire un monde meilleur?

Je te plains, tu vas devoir expliquer à ton fils pourquoi il change d'école, au vu de ce que j'ai compris tu vas sûrement lui dire que c'est de la faute de Louis. J'espère que ton fils aura l'intelligence de comprendre que non, c'est uniquement la faute de ton ignorance et pas la faute de son copain.

Et pour finir, je tiens à te dire merci, tu as été la première dans notre vie à nous mettre à mal dans la scolarité de Louis, tu ne seras sûrement pas la dernière. Et comme je le dis toujours, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Au moins la prochaine fois je saurais répondre, agir et même anticiper.

Mais pour te consoler, nous ne sommes pas tirés d'affaire pour autant. Heureusement, cette fois nous avons eu de la chance: la directrice est compétente et nous a soutenus. Je me demande ce qu'il en sera plus tard dans un autre établissement quand d'autres ignorants comme toi feront la même demande...

Bonne continuation pour l'avenir et merci.

La Maman de Louis.

25 février 2015

Les parents d'un autiste exclu de l'école déboutés

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Mis à jour le 24/02/2015 à 19:59Publié le 24/02/2015 à 19:43

Les parents d'un jeune autiste de 9 ans, ulcérés que leur enfant ait été exclu de son école catholique dans les Vosges, ont été déboutés aujourd'hui par le tribunal administratif de Nancy, devant lequel ils contestaient cette décision.

Le juge des référés s'est déclaré incompétent quant à cette exclusion, en estimant que ce point relevait d'un tribunal civil.
Le jeune Lucas avait été placé en avril dans une classe pour l'inclusion scolaire (Clis) de l'école Saint-Romaric de Remiremont, à la suite d'une première décision du Tribunal du contentieux de l'incapacité de Nancy.

Cette école permettait un aménagement du temps de l'enfant compatible avec son hospitalisation de jour. "Mais, début février, le directeur de l'établissement a unilatéralement pris l'initiative de résilier le contrat permettant la scolarisation de l'enfant", avait déploré l'avocat des parents, Me David Collot, évoquant "des difficultés relationnelles entre l'établissement et les parents".

Le recteur de l'académie de Nancy-Metz, prévenu de la situation, avait pour sa part décidé de réaffecter l'enfant dans une école publique de Remiremont. Un changement d'établissement "profondément anxiogène" pour Lucas, selon ses parents. Sur ce point, le juge administratif a estimé que cette décision avait "eu pour effet d'éviter la déscolarisation de l'enfant" et ne pouvait être considérée comme "portant une atteinte grave à une liberté fondamentale".

"Nous allons donc déposer un nouveau référé, cette fois devant le tribunal de grande instance, dans les prochaines heures", a indiqué ce soir Me Collot. Selon les parents, l'établissement catholique est le seul qui permette de respecter le programme mis en place par la Maison départementale des personnes handicapées des Vosges pour leur fils.

Par ailleurs, le rapport d'un pédopsychiatre avait mis en évidence "l'évolution favorable" du jeune autiste depuis qu'il était scolarisé dans l'établissement, en complément de l'hôpital de jour.
25 février 2015

La loi Macron favorise-t-elle vraiment l'emploi des travailleurs handicapés ?

Publié le 14 janvier 2015

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Le projet de loi Macron a démarré son parcours parlementaire lundi 11 janvier. Députés et sénateurs devront, entre autres, se prononcer sur trois mesures visant à favoriser l’emploi des travailleurs en situation de handicap. Mais elles sont loin de faire l’unanimité parmi les associations de personnes handicapées.

Voilà un texte touche-à-tout. Y compris à l’emploi des personnes en situation de handicap. Le projet de loi Macron pour la croissance et l’activité contient trois mesures relatives à l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés, fixée à 6 % des effectifs pour les employeurs comptant au moins 20 salariés. « Si elles sont adoptées en l’état, elles vont leur permettre d’optimiser cette obligation en multipliant les opportunités indirectes plutôt qu’en embauchant, résume Véronique Bustreel, conseillère emploi de l’APF. C’est un signal inquiétant alors que l’emploi direct des personnes en situation de handicap diminue déjà. »

Une virgule pour doper les achats de fournitures

Jusqu’à présent, pour satisfaire partiellement leur obligation d’emploi, les employeurs ont le droit de passer « des contrats de fournitures de sous-traitance ou de prestations de services » avec des entreprises adaptées (EA) ou des établissements et services d’aide par le travail (Ésat).
Le ministre de l’Économie souhaite modifier légèrement cet article L 5212-6 du Code du travail. Les employeurs auraient désormais le droit de passer « des contrats de fournitures, de sous-traitance ou de prestations de services ». L’ajout de cette virgule n’a rien d’anodin.
Certes, aujourd’hui déjà, les employeurs peuvent commander des produits vendus par des EA et des Ésat et convertir tout ou partie en équivalent emploi de travailleurs handicapés. « Mais cette clarification réglementaire pourrait être interprétée comme une incitation à avoir davantage recours aux achats, note Véronique Bustreel. Or, ce marché est pollué par une minorité de « structures voyousʺ pratiquant un démarchage misérabiliste pour vendre des fournitures à des prix prohibitifs. »

