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"Au bonheur d'Elise"
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13 août 2017

Course "La Vague Bleue" à Pont-de-l'Arche le 24 septembre 2017

Information publiée sur le site de la communauté d'agglomération Seine-Eure

course la vague bleue

Infos pratiques
le Dimanche 24 Septembre 2017, 09:30 - 14:00
Pont-de-l'Arche
Description
Elyes a 5 ans. Il est autiste. Pour lui, son père Georgio Loiseau a créé une association, l’Oiseau Bleu, et une course « La vague bleue ».

Dimanche 24 septembre, venez tous participer à la première édition, à 9h30, à Pont-de-l’Arche pour une course de 5 ou 10 km, ou une marche de 5 km.
Pas de chronométrage, pas de classement, l’objectif est juste de sensibiliser à l’autisme qui touche un enfant sur 100 en France. L’association L’oiseau bleu apporte conseils et soutiens aux familles touchées par l’autisme, dans les démarches administratives, dans la recherche de professionnels compétents, etc. Le rêve de l’association : ouvrir une classe pour enfants autistes, à Poses. L’intégralité des inscriptions à la course sera consacrée à la réalisation de ce projet.

Tarif : 8 €/adulte, 4 €/enfant (jusqu’à 16 ans), gratuit pour les personnes autistes.

Inscription : sur Internet via la plateforme HelloAsso, la vague bleue ou formulaire papier disponible à la mairie de Pont-de-l’Arche. Renseignements : 06 07 69 87 41.
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11 août 2017

Autisme : "J'ai été diagnostiquée Asperger à 33 ans. Avant, je croyais être folle"

article publié dans le Nouvel Observateur

Autisme : "J'ai été diagnostiquée Asperger à 33 ans. Avant, je croyais être folle"Diagnostiquée autiste Asperger tardivement, Marie a subi harcèlement et racket lorsqu'elle était une enfant "bizarre" pour les autres (photo d'illustration). (FREDERICK FLORIN/AFP)

L’autisme touche trois garçons pour une fille, mais certaines associations et études pointent la difficulté à déceler les troubles du spectre autistique chez les filles. Diagnostiquée tardivement, Marie témoigne.

Alors que la concertation du quatrième plan autisme s'est déroulée début juillet, des études scientifiques affirment que l'autisme – touchant davantage les hommes que les femmes – serait en réalité sous-diagnostiqué chez les filles. S'exprimant de façon différente chez les petits garçons et les petites filles, il serait moins décelable chez ces dernières car elles adoptent mieux les attitudes requises en société.

Âgée de 36 ans, Marie* a appris il y a seulement trois ans qu'elle était atteinte du syndrome d’Asperger, une forme d'autisme sans déficience intellectuelle ni trouble du langage. Membre de l’Association francophone de femmes autistes (AFFA), qui lutte pour sensibiliser à la spécificité de l’autisme féminin et à son diagnostic, cette mère de deux enfants, eux-mêmes atteints de troubles du comportement, raconte :

"C'est pour ma fille – autiste Asperger, comme moi –, que j'ai décidé de m'engager. Quand je la vois aujourd’hui, je me revois enfant. Je ne veux pas qu'elle subisse ce que j’ai enduré. Toute ma vie, je me suis sentie bizarre, différente. Petite, j'étais dans ma bulle. C'était moins fatigant que d'affronter le monde extérieur, ses bruits, ses sollicitations… Je passais des journées entières avec mes livres, à trier et à catégoriser ma collection de fiches sur les espèces animales.

A l'époque, le diagnostic du syndrome d’Asperger n’existait pas. Et puis, j'ai toujours su m’adapter malgré ma différence. Gamine, lorsque tout que le monde riait à une blague, je faisais semblant de la comprendre et je riais aussi. Je suis passée entre les mailles du filet. Je n'ai été décelée autiste Asperger qu’à 33 ans.

"Ton fils n'a rien, tu divagues"

C’est la découverte de l'autisme modéré de mon fils aîné, qui m'a amené à mon propre diagnostic. Très vite après sa naissance, je me suis rendu compte que quelque chose n’allait pas. Des proches m'ont dit :

"Mais il n’a rien ton fils, c'est toi qui divagues."

C'était très lourd à porter. Je me suis éloignée d'amis, de membres de ma famille. Un bébé, c'est mignon. Mais un bébé qui va mal, se tape la tête contre les murs, ça intéresse beaucoup moins. Le handicap est un fabuleux tri. J'ai perdu des proches. Mais ceux qui restent, eux, restent à vie.

J'ai alors cherché de l’aide et me suis tournée vers un centre d’action médico-sociale précoce. Très vite, les choses se sont retournées contre moi. Vous voyez l’affaire Rachel ? J'ai sensiblement vécu la même chose.

Soupçonnée de maltraitance infantile

Un signalement a été fait auprès des services de l'aide sociale à l’enfance (ASE) : on me soupçonnait du syndrome de Münchhausen par procuration, une forme rare de maltraitance infantile. A l'instar de ces mères qui inventent des pathologies à leurs enfants voire les font tomber malades pour susciter l'attention du corps médical, on me soupçonnait de vouloir rendre mon fils autiste.

On m'a reproché un regard trop fuyant – signe indéniable que je mentais –, et un manque d’empathie, assorti à de trop grandes connaissances paramédicales. On m'accusait d’être folle, et surtout, d'être une mauvaise mère.

"Si ma fille a pu être diagnostiquée, c'est parce que son frère et moi l'avons été."

Cette menace de perdre la garde de mes enfants, malgré le soutien indéfectible de leur père dont je suis aujourd'hui séparée, m'a poussée à contacter nombre de spécialistes médicaux. J'étais prête à recevoir n'importe quel autre diagnostic que celui d’un syndrome de Münchhausen par procuration. Pour une mère, il n'y a pas pire.

"Je ne suis pas un monstre"

Je me souviens très bien du jour où, quelques mois après le signalement, un ponte de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière m'a diagnostiquée. Il m'a dit :

"Vous êtes atteinte d'un trouble autistique Asperger."

J'ai pleuré. J'étais tellement soulagée.

"Ce n'est pas de votre faute", a-t-il ajouté.

Et là, on remonte le fil de sa vie jusqu’à l'enfance ; et tout s'emboîte. Lors des funérailles de ma mère, par exemple, je n'ai pas pleuré. Cela m'a été beaucoup reproché. C'était pourtant mon pilier, la seule qui ne me jugeais pas pour ce que j'étais. Pendant des années, on nous dit que c'est de notre faute, on nous enjoint à faire des efforts, mais on ne peut pas. C'est comme demander à un aveugle de voir !

Ce jour-là, je me suis dit :

"Je ne suis pas un monstre."

Trente-trois ans de ma vie trouvaient enfin une réponse.

Enfant, j'ai été qualifiée de "déficiente intellectuelle"

Toute mon enfance, j'ai senti que quelque chose n'allait pas. Dès l'école maternelle, je me faisais moquer et dépouiller. Je n’avais pas de copains, je cumulais les mauvais résultats. Mes professeurs ne me comprenaient pas. Sur les bulletins scolaires, ça donnait ça :

"Enfant très intelligente, mais Marie* est à côté de la plaque. Que se passe-t-il ?"

J'ai redoublé quatre fois. L'école a été une grosse souffrance. J'ai même été qualifiée de "déficiente intellectuelle" par un psychologue scolaire. J'étais lente, donc on en concluait forcément que j'étais limitée. Or, si les autistes Asperger ne sont pas tous des génies, ils ne souffrent d’aucun retard mental. Après avoir réalisé des tests, on a évalué mon QI à 134.

Toujours est-il que je n'étais pas autonome à 12 ans. Mon beau-père squattait devant la douche pour me contraindre à y aller. A 18 ans, j'étais incapable de prendre un bus seule. Je paniquais.

J'avais aussi des troubles alimentaires. Je pouvais passer trois heures à table à faire le hamster, des boules de viande coincées dans mes joues. Et ça avait le don d’agacer mes parents qui, démunis, finissaient par croire à de l’insolence. Je passais pour une gamine capricieuse, hyper-sensible. Des coups, j'en ai pris toute mon enfance. Cela ne justifie rien, mais sans diagnostic médical, mes parents ne pouvaient pas comprendre.

Trop sage pour être dépistée

En même temps, je parvenais suffisamment à m'adapter pour être considérée comme la petite fille modèle. Je ne faisais pas de bêtises, je ne demandais jamais à sortir et je passais tout mon temps à la bibliothèque municipale. On me demandait quelque chose ? Je le faisais sans broncher, encore aujourd’hui je ne sais pas dire "non" ni mentir.

A l'adolescence, je me suis retrouvée encore plus seule. Les filles de mon âge s'intéressaient aux garçons, se maquillaient entre elles. Moi, je m’en fichais complètement.

Je suis Asperger : ni singe savant, ni "débile mental", je m'en suis sorti. Et j'en ai bavé

Puis, il a fallu travailler. J'ai eu un poste quelques temps en agence d'intérim, avant d'arrêter à l'arrivée des enfants. Les interactions sociales sont très compliquées pour moi. J'ai du mal avec tout ce qui est sous-entendu, implicite : souvent, je comprends les choses de travers. Travailler en équipe ou passer un entretien d’embauche m’est impossible.

Où sont les petites filles autistes ?

Aujourd'hui, j'agis pour mes enfants, pour éviter que ma fille ne rencontre les difficultés que j'ai affrontées. Si elle a pu être diagnostiquée tôt et peut aujourd’hui être accompagnée à l'école d’une auxiliaire de vie scolaire, c'est parce que son frère a été dépisté avant elle, et moi aussi. Dans une famille normale, une petite fille comme la mienne n'aurait que très peu de chance d'être repérée. C'est aussi parce que j'ai une connaissance accrue de l'autisme que j'ai pu en parler, m'interroger. Dans l’école spécialisée de mon fils, on compte seulement deux petites filles autistes. Où sont les autres ? Il n'est pas normal qu’aussi peu de filles soient diagnostiquées.

"Une petite fille qui marche sur la pointe des pieds ? Elle danse !"

La connaissance de l'autisme féminin doit changer. Celui-ci est plus fin, il faut vouloir regarder pour le voir. Ma fille de 8 ans aligne tout le temps ses petites figurines animales de plastique. On va juste se dire que c’est une fillette qui adore les animaux. Mais si un garçon aligne toutes ses petites voitures, on y verra tout de suite la stéréotypie, ce rituel consécutif à une forte émotion qui permet aux autistes de canaliser celles-ci. Un garçon marchant sur la pointe des pieds ? On va s'inquiéter. Une petite fille ? Elle danse ! Si une enfant pleure ou hurle pour un rien, on pensera qu’elle est hystérique ou fait un caprice…

Même pour les garçons, ce n'est pas simple : on a toujours cette image des autistes à la "Rain Man", mais en réalité tous les autistes ne sont pas des petits génies. Certaines femmes ne se posent même pas la question car, comme ce fut mon cas, elles se sentent folles plus que petits génies ! Il faut sortir de ces stéréotypes qui font plus de tort que de bien."

