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"Au bonheur d'Elise"

23 octobre 2012

L'étonnante plasticité du cerveau humain

 

Les acquis de nos aptitudes manuelles et intellectuelles dépendent d'une machinerie cérébrale parfaitement ordonnée et bien hiérarchisée.

L'étonnante plasticité du cerveau humain
 
 
Mots clés : cerveau
Par figaro iconPierre-Marie Lledo - le 19/10/2012
Tous les mois dans Le Figaro , des membres de l'Académie des sciences répondent aux grandes questions de l'actualité scientifique. Pierre-Marie Lledo, neurobiologiste au CNRS et à l'Institut Pasteur vous répond.

Avec ses 86 milliards de cellules nerveuses et ses millions de milliards de connexions, le cerveau de l'homme moderne est une merveille de complexité qui n'a pourtant rien d'immuable et de figé comme le sont les composés d'un ordinateur. Si connexions, mémoire et langage il y a, ceux-ci sont faits de chair vive: matière changeante construite pour le changement et qui n'existe elle-même que par le changement. Cela veut dire que cet organe incarne un devenir: il confère la faculté d'accomplir demain des opérations que nous sommes incapables de réaliser aujourd'hui.

Toutes nos aptitudes particulières, manuelles ou intellectuelles, qui concourent à faire de chacun d'entre nous un spécialiste, un expert unique, sont pour une grande part façonnées durant les premières phases du développement cérébral de l'enfant et de l'adolescent. Mais tout ne se joue pas si précocement. L'étude de la croissance du cerveau de l'homme moderne montre deux caractéristiques importantes que l'on ne retrouve pas chez les autres primates.

La première singularité concerne la lente croissance de notre cerveau qui nécessite plusieurs décennies pour s'accomplir. Cette croissance apathique offre la possibilité d'une longue période d'éducation où l'instruction sera centrale pour sculpter la formation des circuits cérébraux. La seconde caractéristique est illustrée par le retard du cerveau du fœtus à se développer. Alors que le cerveau d'un nouveau-né humain atteint à peine 25 % de la complexité du cerveau adulte, au même stade, celui du macaque est déjà ébauché à plus de 75%.

Programmés pour apprendre

Pendant cette longue période de croissance, le cerveau de l'enfant reçoit des signaux du monde extérieur, interagit avec son groupe social et l'imite. La transmission génétique, principalement à l'œuvre dans la construction du cerveau du primate non humain, s'efface alors devant un nouvel ordre où la transmission sociale, culturelle et technologique, prime avant tout.

C'est par ce biais que des fonctions cognitives, comme le langage ou la pensée symbolique, sont apparues durant l'odyssée de l'espèce humaine, pour permettre l'immense saut qualitatif qui facilitera l'émergence du cerveau humain moderne avec ses capacités uniques d'abstraction. Or ces nouvelles facultés mentales nécessitent un système nerveux malléable, flexible et non plus précâblé, qui se nourrit des interactions avec l'autre. Bien sûr, les acquis de nos aptitudes manuelles et intellectuelles dépendent d'une machinerie cérébrale parfaitement ordonnée et bien hiérarchisée selon un déterminisme génétique. Mais il faut en même temps que cette organisation soit en partie adaptable et reconfigurable à tout moment, et à tout âge. En définitive, les différences neurobiologiques qui existent entre les êtres humains proviennent, certes, des caractères dont ils ont hérité, mais surtout de l'apprentissage qu'ils ont reçu et de l'influence du milieu dans lequel ils ont vécu. En somme, nous sommes programmés, mais programmés pour apprendre! Ces interactions entre le monde extérieur et les activités nerveuses fournissent un mécanisme grâce auquel l'environnement peut influencer la forme et les fonctions du cerveau pour produire un individu unique, affranchi, capable de réponses adaptées mais aussi imprévisibles.

Aujourd'hui, les neurosciences apportent leurs lots incessants d'arguments témoignant des propriétés protéiformes du cerveau humain même lorsqu'il atteint un âge avancé. Loin d'être immuable, notre cerveau adulte reste un organe façonnable qui dispose d'une grande capacité d'adaptation aux sollicitations de l'environnement. Sous l'action d'un apprentissage, même tardif, de nouvelles cellules nerveuses naissent dans certaines régions cérébrales, de nouvelles connexions sont établies ou renforcées, tandis que d'autres sont éliminées.

C'est à l'aune de cette plasticité cérébrale permanente que l'on prend toute la mesure de ce qu'écrivait l'humaniste hollandais Desiderius Erasmus Roterodamus (1466-1536): «On ne naît pas homme, on le devient.»

* Lauréat 2012 du prix Mémain-Pelletier décerné par l'Académie des sciences.

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23 octobre 2012

Autisme : Dassault subventionne une recherche sur un traitement potentiel

 article publié par le Nouvel Observateur

Créé le 18-10-2012 à 17h40 - Mis à jour à 18h01

PARIS (Sipa) -- Le groupe Dassault a alloué jeudi pour la première fois 150.000 euros pour la recherche sur la santé mentale, via deux prix, dont l'un couronne des travaux sur un traitement médicamenteux potentiel de l'autisme.

Ces travaux sont "très innovants" parce qu'il n'existe actuellement "pas de stratégie thérapeutique médicamenteuse dans l'autisme", a indiqué Marion Leboyer, directrice de la fondation publique de recherche sur la santé mentale FondaMental, qui a établi un partenariat pour trois ans avec le groupe Dassault.

La scientifique qui a été distinguée comme chercheur de l'année 2012 par le prix Marcel Dassault pour la recherche sur les maladies mentales est le Pr Angela Sirigu, de l'Institut des sciences cognitives de Lyon, dont l'étude a été publiée en 2010 dans une grande revue scientifique.

Menée sur 13 patients, cette étude a démontré l'effet thérapeutique d'un médicament déjà utilisé en gynécologie (l'hormone ocytocine) sur la forme la moins sévère de l'autisme, le syndrome d'Asperger où les fonctions intellectuelles et le langage sont préservés. Ces patients ont bénéficié d'une amélioration de leurs capacités sociales évaluées par des tests d'échanges de regards et de balles. L'ocytocine a été administrée par spray nasal pour une action directe sur le cerveau. L'effet de l'hormone a été cependant limité dans le temps.

La chercheuse n'a pas été en mesure de préciser à Sipa à quelle échéance l'ocytocine pourrait avoir une indication dans l'autisme reconnue par les agences du médicament. Mais elle a rapporté que des familles qui se procurent l'ocytocine en Suisse ont déploré le coût du traitement et l'absence de remboursement par la Sécurité sociale. En Suisse, l'hormone est disponible sous forme de spray nasal alors qu'en France on ne peut se la procurer que sous forme injectable, a-t-elle indiqué.

Après la publication de son étude, la chercheuse a été aussi beaucoup contactée par des timides maladifs, qui ont également pris de l'ocytocine.

vv/sbo/mw

23 octobre 2012

Encore un triomphe pour Laurent Savard !

Laurent Savard poursuit sa tournée triomphale avec son spectale "Le bal des Pompiers" !

Samedi dernier il était à Lesigny, invité par l'association ASDAA dont il est le parrain.

Salle comble comme d'habitude et public conquis (ici avec les bénévoles de l'association)

laurent savard à lesigny avec les bénévoles

23 octobre 2012

Autisme, un nouveau blog pour les adultes et les familles !

adulte-autiste-en-france

Comment vont-ils nos adultes autistes ?

21 Octobre 2012, 21:38pm

Publié par magali et Lena-Anne

Chers parents, ami(e)s et sympathisant(e)s de la cause de l'autisme
  • Je me suis trouvée dans un vide total ce soir-là face à mon fils autiste âgé de 35 ans qui devait quitter son énnième centre d'hébergement pour affronter, à nouveau, pour la 3ème fois de sa vie un sevrage de neuroleptiques à mon domicile.

  • Au même moment j'ai lu une publication sur un adulte autiste souffrant de l'absence de prise en charge adéquate en France. J'ai tenté de contacter l'auteur de l'article et c'est ainsi que j'ai pu rencontrer une personne généreuse, ouverte et qui s'apprêtait à partager mes soucis de mère dans ces moments critiques. Et en plus elle a voulu apporter pleinement sa compétence et sa patience pour la création de ce blog et de m'intégrer comme co-animatrice de ce lieu de rencontre, destiné aux adultes autistes.

  • Que mon souhait de Bienvenue à vous tous soit aussi accompagné de mes remerciements à l'auteur qui a initié ce blog.

  • À l'heure où pratiquement aucune création de structure pour adultes autistes ne voit le jour en France et pire, quand aucun programme gouvernemental ne laisse entrevoir un quelconque souci vers cette population en détresse et en particulier vers ces parents vieillissant, faiblis, épuisés et parfois tres malades qui doivent assurer à leur domicile de maniere permanente leur adulte avec autisme agés de 20, 30, 40 ans et au delà parfois, il est urgent de sortir nos enfants de cet oubli trop injuste et trop cruel pour eux comme pour leur famille .

  • Le jour où votre enfant atteint ses 20 ans et que vous ne trouvez pas de prise en charge dans une structure en France ou que vous vous trouvez devant les structures dont la prise en charge ne répond pas aux besoins de votre enfant, c'est le cas de la plupart des instituts pour adultes en France qui ne se détachent pas de leur médication à base de psychotropes par exemple, vous n'avez qu'un seul choix : chercher une place en Belgique ou ailleurs et même certaines MDPH vous conseillent la Belgique, voyant cela comme une solution salutaire évidente pour vous. Mais, hélas, vous prendrez le risque de tomber sur un institut qui reproduit le même schema de prise en charge antérieure que vous venez de fuir.

