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"Au bonheur d'Elise"
has
5 mars 2013

Colloque - La psychiatrie et la psychologie fondées sur les preuves

information publiée sur le site de l'institut d'étude de la cognition

Samedi 6 avril 2013

colloque psychiatrie fondé sur preuves



  Salle Dussane, Ecole Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris.

Entrée gratuite.

Réservation obligatoire (Ouverture des inscriptions prochainement sur http://colpsypreuves.sciencesconf.org).

Organisation: Franck Ramus et Tiziana Zalla, Institut d’Etude de la Cognition, Ecole Normale Supérieure.

En France, une partie de la psychiatrie et de la psychologie restent encore isolées 1) des progrès considérables des connaissances accumulés ces dernières décennies grâce aux sciences cognitives et aux neurosciences, 2) des meilleures pratiques cliniques développées au niveau international, et 3) de la culture de l’évaluation des traitements et des pratiques indispensable à leur amélioration. Si la psychiatrie biologique et pharmacologique de l’adulte échappe largement à cette critique, la pédopsychiatrie et le champ des psychothérapies souffrent d’un grand retard qui se rattrape d’autant plus difficilement que la formation universitaire des psychiatres et des psychologues reste très lacunaire dans ces domaines. Ce colloque a donc pour objectif de faire connaître les principes de la médecine fondée sur des preuves, l’apport des sciences cognitives et de l’approche scientifique de l’être humain, et leur indispensable application à la psychiatrie et la psychologie.

Télécharger le programme.

Programme

 

9h30
Accueil des participants

10h00-10h45
« Les limites de la psychologie et de la psychiatrie fondées sur des croyances. »
Franck Ramus
, directeur de recherches au CNRS, Institut d’Etude de la Cognition, ENS

10h45-11h30
« Histoire et évolution de la psychologie et de la psychiatrie fondée sur des preuves. »
Jérome Sackur
, maître de conférences, Institut d’Etude de la Cognition, ENS et Simon Lambrey, psychiatre, psychothérapeute, docteur en sciences cognitives

11h30-12h15
« L'évaluation des psychothérapies : fondamentaux, résultats, et futur ».
Jean Cottraux
, psychiatre honoraire des Hôpitaux, chargé de cours à l'Université Lyon1

Déjeuner libre

14h00-14h45
« Interventions fondées sur les preuves dans le domaine de l'autisme » Bernadette Rogé, professeur de psychologie à l'Université Toulouse 2 le Mirail, membre senior de l'Institut Universitaire de France

14h45-15h30
« Le point de vue des usagers » Danièle Langloys, présidente d’Autisme France

Pause café

16h00-16h45
« Faits et légendes des thérapies comportementales et cognitives » Jacques van Rillaer, professeur émérite de psychologie, Université de Louvain-la-Neuve.

16h45-17h30
« Prise en charge des troubles mentaux de l’adulte fondée sur des preuves » Philippe Domenech, psychiatre, docteur en neurosciences cognitives, Institut d’Etude de la Cognition, ENS

17h30-18h00
Discussions et conclusions

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5 mars 2013

Autisme : ambition enseigner ?

article publié sur Agoravox le 2 mars 2013

Le Ministère de l'Education Nationale nous gratifie ces dernières semaines d'une sympathique campagne de recrutement intitulée « Ambition Enseigner ». Notre collectif de familles touchées par l'autisme, confronté tous les jours à des difficultés considérables pour scolariser nos enfants, répond « chiche ! » et vous propose au passage une affiche légèrement revue.

 

La situation actuelle est dramatique : en France : seuls 20% des autistes bénéficient d'une scolarisation en milieu ordinaire, et souvent à temps très partiel, une poignée d'heures par semaine. On constate de plus que la quasi-totalité des autistes scolarisés se trouve à l'école élémentaire ; une fois au collège et encore plus au lycée, les autistes ont quasiment tous été "évacués" du système scolaire ordinaire.

Lorsque l'on regarde la situation à l'étranger, on est frappé par le contraste. Aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Espagne ou en Belgique ce sont 80% des autistes qui bénéficient d'une scolarisation en milieu ordinaire. La règle dans ces pays est de loger tous les enfants à la même enseigne, le handicap n'entraîne pas d'exclusion du système sauf pour les cas les plus lourds (qui, en France, ne sont pas scolarisés du tout...). Dans le détail on note des approches assez différentes d'un pays à l'autre :

  • aux USA, depuis la loi IDEA de 1975, les élèves handicapés sont scolarisés avec les autres ; ils bénéficient de prises en charges spécialisées dans les locaux de l'école, dans des classes dédiées, une partie du temps scolaire, et sont en classe ordinaire le reste du temps ; ceci concerne aussi les handicaps cognitifs et mentaux qui en France mènent tout droit à l'IME

  • en Italie, lorsqu'un élève avec un handicap est inscrit dans une école, l'effectif de la classe est divisé par 2 afin de permettre à l'enseignant de gérer le surcroit de travail, et de plus un enseignant spécialisé est affecté en supplément dans la classe

  • en Belgique ou au Canada existent des classes ou écoles spécialisées pour les élèves avec autisme, que l'on pourrait comparer à des CLIS en France ; la différence majeure est que dans ces pays les élèves passent facilement de ces classes spécialisées aux classes ordinaires, voire partagent leur temps entre école spécialisée et école ordinaire, en fonction de leurs progrès ; en France l'affectation en CLIS ou en IME est dans 90% des cas un aller simple.

Notons par ailleurs que depuis des décennies ces pays se réfèrent aux approches éducatives telles que TEACCH ou ABA pour la prise en charge des autistes, alors qu'en France ces approches ne sont enfin reconnues que depuis mars 2012 (parution des recommandations de prise en charge de la HAS). De plus, dans ces pays, la collaboration active entre enseignants et équipe de prise en charge va de soi, alors qu'en France les écoles sont très frileuses sur cet aspect : faire entrer un psychologue ou un éducateur dans une classe même pour une simple observation relève de l'exploit, et convaincre un enseignant d'utiliser des aides visuelles pour un élève autiste est une gageure. L'enseignant se considère comme seul maître de sa classe et seul compétent en matière de pédagogie – même s'il ne connait rien aux spécificités des autistes. Toute présence extérieure est vécue en général comme une ingérence inacceptable.

L'attitude qui prévaut à l'Education Nationale, concernant les autistes mais aussi d'une manière générale tous les handicaps cognitifs (retard mental, trisomie 21...), peut se résumer en une phrase, assénée à des parents lors d'une réunion : “Mais enfin, madame, de toute façon il ne fera jamais médecin ou avocat, alors pourquoi donc insistez vous pour le mettre à l'école ?” L'Education Nationale voit sa mission principale non pas comme étant de faire progresser chacun aussi loin qu'il pourra aller quelles que soient ses possibilités, mais bien d'inculquer des connaissances normalisées par tranche d'âge jusqu'à obtention du baccalauréat pour “80% d'une classe d'âge” pour reprendre le mot d'ordre d'un précédent Ministre. Sans doute que certains craignent que les handicapés mentaux ne fassent baisser les statistiques, si on les laissait poursuivre jusqu'au bac... Au passage, on oublie que le but de l'école de la République n'est pas de former exclusivement des diplômés bac+5 et d'exclure les autres du système, mais bien de permettre à chacun de trouver sa voie et de s'épanouir selon ses capacités et ses aspirations. Qu'il soit une bête à concours, un handicapé, ou simplement un élève “moyen”.

Par ailleurs, les bénéfices pour les autistes d'être mêlés à leurs camarades neurotypiques sont ignorés. On ne les croit pas capables de progrès ni d'apprentissages – alors qu'ils le sont, à condition de prendre en compte leur façon particulière d'apprendre et d'être au monde. Plus grave, on oublie les bénéfices qu'en tirent leurs camarades non handicapés. Sur le plan pédagogique, certaines méthodes ou outils développés pour les autistes sont également performants pour une partie des élèves, qui apprennent de manière plus visuelle (là où l'école privilégie l'oral). De plus, le fait de côtoyer au jour le jour des camarades “différents” les rend plus tolérants et bienveillants d'une manière générale, ce dont bénéficie in fine toute la société. Les enseignants eux-mêmes, si au départ ils se sentent mis en danger par ces élèves si particuliers, peuvent relever le défi, et se retrouver tout étonnés d'y arriver et au passage d'avoir appris et amélioré leurs méthodes pédagogiques.

Comme le disent cruellement certains en parlant des enfants porteurs de handicaps comme l’autisme, « ce n’est pas d’un âne qu’on fera un cheval de course » - peut-être bien, et alors ? Les ânes sont-ils tous promis à l’abattoir, ou ont-ils aussi leur place au côté des chevaux, dans la cour de la ferme ?

De récentes études (voir notamment cette thèse page 100) montrent par ailleurs qu'à condition que l'élève autiste bénéficie d'une aide adaptée en classe, le niveau général de la classe n'est pas plus mauvais que celui des autres, il est même plutôt meilleur. Ce qui répond aux inquiétudes des parents d'enfants “normaux” qui ont peur qu'à cause du “handicapé” le niveau baisse et que leur chérubin puisse en pâtir.

Au-dela des aspects humains voire humanistes évoqués ci-dessus, on pourrait s'en tenir à une froide vision technocratique de la question s'il était démontré que le système scolaire français était meilleur que les autres. Or l'enquête PISA menée par l'OCDE depuis 2000 montre que la France est loin derrière la Belgique ou le Canada, et a un niveau global comparable aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Il est donc faux de considérer les autistes (et les autres handicapés) comme des “boulets” pour le système. Si le système éducatif français est en crise, les élèves handicapés n'y sont pour rien, et poursuivre la politique actuelle d'exclusion larvée à leur égard ne changera rien aux contre-performances actuelles.

L’esprit de la loi de 2005 et la notion d’inclusion restent par ailleurs ignorés délibérément. On persiste à accepter les enfants handicapés « si ça se passe bien » tout en refusant la plupart du temps d’aménager quoi que ce soit. On place ainsi les autistes en situation d’échec quasiment garanti, en ne prenant pas en compte leurs spécificités (hypersensibilité, concentration déficiente, besoin d’aides visuelles, renforcement positif) tout en arguant du fait qu’on « n’a pas été formé ». Ce qui n’empêche pas ensuite de refuser toute formation ou même information de l’enseignant ou de l’AVS par les parents eux-mêmes, ou par les professionnels mandatés par les parents. Et ensuite, au moindre écart de comportement de l’enfant, on dira aux parents « vous voyez bien que l’école n’est pas pour lui ».