Propos recueillis par Chloé Pilorget-Rezzouk

*Le prénom a été modifié

Chloé Pilorget-Rezzouk

Chloé Pilorget-Rezzouk

Journaliste

 

11 août 2017

Centres de loisirs à parité : 50 % d'enfants handicapés

article publié sur handicap.fr

Résumé : Dans ces "Clap", les enfants handicapés et valides sont accueillis à parité pour partager leur temps libre. Paris compte 9 de ces centres de loisirs qui misent sur la mixité pour ouvrir le regard des enfants et en faire des adultes plus tolérants.

Par , le 04-08-2017

"Il faut lui parler en langue des signes". Rachel, 6 ans, intervient quand elle constate les difficultés de communication entre Michel-Ange, 9 ans, atteint de troubles autistiques, et les visiteurs du centre de loisirs "à parité" (Clap), dans le sud parisien. Ici, enfants handicapés et valides se découvrent dès le plus jeune âge. Dans ce centre du XIVe arrondissement, visité le 3 août 2017 par Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat en charge du handicap, une trentaine d'enfants de 3 à 14 ans sont accueillis les mercredis et pendant les vacances scolaires, encadrés par huit personnes.

50 % des places pour enfants handicapés

La moitié des places sont réservées à des enfants porteurs d'un handicap moteur, intellectuel ou sensoriel. Plusieurs enfants sont autistes, dont certains ne parlent pas, un petit garçon est en fauteuil roulant, un autre est trisomique. Pour faciliter la communication, les animateurs utilisent des pictogrammes ou la langue des signes, dont les enfants "valides" ont également appris les rudiments. Rassemblés avant le déjeuner, les enfants lancent un gros cube et, selon le résultat, doivent dire ce qui leur a plu, les a chagrinés ou mis en colère dans la matinée. Giovanni, 8 ans, qui maîtrise bien la langue des signes car son frère est sourd, est sollicité plusieurs fois pour "traduire".

9 centres à Paris

Paris compte neuf centres de loisirs "à parité", sept gérés par la municipalité et deux par la fédération Loisirs Pluriel, à l'origine du concept et qui opère dans 23 autres centres en France. Ces structures favorisent un "changement de regard : les enfants valides vont rencontrer la différence" et deviendront "peut-être des adultes un peu plus tolérants", explique Nathalie Emo, directrice du centre de ressources enfance handicapée de la Mairie de Paris. Ici, les enfants jouent ensemble, se font des amis. Mais "ce sont des enfants en premier. Le lien se fait ou ne se fait pas", souligne Mme Emo.

Beaucoup plus d'animateurs

Rachel, qui est diabétique, ne fréquente le centre que depuis juin mais s'y plaît bien, explique sa maman, Sophie, qui apprécie qu'il y ait "beaucoup plus d'animateurs" que dans un centre classique. "Au départ, elle m'a dit qu'elle avait peur" des enfants agités. "Je lui ai dit qu'elle devait en parler aux animateurs, et je lui ai expliqué que c'était juste des grands enfants, et qu'ils étaient dans leur tête comme sa cousine qui a 3 ans. Elle a très bien compris, et ça se passe très bien". "J'aime bien", souffle Bilal, 10 ans, devant les journalistes. "Il y a mes amis. On peut faire des jeux, on peut les aider, comme ça au moins ils seront pas tout seuls".

Gestion de crises

Jean-Marc, animateur de 36 ans, a travaillé pendant dix ans dans des structures "classiques". Ici, "il faut beaucoup adapter les activités car chaque enfant a des besoins spécifiques". Jérémie Czapnik, éducateur, aurait "du mal à retourner dans un centre classique" car il ne voit pas les journées passer. "C'est toute une histoire de gestion de crises. Il faut être encore plus sur le qui-vive". Ces structures sont "une des solutions" pour les enfants handicapés, a salué devant la presse Sophie Cluzel. "On privilégiera toujours le centre de loisirs qui est à côté de chez soi, pour travailler sur une inclusion dans son quartier", a-t-elle cependant souligné. Car "beaucoup d'enfants peuvent être complètement inclus dans les centres de loisirs de droit commun". "En revanche, le développement de l'accueil mixte est très intéressant pour des enfants qui ont des besoins plus spécifiques, (qui doivent) être plus encadrés".

Un bénéfice pour les parents

L'enjeu est de permettre aux enfants, qu'ils soient handicapés ou valides, d'avoir "une vie sociale, de loisirs", mais aussi que leurs parents "puissent travailler sereinement", a souligné Mme Cluzel. De nombreux parents d'enfants handicapés sont aujourd'hui "contraints d'arrêter de travailler", relève Laurent Thomas, directeur de Loisirs Pluriel, joint par téléphone. Il est important qu'ils puissent bénéficier de modes de garde en complément de l'école ou d'établissements spécialisés, pour se maintenir dans l'emploi.

Par Pascale Juilliard
 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

 

11 août 2017

Oubliée dans un TGV, une femme handicapée fait 1 000 km de plus

Image d'illustration. Une jeune femme handicapée de 28 ans a été «oubliée» par des agents SNCF lors d'une correspondance à Avignon et a du effectuer 1000 km de plus pour rentrer chez elle.

Image d'illustration. Une jeune femme handicapée de 28 ans a été «oubliée» par des agents SNCF lors d'une correspondance à Avignon et a du effectuer 1000 km de plus pour rentrer chez elle. | OUEST FRANCE ARCHIVE / MANON SIRET

Emmanuelle devait se rendre à Grenoble en train depuis la frontière italienne. Malheureusement, cette femme handicapée de 28 ans, en fauteuil roulant, a manqué sa correspondance à Avignon car les agents SNCF ne l’ont pas prise en charge. Elle s’est finalement retrouvée à Paris et a dû faire un « détour » de 1 000 km pour rentrer chez elle.

« Le train est entré en gare Avignon TGV et à ma grande stupeur, aucun agent d’Accès Plus n’est venu me chercher dans le train ! ». Tel est le récit d’Emmanuelle, une femme handicapée de 28 ans, qui a raconté son histoire rocambolesque sur son blog.

Tout avait bien commencé pourtant…

Partie de Vintimille, en Italie, la jeune femme devait arriver chez elle, à Grenoble, mardi à 16 h. Mais les choses ne se sont pas vraiment passées comme prévu.

Tout avait bien commencé pourtant, puisque des agents de la SNCF l’aident bien à monter à bord du train, à la frontière italienne.

C’est lors de l’arrivée en gare d’Avignon que les choses se compliquent. Alors qu’elle est censée être prise en charge par un agent de la SNCF pour sa première correspondance… aucune personne de la compagnie ferroviaire ne vient pour l’aider à descendre du train.

Pourtant Emmanuelle s’était bien inscrite au service « Accès Plus », destiné à accompagner les personnes handicapées. Finalement, la jeune femme apprendra plus tard que les agents avignonnais l’attendaient… dans le hall de la gare.

La jeune femme sera finalement prise en charge… à Paris

Des passagers, observant la détresse de la femme handicapée, tentent de lui venir en aide, en vain. L’arrêt ne dure que 3 minutes, et le train repart… direction Paris.

C’est donc seulement dans une gare de la capitale que cette dernière sera finalement prise en charge, à la sortie du train.

Une autre mission commence alors : rentrer à Grenoble.

« Une fois arrivée à Paris gare de Lyon, un agent d’Accès Plus était présent mais pour la 2e voyageuse. Il n’était pas au courant de ma situation, les contrôleuses ne se sont pas montrées, c’est un passager qui lui a expliqué ma situation. J’ai bien été prise en charge par cet agent […] Et les agents m’ont trouvé une place dans un TGV », raconte Emmanuelle.

Elle arrivera finalement à Grenoble à 21 h, au lieu de 16 h.

La SNCF parle d’une histoire « tout à fait malheureuse »

LCI a contacté la SNCF, qui a évoqué une histoire « tout à fait malheureuse ».

La jeune femme handicapée a également pris contact avec la compagnie ferroviaire, en leur envoyant une lettre.

Dans son blog, Emmanuelle a tout de même tenu à insister « sur le fait qu’Accès Plus marche bien habituellement et nous est indispensable. Tellement indispensable que le moindre bug a des conséquences énormes comme le démontre mon « aventure » »

La SNCF a présenté ses « excuses » ce vendredi à la jeune femme en situation de handicap et « reconnu » que « nos attentions n’ont pas été à la hauteur de vos besoins ».

11 août 2017

Ploemeur. La commune obtient le label tourisme et handicap

Hoka, nouvel handiplagiste, sera présent au Stole tout le mois d'août.

Hoka, nouvel handiplagiste, sera présent au Stole tout le mois d'août. | Ouest France

Ce label permet aux personnes atteintes d'un handicap de partir en vacances en toute liberté et sécurité, de pratiquer des activités touristiques et de trouver un hébergement adapté.

La marque tourisme et handicap poursuit deux objectifs : apporter une information fiable et objective sur l'accessibilité des sites et des équipements touristiques mais aussi de développer une offre touristique adaptée aux personnes handicapées.

Si ce label est la reconnaissance d'une volonté politique en termes d'accessibilité et d'accueil des personnes en situation de handicap, c'est également un indicateur de tous les efforts réalisés par les différents acteurs du secteur tourisme et de loisirs du territoire.

Label pour trois types de handicap

La Ville a posé sa candidature il y a quelques mois. Début juillet, elle a reçu la visite d'évaluateurs chargés d'examiner la conformité des prestations offertes dans la commune par rapport aux exigences du cahier des charges.

Plusieurs activités sont regardées à la loupe comme l'hébergement, l'information touristique, les loisirs, ou encore la restauration.

Lire aussi : Le label tourisme handicap, un atout selon les vacanciers

La Ville a appris officiellement l'obtention du label, il y a quelques jours et ce pour trois déficiences sur quatre (moteur, auditif et cognitif). « La labellisation pour le handicap visuel est plus difficile à obtenir, note Martine Yvon, élue déléguée au handicap, mais des efforts sont toutefois réalisés dans ce sens. »

Le passage en niveau 3 pour le label handiplage pour l'anse du Stole, décroché cette année par la Ville, a dû également peser dans la balance pour cette labellisation tourisme et handicap.