  • Apres trente ans de combat, après avoir connu quelques expériences de classe d'intégration mises en place en collaboration avec quelques parents dans les années 80, après avoir affronté en vain l'obstination de certains inspecteurs d'académie, l'intégration n'a plus été possible pour mon fils et il est entré dans un IME puis dans un Foyer d'Accueil Médicalisé entrecoupé par périodes par des prises en charge à domicile.

  • D'une institution à l'autre il n'a pas échappé à la coupe psychiatrique et sa médication à base de psychotropes. Finalement, au paroxysme de la dépendance, à 30 ans, il a été deposé à la porte d'un service psychiatrique et par la suite exilé sans aucun autre choix vers une MAS en Belgique, faute de structures en France. Je n'ai pas pu le garder à domicile, mes activités professionnelles et ma situation financière ne me le permettaient pas. La chose est mal faite, je le regrette, je me culpabilise ... Et ces jours-ci, retraitée, âgée je recommence un sevrage pour lui .

  • L' expatriation vers la Belgique et vers d'autres pays prive nos enfants de l'équilibre familial et en premier lieu de l'affection de ses parents, créant ainsi une souffrance morale continue. Je connais bon nombre d'adultes autistes placés en Belgique qui, du 1er janvier au 31 décembre, n'ont pas pu avoir une seule visite de leur famille car la distance, lâge des parents et le coût des déplacements font obstacle.

  • Une autre question se pose : la prise en charge de nos enfants autistes dans les pays voisins justifie-t -elle le rapport qualité prix ? J'ai constaté d'après mon expérience personnelle que le droit de regard des parents sur le bien-être quotidien de leur enfant placé en Belgique est quasiment impossible compte-tenu des obstacles mentionnés et compte-tenu surtout de la loi de l'offre et de la demande, à mon avis personnel .

  • Si vous le voulez bien nous pourrons échanger sur quelques autres sujets liés à la prise en charge de nos adultes autistes. Que notre cri sorte du désert et que l'union de nos voix puisse mieux nous faire entendre. À vous les parents, adultes avec autisme, ami(e)s de venir partager fraternellement nos points de vue.

Lena Anne

23 octobre 2012

L'Education nationale vue par Grand Corps Malade ... BRAVO !

L'Education nationale vue par Grand Corps Malade

article publié dans le Nouvel Observateur

Créé le 22-10-2012 à 12h41 - Mis à jour à 22h35

Alors qu'une nouvelle loi sur l'école se prépare en haut lieu, le slammeur décrit l'inégalité des chances sur le terrain.

Grand Corps Malade, le 17 octobre 2012, lors de l'enregistrement de l'émission "Au Field de la nuit", sur TF1. (PMG/SIPA)

Grand Corps Malade, le 17 octobre 2012, lors de l'enregistrement de l'émission "Au Field de la nuit", sur TF1. (PMG/SIPA)

"J’m’appelle Moussa, j’ai 10 ans, j’suis en CM2 à Epinay…" Alors qu’il poursuit ses consultations avec les organisations syndicales et les différents ministères concernés, pour préparer la rédaction de sa future loi de programmation et d’orientation pour l’école, Vincent Peillon peut se passer en boucle " Education nationale " de Grand Corps Malade, le slammeur à la voix de contrebasse. Histoire de garder en bouche les mots tout simples d’un enfant des quartiers de Seine-Saint-Denis qui raconte son école de pauvre, et "les moyens de survie locaux". Une chanson qui commence à hauteur de gamin, classe trop bruyante, maîtresse en détresse, et qui embraye avec les mots martelés par le chanteur : "Ne laissons pas s’creuser l’fossé d’un enseignement à deux vitesses".

En juillet dernier, la Cour des Comptes a envoyé un référé au Premier Ministre où elle rappelle, elle aussi, cette injustice : en France plus qu'ailleurs, les inégalités scolaires sont corrélées aux inégalités sociales. Et les moyens ne sont pas alloués en fonction des besoins réels. Quand il a fallu quatre mois de concertations savantes pour en accoucher, en quelques phrases l’artiste énonce les priorités : "Faut rajouter des profs et des autres métiers qui prennent la relève/Dans des quartiers les plus en galère, créer des classes de 15 élèves…". Sans vitupérer, sans se départir de son calme, le chanteur met le ministre en demeure d’agir. Pour qu’au plus vite, naître à Epinay ou naître à Neuilly cesse d’être le marqueur de la réussite scolaire. Pour que Moussa ne puisse plus dire "C’est pas d’ma faute à mois si j’ai moins de chance d’avoir le bac/C’est simplement parce que j’vis là, que mon avenir est un cul de sac".

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22 octobre 2012

Qui est christel Prado, présidente de l'UNAPEI

Une Caennaise choisie pour présider l'UNAPEI

article publié dans la Manche Libre

Une Caennaise choisie pour présider l'UNAPEI

Une Caennaise choisie pour présider l'UNAPEI

Dans les hautes sphères parisiennes, il est des élections qui surprennent. Celle d'une Normande à la tête de la puissante UNAPEI, l'Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales, en fait partie.

Il est vrai que ce n'est pas tous les jours qu'une Caennaise se retrouve à la tête d'une organisation si influente. L'UNAPEI fédère 600 associations et apparaît aujourd'hui à travers 2 800 établissements en France, impliquant l'action de 75 000 professionnels. 180 000 personnes handicapées sont ainsi aidées. "C'est une grosse force politique pour influer sur notre société", assure fièrement Christel Prado, la toute nouvelle présidente depuis le 11 juin.

Une deuxième famille
Christel Prado, 42 ans, a déjà clairement établi la liste de ses priorités. "Notre objectif est de ne plus avoir d'enfants exclus de l'Education nationale, ils sont encore 5 000. C'est de ne plus avoir de personnes handicapées vieillissantes dans des situations inadaptées, elles sont encore 15 000. Nous visons aussi l'égalité pour toutes les personnes handicapées mentales sur l'ensemble du territoire".
Pour expliquer son engagement, elle évoque souvent son expérience personnelle : Maman d'une jeune femme polyhandicapée et autiste de 19 ans, elle évoque des regrets : "quand ma fille est née, je n'ai pas voulu rejoindre d'association en me disant que j'allais ajouter ma misère à celle des autres. Si j'avais su que j'allais trouver une deuxième famille et que c'était là que j'allais trouver une solution adaptée à mon enfant, alors j'y aurais couru".
Cette présence à la tête de l'UNAPEI pour quatre ans contribuera certainement à rattraper le temps perdu.


Publié par S.L le 14/07/2010 à 15h21


AVIS

du Conseil économique, social et environnemental (CESE)

présenté par Mme Christel Prado, rapporteure

C'est ICI

 


 

Lire un article où elle prend position

Aujourd’hui samedi 21 janvier 2012, Magali Pignard, membre du « Collectif Soutenons Le Mur et Défendons les Droits de la Personne Autiste en France » a interpelé Christel Prado, présidente de l’UNAPEI, par e-mail, suite au communiqué dans lequel l’UNAPEI demande le retrait de la proposition de loi de Daniel Fasquelle.

Christel Prado a autorisé la publication de sa réponse : « Si vous pensez que c’est utile pour les familles. Bien entendu. En entier, s’il vous plait ».

Cependant cette réponse appelle à un commentaire. L’UNAPEI en insistant sur le libre choix des familles oublie que le débat central préalable doit être l’interdiction du packing et de la psychanalyse dans l’autisme. Comment demander aux familles de choisir, lorsque les alternatives sont peu déployées et non-soutenues par l’État ?

Clarification de l’UNAPEI

Envoyée par Christel Prado, présidente de l’UNAPEI le Samedi 21 janvier 2012 à 15h32 :

« Bonjour et merci d’avoir pris le temps de vous adresser a moi.
Il n’est nullement question dans le communique de presse de l’Unapei d’encourager la psychanalyse. Il n’est d’ailleurs nulle part question du packing. Il est question du libre choix des familles. Aujourd’hui, nous nous mobilisons tous pour dire que les méthodes éducatives structurées apportent de meilleurs résultats que d’autres approches. C’est aux familles de choisir et notre devoir est de les conseiller pour qu’elles n’acceptent jamais quelque chose qui puisse nuire a leur dignité ou a celle de leur enfant.
C’est simplement de cela dont il est question.
Et le jour ou la recherche aura avance, ou les prises en charges éducatives auront été précoces et ou nous serons en mesure d’affiner nos réponses pour accompagner encore mieux les personnes autistes, nous nous réjouirons ensemble de cette victoire.