Favoriser les travailleurs indépendants handicapés

Autre nouveauté de la loi Macron : les employeurs pourraient également déduire de leur obligation d’emploi les contrats passés avec les travailleurs indépendants en situation de handicap, qu’ils soient professions libérales, auto-entrepreneurs, artisans… Cette mesure était réclamée de longue date par l’Union professionnelle des travailleurs indépendants handicapés (UPTIH). « 71 600 personnes handicapées exercent aujourd’hui en France une activité sous ce statut », souligne Didier Roche, son président, dans une tribune cosignée par une quarantaine de personnalités.
« Mais seule une minorité va pouvoir conclure des contrats avec les entreprises, rétorque Véronique Bustreel. Essentiellement, les professionnels proposant des prestations intellectuelles : consultants, avocats… Surtout, ce dispositif sera difficilement contrôlable et présente des risques de dérive. » Exemple : un cabinet créé par un expert-comptable en situation de handicap intervient pour le compte d’un employeur. Comment s’assurer que la prestation a bien été réalisée par lui et non par un de ses salariés valide ?

La mise en situation professionnelle déductible de l’obligation d’emploi

Enfin, troisième mesure, les périodes de mise en situation en milieu professionnel, effectuées par des personnes handicapées, pourraient également être déduites de l’obligation d’emploi par l’employeur qui les accueille. Ce dispositif, d’une durée de deux mois maximum, a été créé par la loi de mars 2014 réformant la formation professionnelle. La loi Macron aligne son traitement au regard de l’obligation d’emploi sur celui accordé aux stages. Une mesure de bon sens.

Les ressources de l’Agefiph impactées ?

« On peut toutefois s’interroger sur les motivations qui conduisent le gouvernement à développer les alternatives à l’emploi direct dans le cadre de l’obligation d’emploi : est-ce vraiment pour favoriser l’emploi des personnes handicapées sous toutes ses formes ou pour assouplir les contraintes pesant sur les employeurs ?, avance Véronique Bustreel. De plus, gonfler ʺartificiellementʺ le taux d’emploi conduit à diminuer les ressources dont l’Agefiph et le FIPHFP (1) ont besoin pour agir en faveur des travailleurs handicapés. » Franck Seuret – Photo Benoît Granier/Matignon

(1) Les employeurs qui n’atteignent pas l’objectif légal de 6 % de travailleurs handicapés dans leurs effectifs doivent verser une contribution à l’un de ces deux fonds.

23 février 2015

Handicap et sexualité : la déontologie face au besoin d'aimer

13/02/2015

17333 © Jérôme Deya

Avoir une vie la plus normale possible, c’est le souhait principal des personnes handicapées. Une vie normale passe par l’école, le travail mais aussi la vie de famille : former un couple, avoir des enfants. La sexualité des personnes handicapées a longtemps été complètement tabou.
Mais les mentalités commencent à changer, notamment dans les établissements médicosociaux. Des projets voient le jour pour prendre en compte la vie affective et sexuelle des résidents des établissements, des professionnels sont formés à cette thématique.
Les assistants sexuels, qui travaillent dans d’autres pays, ne sont cependant pas reconnus en France. Pour le Comité consultatif national d’éthique, la sexualité appartient à la sphère privée et n’est pas de la responsabilité de l’État. C’est, pour l’heure, la réponse apportée la demande des personnes handicapées qui revendiquent, elles aussi, le droit d’aimer.

Sommaire du dossier
22 février 2015

Au BO du 19 février 2015 : la scolarisation des élèves en situation de handicap

article publié sur le site du Ministère de l'éducation nationale de l'enseignement supérieur et de la recherche

- Brève - 19-02-2015

Projet personnalisé de scolarisation

Le projet personnalisé de scolarisation définit et coordonne les modalités de déroulement de la scolarité et les actions pédagogiques, psychologiques, éducatives, sociales, médicales et paramédicales répondant aux besoins particuliers des élèves présentant un handicap.

Le modèle du document formalisant le projet personnalisé de scolarisation est désormais disponible.

Projet personnalisé de scolarisation des élèves en situation de handicap

Guide d'évaluation des besoins de compensation en matière de scolarisation (GEVA-Sco)

Les informations relatives à la situation scolaire des demandeurs de projet personnalisé de scolarisation peuvent être recueillies au moyen du document intitulé "guide d'évaluation des besoins de compensation en matière de scolarisation" (GEVA-Sco première demande). Ce document est renseigné par l'équipe éducative à la demande de l'élève ou de ses responsables légaux.

