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"Au bonheur d'Elise"
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9 novembre 2017

AUTISME X FRAGILE : Un nouveau traitement prometteur sur les symptômes

Actualité publiée il y a 2 heures 59 min 39 sec
Scientific Reports

Chez les patients « X fragile », le gène FMR1, présent sur le chromosome X, est complètement désactivé

Cette nouvelle molécule, un inhibiteur sélectif de PDE4D, une protéine  clé dans la cognition et une cible thérapeutique déjà évoquée, montre ses promesses dans la prise en charge des troubles du spectre autistique (TSA) liés à l’X fragile. Dans les Scientific Reports, les chercheurs de l'Université de Washington (St. Louis) montrent qu’un traitement quotidien par ce candidat permet chez la souris modèle de X fragile une réduction de l'hyperactivité, des interactions sociales et des comportements naturels améliorés, ainsi que des modifications positives de la structure des dendrites neuronales.

Le syndrome de l'X fragile est une cause héréditaire de l'autisme. Chez les patients « X fragile », le gène FMR1, présent sur le chromosome X, est complètement désactivé, ce qui prive le cerveau d'une protéine clé, FMRP qui régule des signaux électriques dans le cerveau. Cette anomalie entraîne un grand nombre de symptômes comportementaux, neurologiques et physiques. Ainsi, la perte de ce seul gène peut conduire à toute une série de symptômes différents. Certains patients sont profondément handicapés mentaux, incapables de communiquer. D'autres ne sont que légèrement touchés. Les patients éprouvent souvent des convulsions, l'anxiété et une impulsivité. Le syndrome entraine également des symptômes physiques dont la tête élargie, les pieds plats et des traits du visage bien particuliers. Enfin, près d'un tiers des patients atteints de syndrome X fragile présentent également des symptômes de troubles du spectre autistique (TSA).

Le candidat, BPN14770, développé par la biotech Tetra Discovery Partners est toujours en cours de développement pour le traitement des troubles cognitifs et de la mémoire associés à la maladie d'Alzheimer, le syndrome du X fragile et d'autres troubles du spectre autistique fait ici ses preuves d’efficacité chez la souris modèle de X fragile.

Des preuves d’efficacité chez la souris modèle : un traitement quotidien durant 14 jours permet en effet de réduire les troubles de l’interaction sociale et de rétablir les comportements naturels, vs placebo. De plus ces avantages comportementaux chez les souris modèles et traitées perdurent durant 2 semaines après la fin du traitement.

Aucun effet secondaire : il n’est constaté aucun effet délétère sur les comportements de souris normales traitées également avec BPN14770. De plus, une précédente étude avait déjà démontré l'innocuité et la tolérabilité de BPN14770 chez des volontaires jeunes et âgés en bonne santé et suggéré également son intérêt dans le traitement de l’X fragile. Enfin, si d'autres classes de médicaments étudiés comme traitements possibles du syndrome du X fragile ont entrainé des problèmes de tolérance, aucun problème de ce type n’est observé dans les études menées sur BPN14770.

Une amélioration de la structure des dendrites neuronales : l'analyse microscopique des neurones dans le cortex préfrontal de souris modèles et traitées constate une amélioration de la morphologie de la colonne vertébrale dendritique.

Cette étude préclinique soutient donc fortement PDE4D en tant que cible thérapeutique pour le traitement de l’X fragile et les promesses de ce candidat BPN14770. « L'inhibition de PDE4 a été validée comme une stratégie de traitement par de nombreux groupes de recherche sur l’X fragile. Notre étude démontre le potentiel thérapeutique de l'inhibition de PDE4D par BPN14770 », confirme le Dr Michael Tranfaglia, directeur médical et scientifique de la FRAXA Research Foundation.

On retiendra donc l’efficacité -à ce stade chez l’animal- d’un traitement quotidien par BPN14770 sur la réduction de l'hyperactivité, l’amélioration des interactions sociales et des comportements naturels et des changements bénéfiques dans la structure des dendrites neuronales, avec un bénéfice persistant ainsi qu’une innocuité et une tolérance humaine. 

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Source: Scientific Reports 07 November 2017 doi:10.1038/s41598-017-15028-x Multiple Behavior Phenotypes of the Fragile-X Syndrome Mouse Model Respond to Chronic Inhibition of Phosphodiesterase-4D (PDE4D)

Plus d’études sur l’Autisme et X Fragile sur Neuro Blog

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6 novembre 2017

Le cerveau est capable de fabriquer des neurones tout au long de sa vie explique le neurologue Pierre-Marie Lledo

article publié sur le site de Sciences & Avenir

Cerveau et neurones : "L'Etincelle" de Pierre-Marie Lledo

Les neurones peuvent "pousser" tout au long de la vie ! C'est ce que confie le chercheur Pierre-Marie Lledo dans cette "Etincelle". Voici la séquence diffusée par France 3 et sa version longue, d'environ 7 mn.

Pierre-Marie Lledo

Le neurologue Pierre-Marie Lledo dans la série "L'Etincelle".

© Heliox Films / France 3

Le professeur Pierre-Marie Lledo (CNRS-Institut Pasteur) est l'un des scientifiques ayant confié son "Etincelle" pour l'émission de France 3, et dont Sciences et Avenir est partenaire. Il profite de cette occasion pour battre en brèche un dogme : non, la disparition des neurones n'est pas une fatalité, et oui, il est capable d'en fabriquer tout au long de sa vie. "Les découvertes les plus récentes en neurobiologie montrent en effet que quelque soit notre âge, notre statut social ou professionnel, notre cerveau garde la possibilité de régénérer tout au long de sa vie certains de ses circuits. Mon étincelle a été de dénicher dans certaines régions du cerveau une véritable fontaine de Jouvence d'où migrent de nouveaux neurones pour venir rajeunir des circuits nerveux. Le cerveau n'est donc pas un organe figé ; au contraire c'est un chantier permanent, jamais achevé". La suite, c'est Pierre-Marie Lledo qui le raconte dans ce nouvel épisode de la série "L'Etincelle".

La version longue de "L'Etincelle" de Pierre-Marie Lledo

L'émission L'Etincelle a été diffusée quotidiennement sur France 3 à l'occasion de la fête de la science 2017. Sciences et Avenir est partenaire de ce programme produit par Linda Dehbi et Pierre-François Decouflé pour Héliox Films et réalisé par Jean-Christophe de Revière. L'Etincelle est conçue sur une idée originale de Gilles Moisset ; elle est co-écrite par Olivier Lascar, rédacteur en chef du pôle digital de Sciences et Avenir. Tous les épisodes de "L'Etincelle", comme leurs versions longues, sont désormais disponibles sur le site de Sciences et Avenir.

2 novembre 2017

Une révision de données confirme la prédominance génétique dans le risque d’autisme

Des chercheurs suédois ont révisé leur vaste étude sur l'héritabilité de l'autisme, qu'ils font passer de 50% à 85%.

