Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

"Au bonheur d'Elise"

16 mars 2018

Autisme France - Journée mondiale de l'autisme 2018 - La France en Bleu

Dossier de presse publié sur le site d'Autisme France

(Cliquez sur le lien pour accéder au site où vous trouverez bien d'autres informations)

 

 

 

Affiche_AF-JMA_2018

Publicité
Publicité
16 mars 2018

Services. Ces éducateurs spécialisés exercent en libéral

article publié dans Ouest-France

Les éducateurs libéraux du cabinet Agirens : Patricia Treton, Nathalie Barbot, avec Emmanuel Thual, étudiant à l'école d'éducateurs, en stage d'immersion chez Agirens, et Vincent Cariou (à droite).
Les éducateurs libéraux du cabinet Agirens : Patricia Treton, Nathalie Barbot, avec Emmanuel Thual, étudiant à l'école d'éducateurs, en stage d'immersion chez Agirens, et Vincent Cariou (à droite). | Ouest-France

 

Faute de moyens suffisants, les institutions en charge des familles en difficulté sont parfois débordées, là où il faudrait agir vite. C'est ce qui a conduit des éducateurs à s'installer en libéral.

Un ado qui tourne mal, des parents qui se déchirent, un foyer où l'on ne se parle plus... « Les familles en difficulté sont nombreuses, les situations diverses et, bien souvent, il faut agir vite, pour éviter que ça ne s'envenime », explique Nathalie Barbot, administratrice du cabinet Agirens.

Lancé en octobre 2017, il compte quatre éducateurs spécialisés exerçant en libéral. Tous affichent vingt ou trente ans d'expérience au sein d'institutions publiques d'aide à l'enfance et de protection de familles en difficulté.

Tous partagent ce sentiment de ras-le-bol et d'impuissance face aux dossiers qui s'empilent. « Quand on vous confie 35 à 40 situations à suivre en même temps, vous avez le sentiment de ne plus faire votre métier. »

 

« Écoute attentive »

Alors ces travailleurs sociaux ont décidé de quitter leur statut de salariés pour exercer à leur propre compte. « Nous proposons aux familles en difficulté des consultations éducatives, un accompagnement éducatif et social, pour les aider à résoudre une situation conflictuelle par une écoute attentive », explique Nathalie Barbot.

Attention, ces éducateurs libéraux ne sont pas des psychologues, encore moins des médecins. « Nous ne sommes pas dans une approche clinique. Nos outils sont d'ordre strictement éducatifs ! »

En créant leur cabinet libéral, en privatisant l'accompagnement social des familles, les membres d'Agirens ont conscience de donner un coup de pied dans la fourmilière. « Notre initiative a suscité des critiques virulentes, mais l'idée fait son chemin. Les structures se rendent compte que l'on peut être utile pour empêcher que certaines situations ne s'aggravent, quand aujourd'hui les délais de réponse prennent entre quatre et six mois. »

Retrouvez notre rubrique Investissement

36 € la consultation

Les membres d'Agirens (comme « agir ensemble ») interviennent « en complémentarité des services publics en charge de la prévention, pour éviter que les situations de conflits intrafamiliaux n'explosent ».

Encore faut-il avoir les moyens de s'offrir une consultation chez Agirens (36 € au cabinet, 45 € au domicile). « C'est vrai, mais les difficultés touchent tous les milieux sociaux, pas seulement les plus modestes, et les frais peuvent, parfois, être couverts par un fonds de remboursement spécifique », argumente Vincent Cariou, membre d'Agirens.

Il est aussi cofondateur d'Humacitia, entreprise sociale et solidaire, qui accompagne la création de cabinets Agirens à travers la France. « Avec Yann Schraauwers, lui aussi éducateur, nous avons créé Humacitia pour encourager l'entrepreneuriat social indépendant, face à des modèles économiques dominants qui ont montré leurs limites. »

Agirens, 81, mail François-Mitterrand ; tél. 02 22 06 81 53 ; www.agirens.fr ; le cabinet propose aussi des formations aux professionnels (entreprises, associations, avocats) intervenant dans la protection de l'enfance et des familles.

16 mars 2018

Rappel - Un Conseil Départemental condamné à verser plus de 7000 € de RSA à une mère d’enfants handicapés

logo toupi carréarticle publié sur le site de TOUPI

Nadia, mère de deux enfants handicapés, s’était vu réclamer un indu de RSA en janvier 2016 et avait été privée de RSA depuis. La CAF et le Conseil Départemental de Haute-Savoie prétendaient qu’elle n’avait pas droit au RSA parce qu’elle percevait la Prestation de Compensation du Handicap pour ses enfants.

Le tribunal administratif de Grenoble vient de condamner le Conseil Départemental de Haute-Savoie à verser à Nadia le RSA dû depuis janvier 2016, soit plus de 7000 €. En effet, comme nous l’expliquions ici, la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) n’a pas lieu d’être intégrée dans les ressources qui servent à calculer le RSA, lorsque cette PCH est versée à l’aidant d’un enfant de moins de 20 ans.

La décision du tribunal a été prise en moins de trois semaines, en référé, car il a reconnu l’urgence de la situation.

 

Dans au moins 15 départements, les Conseils Départementaux privent illégalement des parents d’enfants handicapés de RSA : Aveyron (12), Bouches du Rhône (13), Côtes d’Armor (22), Lozère (48), Manche (50), Mayenne (53), Nord (59), Oise (60), Hautes-Pyrénées (65), Sarthe (72), Haute-Savoie (74), Seine Maritime (76), Somme (80), Vaucluse (84), La Réunion (97).

TouPI continue à accompagner les familles concernées pour que leurs droits au RSA soient rétablis. Nous regrettons néanmoins qu’il faille en passer par la justice pour que les familles obtiennent simplement le juste versement des prestations auxquelles elles ont droit. Ne s’indignerait-on pas de devoir aller devant le tribunal pour recevoir le versement de prestations familiales ? Pourquoi en va-t-il autrement pour les familles ayant des enfants handicapés ? Pourtant, malgré nos alertes auprès de la CNAF (Caisse Nationale d’Allocations Familiales) et du Secrétariat d’Etat aux Personnes Handicapées, rares sont les familles qui, jusqu’à présent, ont obtenu la régularisation de ses droits autrement qu’en s’adressant à la justice. La CNAF refuse toujours de modifier sa circulaire erronée.

 

Nous remercions Maître David Taron qui nous a accompagnés.

L’ordonnance du tribunal administratif de Grenoble est consultable ici.

 

Mise  à jour : 31/01/18

16 mars 2018

Journal d'un enfant autiste : Une école à sa mesure

 

Journal d'un enfant autiste : Une école à sa mesure

Comment apprendre à un enfant qui ne sait pas jouer ? Qui ne sait plus parler ? Qui ne sait plus communiquer ? Comment envisager un programme alors que rien ne semble acquis, alors qu'on est face à une telle souffrance ?

https://blogs.mediapart.fr

 

15 mars 2018

L'autisme est une psychose : la bourde de la psychologue Caroline Weill sur France 2 ?