Bien sincèrement,

Christel Prado »

 

22 octobre 2012

Fiers d'être autistes : la neurodiversité, un mouvement polémique

article publié dans Sciences Humaines le 23 juin 2011

Sarah Chiche

Mis à jour le 23/06/2011

Dans de nombreux pays anglo-saxons, des mouvements activistes remettent en cause la représentation de l'autisme comme une maladie et l'envisagent désormais comme un autre mode de fonctionnement cognitif, avec des aspects positifs et créateurs. Qu'en est-il en France, et quelles peuvent être les conséquences sur notre façon d'envisager non seulement les personnes autistes, mais la notion de normalité ?
Doigts écartés, bras tendus de chaque côté d'un corps potelé qu'elle balance d'avant en arrière, une petite femme aux cheveux courts marmonne face à sa fenêtre, suit de sa main, filmée en gros plan, les contours d'un bouton de tiroir, passe compulsivement ses doigts sur un clavier d'ordinateur, agite un collier devant la lumière et enfouit voluptueusement son visage contre les pages d'un livre en grognant. Au bout de trois minutes, la voix lisse et synthétique d'un logiciel de synthèse vocale, agrémentée de sous-titres apparus soudain en bas de cette vidéo postée sur Youtube, explique de façon très précise que tout ce que l'on vient de voir est bien une façon à part entière de penser et d'interagir avec l'environnement, puis lance : « Pendant que j'y suis, sachez que je trouve particulièrement intéressant que mon incapacité à apprendre votre langage soit vue comme un déficit alors que votre incapacité à apprendre mon langage vous semble parfaitement naturelle, vu que l'on décrit les gens comme moi comme mystérieux et déroutants. Cela, au lieu d’admettre que ce sont les autres qui sont déroutés… » On sent poindre derrière les pixels quelque chose qui pourrait bien ressembler à du sarcasme, mais le spectateur, médusé, comprend que c'est bien la même femme que l'on voit à l'écran, qui s'est filmée, a fait un montage de cette vidéo, y a inclus des commentaires grâce à un logiciel informatique et l'a mise en ligne, toute seule.
Quand l'américaine Amanda Baggs, diagnostiquée comme « autiste de bas niveau » sans langage oral, a filmé ses stéréotypies – les mouvements répétitifs que font les autistes – c'était, explique-t-elle dans cette vidéo vue des centaines de milliers de fois sur Internet, non pas pour se donner en spectacle, mais dans un but politique, afin d'attirer l'attention des gens sur leur fâcheuse tendance à sous-estimer les autistes. « La façon dont je pense et je réagis face à mon environnement est si différente des concepts standards, dit Amanda Baggs, que certaines personnes considèrent qu'il ne s'agit pas du tout là de pensée. Mais c'est une façon de penser à part entière. Pourtant, ajoute-t-elle, c'est seulement lorsque je tape sur mon clavier d'ordinateur des choses dans votre langue que vous parlez de moi comme d'une personne apte à communiquer. Je respire les objets. J'écoute les objets. Je sens les objets. Je goûte les objets [...] Mais il se trouve des gens pour douter que je sois un être pensant. »

De la maladie au handicap. Du handicap à la différence.

Loin d'être un cas isolé, la vidéo d'Amanda Baggs est particulièrement emblématique du développement de mouvements activistes de personnes présentant un handicap. Dans de nombreux pays anglo-saxons, des groupes de personnes se constituent pour remettre en cause la représentation traditionnelle du handicap comme un problème individuel d'ordre médical, et l'envisager sous le prisme sociopolitique. Chercheuse à l'INSERM, sociologue et neurobiologiste (1), Brigitte Chamak travaille notamment sur les transformations des représentations de l'autisme. Or, dit-elle, l'étude de la dynamique historique des associations de personnes autistes au niveau international révèle une remise en cause profonde de l'autisme comme « maladie » (2).
Les formes d'activisme des personnes présentant un handicap amènent à repenser les rapports entre pensée et société, et témoignent de nouveaux types de mouvements sociaux qui se constituent dans une logique d'empowerment par le biais d'une politique culturaliste forte. Historiquement, ce sont les Alcooliques Anonymes qui constituent en 1935 les premiers groupes d'autosupport. Ces mouvements, ainsi que les mouvements de minorités (femmes, noirs, gays...), ont servi de modèle aux associations de personnes présentant un handicap puis à celles ayant un problème de santé mentale, avant d'inspirer, dès les années 1990, dans les pays anglo-saxons, les actions des personnes autistes.
Utilisé à l'origine par Judy Singer, une australienne présentant des caractéristiques autistiques, dont la mère et la fille avaient été elle-même diagnostiquées avec un syndrome d'Asperger, le concept de neurodiversité reprend le discours des neuroscientifiques sur le fonctionnement atypique du système nerveux. Par extension, il prône l'idée selon laquelle des développements neurologiques atypiques comme l'autisme, ou, par exemple, la dyslexie, le syndrome Gilles de la Tourette ou les troubles du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité, sont un style de vie.
Si la question de la neurodiversité n'est pas réductible à l'autisme, l'analyse historique et sociologique des représentations de l'autisme permet de mieux penser l'émergence du concept. Initialement décrit par Freud dans une lettre à Jung (3), puis par Bleuler, l'autisme apparaît comme catégorie diagnostique en 1943, avec les descriptions de Leo Kanner, et a longtemps été classé dans la catégorie « psychose ou schizophrénie ». Or, aujourd'hui, la classification internationale de l'OMS (CIM-10) et le DSM-IV définissent l'autisme comme trouble envahissant du développement (TED) (4) apparaissant avant l'âge de 3 ans, et caractérisé par une perturbation des interactions sociales, des problèmes dans la communication verbale et non verbale, des stéréotypies et une restriction des intérêts. Cette catégorie, aux contours assez flous, regroupe aussi bien des personnes très handicapées sans langage - au sens où nous l'entendons -, que des personnes avec des capacités langagières mais des difficultés d'interactions sociales et des intérêts retreints. Ce changement de catégorie nosographique a eu un impact notable sur la représentation que l'on se fait de la maladie. En France, si certains psychanalystes ont pu déplorer que l'autisme ne soit plus classé dans le champ des psychoses - cela occultant, selon eux, toute la dimension psychopathologique du trouble -, des associations de parents ont salué ces transformations, qui ne mettent plus en avant dans l'étiologie du trouble de supposés problèmes relationnels avec la mère comme La cause de tout. En France, la loi Choissy du 11 décembre 1996 reconnaît l'autisme comme un handicap. L'enjeu est de taille : à partir du moment où il ne s'agit plus d'une maladie psychiatrique mais d'un handicap, les associations de parents ont pu réclamer l'intégration scolaire de leurs enfants (5).
Dans les pays anglo-saxons, les associations de personnes autistes vont plus loin que les associations de parents, puisque c'est l'idée même de maladie qu'elles remettent en cause. Tout comme certaines personnes veulent être reconnues non plus comme souffrant d'hallucinations auditives mais comme « entendeurs de voix », les associations de patients autistes militent pour la reconnaissance de leur neurodiversité, c'est-à-dire pour que l'autisme soit envisagé comme un fonctionnement cognitif à part entière.
Président de l'association française Vaincre l'autisme, M'hammed Sajidi a un point de vue plus nuancé. Pour lui, « la neurodiversité est un concept défendu majoritairement par des personnes atteintes d’autisme ''léger'' ou du syndrome d’Asperger. C’est une démarche intéressante dans le sens où elle améliore les débats autour de la problématique de l’autisme, et notamment de la reconnaissance de ses besoins spécifiques. Les promoteurs de la neurodiversité ont raison concernant l’aspect du respect des droits de la personne et de sa particularité (« différence ») qui, à notre avis, concerne toute personne. » Toutefois, selon le président de Vaincre l'autisme, une chose est sûre : « La neurodiversité ne doit pas faire abstraction de l’aspect médical de la maladie. Les promoteurs de la neurodiversité font souvent et hâtivement abstraction des connaissances scientifiques et médicales avérées actuellement, et des souffrances générées par la ''maladie'' de l’autisme ou des Troubles du Spectre Autistique (TSA). »
Mais pour les militants de la neurodiversité, la question de la souffrance semble passer au second plan. Il s'agit avant tout de construire une politique identitaire forte, de produire un discours de type culturaliste autour de l'autisme et de former les personnes autistes à défendre leurs droits. Selon Brigitte Chamak : « Le succès de la mobilisation réside, en partie, dans les changements opérés non seulement dans la façon dont les personnes voient leur situation de vie, mais également dans l’opinion qu’elles se font d’elles-mêmes. »


Albert Einstein, Glenn Gould, et nous, et nous, et nous !
 
Les récits autobiographies de Temple Grandin (1986) et de Donna Williams (1992) ont largement contribué à cimenter l'identité autiste. « Des adultes qui se sentaient différents mais ne savaient pas en quoi consistait leur différence se sont reconnus dans la description du fonctionnement autistique, explique Brigitte Chamak. Ils ont d'abord témoigné de leur expérience en écrivant leur biographie. Ils ont ensuite tenté de changer l'image négative de l'autisme en montrant en quoi l'originalité et la créativité des personnes présentant des caractéristiques autistiques enrichissent une société. » Puis les blogs et les forums Internet ont pris le relais, et ce d'autant plus facilement qu'un certain nombre de personnes autistes sont bien plus à l'aise pour communiquer via un ordinateur que dans un rapport direct à autrui. Sur « Whose Planet Is It Anyway ? », « Asperger Square 8 » ou « Cat In A Dog’s World », des personnes autistes échangent conseils et informations utiles et se soutiennent pour mieux faire face à la stigmatisation et aux représentations grotesques dont ils sont parfois l'objet dans les médias. (On se souvient en France des enfants autistes invités il y a une dizaine d'années dans un Ca se discute d'anthologie de Jean-luc Delarue. Si l'émission avait indéniablement contribué à faire connaître au grand public le syndrome d'Asperger, le dispositif n'avait pu se départir d'un côté « freak show » dommageable et pour les enfants et pour leurs parents.)
Car désormais, sur Internet comme dans les récits autobiographiques, il ne s'agit plus de faire le récit personnel de son expérience singulière de l'autisme, mais de contribuer, par son témoignage, à une prise de conscience politique et à l'édification d'une communauté. « L'usage du ''nous'' participe à la construction d'une communauté, avec une culture propre, des expressions et un humour spécifique », note Brigitte Chamak. Car contrairement à une idée reçue, les personnes autistes peuvent faire preuve d'humour. Ainsi, l'Institute for the Study of the Neurologically Typical, un site créé par une personne autiste, décrit le plus sérieusement du monde, à la manière des classifications nosographiques, les personnes non autistes comme présentant un syndrome Neurotypique (NT), caractérisé par des préoccupations sociales, un sentiment de supériorité et une certaine obsession de la conformité.
Cette transformation des représentations de l'autisme a abouti, tout comme c'est le cas avec des minorités sexuelles ou ethniques, à l'émergence d'une « fierté » (pride) autiste, sentiment alimenté par l'idée, relayée par Internet, selon laquelle Albert Einstein, Glenn Gould, et d'autres génies célèbres présentaient un authentique syndrome d'Asperger.