Retrouvez notre rubrique Tourisme

Un plan d'investissement pluriannuel

La plage du Stole a bénéficié d'aménagements conséquents pour la rendre accessible. « Nous avons réalisé de gros travaux structurels dès 2015 à hauteur de 80 k€, explique le maire, Ronan Loas, comme la réalisation de quais bus accessibles, de cheminement PMR (personnes à mobilité réduite) de l'arrêt de bus jusqu'à la plage de l'anse du Stole, création de places de stationnement PMR. En 2016, nous avons poursuivi nos efforts avec des aménagements pour un montant de 50 k€ (remise à niveau des sanitaires PMR et douche de plage, création d'un platelage bois pour accéder au futur cheminement PMR installé sur le sable, acquisition et installation des tapis d'accès à l'eau, création plateforme d'accueil pour PMR, amélioration de la signalétique et de l'information sur site). En 2017, 15 k € ont été investis dans ce programme pluriannuel avec, entre autres, l'installation d'un vestiaire handicapés et l'achat d'un fauteuil de mise à l'eau. »

Retrouvez notre rubrique Investissement

Parallèlement à ces investissements directs effectués au niveau de la plage du Stole, un programme sur 9 ans est également mis en place pour mettre en conformité tous les bâtiments publics (salles de sport, écoles, sanitaires) en matière d'accessibilité.

Lire aussi : Quand le tourisme pense au handicap

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10 août 2017

Monter en haut d'une grue ... la solution pour une mère d'enfants autistes !

Collectif Citoyen Handicap a partagé la vidéo de L'avis des gens — déterminé.

Vidéo réalisée par l'avis des gens que nous remercions chaleureusement.

Je précise pour être complet qu'il s'agit de Meryem, la vice Présidente de notre collectif, qu'avant la Grue les enfants étaient déscolarisés, sans prise en charge car en attente de Sessad, qu'a l'issue de l'action 2 places de Sessad ont été attribué, que les enfants sont scolarisés avec chacun une AVS formée. Les enfants après seulement 4 mois de CP ont le niveau pour le CE1 ou ils seront à la rentrée

8 août 2017

Oser s’amuser malgré le handicap

Mardi 08 août 2017 15:43
Oser s’amuser malgré le handicap
Le handicap ne devrait pas priver de loisirs un enfant et sa famille. Chaque année, l’association Meuphine propose un séjour familial où tout le monde s’octroie quelques jours de détente et d’activités « normales ». Un moment très attendu par les familles adhérentes, qui y trouvent de la sérénité, de l’entraide et de vrais moments à vivre ensemble.


« Chez Meuphine on peut tout faire »

Depuis 2003, Meuphine prend soin des familles où l’un des enfants est en situation de handicap. Ses bénévoles mettent régulièrement en place des temps forts de convivialité et de partage. Expositions, ateliers sportifs et culturels, forums… autant de moments de socialisation importants, pour que les familles puissent rompre avec un quotidien difficile.

Point d’orgue de ses actions, un séjour annuel est proposé aux adhérents. Vivre en collectivité pendant quelques jours peut se révéler être une aventure lorsque le handicap impose un certain nombre de contraintes. Mais en réalité, c’est chaque fois une expérience extraordinaire pour l’enfant, pour ses parents et pour ses frères et sœurs. Les familles redécouvrent leur enfant sous un jour nouveau. Très préparé en amont par les bénévoles, le séjour Meuphine donne l’occasion aux familles d’oser, d’aller vers des activités sportives et culturelles inhabituelles, d’oublier un peu les difficultés et les inquiétudes.

Parmi ces bénévoles, une collaboratrice Bouygues Telecom tient un rôle très actif au sein de l’association. Membre du bureau permanent, Laëtitia Paul a parrainé Meuphine auprès de la Fondation Bouygues Telecom pour le séjour qui a eu lieu cette année. « L'association aide les enfants porteurs de handicap à s'intégrer dans le monde dit "normal" et à dépasser leur handicap dans des situations du quotidien. Le séjour permet aux familles de partager des moments de découvertes, de loisirs, d'apprentissages. Les parents échangent sur leur quotidien, les enfants vivent en communauté et participent à des activités nouvelles. Meuphine et ses bénévoles méritent qu'on les soutienne dans leurs actions. »

 

En route pour le bassin d’Arcachon

En mai dernier, durant les quatre jours du week-end de l’Ascension, 14 familles ont pris la direction de la Gironde. Au programme : visite de la Dune du Pyla et du Cap Ferret, pique-nique sur la plage, char à voile, cerf-volant, piscine, sous la houlette des accompagnants Meuphine et d’encadrants spécialisés. « Quand on a un enfant handicapé, on est 365 jours par an sur la prise en charge médico-sociale et scolaire, explique Nadine Vallet, présidente de l’association Meuphine. Là, enfin, on s’autorise des loisirs. »

Et c’est Laetitia Paul, installée à Bordeaux, qui a souhaité faire découvrir sa région aux enfants. « Elle a pris en charge l’organisation du voyage avec deux autres mamans » souligne Nadine Vallet.

Si une grande partie des participants était déjà du voyage les années précédentes, deux nouvelles familles sont venues pour la première fois. Très vite, la pudeur et les craintes ont laissé à la convivialité et à la détente. « Quand on a un enfant handicapé, on n’ose pas se mêler, on a peur de montrer le quotidien de notre enfant. Mais nous, on n’est pas là pour juger mais pour s’amuser. Le mot d’ordre c’est : tout le monde surveille tout le monde. » Car sous l’effet de groupe, les parents se sentent moins seuls. Ils peuvent compter les uns sur les autres. « Leur enfant est là, donc ils ne sont pas soucieux comme ils pourraient l’être si leur enfant était gardé ailleurs, précise Nadine Vallet. Il n’y a pas de culpabilité. »

Grâce au soutien de la Fondation Bouygues Telecom, l’association a pu élargir le nombre de participants, portant le groupe de cette année à 37 personnes. Mais l’aspect financier est loin d’être le seul enjeu. « C’est presque un soutien psychologique, témoigne Nadine Vallet. On nous fait confiance, on nous aide pour que les enfants puissent avoir des activités. C’est une main tendue vers les loisirs et c’est quelque chose que l’on ne s’autorise pas beaucoup. » Une parenthèse enchantée pour ces familles au grand cœur.

Fondation Bouygues Telecom
8 août 2017

Saint-Fargeau-Ponthierry. La secrétaire d’Etat Sophie Cluzel découvre le centre pour enfants handicapés

article publié dans Le Parisien

Valentine Rault|07 août 2017, 19h18|0
Saint-Fargeau-Ponthierry, ce lundi après-midi. La secrétaire d’Etat Sophie Cluzel (au centre) a visité les différents lieux d’activités proposées aux jeunes. LP/ValentineRault
Valentine Rault

Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, était en visite, ce lundi, à l’Institut d’éducation motrice (IEM) et d’un Centre de rééducation fonctionnelle (CRF) de la Fondation Ellen-Poidatz. Celui-ci propose un programme spécifique pendant les vacances.

Profitant du soleil, plusieurs enfants se baignent dans une piscine gonflable et s’éclaboussent sous l’œil attentif de plusieurs animatrices. Ces enfants âgés de 7 à 15 ans sont handicapés mentaux « sans solution », c’est-à-dire qu’aucune structure ne peut les accueillir à long terme. Le programme Toboggan, développé par la Fondation Ellen-Poidatz, leur offre un temps de loisirs, tout en étant encadrés.

Cette initiative est particulièrement appréciée par Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapée, en visite, ce lundi, au centre Ellen-Poidatz de Saint-Fargeau-Ponthierry. « Il est primordial, dans la prise en charge d’un enfant handicapé, de pouvoir offrir un temps de repos aux parents, de vraies vacances », souligne la représentante du gouvernement.

« Je suis bluffée par le travail fait ici »

En plus de ce programme réservé aux vacances scolaires, le centre dispose d’un Institut d’éducation motrice (IEM) et d’un Centre de rééducation fonctionnelle (CRF). Il accueille, à l’année, 140 personnes handicapées, âgées de 6 à 25 ans. Le CRF s’occupe notamment d’enfants handicapés moteurs ou en rééducation après une intervention chirurgicale. « Nous travaillons beaucoup avec l’hôpital Necker, à Paris. Il ne sert à rien d’effectuer une opération de huit heures, si l’enfant n’est pas correctement suivi par la suite », explique Michel Watier, directeur de la fondation.

 

Sophie Cluzel a salué la complémentarité et la continuité des soins offerts par le centre. « Il est important de partir de l’expertise des gens de terrain pour construire des politiques nationales. Je suis bluffée par le travail fait ici », s’est-elle enthousiasmée.

De son côté, Michel Watier a apprécié la venue de la secrétaire d’Etat : « Elle sait de quoi elle parle ! Et le personnel apprécie d’être reconnu pour le travail colossal qui est accompli ».

Un travail de longue haleine. La Fondation Ellen-Poidatz fêtera son centenaire en 2019.

Huit sites pour handicapés en Seine-et-Marne

Saint-Fargeau-Ponthierry, ce lundi. La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel (2e à gauche) a visité le centre Ellen-Poidatz, en compagnie d’un collaborateur. LP/ValentineRault

L’histoire de la Fondation Ellen-Poidatz débute en 1919, sous le nom de « Colonie de Saint-Fargeau ». Le premier établissement, né dans cette ville, se concentrait alors sur les soins et la scolarisation des enfants atteints de poliomyélite.

Aujourd’hui, la fondation compte huit centres pour enfants handicapés en France, dont une majorité en Seine-et-Marne. Ces centres sont composés de deux pôles, sanitaire et médico-social. Le premier comprend des Centres de rééducation fonctionnelle (CRF), un laboratoire d’analyse du mouvement (UNAM) et un centre de rééducation motrice pour tout-petits.

Le pôle médico-social se concentre sur la scolarisation et la sociabilité des enfants, notamment par un Institut d’éducation motrice (IEM). Le centre de Saint-Fargeau-Ponthierry concentre un CRF et un IEM, offrant à l’année 140 places pour les enfants handicapés.

  leparisien.fr
8 août 2017

Autisme : une pétition réclame le retour de trois enfants chez leur mère

article publié sur Le Figaro
Par
Mis à jour le 07/08/2017 à 20:42
Publié le 07/08/2017 à 19:42

Image de Rachel, la mère des enfants autistes, extraite d'un film de soutien.

 

196 associations protestent contre une décision de justice retirant une fratrie de 6 à 11 ans à leur mère Rachel.

C'est une affaire «ubuesque» qui dure depuis plus de deux ans. Début juillet, le placement des trois enfants de Rachel, âgés de 11, 8 et 6 ans, a été renouvelé pour la troisième année consécutive par un jugement du tribunal de Grenoble. Depuis l'été 2015, l'histoire de cette jeune mère de famille est devenue un symbole d'une véritable «violence institutionnelle» et d'une incompréhension totale entre les familles d'enfants autistes et les services de l'Aide sociale à l'enfance (ASE), l'ancienne DDASS.