 

L'autisme est une psychose : la bourde de la psychologue Caroline Weill sur France 2 ?

Dans l'émission " Je t'aime etc " présenté par Daphnée Bürki sur France 2 à 15H, le thème de ce jeudi 15 Mars était " Vivre avec une femme qui a une différence invisible " ... La love story a été débattu ensuite par la brochette habituelle de chroniqueurs, médecins, psy...

https://blog.francetvinfo.fr

 

Publicité
Publicité
15 mars 2018

MAIN BASSE SUR LES STUDIOS DE BRY le documentaire

Bry-sur-Marne est la ville où Elise a grandit ... avec beaucoup de bonheur ! Nous ne sommes pas loin des studios ... (Jean-Jacques Dupuis)

Ajoutée le 12 mars 2018 Un film pour découvrir les Studios de cinéma et de télévision de Bry-sur-Marne, une usine à rêves unique, et la mobilisation menée par une équipe de professionnels du cinéma pour sauver ce lieu de création face à une spéculation immobilière destructrice. Une lutte qui a connu l'été dernier un nouveau rebondissement. Pour suivre la situation des Studios de Bry-sur-Marne : https://www.facebook.com/sauvonslesst... https://twitter.com/sauverBry

Voir aussi :

Un documentaire sur la saga des Studios de Bry | 94 Citoyens

Lorsque la documentariste Sabine Chevrier a mené son opération de crowdfunding en juin 2017 pour tourner son documentaire sur l'histoire des Studios de Bry et la mobilisation qui les a sauvés, elle n'imaginait pas les nouveaux épisodes qui s'ajouteraient à son scénario à peine le tournage commencé.

https://94.citoyens.com

 

 

15 mars 2018

Déficience intellectuelle : quand l'intégration passe par le travail

article publié sur ICI Radio Canada

Publié le mercredi 14 mars 2018 à 2 h 29

Thierry Boisvert pousse un bac rempli de matière recyclable.
Thierry Boisvert est membre de l'équipe du Plateau de travail UQTR Photo : Radio-Canada

 

L'intégration des personnes ayant une déficience intellectuelle dans la société représente encore un défi. Pourtant, certaines initiatives portent leurs fruits. Depuis 20 ans, l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) met à contribution des personnes atteintes de déficience intellectuelle sur son campus.

Le Plateau de travail de l'UQTR offre présentement l’occasion à neuf adultes d’accomplir diverses tâches, moyennant une allocation.

Thierry Boisvert, par exemple, s’occupe tous les jours de la récupération des canettes et du carton. Une activité qui lui permet de se dépasser et de sociabiliser.

Je l’aime beaucoup mon travail.

Thierry Boisvert, membre du Plateau de travail UQTR

L’intervenant Marc Ayotte accompagne ces personnes ayant certaines limitations depuis 14 ans.

« Ici, ils viennent faire comme un stage, explique-t-il. On les prépare pour qu’ils puissent un jour aller vers autre chose. »

Alors que l’intervenant devait au départ faire beaucoup d’effort pour intégrer son équipe dans les différents secteurs du campus, les services des membres du plateau de travail sont maintenant très demandés.

La Semaine québécoise de la déficience intellectuelle se déroule du 12 au 18 mars.

Bénéfice mutuel

Steve-Alec Lamontagne sert la main à un employé du bar La chasse-galerie.
Le travail de Steve-Alec Lamontagne est très apprécié par l'équipe du bar La chasse-galerie. Photo : Radio-Canada

Depuis une douzaine d’années, le professeur du département des sciences de l’éducation Paul Gaudet s’est greffé au projet. Il permet à certains membres du plateau d’intégrer ses cours en enseignement primaire et secondaire. Cette activité est bénéfique autant aux étudiants, qui peuvent entrer en contact avec une clientèle réelle, qu’aux membres du plateau de travail de l'UQTR.

« Comme ce ne sont pas des étudiants spécialisés en déficience intellectuelle, c’est souvent le premier contact. Il ne faut pas se le cacher, il y a beaucoup de préjugés, il y a beaucoup de mythes reliés à la déficience intellectuelle. Ça fait tomber les barrières. »

Marc Ayotte espère qu'à terme ces stages permettent à certains de se lancer sur le marché du travail.

15 mars 2018

Autisme. Handicap ou pas handicap ?

 

Autisme. Handicap ou pas handicap ?

Petite mise au point. Ou l'art délicat de se faire des amis. (des ennemis ? ah. ok. Tant pis) Je vais expliquer ici ce que j'en pense, en me basant sur : - mon diagnostic, - mon quotidien, - les rencontres d'autistes ou de parents d'autistes que j'ai faites.

http://journalduneasperger.com

 

14 mars 2018

Le business des didactiques psychanalytiques

13 mars 2018
Par Blog : Le blog de Jacques Van Rillaer

1) La raison de la colère de psychanalystes belges — surtout lacaniens — suite à la loi sur l’exercice de la psychothérapie. 2) L’origine de l’idée de « didactique » en psychanalyse. 3) L’autoanalyse de Freud était-elle réellement l’équivalent d’une didactique ? 4) Les bénéfices substantiels, pour les didacticiens, de la règle des didactiques psychanalytiques. 5) Le sentiment d’avoir été arnaqué.

Freud opposait sa psychanalyse aux psychothérapies. Il concédait que, dans certains cas, « nous serons obligés de mêler à l'or pur de la psychanalyse une quantité considérable du plomb de la suggestion directe » [1]. Lacan était plus radical : « C’est certain, ce n’est pas la peine de thérapier [sic] le psychique. Freud aussi pensait ça. Il pensait qu’il ne fallait pas se presser de guérir. Il ne s’agit pas de suggérer, ni de convaincre » [2]. La plupart des lacaniens français s’accordent à dire, comme par exemple Philippe Julien : « Aujourd'hui la psychothérapie n'est rien d'autre qu'une “fausse” psychanalyse. […] “Psychothérapie” est le nom d'emprunt de la psychanalyse lorsqu'elle se met au service de la psychiatrie et devient la “femme de chambre” de la médecine. […] La fonction de la psychothérapie : aider l'homme de la modernité à être l'homo technicus que l'entourage familial et le patron professionnel attendent de lui, c'est-à-dire être un élément d'un ensemble technico-bureaucratique » [3].

Des psychanalystes belges en colère

Des lacaniens belges souhaitent le titre de « psychothérapeutes » car il comporte des avantages substantiels : remboursement de traitements par les mutuelles et emplois dans des institutions de santé mentale. Or, la loi belge du 10 juillet 2016 stipule que la psychothérapie est un traitement spécialisé exercé par les détenteurs d'un diplôme universitaire en psychologie clinique, en orthopédagogie ou en médecine après une formation spécifique. Des lacaniens qui n’ont pas un de des trois diplômes de base sont en colère.