« Ne vous lamentez pas pour nous »
 
Jim Sinclair est le chef de file de l'Autism Network International (ANI), le plus ancien – le mouvement a été créé en 1980 – et plus important regroupement de personnes autistes ou présentant un syndrome d'Asperger. Personnage aussi énigmatique que charismatique, Sinclair, qui n'a pas parlé avant l'âge de douze ans, donne à présent des conférences dans le monde entier. Les rumeurs les plus folles courent à son sujet, certaines remettant même en question la véracité de son autisme. En 1993, lors de la conférence internationale sur l'autisme, Sinclair frappe fort. Dans un discours intitulé « Ne vous lamentez pas pour nous », il critique ouvertement l'attitude d'un certain nombre d'associations de parents : « L'autisme n'est ni quelque chose qu'une personne a, ni une ''coquille'' dans laquelle elle se trouve enfermée. Il n'y a pas d'enfant normal caché derrière l'autisme. L'autisme est une manière d'être. Il est envahissant ; il teinte toute sensation, perception, pensée, émotion, tout aspect de la vie. Il n'est pas possible de séparer l'autisme de la personne - et si c'était possible, la personne qui resterait ne serait plus la même [...] Par conséquent quand les parents disent : '' Je voudrais que mon enfant n'ait pas d'autisme'', ce qu'ils disent vraiment c'est : '' Je voudrais que l'enfant autiste que j'ai n'existe pas. Je voudrais avoir à la place un enfant différent (non autiste)''. C'est ce que nous entendons quand vous vous lamentez sur notre existence et que vous priez pour notre guérison. » (6)

Pourquoi vouloir guérir ?
 
C'est dans cet esprit que plusieurs personnes autistes médiatisées s'opposent à l'idée de « guérison » (cure). Ainsi, Kathleen Seidel, fondatrice du site Neurodiversity.com, trouve proprement « déraisonnable et oppressante » l'insistance avec laquelle il est demandé aux personnes autistes d'apprendre à modifier certaines « particularités pourtant inoffensives pour le confort des autres » : « Estimer qu’il incombe aux citoyens autistes de faire un effort d’adaptation n’a d’autre but que d’épargner aux autres la sensation de gêne face à leurs propres peurs, leur vulnérabilité, et de leur éviter de regarder en face leur attitude destructrice vis-à-vis de la différence », écrit-elle dans son texte, « The autistic distinction » (7). Un point de vue que ne semble pas partager M'hammed Sajidi : « Dans le cadre de l’autisme, les TSA touchent 1 naissance sur 100. L’autisme ''léger'' et le syndrome d’Asperger représentent un pourcentage minime. Sans traitement ni éducation, la majorité des personnes autistes souffrent dans le silence des troubles générés par la maladie des TSA et des maladies sous-jacentes. La neurodiversité ne doit pas oublier cette partie majeure qui génère des souffrances, et nuit à l’état de santé de la personne et de son environnement. » Si elle s'oppose à l'idée de « guérison » sans évoquer explicitement une quelconque affiliation au Neurodiversity Movement, Temple Grandin estime pour sa part qu'il peut être utile d’enseigner aux autistes avec langage à mieux moduler les inflexions de leur voix pour ne pas effrayer leur interlocuteur.
Dans ce contexte, un certain nombre de partisans de la neurodiversité militent pour l'arrêt des Applied Behavior Analysis (analyse appliquée du comportement - ABA), dont la visée, jugée normative, est évidemment à rebours d'une quelconque affirmation de la « différence ». Cette thérapie, qui n'est pas spécifique à l'autisme, est utilisée pour tous les troubles du comportement, y compris dans le cadre de l’entreprise, et vise à réduire les comportements inadaptés chez chaque individu et améliorer ses comportements positifs via des évaluations, des programmes individuels adaptés et des objectifs à atteindre. Or, pour M'hammed Sajidi : « Contrairement à d’autres champs de la psychologie, l’ABA suit une démarche scientifique. Cette thérapie propose des outils performants pour réduire les troubles du comportement chez l’enfant autiste et des outils efficaces pour son éducation, son apprentissage et son accès à l’autonomie. Si les promoteurs de la neurodiversité demandent l’arrêt de l' ABA, c’est que ces personnes ne la connaissent pas, ne l’ont pas reçue dans le cadre de leur développement ou de leur traitement, et ne tiennent pas compte des souffrances subies par la majorité des personnes atteintes de TSA dans le monde qui, sans traitement des troubles du comportement et d’apprentissage ou traitement de certaines maladies associées, finissent dans les chambres d’isolement des hôpitaux psychiatriques pour les pays développés, ou enchaînés dans des lieux sordides dans les pays sous-développés. Nous demandons aux personnes qui, sans fondement, voire par principe idéologique, mettent en cause des outils, qu’ils se posent la question : quel était leur état de santé lors de leur petite enfance ? Quel était l'état de leur famille ? Et qu’elles évaluent la chance qu’elles ont eue dans leur parcours de vie pour atteindre le niveau de développement qui est le leur, par rapport aux 70 millions de personnes touchées par les TSA dans le monde. »


Communautarisme anglo-saxon vs. sollicitude sociale française
 
De fait, si la neurodiversité est en plein essor dans les pays anglo-saxons, elle a pour le moment peu d'ampleur en France. Pour Brigitte Chamak, plusieurs raisons expliquent ce décalage. D'une part, dit-elle, « les psychiatres français ont résisté pendant longtemps aux nouvelles classifications et à une conception élargie de l’autisme. » D'autre part, il révèle « une différence quant aux possibilités d’expression des personnes présentant un handicap quand elles remettent en question le système des professionnels et des associations de parents, comme le font aujourd’hui les associations de personnes autistes au niveau international. »
Si dans les pays anglo-saxons les associations s'organisent en mouvement social qui remet en cause les principes normatifs, en France on se focalise sur la défense des intérêts des personnes autistes et de leur famille. « La spécificité du système associatif français, caractérisé par le partenariat entre l'Etat et les associations de parents, le contexte historique et culturel, et en particulier, l'opposition au communautarisme, apparaissent comme des éléments peu propices au développement de revendications radicales dans le domaine du handicap », analyse Brigitte Chamak. Si l'approche américaine met en avant la notion de communauté au service d'un objectif civique, l'approche française se caractérise par une « sollicitude sociale » qui va de pair avec l'autorité institutionnelle. Pour étayer son propos, Brigitte Chamak cite l'exemple de la surdimudité. « Parce qu'elle allait à l'encontre du discours médical de la déficience et de sa réparation, la langue des signes a été interdite dans les instituts d'enseignement français, entre 1880 et 1990. A l'opposé a été créé dès 1864 à Washington un lycée pour les sourds. » De même, note-t-elle, les disability studies, qui dénoncent la médicalisation du handicap et insistent sur la dimension sociale de la stigmatisation, fleurissent aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni, mais sont très peu présentes en France.
Reste que pour le président de Vaincre l'autisme, « ne pas parler de guérison, ne pas parler de maladie revient aujourd’hui à condamner les personnes atteintes d’autisme à un état définitif. Ceci pourrait anéantir la lutte contre cette maladie dans les domaines de la recherche, des traitements, de la prise en charge et de l’éducation. Les promoteurs de la neurodiversité militent dans leur démarche face à un charlatanisme, promu sur le Web, d’éventuelle guérison de l’autisme. Il est vrai qu’aujourd’hui il n’y a aucune guérison des TSA. Il est également vrai que l’autisme peut être une modalité existentielle de la diversité humaine. Mais l’autisme ne se limite pas à cela. Notre position est basée sur des fondements avérés et des constats de notre travail dans le domaine de la recherche d’informations et de traitements depuis plus de dix ans. Nous sommes convaincus qu’il faut parler de ''maladie'' multifactorielle, comportant des composantes génétiques et neurologiques qui génèrent un handicap cognitif sévère, dont toutes les causes ne sont pas encore découvertes. Ce qui appelle au développement de programmes de recherche avec les moyens nécessaires pour découvrir les causes et les nouveaux traitements pour lutter contre cette maladie. »
Dans le livre Gamma de la Métaphysique, Aristote énonce le principe de non-contradiction suivant : « Il est impossible que le même appartienne et n'appartienne pas au même et selon le même ». En clair, pour Aristote, ou bien une personne parle comme vous, ou bien elle ne parle pas. Et si elle ne parle pas, c'est-à-dire si elle ne signifie pas une seule chose et la même pour soi-même et pour autrui, c'est une plante (9). La vidéo d'Amanda Baggs n'est-elle pas une réfutation de ce principe ? Car, d'une part, on en vient alors à se demander comment les normes se constituent comme énoncé dans le langage puis s'articulent entre elles pour définir ce qui, dans une société donnée, est dans la norme ou hors-norme. Mais, surtout, pourquoi donc la communication devrait-elle être orale pour être légitime ? Pourquoi les grognements d'Amanda Baggs ou sa façon de frotter son visage contre les pages d'un livre seraient-ils moins légitimes que les phrases à tiroirs qui composent cet article ? Comme le pointe fort justement Brigitte Chamak, ce que nous laissent entrevoir les autobiographies de personnes autistes, leurs discussions sur les forums internet, leurs vidéos et leurs revendications, c'est « l'infinie diversité des modes de fonctionnement humain. Elles nous amènent à interroger nos présupposés, à repenser ce qu'intelligent veut dire et ce que recouvre l'expression ''être humain'' ». Qu'elles en soient ici remerciées.
 