Data do-over backs dominance of genetics in autism risk

SpectrumNews Par Ciara Curtin  /  19 Octobre 2017

Une nouvelle analyse de données concernant plus de 2 millions d’enfants en Suède suggère que les facteurs génétiques héréditaires sont responsables à 83% du risque d’autisme.

Une étude de 2014 qui se basait sur les mêmes données concluait que la génétique et l’environnement y contribuaient à part égale, mais les experts dans le domaine avaient critiqué les conclusions de cette étude et pointaient des failles dans la méthode d’analyse.

À leur plus grande surprise, les chercheurs ont trouvé une estimation d’héritabilité de 85% en recoupant les données de près de 800 000 enfants suédois. Ce résultat les a incités à réexaminer leur étude précédente.

Dans les deux études, les facteurs génétiques non héréditaires appelés mutations « de novo » sont inclus dans les 17% de risques d’autisme étiquetés comme « environnementaux ». Les mutations « de novo » sont considérées comme jouant un rôle majeur dans l’autisme.

« Nous avons travaillé sur ce point en utilisant des données plus récentes, et ce faisant, nous avons alors constaté que l’héritabilité était plus importante que ce que nous pensions auparavant », confirme le chercheur principal de l’étude, Sven Sandin, professeur assistant de psychiatrie à l’école de médecine Icahan de Mont Sinai, New York.

Ces nouvelles estimations concordent avec les résultats d’une étude de 2010 qui évaluait la contribution des facteurs génétiques héréditaires dans le risque d’autisme à 80%. Cette étude incluait elle aussi les mutations « de novo » dans la catégorie environnementale.

Des similitudes dans les fratries

Dans leur étude de 2014, Sandin et son équipe avaient analysé les données de 2,6 millions paires de frères ou soeurs qui n’étaient pas jumeaux, 37 570 paires de frères ou soeurs jumeaux et 877812 paires de demi-frères et sœurs, tous nés en Suède entre 1982 et 2006. 14 516 d’entre eux avaient un diagnostic d’autisme. Les données provenaient des registres du service de santé publique suédois.

Les chercheurs cherchaient des fratries « concordant » avec l’autisme, dans le sens où chacun des deux enfants était autiste. Ils avaient suivi un des enfants de chaque paire de la naissance jusqu’au diagnostic ou jusqu’à la fin de l’étude en 2009 (celui des deux événements qui arrivait en premier). Si l’enfant était diagnostiqué, ils vérifiaient alors si son frère ou sa sœur avait aussi reçu un diagnostic.

Or, cette façon de faire passait à côté des enfants qui ne recevaient un diagnostic qu’une fois que le frère ou la sœur suivis par les chercheurs avait été diagnostiqué.

« Des frères et sœurs « concordants » pouvaient être considérés comme non « concordants » lors de la première analyse des données par les chercheurs », admet Qian (Kenny) Ye, professeur associé d’épidémiologie et de santé publique à l’université de médecine Albert Einstein, New York, qui n’a pas participé à l’étude.

Dans la seconde analyse, les chercheurs ont étudié les données des deux membres de la fratrie jusqu’en 2009. A ce moment-là, les enfants les plus jeunes avaient 4 ans et étaient donc assez vieux pour recevoir un diagnostic d’autisme. Si les deux membres de la fratrie avaient reçu un diagnostic d’autisme, quelque soit le moment de l’étude, les chercheurs les considéraient « concordants ».

Des chiffres doublés

En utilisant cette approche, les chercheurs ont quasiment doublé le nombre de fratries “concordantes” dans leur étude. Ils ont aussi fait monter leur estimation d’héritabilité de l’autisme de 50% à 83%. Les résultats ont été publiés en septembre dans le « Journal of the American Medical Association ».

« Je trouve que c’est tout à l’honneur de cette équipe de chercheurs d’avoir pris la peine de reconnaître publiquement que leur précédente publication pouvait être sous-optimale », dit Dorret Boomsma, professeur de psychologie biologique à Vrije Universiteit, Amsterdam, qui n’a pas participé à l’étude.

Dans leur autre étude, publiée en septembre dans « Biological Psychiatry », les chercheurs se sont de nouveau appuyés sur les données du registre de santé suédois, mais se sont concentrés cette fois-ci sur une période comprise entre 1998 et 2007. Cet échantillon inclut 776 212 enfants dont 11 231déjà diagnostiqués autistes. Ils se sont aussi intéressés aux diagnostics d’autisme dans la famille des enfants concernés, incluant les frères ou sœurs et les cousins.

Ils ont utilisé des modèles statistiques qui comptabilisent les liens de parenté pour estimer l’héritabilité de l’autisme. Les chiffres ont montré que la génétique contribue pour 84.8% au risque d’autisme.

Cela a été répété plusieurs fois maintenant et nous convergeons toujours vers ce nombre », dit Sandin.

Ses collègues et lui utilisent aussi les registres suédois pour étudier la récurrence de l’autisme dans les familles, c’est-à-dire la probabilité que le frère ou la sœur d’un enfant autiste soit lui aussi concerné.

References:

  1. Sandin S. et al. JAMA 318, 1182-1184 (2017) PubMed
  2. Yip B. et al. Biol. Psychiatry Epub ahead of print (2017) Full text
  3. Lichtenstein P. et al. Am. J. Psychiatry 167, 1357-1363 (2010) PubMed

Traduction par Isabelle Besnier-Pachot

Lors de l'Université d’Automne de l'ARAPI, le 2 octobre, le Pr Jean-Louis Mandel (Strasbourg) a fait un vaste tour sur le thème "Les troubles neuro-développementaux : la génétique explique-t-elle tout ?". Parmi les informations intéressantes : actuellement, il est possible d'identifier un gène responsable dans 40 à 60% des cas d'autisme avec épilepsie et/ou déficience intellectuelle, alors que ce n'est le cas que dans moins de 5% dans les autres cas d'autisme. Il est important d'identifier un gène, car cela permet d'identifier un sous-type d'autisme avec des caractéristiques particulières (par exemple une sensibilité aux sons).

Le fait de ne pas avoir identifié un gène actuellement ne veut pas dire que l'origine n'est pas génétique -héréditaire ou non (mutations de novo). Il est possible que ce soit la combinaison de plusieurs gènes qui provoque des modifications du fonctionnement cérébral.

1 novembre 2017

Surveillance du trouble du spectre de l'autisme au Québec | INSPQ

 

Surveillance du trouble du spectre de l'autisme au Québec | INSPQ

Ce rapport présente la prévalence et le taux d'incidence du trouble du spectre de l'autisme (TSA). Il démontre également la capacité du Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec (SISMACQ) à identifier les comorbidités associées au TSA et le profil d'utilisation des services médicaux.

https://www.inspq.qc.ca

 

28 octobre 2017

Mortalité précoce des personnes autistes

27 oct. 2017

Par
Cet article d'Amélie Tsaag Varlen fait le point sur cette question, notamment du fait du suicide et de l'épilepsie, ce qui se traduit par une réduction de l'espérance de vie. Dans son article, elle formule des propositions pour une société plus inclusive.

Données-clé :

  • 17 ans de réduction d'espérance de vie en moyenne ; 30 ans chez les personnes non-verbales ou jugées « déficitaires ».