On peut s’étonner que des psychanalystes, qui détiennent un des diplômes leur permettant de porter le titre de « psychothérapeute », affirment haut et fort que ce diplôme est insignifiant pour se former à la psychothérapie et pour la pratiquer. Ainsi Gil Caroz, vice président de l’École de la Cause freudienne, exprime dans un des principaux quotidiens belges son mépris pour son propre diplôme de psychologue : « Qu’est-ce qu’un diplôme de psychologue ? Pas grand chose. Je le dis parce que j’en ai un. Je l’ai obtenu de la même façon que je suis allé à la commune chercher ma carte d’identité, c’est-à-dire pour avoir un papier. Brandir le diplôme de psychologue pour revendiquer la légitimité de “recevoir” des gens et s’insérer dans leurs parcours est un charlatanisme de haut niveau ». Caroz cite deux exemples, et pas d’autres, de ce qu’il a appris dans son université : « Quand un sujet concentre son attention sur la couleur rouge d’un tableau de Rorschach, c’est le signe qu’il a une personnalité agressive. Ou encore, qu’à caresser une souris trois fois par jour, on apprend les effets de l’acte de tendresse chez les humains » [4]. Caroz n’a sans doute pas étudié dans la même université que moi. À l’université de Louvain, où j’ai été étudiant, assistant et professeur, je n’ai jamais entendu pareilles sornettes [5]. Caroz semble n’avoir rien appris d’intéressant dans la sienne. Probablement se contente-t-il désormais de la rhétorique lacanienne, dont voici un échantillon de son cru : « L’orientation de la psychanalyse en institution passe par un effort de bien dire, mieux dire, dire autrement. À la place de “il vole tout le temps”, on préfère “il décomplète l’autre”. À la place de “il est hyperactif”, on préfère “la jouissance lui fait retour dans le corps” » [6]. Il fonde sa pratique sur ce genre d’énoncés de son Maître Lacan, que seuls comprennent les esprits «supérieurs» : « L'interprétation doit être preste pour satisfaire à l'entreprêt. De ce qui perdure de perte pure à ce qui ne parie que du père au pire » [7].

Caroz ridiculise-t-il son diplôme de psychologue par honnêteté ou par solidarité avec les psys qui ne l’ont pas ? Caroz est de ceux qui voudraient que la loi permette à toute personne de porter le titre de psychothérapeute pour autant qu’elle ait suivi une formation privée non universitaire de psychanalyste. Cela permettrait aux psychanalystes-formateurs de continuer à tirer profit des formations qu’ils organisent, formations qui comportent obligatoirement la longue et très coûteuse « analyse didactique ». La nouvelle loi belge sur l’exercice de la psychothérapeute risque de dissuader des candidats qui savent qu’ils ne pourront pas porter le titre de psychothérapeute.

Ceux qui, comme moi, ont fait partie d’une École de psychanalyse, savent que la principale raison de défendre les psychanalystes non psychologues et non psychiatres, alors qu’on détient soi-même les diplômes requis, est essentiellement d’ordre mercantile. Ils savent que ces formations privées et surtout les analyses didactiques c’est du big business.

L’origine de l’idée de psychanalyse didactique

Au début des années 1910, les premiers confrères de Freud, qui se réunissaient régulièrement chez lui, ont constaté que leurs analyses « profondes » n’aboutissaient pas aux mêmes significations « fondamentales » que les analyses de Freud. Ces analystes sont alors entrés en conflit avec Freud, un conflit qui aboutira à la rupture des relations de Freud avec Adler en 1911 et avec Stekel l’année suivante.

Freud a estimé que les interprétations d’Adler et de Stekel étaient l’expression d’une résistance affective à reconnaître la primauté de la sexualité dans tous les troubles. Il a également interprété ces désaccords comme des symptômes de troubles mentaux. Il a psychiatrisé les contestataires, un mécanisme de défense qu’il appliquera à tous ses opposants [8]. Il écrit à Jung le 14 mars 1911 : « Stekel représente l'inconscient pervers, non corrigé ; Adler, le moi paranoïaque ».

Le même scénario s’est rejoué en 1912 avec Jung, que Freud avait considéré, dans un premier temps, comme son « cher fils et successeur » [9] et qui venait d’être élu premier président de l’Association Psychanalytique Internationale. Jung estimait que le refoulement de la sexualité n’expliquait pas tous les troubles. Freud attribuait à nouveau cette réserve à des « résistances » affectives. Jung imagina alors un moyen de résoudre les conflits d’interprétation et de préserver l’unité de la jeune confrérie des analystes : tous les psychanalystes devraient se faire psychanalyser par un confrère de manière à éliminer les résistances qui sont des symptômes de refoulements. Les analystes devraient dès lors interpréter plus objectivement les propos des patients et arriver, sans entraves affectives, aux ressorts ultimes des troubles. C’est cette idée qui a présidé à la naissance de l’idée d’« analyse didactique ». Jung et d’autres se sont alors faits psychanalyser par des confrères et des consœurs. Freud a soutenu le principe, à ceci près qu’il refusa de se soumettre lui-même à cette sorte de purification psychologique. Il déclara ne pas avoir besoin d’être analysé par quelqu’un d’autre car, affirmait-il, il avait déjà procédé à sa propre son analyse. Il ajouta que c’est son auto-analyse qui lui avait permis ses principales découvertes, passant sous silence ses très nombreuses lectures.

Jung refusa cet expédient. Quand Freud le traita de « névrosé », il répliqua dans une lettre, qui précipita la fin de leurs relations : « Je ne suis pas névrosé du tout — bien heureux ! Je me suis en effet fait analyser lege artis et tout humblement, ce qui m'a fort bien convenu. Vous savez bien jusqu'où peut aller le patient dans son auto-analyse, il ne sort pas de sa névrose — comme vous. […] Aimez-vous donc à ce point les névrosés que vous êtes toujours entièrement d'accord avec vous-même ? » [10]

Le conte de l’autoanalyse de Freud

Freud écrivait à Fliess, le 14 août 1897, au sujet de ses états de dépressivité : « Je connais maintenant une période maussade. Le principal patient qui m'occupe, c'est moi-même. Ma petite hystérie, fortement accentuée par le travail, a un peu avancé dans sa solution. D'autres choses restent encore cachées. C'est d'elles que dépend en premier lieu mon humeur. Cette analyse est plus difficile que n'importe quelle autre » [11].

Dans l’espoir de se soigner et de mieux travailler, Freud commença à s’analyser systématiquement en octobre, mais il cessa le mois suivant ! Il écrivit le 14 novembre : « Mon autoanalyse reste interrompue. J'ai compris pourquoi. Je ne peux m'analyser moi-même qu'avec des connaissances objectivement acquises (comme un étranger), l’autoanalyse proprement dite est impossible, sinon il n'y aurait pas de maladie [névrotique] » [12].