Pour aller plus loin :
Un site très complet sur la neurodiversité : http://www.neurodiversity.com
Le site de Temple Grandin : http://www.templegrandin.com
La vidéo d'Amanda Baggs : http://www.youtube.com/watch?v=JnylM1hI2jc
(1) CERMES3-Équipe CESAMES.
(2) Brigitte Chamak, qui n'a pas eu la possibilité de répondre directement à nos questions, a eu l'amabilité de nous adresser deux de ses articles dont sont extraites certaines des citations qui suivent. Pour consulter ces deux articles dans leur intégralité, voir : B. Chamak, « Autisme, handicap et mouvements sociaux », ALTER, European Journal of Disability Research, 4 (2010), 103-115, et Autisme : des représentations multiples, source de controverses, Enfances & Psy, n.47, pp. 150-158.
(3) Lettre du 13 mai 1907.
(4) Les TED regroupent : l'autisme ; le syndrome d'Asperger ; le trouble désintégratif de l'enfance ; le syndrome de Rett ; les TED non spécifiés.
(5) Notamment en s'appuyant sur la loi du 11 février 2005 sur l'égalité des droits et des chances, qui pose le principe de l'inscription de tout enfant handicapé dans l'établissement scolaire le plus proche du domicile.
(6) Sinclair, 1993. Traduction B. Chamak.
(7) Pour consulter l'intégralité du texte de K. Seidel : http://www.neurodiversity.com/autistic_distinction.html.
(8) Aristote, Métaphysique, livre Gamma, chap. 3, 1005 b 19-20.

(9) Voir notamment sur la réfutation du principe de non-contradiction : B. Cassin, La décision du sens : Le livre Gamma de la métaphysique d'Aristote, Paris, Vrin, 2000.

22 octobre 2012

Autisme et créativité : Envisager l'Autisme de manière Différente

 Une thèse très intéressante

Autisme et créativité : Envisager l’Autisme de manière Différente

Compétences and Potentiels à côté de handicaps

Extraits pour aller à l'essentiel mais la discussion est très intéressante (jjdupuis) :

 

"6.    Les compétences et les aptitudes sociales

Sans aptitudes sociales, les caractéristiques les moins positives de l’autisme vont masquer tous les bénéfices des aspects positifs. Pour commencer, l’apprentissage de comportements sociaux de base permettra la découvertes de compétences par ailleurs masquées pas les attitudes asociales et des troubles du comportement envahissants. Même les artistes et les créateurs les plus talentueux se font rejeter s’ils ne se comportent pas socialement avec un minimum de correction.

Mais à l’inverse, les compétences exceptionnelles pourraient être utilisées comme levier pour développer les aptitudes sociales. Elles pourraient aider à développer chez les personnes autistes l’estime de soi et la socialisation.

Les compétences mènent au succès : Etre constamment en situation d’échec entraîne du désespoir chez l’enfant et plus généralement génère l’angoisse de prochains échecs. Exploiter les potentiels de l’enfant lui donnera l’opportunité de réussir.

Le succès entraîne l’estime de soi : « Je ne suis pas le plus mauvais. Pour ça, je suis meilleur que certains enfants de ma classe »

Les compétences attirent la participation : Reconnaître une compétence particulière chez un enfant attirera d’autres enfants vers lui.

La participation est un pas pour se faire des amis : Rencontrer d’autres enfants ouvre la voie vers les contacts sociaux et potentiellement à se faire des amis

Utilisation positive dans les temps de loisir : Tous les talents et aptitudes spéciales peuvent mener à des activités extrêmement variées qui peuvent rendre les temps de loisirs bien plus structurés et moins problématiques.

Quelques un parmi les individus les plus talentueux ont fait l’expérience d’évolutions remarquables au niveau de leur intégration sociale comme membres à part entière de groupes sociaux. Ils sont reconnus comme de grands contributeurs de la société. Mais même ceux qui ont des talents moins exceptionnels peuvent grandement bénéficier de l’exploitation de leurs compétences. Cependant, dans tous les cas, cela requiert beaucoup de soutien autour de la personne.

 

7.    Les Eclats de compétences chez les individus sans talents apparents

Comme nous l’avons dit précédemment, nous devrions toujours chercher les aspects « positifs » de l’autisme, même lorsqu’il n’y a pas de talents exceptionnels apparents. Ceux ci doivent faire l’objet de recherches parfois proches d’une enquête scientifique, étant donné qu’ils sont souvent cachés derrière les stéréotypies et les troubles du comportement.

Il est aussi parfois difficile d’identifier les talents spéciaux chez les individus autistes plus lourdement handicapés. Cela vient du fait qu’ils peuvent être exprimés à travers des comportements ou des actes auxquels nous ne n’attribuons pas de valeur en tant que neurotypiques. Exploiter de telles compétences peut exiger que nous ayons l’esprit très ouvert et alerte. Une fois découvertes, de telles capacités peuvent s’avérer réellement exceptionnelles et un parent ou professionnel compétent peut se débrouiller pour les tourner à l’avantage de l’enfant.

Résumé

Nous devrions tous être convaincus qu’il y a toujours des compétences exploitables dans l’autisme pour aider les individus à développer une meilleure qualité de vie. Ces compétences peuvent être plus ou moins exceptionnelles et plus ou moins visibles, mais elles sont là. Voici quelques recommandations qui pourraient être utiles pour travailler dans ce domaine :

Cherchez les compétences (talents ou eclats de compétences) Gardez votre esprit ouvert, observez attentivement les compétences émergentes, même si elles ne semblent pas importantes à vos yeux. Elles pourraient s’avérer utiles dans une stratégie éducative plus généralisée.

Entretenez ces compétences : En ce sens, les enfants atteints d’autisme ne sont pas différents des autres. Les compétences doivent êtres entretenues, même si elles semblent naturelles et aisément acquises chez certains des individus les plus talentueux. Cela exigera peut être des approches différentes d’enseignement, appropriées aux style cognitif des personnes autistes. Toutefois, on peut compter sur la motivation, la concentration sur certains intérêts, l’absence d’ennui que provoquent les exercices répétitifs et quelques uns des aspects dont nous avons parlé.

Réexaminez les particularités dans l’autisme « Pensez positif », essayez d’envisager quelques uns des traits de l’autisme comme un différent mode de pensée, plutôt que comme une incapacité.

Utilisez les comme levier pour les apprentissages Utilisez les domaines les plus hauts de compétences pour aider dans l’acquisition de compétences dans les domaines ou l’enfant a plus de difficultés  

Utilisez les pour motiver l’individu Nous avons vu que la motivation est un facteur décisif qui peut être issu des compétences spéciales dans l’autisme, que ce soit une motivation directe (intérêt pour la tâche) ou indirecte (récompense pour un comportement approprié)

Utilisez les pour développer l’estime de soi Cela fera prendre à l’enfant une attitude plus positive envers son propre potentiel

Encouragez le partage social La plupart des personnes autistes les plus talentueuses ont tendance à garder leur travail pour eux. Beaucoup n’ont pas conscience que ce qu’ils ont fait est magnifique et que ça pourrait être partagé avec d’autres. Il peut s’avérer nécessaire de mettre en place une stratégie pour éduquer un tel partage du succès.

Un excellent moyen pour éviter les soucis durant les temps de loisir En fin de compte, comme nous le savons tous, les temps de loisir peuvent être les plus difficiles à gérer avec les personnes autistes. Exploiter les intérêts particuliers et les talents peut se révéler être un très bon moyen pour réduire considérablement ces problèmes.

 

Conclusion

Je crois sincèrement que quelques individus autistes sont de vrais créateurs ou à l’origine d’idées très novatrices, celles que Margaret Boden a appelé « la créativité dure » (Boden 1992). Cela peut être difficile à accepter dès lors que nous sommes bien trop habitués à associer l’art aux compétences intellectuelles et sociales, ainsi qu’à la représentation symbolique. Quelques auteurs ont contesté la créativité des artistes autistes (Zaidel 2005), mais les exemples extraordinaires de créativité magnifique venant d’artistes jeunes et moins jeunes vient contredire ce point de vue.

Il y a le point de vue opposé, qui dit que presque tous les grands créateurs faisaient et font partie du spectre (Fitzgerald 2003).

C’est également exagéré, bien qu’Asperger lui même disait « Il semblerait que pour réussir dans la science et l’art, une pointe d’autisme soit essentielle »

Je crois également que dans des cas d’autisme plus sévères, il existe des potentiels qui pourraient être utilisés pour améliorer la qualité de vies des personnes autistes. Mais j’irais même plus loin, nombre de ces personnes plus handicapées ont aussi des possibilités d’apporter une évolution de notre humanité."