  • Autisme + épilepsie = espérance de vie 39 ans (Hirkivoski et al. 2016).

  • Forte mortalité par maladies et attaques cardio-circulatoires

  • Suicide = première cause de mortalité précoce chez les personnes autistes « à haut niveau de fonctionnement », sous-entendu, fonctionnelles dans la société. Taux de suicide environ 9 fois supérieur à la moyenne. La discrimination est la première cause citée (Segers et Rawana 2014)

  • Pistes d'évolution proposées : renforcer l’évolution vers une société inclusive ; former les accompagnants et familles des personnes autistes concernées à la gestion de la crise d'épilepsie ; créer une boite mail et (éventuellement) une ligne téléphonique dédiée à l'écoute (sans jugement) des problèmes des personnes autistes ; améliorer l'accès aux soins somatiques ; encourager les personnes autistes à adopter un mode de vie moins sédentaire.

Il n'existe pas une étude en langue française pour fournir des clés de prévention du suicide des personnes autistes, ni de statistiques de mortalité. Ces études sont essentiellement menées aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Suède et au Danemark, ces deux derniers pays figurant parmi les plus avancés en matière de société inclusive, et utilisant pleinement les classifications scientifiques internationales de l'autisme, la CIM et le DSM.

Une initiative mérite d’être soulignée, celle du Dr Djéa Saravane, qui a insisté sur l’importance d’un accès aux soins somatiques. Cette initiative est, à notre connaissance, la seule engagée en France pour tenter de réduire cette mortalité précoce.

De quoi meurent les personnes autistes ?

Les études cohorte sur le sujet, entre autres celle des Suédois Hirkivoski et al. publiée en 2016, citent :

  • Les maladies cardiaques et circulatoires (dues notamment au mode de vie sédentaire et à la détérioration des artères par l’anxiété chronique)

  • Les tentatives de suicide réussies (représentant la première cause de mortalité précoce)

  • Les crises d’épilepsie

  • Les maladies respiratoires (pneumonie, asthme)

  • Les néoplasmes (cancers)

  • Les blessures que des personnes autistes s’infligent elles-mêmes, en particulier à la tête.

 © adaptation de Spectrum News © adaptation de Spectrum News

Personne ne « meurt de l’autisme ». L’autisme, le trouble du spectre de l’autisme, le trouble envahissant du développement, le syndrome d’Asperger (catégorie en passe de disparaître des classifications internationales l'an prochain) ne sont pas des « altérations transitoires de la santé susceptibles d’une guérison », mais des conditions générant une situation de handicap plus ou moins importante, et perdurant toute une vie. Les études suggèrent que l'autisme n'est pas en lui-même une cause de mortalité (Bilder et al. 2013), en accord avec la perception de la plupart des personnes autistes.

Les causes de mortalité citées ci-dessus sont propres aux pays dans lesquels ont été menées ces études. En France, où nous détenons le triste record du plus haut taux d’enfants et d’adolescents institutionnalisés du monde occidental (108 000 personnes concernées en 2007 d’après l’étude de Eyal 2010, p.62, soit le double de la moyenne de l’Union Européenne), le nombre de morts par surdoses de neuroleptiques est sans doute très élevé. Il n’est guère besoin de chercher longtemps pour constater que des établissements de soins, même réputés, cachent pudiquement les morts par neuroleptiques ou par blessures auto-infligées sous le tapis, s’abritant derrière l’explication d’une « folie » supposée ou celle, plus légitime, d’un manque de moyens financiers. Un recueil de témoignages ainsi que d'articles de la presse française est en constitution.

Comment la mort des personnes autistes est-elle perçue ?

La mort et les tentatives de meurtres sur des personnes autistes en institution rejoignent la rubrique des « faits divers ». Dans le cas de cet adulte empoisonné par une soignante en juin 2017 pour faire accuser l’une de ses collègues (http://www.courrier-picard.fr/38035/article/2017-06-17/le-patient-autiste-t-il-ete-empoisonne ), l’article se focalise sur la rivalité entre deux femmes, et ne dit rien du « patient » victime d’une tentative d’assassinat. Sinon qu’« il ne peut rien exprimer mais refuse désormais d’ouvrir la bouche, il a la mémoire de ce traumatisme  ». Quel est son centre d’intérêt ? Quels sont ses rêves ? A peine est-il considéré comme un être humain... Comme le soulignent de nombreuses études sociologiques, plus une personne est considérée comme en situation de handicap « lourd », comme un « cas désespéré », plus sont favorisés sa déshumanisation et l'usage de violence à son encontre.

Lorsqu’en 1996, une mère infanticide fut acquittée par un tribunal français, le rapporteur de la loi Chossy eut cette phrase lapidaire : « Chacun comprendra que lorsqu’on est seul et désespéré, c’est quelquefois la mort de l’être cher qui apparaît comme la solution la plus douce ».

Au motif qu’un être humain n’use pas de parole, son droit à la vie peut être nié, son meurtre faire l’objet d’une exception judiciaire. La vision du meurtre comme « solution » est directement corrélée aux difficultés que rencontrent les parents pour faire progresser leurs enfants autistes vers l'autonomie.

Causes de suicide

Le suicide est la seconde cause de mortalité chez les personnes autistes considérées comme fonctionnelles (souvent des personnes diagnostiquées « Asperger » ou « haut niveau de fonctionnement »), après les maladies et attaques cardio-circulatoires. C'est la première cause de mortalité précoce. C’est aussi la seule qui soit plus élevée chez la population autiste vivant en société que chez les personnes moins fonctionnelles. Ce taux de suicide est environ 9 fois supérieur à la moyenne (Autistica, 2016).

En tant qu’adultes autistes vivant en France, nous apprenons régulièrement le suicide d’amis ou de connaissances, souvent au terme d’une longue série de violences et d’exclusions.

Les facteurs de suicide sont en cours d’étude, aussi, les données restent peu nombreuses. La revue de littérature scientifique effectuée par Magali Segers cite, dans l'ordre :

  • La discrimination par les pairs

  • Les problèmes de comportement

  • L’appartenance à une minorité ethnique

  • Le statut socio-économique inférieur

  • Le niveau d’éducation inférieur.

La notion de « souffrance psychique » n'est jamais évoquée dans ces études. La condition de personne autiste ne génère pas per se de « souffrance psychique », et donc d'envies suicidaires. En revanche, la discrimination régulière dont les personnes autistes sont victimes en génère. L'absence de prise en compte de la situation de handicap générée par un environnement difficile ou hostile (modèle social du handicap), qui est pourtant la réalité quotidienne des personnes autistes hors institution, est extrêmement dommageable. Ainsi, il n'est jamais précisé que le haut niveau d'anxiété sociale, considéré comme une « comorbidité de l'autisme » d'ordre psychiatrique, puisse être le résultat de ces situations de harcèlement et d'exclusion.

L'institutionnalisation préventive n'est en aucun cas une mesure de protection acceptable pour la prévention des suicides, mais plutôt une négation supplémentaire des droits fondamentaux des personnes autistes : toutes les personnes autistes consultées pour la rédaction de ce document rejettent le placement forcé en institution.