À lire sa correspondance, on constate que son autoanalyse a été très brève (à peine quelques semaines !), fort décevante et finalement reconnue impossible ! Cette mini autoanalyse deviendra néanmoins un dogme essentiel de l’histoire du freudisme. Son disciple Ernest Jones, dans sa biographie du Maître, écrira que ce fut là « le plus héroïque de ses exploits » et ajoutera : « Le caractère unique de cet exploit demeure. Ce qui a été fait une fois demeure à jamais. Car nul ne pourra désormais être le premier à explorer ces profondeurs » [13]. Nous renvoyons le lecteur intéressé par les diverses fonctions de la propagation de ce mythe à l’enquête de deux historiens, M. Boch-Jacobsen et S. Shamdasani [14].

Un job en or

Quand Jung a proposé que les analystes se soumettent à une analyse dans l’espoir de dépasser les conflits d’interprétations qui minaient l’unité de la jeune association psychanalytique, Freud avait été d’emblée conquis par l’idée et lui avait trouvé des justifications : convaincre de l’existence de l’inconscient, apprendre la technique et opérer la sélection des candidats [15]. En fait, Freud avait vite compris qu’il s’agissait d’une activité beaucoup plus facile, plus rentable et plus gratifiante que d’essayer, souvent en vain, de traiter des malades [16]. À la fin de sa vie, il écrira « avoir traité des patients dans les premiers temps », mais que les didactiques étaient devenues ensuite sa « principale occupation » [17]. À lire sa correspondance, on constate que c’était devenu l’occupation quasi exclusive. Ainsi, il écrivait déjà le 3 novembre 1921 à Pfister : « Tout mon temps est accaparé par des médecins anglais et américains. En sorte que je travaille maintenant pour le dollar et n’arrive à rien faire d’autre » [18].

Lacan a fait de même, mais en pire : comme l’Église catholique a fait le commerce des indulgences, lui a fait le commerce des didactiques, à raison de plusieurs dizaines de séances par jour [19]. Il a inauguré la technique des « séances à durées variables », invariablement courtes, ensuite très courtes et finalement minuscules. Les candidats au titre d’analyste avaient à peine le temps de s’allonger et de dire quelques mots. En fait, la seule chose qui comptait pour eux était d’être reconnu « psychanalyste formé par Lacan ». C’est très précisément cette pratique qui sera à l’origine de la création par Lacan de sa propre École de psychanalyse. En effet, à partir de 1953 les dirigeants de l’Association internationale de psychanalyse (IPA) ont, à plusieurs reprises, rappelé Lacan à l’ordre. Chaque fois, il y eut « promesses de Lacan, non tenues, bien sûr, puis colères, amabilités, injures, rapprochements, ruptures » [20]. En juillet 1963, l’IPA a décidé que les didactiques menées par Lacan ne seraient plus reconnues par l’Association. Lacan pouvait continuer à analyser des patients et même faire des cours pour de futurs analystes, mais il se proclama « excommunié » comme Spinoza l’avait été par la communauté juive [21]. Ensuite, ce sera le coup de théâtre du 21 juin 1964 : Lacan créa sa propre École, où il édictera ses propres règles.

La véritable raison de la création de l’École freudienne de Paris — qui pourrait s’appeler « l’École des intérêts de Lacan » — est toujours soigneusement passée sous silence par les lacaniens qui en sont informés. Beaucoup de lacaniens ignorent cette raison. Pendant les quatorze années de mon affiliation à l’École belge de psychanalyse (créée en 1965 et rattachée à l’École de Lacan), je n’ai jamais entendu parler de la véritable raison pour laquelle Lacan avait fondé l’EFP [22]. Je ne l’ai apprise qu’en 1985, en lisant Voyages extraordinaires en Translacanie de François Perrier [23].

Lacan a justifié l’innovation des séances « à durée variable » dans un texte de 1953. Il écrit qu’elle rejoint la technique zen, qu’elle « déconcerte la résistance du patient », qu’elle « brise le discours pour accoucher la parole ». Quand ce texte a été réédité en 1966 dans les Ecrits, Lacan a ajouté cette note en bas de page : « Pierre de rebut ou pierre d’angle, notre fort est de n’avoir pas cédé sur ce point (1966) » [24].

pk-argent-lacan

La direction de didactiques est un job en or, au sens figuré comme au sens propre : facile, pas fatiguant, il rapporte gros : les élèves-analystes ont en principe peu de troubles importants, ils arrivent à l’heure, paient rubis sur l’ongle et adoptent une attitude de soumission comme Kardiner, qui écrivait dans le journal de sa didactique : « J'avais peur de Freud : je craignais qu'il découvre mon agressivité cachée. Je passai donc une alliance muette avec Freud : “Je continuerai d'être docile pourvu que vous m'accordiez votre protection”. S'il me repoussait, je perdais à jamais toute chance d'entrer dans le cercle magique de la profession » [25].

Hélas, il n’est pas démontré que cette pratique améliore la clairvoyance et la santé mentale de ceux qui s’y soumettent. Freud écrivait à René Laforgue le 5 janvier 1928 : « Cela me déroute parfois que les analystes eux-mêmes ne soient pas radicalement changés par leur commerce avec l'analyse » [26]. Dans un de ses derniers textes, il reconnaissait : « Il est incontestable que les analystes n’ont pas complètement atteint, dans leur propre personnalité, le degré de normalité psychique auquel ils veulent éduquer leurs patients. Des adversaires de l’analyse ont coutume de relever cet état de fait en ricanant et d’en tirer argument pour conclure à l’inutilité des efforts analytiques » [27].

Par ailleurs, un effet de cette initiation sacramentelle, qui est clairement démontré, est de conditionner le candidat à adopter les dogmes de son École, condition indispensable pour y être reconnu membre titulaire [28].

Le sentiment d’avoir été arnaqué

Les didactiques durent des années, à raison de plusieurs séances par semaine. Dans nombre d’Écoles — surtout des lacaniennes — le coût total s’élève au prix d’une maison ou plus. Beaucoup de « formés », qui ne sont pas diplômés psychiatre ou psychologue, ne peuvent récupérer la mise. Les plus heureux ont le sentiment de faire partie d’une congrégation élitiste. Les frustrés ont le sentiment d’avoir été arnaqués. Certains méditent amèrement sur ces aveux de Lacan au soir de sa vie : « Notre pratique est une escroquerie, bluffer, faire ciller les gens, les éblouir avec des mots qui sont du chiqué, c'est quand même ce qu'on appelle d'habitude du chiqué. […] Du point de vue éthique, c'est intenable, notre profession ; c'est bien d'ailleurs pour ça que j'en suis malade, parce que j'ai un surmoi comme tout le monde » [29].

 

lacan-moue

———————

[1] “Les voies de la thérapie psychanalytique”. Œuvres complètes, PUF, 2012, XV, p.141.