 «Le drame de Rachel est emblématique de ce que subissent des centaines de familles avec autisme. En France, demander un diagnostic d'autisme peut valoir un signalement»

La pétition

Dans une pétition mise en ligne fin juillet, 196 associations, dont la puissante Unapei, Autisme France ou encore la Fnath, dénoncent une situation de «placement abusif» des enfants de Rachel. Aujourd'hui forte de 35.000 signatures, elle doit être remise au président de la République. «Le drame de Rachel est emblématique de ce que subissent des centaines de familles avec autisme. En France, demander un diagnostic d'autisme peut valoir un signalement, surtout aux mères seules: cette violence frappe des centaines de familles, accuse la pétition. Beaucoup de services de l'Aide sociale à l'enfance voient dans ces mères des femmes perverses dont il faut éloigner les enfants: de nombreux juges des enfants suivent aveuglément les délires de ces services.» Les signataires de ce texte virulent réclament notamment une délocalisation de l'affaire et «le respect des droits des enfants privés de leur mère». C'est en juillet 2015 que Rachel s'est vu retirer ses trois jeunes enfants. Il était alors reproché à cette maman divorcée une «recherche effrénée auprès des professionnels de la confirmation du diagnostic d'autisme». Le jugement se fondait sur une expertise psychiatrique réalisée par une pédopsychiatre qui concluait à l'absence de troubles autistiques des enfants et à un syndrome de Münchhausen par procuration pour Rachel. Soit l'invention par cette dernière de problèmes médicaux pour sa fille et ses deux fils.

«Une méconnaissance de ce handicap»

Depuis, les Centres de ressources autisme de Lyon et Grenoble ont diagnostiqué les deux aînés autistes tandis que des signes d'hyperactivité avec troubles de l'attention ont été décelés chez le plus jeune. Malgré ces nouveaux éléments, le placement a été confirmé par la cour d'appel début 2016, afin de protéger les enfants «de la représentation invalidante et alarmiste» de leur mère, et renouvelé en juin de la même année.

Cet été, Me Janois, l'avocate de Rachel, avait bon espoir d'obtenir le retour à la maison de la fratrie. Notamment grâce au rapport des travailleurs sociaux témoignant du comportement approprié de Rachel avec ses enfants lors des rencontres bimensuelles organisées entre eux. Las, le 7 juillet, le placement est prolongé au motif que Rachel majore les handicaps de ses enfants et que ces derniers peuvent «modifier leurs positionnements en fonction de ce qu'elle attend», selon le jugement consulté par Le Figaro.

«Il y a un vrai problème culturel sur la définition de l'autisme et une méconnaissance de ce handicap par les professionnels de l'enfance», se désole Me Janois.

Au conseil départemental de l'Isère, en charge de l'Aide sociale à l'enfance, on relève que «l'ordonnance de placement du juge s'impose au département» et que ce dernier «adapterait ses modalités d'accompagnement» si une nouvelle décision était prise.

«Nous travaillons avec les services de l'ASE pour éviter des situations telles que celle de Rachel», indique pour sa part Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées. Beaucoup de professionnels méconnaissent ce handicap. Cela sera un des axes de travail du nouveau plan autisme.»

https://www.change.org/p/placement-abusif-justice-pour-rach…

http://premium.lefigaro.fr/…/01016-20170807ARTFIG00235-auti…

 

8 août 2017

Aidants familiaux, l’armée des ombres…

article publié sur le site Devenir capable autrement

Que serait en France l’accompagnement à la personne sans cette armée de l’ombre que sont les proches aidants, que ce soient des parents, des enfants, des conjoints, des amis qui mettent pour un temps ou pour longtemps leur carrière professionnelle et leurs rêves personnels entre parenthèse pour accompagner, sur le chemin du handicap, de la maladie ou du vieillissement un proche nécessitant une présence et un accompagnement chronophage.

En France, ils sont 9 millions dont 7 millions de femmes. La moitié travaille à temps partiel et doit ajuster son temps de travail à son temps d’aidant…. Un aidant sur 2 est un conjoint.

 

PCH Prestation de Compensation Handicap et APA Allocation Personnalisée d’Autonomie

Lorsque le handicap et/ou la perte d’autonomie surviennent, la personne concernée (ou l’un de ses proches) doit faire sa demande de PCH ou d’APA.

lac de Der CP Karim TATAÏ

CP Karim TATAÏ

La PCH est une aide financière versée par le département. Elle est destinée à rembourser les dépenses liées à votre perte d’autonomie. Son attribution dépend du degré d’autonomie, de l’âge, des ressources et de la résidence.

L’APA permet de financer une partie des dépenses nécessaires au maintien à domicile. il faut être âgé d’au moins 60 ans.

L’aide accordée peut être utilisée :

  • soit pour rémunérer directement un ou plusieurs salariés (dont un membre de la famille), ou un service prestataire d’aide à domicile, (Ne pas se faire d’illusions sur le nombre d’heures accordées, autour de moi, cela varie entre une à deux heures par jour hors week end ou dimanche)
  • soit pour dédommager un aidant familial.
Yin et yang CP Karim TATAÏ exposition Autiste/Artiste 2015

Yin et yang CP Karim TATAÏ exposition Autiste/Artiste 2015

Qui sont les aidants familiaux ?

Mamans, mamans solos souvent s’occupant de leur enfant autiste, malade ou handicapé, entre salles d’attente d’hôpital ou de consultations médicales, prises en charges de kinésithérapeute, d’orthophoniste, d’ergothérapeute, activités éducatives, dossiers à remplir sans compter le boulot normal de maman (faire les courses, le linge, à manger, le ménage….)  Parents d’adultes handicapés, conjoints, frères ou sœurs, enfants de personnes invalides ou vieillissantes, quand la vie bascule, après un accident, un AVC, une maladie et que l’autonomie et l’indépendance deviennent des mots d’un passé révolu…. Quand il faut là aussi assurer le quotidien, les tâches administratives et financières, en plus des soins et des attentions spécifiques, sans compter le soutien psychologique et moral….   20 % son des voisins, des gardiens d’immeubles, des femmes de ménage….

Grafiti 2017 CP Karim TATAÏ

Grafiti 2017 CP Karim TATAÏ

 Qui peut être aidant familial  ? Ce que disent les textes….

  • le conjoint, le concubin, la personne avec laquelle le bénéficiaire a conclu un PACS,
  • l’ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu’au 4ème degré du bénéficiaire,
  • ou l’ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu’au 4ème degré de l’autre membre du couple qui apporte l’aide humaine et qui n’est pas salarié pour cette aide

Quel statut, quelle rétribution pour l’aidant familial ?

Mur 2017 CP Karim TATAÏ Strasbourg

Mur 2017 CP Karim TATAÏ Strasbourg

Lorsqu’ils décident de s’occuper totalement de leur proche, ils libèrent l’Etat d’une charge importante (on estime qu’il en coûterait 164 milliards de dépenses supplémentaires à l’assurance maladie pour prendre en charge les personnes en situation de dépendance). Si on remplaçait les aidants familiaux par des infirmières, des aides à domicile, des assistantes sociales, des auxiliaires de vie… « la société ne serait pas capable de les rémunérer ».

Ils perçoivent alors un dédommagement pour Aide Humaine pour aidant familial dont le nombre d’heures attribuées dépend de l’évaluation des besoins et du projet de vie de la personne concernée par une équipe pluridisciplinaire( pour la PCH, pour l’Apa, il y a d’autres mode d’attribution). Le montant de l’heure lui, correspond à 50 % du montant du SMIC net soit actuellement 3,73 € de l’heure (5,59 € s’il cesse ou renonce totalement ou partiellement à une activité professionnelle, mais autour de moi, c’est plus souvent 3,73 €) , ce qui maintient ces personnes en-dessous du seuil de pauvreté.

Grille et ballon Karim-TATAÏ Strasbourg

Grille et ballon Karim-TATAÏ Strasbourg

Au sens de l’article L. 242-1 du code de la sécurité sociale, le dédommagement de l’aidant familial ne constitue pas une rémunération, les sommes versées ne sont pas soumises à cotisations sociales. Ce qui signifie aussi que l’Aidant Familial n’est pas affilié à l’assurance maladie, vieillesse, chômage et invalidité. Il y a néanmoins une possibilité d’affiliation à l’assurance maladie via la CMU et à l’assurance vieillesse volontaire via une cotisation (super avec 3 € 73 de l’heure !!!!)

Par contre ce dédommagement est soumis aux prélèvements sociaux en tant que revenu du patrimoine (CSG et CRDS) au taux global de 15,5 %.

Waouh !!!! Quel statut !!!! Il en faut de l’amour, de l’humanité et de l’abnégation pour décider de devenir aidant familial et renoncer aux droits sociaux que vous donne le salariat.

Aidant familial, c’est pas un travail

Neige CP Karim TATAI Strasbourg

Neige CP Karim TATAI Strasbourg

Ou du moins, cela n’est pas reconnu comme tel, même si cela y ressemble beaucoup, surtout pour celui qui accompagne. C’est fatiguant, usant même, c’est souvent H 24 du moins dans le soucis de l’autre. Aujourd’hui, on estime qu’un tiers des aidants de parents Alzheimer décèdent d’épuisement avant le malade ! Selon une enquête Handicap- Santé-Aidants, 48% des aidants familiaux ont une maladie chronique, sans compter le stress, l’anxiété, les problèmes de sommeil, la fatigue physique et morale.

Ce n’est pas un travail où l’on fait ses heures et après, basta, on rentre chez soi…

Les aidants qui exercent parallèlement une activité professionnelle doivent jongler avec les aménagements d’horaires, pour assurer les rendez-vous médicaux de la personne aidée. Souvent, ils ne se soignent pas eux-même.

K.O. CP Karim-TATAÏ Strasbourg

K.O. CP Karim-TATAÏ Strasbourg

Face à la solitude et aux difficultés rencontrées par les aidants familiaux, certaines associations militent en faveur d’un statut juridique et d’une professionnalisation du « proche aidant ».

Des avancées sont néanmoins à noter notamment autour du droit au répit… Places d’accueil temporaires, ateliers, accueil de jour…. Prometteurs sur le papier mais qui peut parfois virer au cauchemar si l’accueil n’est pas approprié….