Lorsqu'un élève en situation de handicap bénéficie d'un projet personnalisé de scolarisation, l'équipe de suivi de la scolarisation procède au moins une fois par an à l'évaluation de ce projet et de sa mise en œuvre. Les informations recueillies sont transcrites dans le document intitulé "guide d'évaluation des besoins de compensation en matière de scolarisation" (GEVA-Sco réexamen)

Ces deux guides sont publiés au bulletin officiel.

Guide d'évalutation des besoins de compensation en matière de scolarisation (GEVA-Sco)

En savoir plus
Sommaire du BO

Le sommaire complet du Bulletin Officiel n°8 du 19 février 2015

Pages à consulter

La scolarisation des élèves handicapés

  • Reportages vidéo
  • Dispositifs de scolarisation
  • Parcours de formation
  • Aménagement des parcours
  • Scolarisation des jeunes sourds
  • Textes de référence

La scolarisation des élèves handicapés

Le handicap à l'Éducation nationale

Personnels en situation de handicap ? Parents d'enfant scolarisé et en situation de handicap ? Retrouvez toute l'information qui vous concerne ainsi que vos contacts au niveau national ou dans les académies.

Le handicap à l'Éducation nationale

22 février 2015

Autisme Asperger, un handicap invisible

article publié dans Paris Match

Autisme Asperger, un handicap invisible

Enfant, Daniel Tammet (ci-contre), autiste Asperger, rêvait d’être «ordinaire». Il s’est battu pour rester libre. © Hubert Fanthomme
Le 21 avril 2009 | Mise à jour le 09 février 2015

En France, l’autisme toucherait quelque 200 000 personnes, condamnées à une existence en marge de la société. Les autistes Asperger ont une spécificité : dotés d’une mémoire exceptionnelle, ils ne souffrent guère de retard dans leur développement intellectuel, mais leur rapport aux autres reste problématique. Nous avons rencontré un Anglais vivant en France, considéré comme l’un des cent plus grands génies au monde. Avec son ami, Jérôme, il nous raconte son quotidien.

Daniel Tammet, 30 ans. L’homme qui danse avec les chiffres

Paris Match. Comment définissez-vous le syndrome dont vous êtes atteint ?
Daniel Tammet. C’est un autisme de haut niveau. Il y a des choses qui sont très faciles à faire pour moi comme apprendre les langues, mémoriser et calculer. Et d’autres qui sont très difficiles, tels les actes de la vie quotidienne. Quand j’étais enfant, je souffrais aussi de problèmes d’isolement, j’avais des difficultés
à me faire des amis, je ne savais pas regarder les gens.

Quand avez-vous pris conscience que vous étiez différent des autres ?
C’est à un âge précis. Quand j’étais tout petit, le monde était dans ma tête. Cela ne m’intéressait pas de jouer avec les autres enfants. Mais, à 8 ans, j’en ai ressenti l’envie et je ne savais pas comment faire. J’ai eu besoin de casser les murs en verre qui m’en empêchaient. J’ai observé pour comprendre, comme on observe une espèce animale, et, petit à petit, j’ai appris. Ma famille m’a aidé, je n’étais pas seul. Dans les années 80, on ne savait pas ce qu’était l’autisme. Ma famille a su de façon instinctive s’occuper de moi, même s’ils ont compris très vite que j’avais des troubles. C’étaient de très bons parents.

C’est à ce moment-là que les chiffres sont devenus vos amis, comme vous dites ?
Chaque enfant a besoin de jouer. Alors moi, je me suis mis à jouer avec les chiffres. Pour moi, ils ont une vie, une couleur, une forme, une personnalité. Je passais ma vie avec eux. Je vois des liens entre eux, ça m’aide à comprendre ce qu’il faut faire avec. J’ai commencé à connecter les gens avec les chiffres. Mais quand on me demande quel est mon chiffre préféré, c’est comme lorsqu’on demande à une mère quel est son enfant préféré ! Cependant je les associe tous à une caractéristique. Pour moi, le 6, c’est la tristesse, le trou noir. Le 4, c’est la timidité. J’aime particulièrement les chiffres premiers, ils sont mes favoris.

Aujourd’hui avez-vous le sentiment que ce dont vous souffrez est une force, peut-être même une chance ?
Au début, j’aurais voulu être ordinaire. Puis, je me suis battu pour être libre. J’étais comme dans une prison que j’ai vaincue grâce à ma famille et à mes amis. Je voulais avoir une vie avec du bonheur, comme ce que je lisais dans les livres. Mais il fallait d’abord sortir de cette prison. C’était impossible pour moi d’y rester. Je ne me sens pas comme un extraterrestre mais comme un humain. Ni comme un savant ou un autiste mais comme quelqu’un qui aime, qui a une carrière.