[2] “Ouverture de la section clinique”. Ornicar?, Bulletin périodique du champ freudien, 1977, 9 :5.

[3] Philippe Julien (2003) “L'approche freudienne de Lacan”. In : Mony Elkaïm (ed.) A quel psy se vouer ? Seuil, 2003, p.17-33.

[4] “Qui est charlatan ?” La Libre Belgique, 30-6-2016, p.53.

[5] A vrai dire, quand j’étais étudiant à Louvain on enseignait le test des taches d’encre créé par le psychanalyste Herman Rorschach. L’interprétation des réponses aux planches, qui m’a été enseignée, était tout de même plus complexe que « rouge => personnalité agressive ». Soulignons que ce test a généralement été dédaigné par les psychologues d’orientation scientifique. Les utilisateurs sont en majorité des psychanalystes ou des psys adhérant à la doctrine freudienne. Pour eux, le Rorschach permet de démasquer une partie de l’Inconscient au sens défini par Freud.

[6] Cité in Moret, A. (2018) Les troubles dys. En finir avec les idées recues. Dunod, p.115.

[7] Sic. Télévision. Paris : Seuil, 1973, p. 72. Pour l’explication de la 2e phrase, taper dans Google : « déconvertis de la psychanalyse »

[8] Pour une série d’exemples, voir Van Rillaer, J. (2005) “Les mécanismes de défense freudiens”. In Meyer, C. et al., Le livre noir de la psychanalyse. Les Arènes, p. 413-441.

[9] Freud écrit cette expression dans sa lettre du 10 août 1910 à Jung. In Freud, S. & Jung, C., Correspondance. Trad., Gallimard, vol. 2, p. 81.

[10] Lettre du 18-12-1912. Ibidem, p. 311 (italiques de Jung).

[11] Freud, S. (1887-1904) Lettres à Wilhelm Fliess. Éd. établie par J. M. Masson. PUF, p.331.

[12] Ibidem, p. 357.

[13] Jones, E. (1953) Sigmund Freud : Life and Work. Basic Books, vol. 1. Trad., La vie et l'œuvre de Sigmund Freud. PUF, 1970, p. 351s.

[14] Le dossier Freud. Enquête sur l’histoire de la psychanalyse. Paris: Les Empêcheurs de penser en rond, 2006, p. 63-84.

[15] “Die endliche und die unendliche Analyse” (1937) Gesammelte Werke, XVI : 94s.

[16] Dans “Les patients de Freud” (éd. Sciences humaines, 2011), l’historien M. Borch-Jacobson, qui a travaillé aux Archives Freud (à Washington) présente les 31 patients à présent bien connus de Freud. À peine trois patients ont bénéficié de sa “cure par la parole”. Les autres n'ont pas été améliorés ou se sont même détériorés. Plusieurs ont fini en institution psychiatrique ou se sont suicidés. Voir : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1969

[17] “L’analyse finie et l’analyse infinie” (1937) Trad. Œuvres complètes. PUF, XX 25.

[18] In Freud, S. & Pfister, O. (1963) Correspondance. 1909-1939. Trad., Gallimard.

[19] Cf. Van Rillaer, J. (2010) “Comment Lacan psychanalysait”. Science et pseudo-sciences, 293: 96-106. En ligne : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1553

[20] de Mijolla, A. (1982) “La psychanalyse en France”. In R. Jaccard (éd.) Histoire de la psychanalyse. Hachette, p. 84.

[21] Le Séminaire XI. Seuil, 1973, p. 9.

[22] Le lecteur qui douterait de mon ignorance peut lire d’un bout à l’autre les 420 pages de mon livre Les illusions de la psychanalyse, publié en 1981 (Éd. Mardaga). Pour des détails sur la création de l’EFP et la stratégie du silence, voir J. Van Rillaer (2010) “Mensonges lacaniens”. Science et pseudo-sciences, 293 : 57-63. En ligne : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1825

[23] Éd. Lieu Commun, 1985.

[24] “Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse” (1953), rééd. in Ecrits (Seuil, 1966), p. 315s.

[25] Kardiner, A. (1978) Mon analyse avec Freud. Trad., Belfond, p. 90.

[26] Nouvelle Revue Française de Psychanalyse, 1977, 15 : 235.

[27] “L’analyse finie et l’analyse infinie” (1937) Trad., Œuvres complètes. PUF, XX 49.

[28] Pour des témoignages d’analystes sur le conditionnement psychanalytique : J. Van Rillaer, Les illusions de la psychanalyse. Mardaga, 1981, p. 204 à 210. — Meyer, C. et al. (2005) Le Livre noir de la psychanalyse. Les Arènes, p. 390-399.

[29] Intervention de Jacques Lacan à Bruxelles, 26 février 1977. “Propos sur l’hystérie”. Quarto [Supplément belge à La lettre mensuelle de l’École de la cause freudienne], 1981, n° 2.

 

Deux sites pour d’autres publications de J. Van Rillaer sur la psychologie, la psychopathologie, l'épistémologie, les psychothérapies, les psychanalyses, etc.

1) Site de l'Association Française pour l'Information Scientifique: www.pseudo-sciences.org

2) Site de l'université de Louvain-la-Neuve: https://moodleucl.uclouvain.be/course/view.php?id=9996

et cliquer “Oui” à : "Règlement"

ou bien:  1° Taper dans Google : Moodle + Rillaer + EDPH

2° Cliquer sur : "EDPH – Apprentissage et modification du comportement"

3° A la page suivante, cliquer “Oui” à : "Règlement"

14 mars 2018

Reportage photos Trott'Autrement ...

Hier, j'étais en reportage au Poney club de Torcy, un des centres partenaires de l'association Trott'Autrement. Superbe journée et un accueil irréprochable par un superbe cheval blanc ... en liberté ... (il est autorisé)

P1050516

P1050521

 

 

 

 

 

Dernière photo après les roulades que j'ai loupé ... du boulot pour le brossage !

Voir la suite ici sur la page Facebook de l'association

P1050529

14 mars 2018

Vidéo Hugo Horiot toujours intéressant ... Mais !

Voilà un point de vue qui a mon sens reste particulier et restreint ... Ce style de discours fini par être agaçant pour les parents d'enfants qui comme ma fille ont un handicap sévère d'autisme ... Ces autistes là et c'est la très grande majorité sont en très grande difficulté ...
Ils ne peuvent s'exprimer et défendre leurs droits et comptent naturellement sur leurs familles et sur les associations.
Le talent des uns ne saurait représenter les difficultés des autres ...
(Jean-Jacques Dupuis)

14 mars 2018

Nantes Autisme : le singulier chemin d’Otis

14.03.2018 10:35
L’agence Manpower organise ce jeudi 15 mars une journée portes ouvertes afin de pourvoir plus de 100 postes au sein de STX Franc


Bettina Dupin, mère d’un autiste et comportementaliste, propose une éducation sur mesure révolutionnaire.