Les études déjà menées n’explorent pas les facteurs d’intersectionnalité. Par exemple, nous savons que les personnes homosexuelles, particulièrement à l’adolescence, ont entre 4 et 7 fois plus de risques de tenter de se suicider que les hétérosexuelles. On peut être autiste et homosexuel. On peut même être autiste, homosexuel, épileptique, et issu d’une minorité ethnique. Les parcours de vie des personnes se situant à l'intersection d'une pluralité de minorités doivent être étudiés et mis en lumière, ainsi que les facteurs de risque du suicide.

Les rares informations recueillies en France (Schovanec, 2017) tendent à indiquer que le risque suicidaire est le plus élevé au début de l'âge adulte. Un autre moment délicat est celui du décès des parents de la personne autiste, qui trop souvent se retrouve alors sans solution.

Pistes d'évolution

Il n'existe actuellement rien, ou presque, pour réduire la mortalité des personnes autistes, en dehors des contributions publiques du Dr Djéa Saravane. De plus, les facteurs de protection contre le suicide restent méconnus, et pourraient être très différents de ceux de la population générale. Nous préconisons cinq mesures à plus ou moins long terme, dont certaines très simples à mettre en place :

  1. Accélération de l'évolution vers une société inclusive, dans laquelle les comportements des personnes autistes seront jugés plus favorablement, réduisant de fait les situations génératrices de pensées suicidaires. Cela commence dès l’accueil scolaire, et justifie donc pleinement le rôle des assistantes de vie scolaire (AVS) qui, en sensibilisant les classes au handicap, contribuent à l'émergence de cette société inclusive.

  2. L'épilepsie devrait faire l'objet d'une attention particulière, du fait de sa fréquence (un tiers des personnes autistes) et de la possibilité de diffuser des consignes de gestion de la crise épileptique (formation pouvant être assurée, par exemple, par la Croix-Rouge). Ces gestes sont relativement simples à acquérir.

  3. Les témoignages de personnes autistes qui reviennent sur les réseaux sociaux et les forums font état soit d'un manque / d'une absence d'écoute neutre (c'est à dire sans jugement), d'une réduction à la condition d' « autiste » réduisant l'accès aux soins somatiques, et du sentiment que leurs droits fondamentaux sont bafoués (jusqu'au droit à un accès aux soins somatiques ou à un lieu public tel qu'une école, une salle de sport, ou une bibliothèque). Les situations d'exclusion des lieux publics et des soins somatiques ne devraient plus être tolérées.

  4. Création puis officialisation d'une boîte mail (et, éventuellement, d'une ligne téléphonique) dédiée à la réception des messages de personnes autistes qui rencontrent des problèmes médico-sociaux graves, associée ou non à la diffusion de conseils, permettant à la fois d'aider ces personnes et d'agir pour réduire les tentatives de suicide (TS).

  5. Encouragement auprès de personnes autistes à adopter un mode de vie moins sédentaire, et à pratiquer notamment la marche à pieds (par exemple sur le modèle de la campagne 10 000 pas par jour, qui s'adresse à tous ?), pour réduire la mortalité cardio-vasculaire. Cela ne pourra se faire que dans un environnement dont les sources de stress seront réduites au maximum. Un recensement ou une création de lieux sans surcharges sensorielles (moins de lumières vives, de bruits, etc.) est à ce titre nécessaire. Il est possible également de privilégier des marches dans des lieux calmes et sécurisants (forêts aménagées, jardins, etc).

L'écoute d'un professionnel de santé seul n'est pas suffisante. Les personnes autistes expriment et concrétisent souvent le besoin d'échanger sur leurs expériences avec d'autres personnes au vécu similaire. Le succès des forums et groupes de discussion sur les réseaux sociaux en témoigne. Cette réalité ne devrait pas leur valoir d'accusation de « communautarisme », et encore moins de la part de professionnels de la santé. Comme l'exprime la sociologue Sylvie Tissot à ce sujet : « Le discours anticommunautariste tend ainsi à réduire tout phénomène de repli ou d’entre-soi, parmi les groupes minoritaires, à une manifestation, socialement inexplicable et moralement inacceptable, de fermeture, d’asocialité, voire de racisme ! Or ces comportements peuvent tout simplement être analysés comme des manières de s’adapter ou de résister face à une situation difficile ou un déni de droit ».

Amélie Tsaag Valren

Ont relu ce document et/ou contribué à son contenu :

  • Dr Fabienne Cazalis (CNRS, EHESS)
  • Dr Julie Dachez (Université de Nantes), sociologue et personne autiste
  • Adeline Lacroix, étudiante en master de recherche en neuropsychologie et neurosciences (Université Grenoble Alpes) et personne autiste
  • Dr Josef Schovanec (EHESS), philosophe et personne autiste
  • Jean Vinçot, co-président de l'association Asperansa

Publié sous licence Creative Commons by NC-SA 3.0 FR

Sources :

  • Gil Eyal, The Autism Matrix, Polity, 2010

  • Deborah Bilder, Elizabeth L. Botts, Ken R. Smith et Richard Pimentel, « Excess Mortality and Causes of Death in Autism Spectrum Disorders: A Follow up of the 1980s Utah/UCLA Autism Epidemiologic Study », Journal of Autism and Developmental Disorders, vol. 43, no 5,‎ 1er mai 2013, pp. 1196–1204

  • Christopher Gillberg, Eva Billstedt, Valter Sundh et I. Carina Gillberg, « Mortality in Autism: A Prospective Longitudinal Community-Based Study », Journal of Autism and Developmental Disorders, vol. 40, n°3,‎ 2010, pp. 352–357

  • Tatja Hirvikoski, Ellenor Mittendorfer-Rutz, Marcus Boman et Henrik Larsson, « Premature mortality in autism spectrum disorder », The British Journal of Psychiatry, vol. 208, n° 3,‎ 2016, pp. 232–238

  • Magali Segers et Jennine Rawana, « What Do We Know About Suicidality in Autism Spectrum Disorders? A Systematic Review », Autism Research, vol. 7,‎ 2014, pp. 507–521

  • Josef Schovanec, « Rapport présenté à la Secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion sur le devenir professionnel des personnes autistes », Ministère des affaires sociales et de la santé, mars 2017

  • « Personal tragedies, public crisis : The urgent need for a national response to early death in autism » [« Tragédies personnelles, crise publique : Le besoin urgent d'une réponse nationale aux morts précoces dans l'autisme »], Londres, Autistica, mars 2016. Traduction française par M. Jean Vinçot.