On invoque aussi fréquemment l’excuse « il n’a pas le niveau » pour refuser le passage en classe supérieure, même en maternelle. Au passage on oublie l’importance pour l’enfant de pouvoir suivre son groupe d’âge afin de favoriser les relations sociales, domaine où l’autiste est particulièrement en difficulté. On oublie aussi qu’il n’y a pas encore d’examen d’entrée en CP … et qu’un enfant n’ayant jamais été en maternelle y sera accepté sans poser de questions sur son « niveau ». Et surtout on ignore le fait qu’un autiste finit souvent par démontrer qu’il a le « niveau » - mais une fois déjà intégré à ce « niveau », pas avant. Comme le dit bien Josef Schovanec dans son livre « Je suis à l’Est », « si on avait attendu que j’aie le niveau pour passer en CP, je serais sans doute encore en grande section de maternelle ! ». Rappelons que Mr Schovanec est diplomé de Sciences Po…

Une réelle inclusion consisterait à :

  • accepter une collaboration réelle et des interventions en classe des psychologues ou éducateurs qui effectuent les prises en charge,

  • mettre en place des aides visuelles (pictogrammes),

  • structurer l’environnement

  • permettre à l’enfant de décompresser quand il en a besoin et surtout ne jamais le priver de récréation justement pour cela

  • lui permettre de s’isoler au calme pendant les récréations s’il en a besoin

  • minimiser les sources de distraction

  • accepter les propositions d’aménagement de ces professionnels et des parents : comprendre qu’il ne s’agit pas de remettre en cause la compétence de l’enseignant ni sa pédagogie mais bien de lui donner des outils qu’il n’a pas au départ

  • accepter un passage en classe supérieure même s’il « n’a pas le niveau » - c’est bien le cas pour bien des élèves non autistes !

  • et surtout faire preuve de bienveillance pour l’enfant, ne pas le déclarer foutu sans essayer !

Tout ceci est faisable – ça se fait partout ailleurs qu’en France…

Il faut donc aujourd'hui une politique réellement inclusive pour les élèves autiste à l'école de la République, bientôt 8 ans après la loi de 2005 “pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées”. Ce n'est pas à l'enfant autiste de “mériter” sa place à l'école, mais à l'école de mettre en place les aménagements nécessaires pour qu'il puisse être accueilli et apprendre dans de bonnes conditions. L’école de la République ne peut continuer plus longtemps d’organiser l’apartheid des autistes comme elle s’y complait depuis des décennies. Ce n’est que justice pour les enfants autistes, c’est aussi une chance pour le corps enseignant de retrouver une certaine idée de la grandeur du métier.

Alors, « qui veut la réussite de TOUS » ? Vraiment tous ? Cela serait un vraie, belle « ambition » pour l'Education Nationale.

21 février 2013

Les insuffisances du Plan Autisme 2013-2015 par Saïd ACEF

Saîd ACEF pointe les insuffisances du plan sur la base du texte de la maquette du Plan Autisme 2013-2015 présentée au groupe restreint du Comité National Autisme (version du 29 janvier 2013)

Plan_Autisme_2013-2015_Tribune_libre_Saïd_Acef

21 février 2013

Le coup de colère de Laurence Franzoni, présidente de Planète Autisme 47

article publié dans Sud Ouest

Publié le 21/02/2013 à 06h00
Par maryan charruau

 

 

Grande casse 2012

 

[LEG_LEGENDE]Laurence Franzoni : « Un an plus tard, sur le plan national, c’est une grande déception. »

[LEG_LEGENDE]Laurence Franzoni : « Un an plus tard, sur le plan national, c’est une grande déception. » (Photo émilie Drouinaud[])

«En 2012, nous étions emplis d’espoir. L’État avait décrété l’autisme grande cause nationale. Et il y avait le soutien de la Haute Autorité de santé. Un an plus tard, nous rencontrons les mêmes difficultés, les mêmes soucis de prise en charge. Sur le plan national, c’est une grande déception. Cela ne devrait plus être acceptable. Sur le terrain, nous constatons qu’il n’y a pas eu de changement et il n’est pas pour demain. Il y a un an, le slogan était : “ L’autisme, grande cause nationale ”. Un adhérent a réalisé un film et l’a titré : “ L’autisme, grande casse nationale ”. »

Laurence Franzoni paraît au bord de la rupture. La présidente de Planète autisme peine même à se révolter. Créée en janvier 2010, l’association a ouvert une structure neuf mois plus tard à Agen. Laquelle emploie aujourd’hui trois psychologues, accueille 33 enfants « mais il y en a autant sur la liste d’attente. Nous gérons un budget de 180 000 euros et nous ne savons pas si nous allons tenir le coup. Pour bien faire, il faudrait augmenter la participation des parents. C’est-à-dire qu’il nous faudrait exclure certaines familles déjà exclues par l’handicap de leur enfant. C’est insupportable. »

 

Savoir, outils et lois

Planète Autisme pourrait crier à l’injustice, mais mus par la pudeur, ses responsables préfèrent croire encore en leur pays. « La France a tellement de retard. L’autisme n’est pas la seule maladie délaissée. Nous attendons le plan autisme qui dégagerait des lignes budgétaires et donc de l’argent public, commente Laurence Franzoni. Mais nous sommes pris dans le carcan des psychanalystes. »

« Quand on sait qu’un enfant autiste, s’il est de suite pris en charge, coûte un million d’euros moins cher qu’un enfant qui ne l’est pas. Quand on sait qu’un enfant sur 150 est concerné par cette maladie… C’est à déprimer. »

Comment les familles tiennent-elles alors le choc ? « Elles font les paris seules de scolariser leurs enfants, de leur apprendre à parler, à communiquer. Elles se battent dans l’espoir qu’un jour tout va se débloquer. Mais c’est dramatique. Aujourd’hui, nous avons le savoir, l’expérience, les outils et les lois. Ne reste plus qu’à les appliquer et même sanctionner ceux qui ne les respectent pas. »

«Nous attendons du concret»

Laurence Franzoni lance un véritable appel : « Au secours. Aidez-nous ! Prenez conscience de cette réalité que les parents vivent au quotidien. » Elle reconnaît que, « sur un plan intellectuel, 2012 n’aura pas servi à rien. Mais désormais, nous attendons du concret. Une structure comme Planète Autisme est véritablement en danger. Heureusement que nous pouvons nous appuyer sur la bonne volonté de certaines personnes et de partenaires. Si la mairie d’Agen ne nous offrait pas le loyer pour nous accueillir, comment ferions-nous ? »

« Pourquoi dans le Lot-et-Garonne, au contraire d’autres départements, rien n’a été enclenché. Le constat est douloureux. Pourquoi cette stagnation ? C’est triste et difficile à vivre pour les familles », déplore Laurence Franzoni. Tous ces maux, et d’autres encore, seront évoqués jeudi lors de l’assemblée générale de Planète Autisme.

(1) Planète Autisme tient aujourd’hui, à 18 h 30, son assemblée générale, dans les locaux de la mutuelle Previfrance, quai Calabet à Agen.

Agen
16 février 2013

Les droits des personnes autistes conférence Vaincre l'Autisme

logo vaincre l'autisme

Compte rendu de la conférence du 19 janvier 2013 « Les droits des personnes autistes » Conférencière Maître Sophie JANOIS, avocate auprès des personnes autistes au barreau de Paris, initiatrice du Guide Juridique de VAINCRE L'AUTISME

Les_droits_des_personnes_autistes_conference_du_19_janvier_2013_VAINCRE_L_AUTISME

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12 février 2013

Guide ANESM : Pour un accompagnement de qualité des personnes avec autisme

recommandations anesm


Recommandations de bonnes pratiques professionnelles.
Pour un accompagnement de qualité des personnes avec autisme ou autres troubles envahissants du développement.
http://www.anesm.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Recommandation_Autisme_Mars_2012_format_Anesm.pdf

11 février 2013

Enfant différent : connaître ses droits et mettre un accompagnement en place

Votre enfant est atteint de handicap. C'est aux parents souvent déboussolés ou perdus de faire les choix d'un accompagnement de qualité.

Le parcours du combattant en quelque sorte !

Ces deux tableaux peuvent se révéler d'une aide précieuse :

Enfant différent : par quoi commencer ?

http://blogs.lexpress.fr/the-autist/files/2013/02/demarches-parents.pdf

Parents, après les démarches, le SYSTEME D

http://blogs.lexpress.fr/the-autist/files/2013/02/parents-systeme-D2.pdf

8 février 2013

Autisme : a propos de - Mon combat pour les enfants autistes -, de Bernard Golse

article publié dans Agoravox le 8 février 2013

Le Pr Bernard Golse est responsable du service de pédopsychiatrie de l'hôpital Necker à Paris, qui est l'un des centres de référence pour le diagnostic des enfants autistes en Ile de France (membre du CRA-IF). Il publie ces jours ci un nouvel ouvrage, "Mon combat pour les enfants autistes" (Odile Jacob éditions, 23,90 €). Le collectif EgaliTED vous présente ici une revue critique de cet ouvrage, effectuée par le Dr Pierre Sans, psychiatre de 1970 à 2013, dont ces 8 dernières années à aider sur le terrain des enfants autistes au sein d'un IME et d'un SESSAD.

Le dernier opus de Bernard Golse me fait me souvenir d’un fameux mouvement qui avait en 1960 valu le titre de champion du monde de patinage (à Vancouver) à Alain Giletti, celui du « livre ouvert ». Il s’agissait de réaliser en pleine course un bond avec grand écart parfait. Bernard Golse ferait se pâmer d’émotion un Nelson Montfort s’il s’adonnait à ce sport ! « Ah mon cher Philipe (Candeloro) what a performance ! ».
 
Et c’est bien vrai, notre auteur réussit une bien belle prestation de grand écart. Il réussit à dire une chose et son contraire, en particulier que les parents n’ont surtout pas à se sentir coupables de l’autisme de leur enfant, MAIS… un peu, ou beaucoup, tout de même ! Examinons son mouvement en détail, à la vidéo, comme on le fait pour tout bon sportif.
Page 135 par exemple il écrit : « Dans ce modèle, qui fait de l’autisme infantile une maladie de l’interaction, peu importe donc de savoir si le trouble princeps se situe plutôt du côté de l’enfant ou plutôt de l’adulte – ce qui rend caduque toute discussion sur la recherche d’éventuels coupables ». Mais page suivante il poursuit : « … les premiers signes avant-coureurs de risque autistique, dès les 12 premiers mois de la vie, est une conduite maternelle de surstimulation de l’enfant (ou parle parfois d’intrusivité maternelle) ».
 