Nantaise « pur beurre », Bettina Dupin est une vraie militante et ne manque pas une occasion de faire valoir la nécessité d’une éducation structurée pour les jeunes autistes. Elle rêve d’en faire un véritable enseignement. Et en pose les premiers jalons dans un ouvrage intitulé Autiste, j’ai le droit de m’instruire que Laurence Rigaud, professeur d’arts appliqués, illustre avec justesse.

Une approche novatrice et des outils sur mesure pour les autistes

Mère de famille, elle connaît bien ce handicap complexe. Elle y a consacré une grande partie de sa carrière. Et elle vit ce « chemin singulier d’Otis » avec son propre garçon. C’est ainsi qu’elle commence sa leçon : « Il est beau mon fils, un peu bizarre, plutôt étrange. Oui, il est différent ! Il a une personnalité atypique. Peu bavard il est sans doute rêveur… Commencent alors de grands monologues hermétiques avec certaines instances décisionnaires oscillant entre une certaine histoire de deuil et un autre volet autour de l’institutionnalisation forcée à vie. Une sombre histoire sordide où mon héros serait en perte de chance continue… »
Bettina la battante ne veut pas de cela. Et ça se voit.

A lire dans Presse Océan ce mercredi 14 mars

14 mars 2018

Des vélos made in Saint-Maur pour balader handicapés et personnes âgées

article publié dans Le Parisien

|Laure Parny| 13 mars 2018, 16h53 |0

Le vélo fauteuil fabriqué à Saint-Maur devrait bientôt permettre de faire des balades pour tous sur les bords de Marne. DR

Il a été fabriqué à Saint-Maur et va permettre aux handicapés ou aux personnes âgées de découvrir les bords de Marne autrement.

Vous êtes prêts à pédaler tout en partageant votre expérience du deux-roues en bord de Marne ? Vous avez des difficultés de déplacement mais aimeriez découvrir les bords de Marne au rythme du vélo, grâce à un copilote ? Alors le projet présenté à Saint-Maur ce mercredi est fait pour vous. Henri Deguettes, bénévole à l’APF (Association des paralysés de France) et à la Coccinelle (qui propose loisirs et sports partagés) a pu fabriquer un vélo d’un tout nouveau type. Grâce à l’aide de l’atelier Le cyclo recyclé, il a adapté un fauteuil roulant à l’avant d’un cadre de vélo. « J’avais vu un modèle, et nous l’avons reproduit pour que quelqu’un pédale tout en poussant celui qui est à l’avant dans son fauteuil, se réjouit l’actif retraité. Nous voulons organiser des balades en bords de Marne pour tous. »

Grâce à sa présence régulière à l’atelier du Cyclo Recyclé, l’ingénieux bénévole a déjà recruté quelques amateurs de deux roues prêts à faire jouer leurs muscles au profit des autres. Mais pour que toutes les personnes intéressées, que ce soit au sein d’associations de personnes handicapées ou de foyers pour séniors puissent en bénéficier, il faut des bénévoles nombreux. Le premier vélo fauteuil fabriqué sera donc visible en action ce mercredi. « Nous espérons susciter des vocations de pédaleurs et d’utilisateurs, souffle Henri Deguettes. Certes il faut une bonne condition physique mais nous resterons sur des pistes plutôt plates pour que la balade soit un plaisir pour tous. »

 

Ce mercredi, de 18 heures à 20 heures, à la Maison des associations, 2, avenue du Maréchal-Lyautey à Saint-Maur. Entrée libre.
14 mars 2018

Autisme : la piste d'un anticancéreux pour améliorer les comportements sociaux

Publié le 13/03/2018 à 17:51

article publié dans La Dépêche

 

Une dose très basse de romidepsine, un traitement anticancéreux, suffirait à inverser de manière durable les difficultés d'interaction sociale propres aux troubles du spectre de l'autisme (TSA). - RelaxNews - RapidEye / itsock.com

Une dose très basse de romidepsine, un traitement anticancéreux, suffirait à inverser de manière durable les difficultés d'interaction sociale propres aux troubles du spectre de l'autisme (TSA).

Un médicament anti-cancéreux, la romidepsine, pourrait traiter efficacement les troubles de l'interaction sociale qui touchent les personnes autistes, suggère une étude publiée dans la revue médicale Nature Neuroscience. 


Une dose très basse de romidepsine, un traitement anticancéreux, suffirait à inverser de manière durable les difficultés d'interaction sociale propres aux troubles du spectre de l'autisme (TSA), en ciblant un ensemble de gènes impliqués dans la maladie, conclut une nouvelle étude américaine portant sur des souris génétiquement modifiées.

Des chercheurs de l'Université de Buffalo aux Etats-unis ont constaté ces améliorations à l'issue de trois jours de traitement et sans effets secondaires chez des souris dépourvues du gène "Shank 3", un facteur de risque important des troubles du spectre de l'autisme (TSA), souligne l'étude.

Concrètement, la romidepsine a rétabli l'expression et la fonction normale d'environ 200 gènes impliqués dans la communication entre les neurones- volontairement supprimés chez les souris- en utilisant un mécanisme épigénétique, c'est à dire une modification des gènes qui sont causés par d'autres phénomènes que la séquence des gènes eux-mêmes, explique les auteurs de l'étude.

Cet effet a perduré pendant trois semaines, y compris pendant la période de l'adolescence, une étape critique pour le développement des compétences sociales.

L'étude souligne que les troubles de l'autisme, comme les cancers, sont dues à des altérations appelées "épigénétiques" qui correspondent à des modifications de la structure des chromosomes conduisant à un dysfonctionnement du patrimoine génétique de la cellule.

Pour les auteurs de l'étude, ces effets à long terme de la romidepsine pourraient également se vérifier chez l'homme.

 Pour consulter l'étude : www.nature.com/articles/s41593-018-0110-8

RelaxNews

13 mars 2018

Définition du handicap - article L114 code de l'action sociale et des familles

Article L 114

Créé par Loi n°2005-102 du 11 février 2005 - art. 2 (M) JORF 12 février 2005

Modifié par Loi n°2005-102 du 11 février 2005 - art. 2 (V)

" Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant."

https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006074069&idArticle=LEGIARTI000006796446
13 mars 2018

Toulouse: Le premier médicament pour soigner le syndrome Prader-Willi développé dans la Ville rose

article publié dans 20 Minutes

SANTE Une start-up toulousaine, OT4B, est en train de développer un médicament très prometteur pour soigner le syndrome de Prader-Willi, une maladie génétique rare…

Beatrice Colin

Publié le 11/03/18 à 12h33 — Mis à jour le 11/03/18 à 16h06

Illustration d'un laboratoire de recherche.

Illustration d'un laboratoire de recherche. — A. GELEBART / 20 MINUTES

  • Le syndrome de Prader-Willi est une maladie génétique rare, en relation avec l’alimentation, qui affecte une quarantaine de nourrissons chaque année en France.
  • La start-up OT4B développe le premier médicament pour soigner cette maladie et espère une autorisation de mise sur le marché pour 2021.