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Voir aussi : Wikipedia : mortalité des personnes autistes - Soins et douleur chez les personnes autistes - Djéa Saravane   -  Interview du Dr Djéa Saravane - Une grande étude suédoise relie l’autisme aux décès prématurés - Les personnes autistes meurent trop tôt

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28 octobre 2017

Autisme recherche -> SCHANK Communiqué de presse du 4.9.2014 de l'Institut Pasteur

 

Autisme : SHANK, un gène indicateur de sévérité

Grâce à une vaste étude menée sur près de mille patients autistes, les chercheurs de l'Institut Pasteur, du CNRS, de l'université Paris Diderot et la Fondation FondaMental sont parvenus à cartographier l'incidence et l'impact clinique de certaines mutations génétiques sur les capacités cognitives et intellectuelles des patients.

https://www.pasteur.fr

 

18 octobre 2017

11 et 12 janvier 2018 à Paris - Etats généraux de la déficience intellectuelle organisés par l'UNAPEI

 

Actualités - Etats généraux de la déficience intellectuelle - Inscription - Unapei

Actualités - Etats généraux de la déficience intellectuelle - Inscription - Les Etats Généraux de la Déficience Intellectuelle se dérouleront les 11 et 12 janvier 2018 à la Maison de l'UNESCO à Paris. - Pour une société inclusive et solidaire

http://www.unapei.org

 

18 octobre 2017

Thèse sur L'évaluation du programme Prevent-Teach-Reinforce pour réduire les comportements problématiques

17 octobre 2017

Découverte et solution thérapeutique "Bumétanide" - Autisme et thérapie chlorure

 

Découverte et solution thérapeutique "Bumétanide" - Autisme et thérapie chlorure

D'origine fœtale, les protéines de transports chlorure immatures et l'ocytocine, hormone maternelle lors de la naissance, sont les éléments clefs de sa Découverte. Elle exprime un taux de chlore anormal dans le cerveau, exacerbant le système cognitif cérébral, d'où l'autisme. Cette thérapie est encore à l'état expérimental.

http://www.traiter-autisme-limoges.fr

 

15 octobre 2017

Hier, Autisme France au colloque sur le cerveau à Enghien-les-Bains

Kakémono AF colloque cerveau à Enghien-les-Bains

Le magnifique Kakemono au colloque sur le cerveau à Enghien-les-Bains sur le stand d'autisme France.

Merci Anne

émoticone yeux bleux

6 octobre 2017

AUTISME : 8 mutations coupables identifiées sur 1 même gène

article publié sur Santé Log

Nature Communications
Cette large analyse a permis d’identifier ces 8 mutations associées à l'autisme regroupées dans une si petite région de la protéine Trio.

Ces scientifiques de l’Université de Californie du sud (USC) écrivent avoir découvert un véritable « hot spot » de mutations associées à l’autisme. Précisément 8 dans un même gène 1, « du jamais vu » selon l’auteur, Bruce Herring, neurobiologiste à l'USC. Une concentration de mutations ou de « désordres », de nature à déclencher une réaction en chaîne qui perturbe l’organisation et la stabilité du développement du cerveau. Ces conclusions, présentées dans Nature Communications, révèlent avec cette découverte, le rôle très particulier du gène TRIO, qui code pour une protéine qui influence le développement et la force - ou la faiblesse des connexions entre les cellules du cerveau.

C’est l’étude de données des génomes de 4.890 patients atteints de troubles du spectre autistique (TSA) et de la recherche des mutations génétiques qui peuvent jouer un rôle important dans le développement de l'autisme. Cette large analyse a permis d’identifier ces 8 mutations associées à l'autisme regroupées dans une si petite région de la protéine Trio. Et les changements dans la fonction de la protéine au début du développement du cerveau de l’enfant sont bien de nature à déclencher une réaction en chaîne qui entrave les connexions du cerveau donc sa capacité à stocker et à traiter l'information. Un hot spot qui ne peut être le fruit du hasard, car la probabilité que ces mutations se produisent par hasard est d’environ de 1 sur 1,8 milliards de milliards, précisent les chercheurs.

TRIO un gène majeur sur la liste des facteurs : ces 8 mutations associées à l'autisme sont identifiées dans une petite région du gène TRIO, « GEF1 / DH1 », un domaine qui code pour une zone spécifique de la protéine Trio qui se lie et active une autre protéine, Rac1, qui participe à la construction des connexions du cerveau. Ainsi, dans un cerveau « normal », le domaine GEF1 / DH1 se lie et active Rac1, ce qui entraîne la croissance de filaments d'actine qui forment l'échafaudage des connexions cérébrales. Or ces mutations identifiées empêchent Trio d'activer Rac1, ce qui provoque la fragilité des échafaudages, ce qui affaiblit les connexions du cerveau. Les cellules du cerveau ont du mal à communiquer entre elles.

A contrario, une mutation de TRIO entraine trop de connexions : identifiée chez un patient autiste, cette mutation à l’effet contraire suggère que des connexions plus faibles ou plus fortes entre les cellules du cerveau peuvent être responsables du développement du TSA. « L'un ou l'autre des cas peut contribuer au développement de l'autisme », explique l’auteur : « les mutations qui poussent les connexions trop loin dans les deux sens sont susceptibles d'entraver la capacité de notre cerveau à s’adapter (plasticité) ».

Un lien possible entre l'autisme et la schizophrénie : TRIO a un gène sœur appelé KALRN, ces deux gènes sont très similaires et font partie de la même voie de signalisation dans les cellules du cerveau. Or certaines mutations de KALRN sont retrouvées chez des personnes atteintes de schizophrénie. Les mutations KALRN perturbent cette voie pendant l'adolescence, un moment où le cerveau est plus développé, ce qui explique que les symptômes de la schizophrénie apparaissent à l'adolescence.

 

Des données génétiques complexes qui permettent aux spécialistes d’avancer dans la compréhension de ces troubles.

Accueil

 

Source: Nature Communications 19 September 2017 doi:10.1038/s41467-017-00472-0 An autism spectrum disorder-related de novo mutation hotspot discovered in the GEF1 domain of Trio

Retrouvez toute l’actualité médicale et scientifique sur l’Autisme sur Neuro Blog

Cette actualité a été publiée le 6/10/2017 par Équipe de rédaction Santélog

5 octobre 2017

Neurologie : "Les pouvoirs publics se préoccupent plus des personnes âgées que des jeunes"

article publié dans Le Point

PrINTERVIEW. Pour le généticien Thomas Bourgeron, spécialiste de l'autisme, un enfant sur 10 est touché par des troubles du neuro-développement.

Par Publié le 05/10/2017 à 16:56 | Le Point.fr

Pour la troisième année consécutive, la santé se met en scène samedi au théâtre de l'Odéon (Paris) pour S3Odéon (pour Sciences, santé et société). Chercheurs, médecins, sociologues, économistes et patients disposeront de 7 minutes pour aborder des sujets qui ont suscité le débat, l'espoir, l'emballement médiatique ou la critique. Parmi eux, le professeur Thomas Bourgeron, directeur de l'unité Génétique humaine et fonctions cognitives à l'Institut Pasteur, dont les travaux sur l'autisme sont reconnus dans le monde entier.

 

Le Point : Pour commencer, combien de personnes souffrent d'autisme en France ?