Il récidive avec la réalisation d’un « livre ouvert » parfait, que dis-je sublime, page 186 de son ouvrage, en écrivant : « Il ne s’agit aucunement, redisons-le, de relancer le débat sur la culpabilité des familles dans la genèse de l’autisme infantile, débat dont on sait les ravages auxquels il a pu donner lieu. Il est clair que les parents ne sont en rien responsables ni coupables de l’autisme de leur enfant qui ne peut être compris que dans une perspective polyfactorielle ». Ouf, les dits parents respirent, sauf, si méfiants ils lisent la phrase qui suit : « Toutefois, dans le cadre du modèle polyfactoriel que je défends ici, d’éventuelles anomalies interactives précoces doivent pouvoir être interrogées quand à leur statut de facteurs primaires ou de facteurs secondaires et, éventuellement, prises en compte à ce titre, soit dans une perspective de prévention (secondaire), soit dans une perspective de soin ».
 
Je laisse le lecteur s’extasier avec Nelson devant la beauté de la « performance », pour souligner ici ce dont on se doutait, à savoir à quoi servent les vocables tournant autour du modèle « polyfactoriel » (avatar du tristounet « plurifactoriel », en voie d’être passé de mode ; poly c’est mieux que pluri) : à une opération de pur enfumage. « Polyfactoriel » on le voit tout au long de l’ouvrage de Bernard Golse, sert à dire « oui je sais que tout est mélangé, je sais qu’il y a un peu de génétique dans l’autisme… mais il y a aussi et surtout de l’interaction… de la part de la mère intrusive ».

 

Mais la prestation à laquelle on assiste ici ne se borne pas à d’élégants mouvements de « livre ouvert ». On assiste pages 43 et 44 à une série de doubles et même de triples axels de la plus grande pureté : « Pour entrer dans l’ordre du langage (et du symbolique), un bébé a donc besoin non pas de savoir, mais d’éprouver et de ressentir profondément que le langage de l’autre le touche et l’affecte, et que cet autre est touché et affecté en retour par ses premières émissions vocales à lui… Si la voix de sa mère ne lui fit rien, et si les émissions vocales du bébé ne font rien à sa mère, trop absorbée dans son mouvement dépressif ou dans tel ou tel mouvement psychopathologique alors, du point de vue du bébé : « A quoi bon parler ? ». Les triples axels se conjuguent même avec des quadruples saltos arrière piqués dans un éblouissant passage, au chapitre 5 (p. 103 et suivantes), où l’ami Montfort s’étranglerait d’émerveillement, devant l’évocation par notre auteur de haut vol des tribulations d’un certain « sillon temporal supérieur en vedette ! », où après nous avoir appris ce « qu’est une IRM ? » il plaide pour une « convergence neuropsychanalytique », dont je ne doute pas que les chercheurs en neurologie feront le plus grand cas.
 
Bernard Golse déroule entre deux exploits physiques sa technique de grand professionnel parfaitement rodée. De la page 154 à la page 159 on peut le suivre dans quelques têtes de chapitre placées sous les auspices de « La place des psychothérapies dans l’aide aux enfants autistes », ou (p. 155) de « La verbalisation des affects », (p. 156), de « L’interprétation d’angoisses archaïques », ou enfin (p. 157-158) de « L’aide à l’édification du moi corporel » avec les inévitables références aux Maîtres et anciens champions Anzieu, Houzel et surtout Haag. On lit parmi d’autres précieux apports théoriques : « Il importe aussi de l’aider (l’autiste) à se différencier intracorporellement, à travers son corps comme suffisamment étanche (sphincterisation de l’image du corps) et, finalement, à accepter de substituer des flux relationnels à ses flux sensoriels emprisonnant (D. Houzel, 2002). Hors tout cela n’est possible que grâce à la formation du psychanalyste qui lui permet de s’identifier profondément aux vécus corporels de l’enfant autiste pour l’aider à se construire et à l’individualiser progressivement ». Tout cela bien entendu, et à nouveau, dans la plus
grande « collaboration avec les neurosciences », dans une « multidimensionalité » totale, et une « prise en charge intégrée » du meilleur bon aloi.
 
La prestation de Bernard Golse se termine par un grand appel humaniste propre à émouvoir les membres du jury : « Aucun être humain ne saurait être réduit à sa dimension biologique, aussi fondamentale soit-elle. D’où ce cri d’espoir apparemment paradoxal, mais apparemment seulement : vive l’autisme, l’autisme vaincra ». La prestation est finie, Nelson en perd sa légendaire faconde, notre auteur se jette dans les bras de ses entraîneurs, on n’attend plus que sa note !
 
Après cette magistrale note de lecture du Dr Sans, le collectif Egalited se permet un commentaire de conclusion. Le Pr Golse avait déjà contesté publiquement en 2010 les études épidémiologiques sur la prévalence de l'autisme (1 enfant sur 150), les jugeant impossibles ; voila maintenant qu'il contredit ouvertement le constat scientifique selon lequel les parents ne sont pour rien dans l'autisme de leur enfant. Le Pr Golse est donc en désaccord complet avec le consensus scientifique international et l'état des connaissances établi en France par la HAS sur l'autisme. Dans ces conditions, nous nous interrogeons sur la pertinence qu'il y a, à maintenir l'agrément par le Centre Ressource Autisme d'Ile de France du service de pédopsychiatrie qu'il dirige à l'hôpital Necker. En effet, comment est-il possible de travailler comme référent pour le diagnostic et la prise en charge de l'autisme, tout en se positionnant à l'inverse des connaissances scientifiques sur ce sujet ?
6 février 2013

Grande Conférence de l'Autisme à Toulouse samedi 16 février 2013

   
Bonjour à tous
 
La 2ème Grande Conférence de l’Autisme se déroulera le samedi 16 février, sur le thème « La scolarisation des élèves avec autisme au regard des recommandations de bonnes pratiques », présenté par Christine PHILIP, Maître de conférences honoraire en Sciences de l'Education de l'INS et de Recherche pour l'HEA.
 
VAINCRE L'AUTISME organise LES GRANDES CONFÉRENCES DE L'AUTISME à Toulouse, au cœur de la ville rose, afin de répondre aux besoins d'informations des professionnels et des familles, et de rendre compte des dernières avancées sur l'autisme. Le cycle 2013 se déroulera un samedi matin par mois de janvier à juin. Chaque conférence abordera une thématique définie, pendant 1H30, puis laissera place à un débat de 1h30 : un moment d’échange et de partage.
 
Lors de cette 2ère conférence, les problématiques suivantes seront abordées :
 
Regard critique sur la situation actuelle de la scolarisation en France
- Rapports et Chiffres
 
Les recommandations de la Haute Autorité de Santé
- Examens
 
Analyse : que faudrait-il mettre en place et comment ?
 
L’échéance du plan autisme a été repoussée, de ce fait il sera difficile de s’en référer.
 
Pour plus d'informations, et découvrir le programme de janvier à juin 2013 :
 
Infos pratiques :
Entrée gratuite, inscription à info@vaincrelautisme.org
 
RDV à 9h30 pour débuter la conférence à 10h jusqu’à 13h
Salle Sénéchal, 17 rue de Rémusat, 31000 Toulouse
 
A très bientôt !
 
VAINCRE L'AUTISME
51 rue Léon Frot 75011 Paris
Tél: 01 47 00 47 83 - Fax: 01 43 73 64 49
30 janvier 2013

Autisme : le site d'Egalited est incontournable ! (extrait du site)

Bienvenue - Que faire en cas d'autisme ? - Actualités


 

Bienvenue sur le site du collectif EGALITED. Notre collectif a pour ambition de défendre les droits des personnes porteuses d'autisme et des autres Troubles Envahissants du Développement. Nous entendons oeuvrer pour l'égalité des personnes autistes, la défense de leurs droits, et leur inclusion sociale, sur le modèle des meilleures pratiques en vigueur dans le monde. Ce site rassemble des informations et des ressources pour toutes les familles touchées par l'autisme.

Gardez en tête qu'à partir du moment où vous êtes confrontés à l'autisme, votre vie va être bouleversée. Compte tenu de l'incompétence notoire de nombreux professionnels médicaux et paramédicaux dans ce domaine, vous ne pourrez pas faire aveuglément confiance au "docteur en blouse blanche". Il vous faudra vous informer par vous même, vous former, faire preuve de recul et d'esprit critique. Le meilleur spécialiste de votre enfant, c'est vous, le parent, pas le médecin. Le meilleur allié de votre enfant, c'est encore vous. La seule personne apte à décider de ce qui est bon ou pas pour lui, c'est toujours vous et personne d'autre. Nul ne défendra les droits de votre enfant à votre place.

Le meilleur professionnel, c'est celui qui vous donne un libre accès à l'information, qui vous dit son point de vue, qui vous explique clairement son action, ses buts et ses moyens, et qui ensuite vous laisse libre de décider en toute connaissance de cause sans tenter de vous forcer la main.

Que faire en cas d'autisme ?

1- dépister et diagnostiquer selon les recommandations en vigueur: voir Autisme Infos  
2- mettre en place une prise en charge éducative: voir 
Prises en charge
3- la financer: voir 
Administratif
4- mettre en place une aide à l'école: voir 
Ecole, AVS
5- vous préserver pour votre bien et celui de votre enfant, gérer le quotidien, vous former: voir 
Quotidien, aide, outils

6- fuire la psychanalyse et les psychanalystes qui n'apportent rien aux autistes ni à leurs familles
7- faire de votre mieux tous les jours et écouter votre coeur de parent avant tout
8- ne pas rester isolés: rejoindre une association ou un collectif comme EgaliTED.