21 octobre 2012

troubles anxieux dans les TSA

Les  troubles anxieux sont très fréquents dans les troubles envahissants du développement sans déficience intellectuelle (TED SDI) mais demeurent encore très souvent sous diagnostiqués.

Myriam Soussana, doctorante en psychologie a présenté ce sujet lors du colloque organisé le 29 septembre à l’Institut Pasteur.  Ces recherches sont financées par la Fondation Orange.

Le groupe de Myriam Soussana s’intéresse aux troubles anxieux dans les troubles envahissants du développement sans déficience intellectuelle : TED SDI. Les TED-SDI regroupent l’autisme de haut niveau (on parle de haut niveau tout simplement car ces personnes n’ont pas de déficience intellectuelle) et le syndrome d’Asperger.

Les personnes avec un TED-SDI ont des difficultés dans les compétences qui nous permettent d’avoir des relations sociales adaptées dans la vie de tous les jours. Malgré un bon vocabulaire et une expression normale, la communication non verbale est limitée : il est par exemple difficile de reconnaitre une émotion sur un visage au cours d’une conversation. En conséquence, on retrouve chez ces enfants et adolescents, des difficultés d’adaptation dans la vie quotidienne avec des problèmes d’interactions sociales (pas d’amis, difficultés à initier une conversation).

De plus, une récente étude a montré que 74% des enfants et adolescents avec un TED-SDI avaient aussi un trouble associé comme : la dépression, des troubles du comportement, un trouble anxieux…

Dans son étude, elle s’intéresse particulièrement aux troubles anxieux, qui sont parmi les plus fréquents dans les TED-SDI. On estime que 45% des enfants et adolescents avec un TED-SDI ont aussi un trouble anxieux : ce qui est plus courant que chez les personnes typiques. Et l’adolescence est une période de risque plus important car les relations sociales deviennent plus complexe (à l’entrée au collège).

Pourtant : le diagnostic de trouble anxieux n’est pas toujours posé car il est assez difficile à réaliser pour cette population. Il n’est pas évident de distinguer certains symptômes des troubles anxieux de ceux du TED.

Objectif

L’équipe de Myriam Soussana a monté une étude pilote qui avait pour objectif de :

  • caractériser les troubles anxieux dans les TED-SDI,
  • comparer les caractéristiques cliniques et socio-familiales d’adolescents  TED-SDI  avec et sans troubles anxieux,
  • comparer ces caractéristiques à un groupe d’adolescents anxieux sans TED.

Cette étude a été menée auprès d’une population de 46 adolescents TED SDI âgés de 11 à 18 ans dont 26 TED non anxieux et 20 TED anxieux.

Il a été observé :

  • pas de prise en charge particulière , que l’adolescent ait un trouble anxieux ou non, sa prise en charge sera la même, traitements médicamenteux identiques dans les deux groupes, (ex : pas + de suivis psychologique ou de prescriptions d’anxiolytiques en présence de troubles anxieux),
  • le niveau intellectuel est un facteur d’anxiété, plus le niveau intellectuel est élevé, plus les risques sont élevés,
  • l’anxiété augmente quand il y a un déficit social,
  • les adolescents avec un trouble anxieux ont plus de difficultés à reconnaitre des émotions sur les visages. On peut faire l’hypothèse que des échecs répétés dans l’interprétation des émotions ont pu jouer un rôle dans le développement de ce trouble anxieux. Avec le risque d’un cercle vicieux…

Conclusion

Pour une meilleure prise en charge de ses troubles anxieux, il faut adapter les outils de diagnostics à la particularité des TED
et trouver des nouvelles formes de prise en charge, la  prise en charge doit aussi être adaptée. Il est aussi nécessaire de mettre en place des programmes d’entrainement aux habiletés sociales et de continuer la recherche.

21 octobre 2012

Le Gouvernement prépare la professionnalisation des AVS

article publié dans le café pédagogique le 17 octobre 2012

Les enfants handicapés seront-ils enfin accompagnés par des professionnels formés et reconnus ? Cette vieille revendication des associations de parents avance d'un pas avec la mise en place, mardi 16 octobre, d'un groupe de travail. Il est chargé de préparer la professionnalisation des AVS en réfléchissant à leur formation et leur statut. Mais la création de ce nouveau métier va devoir trouver son financement...

Deux ministres pour un groupe de travail

Silence poli des invités quand les deux ministres, George Pau-Langevin, ministre déléguée à la réussite éducative et Marie Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées, visitent le lycée professionnel Deprez le 16 octobre. Situé près de la Bastille, le lycée Deprez est un petit établissement (500 élèves) préparant aux métiers de l'électricité. Surtout il fait partie des rares lycées qui accueillent une ULIS ce qui justifie la présence des ministres. Mais la classe de bac pro électrotechnique que visitent les deux ministres ne compte aucune fille. Presque tous les élèves et leurs enseignants font partie des "minorités visibles" comme on dit en jargon éducation nationale. Pourtant c'est d'intégration qu'il s'agit. Les deux ministres viennent installer le Groupe de travail "Professionnaliser les accompagnants pour la réussite des enfants et adolescents en situation de handicap".

Le groupe de travail est piloté par Pénélope Komites, adjointe au maire de Paris en charge des personnes handicapées. Il comprend des représentants de l'administration (Dgesco, Dgefp, Direction générale de la cohésion sociale), les principales associations de parents (Fcpe, Peep, Apel) et de parents d'enfants handicapés (Fnaseph, Unapei, FFDys, Autisme France, Apajh, etc.), la Pep, l'Unaisse er l'Unaevs, les syndicats enseignants, les inspecteurs généraux auteurs du rapport de septembre 2012. Un certain nombre de grandes institutions et grandes entreprises (Casino, Sncf, Thalès, etc.) sont aussi représentés ainsi que des élus (l'Adf par exemple).

Quelle formation ?

"Nous inventons un nouveau métier". C'est que depuis le vote de la loi de 2005 prescrivant le droit à la scolarisation des enfants handicapés, les accompagnants, auxiliaires de vie scolaire (AVS) ou assistants de scolarisation, ont un statut précaire et ne sont pas formés pour leur métier malgré l'importance de leur mission.

Le groupe de travail devra d'abord définir un référentiel de formation. "La reconnaissance et la pérennisation de la fonction d’accompagnant doivent en passer par la définition d’un référentiel de compétences et d’activités. Ces professionnels seront appelés à intervenir dans des structures et sous des tutelles différentes. Un niveau de diplôme minimum validé par toutes les institutions concernées devra être envisagé". Ce sera au groupe de  définir si le diplôme de référence existe ou s'il faut en créer un. Il devra aussi recenser les besoins en AVS. "Il faut faire en sorte que les AVS puissent faire un travail de bonne qualité et qu'ils ne soient plus dans l'insécurité" a déclaré G Pau-Langevin.

Quel métier ?

"De 6 à 20 000 enfants ne sont pas scolarisés" a rappelé MA Carlotti. Un des enjeux de cette professionnalisation c'est aussi de scolariser l'ensemble des enfants qui y ont droit. Pour S Cluzel, présidente de la Fnaseph, la création de ce groupe de travail répond à  une revendication ancienne des associations qui chaque année bataillent pour que les enfants disposent des AVS dont ils ont besoin.

Reste que la création de ce nouveau métier, s'il voit le jour, aura un coût. Où trouver le financement de la formation et de vrais salaires pour les AVS alors que l'Etat s'engage dans une austérité renforcée ? François Hollande avait promis durant la campagne électorale qu'il créerait ce nouveau métier. L'Etat s'engage sur  cette voie. Ira-t-il au bout de la démarche ?

François Jarraud

21 octobre 2012

Bon anniversaire Théo !

10 ans !!! Série "Je fais tout seul" (4)

Voilà, c'est fait, Théophile a eu 10 ans hier et il est très fier de ça!


Ne riez pas...en fait, si vous pouvez rigoler...il y a encore quelques

années, lorsqu'on demandait à Théophile, combien de bougies il fallait mettre

sur son gâteau, c'était pour lui un véritable sujet de maths type bac !!!

Mais aujourd'hui, tout ça, c'est du passé...

Bref, il se sent grand et c'est tant mieux...Hier, nous nous sommes rendus tous les deux dans une petite boutique du centre ville (il adore la ville). Sur le point d'en ressortir, Théophile a hésité à dire au revoir. Alors, adroitement, la dame s'est tournée vers Théo, l'a salué d'un "Au revoir, jeune homme"! Une fois dehors, il m'a fait remarquer: "Tu as entendu, elle m'a appelé jeune homme, j'aime bien quand on m'appelle jeune homme".


Je l'ai senti un peu comme ça (là, c'est Phelps, son idole! Celui-là,

à tout gagner comme ça, je me demande...vus voyez sûrement ce que je veux dire

mais je n'ai rien dit! On devient méfiants, vous ne trouvez pas? )

Dans la journée, il est venu me voir et m'a posé cette question amusante: "Maintenant que j'ai dix ans, qu'est-ce que je dois faire tout seul en plus?". Je lui ai expliqué qu'il avait pris il y a quelques semaines la décision de se doucher seul, de se brosser les dents seul, de travailler alternativement avec moi et en autonomie aussi, de lire "dans sa tête" et seul...que c'était déjà bien et qu'il verrait au fur et à mesure de cette onzième année!