Et l’on oublie dans les décomptes les enfants mineurs qui aident leurs parents handicapés physiquement ou psychiquement, en perte d’autonomie. Environ 300 000 jeunes de moins de 18 ans sont dans cette situation d’aidants invisibles

Qu’adviendrait-il à notre système de soins sans cette armée de l’ombre qui met pour une période indéterminée ses rêves et un pan de sa vie au service d’un proche dans le besoin ? Dans notre société vieillissante, sans compter toutes les formes de handicap, nous serons certainement un jour confronté à ce choix, pour un enfant, un parent, un conjoint….

Respect et admiration à ceux qui ont choisi l’accompagnement….

3 août 2017

Le Gouvernement s’engage pour le handicap

article publié sur le site de la République en Marche

28 juillet 2017 - Remettre le sujet du handicap au centre de l'action publique.

Emmanuel Macron s’est engagé pendant sa campagne a faire du handicap un des sujets prioritaires de son quinquennat s’il était élu. Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, a présenté jeudi les premières actions concrètes qui seront portées par le Gouvernement dès la rentrée.

  • Renforcement des Assistants de Vie Scolaire (AVS) pour la rentrée 2017

L’accompagnement est primordial pour inclure les enfants handicapés à l’école et au centre de loisirs.

-> Tous les élèves handicapés qui en ont fait la demande auront un(e) auxilliaire de vie à la rentrée sous réserve de l’accord des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).

 

  • Revalorisation de l’allocation adulte handicapé (AAH)

L'allocation aux adultes handicapés (AAH) est une aide financière qui permet d'assurer un minimum de ressources aux personnes en situation de handicap.

-> Actuellement à 810 euros, Emmanuel Macron s’est engagé à porter l’AAH à 900 euros.

 

  • Intégration d’un objectif d’inclusion dans toutes les politiques publiques

Afin de remettre le sujet du handicap au centre de l’action publique, un comité interministériel sera chargé de définir des indicateurs d’inclusion pour chacune des politiques publiques menées.

Le Gouvernement travaillera par ailleurs sur plusieurs chantiers prioritaires :

  • Favoriser l’accessibilité des bâtiments publics : 40% des établissements publics sont en retard dans les travaux d’accessibilité.
  • Renforcer l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap : une personne avec un handicap a deux fois plus de risque d’être au chômage qu’une personne qui ne l’est pas. Et le nombre de chômeurs handicapés a doublé les 5 dernières années.
  • Favoriser le placement en établissement et le développement de formats alternatifs d’habitat

Le Président de la République a également lancé le “4e plan autisme” le 7 juillet :

Ce 4e plan autisme s’est réuni autour de 5 axes de travail :

  • L’inclusion scolaire des enfants et jeunes avec autisme, au travers de l’accès aux apprentissages, de la maternelle à l’enseignement supérieur, ainsi qu’à la formation professionnelle ;
  • L’inclusion sociale et le plein exercice de la citoyenneté des adultes avec autisme (incluant l’accès à l’emploi et au logement) ;
  • L’appui aux familles, la réponse à ses besoins, ainsi que la prise en compte de son expertise dans l’ensemble des parcours et l’accès aux soins ;
  • La recherche, l’innovation et l’enseignement universitaire ;
  • La qualité des interventions, la formation des professionnels et l’accompagnement au changement.
1 août 2017

Communiqué de presse à propos de l'affaire RACHEL

1 août 2017

Le mythe de « l’autisme léger ou sévère » (fin)

article publié dans le Huffington Post (Canada)

Il faut reconnaître que les autistes font partie de la société, comme n’importe quel autre individu, et cesser de les catégoriser comme un groupe d’individus que la société doit accueillir.

20/07/2017 09:00 EDT | Actualisé 20/07/2017 10:35 EDT
Getty Images
Il ne faut jamais sous-estimer l’intelligence ni la capacité de compréhension d’un autiste.

Maintenant que nous savons que l'histoire médicale de l'autisme a engendré des dérives importantes à l'égard des autistes, que faisons-nous? La première étape est de parler d'inclusion plutôt que d'intégration. Il faut reconnaître que les autistes font partie de la société, comme n'importe quel autre individu, et cesser de les catégoriser comme un groupe d'individus que la société doit accueillir.

Pour ce faire, l'étape primordiale est l'annulation des demandes et des exigences envers les autistes afin qu'ils se conforment pour être socialement acceptables et qu'ils apprennent par cœur et imitent le mode de fonctionnement des neurotypiques. Demanderiez-vous d'une personne paraplégique de faire un effort pour marcher ou d'une personne sourde de faire un effort pour vous entendre? Bien sûr que non, cela serait totalement absurde. Alors, pourquoi le faire avec les autistes? Nous devons donc cesser toutes tentatives de normalisation.

En contrepartie, pour que cette inclusion fonctionne, les autistes devront s'affirmer comme tels et accepter d'utiliser des mesures d'inclusion au même titre qu'une personne sourde ou paraplégique. Les autistes ne pourraient tenir rigueur à des personnes ou à la société si ceux-ci refusent les mesures d'inclusions qui leur sont offertes à condition que celles-ci soient adaptées à chaque autiste, au même titre qu'elles sont adaptées pour un amputé des bras ou des jambes par exemple.

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En contrepartie, pour que cette inclusion fonctionne, les autistes devront s'affirmer comme tels et accepter d'utiliser des mesures d'inclusion au même titre qu'une personne sourde ou paraplégique. Les autistes ne pourraient tenir rigueur à des personnes ou à la société si ceux-ci refusent les mesures d'inclusions qui leur sont offertes à condition que celles-ci soient adaptées à chaque autiste, au même titre qu'elles sont adaptées pour un amputé des bras ou des jambes par exemple.

Il faut aussi savoir qu'une des fausses croyances des plus communes sur « l'autisme léger ou sévère » est que l'avenir de la personne autiste est prédéterminé, et que celle-ci est figée dans cet état à vie. Mais en réalité, l'autisme est évolutif dans le temps.

Il faut chercher des outils pour favoriser la communication et les apprentissages conformément à leur neurologie, c'est-à-dire à leur mode de pensée autistique.

L'état d'un autiste n'est pas immuable. Un autiste évolue à son rythme. Les variantes neurologiques des autistes dont l'intelligence focalisée et la surperception les amènent à avoir un rythme de développement totalement différent des non-autistes. La comparaison entre le développement des autistes et des non autistes est donc impossible. Il ne faut jamais sous-estimer l'intelligence ni la capacité de compréhension d'un autiste. Il faut chercher des outils pour favoriser la communication et les apprentissages conformément à leur neurologie, c'est-à-dire à leur mode de pensée autistique.

Pour favoriser l'autonomie d'une personne autiste, nous devons tout d'abord respecter et comprendre sa neurologie. Même si en apparence, un enfant autiste qualifié de « sévère » ou de « bas niveau » ne semble rien faire, ne rien apprendre et être enfermé dans son monde, ce n'est jamais le cas. Tel un éventail, l'enfant autiste se focalise sur les détails pour s'ouvrir graduellement, à son rythme, vers l'extérieur. En ce sens, les enfants autistes n'ont pas de retard d'apprentissage et font simplement des apprentissages différents. Il est donc essentiel de voir l'autisme comme un mode de fonctionnement différent et non un handicap ou un déficit à combler, car c'est ainsi que les plus grandes erreurs sont commises.

L'autisme ne disparaît pas en vieillissant. Cependant, les autistes acquièrent des connaissances et des aptitudes, graduellement au fil des années, afin de fonctionner dans la société avec plus ou moins d'aisance, avec plus ou moins de soutien. Il s'agit généralement de comportements adaptatifs c'est-à-dire que la personne autiste s'adapte aux exigences et contraintes de la société ainsi qu'à l'environnement pour vivre au rythme de la société actuelle, selon les conventions et codes sociaux. Nous pourrions ainsi parler d'autisme « invisible » en comparaison à un autisme « visible » durant l'enfance.

La pensée autistique est le point commun de toutes les personnes autistes et l'autisme les inclues toutes.

Les autistes sont divers entre eux, comme les personnes non autistes, et ils n'ont pas besoin de se faire catégoriser. Certains autistes ont des traits observables plus prononcés et évidents que d'autres. Certains auront davantage besoin d'aide et d'outils pour se développer. Le tout fortement teinté par le bagage personnel, familial, social et environnemental de chaque individu. La pensée autistique est le point commun de toutes les personnes autistes et l'autisme les inclues toutes.

Les éléments clés pour aider une personne autiste à se développer sont la compréhension de la pensée autistique et la préférence d'un mode de communication conçu pour cette neurologie particulière, comme le langage conceptuel de SACCADE. Il faut aussi favoriser et encourager leurs intérêts spécifiques, et non les réprimer. Les intérêts spécifiques sont le moteur d'apprentissage des autistes. Il faut aller au-delà des apparences et comprendre les comportements des autistes afin d'entrer en contact avec eux et de répondre à leurs besoins.

C'est ainsi que les autistes se sentiront et seront inclus à cette société à laquelle ils participeront pleinement. Les autistes désirent et choisissent de vivre avec les non-autistes. Ils demandent simplement que ce désir et ce choix se fassent de manière inclusive et non discriminatoire.

Un texte coécrit avec Mathieu Giroux.


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30 juillet 2017

Interview vidéo de Josef Schovanec sur RTS.ch

Ecran total, Mardi, 22h15

Il est un saltimbanque de l’autisme. Un rescapé de la camisole chimique. Il est aussi l’auteur de «L’Eloge du voyage à l’usage des autistes et de ceux qui ne le sont pas assez » et de « L’autisme pour les Nuls ». Aujourd’hui Docteur en philosophie et diplômé de Sciences-Po Paris, il nous livre son regard hors norme, sur le monde.
Maitena Biraben reçoit Joseph Schovanec.

30 juillet 2017

Le mythe de « l’autisme léger ou sévère » (suite)

article publié dans le Huffington Pos (Canada)

Est-ce possible de repartir à zéro et de considérer les personnes autistes comme des êtres humains, sans défaillance neurologique pour la sociabilité et de les inclure à cette société ?

09/07/2017 08:00 EDT | Actualisé 09/07/2017 08:35 EDT
UrsaHoogle via Getty Images
La similarité et la confusion entre l’autisme prototypique et syndromique résident durant la période préverbale qui peut se prolonger jusqu’à l’adolescence dans certains cas.

Comme présenté dans la première partie, l'évaluation médicale des autistes s'est faite et se fait encore à partir de critères subjectifs, émis et interprétés par des non-autistes. Ainsi, les dérives et les préjudices sur les autistes ont été et sont nombreux.