Comment avez-vous pu arracher les barreaux de votre prison ?
Mes parents m’ont aidé à me surpasser. Mais je crois que chaque personne a du talent. Il faut que chacun se surpasse. On a dit que les cerveaux étaient figés, mais on sait maintenant qu’un cerveau évolue, qu’on peut aider à son développement. J’ai réussi à apprendre des choses difficiles, donc je pense que c’est possible aussi pour tout le monde. Les gens peuvent apprendre les langues par exemple. Moi, je me suis forcé à regarder les autres dans les yeux, à voir à travers cette fenêtre de l’âme qu’est le regard, à deviner leurs émotions. Cette volonté ne m’a jamais quitté.

Vous ne voulez pas être considéré comme un être à part mais vous vous prêtez à des expériences. Comme apprendre une langue en quatre jours ou réciter les 22 514 décimales de pi pendant plus de cinq heures !
Je veux savoir quel est l’horizon de mon cerveau. Pour pi, j’ai voulu faire cet exploit pour mesurer mes capacités. Il fallait de la foi et de la détermination, beaucoup de gens en sont capables. L’autre raison est personnelle, c’est la fierté. Un jour, mon père m’a dit : “Tu as 25 ans, tu peux être fier de ce que tu as fait, tu as voyagé, tu as créé un site...” Mais je ne comprenais pas ce qu’était la fierté. Lorsque j’ai énuméré les suites de pi, j’ai compris pour la première fois ce qu’était la fierté. Je suis allé le plus loin possible. Le plus difficile a été l’épreuve physique, cinq heures d’affilée, j’étais épuisé.

J'utilise la poésie de mon cerveau

Vous parlez beaucoup d’amour dans votre livre. Vous n’éprouvez ou ne ressentez pas de sentiments négatifs comme la haine, la rancune ?
Mon livre est optimiste. Shakespeare dit qu’on est tous l’étoffe des rêves. J’ai une vision positive de l’être humain.

Jérôme. C’est vrai qu’il ne ressent jamais d’amertume ni de haine. Mais certaines choses le mettent en colère, comme la pauvreté.

Daniel. Oui, je ressens de la colère quand je vois cette pauvreté, car je sais que tout le monde a du potentiel et c’est un véritable gâchis pour ceux qui ne reçoivent pas d’éducation. En France, on a eu Dolto qui était en avance sur son temps et qui a compris qu’il fallait parler aux enfants. Les autistes, on les a d’abord considérés comme des robots. Maintenant on sait qu’ils peuvent progresser.

Jérôme. Daniel ne se pose pas en étendard de l’autisme mais, comme il le dit, il en est la pierre de Rosette, car il peut exprimer les émotions des autistes qui peuvent être ainsi déchiffrées !

Pardon de vous poser la question ainsi mais, aujourd’hui, vous sentez-vous normal ?
Oui. Pour moi, voir les chiffres en trois dimensions, ça me paraît normal. J’utilise la poésie de mon cerveau, je danse avec les chiffres. On connaît les différences entre les savants et les non-savants, entre les autistes et les non-autistes, mais on n’a pas établi les similitudes. Moi je viens des deux mondes. Même si aujourd’hui vous vivez en couple avec Jérôme, éprouvez-vous toujours de la solitude ? Non, je ne pense plus vivre dans la solitude.

Que voulez-vous faire de votre vie si particulière ?
J’aimerais continuer à écrire, peut-être même des romans. Enfant, je ne lisais que des encyclopédies. Maintenant que je comprends mieux les émotions, les romans m’intéressent davantage. En ce moment, nous lisons Dostoïevski, tous les deux et à voix haute. J’ai une imagination très forte, vous savez ! Je souhaite aller en Australie et aussi continuer à étudier les langues. Je m’énerve contre leur disparition. Il faut comprendre pourquoi chaque langue compte. Je mets au point une théorie sur les langues. J’ai établi des connexions entre les différentes langues, je voudrais voir si ça marche aussi pour les dialectes aborigènes. Et j’attends d’être contacté par des universités pour enseigner ma théorie.

Trouvez-vous des réponses à vos questions ?
Il y a des choses dans la vie qu’on ne peut pas expliquer. Quand j’étais petit, j’ai essayé de comprendre l’univers ! Il y a des réponses dans la religion. J’en ai étudié beaucoup. La religion chrétienne et l’histoire de Jésus sont d’une beauté incroyable. Jésus veut avant tout aller vers les autres. Après, dans la religion, il y a beaucoup de choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord.