Pour les patients atteints du syndrome Prader-Willi et leurs familles, la solution thérapeutique proposée par la start-up toulousaine OT4B est porteuse d’espoir.

Chaque année, une quarantaine de nourrissons naît en France avec cette maladie génétique rare liée à une anomalie sur le chromosome 15.

Ces bébés ont des problèmes de succion et de déglutition qui les empêchent de s’alimenter normalement avec des difficultés à prendre du poids. Après l’âge de deux ans, le phénomène s’inverse et un problème de satiété s’installe. Ils ont alors la sensation de n’être jamais contentés et développent une obésité sévère, avec des difficultés comportementales.

Résultats prometteurs

Le Professeur Maithé Tauber, pédiatre-endocrinologue au CHU de Toulouse, travaille sur ce syndrome depuis plusieurs années. Avec son équipe, elle a démontré au cours d’études cliniques que l’ocytocine, une hormone naturelle qui joue un rôle prépondérant dans les relations sociales et le contrôle alimentaire, peut améliorer les problèmes développés dès la naissance.

« Les premiers résultats des études cliniques ont montré que 88 % des nouveau-nés traités avec de l’ocytocine recouvrent complètement leurs capacités de succion et de déglutition. Leur comportement évolue aussi vis-à-vis de leur mère, ils en sont plus proches et leurs interactions sont meilleures. L’équipe a décidé qu’il fallait une structure pour porter les brevets déposés et proposer rapidement un traitement destiné aux enfants », explique Aymeric Dugray, directeur-général adjoint d’OT4B.

Cette start-up a été créée à l’initiative du Professeur Maithé Tauber, accompagnée de François Besnier, ancien président et co-fondateur de l’association Prader-Willi France, et de Jean-Hubert Gallouët, un entrepreneur chevronné.

Médicament d’ici 2021

Cette jeune structure vient d’intégrer l’Incubateur Midi-Pyrénées. Un moyen pour elle d’avoir des garanties dans ses futures levées de fonds. D’ici à la fin de l’année, une nouvelle phase d’études cliniques va en effet être menée.

« Aujourd’hui, le seul traitement qui existe pour les bébés atteints du syndrome, est une sonde qui permet de les nourrir mécaniquement, c’est violent. Si on peut aider le cerveau à régler les problèmes de succion dès la naissance, on peut penser qu’il y aura moins de problèmes chez l’enfant et l’adulte. On pourrait ainsi changer le développement de la maladie et alléger ses symptômes », avance Aymeric Dugray qui a bon espoir de déposer une autorisation de mise sur le marché de ce nouveau traitement à horizon 2021.

12 mars 2018

Clermont-Ferrand : une signalétique pour les personnes autistes à l’Adapei

article publié sur France 3

Pierre est autiste, et depuis quelques mois c'est sur ce tableau que sa journée est séquencée à l'Adapei de Clermont-Ferrand / © France 3 AuvergnePierre est autiste, et depuis quelques mois c'est sur ce tableau que sa journée est séquencée à l'Adapei de Clermont-Ferrand / © France 3 Auvergne

Par Aurélie AlbertPublié le 10/03/2018 à 11:13

Travailler avec des visuels, les éducateurs de l’ADAPEI du Puy-de-Dôme l’ont toujours fait. Grâce à la collaboration avec des graphistes, c’est une journée type qui est mise en illustration.
« Le problème des personnes autistes, c’est de se repérer dans le temps et dans l’espace. Cet outil ça leur permet d’avoir toutes les informations sur les activités de la journée qui va se dérouler pour eux. Ca les rassure et ils ont beaucoup moins d’angoisses au quotidien », explique Francis Puvinel, éducateur spécialisé.
Par exemple se brosser les dents : avec les images ils peuvent savoir à quelle étape ils sont, qu’est-ce qu’il y a à faire après, qu’est-ce qu’il faut comme matériel pour réaliser l’action et du coup les personnes vont pouvoir retrouver toutes les étapes nécessaires pour réaliser l’activité.

Une signalétique mise en images avec une entreprise clermontoise 630°EST.
« Ce sont des illustrations simplifiées donc des choses très concrètes, on supprime les éléments qui n’ont pas d’intérêt pour eux, pour transmettre le message. J’ai repris la communication visualisée et les professionnaliser », continue Anne Perriaux, graphiste designer - 630°EST

Un service d’accueil à Clermont-Ferrand, mais aussi celui de Saint-Eloy-les-Mines qui travaillent déjà avec cet outil. Celui de Vertaison devrait bientôt en bénéficier.

 

12 mars 2018

Rencontre avec Daniel Tammet, écrivain hors du commun

 

Rencontre avec Daniel Tammet, écrivain hors du commun

L'écrivain anglais Daniel Tammet était à Bastia ce dimanche 11, pour présenter son nouveau livre au Parc Galea. Identifié autiste à l'âge de 25 ans, il est polyglotte et maîtrise pas moins de 11 langues. Grâce à la synesthésie, il joue avec mots, chiffres, couleurs, textures, sensations et émotions.

https://france3-regions.francetvinfo.fr

 

11 mars 2018

La neuropsychiatrie sous l'influence de l'axe intestin-cerveau

Extrait du site l'INSERM

Microbiote intestinal (flore intestinale)

Une piste sérieuse pour comprendre l’origine de nombreuses maladies

Accès à la totalité de l'article ici

Cerveau atteint "La neuropsychiatrie sous l'influence de l'axe intestin-cerveau

Système nerveux entérique, ganglion d’AuerbachLes ganglions d’Auerbach sont localisés dans les muscles de l’intestin dont ils contrôlent les mouvements et les contractions. Cette image met en évidence les cellules gliales entériques (en vert) au milieu d’un ganglion d’Auerbach. En rouge : marquage du récepteur des neurotrophines (facteurs essentiels à la différenciation et à la survie des neurones) ; en bleu : marquage des noyaux des cellules. © Inserm/Naveilhan, Philippe/U913/IMAD

Le système nerveux qui régit l'intestin contient à lui seul 200 millions de neurones. Sa fonction première est d'assurer la motricité intestinale ; cependant, 80% de ces cellules nerveuses sont afférentes, c'est-à-dire qu'elles véhiculent l'information dans le sens intestin-cerveau. C'est la raison pour laquelle on qualifie le système nerveux entérique de deuxième cerveau. Les chercheurs ont très tôt posé l'hypothèse qu'une modification du microbiote pouvait modifier l'information transmise au système nerveux centralsystème nerveux centralComposé du cerveau et de la moelle épinière.. Plusieurs expériences cliniques ont été rapportées, comme celle d'une amélioration significative de symptômes autistiques par un traitement antibiotique. Si la corrélation semblait improbable il y a quelques années, elle est depuis considérée avec sérieux.