Ce matin, il m'a annoncé qu'il avait décidé de couper lui-même son jambon à partir d'aujourd'hui. Un vrai changement, pour le moment, il le mange avec les doigts! Et j'ai souligné que manger ses nuggets avec une fourchette et un couteau, ça pouvait être bien aussi. Il a dit OK! Je sais que cela va lui demander un gros effort parce que côté manipulation d'objets (peignes, ciseaux également), ce n'est pas encore tout à fait ça mais on avance...Et j'aime lorsque c'est lui qui en prend l'initiative!

Autre chose: J'avais lu il y a longtemps déjà un article de Plouf sur les fameux petits logos mis par des "spécialistes" en bas à droite de vos petits écrans et qui font comprendre que bien des programmes violents et sans intérêt aucun sont bien sûr déconseillés au moins de...10 ans (mais diffusés tout de même en pleine journée!). Selon quels critères? On se le demande bien. Jusque-là, Théophile, sitôt que le petit pictogramme apparaissait, s'éloignait du téléviseur: le TED aime souvent respecter la consigne à la lettre!

 

Sûr que s'il était allé à l'école, son plateau aurait été exemplaire!!!

(Pas vraiment de rapport mais j'ai trouvé ça rigolo!)

Je reprends: la semaine dernière est passé sur ARTE un film retraçant l'histoire de Buffalo Bill. Donc il a rejoint ses appartements dès qu'il a aperçu le petit pictogramme, a demandé l'enregistrement du dit film en prévenant:"Je le regarderai seulement lorsque j'aurai 10 ans". C'est donc prévu pour cet après-midi!

Bien sûr, nous lui avons expliqué que nous ne pensions pas que tous les films et émissions autorisés aux plus de 10 ans soient effectivement adaptés à cet âge...donc on décidera au fur et à mesure de la demande!

10 ans déjà...de moments pas toujours simples mais aussi de plein de petits bonheurs comme ceux-là. Rendez-vous dans 10 ans alors!!!

A bientôt.

LaMaman

 


PS : La rencontre avec Valérie, s'est faite au hasard du net via un dénominateur commun : la mise en place de séances avec le cabinet Espas Iddees. Depuis on ne se quitte plus via nos blog respectifs. Je vous conseille donc de vous abonner à son blog pour suivre les progrès de Théo et le travail singulier et admirable de sa Maman (Jean-Jacques Dupuis)

 

21 octobre 2012

Prestations & droits - le dossier d'Autisme France - février 2011

La lettre d’Autisme France - Numéro 46 - février 2011

Prestations, droits,
connaître et utiliser les textes règlementaires...


Malgré les avancées des textes législatifs, les familles rencontrent toujours beaucoup de difficultés
pour faire reconnaître leurs droits et les faire valoir. Notre revue a déjà présenté par le passé
les prestations pour enfants (AEH-PCH) et pour adultes (AAH-PCH-ACTP), cependant il nous
parait important d’y revenir en y ajoutant des éléments vous permettant de mieux argumenter et
construire votre dossier. Nous vous proposons également un rappel de vos droits, notamment en
ce qui concerne la scolarisation… Lire la suite

20 octobre 2012

Etablir un diagnostic de l'autisme dès trois ans

19/10/2012

Stéphane Cabrol est chef du pôle de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent de Savoie. Il officie en outre dans le dispositif autisme en Savoie au sein de plusieurs structures : le Centre d'évaluation et de diagnostic qui dépend du Centre ressources autisme (CRA), des classes d'inclusion scolaire (Clis-Ted), un Sessad-autisme et un Institut médico-éducatif (IME).

Vous intervenez depuis une dizaine d'années dans le champ de l'autisme. Vous exercez au sein du Centre d'évaluation et de diagnostic en Savoie. Pourquoi un diagnostic précoce est-il primordial pour l'avenir de l'enfant ?

Pour une raison évidente. Entre 0 et 7 ans, la maturation cérébrale se fait à une telle vitesse et la plasticité cérébrale est telle qu'une intervention adaptée permet la réversibilité d'un certain nombre de difficultés majeures de développement. On peut intervenir avec pertinence à tous les âges de la vie mais l’efficacité optimale se situe dans le plus jeune âge. On peut beaucoup gagner en particulier sur le développement intellectuel. C'est d'autant plus important que ce développement intellectuel est un facteur pronostic essentiel dans l'autisme. Selon son quotient intellectuel (QI), l'avenir de l'enfant, son degré d’autonomie ne seront pas les mêmes. Or, si on a la possibilité d'établir un diagnostic précoce et de mettre en place rapidement une stratégie d'accompagnement adaptée, on a démontré que l'on pouvait améliorer les troubles envahissants du développement (TED) et donc les capacités de communication, les interactions sociales et les centres d'intérêt restreints ; il permet également d’améliorer significativement le QI de l'enfant. Même si pour une part encore importante, l’existence d’un retard mental restera malgré tout une réalité. Les interventions précoces permettent au potentiel de s'exprimer mais certains enfants, encore nombreux, présentent un retard mental constitutionnel, souvent d'origine génétique, qui persistera malgré l'amélioration liée aux interventions. En revanche, grâce aux interventions précoces, l’enfant, quel qu’il soit, ne va pas perdre son potentiel et va pouvoir l'exprimer. Aujourd'hui, force est de constater que nous avons des délais d'attente trop longs. Dans notre centre, il se peut que des enfants attendent un an ou plus pour avoir un bilan. Nous avons donc des priorités pour les enfants les plus jeunes, de 2 à 5 ans.

A quel âge peut-on établir un diagnostic de l'autisme ?

Avant le diagnostic, le dépistage doit permettre un repérage des troubles. Idéalement, le premier niveau de dépistage devrait avoir lieu entre 9 et 24 mois. Avant l'âge de deux ans, il n'existe pas d'outils permettant d'établir un diagnostic solide. Par contre, il existe des profils de développement qui permettent de repérer des enfants à risques de "trouble du spectre autistique" (TSA). Il existe des questionnaires comme le "Chat" (check-list for autism in toddlers) - ou le "M-Chat" (modified check-list for autism in toddlers) - qui sont de bons outils de détection précoce de l'autisme à partir de 18 mois. Ils sont cités parmi les outils de dépistage dans le document commun de la Fédération française de psychiatrie et de la Haute Autorité de santé, portant sur les recommandations pour la pratique professionnelle du diagnostic de l'autisme. Ce ne sont pas les seuls. La démarche diagnostique survient dans un second temps pour consolider le repérage des symptômes autistiques. Selon les signes cliniques, le diagnostic peut s'établir dès l'âge de deux ans, mais plus solidement à partir de trois ans.

Qui sont les acteurs du dépistage ?

Le dépistage est du ressort des professionnels de santé de première ligne : médecins généralistes, pédiatres, médecins et psychologues scolaires, puéricultrices, médecins de PMI… Le dépistage étant réalisé, les enfants ayant une suspicion de TSA seront adressés aux professionnels chargés du diagnostic pour confirmer si les signes repérés sont bien en relation avec un TED. Je vous décris un parcours idéal, mais en pratique il faut y mettre un bémol. Même si les professionnels ont pris conscience, ces dernières années, de l'importance du repérage des TED, les outils mis à leur connaissance ne sont pas assez largement diffusés. A titre d'exemple, les versions françaises du "Chat" ou le "M-Chat" ont été réalisées par les associations, car la validation du questionnaire par les autorités de santé n'est pas encore achevée. L'objectif serait de le rendre systématique.

Comment se déroule le diagnostic ?

Dans nos centres, les bilans d'évaluation et de diagnostic pluridisciplinaires durent deux jours pendant lesquels nous effectuons une analyse objective portant sur plusieurs axes du développement : langage, psychomotricité, cognition, développement intellectuel, comportements. Nous allons observer l'enfant en le filmant, pour chercher la présence ou non de troubles dans le champ de la communication, des interactions sociales et des intérêts restreints. Pour le langage, nous veillons à identifier si celui-ci se fait dans un but de communication. Nous prêtons attention aux interactions réciproques avec les autres personnes. On s'attarde sur les expressions faciales, les anomalies dans le regard, le sourire. Nous pointons les difficultés à être en fonctionnement de partage, comme le fait de partager son plaisir, ses intérêts, de donner du réconfort, etc. Les enfants avec autisme ont souvent tendance à s'intéresser à des choses spécifiques de façon très marquée. Nous prêtons donc attention à la difficulté qu'ils auraient à diversifier leurs intérêts. Pour permettre d'établir un diagnostic complet, nous croisons aussi avec d'autres bilans : un bilan orthophonique pour voir si l'enfant connaît des troubles du développement du langage ; un bilan psychomoteur pour les enfants de 2 à 6 ans afin d'évaluer sa coordination motrice, sa manière de se déplacer, de se repérer dans l'espace ; un bilan ergothérapeutique, destiné aux enfants en âge scolaire, permet de mesurer la coordination fine des gestes permettant l'autonomie de la vie quotidienne comme l'habillage, le lavage, ou l'adaptation aux impératifs de la vie scolaire, comme l'utilisation des compas, des règles, etc. Il faut ajouter à cela un bilan sensoriel, pour déceler un éventuel trouble de l'un ou plusieurs des cinq sens, un bilan neuro-pédiatrique ayant pour but de déceler la présence de troubles associés, comme par exemple l'épilepsie. Enfin, un bilan génétique pour vérifier l'existence ou non d'une mutation génétique ou d'une modification génétique héritée. Une fois l'évaluation de l'enfant faite dans les différents axes de développement, une synthèse est effectuée avec les professionnels qui le suivaient déjà et ceux du Centre de diagnostic. Une fois le diagnostic établi, le médecin reçoit la famille pour l'annonce diagnostique.