Vous comprenez que votre vision du monde peut sembler naïve ?
C’est pour cela que je lis des romans comme ceux de Dostoïevski ! J’ai eu une vie difficile, j’ai connu la pauvreté, la solitude, la maladie de mon père, alors aujourd’hui je pense qu’on est responsable pour soi, mais aussi pour les autres. La société a l’obligation d’aider les gens à faire mieux.

Diriez-vous que vous vous connaissez bien aujourd’hui ?
Je me connais mieux. La science m’a aidé à me comprendre, à comprendre le fonctionnement de mon cerveau. La musique aussi, car il y a dans la musique de la répétition qui convient bien aux autistes. Jérôme m’aide aussi. On discute de psychanalyse, c’est impor­tant de s’interroger sur soi-même. Il m’apprend aussi à ne rien faire. Car c’est fatigant un cerveau comme le mien, je dois le nourrir en permanence par de la lecture, de la musique, de nouveaux apprentissages.

Quel est le prochain exploit que vous rêvez de réaliser ?
Assister au concert de Mylène Farmer ! Nous avons pris les places, il y a un an, pour aller au Stade de France au mois de septembre au milieu de la foule. J’ai encore beaucoup de difficultés avec la foule,
mais Jérôme sera avec moi.

Gary McKinnon, 43 ans. Le plus grand Hacker de tous les temps

Pour Gary McKinnon et sa famille, les sept dernières années ont apporté un seul point positif : mettre enfin un nom – Asperger – sur la «différence» de Gary. Ses tendances obsessionnelles, sa difficulté à se faire des amis et à se mettre à la place des autres, son génie pour l’informatique, sa naïveté enfantine : les singularités de ce grand gaillard roux sont des traits communs à beaucoup de personnes atteintes du syndrome. Le diagnostic est tombé en août 2008. S’il avait été examiné plus tôt et s’il avait pu être pris en charge, ce Britannique de 43 ans ne serait peut-être pas aujourd’hui menacé d’extradition vers les Etats-Unis, où il risque soixante-dix années de prison pour avoir commis ce que les autorités militaires appellent «la plus grande opération de hacking de tous les temps».

Un matin de novembre 2002, Gary est tiré du lit par des policiers de l’Unité nationale contre le crime high-tech. Il vit à Crouch End, une banlieue de Londres, chez la tante de sa petite amie. De son PC, il a piraté au moins 97 ordinateurs top secret : 53 appartenaient à l’armée américaine, 26 à la marine, 16 à la Nasa... Il a été identifié après avoir téléchargé un programme en utilisant son adresse e-mail personnelle, sans chercher à se cacher. Gary ne réclame pas d’avocat et admet ses intrusions informatiques. Il risque six mois de travaux d’intérêt général. Mais, deux ans et demi après son arrestation, les autorités américaines demandent son extradition au nom d’un traité signé dans le cadre de la lutte contre le terrorisme : en plus d’avoir causé pour 700 000 dollars de dégâts dans des réseaux straté­giques, Gary McKinnon a eu accès à des informations «qui pourraient être utiles à un ennemi». Le procureur américain parle d’une «tentative intentionnelle et calculée d’influencer et d’affecter le gouvernement des Etats-Unis par l’intimidation et la coercition».

Gary et sa mère, Janis Sharp, racontent une histoire différente, celle d’une idée fixe. Enfant, il n’était pas particulièrement doué en classe mais se montrait brillant sur les sujets qui le passionnaient. A 7 ans, il apprend seul le piano. Un soir, Janis trouve son petit garçon jouant la «Sonate au clair de lune». Elle a bien remarqué que son fils n’était « pas comme les autres» : «A l’école, on se moquait de lui. Il avait très peu d’amis.» Wilson, le beau-père de Gary, lui offre son premier ordinateur, une console de jeux Atari. Une passion est née. En même temps, l’adolescent commence à s’intéresser à ce qui deviendra son obsession : les ovnis. «J’espérais qu’il existait quelque chose de plus avancé que nous, qui pourrait veiller sur nous», expliquera-t-il en 2005.

A 15 ans, il rejoint l’Association britannique de recherche sur les ovnis. Mais les élucubrations des autres membres heurtent son esprit analytique. « Ils préféraient croire que prouver », dit-il. Dans le milieu des fans des petits hommes verts, une théorie récurrente veut que les autorités américaines dis­si­mu­lent l’existence des extraterrestres. Gary soutient que c’est pour en avoir le cœur net qu’il s’est lancé dans le piratage de haut vol. Quand il trouve un ordinateur top secret trop facile d’accès, il laisse un mot : «Votre système de sécurité est nul.» En 2000, il démissionne de son emploi de responsable informatique d’une petite entreprise pour se consacrer à son obsession, huit heures par jour, sept jours sur sept.