Fiche d'information de la Haute Autorité de Santé à destination des médecins: cliquez ici


Vous pouvez nous contacter ou nous rejoindre:
- par e-mail: 
col.egalited@gmail.com
- notre forum: 
http://collectif-egalited.fr-bb.com/
- notre page Facebook: 
EgaliTED

Gardez en tête qu'à partir du moment où vous êtes confrontés à l'autisme, votre vie va être bouleversée. Compte tenu de l'incompétence notoire de nombreux professionnels médicaux et paramédicaux dans ce domaine, vous ne pourrez pas faire aveuglément confiance au "docteur en blouse blanche". Il vous faudra vous informer par vous même, vous former, faire preuve de recul et d'esprit critique. Le meilleur spécialiste de votre enfant, c'est vous, le parent, pas le médecin. Le meilleur allié de votre enfant, c'est encore vous. La seule personne apte à décider de ce qui est bon ou pas pour lui, c'est toujours vous et personne d'autre. Nul ne défendra les droits de votre enfant à votre place.

Le meilleur professionnel, c'est celui qui vous donne un libre accès à l'information, qui vous dit son point de vue, qui vous explique clairement son action, ses buts et ses moyens, et qui ensuite vous laisse libre de décider en toute connaissance de cause sans tenter de vous forcer la main.

30 janvier 2013

L'Autisme : Grande Cause Nationale 2012. Bilan

article publié sur le site de l'OCIRP

L’autisme concerne des centaines de milliers de familles en France, souvent démunies face au manque de solutions pour la prise en charge de leurs enfants. Le label Grande Cause Nationale a été accordé à l’autisme en 2012. Une étape décisive, comme nous l’explique Vincent Gerhards, président du Collectif Autisme.

Comment le Collectif Autisme est-il né ?

Vincent Gerhards : Je suis président d’Autistes sans frontières, une association créée en 2004 qui s’occupe d’accompagnement d’enfants autistes en milieu scolaire ordinaire et qui fait la promotion de thérapies éducatives et comportementales. À notre arrivée dans le paysage associatif, il n’existait pas de concertation entre les nombreuses associations liées à l’autisme. Pour faire avancer la cause, il était important de mieux communiquer et de nous regrouper.

Dans un premier temps, nous avons mené en partenariat avec Autisme France une opération de communication sur le dépistage précoce de l’autisme, qui a reçu un très bon écho auprès du public et des scientifiques. Nous avons alors tendu la main à d’autres associations, à qui nous avons proposé la création du Collectif autisme. Il regroupe six associations parmi les plus représentatives en France. Cette légitimité acquise, il ne restait plus qu’à mettre en oeuvre de nouvelles actions.

Nous avons déposé un dossier pour bénéficier du label Grande cause nationale en 2011, mais il a été refusé. L’année suivante, nous avons élargi le collectif à d’autres associations oeuvrant pour le handicap mental, et le label a été accordé.

Pourquoi était-il important que l’autisme obtienne ce label Grande cause nationale ?

V. G. : La France accuse un retard très important en matière de prise en charge des enfants autistes. On estime que près de 80 % d’entre eux ne sont pas scolarisés, et ce malgré la loi Handicap de 2005, qui dit que la place d’un enfant est en priorité à l’école de son quartier. Or, une scolarisation, pour 60 à 70 % de ces enfants, peut être très bénéfique, surtout durant les premières années de la vie.

Le Collectif porte les espoirs de centaines de milliers de familles. Lorsque l’on sait qu’il existe potentiellement 8 000 nouveaux cas d’autisme chaque année en France, nous allons au-devant d’un grave problème sanitaire si nous n’agissons pas dès aujourd’hui.

Illustration Dossier Autisme OCIRP

Nous manquons cruellement de structures adaptées pour les enfants à naître, mais aussi pour tous ceux qui seront devenus adultes dans quelques années. Le diagnostic précoce est également un point crucial sil’on veut favoriser le développement de ces enfants,à un âge où la plasticité cérébrale (1) leur permet d’accomplir d’énormes progrès. 

Quelles sont les actions que vous avez pu réaliser cette année grâce au label ?

V. G. : Les premières journées parlementaires sur l’autisme se sont tenues en janvier 2012. Ministres, parlementaires, autorités de santé, chercheurs et spécialistes ont échangé autour de l’accès des enfants à l’école, de la recherche, du financement de la prise en charge des autistes, ainsi que des avancées du plan autisme, lancé en 2008. En avril, nous avons mené une campagne intitulée « Changer de regard sur l’autisme » et organisé l’événement « La France en bleu », qui consistait à éclairer de grands monuments français en bleu, couleur de l’autisme à cette occasion.

De septembre à fin novembre, les rencontres régionales de l’autisme se sont tenues, articulées autour de quatre temps forts: l’état des connaissances sur l’autisme, le dépistage et le diagnostic, les interventions éducatives et thérapeutiques, et les politiques publiques.

En mars 2012, la Haute autorité de santé (HAS) a également émis des recommandations de bonnes pratiques dans le cadre du plan autisme 2008-2010...

V. G. : La HAS préconise de privilégier les approches éducatives et les thérapies comportementales au regard de toutes les autres, et notamment de l’approche psychanalytique, seule approche depuis trente ans et encore majoritaire en France… Elle met également l’accent sur l’importance de la recherche clinique. Même si un énorme travail reste encore à faire, je pense que 2012 restera une année charnière en matière d’orientation.

Que sait-on aujourd’hui de l’autisme et de ses causes ?

V. G. : Les causes de l’autisme sont certainement multifactorielles, mais les scientifiques ont beaucoup de mal à les déterminer. Il existe probablement des causes génétiques et environnementales… En France, la recherche manque cruellement de moyens. Et pourtant, nous avons des chercheurs et des médecins qui avancent sur ce sujet. L’équipe du Professeur Thomas Bourgeron, de l’Institut Pasteur, a identifié des gènes liés à l’autisme… Nadia Chabane, pédopsychiatre à l'hôpital Robert-Debré et responsable du pôle autisme depuis 1996, travaille à déceler les signes d’alerte chez les tout petits, dès l’âge de 12 mois.

 

Que reste-t-il à accomplir ?

V. G. : Le chantier est encore immense, mais nous ne baissons pas les bras. Il est urgent de mettre l’accent sur la recherche, d’ouvrir des centres de dépistage précoce, et de renforcer l’accompagnement des enfants à l’école avec des systèmes adaptés, mais aussi de se pencher sur le cas des autistes adultes, à qui l’on ne propose aujourd’hui absolument rien.

(1) Mécanisme par lequel le cerveau est capable de se modifier par l'expérience.

Sites et documents utiles

Collectif Autisme

Autistes sans frontières

Autisme France

Autisme : la HAS et l’Anesm recommandent un projet personnalisé d’interventions pour chaque enfant

10 choses que les enfants autistes aimeraient que vous sachiez, par  Ellen Notbohm ( @EllenNotbohm )

 

29 janvier 2013

Sources juridiques élémentaires (autisme & handicap)

29 janvier 2013

Europe et désinstitutionalisation - colloque à l'Espace Reuilly Paris 12ème

article pubié sur le site de l'EHESP (Ecole des Hautes Etudes de la Santé Publique)

Europe et désinstitutionalisation : quelle place pour l’enfant à besoins spécifiques au sein de la société civile – 14 et 15 mars 2013

Europe et désinstitutionnalisation : Quelle place pour l’enfant à besoins spécifiques au sein de la société civile ?Colloque organisé par la Convention nationale des associations de protection de l’enfance (CNAPE), en collaboration avec l’EHESP et Actif (formation, information, conseil), les 14 et 15 mars 2013.

Dans un contexte actuel d’évolution des politiques publiques,  les associations sont amenées à s’adapter en permanence et à faire mieux, voire plus, avec moins de moyens. De plus, l’influence grandissante des textes européens sur les politiques nationales rend incontournable un regard vers l’Europe et sur les différents modèles qui nous entourent. Ainsi, l’Union Européenne, dans sa stratégie 2010-2020 en faveur des personnes handicapées, mais aussi le Conseil de l’Europe avec sa recommandation relative à la désinstitutionnalisation des enfants handicapés et leur vie au sein de la société civile, montrent qu’ils se préoccupent largement de la place de ces derniers.

Au cours de ces 2 journées, des spécialistes venus d’Italie, Norvège, Pologne et Suède feront une présentation approfondie de leur modèle de prise en charge, en traitant de leurs problématiques spécifiques comme de leur façon propre d’anticiper les enjeux qui se posent sous l’angle de l’éducation, des soins, de la culture, des loisirs, de la désinstitutionnalisation, etc.

Public

Directeurs, cadres intermédiaires, chefs de services et travailleurs sociaux des associations mais aussi personnels des agences régionales de santé, des conseils généraux, des directions départementales et régionales de cohésion sociale.
Cette formation a pour objectif de développer la réflexion sur les pratiques professionnelles en partageant les expériences et mutualisant les bonnes pratiques dans les différents pays européens.

Informations pratiques

Espace Reuilly
21, rue Hénard – 75012 Paris
Métro : Montgallet, ligne 8 – Dugommier, ligne 6

Date limite d’inscription : 15 février 2013
Téléchargez le programme complet et le bulletin d’inscription

27 janvier 2013

Proposition commune des associations d'usager pour le 3ème plan autisme

article publié sur le site d'Autisme France

Un document a été signé par les associations et remis aux autorités de tutelle : il définit dix priorités pour le plan autisme à venir.

Lire le document commun de proposition de plan autisme 3


Communiqué commun :

Les associations d’usagers font une proposition commune pour le plan autisme 3
avec trois objectifs : répondre aux besoins de chaque personne autiste,
diffuser les connaissances actualisées, permettre aux équipes de les mettre en œuvre.

Elles plaident pour la mise en œuvre rapide de 10 priorités.

NB - En fin de document figure la liste des signataires :

Collectif Autisme : Asperger Aide France, Autisme France, Autistes sans Frontières, Fédération Sésame Autisme, Fondation Agir et Vivre, Pro Aid Autisme
Vaincre l’autisme
« Les 4A ». Alliance des Associations pour les personnes Asperger ou Autistes de haut niveau
Collectif Egalited
AFG Autisme
Autisme Europe
Maia Autisme
OVA
Autisme Besoin d’Apprendre Isère
ABA Apprendre Autrement
AVA,
AIME77,
BEBE BULLE
UNITEDS

23 janvier 2013

Installation du groupe d'Etudes sur l'Autisme : les députés mobilisés!

article publié sur le blog de Gwendal Rouillard, député du Morbihan

mercredi 23 janvier 2013, par Gwendal Rouillard.