Au fil du temps, petit à petit, les premières observations et descriptions des autistes réalisées par Léo Kanner et Hans Asperger semblent s'être perdues au fil des années, ce qui laisse place à plusieurs confusions et « faux » diagnostics. Il serait ainsi essentiel de revenir aux critères initiaux afin de séparer les autistes prototypiques et Asperger, c'est-à-dire ceux ayant un fonctionnement cognitif différent et les autistes syndromiques, c'est-à-dire ceux ayant les manifestations de l'autisme (intérêts spécifiques et difficultés sociales) mais ayant le même fonctionnement cognitif que les neurotypiques. Ces manifestations autistiques sont majoritairement la conséquence d'un syndrome génétique et la plupart ont une déficience intellectuelle.

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Une démarche que le Dr. Laurent Mottron et son équipe ont entamée en essayant de définir des critères plus objectifs et quantifiables. Il faut comprendre que les autistes vivent tous des difficultés similaires par rapport à l'interaction sociale et la communication et que ce sont les manifestations et les réactions à celles-ci qui diffèrent. Catégoriser les autistes en fonction d'un niveau ou d'un degré de sévérité est aussi absurde que de catégoriser les personnes ayant un trouble de la vision. Les personnes myopes n'ont pas une problématique plus « légère » que les personnes presbytes et le daltonisme n'est pas plus « lourd » que la myopie.

La similarité et la confusion entre l'autisme prototypique et syndromique résident durant la période préverbale qui peut se prolonger jusqu'à l'adolescence dans certains cas. À ce moment précis, les autistes prototypiques semblent avoir « un bas niveau de fonctionnement » ou un autisme « sévère » comparable à une déficience intellectuelle au niveau verbal. Cependant, ils ne présentent aucune déficience intellectuelle réelle et leur potentiel cognitif est extrêmement favorable. Ils ont simplement choisi de ne pas utiliser le langage verbal comme moyen de communication puisque cela n'est pas un besoin fondamental pour eux compte tenu des exigences que représente l'acquisition d'une langue et la réponse à leurs besoins. À la place, ils développent leurs exceptionnelles capacités perceptives. Acquisition qui se reflète dans leurs jeux comme par exemple, le classement de voiture par taille et couleur ou le tournoiement d'objet.

De plus, il ne faut pas oublier que les niveaux ou les degrés de sévérité de l'autisme ont été établis par des non-autistes selon des critères non-autistes. Ainsi, ces qualificatifs sont une représentation des aptitudes et des comportements priorisés et valorisés par les non-autistes pour la socialisation. Ceux-ci désignent simplement le niveau d'adaptabilité sociale qu'un autiste a atteint.

Car ne l'oublions pas, l'autisme était et est encore un trouble aux yeux de la médecine et comme tous les troubles, la guérison est l'objectif ultime.

À la limite, il serait même possible de s'interroger à savoir si ces qualificatifs ne représentent pas toutes les étapes du processus de guérison de l'autisme. Car ne l'oublions pas, l'autisme était et est encore un trouble aux yeux de la médecine et comme tous les troubles, la guérison est l'objectif ultime.

Mais lorsque cette maladie est incurable, comment évaluer les progrès des soins prodigués? La médecine devait créer une échelle d'évaluation. D'un côté, il y a ceux qui acquièrent certaines compétences sociales et se font assimiler par la société. De l'autre côté, il y a les « bêtes » déconnectées et condamnées à une exclusion, ceux qui représentent un fardeau social. Une échelle capable de décrire la progression des autistes vers l'esprit humain « normal ». Une reconnaissance de la réussite folklorique et fugace des thérapies cruelles et barbares pour ramener un être vers « la sociabilité humaine acceptable ».

En ces termes, rien ne paraît plus absurde que cette description d'une pensée médicale et pourtant, électrochocs, psychotropes, domptages animaliers et plusieurs autres thérapies cruelles ont été utilisées et testées pour ramener les autismes dans le monde sociable des neurotypiques.

Les dérives médicales décrites ont toutes eu lieu à différentes époques à l'égard de la femme, du gaucher, de l'homosexualité et de diverses autres minorités. Elles ne sont que la représentation de la petitesse du savoir par rapport à la différence.

Cette classification des niveaux augmente la stigmatisation des autistes en contribuant à augmenter les fausses croyances sur l'autisme. Celle-ci contribue également à diviser les autistes en deux clans et génère une sorte de lutte entre parents d'enfants autistes « sévères » et les adultes qui prennent la parole. Cette classification condamne l'autiste à son autisme en croyant que jamais il ne sera autonome. Le tout au détriment de la compréhension du fonctionnement interne de la pensée autistique.

Et maintenant, est-ce possible de repartir à zéro, d'oublier les erreurs et les horreurs du passé et de considérer les personnes autistes comme des êtres humains, sans défaillance neurologique pour la sociabilité et de les inclure à cette société ? Certainement et ce sera le sujet de la troisième partie.

Un texte coécrit avec Mathieu Giroux.

Sources :

NeuroTribes. The legacy of autisme and the future of neurodiversity, Steve Silberman, (Penguin books 2016)

L'intervention précoce pour enfants autistes. Nouveaux principes pour soutenir une autre intelligence, Laurent Mottron, (Mardaga, 2016)

http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_josef_schovanec.pdf

http://quebec.huffingtonpost.ca/melanie-ouimet/intelligence-autiste_b_15730560.html

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30 juillet 2017

Autisme et trisomie 21 : un double handicap ignoré ?

Résumé : Justine se sent impuissante. Sa fille, Ava, 4 ans, est à la fois porteuse de trisomie 21 et d'autisme. Un double handicap, peu évoqué en France, qui laisse les spécialistes de la prise en charge démunis. Cette maman raconte son combat !

Par , le 30-07-2017

"Aidez-la à m'appeler Maman", supplie Justine Durmont. Sa fille, Ava, 4 ans, est à la fois porteuse de trisomie 21 et d'autisme (troubles envahissants du développement). Un double challenge plus compliqué à comprendre, gérer, encadrer et prendre en charge, pour les parents, l'entourage et même les professionnels du handicap qui, face à ce "cumul", se retrouvent souvent démunis.

Une trisomie 21 non diagnostiquée

La trisomie 21 d'Ava n'a été diagnostiquée qu'à la naissance. Justine se lance alors dans un programme de rééducation précoce, préconisé pour les enfants porteurs de T21 afin de les stimuler au maximum. Le bébé bénéficie donc, dès quatre mois, de nombreux rendez-vous en orthophonie, kinésithérapie et psychomotricité en libéral. Vers l'âge de 2 ans, elle obtient une place en Sessad (service de soins à domicile) trisomie 21. Mais, à cette époque, la fillette commence progressivement à se renfermer, à ne plus répondre à son prénom ; elle évite les regards, perd l'intérêt pour les jouets et les interactions sociales.

Nouveau verdict : TED !

Parce qu'Ava a de nombreux problèmes de santé, ses parents soupçonnent une perte d'audition, que des tests écartent. Ava fête ses trois ans. Un nouveau verdict tombe : troubles envahissants du développement. "A l'annonce de ce nouveau diagnostique, mes premières démarches ont été de tenter de me renseigner et d'en savoir plus sur ce double handicap dont je n'avais encore jamais entendu parler", explique Justine. En France, elle ne trouve aucune info, aucun article ni association. Pas même une famille qui serait dans la même situation. Impossible de partager son histoire, d'échanger des conseils, de s'orienter, de se projeter et, surtout, de se sentir moins seule.

En quête d'infos aux USA

C'est aux Etats-Unis qu'elle découvre une association appelée DS-ASD (Down syndrome - Autism spectrum disorder). Son livre, When Down syndrome and autism intersect (Lorsque la trisomie 21 et l'Autisme se rencontrent), constitue une ressource précieuse sur le développement de l'enfant porteur de ce double handicap, sa vie, ses spécificités et les méthodes d'apprentissage efficaces à mettre en place. Entre temps, les professionnels du Sessad commencent "à s'essouffler et à se sentir impuissants face à un enfant ne présentant finalement pas les critères typiques de la trisomie 21", explique Justine. La prise en charge s'interrompt. Ava intègre, en septembre 2016, un hôpital de jour pour enfants porteurs de TED. Là encore, l'équipe peine à trouver les bonnes solutions pour la faire progresser. Le constat est sans appel : les spécialistes sont désemparés. Avec un choix cornélien dans la prise en charge : devoir choisir entre trisomie et autisme !

Méthode ABA : la clé ?

A quatre ans et demi, Ava n'a aucune autonomie dans les tâches du quotidien, ne mange pas seule, n'a pas acquis la propreté, ne parle pas, ne signe pas, ne communique pas. Justine s'obstine malgré tout à trouver LA clé, LA méthode qui fera progresser sa fille. Sur Instagram, elle suit quelques enfants américains porteurs de ce double handicap pour qui la méthode comportementaliste ABA (Applied behaviour analysis) a été une réelle révolution. Elle rencontre des intervenants en France ; un programme est mis sur pied avec l'objectif de limiter les comportements inadaptés de la fillette qui entravent son développement, lui apprendre un mode de communication alternatif (PECS ou signes), réduire ses troubles de l'alimentation, la guider vers un usage approprié des jeux, favoriser les interactions sociales et encourager son autonomie.

20 000 euros par an

Ce programme intensif suppose la présence au domicile de plusieurs professionnels, trois heures par jour, sept jours sur sept. 20 000 euros par an, non pris en charge. Pour rassembler cette somme, en vue de la rentrée, Justine lance, en juin 2017, une campagne de financement participatif (en lien ci-dessous). "Imaginer Ava manger seule, avoir des amis, parler (que ce soit par le langage, les images ou les signes), c'est un rêve qui n'a pas de prix !", confie la maman qui a arrêté de travailler et vit désormais seule avec ses deux filles -Jena, la petite sœur d'Ava, a trois ans et demi-.

Autisme et trisomie : pas si rare !

Une étude française parue en 2014, "Trisomie 21 et autisme : double diagnostic, évaluation et intervention", s'appuyant sur quinze années de recherches dans les pays anglo-saxons, révèle que l'autisme est reconnu comme un diagnostic additionnel possible chez les personnes atteintes de trisomie 21. Pas si rare que ça, donc. Or cette pathologie n'est encore que rarement dépistée et traitée au sein de cette population en France. Ses résultats montrent la nécessité de sensibiliser les professionnels du handicap à l'importance du dépistage d'autisme chez les enfants porteurs de trisomie 21 et à la prévention qui peut en découler.

 

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Sur le web

 

30 juillet 2017

Neuf jeunes avec une déficience intellectuelle auront leur « appart à eux »

article publié dans Le Courrier du Sud (Canada)

Ali Dostie ali.dostie@tc.tc
Publié le 27 juillet 2017

L’appart à moi devrait être prêt au printemps 2018.