Après son arrestation, quand il entend prononcer les mots «extradition» et «prison américaine», Gary est terrifié. Ses avocats axent sa défense sur son image de gentil «nerd», de passionné d’informatique un peu à côté de ses baskets. Tout comme Gary et sa famille, ils n’ont jamais entendu parler du syndrome d’Asperger. Mais une interview du hacker à la télé alerte un médecin. Un groupe d’experts examine alors Gary et confirme le diagnostic. Parmi eux, le Pr Simon Baron-Cohen, directeur du Centre de recherche sur l’autisme à l’université de Cambridge. Il reconnaît chez Gary la « vision tunnel », fréquente chez les patients Asperger : «Dans leur quête de vérité, ils ne voient pas les conséquences sociales potentielles de leurs actes, pour eux comme pour les autres.» Un séjour en prison serait dévastateur, prévient le professeur. La National Autistic Society prend aussi la défense de Gary et s’appuie sur son cas pour souligner l’importance de la détection du syndrome chez l’adulte.

Mais Gary ne fait pas l’unanimité chez les «Aspies». Aux Etats-Unis notamment, des voix se font entendre pour souligner que la condition de Gary n’efface pas sa faute. «Ce n’est pas une excuse, reconnaît Janis. Mais devons-nous laisser extrader un adulte vulnérable et le laisser purger soixante-dix ans de prison pour avoir cherché des ovnis ?» Ceux qui soutiennent Gary – comme le chanteur Sting, Boris Johnson, le maire de Londres, et une vingtaine de députés – demandent qu’il soit jugé en Grande-Bretagne. En sept ans de bataille, Gary McKinnon a épuisé tous ses recours. Sa dernière chance : un réexamen de la demande d’extradition par la Haute Cour à Londres, les 9 et 10 juin prochain.

21 février 2015

L'école privée avait exclu leur enfant autiste, les parents portent plainte

article publié dans Le Dauphiné

Capture d'écran Google Maps Capture d'écran Google Maps

 

Les parents d’un jeune autiste de 9 ans ont saisi la justice administrative après que l’établissement privé catholique de Remiremont (Vosges), où l’enfant était inscrit, eut résilié le contrat de scolarisation au motif d’une mésentente avec les parents, a-t-on appris de leur avocat.

Le tribunal administratif de Nancy doit examiner le recours en référé-liberté lundi à 11H30.
Le jeune Lucas avait été placé en avril dans une classe pour l’inclusion scolaire (Clis) de l’établissement privé, à la suite d’une décision du Tribunal du contentieux de l’incapacité de Nancy.
Cette école permettait un aménagement du temps de l’enfant compatible avec son hospitalisation de jour.
«Mais, début février, le directeur de l’établissement a unilatéralement pris l’initiative de résilier le contrat permettant la scolarisation de l’enfant», a déploré auprès de l’AFP l’avocat des parents, Me David Collot, qui a évoqué «des difficultés relationnelles entre l’établissement et les parents».
Le recteur de l’académie de Nancy-Metz, prévenu de la situation, a pour sa part décidé de réaffecter l’enfant dans une école publique de Remiremont.
«Lucas devrait alors affronter des situations profondément anxiogènes induites par le changement d’établissement. Il n’est par ailleurs pas établi, en l’état, que les soins qu’il suit actuellement pourront être poursuivis», a fustigé Me Collot, qui demande aux magistrats administratifs d’annuler la décision de résiliation de contrat et celle de réaffectation.
«En droit, la sanction doit être proportionnée et personnelle: là, on sanctionne un gamin qui ne peut pas comprendre et qui n’est pas responsable. Entre deux maux, les parents ont donc choisi le moindre: attaquer l’école qui ne veut plus de leur fils», a poursuivi l’avocat.
Selon les parents, l’établissement catholique est le seul qui permette de respecter le programme mis en place par la Maison départementale des personnes handicapées des Vosges pour leur fils.
Par ailleurs, le rapport d’un pédopsychiatre avait mis en évidence «l’évolution favorable» du jeune autiste depuis qu’il était scolarisé dans l’établissement, en complément de l’hôpital de jour.
La direction de l’enseignement catholique des Vosges, a indiqué réserver ses commentaires après le rendu de la décision de justice, tout en affirmant vouloir «remettre l’enfant au coeur du débat».