En ce début d’après-midi, avec Daniel Fasquelle, député du Nord Pas de Calais, nous avons eu le plaisir de reconstituer à l’Assemblée nationale, le groupe d’Etudes sur l’Autisme dont nous partageons la présidence.

Aujourd’hui, la France compte environ 600 000 concitoyens avec troubles du développement et l’Autisme touche une naissance sur 150.

Avec nos nombreux-ses collègues parlementaires inscrit-e-s dans ce groupe, nous travaillerons ensemble sur le sujet afin de permettre aux personnes avec autisme ainsi qu’à leurs familles une prise en charge adaptée, fondée sur le rapport du 8 mars de 2012 de la Haute Autorité de santé (HAS) et de l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm).

Au programme des prochaines semaines, audition de Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion sur l’élaboration du Plan Autisme, visites de structures adaptées, mise en place d’une mission parlementaire et saisine des autorités compétentes pour un état des lieux global de l’Autisme en France, de son coût et de son financement.

Aux personnes avec autisme, à leurs familles et aux aidants, nous voulons dire : vous pouvez compter sur notre écoute et notre détermination pour mener à bien notre mission !

22 janvier 2013

Autisme : les grandes manoeuvres du 3ème plan.

 
Lundi 21 janvier 2013

Voici un bon papier (une fois n'est pas coutume) dans la presse (il faut dire qu'il s'agit de la presse "alternative" : Agora Vox, le média citoyen). Bravo!

On peut y lire, entre autres: 

"Etat des lieux à l'aube du 3ème plan : où en est-on en France ?

A l'issue de ce second plan, la France est au milieu du gué. Tout le monde sait désormais que la France a 40 ans de retard sur les autres pays et qu'il faut se mettre à niveau. Les prises en charge psychanalytiques doivent être abandonnées. Les seuls progrès possibles pour les autistes en l'état actuel des connaissances seront obtenus en les sortant du milieu psychiatrique pour les inclure dans le milieu ordinaire le plus possible, à l'aide d'interventions éducatives précoces (dès 3 ans voire avant) et d'une scolarisation assistée par des auxiliaires de vie, autant que de besoin. Mais les moyens financiers nécessaires restent majoritairement accaparés par “l'ancien système” des hôpitaux de jour psychanalytiques et des Instituts Médico-Educatifs qui vont à l'opposé de la logique d'inclusion voulue par les associations de familles et préconisée par l'Europe.

Le blocage est surtout culturel. Chez les “soignants” des hôpitaux de jour comme chez les éducateurs spécialisés ou psychologues travaillant dans le médico-social, les idées psychanalytiques restent très influentes du fait de leur prédominance dans les formations professionnelles. Les prises en charge recommandées par la HAS comme le TEACCH ou l'ABA sont méconnues, caricaturées et vilipendées comme relevant du “dressage”. L'intensivité nécessaire n'est pas comprise, en raison d'une vision dépassée du handicap. On considère que les handicapés sont incapables d'arriver à progresser suffisamment dans leur grande majorité, ce qui est faux. A partir de cette idée erronée, beaucoup en concluent qu'il ne sert à rien de les stimuler, et qu'il vaut mieux les laisser tranquilles, se contentant de les “accompagner”. On a donc une vision compassionnelle du handicap qui justifie de ne rien faire. Les lieux de prise en charge tendent alors vers la garderie."

lire le papier en entier

Lire la lettre d'un député (socialiste) européen sur la question mettant la Belgique en exemple.

21 janvier 2013

Aux parents : comment agir pour que les lois soient appliquées ?

 
article publié dans l'Express

Beaucoup de parents ne comprennent pas bien l’intérêt de faire des actions en justice.

Pour beaucoup d’entre eux, c’est une perte de temps, d’énergie : « De toute façon, ils font ce qu’ils veulent, ils ont tous les droits », « C’est inefficace cela a peu d’impact sur sa prise en charge. »

Beaucoup estiment qu’il faut plutôt se consacrer à convaincre les politiques, les sensibiliser à l’État des lieux de l’autisme en France.

Si je venais de découvrir l’ampleur du désastre, je penserais sans doute comme eux. Je me dirais : « C’est parce que les politiques ne sont pas informés, sensibilisés, mais quand ils comprendront, ils auront à coeur de nous aider, dans notre quotidien. »

Mais…

 

A- Constat

Concernant les maires, sénateurs, députés locaux, etc., je pense qu’il y a tout à gagner pour obtenir des actions de terrain… Car ceux-ci ne sont pas naturellement sensibilisés. La communication, le dialogue, sur le plan local est je pense nécessaire. Mon député a réagi très positivement à ma demande d’implication, je me sens soutenue localement.

 

Par contre, concernant les décideurs sur le plan national… Le gouvernement est au courant de notre situation non ? Il a même fait de l’autisme Grande Cause Nationale 2012. Ces politiques n’entreprennent presque rien qui pourrait nous aider, mais en fait je doute qu’ils en aient la capacité, tellement le secteur médico-social est gangrenné de l’intérieur, tellement l’Éducation Nationale met de la mauvaise volonté, tellement sont fortes les pressions de professionnels bien en place n’ayant aucun intérêt à voir évoluer la situation. Je pense parfois que nous sommes condamnés, que notre bateau a été percé, saccagé, et que seule l’Europe peut nous sauver…

 

 

Autre question : qu’est ce qui serait assez motivant pour faire qu’un décideur évolue dans le bon sens ? Des interpellations de parents ? Des manifestations ? J’aimerais que ce soit le cas, mais regardons les choses en face : quelles sont les conséquences concrètes de telles actions ?

 

B- Pourquoi les lois ne sont pas appliquées ?

1- La réglementation

Sur le plan de la législation, il y a beaucoup de lois, censées améliorer la condition des personnes handicapées en France. Des lois suivies de nombreux décrets, arrêts. Toute cette réglementation avait pour objectif de « mettre au pli » les professionnels du secteur médico-social et d’éducation.

Sur le terrain, et bien rien n’est appliqué.

En même temps, que croyait-on ? Que des articles de loi, des recommandations, feraient évoluer les pratiques ?

 

2- Et ses conséquences

Coté médico-social, bien sur, il y a des professionnels qui sont très consciencieux et qui ont envie que ça bouge c’est vrai, mais leurs efforts sont bloqués par les cadres gestionnaires d’établissement qui ne voient pas cela d’un bon oeil (bel euphémisme quand ceux-ci virent une personne qui remue trop), et pour cause : pourquoi faire des efforts alors que la dotation de l’établissement sera la même si on ne fait rien ?

Idem pour l’Éducation Nationale : quel intérêt pour les directeurs d’école, les personnels enseignants d’accueillir un enfant autiste, sachant qu’ils ne sont pas du tout préparés, pas formés, pas aidés, pas reconnus de quelque manière que ce soit, si ce n’est par la famille ?

 

3- Pour schématiser (avec des exceptions)

- Avant la loi du 11 février 2005 sur l’égalité des chances, les enfants handicapés n’avaient pas à être scolarisés, et tout le monde était content (sauf les parents) : le secteur médico-social les accueillait à bras ouverts…

- Avant la loi du 2 janvier 2002 sur la rénovation des établissements médico-sociaux, il n’y avait pas ou peu d’objectifs d’apprentissage, peu d’éducatif. Tout ce qu’on demandait, c’était d’accueillir l’enfant, sans d’autres objectifs que de le garder…vivant.

Ces lois sont finalement plus dérangeantes qu’arrangeantes. Et donc en conséquence, elles ne sont pas appliquées. Je pense que le français n’a pas un esprit civique assez fort pour obéir à une loi simplement parce qu’elle existe : si un parent rappelle ses droits à un professionnel , rappelle les lois, celui-ci risque fort de lui répondre « Oui, et alors ? »

Parce que ces lois, souvent, ne sont suivies d’aucune conséquence concrète pour un professionnel, conséquence qui pourrait l’encourager à revoir ses pratiques.

 

C- Que peuvent faire les parents ?

1- La barrière psychologique du recours en justice

Pourtant, nous, parents avons la possibilité de créer des conséquences. En demandant à un représentant de la loi (avocat) de faire en sorte que nos droits soient effectivement respectés, que les lois soient effectivement appliquées.

C’est possible, mais cela demande un effort de notre part, oui. Maintenant il faut comparer le coût humain, financier, de cet effort, de cet investissement, par rapport aux très probables conséquences que celui-ci apportera.

Cet effort, cette première étape, se faire représenter par un avocat, est une barrière le plus souvent psychologique : nous sommes épuisés, nous n’avons pas d’argent, nous ne savons pas par quoi commencer tellement cela parait insurmontable, nous pensons que ça n’en vaut pas le coup…

 

2- Les recours possibles

- L’association « SDDA autisme droits » s’est créée dans le but unique d’assister juridiquement des parents qui voudraient faire des recours contre l’État pour reconnaître sa responsabilité au manque de prise en charge adaptée, effective. Nous avons beaucoup d’outils à disposition : un article de loi spécifique aux autistes (enfants et adultes) et personnes poly-handicapées ; une jurisprudence qui impose à l’État à une obligation de résultat (qu’une prise en charge adaptée soit effectivement mise en place) ; des recommandations qui définissent ce qu’est une prise en charge adaptée.

→ Qu’y a-t-il à gagner ? Des indemnités pour dommages subis, mais aussi la garantie d’une prise en charge adaptée effective, et c’est ce qu’expliquera dans le prochain article Annie Beaufils, maman ayant mené avec succès ce recours jusqu’au Conseil d’Etat.

- Mais il n’y a pas que ce genre de recours qui soit possible. Un recours contre l’État pour reconnaître sa responsabilité au manque de scolarisation effective, et tous les outils sont là : la loi de scolarisation 2005, une jurisprudence qui impose à l’État une obligation de résultat (c’est à dire qu’une scolarisation soit effectivement mise en place).

→ Qu’y a-t-il à gagner ? Des indemnités pour dommages subis, mais aussi la garantie d’une scolarisation effective (au moins un mi-temps)

- D’autres procédures sont possibles : signalement d’un établissement par un avocat, demandant l’ouverture par l’ARS d’une enquête administrative…

Il y a beaucoup d’autres recours possibles…

 

3- Montrer que nous connaissons nos droits

Mais, avant d’en arriver là, simplement démontrer aux professionnels peu scrupuleux, démontrer aux directeurs d’école faisant pression pour déscolariser l’enfant que les parents connaissent leurs droits et n’hésiteront pas à les défendre si les pressions continuent.