Thomas Bourgeron : L'autisme touche entre 300 000 et 500 000 personnes, mais ce chiffre ne tient pas compte de tous ceux qui souffrent de troubles plus ou moins reliés à cette maladie comme l'hyperactivité, la déficience intellectuelle et les TOC… Les psychiatres ont créé des « silos » et pourtant il y a une vraie comorbidité entre l'autisme et l'hyperactivité ou la déficience intellectuelle. Au total, cela représente 10 % des enfants ! Il faut vraiment faire quelque chose pour eux et replacer l'autisme dans un continuum. Or les pouvoirs publics se préoccupent bien plus des personnes âgées et de neurodégénérescence que du sort de ces jeunes et des troubles du neuro-développement.

Des gènes impliqués dans l'autisme ont été découverts dès le début des années 2000 ; vous y avez largement contribué. Où en est-on aujourd'hui ?

Les avancées sont énormes puisque plus de 200 gènes ont déjà été identifiés. Il n'y a vraiment plus qu'en France où l'on nie encore leur rôle. Qui plus est, certains de ces gènes ont une causalité très forte. Presque tous les porteurs souffrent d'autisme…, mais seuls quelques-uns présentent une déficience intellectuelle. C'est d'ailleurs une raison de plus de sortir des « silos » dont je parlais auparavant. Il faut comprendre pourquoi, avec les mêmes gènes, les enfants ne développent pas les mêmes troubles.

Y a-t-il déjà des retombées thérapeutiques ?

On commence à comprendre ce que font ces gènes. Ils participent à la connectivité dans le cerveau. Quand j'ai découvert les premiers gènes impliqués dans l'autisme, on pensait déjà que les synapses (zones de communication entre les neurones, NDLR) jouaient un rôle. Cette hypothèse se confirme, notamment grâce à des modèles cellulaires. Les modèles animaux présentent des problèmes d'interaction sociale. Nous sommes en train de tester des molécules pour améliorer les fonctions cognitives, les aspects d'excès de sensorialité, comme chez les enfants hypersensibles aux sons (hyperacousiques). Des essais cliniques se mettent en place.

L'imagerie permet-elle désormais de faire le diagnostic d'autisme ?

Malheureusement, tout ce qui a été dit depuis 30 ans est faux. Depuis que les chercheurs mettent leurs images en commun pour avoir des cohortes importantes de patients et de témoins, il n'a pas été possible de confirmer le fait que le corps calleux (la structure qui relie les deux hémisphères cérébraux) ou le cervelet étaient plus petit chez les autistes. Le problème est que les équipes publient quand elles trouvent quelque chose, même chez un nombre restreint de patients, et pas quand l'anomalie recherchée n'est pas trouvée…

Comment voyez-vous l'avenir ?

Avec pessimisme face au manque de moyens dont nous disposons. Le 3e Plan autisme était doté de 500 000 euros sur 4 ans. C'est presque offensant. Pour le 4e, on ne sait pas encore. Sans l'aide de fondations privées et de certaines familles de patients, je ne pourrai pas continuer les recherches.

Mais aussi avec optimisme, car nous allons accueillir à l'Institut Pasteur la plus grande data base en Europe de patients autistes avec des données génétiques, d'imagerie… La mise en commun des données va permettre d'avancer plus vite.

REGARDER le programme de la journée S3Odéon :

 

1 octobre 2017

Reportage France 24 : Diagnostiquer, accompagner, soigner : les défis de l'autisme

Vidéo publiée sur le site de France 24

 

à 17h45.

Dernière modification : 29/09/2017

© France 24
L'autisme est un trouble du développement du cerveau qui touche entre 300 et 600 000 Français. Il se manifeste entre autres par un retard de langage, une faible attention à l'entourage ou encore des gestes répétitifs. Cette semaine, nous sommes à Neurospin, près de Paris, l'un des plus grands centres de recherche sur le cerveau, pour essayer de comprendre ce qu'est l'autisme, comment aider les patients qui en souffrent et comment le traiter.
30 septembre 2017

Les phtalates interfèrent sur le comportement des petits garçons

 

Les phtalates interfèrent sur le comportement des petits garçons

L'effet délétère des perturbateurs endocriniens sur le développement du système nerveux est connu. Il a notamment été montré par des recherches sur des animaux. Mais une étude de chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), rendue publique vendredi 29 septembre, va plus loin.

http://mobile.lemonde.fr

 

29 septembre 2017

Autisme et cancer : et s’ils avaient une origine génétique commune ?

Crédit : iStock

L’autisme est une maladie caractérisée par des troubles sociaux et comportementaux. D’origine neuronale, la maladie se révèle avant l’âge de trois ans et se caractérise par des comportements répétitifs et une certaine difficulté à communiquer et à se sociabiliser. De nombreuses études génétiques sont en cours afin d’identifier les gènes responsables de la maladie. L’une d’elles révélerait que certains gènes intervenant dans le développement de l’autisme seraient aussi responsables du développement de cancer !

Les gènes responsables du Trouble du spectre de l’autisme sont nombreux. D’après les scientifiques, les différences génétiques entre un malade et une personne saine seraient supérieures à mille. Le terrain d’investigation est donc extrêmement grand et les scientifiques se doivent de faire la différence entre de simples gènes de prédisposition et des gènes intervenant directement dans le développement de la maladie. Ces difficultés se renforcent, car les variabilités génétiques sont aussi présentes parmi les malades.

Pour comprendre cet étrange processus, il faut savoir que chaque gène s’exprime sous forme de protéines. Ces dernières ont des effets divers sur l’organisme, mais sont parfois aussi intégrées dans des processus communs, et ce, même si le gène est d’origine différente.

Crédits : Wikipédia

Face à cette grande quantité d’informations intraitables, les scientifiques ont développé de nouvelles méthodes mettant en relation l’intégralité des données génétiques découvertes. Une étude italienne publiée dans la revue scientifique Frontiers in Genetics nous informe de ses résultats. En mettant en corrélation l’ensemble des données protéiques des gènes incriminés dans le développement de l’autisme, Ettore Mosca et son équipe ont pu affilier leurs données à divers processus biologiques.

De ce fait, certains gènes responsables de l’autisme seraient aussi impliqués dans le maintien et fonctionnement du système cérébral. D’autres concerneraient le développement de troubles psychiatriques et épileptiques et même du cancer ! Certains traitements thérapeutiques visant les gènes responsables du cancer pourraient-ils soigner les troubles de l’autisme ? C’est ce que les chercheurs tentent d’élucider à l’heure d’aujourd’hui.