20 février 2015

Droits des personnes handicapées : les retards coupables de la France

Publié le 20 février 2015

Nils-Muiznieks

Dans son rapport sur le respect les droits de l'homme en France, le Commissaire européen Nils Muižnieks pointe, notamment, les 20 000 enfants handicapés exclus de l'école. ©DR
Rendu public le 17 février, le rapport du Commissaire européen aux droits de l’homme Nils Muižnieks dresse un bilan critique de la politique française en matière des droits des personnes handicapées. Il souligne l’écart persistant entre les lois et la réalité.
« La question du handicap est rarement abordée sous l’angle des droits de l’homme en France. Bien que le cadre juridique se soit développé et donne la priorité à l’autonomie et à l’inclusion dans la société (…), celles-ci ne sont toujours pas garanties en pratique, en raison des difficultés de mobilité et d’accessibilité, et des défaillances des dispositifs d’orientation et d’accompagnement des personnes handicapées. »

C’est un rapport sans concession, rappelant la France à ses engagements et à ses lois en matière de droits humains, que le Commissaire européen, Nils Muižnieks (photo), vient de publier. N’évitant aucun sujet, il se dit ainsi « préoccupé » par l’exil contraint de milliers de Français handicapés – notamment mentaux – en Belgique et « déplore » les discriminations persistantes sur le marché de l’emploi des personnes handicapées, notamment leur traitement salarial en Ésat.

Élèves handicapés : bonnet d’âne à l’Éducation nationale

Sur la question de la scolarisation, allant à l’encontre des « bons points » que s’attribue l’Éducation nationale, le commissaire souligne : « Outre la persistance d’un nombre significatif d’enfants demeurant exclus de l’école (environ 20 000 NDLR), la qualité de la scolarisation en milieu ordinaire est en question. » Et de pointer la formation insuffisante des enseignants au handicap et le trop faible nombre d’auxiliaires de vie scolaire.

Vie en établissement : des personnes handicapées isolées

Enfin, le rapport pointe l’isolement des personnes handicapées dans des institutions. Il rappelle que la France doit assurer aux personnes handicapées un accès effectif à une série de services, notamment à l’assistance personnelle, nécessaire à une vie autonome.

Dix recommandations pour que la France respecte ses engagements

Dans ses conclusions, le commissaire formule dix recommandations exhortant la France à tenir ses engagements en matière de droits humains, telles que :
–    élaborer un plan global visant à remplacer les institutions par des services de proximité ;
–    s’assurer que le handicap ne constitue pas un motif de privation arbitraire de liberté (placement non consenti en structure fermée) ;
–    respecter les engagements souscrits en matière d’accessibilité et ne tolérer aucun nouveau report ;
–    mettre en œuvre, dans les meilleurs délais, le statut d’Accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) et pourvoir des postes en nombre suffisant ;
–    mettre fin à la discrimination salariale des personnes employées en Ésat.

Même si l’exercice le demande, les observations du gouvernement français faites en réponse au rapport du commissaire européen, vantant l’exemplarité de la politique hexagonale en matière de handicap, peuvent laisser pantois. On y lit ainsi que « dépassant les objectifs de désinstitutionnalisation (…), les politiques françaises d’aide à l’autonomie des personnes handicapées se veulent plus « positives » ». Mais, avant de vouloir « dépasser » les objectifs, encore faudrait-il déjà les atteindre. Aurélia Sevestre

20 février 2015

Comprendre l'autisme pour les Nuls

Sur le site de FIRS éditions

Comprendre l'autisme pour les Nuls

Caroline GLORION, Josef SCHOVANEC
Collection Pour les Nuls Santé/Bien-être/Famille Comprendre l'autisme pour mieux l'accompagner ou le vivre
22.95€
400 pages

Résumé
Votre enfant ou l'un de vos proches a été diagnostiqué autiste ? Vous souhaitez en savoir plus sur cette maladie, connaître les organismes qui peuvent vous aider et les différentes méthodes qui existent, lire des témoignages de malades comme de leurs proches ? Comprendre l'autisme pour les Nuls est fait pour vous.
Les différents traitements seront passés au crible, les auteurs vous aideront à faire face à cette maladie. Josef Schovanec, autiste Asperger, et Caroline Glorion, journaliste, vous feront part de témoignages recueillis depuis plusieurs années.
Josef Schovanec est Docteur en philosophie, polyglotte (il parle 7 langues), ancien élève de Sciences Po et de l'EHESS. De nombreux journaux, dont le Monde, lui ont consacré un article.



Caroline GLORION Caroline Glorion

  Les autres livres de Caroline GLORION          

 

Josef SCHOVANEC

Je suis à l'EstEloge du voyage à l'usage des autistes et de ceux qui ne le sont pas assez


  Les autres livres de Josef SCHOVANEC          




Fiche détaillée
Thématiques : Culture générale > Société
Collection : Pour les Nuls Santé/Bien-être/Famille
EAN 13 9782754065818 | ISBN 978-2-7540-6581-8
Parution : 19/03/2015

20 février 2015

Talange : un enfant autiste privé de centre aéré

Hier à 20:15 par Charline POULLAIN
 
« Ils n’accepteront plus notre enfant au périscolaire et au centre aéré tant qu’il ne sera pas accompagné par une AVS, Mais pour l’instant, il n’y a pas de solution », résume la famille d’Esteban. Photo Marc WIRTZ.