D’ailleurs, faire pression sur un parent d’enfant handicapé est lui-même une violation d’un article de loi qui est passible de poursuites au pénal.

En effet, l’abus de faiblesse ou de l’état d’ignorance est défini à l’article 223-15-2 du Code pénal comme le fait de profiter de la faiblesse ou de l’ignorance d’une personne pour le conduire à un acte ou une abstention qui lui sont gravement préjudiciables.

 

D- En résumé

1 – Les parents au centre des décisions

- Quelles que soient les propositions d’orientation des professionnels de l’Education Nationale, de Santé, il faut l’accord des parents. Si ceux-ci ne sont pas d’accord avec les propositions, ils ne doivent pas signer le Projet Personnalisé de Scolarisation, ou le protocole de soins, ou tout autre projet…

- En cas de pressions, tentatives d’intimidations lors d’une réunion concernant l’avenir de l’enfant (que ce soit à l’école, en établissement, aux commissions MDPH), chantage au signalement : ne pas hésiter à se faire assister par un avocat, carrément. Oui c’est bien dommage d’en arriver là…

- Avoir bien en tête l’article concernant l’abus de faiblesse ou de l’état d’ignorance (article 223-15-2 du Code pénal)

- Un directeur d’établissement ne peut décider d’exclure votre enfant, ou de vous retirer vos allocations, simplement parce que vous vous opposez à lui. Pour en savoir plus, voir cet article.

 
 
2- Méfiance sur les choix d’orientation

- L’hôpital de jour, c’est un hôpital psychiatrique : lieu de soins, pour les personnes atteinte de trouble psychique. L’autisme ne fait pas partie des troubles psychiques, malgré tout ce qu’on veut nous faire croire, et les prises en charge recommandées pour l’autisme sont de type éducatif. En savoir plus sur le projet de soins en hôpital de jour, ici.

- Une grande partie des Instituts Médico-Éducatifs ne proposent pas de scolarisation effective (au moins un mi-temps). Idem pour les hôpitaux de jour psychiatriques. En savoir plus sur le projet personnalisé en établissements  médico-sociaux, ici.

- La plupart des Clis (Classe d’intégration scolaire) et Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire) ne sont pas spécifiques à l’autisme et on y retrouve un peu de tout.
 
 
3- La scolarisation

- AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire) notifiée mais non fournie effectivement par l’Education Nationale : faire un courrier de mise en demeure, adressé en A/R à l’inspecteur d’académie (voir lettre-type)

 - Carence de scolarisation effective (au moins un mi-temps) : recours contre l’État, qui a une responsabilité en terme de résultats pour que tout enfant handicapé soit scolarisé (voir l’arrêt du Conseil d’Etat du 08 avril 2009, affaire Laruelle). Le Conseil d’État est la juridiction administrative « suprême ». Lorsque le Conseil d’État a tranché une question de droit, toutes les cours administratives d’appel (et tribunaux administratifs) s’y plient dans les contentieux ultérieurs.

 

4- Choix d’orientation de la Commission des droits et de l’autonomie (CDA)

 
- Concernant les demandes importantes auprès de la MDPH : il est conseillé aux parents de s’opposer à une procédure simplifiée, ceci pour pouvoir assister à la Commission des droits et de l’autonomie (ce qui n’est pas possible lors d’une procédure simplifiée), afin de pouvoir défendre vos choix d’orientation. Pour en savoir plus, voir cet article.

- Vous devez être vigilent vis à vis des MDPH qui ont pour devoir de vous avertir au moins 15 jours à l’avance de la date de la CDA (article R241-30 du CASF). Beaucoup ne le font pas, et les parents ne peuvent donc pas y assister.

- Désaccord avec les décisions de la Commission des droits et de l’autonomie (prestations/allocations, taux d’incapacité, orientations) : recours au Tribunal en Contentieux de l’Incapacité (TCI). Pour en savoir plus, voici cet article.
 
 
5- Manque de prise en charge adaptée

- Enfant maltraité en établissement : un rappel de vos droits pour viser avant tout un dialogue avec les professionnels et, si aucun dialogue n’est possible, un signalement aux ARS avec un avocat demandant l’ouverture d’une enquête administrative et judiciaire. Essayez d’avoir le soutien d’une association locale.

- Enfant sans aucune prise en charge adaptée : recours contre l’Etat, qui a une responsabilité en terme de résultats pour que toute personne autiste bénéficie d’une prise en charge adaptée qui soit effective (voir l’arrêt du Conseil d’Etat du 16 mai 2011, affaire Beaufils)

19 janvier 2013

Réponse à la question écrite de M. Michel Issindou, député de l'Isère

Information publiée sur le site de l'Assemblée Nationale

14èmelégislature

Question N° : 14440 de M. Michel Issindou ( Socialiste, républicain et citoyen - Isère ) Question écrite
Ministère interrogé > Handicapés Ministère attributaire > Handicapés
Rubrique > handicapés Tête d'analyse > politique à l'égard des handicapés Analyse > autistes. perspectives
Question publiée au JO le : 25/12/2012 page : 7691
Réponse publiée au JO le : 15/01/2013 page : 603

Texte de la question

M. Michel Issindou attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la santé, chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion, sur la prise en charge de l'autisme en France. L'autisme a été reconnu « grande cause nationale » au titre de l'année 2012. Les associations de parents sont donc en attente de décisions pour permettre à notre pays de rattraper ses nombreux retards dans le domaine de la prise en charge de ce handicap. Selon la Haute autorité de santé, les approches éducatives et comportementales type ABA ou TEACCH, réclamant un accompagnement individualisé, sont les seules qui s'avèrent aujourd'hui efficaces pour aider les enfants autistes à progresser sur le chemin de l'apprentissage et de la socialisation. Afin que ces derniers puissent bénéficier de ces thérapies qui ne sont pas aujourd'hui remboursées par la sécurité sociale, les parents se mobilisent en consentant d'importants sacrifices personnels et financiers. Cette situation n'étant pas acceptable, il est urgent que le Gouvernement agisse en vue d'une reconnaissance pleine et entière de ces thérapies auxquelles les praticiens de santé et les accompagnants (éducateurs spécialisés et auxiliaires scolaires) doivent être formés. Une véritable rupture avec le système de prise en charge traditionnel, à la fois coûteux et inefficace, doit intervenir au plus vite. Convaincu de l'importance de cette modernisation, tant du point de vue de la santé publique qu'au niveau budgétaire, il la remercie de bien vouloir lui faire connaître les intentions du Gouvernement en la matière.

Texte de la réponse

La France est très en retard dans le dépistage et la prise en charge de l'autisme. Il revient au nouveau Gouvernement de réaliser concrètement le troisième plan autisme. C'est aujourd'hui un impératif : la prévalence de l'autisme est de plus en plus importante, alors que les outils de dépistage et l'offre d'accompagnement sont gravement insuffisants. C'est pourquoi il faut agir vite, et sur plusieurs plans. Renforcer la recherche, dans le champ épidémiologique comme dans le champ social. Développer l'offre d'accompagnement, à partir d'un dépistage plus précoce et en tenant compte des recommandations publiées le 8 mars 2012 par la Haute autorité de santé et l'agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux. Changer de regard sur l'autisme et changer de pratiques. Cela passe à la fois par la sensibilisation de l'opinion publique et par une meilleure formation des professionnels, notamment des médecins et des pédiatres. La logique générale dans laquelle ce plan va s'inscrire est celle de la personnalisation et de l'accessibilité du milieu ordinaire. La ministre déléguée en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion a réuni le conseil national de l'autisme le 18 juillet 2012, pour constituer des groupes de travail thématiques autour de ces axes. Ces groupes se réuniront par tranches d'âge et par thèmes jusqu'à la fin de l'année, sous le suivi attentif d'un groupe ad hoc. Les familles ont toute leur place dans ce processus de concertation. Le troisième plan sera lancé formellement au printemps 2013, afin de répondre aux besoins réels des personnes avec autisme et de ceux qui les entourent.
15 janvier 2013

Autisme : les grandes manoeuvres du 3ème plan

article publié dans Agora Vox le 15 janvier 2013

Le 3ème Plan Autisme est actuellement en voie de finalisation par le gouvernement. Après la parution des recommandations de prise en charge de la HAS en mars 2012, très attendues, les enjeux autour de ce 3è plan sont considérables. Pour preuve, son élaboration a été entourée de manœuvres montrant déjà que les résistances au changement nécessaire, demandé par les autistes et leurs familles, sont encore très présentes.

Rappel historique : les Plans Autisme 1 et 2

Rappelons pour commencer l'historique des “Plans Autisme” en France. Le premier plan (2005-2007) a été initié suite à la condamnation de la France par le Conseil de l'Europe en 2004, qui concluait au non-respect par notre pays de ses obligations d'éducation des personnes autistes. La condamnation pointait du doigt l'utilisation de critères de diagnostic obsolètes et l'insuffisance de structures d'accueil. Ce 1er plan a permis notamment la création des Centre Ressource Autisme dans chaque région, pour améliorer le diagnostic des enfants avec TED. Il a également conduit à la publication de deux documents très importants : les recommandations de diagnostic élaborées par la Fédération Française de Psychiatrie et la Haute Autorité de Santé (2005), et un recensement des types d'interventions éducatives et thérapeutiques existant pour la prise en charge des TED.

En 2007, le Comité Consultatif National d'Ethique publie son avis n°102 “Sur la situation en France des personnes, enfants et adultes, atteintes d’autisme”. Dans ce document le CCNE dénonce la situation scandaleuse en matière d'accès au diagnostic et à une prise en charge éducative adaptée, conforme aux connaissances scientifiques. La même année le Conseil de l'Europe effectue le suivi de sa décision de 2004 : il en ressort que des progrès ont été accomplis mais que la France est toujours loin d'être en conformité avec la Charte Sociale Européenne ratifiée en 1999. Suite à quoi le 2è plan autisme est initié (2008-2010).