Le rôle du microbiote est évoqué dans de nombreuses maladies neuropsychiatriques : l'autisme, la schizophrénie, l'anxiété et la dépression ou les troubles bipolaires. Les arguments scientifiques sont encore insuffisants dans la plupart des cas, mais des éléments de preuve préliminaires ont été récemment publiés. Il viendrait s'ajouter aux nombreux facteurs – génétique, épigénétique, environnementaux, psychologiques… - qui jouent eux aussi un rôle déterminant dans le déclenchement de telles maladies.

Chez les personnes atteintes de schizophrénieou de troubles bipolaires, l'équilibre entre les différentes cytokines pro-inflammatoires ou anti-inflammatoires dans le sang est perturbé, médié entre autre par le LPS et par d'autres marqueurs de translocation bactérienne.

Dans l'autisme, il a aussi été montré que des souris pouvaient développer un comportement d'anxiété et une automutilation si la composition de leur microbiote était significativement modifiée durant une période précise de leur croissance. Les chercheurs posent l'hypothèse qu'un phénomène similaire surviendrait chez les enfants et favoriserait le développement de l'autisme.

Dernièrement, des études ont suggéré que le microbiote pouvait avoir un rôle déterminant dans les maladies neurodégénératives : il serait impliqué dans l'inflammation cérébrale de la maladie d'Alzheimer. La gravité des symptômes parkinsoniens est aussi corrélée à la concentration d'une espèce particulière (Entérobactericeae). Tous ces différents phénomènes pourraient être médiés par des substances d'origine bactérienne neuroactive. Aussi, le développement des données de transcriptomiquetranscriptomiqueÉtude des ARN produits lors de l’étape de transcription du génome, permettant de quantifier l’expression des gènes. (sur l’expression des gènes) et de métabolomique (relatives aux métabolites) devrait en faciliter l'identification.

Les perspectives thérapeutiques sont nombreuses : des études préliminaires ont montré que l'administration de certains probiotiques permettait d'améliorer les symptômes d'anxiété ou de dépression chez des personnes malades comme chez des personnes saines ; d'autres ont montré que l'adaptation du régime alimentaire pouvait améliorer le déclin cognitif. Ces pistes restent pour l'heure extrêmement précoces et demandent à être confirmées.

Buste souriant et pouce levé Thérapeutique : Les six pistes thérapeutiques pour modifier la composition du microbiote ?

Les maladies déclenchées ou entretenues par une dysbiose pourraient être soignées par six moyens thérapeutiques différents :

  • une alimentation favorisant le développement des bactéries bénéfiques pour le système digestif.
  • un traitement antibiotique ciblant les espèces néfastes impliquées dans la physiopathologie de la maladie. Cette option ne peut cependant être envisagée comme un traitement chronique du fait de la pression de sélection qu'elle peut engendrer ; elle pourrait aussi induire de nouvelles pathologies.
  • l'apport par voie orale de probiotiques, des micro-organismes vivants, non pathogènes et démontrés comme bénéfiques pour la flore intestinale.
  • l'apport de prébiotiques, des composants alimentaires non digestibles, utiles à la croissance ou l'activité de certaines populations bactériennes intestinales.
  • les symbiotiques, qui combinent pré et probiotiques.
  • la transplantation fécale, qui consiste à administrer une suspension bactérienne préparée à partir des selles d’un individu sain par sonde nasogastrique ou par lavement. Elle permet d'implanter un microbiote normal chez un patient malade. Cette option thérapeutique est d'ores et déjà efficace et utilisée dans les infections intestinales sévères à Clostridium difficile."

 

Microbiote intestinal (flore intestinale) | Inserm - La science pour la santé

Notre tube digestif abrite pas moins de 1012 à 1014 micro-organismes, soit 2 à 10 fois plus que le nombre de cellules qui constituent notre corps. Cet ensemble de bactéries, virus, parasites et champignons non pathogènes constitue notre microbiote intestinal (ou flore intestinale).

https://www.inserm.fr

 

10 mars 2018

Jour 1 Jeux para : la France déjà d'ors et d'argent !

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Première matinée de compétition et déjà trois médailles pour la France lors des Jeux paralympiques de Pyeongchang. Le moral de l'équipe de France est au beau fixe, tout comme la météo.

Par , le 10-03-2018

La France avait peu d'athlètes (12 et 3 guides) mais de grandes ambitions. "Tous médaillables", disait-on. Le programme du J1 de ces 12ème Jeux paralympiques de Pyeongchang, c'était "donner le tempo". Il s'est joué allegro. Lors de cette première journée de compétition, les médailles sont tombées en pluie dans un ciel bleu immaculé. Tout commence avec celle de Marie Bochet, en or sur la descente, qui conserve ainsi son titre paralympique obtenu à Sochi. Quelques minutes plus tard, c'est au tour d'Arthur Bauchet, le jeune prodige de 17 ans, de se couvrir d'argent. Non loin de là, sur le site de para biathlon, et de trois avec une nouvelle performance en or pour Benjamin Daviet sur un spectaculaire sprint 7,5 km (catégorie déficient visuel).

Du beau monde

Il y a du beau monde sur place pour encourager leur performance : Laura Flessel, ministre des Sports, qui se dit "très fière de l'équipe de France", Emmanuelle Assmann, présidente du Comité paralympique et sportif français, Tony Estanguet, président du comité d'organisation Paris 2024 qui assure, dès la première victoire, que l'équipe "est lancée sur de bons rails". Mais surtout des supporters chauds bouillants...

La folie bleu, blanc, rouge

Dans les tribunes, les drapeaux sont de sortie, les coiffes façon coq français aussi. Ça hurle en bleu, blanc, rouge dans les gradins. La Marseillaise, à deux reprises c'est pour plus tard, sur la place des médailles. Avec tant à célébrer, la fiesta risque de se poursuivre le soir au Club France. Par trop tard car "Marinette" sera une nouvelle fois sur la ligne de départ le lendemain matin pour le Super G. Elle recolle ainsi à l'égalité de Martin Fourcade (biathlon olympique) avec 5 titres olympiques à son actif -elle en avait glané 4 d'un coup aux Jeux de Sochi en 2014-. Notre porte-drapeau n'a pas été choisie au hasard...

Nos autres Français

En descente hommes ski assis, François Frédéric reste au pied du podium à la 4ème place tandis que Yohann Taberlet finit 12ème. En descente debout, Jordan Broisin finit à la 14ème place mais réalise une "belle descente pleine de sensations". Sur le sprint 7.5 km catégorie déficients visuels, Thomas Dubois, guidé par Bastien Sauvage, prend la 13ème place et Anthony Chalençon, guidé par Simon Valverde, la 11ème.

© Luc Percival (descente) + Emmanuelle Dal'Secco (autres)

 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

Sur le web

Publicité
Publicité
Publicité
"Au bonheur d'Elise"
Visiteurs
Depuis la création 2 398 502
Newsletter
"Au bonheur d'Elise"
Archives
Publicité