Source

29 septembre 2017

Éducateur à la Cour: Le rôle du témoin expert en cas de" trouble du spectre de l'autisme"

 

Éducateur à la Cour: Le rôle du témoin expert en cas de" trouble du spectre de l'autisme"

(2) influence les expériences personnelles des experts extérieurs, comme leurs opinions générales ou leurs observations concernant la TSA et sa relation avec le système de justice pénale. Psychol Crime Law. 2017;23(6):575-600. doi: 10.1080/1068316X.2017.1284218. Epub 2017 Jan 18. The role of the expert witness in legal contexts is to educate fact finders of the court who may have no background in the expert's area.

https://autisme-info.blogspot.fr

 

26 septembre 2017

Les faits alternatifs des psychanalystes sur le TDAH

 

Les faits alternatifs des psychanalystes sur le TDAH - Ramus méninges

Franck Ramus, directeur de recherche au CNRS, professeur attaché à l'ENS René Cassou de Saint-Mathurin, psychiatre, médecin-directeur de CMPP (Version intégrale d'un article paru dans le Huffington Post.) L'article de Gorana Bulat-Manenti, Gérard Pommier et Elsa Godart, censé avertir les parents contre le diagnostic de Trouble Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH), est un chef d'œuvre de désinformation et de construction d'une vérité alternative.

http://www.scilogs.fr

 

26 septembre 2017

Autisme : le risque augmente après un premier enfant atteint

Les garçons avec une grande sœur autiste ont 17 % de risque de développer un trouble du spectre autistique à leur tour.

Autisme : le risque augmente après un premier enfant atteint
niki georgiev/Flickr
Publié le 25.09.2017 à 18h18

Les parents d’un enfant autiste peuvent se demander, au moment d’un second enfant, si celui-ci a des risques d’être autiste à son tour. Et s’il est prudent de faire un choix risqué.  Des études avaient déjà montré qu’ils étaient plus élevés dans les fratries déjà touchées, mais une grande étude réalisée à la fac de médecine d’Harvard les a tous objectivés, en différenciant les sexes.

Ils ont ainsi montré que les enfants les plus exposés sont les garçons qui ont une grande sœur atteinte de troubles du spectre autistique (TSA). Ils ont presque une chance sur cinq (17 %) de développer un TSA à leur tour. En comparaison, dans l’ensemble de la population, le risque d’autisme n’est que d’environ 1 % (1,5 % aux États-Unis).

Les garçons sont plus à risque

Ce chiffre a été extrait d’une base de données de mutuelles américaines, portant sur plus d’1,5 millions de familles avec au moins deux enfants, et sur 3,1 millions d’enfants. Parmi eux, 39 000 avaient reçu un diagnostic de TSA, soit environ 1,2 % (2 % des garçons, 0,5 % des filles).

Les garçons avec un grand frère autiste sont également très exposés : 13 % d’entre eux sont autistes. Les filles sont moins touchées. Celles avec une grande sœur souffrant de TSA ont un risque inférieur à 8 %. Avec un grand frère, le risque est « seulement » de 4 %.

En résumé, si le premier enfant, autiste, est une fille, les parents ont plus de risque d’avoir un deuxième enfant souffrant de TSA, surtout si c’est un garçon.


« Cette étude est un exemple probant de la manière dont le big data peut mettre la lumière sur des tendances, et nous donner des informations permettant d’accompagner les choix des parents et les informations fournies aux pédiatres », souligne Isaac Kohane, chef du département d’informatique biomédicale à la faculté de médecine d’Harvard, et auteur principal de l’étude.

Mais, même si le risque d’avoir un deuxième enfant autiste est très élevé, les chercheurs rappellent que ce n’est pas une fatalité. « Même pour le groupe le plus risqué – les garçons avec des grandes sœurs autistes – il reste plus de quatre chances sur cinq que l’enfant ne soit pas affecté, insiste Nathan Palmer, co-auteur de l’étude. Ce que nous proposons ici, c’est un contexte pour les familles qui ont déjà un enfant autiste ou souffrant d’un désordre similaire, afin qu’ils aient une perspective plus claire du risque. »

L’origine de l’autisme est encore mal comprise. Elle résulte d’une influence combinée de la génétique, ce que montre à nouveau cette étude, et de facteurs environnementaux. Elle se manifeste ensuite par un spectre de symptômes comportementaux qui se développent dans les premières années de vie des patients, et qui limitent les interactions sociales et les capacités de communication des enfants atteints.

23 septembre 2017

Etude sur l'aluminium dans les vaccins

article publié sur France tv info

Etude sur l'aluminium dans les vaccins : "S'il y avait un lien, ce n'est pas quelques cas en France qu’il devrait y avoir, mais des dizaines de milliers"

"Le Parisien" publie, vendredi, les résultats d'un rapport sur la neurotoxicité de l'aluminium utilisé comme adjuvant dans certains vaccins. Décryptage avec Alain Fischer, spécialiste en immunologie pédiatrique. 

Un homme se fait vacciner à Krasnodar (Russie), le 13 septembre 2017.Un homme se fait vacciner à Krasnodar (Russie), le 13 septembre 2017. (NIKOLAY HIZNYAK / SPUTNIK)

Propos recueillis par Juliette CampionfranceinfoFrance Télévisions

Mis à jour le 23/09/2017 | 16:40
publié le 23/09/2017 | 07:16

Le débat sur la vaccination va-t-il être relancé par la dernière une du Parisien ? Dans son édition du vendredi 22 septembre, le quotidien publie les grandes lignes d'un avis rendu en mars par le conseil scientifique de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Cet avis concerne des recherches dirigées par le Pr Romain Gherardi et concluant à d'éventuels effets neurotoxiques liés à la présence d'aluminium dans les vaccins. L'ANSM a demandé des "approfondissements". Que faut-il en penser ? Franceinfo a interrogé Alain Fischer, spécialiste en immunologie pédiatrique. Il a notamment présidé la Concertation citoyenne sur la vaccination en 2016.   

Franceinfo : Selon vous, faut-il s'inquiéter de ces travaux qui estiment que l'aluminium contenu dans les vaccins est dangereux pour la santé ?

Alain FischerNon, pas du tout. J’interprète ce qui se passe là comme une campagne de M. Gherardi, assez malin sur le plan médiatique. Ses données ne sont toujours pas publiées à ce jour et de toute façon, dans ce que je lis du rapport dans Le Parisien, je ne vois rien de nouveau. Il dit que l’aluminium est toxique à faible dose sur la souris, et uniquement sur la souris. Ce point est important. Mais cette toxicité n’établit en rien une relation entre l’aluminium et la maladie qu’il pense lui attribuer chez l’homme, à savoir la myofasciite à macrophages.

Cette maladie existe et certains malades pensent que c’est lié au vaccin, mais il n’y a aucune évidence scientifique de ce lien.

Alain Fischer

à franceinfo

D’autre part, cette discussion n’a lieu qu’en France et c’est un problème majeur. Les vaccins avec de l’aluminium sont utilisés depuis 1926, soit depuis bientôt cent ans, et ce, dans le monde entier. Des milliards de personnes ont reçu des vaccins contenant de l’aluminium. S'il y avait un lien entre ce vaccin contenant de l’aluminium et cette maladie, ce n'est pas quelques cas en France qu’il devrait y avoir, mais des dizaines de milliers de malades dans le monde entier. Or, il n’y en n’a pas. Des vérités scientifiques, c’est universel ou ça n’est pas.

Selon vous, ce dossier peut-il créer de la confusion chez les lecteurs ? 