En décembre 2011, la Sénatrice Valérie Létard, à l'origine de ce plan, en effectue le bilan. Il en ressort que seulement la moitié des mesures prévues ont été plus ou moins achevées, certaines n'ont même jamais été initiées. La grande avancée de ce second plan est sans conteste la sortie en mars 2012 (avec 3 ans de retard) des recommandations de prise en charge de la Haute Autorité de Santé, qui ont donné lieu à de violentes polémiques. En effet la HAS reconnait enfin ce que tout le monde savait, à savoir l'inefficacité des prises en charge d'inspiration psychanalytique.   Elle préconise à la place les prises en charge éducatives comportementales et développementales (ABA, TEACCH). On peut aussi citer la création d'une vingtaine de “structures expérimentales” devant permettre d'évaluer en situation réelle les bénéfices de ces prises en charges “nouvelles” (pour la France). Dans un registre plus mitigé, des créations de places en services médico-sociaux en nombre insuffisant eu égard aux besoins, et surtout, réalisées la plupart du temps dans des structures... ne mettant pas en oeuvre ces prises en charge éducatives ! Et parmi les mesures n'ayant pas vu le jour, de tout ce qui était prévu pour les adultes rien ou presque n'a été fait si ce n'est des recommandations de diagnostic.

 

Etat des lieux à l'aube du 3ème plan : où en est-on en France ?

A l'issue de ce second plan, la France est au milieu du gué. Tout le monde sait désormais que la France a 40 ans de retard sur les autres pays et qu'il faut se mettre à niveau. Les prises en charge psychanalytiques doivent être abandonnées. Les seuls progrès possibles pour les autistes en l'état actuel des connaissances seront obtenus en les sortant du milieu psychiatrique pour les inclure dans le milieu ordinaire le plus possible, à l'aide d'interventions éducatives précoces (dès 3 ans voire avant) et d'une scolarisation assistée par des auxiliaires de vie, autant que de besoin. Mais les moyens financiers nécessaires restent majoritairement accaparés par “l'ancien système” des hôpitaux de jour psychanalytiques et des Instituts Médico-Educatifs qui vont à l'opposé de la logique d'inclusion voulue par les associations de familles et préconisée par l'Europe.

Le blocage est surtout culturel. Chez les “soignants” des hôpitaux de jour comme chez les éducateurs spécialisés ou psychologues travaillant dans le médico-social, les idées psychanalytiques restent très influentes du fait de leur prédominance dans les formations professionnelles. Les prises en charge recommandées par la HAS comme le TEACCH ou l'ABA sont méconnues, caricaturées et vilipendées comme relevant du “dressage”. L'intensivité nécessaire n'est pas comprise, en raison d'une vision dépassée du handicap. On considère que les handicapés sont incapables d'arriver à progresser suffisamment dans leur grande majorité, ce qui est faux. A partir de cette idée erronée, beaucoup en concluent qu'il ne sert à rien de les stimuler, et qu'il vaut mieux les laisser tranquilles, se contentant de les “accompagner”. On a donc une vision compassionnelle du handicap qui justifie de ne rien faire. Les lieux de prise en charge tendent alors vers la garderie.

La prise en charge de l'autisme, telle qu'elle est pratiquée à l'étranger, recommandée par la HAS, et réclamée par les familles depuis 40 ans, est tout autre. On sait (preuves scientifiques à l'appui) que les autistes sont tous capables d'apprendre et de progresser, à tout âge, même adultes. Bien entendu, cette capacité d'apprendre est bien plus importante dans la petite enfance du fait de la plasticité cérébrale, ce qui justifie le besoin d'intervenir dès le plus jeune âge. Il est donc vital de stimuler les autistes autant que possible, compte tenu de leurs capacités, et avec les outils appropriés. Les autistes ne sont pas plus “fatigables” que les autres, contrairement à un préjugé répandu : il est donc possible et recommandé de leur apporter une prise en charge et une scolarisation pendant une durée totale similaire à ce que l'on demande d'un enfant ordinaire, soit entre 20 et 30 heures par semaine en moyenne. Plus l'intervention débutera tôt et meilleurs seront les résultats finaux, qui par ailleurs sont pérennes. Ne pas intervenir par compassion déplacée constitue au final une grave privation de chances pour la personne autiste.

Il s'agit donc de renverser totalement deux préjugés solidement ancrés en France : que la démarche d'inspiration psychanalytique utilisée majoritairement aujourd'hui est inadaptée et doit être rejetée, et qu'au lieu de se contenter d'accompagner, il faut stimuler activement les apprentissages chez les personnes avec autisme. Ce qui conduit de fait à expliquer aux professionnels que ça fait des décennies qu'ils font l'inverse de ce qu'il faudrait, sur la base d'une formation et d'idées complètement fausses. On comprend mieux alors le mur auquel font face les autistes et leurs familles : rares sont les professionnels suffisamment courageux et humbles, capables de se remettre aussi radicalement en question.

 

Le 3ème plan autisme : un lancement difficile

C'est dans ce contexte que le précédent Gouvernement avait annoncé les orientations d'un 3è plan autisme, destiné à combler les lacunes du second plan et aller de l'avant, sur la base du rapport Létard. Mais quelques mois plus tard le Gouvernement change après la victoire du Parti Socialiste aux élections de 2012. Mme Carlotti, nouvelle Ministre Déléguée en charge des Personnes Handicapées, s'attelle à l'élaboration du 3è plan autisme dans un contexte post-électoral à la fois porteur d'espoirs et de doutes pour les familles. Côté espoir, les engagements de campagne de François Hollande, en particulier concernant la professionnalisation des Auxiliaires de Vie Scolaire, laissent entrevoir la fin de la gabegie qui règne dans la gestion de ces personnes essentielles à la bonne scolarisation des handicapés en général et des autistes en particulier. Côté doutes, la proximité historique de la gauche avec les milieux dits “intellectuels” parmi lesquels la psychanalyse est très populaire, ce qui inquiète beaucoup les familles qui demandent la mise en place des prises en charges recommandées, aux antipodes de celle-ci. De même, les personnels de la santé et du médico-social sont souvent sympathisants de gauche, ce qui fait craindre un manque de volonté du gouvernement de fâcher une part importante de son électorat.

Mme Carlotti commet alors un faux pas très mal perçu par les associations de familles : elle choisit d'élaborer le plan autisme n°3 sans les y associer.   Seuls des professionnels et des services administratifs de l'Etat, principalement du Ministère de la Santé, participent au groupe de travail chargé de le mettre au point. Ce travail à huis clos, sans les principaux intéressés, a été dès le début une grande source d'inquiétude pour les autistes et leurs familles, car comment faire confiance aveuglément à ceux-là mêmes qui gèrent la désastreuse situation actuelle ? Comment croire qu'ils vont être moteur d'un changement qu'ils n'ont pas réussi à conduire depuis 40 ans ?

L'exaspération des autistes et de leurs familles a trouvé à s'exprimer le 6 décembre dernier, lors d'un colloque sur l'autisme organisé par le Sénat. Les débats ont été houleux, Mme Carlotti et les parlementaires présents se sont retrouvés face à des familles désespérées, exaspérées, épuisées, voire furieuses, qui ont enfin pu leur dire en face toutes les souffrances qu'elles subissent quotidiennement, non pas à cause de l'autisme de leur enfant, mais bien à cause des services de l'Etat théoriquement chargés de les aider. Il a fallu l'intervention du Député Gwendal Rouillard (PS), bien connu des familles pour son engagement à leurs côtés avec son collègue Daniel Fasquelle (UMP), pour ramener le calme. Il rappelle que les politiques présents ce jour là au Sénat sont avec les familles et non contre elles. Mais parmi ces politiques, beaucoup découvrent avec stupeur et pour la première fois, à quel point les familles d'autistes sont au bord de la rupture et n'en peuvent plus. Mme Carlotti, émue, déclare alors « Quand vous parlez, vous, on vous entend. Moi en tout cas, je vous ai entendu. » Elle annonce ensuite qu'elle présentera le 3è plan autisme aux associations début janvier 2013.

Que contient ce projet de 3ème plan ? Les quelques informations qui ont filtré ne sont guère encourageantes. Si on peut y lire la volonté d'appliquer les recommandations de la HAS et de réformer les formations professionnelles, l'attentisme et le manque d'ambition semblent dominer. On prône surtout d'évaluer l'existant (dont le familles savent bien qu'il n'est pas satisfaisant) et de réformer progressivement les structures existantes pour les mettre en conformité avec les recommandations. Nulle part on ne trouve une volonté d'inclusion des autistes en milieu ordinaire, nulle part on ne fait d'effort pour scolariser les autistes plus et mieux – rappelons qu'en France seuls 20% des enfants autistes vont à l'école, contre 80% aux USA, en Belgique, au Royaume-Uni ou en Espagne. Et nulle part on ne trouve non plus la volonté de sortir les autistes de la psychiatrie où, passé le diagnostic, ils n'ont rien à faire. En résumé, ce projet de 3è plan autisme, élaboré par le Ministère de la Santé à l'aide de professionnels de la Santé, ne permettra pas de sortir du ghetto psychiatrique. On ne fâche personne (sauf les premiers concernés), on ne met pas en place de nouveaux moyens, on se débrouille avec l'existant – ce qui veut dire : rien ne changera avant 20 ans.

Les manoeuvres en coulisses et l'embarras du Gouvernement

Fin décembre, l'ANCRA (Association qui regroupe les Centre Ressource Autisme) envoie alors un courrier aux services étatiques en charge de l'élaboration du 3è plan autisme. Les associations de familles n'étaient pas destinataires de ce courrier – mais il leur est tout de même parvenu. Ce courrier reconnait la nécessité d'agir et les attentes des familles, mais il s'agit au fond d'un plaidoyer pour surtout ne rien brusquer et ne pas changer grand chose trop vite. On y met en avant l'intérêt de la psychanalyse pour tenter de comprendre le monde intérieur des autistes (quand bien même les autistes adultes contredisent cette affirmation), et on y prétend que les hôpitaux de jour sont déjà nettement en progrès – parce qu'en plus de leurs prises en charges traditionnelles, ils mettent en place la méthode PECS de communication par images, qui est recommandée par la HAS.   En résumé, on tente de faire croire qu'on a bien avancé parce qu'on mélange un peu de moderne (mais surtout pas d'ABA, hein !) avec l'ancien. Comme le disent certains parents, “on a collé des pictogrammes sur la porte de l'atelier pataugeoire”...

Ce courrier est très mal ressenti par les associations, qui y voient à tort ou à raison une volonté des psychiatres d'influencer le plan autisme dans leur dos. Il est d'autant plus mal perçu qu'il émane des CRA, organismes censés promouvoir les progrès dans le domaine de l'autisme, depuis le 1er Plan ! Du coup, début janvier, dans un long courrier, les principales associations de familles ont réagi solidairement pour dénoncer la démarche du courrier de l'ANCRA, mais aussi son contenu jugé incomplet voire erroné. Elles y rappellent également l'ampleur des réformes à mettre en oeuvre et la nécessité de les associer activement à l'élaboration du 3è Plan Autisme, sous peine de voir celui-ci perdre toute crédibilité et toute efficacité.