Le petit Esteban, 5 ans, n’est plus accepté au centre aéré ni au périscolaire de Talange. Car il présente des troubles autistiques que la structure estime trop difficiles à gérer. Un cas loin d’être isolé en Moselle.

Esteban, 5 ans, souffre de troubles autistiques. Pour qu’il puisse aller à l’école, une auxiliaire de vie scolaire le suit sur les bancs de la moyenne section, à la maternelle Irène-Curie de Talange. Mais pas au-delà. Pas à la cantine, pas le soir en accueil périscolaire, ni au centre aéré pendant les vacances. Or ses parents travaillent tous deux.
« Avant les vacances, on nous a refusé la cantine et là, il n’est plus admis au centre aéré, explique son père, Anthony Jeitz. Ça fait longtemps qu’ils nous font comprendre qu’ils n’allaient pas le garder, au moins un an et demi ». Son épouse envisage même de quitter son emploi.


Le centre socioculturel de Talange (qui a la délégation de l’accueil périscolaire dans la commune), n’en fait pas mystère : « C’est une situation compliquée. Il s’agit d’un enfant que l’on accueille depuis un certain nombre d’années, mais il est de plus en plus ingérable. Il devient violent envers les autres enfants et les animatrices », explique le directeur, Bernard Vienne.
« Ce n’est pas ingérable », estime pour sa part le père d’Esteban. Reconnaissant que son fils « se braque, s’énerve ». Et d’ajouter : « Le pire, c’est qu’il comprend tout, il se sent rejeté ».


« Au niveau de la réglementation et aussi du budget, on ne peut pas continuer, assure le directeur du centre socioculturel. Il faut un animateur pour dix enfants. Or Esteban nécessite une personne rien que pour lui . C’est d’un accompagnement individuel dont il a besoin. »
Le conseil d’administration du centre socioculturel talangeois a donc décidé de ne plus accueillir l’enfant tant qu’il ne sera pas accompagné. « Ce n’est pas de gaîté de cœur, ça nous a perturbés. Mais c’est mieux pour sa sécurité et celle des autres enfants. »
Le CA a été plus loin, excluant du même coup le petit frère d’Esteban, mais cette fois pour défaut de paiement de la part de la famille.


Un problème bien plus large


« Nous sommes face à une difficulté que rencontrent de nombreux parents en Moselle », assure Sandrine Pellenz, de la Ligue de l’enseignement, à laquelle est affilé l’accueil de loisirs de Talange (dont le petit nom est CLTEP, Centre laïque talangeois d’éducation permanente).


Les limites du transfert du périscolaire aux communes émergent. Car l’enfant n’est plus pris dans sa globalité. Les tutelles diffèrent : Éducation nationale pour l’école et ministère de la Jeunesse et des Sports dans le cas talangeois. Ce qui ne facilite pas la mise à disposition de l’AVS d’une institution à l’autre. Le problème est simple : qui paie ? Il est aussi profondément humain. Les familles concernées sont démunies. Et les animateurs tout autant. « C’est comme pour les enseignants, ils ne sont pas formés à accueillir ces enfants porteurs de handicap », explique Sandrine Pellenz. « Il faut réfléchir à une prise en charge globale, cela renvoie au projet éducatif territorial », poursuit-elle. En Moselle, les différents acteurs pourraient se retrouver prochainement autour d’une table.


In fine, les familles ont la loi pour eux. Il est question de discrimination : impossible de refuser l’accès à un centre de loisirs pour cause de handicap. Mais il revient aux parents de signaler à la Maison départementale des personnes handicapées que leur enfant va à l’école et au périscolaire. La MDPH précisant au passage que c’est aux communes de prendre en charge cet accueil et de payer leur personnel en conséquence.
Le maire de Talange doit recevoir la famille Jeitz dès vendredi matin.

Charline POULLAIN

20 février 2015

Isabelle Resplendino, Chevalier de l'ordre national du Mérite

isabelle resplendino avec l'ambassadeur de france

le 18 février 2015

article publié sur le site de l'ambassade de France

L’Ambassadeur de France a remis ce jour à la Résidence les insignes de Chevalier de l’ordre national du Mérite à Mme Isabelle Resplendino.

En remettant cette haute distinction à notre compatriote, l’Ambassadeur a salué l’engagement de Mme Resplendino en faveur de la cause des jeunes handicapés, tout spécialement des jeunes autistes, en Belgique et en France.

isabelle resplendion

Depuis des années, Mme Resplendino œuvre en effet sans relâche et avec une détermination exemplaire pour l’inclusion sociale et éducative des ces jeunes, et contribue activement à la coopération entre la France et la Belgique dans ce domaine humanitaire et social fondamental.

 

 

 Voir aussi ICItiret VIVRE FM

isabelle resplendino lors ONM

 

 

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