©Photo: Gracieuseté

SOCIÉTÉ. Grâce à L’appart à moi, neuf jeunes adultes ayant une déficience intellectuelle franchiront un pas de plus vers l’autonomie et concrétiseront une grande étape de leur vie: habiter dans leur propre appartement. Le projet verra le jour au printemps 2018, sur le chemin de Chambly, dans l’arr. de Saint-Hubert.

Le bâtiment tout neuf abritera dix logements – un 4 ½ et des studios – et accueillera des jeunes adultes de 25 à 32 ans. Un intervenant demeurera sur place, afin d’assurer une certaine supervision, alors que chacun des résidents occupera une activité de jour, que ce soit un emploi ou du bénévolat.

Le bâtiment, dont la construction débutera à l’automne, comptera une aire commune. «Chacun, à sa manière, pourra aider à préparer le souper, sous la supervision de l’intervenant, explique le président de l’organisme L’appart à moi, Daniel LeBlanc. On veut créer une vie communautaire. Oui, ils auront leur studio, mais on avait aussi un souci qu’ils ne s’isolent pas.»

Ce dernier est le père de trois enfants, dont un ayant une déficience intellectuelle. «J’aime de plus en plus l’expression "différence intellectuelle" utilisée par Annie Pelletier, marraine des Olympiques spéciaux», précise-t-il.

Son garçon Marc a bien hâte d’habiter son nouvel appartement. «Ils sont tous fébriles, nerveux, excités. C’est une très grande étape pour eux,», relate M. LeBlanc.

Modèle unique

L’idée de L’appart à moi est née d’une interrogation qui tiraille tous les parents de jeunes ayant une différence intellectuelle: «Que lui réserve l’avenir?»

Après avoir parcouru l’offre actuelle, notamment via le réseau de santé, Daniel LeBlanc a constaté la très forte demande et que le modèle imaginé n’existait pas.

Son épouse et lui se sont entourés de parents qui vivaient la même réalité qu’eux et, accompagnés des experts d’Atelier habitation Montréal, ils ont jeté les bases de L’appart à moi. L’organisme a été créé en 2012.

L’idée de départ était de trouver un bâtiment auquel des rénovations pourraient être apportées. Ils ont finalement privilégié l’option de l’achat d’un terrain et de la construction neuve. La simple étape de trouver le terrain adéquat a pris un an.

L’emplacement devait être accessible en transport en commun, compter des commerces de proximité et répondre à plusieurs autres critères.

«Le concept est nouveau, on est en train de le développer. C’est un modèle qui pourrait être repris ailleurs», évoque Daniel LeBlanc.

Du domaine du possible

D’accéder à son propre logement donnera évidemment beaucoup plus d’autonomie à ces jeunes qui rêvent de voler de leur propres ailes.

«Comme parent d’un enfant avec une différence intellectuelle, c’est beaucoup gérer le "non, ce n’est pas possible". Quand Marc voit son grand frère avoir un permis de conduire, il faut lui expliquer que ça ne va probablement jamais lui arriver», donne en exemple Daniel LeBlanc.

L’appartement, lui, est désormais du domaine du possible.

Enrichir la communauté

Aux yeux de Daniel LeBlanc, il était important d’inclure la communauté dans ce projet. Il a déjà approché les commerces du coin pour présenter L’appart à moi et faire de la sensibilisation.

M. LeBlanc se réjouit d’avoir déjà constaté une belle ouverture, alors que certains commerçants ont montré un intérêt à ce que ces jeunes viennent leur donner un coup de main.

«C’est important de faire connaître leur potentiel, ce qu’ils peuvent apporte à la société. Car ils veulent contribuer. Il y a un grand potentiel humain à saisir avec ce projet», soulève-t-il.

Les neuf bénéficiaires de L’appart à moi ont d’ailleurs mis les mains à la pâte pour la concrétisation du projet. «Ce n’est pas qu’un projet pour eux, mais avec eux», nuance Daniel LeBlanc.

Toujours en financement

Divers événements de financement sont prévus au cours des prochains mois, dont un rallye de golf le 17 septembre. Les citoyens qui souhaitent contribuer peuvent également faire un don sur le site web (http://lappartamoi.ca).

Le projet, éligible au programme AccèsLogis, se chiffre à environ 2 M$. L’Agglomération de Longueuil a confirmé une aide financière de 15% du coût maximal de réalisation admissible pour les travaux de construction. La Société habitation du Québec complète entre autres le montage financier, à hauteur de 50% des coûts de réalisation admissibles.

Par le programme de supplément au loyer, Longueuil s’engage dans une proportion de 10% du coût des 10 unités de logements, pendant cinq ans.

Rens. : lappartamoi.ca ou la page Facebook de l’organisme

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Les neuf futurs résidents de L’appart à moi

©Photo: Gracieuseté/Longueuil Photo

29 juillet 2017

Moselle : une famille porte plainte pour non assistance à personne en danger contre l'établissement qui héberge son fils

article publié sur France Bleu

Par Chloé Gandolfo, France Bleu Lorraine Nord et France Bleu jeudi 27 juillet 2017 à 18:29

Photo Google Street de la maison d'accueil spécialisée Photo Google Street de la maison d'accueil spécialisée - Google Street

Les parents d'Alexandre, un garçon handicapé de 28 ans, portent plainte pour non-assistance à personne en danger contre la maison d'accueil spécialisée de Rohrbach-lès-Bitche. Le 8 mai, ils ont retrouvé leur fils couvert de bleus dans sa chambre.

Des bleus sur le visage et sur les jambes, le visage défiguré : quand la maman d'Alexandre retrouve son fils dans sa chambre à Rohrbach, après la nuit du 8 mai, elle ne le reconnaît pas : "Il ne tenait plus sur ses jambes. Il était méconnaissable". Ce jeune homme de 28 ans souffre d'une maladie génétique rare. Il est hébergé dans une MAS, une maison d'accueil spécialisée de Rohrbach-lès-Bitche.

Le père d'Alexandre ne comprend pas pourquoi le personnel a décidé de prévenir les parents avant d'alerter les secours. Quand la mère est arrivée à 7h du matin, elle a immédiatement appelé les pompiers et emmené son fils aux urgences : "Les infirmières n'ont même pas appelé les pompiers ou le SAMU !" s'énerve le père. "Elles ont attendu l'arrivée de ma femme et ont risqué la vie de mon fils".

Sa situation ne passera pas sous silence" - la mère d'Alexandre

Quand les médecins voient l'enfant, ils craignent une hémorragie cérébrale et lui font passer un scanner. Finalement, pas d'hémorragie, mais de nombreuses blessures. Personne ne sait ce qu'il s'est réellement passé cette nuit-là. Comment le jeune a-t-il fini défiguré, ni pourquoi personne n'a alerté les secours. Alexandre 28 ans, ne peut s'exprimer à cause de son handicap, "mais sa situation ne passera pas sous silence", promet la mère.

Le personnel a pris toutes les dispositions nécessaires" - Régis Poitreau, directeur régional de l'Association des paralysés de France

De son côté, la direction de l'établissement affirme que le jeune a pu se donner des coups tout seul. Pour Régis Poitreau, directeur régional de l'Association des Paralysés de France, qui gère la maison spécialisée de Rohrbach-lès-Bitche "le personnel a pris toutes les dispositions nécessaires". Il ne précise pas si cela inclut d'appeler les urgences.

La famille ne croit pas à cette version car Alexandre mesure moins d'1,50 m et peut difficilement se servir de ses bras. En attendant, Patricia refuse d'envoyer de nouveau son fils à la MAS de Rohrbach-lès-Bitche. Elle a dû quitter son poste à l'usine pour s'occuper elle-même d'Alexandre.

Photo fournie par la famille. - Aucun(e)
Photo fournie par la famille. - La famille d'Alexandre

Rohrbach-lès-Bitche, France

29 juillet 2017

Lucy, mère de Dominique, 36 ans : « Il n’y a pas de retraite pour un parent d’autiste »

article publié dans Elle

Publié le 28 juillet 2017 à 16h42

  Lucy, mère de Dominique, 36 ans : « Il n’y a pas de retraite pour un parent d’autiste »

Dominique et Lucy © Document personnel

Dominique a 36 ans et sa mère se bat depuis des années pour lui offrir le meilleur. Suite à l’annonce du 4e plan autisme, Lucy Brillié nous a écrit pour nous raconter son combat et celui d’autres parents pour ouvrir un foyer pour douze autistes adultes, à Paris. Et leur permettre un avenir serein quand ceux qui les ont toujours protégés ne seront plus là. Lisez sa lettre, elle est très forte.

« "Ce n’est pas un sprint mais un marathon", disait en 1987 Catherine Milcent pour décrire le chemin qui attendait le parent d’un enfant autiste. Trente ans plus tard, je constate qu’elle avait raison ou presque car, si la route est longue, elle est aussi semée d’embûches et relève plus du parcours d’obstacles.

J’ai rencontré Catherine, psychiatre et mère d’autiste, au moment où elle était sur le point d’ouvrir, au sein d’une école publique, une des toutes premières classes de France pour enfants autistes. Pas une mince affaire puisqu’il y a 30 ans, ici, on n’envisageait pas de prodiguer, aux autistes, une quelconque éducation. On attendait "que leur désir émerge" et s’il n’émergeait pas, ils se retrouvaient à l'hôpital psychiatrique lorsqu’ils devenaient trop ingérables, trop violents ou trop vieux et n’avaient plus de famille pour s’occuper d’eux.
Les classes intégrées étaient inexistantes, dans ce pays et, 30 ans après, elles demeurent une exception.

 
« Le mot "autiste" n’était pas encore entré dans le vocabulaire et utilisé à toutes les sauces. »

 
À la naissance de mon fils, en 1981, le mot "autiste" n’était pas encore entré dans le vocabulaire et utilisé à toutes les sauces. Je me souviens de l’avoir cherché, dans un dictionnaire, à la lettre "o", lorsque ce diagnostic fut prononcé devant moi. Par mes origines américaines et ma curiosité de journaliste, j’avais décidé de voir s’il existait un autre avenir pour Dominique que celui des établissements dépotoirs où les enfants autistes étaient laissés à eux-mêmes, des heures durant, dans des bacs à sable, les portes fermées à clef, et où l’on me disait que mon fils jouait avec les lumières "car il se nommait Brillié ". Un univers où les parents n’entraient pas, où leur rôle, dans la vie de leur enfant, était de venir parler de la "difficulté d’être parent d’autiste".