Du coup, la Ministre Déléguée et le Gouvernement se retrouvent bien embarassés, coincés entre des familles qui ne supporteront désormais plus d'attendre ni d'être déçues, tant elles sont à bout, et des professionnels de la psychiatrie et du médico-social réfractaires aux réformes indispensables de la prise en charge des autistes. Du coup la présentation du projet de plan autisme est repoussée de quelques semaines, “le temps que des arbitrages soient pris”...

 

Des signaux politiques inquiétants

Dans le même temps certains projets du Gouvernement pour 2013 semblent autant de signaux négatifs envoyés aux familles.

Ainsi pour faire rentrer des cotisations sociales, on supprime la possibilité de payer les charges patronales au forfait pour les utilisateurs de chèque-emploi service. Or beaucoup de familles y ont recours pour payer des intervenants à domicile en prise en charge TEACCH/ABA. En effet la quasi-totalité des structures financées par le contribuable ne proposent pas ces services pourtant en adéquation avec les recommandations de la HAS. Concrètement, on va donc faire payer plus de charges aux familles qui souhaitent mettre en oeuvre les prises en charges recommandées, pour continuer de financer des hôpitaux de jour ne les appliquant pas ! Les aides octroyées par les MDPH ne couvrent déjà pas en totalité ces prises en charges montées par les parents ; de plus celles-ci attendent les directives du 3ème plan autisme en revoyant les allocations à la baisse. Alors même que Mme Carlotti annonçait le 12 octobre dernier, qu’ « une aide exceptionnelle de 50 millions d’euros sera donc engagée dès 2013, pour les services servant des prestations majoritairement en direction des publics fragiles »...

La démarche des contrats d'avenir inquiète : va-t'on réitérer l'erreur gravissime des contrats précaires destinés à des personnes en grandes difficultés non qualifiées, pour accompagner des enfants handicapés, vulnérable et fragiles, comme cela a été fait pour la scolarisation ? Avec ces contrats d'avenir ciblés sur les “services non marchands”, le but est-il vraiment d'aider les personnes handicapées, ou encore une fois de sortir des statistiques les personnes an graves difficultés sociales ?

On constate encore qu'au 1er janvier 2013, plusieurs minima sociaux ont été revalorisés... mais ni l'Allocation pour Adulte Handicapé, ni l'Allocation d'Education de l'Enfant Handicapé, deux allocations cruciales pour la plupart des familles concernées par l'autisme.

 

Et celui qui ne veut pas tremper dans l'affaire...

A côté de tout ce remue-ménage, il y a l'outsider que tout le monde a oublié : l'Education Nationale. Ce Ministère, pourtant primordial, ne participe pas plus au 3ème Plan qu'il n'a participé aux deux premiers. Car si seuls 20% des autistes sont aujourd'hui scolarisés, c'est aussi parce que l'Education Nationale ne manifeste aucune volonté de s'occuper des enfants autistes.

La loi de 2005 semble vécue par cette administration comme une charge indésirable, à laquelle on répond avec le minimum syndical. Les remontées du terrain par les familles font toujours état de mauvaise volonté généralisée du corps enseignant, même si l'on trouve ici ou là quelques personnes aux grandes qualités humaines qui accueillent nos enfants avec la bienveillance nécessaire. L'attitude globale est plutôt de tout faire pour scolariser l'enfant le moins possible, de l'orienter le plus tôt possible vers le milieu spécialisé (CLIS ou IME), de refuser les heures d'AVS notifiées par la MDPH (alors que c'est illégal), de refuser l'accompagnement sur les temps périscolaires (provoquant souvent d'insurmontables difficultés d'organisation aux parents). Bref : on accepte avec réticence les 20% d'autistes les moins atteints, ceux qui ne vont pas poser trop de difficultés en classe, et on fait barrage aux autres. Et ce pourcentage s’écroule après l’élémentaire, seule une poignée d’autistes franchit les portes du collège.

A l'inverse, l'étranger peut faire rêver. Aux Etats-Unis la loi IDEA de 1975 (40 ans avant “notre” loi de 2005...) garantit la scolarisation des enfants avec tout type de handicap. Les autistes reçoivent des prises en charges par des enseignants spécialisés, selon les démarches du TEACCH ou de l'ABA, dans des classes en petit groupe une partie du temps, et le reste du temps autant que possible ils sont scolarisés avec leurs pairs en classe ordinaire. En Italie, la présence d'un autiste en classe conduit automatiquement à diviser par 2 l'effectif de la classe, et de plus on y ajoute un enseignant spécialisé pour prendre en charge l'élève. En Belgique, les classes TEACCH attirent des centaines d'élèves français en mal de prise en charge et, contrairement à la plupart de nos CLIS, adoptent une démarche résolument inclusive : dès que possible l'élève sera réorienté vers le milieu ordinaire, à temps partiel puis si possible à temps plein. La collaboration entre enseignants et personnels de prise en charge est réelle et constante, alors qu'en France les professionnels qui suivent l'enfant se voient presque toujours interdire l'accès de sa classe, même pour une simple observation – et ce malgré la loi de 2005 et un décret de 2009 censé les y autoriser.

Si le Ministère de l'Education Nationale le voulait réellement, il serait en mesure de mettre en oeuvre le même type de mesures, en France, sans qu'au final cela coûte plus cher à l'Etat que le système actuel où il faut financer une AVS mal formée pour le temps d'école, des services médico-sociaux ou des professionnels libéraux (payés par les allocations de la MDPH versées aux parents), et des taxis conventionnés par la Sécurité Sociale pour faire les trajets des uns aux autres. Mais il faudrait de la part de ce Ministère une démarche volontariste qu'on ne lui a pour l'instant jamais vu. Ainsi la lettre écrite au Ministre par le collectif Egalited à la rentrée scolaire 2012 est restée sans réponse à ce jour.

Pourtant, nous avons beaucoup entendu monsieur Peillon au sujet des rythmes scolaires : « Aucun enfant ne sera dehors avant 16h30 au minimum  », mais aussi dernièrement en réagissant violemment lors de l’exclusion de la cantine d’une fillette pour cause d’impayés des parents : « Jamais on ne doit s'attaquer aux enfants […]. Tous les enfants de France doivent être dans leur cantine et manger ». Ou encore « C’est une école qui vous aime, qui veut vous tendre la main, qui veut vous permettre de réussir, de vous épanouir, de devenir des citoyens  ». Les enfants autistes ont beau être des “enfants de France”, ces discours semblent dans les faits ne pas leur être applicables. Peu de gens les croient capables de “réussir” à “devenir des citoyens”... alors que l'exemple de l'étranger prouve le contraire.

Et au final c'est bien là le principal défaut du Plan Autisme 3, révélateur de la mentalité française qui constitue le principal frein aux avancées nécessaires : l'autisme reste confié à la Santé au lieu de devenir, comme ailleurs, de la responsablité de l'Education Nationale, car les seules “thérapies” efficaces sont éducatives. Tant que l'Education Nationale ne sera pas impliquée activement et responsabilisée pour faire progresser la scolarisation et la prise en charge des autistes, l'inclusion de ceux-ci dans la société continuera de patiner lamentablement comme c'est le cas depuis 40 ans.

 

L'apartheid, ça suffit !

Les familles attendent donc maintenant du Gouvernement qu'il tire les conséquences du constat dressé par la Haute Autorité de Santé en 2012. Nos 100000 enfants autistes ont besoin d'un Plan Autisme ambitieux, à la hauteur du Plan Alzheimer en termes de moyens financiers, et surtout d'un Plan Autisme qui implique pleinement d'Education Nationale. Nous voulons pour nos enfants qu'ils puissent comme les autres accéder à l'école, puis à une formation professionnelle, puis à un métier et une vie digne d'être vécue. La plupart d'entre eux auront toute leur vie besoin de soutien à des degrés divers, et certains d'entre eux ne pourront vivre ailleurs qu'en milieu protégé, mais l'expérience acquise à l'étranger démontre qu'il ne s'agit que d'une minorité et non le cas général comme on le croit à tort aujourd'hui.

Ces évolutions, cette révolution, sont possibles et souhaitables, financièrement (ça coute moins cher que l'institutionnalisation généralisée actuelle) et humainement, tant pour les premiers intéressés que pour la société en général, qui en deviendra plus ouverte, plus juste et plus humaine.

 La place de nos enfants n'est pas à l'hôpital. La place de nos enfants est à l'école. Et une fois adulte, leur place est parmi nous. Comme l'a dit Daniell Tammet, “l'important n'est pas d'être comme les autres, mais de vivre parmi les autres”.

Mesdames et Messieurs les Ministres de l'Education et de la Santé, les autistes ne supporteront désormais plus l'apartheid actuel. Vous portez aujourd'hui une lourde responsabilité : ne nous décevez pas.

12 janvier 2013

Communiqué commun des associations sur le plan autisme

LES ASSOCIATIONS FONT FRONT COMMUN POUR LE 3e PLAN AUTISME

Nous associations d'usagers avons protesté contre notre exclusion des groupes de travail du plan autisme. Nous avons eu connaissance d’un document envoyé par l’ANCRA (Association Nationale des Centre Ressources Autisme) le 20 décembre 2012.

Nos associations se sont étonnées que les associations d’usagers n’aient pas été informées officiellement de ce courrier qui les concerne en premier lieu. L’ANCRA se doit d’être au service des personnes avec autisme et donc les associer à ses démarches.

Les associations :

  • Alliance Asperger,
  • Collectif Egalited,
  • VAINCRE L’AUTISME,
  • Autisme France,
  • AFG Autisme,
  • Autisme Europe,
  • ProAid Autisme,
  • Fondation Autisme,
  • Agir et Vivre.

Ont décidé de faire front commun et d’établir un document adressé au Comité National Autisme, afin de lui faire des propositions de mesures prioritaires pour le troisième plan autisme.
Le plan Autisme se doit d’assurer un financement à la hauteur du plan Alzheimer ou du plan Cancer.

http://www.autisme-france.fr/offres/file_inline_src/577/577_A_15613_1.pdf

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