Si je me mets dans la peau d'un lecteur qui n'a pas une culture scientifique particulière, je me dis en lisant une étude comme celle-là "Ouh là là, je ne vais plus me faire vacciner". M. Gherardi dit qu’il n’est pas anti-vaccin, mais il crée de la suspicion contre des vaccins qui sauvent des vies de façon majeure. On a une vraie difficulté de transmission d’informations. Il est beaucoup plus difficile de faire passer une information raisonnable et prudente face à des gens qui ont une parole très forte et parfois très violente, mais qui n’est pas scientifiquement fondée. 

Ce que je dis là n’est pas ma parole personnelle. Ses travaux ont été regardés de très près par les experts des organisations mondiales de la santé. Il y a des rapports en France, notamment de l’Académie de médecine, l’Académie de pharmacie qui ont étudié en détails tous les travaux de Romain Gherardi et qui concluent qu’il n’y a rien de tangible.

L'aluminium est souvent pointé du doigt quand il s'agit de s'interroger sur les vaccins. Ne pourrait-on pas tout simplement le remplacer ? 

Non, car c'est un composant indispensable des vaccins. L'aluminium est utilisé depuis presqu’un siècle parce qu’il est efficace et sûr. Il y a trois grands types de vaccins, dont l’un d’entre eux est fondé sur des protéines purifiées. Dans ce cas, il faut obligatoirement un adjuvant. Cela concerne les vaccins contre la coqueluche, la diphtérie, le tétanos, l’hépatite A et B. 

Mais cela ne veut pas dire qu’on ne pourra pas faire mieux demain. Il y a une énorme recherche sur les adjuvants. On a, par exemple, tenté d’utiliser les sels de calcium. Mais aujourd’hui, en 2017, les sels d'aluminium sont la meilleure combinaison entre l’efficacité et la sécurité. Ce n'est pas parfait, mais ces vaccins sauvent des millions de personnes chaque année : il n'y a pas de produit plus administré dans le monde parmi toute la pharmacopée existante. Selon moi, il faut donc continuer à les utiliser.

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16 septembre 2017

Autisme : un diagnostic cérébral dès l’âge de 6 mois

article publié dans Santé sur le Net

September 14, 2017 par

Quelles sont les régions cérébrales touchées précocement par l’autisme ? Pour répondre à cette question, des chercheurs canadiens ont mis au point récemment une méthode d’observation inédite repérant les connexions neurologiques inefficaces d’enfants autistes âgés seulement de 6 mois.

Déficit précoce des connexions cérébrales chez les enfants autistes

Confirmer le diagnostic de l’autisme très tôt avec des données biologiques

Repérer dès la première année les premiers symptômes de l’autisme chez un enfant reste très difficile. En effet, c’est en général vers l’âge de 2-3 ans, lorsque l’enfant présente des relations sociales altérées avec son entourage et une communication verbale restreinte, que les parents repèrent le trouble du développement et se dirigent vers un professionnel de santé spécialisé.

A savoir ! Il n’existe pas de test biologique permettant de dépister l’autisme. Son diagnostic clinique, réalisé par une équipe pluridisciplinaire supervisée par un neuropédiatre ou un psychiatre, se focalise essentiellement sur des critères de développement et de comportement de l’enfant entre 0 et 3 ans.

Une nouvelle étude publiée dans la revue Biological Psychiatry et réalisée par l’équipe de John Lewis de l’institut et hôpital neurologique de l’université McGill, vient de prouver qu’il est désormais possible d’observer, chez des enfants autistes âgés seulement de 6 mois, des connexions cérébrales dysfonctionnelles entre plusieurs régions du cerveau.

Pour accéder en profondeur aux 260 cerveaux de nourrissons âgés de 6 à 24 mois, les scientifiques de Montréal ont utilisé un outil spécifique d’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) appelée IRM de diffusion.

A savoir ! L’IRM est une technique qui permet d’obtenir, de manière non invasive, des vues en 2D ou 3D à l’intérieur du corps avec une résolution très contrastée. L’IRM de diffusion, dont le signal dépend de la direction de diffusion des molécules d’eau contenues dans le corps, permet d’obtenir des informations sur l’orientation, la taille et la densité des structures fibreuses et notamment celle des faisceaux des neurones contenus dans le cerveau.

Avec cette technique d’imagerie fonctionnelle innovante et des modèles mathématiques associés, les chercheurs ont réussi à mesurer la longueur et la force des connexions neuronales entre différentes régions du cerveau pour en déduire, au final, l’efficacité de ces réseaux de neurones.

A savoir ! Les réseaux formés par les neurones permettent de connecter des régions cérébrales entre elles et de réaliser des fonctions spécifiques comme l’apprentissage, la locomotion ou la vision. Quand le plan de construction d’un réseau est modifié, des troubles psychiatriques peuvent apparaître.

Zones cérébrales concernées et conséquences

Les chercheurs ont retrouvé, chez les enfants autistes âgés de 6 mois, une faible efficacité des réseaux neuronaux impliquant les régions cérébrales dédiées au langage. Cette caractéristique avait déjà été observée dans une étude précédente, réalisée par les mêmes auteurs, chez des enfants autistes âgés, cette fois-ci, de 24 mois.

Autre découverte importante : l’ampleur des altérations des connexions neuronales, présentes à 6 et 12 mois, permet de prédire la gravité des symptômes autistiques retrouvés chez l’enfant âgé de 24 mois.

Plus les déficits de connectivité dans les régions cérébrales responsables de la vision, de l’audition, du langage et des intégrations sensorielles étaient importantes à 6 mois, plus la gravité des symptômes retrouvés à 2 ans était grande.

Ces travaux viennent montrer, une fois de plus, que les zones cérébrales dédiées aux fonctions cognitives supérieures (mémoire, apprentissage etc.) ne sont pas touchées précocement chez un enfant qui développera un trouble autistique. Leurs dysfonctionnements retrouvés à l’âge adulte découlent probablement des premières anomalies de connectivité observée dès le plus jeune âge.

Cependant, les données restent insuffisantes aujourd’hui et d’autres études sont encore nécessaires pour montrer si ce lien existe.

Les nouvelles perspectives de soin et de recherche

En révélant une fragilité de ces connexions neuronales dès l’âge de 6 mois chez les enfants autistes, les chercheurs concluent sur les faits suivants:

  1. Il sera possible d’identifier l’autisme avant l’apparition des symptômes liés au trouble du développement et détectables, en général, seulement à partir de 24 mois ;
  2. Une prise en charge thérapeutique adaptée et très précoce, dès 6 mois, pourra éventuellement endiguer la cascade d’anomalies dans les réseaux de neurones ;
  3. Les recherches futures doivent s’orienter à étudier le lien entre les gènes liés à l’autisme et le type de dysfonctionnement neurologique retrouvé dès l’âge de 6 mois ;
  4. Les recherches futures doivent se focaliser davantage sur l’identification des éventuelles causes environnementales à l’origine de la survenue de l’autisme sur la période antérieure aux 6 premiers mois de vie extra-utérine de l’enfant.

Julie P., Journaliste scientifique

Julie P.
Journaliste scientifique.
Spécialiste de l'information médicale.
Passionnée par l'actualité scientifique et les nouvelles technologies.
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