À force de recherches, j'apprenais qu’aux États-Unis, depuis 1971, on éduquait les autistes et que, grâce à cela, 80% d’entre eux pouvaient, à l’âge adulte, vivre dans la communauté et non à l’hôpital psychiatrique. C’est cela que je voulais pour mon fils mais, où le trouver en France ? La réponse m'est venue par Catherine Milcent, fondatrice de l’association APPEDIA. En 1987, elle venait d'ouvrir la première classe pour autistes intégrée à l’école élémentaire Ferdinand Buisson (Meudon). Mon fils a eu l’immense chance d'en faire partie ainsi qu'à celle, qu'elle a ouverte en 1994, au collège Jean Moulin (Meudon-la-Forêt).
Pendant treize ans, Dominique a bénéficié d’une situation idéale : un enseignement ciblé sur son handicap dans un environnement normal, où le comportement des enfants non autistes était un exemple positif, qui le tirait vers le haut.
 

« Je connais nombre de parents qui, faute de solution, ont leur enfant de 20 ans à la maison. »

 
Ma bulle a éclaté lorsque Dominique a eu 19 ans. La directrice du collège m’a contactée pour dire que mon fils avait atteint l’âge limite pour l’établissement.
Il fallait faire de la place aux jeunes autistes de la classe élémentaire. Hélas, comme treize auparavant, personne ne m’a proposé de voie à suivre. Je me suis, de nouveau, trouvée seule pour la chercher. Malgré des progrès considérables, l’autisme de Dominique était trop sévère pour qu’il poursuive une scolarité normale, même accompagné d’un auxiliaire de vie scolaire (AVS) Je me suis donc lancée à la recherche d’un établissement qui pratiquerait une prise en charge éducative, comme celle des classes intégrées. Mais, ils étaient fort peu nombreux et comptaient des listes d’attente d’une cinquantaine d’autistes.
Paniquée, je m’en suis ouverte à la directrice du collège. Je lui ai dit espérer que Dominique ne serait pas congédié tant que je n’aurais pas une solution pour lui. Sa réponse, je me souviendrai toujours : "Je connais nombre de parents qui, faute de solution, ont leur enfant de 20 ans à la maison", m’avait-elle dit.

 

« Mon fils en revenait couvert de bleus et, parfois, les vêtements déchirés. »

 
Par désespoir, j’ai fini par opter pour ce qui me semblait la moins mauvaise solution et qui s’est avérée être un enfer. Le centre était situé en Val de Marne.
Mon fils en revenait couvert de bleus et, parfois, les vêtements déchirés. Lorsque je l’y conduisais, le matin, il refusait de descendre de la voiture.
L’endroit était un univers de bruit, de cris et de tension où les conflits entre direction et éducateurs retombaient sur les jeunes. Heureusement, au bout de six longs mois, une place s’est ouverte sur la liste d’attente d’un établissement parisien réputé. Dominique y a passé quelques années très satisfaisantes mais le vrai salut et venu, encore une fois, de Catherine Milcent.

Nos routes se sont à nouveau croisées en 2007, alors qu’elle allait ouvrir un centre d’activités de jour pour dix adultes autistes. Avec son fils, Ulysse, elle avait séjourné quelques années au Canada pour apprendre les techniques les plus innovantes et prometteuses pour rééduquer les autismes sévères.
De retour en France, elle avait fondée, en 2005, l’association ASAP - Les Petites Victoires pour prendre le relais des classes intégrées. Aujourd'hui, l'établissement accueille vingt enfants en institut médico éducatif, douze jeunes adultes en centre d’accueil de jour médicalisé et six adultes en résidence hebdomadaire, du lundi au vendredi après-midi, 210 jours par an. En 2007, lorsque Dominique a passé les tests d’admission aux Petites Victoires j’ai pu mesurer les lacunes de sa prise en charge depuis son départ du collège. Il avait bien de choses à rattraper et a pu le faire.

Lucy et Dominique

© Document personnel

 
« Il y a trente ans je n’aurais jamais cru que mon enfant sévèrement autiste, qui hurlait si on changeait la couleur de son pyjama, hyperactif et anorexique, chez qui la vue d’une orange sur la table provoquait des hauts le cœur  pourrait participer à la préparation d’un repas »

 
Il y a trente ans je n’aurais jamais cru que mon enfant sévèrement autiste, qui hurlait si on changeait la couleur de son pyjama, hyperactif et anorexique, chez qui la vue d’une orange sur la table provoquait des hauts le cœur  pourrait participer à la préparation d’un repas, passer avec mention le concours de musique Léopold Bellan*, assister à un opéra, faire la queue dans un supermarché, taper ses recherches YouTube sur une tablette.

Si, pour l’heure, on ne sait pas guérir ou prévenir l’autisme, depuis quelques années, certains gènes responsables ont pu être identifiés. Les autistes des Petites Victoires font partie de la recherche d’un diagnostic génétique mené par le Pr Arnold Munnich de l’hôpital Necker. Connaître l’origine de l’autisme de son enfant ouvre, déjà, l’espoir de pouvoir y remédier par une thérapie efficace.

Le choix de petits modules qui s'intègrent à la cité a toujours été une priorité pour le Dr Milcent. Son approche est d’adapter l’autiste à la société et non l’inverse sans, pour autant, n’inclure que des autistes de haut niveau aux Petites Victoires.
Et, puisqu’il s’agit d’un marathon, voilà une nouvelle étape de notre route : créer pour nos autistes, maintenant quadragénaires, un foyer de vie pour quand nous, parents, ne serons plus là. C’est une étape charnière car nous voulons leur garantir la qualité de vie qu’ils ont connue jusqu’ici, afin qu'ils puissent continuer à apprendre, évoluer et s’épanouir.

 

« Si, pendant de longues années, nous nous sommes battus, pour tirer nos enfants vers le haut ce n’est pas pour les condamner à ces ghettos. »

 
Le gouvernement vient d’annoncer un 4ème plan autisme. Hélas, il s’adresse surtout aux autistes de haut niveau: ceux qui peuvent suivre une scolarité normale avec l’aide d’un AVS. Ce n’est pas le cas de mon fils ni de la grande majorité des autistes français. Autre facteur d’inquiétude : une floraison de projets de "foyers XXL" regroupant 30, 60 voire 158 autistes ! (Tribune de l’association Sésame autisme) Le but affiché : tenir la promesse de campagne d’ Emmanuel Macron : "plus de départs d’autistes français pour la Belgique". Il est vrai qu’en France, faute de structures, des milliers d’autistes adultes partent en Belgique, mais "Zéro autiste sans solution" ne doit pas ouvrir la voie à cela !
Ces structures de masse représentent un danger de régression et de violence. Si, pendant de longues années, nous nous sommes battus, pour tirer nos enfants vers le haut ce n’est pas pour les condamner à ces ghettos.

 

« Nous voulons pour eux, une vie de qualité, la plus normale possible. »

 
Nous voulons pour eux, une vie de qualité, la plus normale possible, dans leur ville, qu’ils connaissent, et dont ils aiment fréquenter les musées, cinémas, salles de concerts, magasins, gymnases et piscines et où vivent leurs parents. Notre projet de lieu de vie est conçu pour douze adultes autistes. Il a obtenu l’agrément de la DASES* mais, malgré nos efforts, nous ne trouvons pas les murs pour l’installer. Les bailleurs sociaux disent ne pas avoir de locaux à nous proposer et les bailleurs privés nous opposent un refus dès qu’ils entendent le mot "autistes". Nous avons tapé à toutes les portes mais, jusqu’ici, sans réponse. Nous avons contacté l’équipe de Sophie Cluzel, d’Anne Hidalgo et d’Agnès Buzyn. Le maire du onzième arrondissement, qui nous a toujours soutenus, est intervenu auprès des bailleurs sociaux.
 
Après 42 ans de travail en tant que journaliste, de longues journées stressantes, doublées de mon autre métier de mère d’autiste, me voilà arrivée à la retraite.
Je réalise, maintenant, qu’il n’y a pas de retraite pour un parent d’autiste. Ou bien, peut-être, si : quand je réussirai à bâtir pour Dominique, l’avenir que je souhaite pour lui, là, oui, je pourrai prendre ma retraite.
L’année dernière, j’ai frôlé la mort d’un peu trop près. C’était la deuxième fois en vingt ans. Or, comme vous l’aurez compris, disparaître avant de "prendre ma retraite" ne m’est vraiment pas permis. »
 

Lucy Brillié

* Un concours de musique et d’art dramatique créé en 26 et ouvert aux élèves non-inscrits en conservatoire.
**Direction de l'action sociale, de l'enfance et de la santé

28 juillet 2017

Drame à l’hôpital où un enfant naît malgré une interruption médicale de grossesse

Les parents sont dans la plus grande détresse depuis quelques jours.
Les parents sont dans la plus grande détresse depuis quelques jours.

La famille Delage vit depuis lundi une situation de détresse alarmante. Alors qu’elle est enceinte de huit mois, la jeune femme, suivie au centre hospitalier de Boulogne est envoyée à Lille pour subir une IRM.

 

Un premier choc psychologique

Le résultat est vécu comme un drame par la famille : «  On nous a expliqué que notre enfant avait 80   % du cerveau qui ne fonctionnait pas. Les médecins ont dit que le bébé serait paralysé et qu’il ne pourrait ni boire ni manger.  » Après concertation entre les équipes médicales et avec l’accord de la famille, une interruption médicale de grossesse (IMG) est programmée dix jours plus tard. L’attente est difficile pour le couple qui décide de prévenir la famille et d’organiser les funérailles de l’enfant. Le jour de l’opération, lundi, une piqûre à double dose est injectée via le cordon ombilical. Le corps médical constate l’arrêt du cœur et informe la famille du décès de l’enfant.

L’enfant mort est finalement vivant

Le soir, lors de l’accouchement, surprise, l’enfant se met à crier. «  Le bébé est vivant. Il pleure, mange et bouge. On ne comprend pas ce qui a pu se passer et on n’a pas d’explications de la part de l’hôpital  », souligne Jérôme Delage, le père. Du côté des médecins, on évoque un cas et des circonstances exceptionnelles. «  Nous avons vérifié le déroulé de l’opération et il n’y a pas eu d’erreurs médicales commises par les praticiens qui ont pratiqué l’opération. Nous sommes face à un échec de l’IMG. C’est rare mais ça arrive  », insiste le Dr Pierre Ducq, président de la commission médicale de l’hôpital Duchenne. Depuis, le dialogue est rompu entre la famille et l’hôpital, la tension est à son paroxysme et une altercation a eu lieu. «  Nous devons être dans l’accompagnement de la famille car ils sont dans une situation de détresse psychologique et nous devons les soutenir mais la tension nous en empêche pour l’instant  », précise Yves Marlier, directeur de l’hôpital de Boulogne.

Pour le couple, il reste de nombreuses questions et il faut se préparer à une vie avec cet enfant. La famille avait rendez-vous jeudi au CHRU de Lille pour passer des examens et évaluer la situation du nourrisson. Une enquête interne a été ouverte et l’agence régionale de santé a été alertée.

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