L'annonce du diagnostic à la famille doit être un moment très délicat ?

Nous prenons en effet beaucoup de précautions pour bien recevoir la famille car le moment du diagnostic est très sensible. On prend le temps de regarder la vidéo, de voir ensemble quelles sont les caractéristiques de fonctionnement de l'enfant, les raisons ayant permis d'aboutir à la conclusion diagnostique. Ce sont des consultations longues qui peuvent durer deux heures, deux heures et demie. C'est un moment où la famille est très vulnérable car le diagnostic vient poser une réalité sur l'enfant. Mais il faut aussi voir cela comme un moment constructif, car nous allons élaborer avec la famille une stratégie globale d'accompagnement concernant les soins, l'éducation et la scolarité. La famille est le premier maître d'œuvre de la stratégie d’accompagnement. Nous les informons sur les possibilités existant dans le département. Une discussion s'engage sur l'intérêt d'une approche ou d'une autre. C'est vrai que nous sommes très favorables aux approches éducatives, développementales et comportementales dans le cadre de notre centre ressources, en lien avec notre expérience clinique et en conformité avec les recommandations de l’HAS, mais nous collaborons avec l'ensemble des partenaires, car l'approche doit être globale et donc plurielle. Nous insistons beaucoup sur le volet de l'accompagnement scolaire, parce qu'on sait aujourd'hui qu'un enfant avec autisme doit être situé au maximum dans une vie la plus ordinaire possible. Etre dans sa famille, aller à l'école tous les jours… après l'annonce diagnostique, nous accompagnons encore un peu la famille pour mettre en œuvre la stratégie d'accompagnement. Nous la guidons dans ses premiers pas, ensuite les structures prennent le relais.

< Revenir à l'article "Dépister les enfants avec autisme dès 18 mois"

20 octobre 2012

Dépister les enfants avec autisme dès l'âge de dix-huit mois

Article publié sur le portail du Gouvernement

19/10/2012
 
Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées et de la lutte contre l'Exclusion. Photo : AFP
Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées et de la lutte contre l'Exclusion. Photo : AFP

Le troisième plan autisme sera annoncé au plus tard début 2013, a déclaré Marie-Arlette Carlotti lors de son discours au Conseil économique, social et environnemental (Cese), le 9 octobre. Parmi les points du futur plan, la ministre a mis en avant la question cruciale du dépistage et du diagnostic précoces.

À l'occasion de la présentation de l'avis du Conseil économique, social et environnemental (Cese) sur "Le coût social et environnemental de l'Autisme", le 9 octobre, Marie-Arlette Carlotti a réaffirmé sa volonté de mettre en place un troisième plan autisme. Ce plan verra le jour "à la fin de l'année [ou] au tout début de l'année prochaine". "Je veux vraiment avancer sur cette question", a-t-elle affirmé.

La ministre a annoncé la désignation de la députée Martine Pinville à la présidence du Conseil national de l'autisme chargé de l'élaboration du troisième plan autisme : "Parce que je veux associer la représentation nationale et que je veux qu'il y ait un pilotage politique sur cette question", a-t-elle souligné. Elle a précisé le rôle des trois groupes de travail en place : la recherche, la formation de tous les professionnels de santé et d'éducation, et l'amélioration des établissements médico-sociaux et de l'accompagnement à domicile.

Marie-Arlette Carlotti a également insisté sur la nécessité d'une "prise en compte très tôt du dépistage, un dépistage précoce. Je souhaite que cela soit évoqué dans le troisième plan autisme", a-t-elle indiqué. Dans un communiqué datant de juillet dernier, elle avait précisé que le dépistage devait être réalisé "entre 18 mois et 3 ans, au lieu de 6 ans en moyenne actuellement". "Je veux que les centres de protection maternelle et infantile (PMI) se saisissent de la question", a-t-elle déclaré en précisant qu'elle souhaitait "y associer les professionnels de la petite enfance."

Médecins de PMI, puéricultrices, pédiatres, médecins généralistes, médecins et psychologues scolaires sont les premiers acteurs du dépistage. Ils disposent pour cela d'outils de détection comme le "Chat" (check-list for autism in toddlers)(1). Ce questionnaire de détection peut être utilisé dès le 18e mois de l'enfant. Il comporte une série de questions spécifiques posées aux parents ainsi qu’un volet d’observation de l’enfant en situation interactive. En cas de résultat positif, il permet aux généralistes et aux pédiatres d’orienter l’enfant vers un centre de diagnostic spécialisé. S'il y a une suspicion de TSA, les généralistes ou les pédiatres dirigent la famille vers un centre de diagnostic spécialisé qui pourra confirmer ou infirmer les premiers signes et poser le diagnostic.

Profiter de la plasticité du cerveau

Dans l'autisme, le rôle vital du dépistage précoce n'est plus à démontrer. C'est au plus jeune âge que se mettent en place les fonctions cognitives, les comportements moteurs et les bases du comportement social. Intervenir au plus tôt permet une prise en charge rapide de l'enfant par des stratégies d'intervention adaptées comme les approches éducatives, cognitives et développementales (Voir l'encadré ci-dessous). Comme l'explique le docteur Stéphane Cabrol(2), "entre 0 et 7 ans, la plasticité et la maturation cérébrales se font à une telle vitesse qu'une intervention adaptée permet la réversibilité d'un certain nombre de difficultés majeures de développement. […] L’efficacité optimale se situe dans le plus jeune âge." A l'inverse, soulève le docteur Nadia Chabanne(3) "plus on tarde à donner à un enfant et à sa famille un outil de communication adapté, plus on tarde à travailler sur des comportements inadaptés, plus on les installe et plus on majore le handicap social de l'enfant."

Le diagnostic de l'autisme peut s'établir "selon les signes cliniques dès l'âge de deux ans, et plus solidement à partir de trois ans", mais pour le docteur Stéphane Cabrol (chef du pôle de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent au Centre hospitalier de la Savoie et médecin au Centre d'évaluation et de diagnostic au sein du CRA de Savoie), il est déjà possible entre 9 et 24 mois de détecter des troubles autistiques.

Lire l'entretien

 

 

 

20 octobre 2012

"Le Bal des Pompiers" ce soir à Lesigny : une initiative de l'association ASDAA

article publié sur le site du CRAIF

19/09/2012
 Le Bal des pompiers, spectacle de Laurent Savard organisé par l'association ASDAA, le samedi 20 octobre 2012 à 20h30 à Lésigny (77).

"L’Association Sortir Divya et ses Amis de l’Autisme (ASDAA) a le plaisir de recevoir à Lésigny (77) Laurent Savard, auteur, comédien et parrain de l’ASDAA pour son spectacle intitulé « Le Bal des Pompiers ». Le Bal des Pompiers aborde par l’humour le thème de la différence, celle de Gabin, enfant autiste et hyperactif (né le jour du fameux bal, fils de Laurent Savard, auteur et interprète du spectacle). Mais aussi (et surtout) celle de tous ceux qui croisent son chemin. Pédiatre, psy, potes tous différents à l’insu de leur plein gré !"

Info et réservation : 06 34 07 06 66
Tarifs : de 10€ à 15€
Pour plus d’infos :
http://asdaapartages.blogspot.fr/
http://laurentsavard.com/presse/

19 octobre 2012

Sabine Chapuis - association Equi-sens : la thérapie par le cheval en Bourgogne

Equi-Sens : la thérapie par le cheval

L’association bourguignonne Equi-Sens, en Côte-d’Or, propose une thérapie avec le cheval. Son objectif : la prise en charge, en séances individuelles, des enfants, adolescents ou adultes handicapés, en difficulté sociale et/ou relationnelle.

Depuis 2002, l’association Equi-Sens, basée à Asnières-les-Dijon (Côte-d’Or), utilise le cheval comme «outil» thérapeutique pour soigner les personnes, enfants, adolescents, adultes, souffrant de difficultés d’ordre relationnel ou social ou souhaitant surmonter un handicap, qu’il soit physique, moteur ou sensoriel.

Elle est la première en France à proposer ce type de thérapie qui permet d'aborder les aspects éducatifs, pédagogiques, psychologiques affectifs et relationnels. Son public afflue de toute la région et au-delà.

Des institutions, des prescripteurs médicaux ou sociaux et les particuliers eux-mêmes font appel à ses services, à la recherche d’un mieux-être intérieur, d’une amélioration des troubles comportementaux. Le défi est parfois de taille.

Pour le réussir, Sabine CHAPUIS, responsable de la structure et éducatrice spécialisée, formée en thérapie avec le cheval (TAC), aux côtés d’autres spécialistes, dont un moniteur d’équitation, dispense des séances individuelles ou en petits groupes. D'une durée de 45 minutes, elles comportent des soins au cheval, des promenades en main ou montées, ou bien des mises en selle.

Le conseil régional de Bourgogne finance les deux emplois tremplins de l’association.Bienvenue sur le site Equi-Sens, association de thérapie par le cheval, en Côte-d'Or.

Visiter www.equisens.fr
19 octobre 2012

Antécédents psychiatriques dans la famille, un facteur de risque d'autisme.

article publié dans le blog de chronimed le 19 octobre 2012

Bien qu’ils soient désormais considérés comme des affections distinctes, les troubles du spectre autistique et la schizophrénie se chevauchent parfois.

Historiquement, l’autisme apparaissait d’ailleurs comme une sorte de « schizophrénie infantile », en raison des difficultés de socialisation et des bizarreries du comportement partagées par l’autisme et la schizophrénie.

Bleuler lui-même (le psychiatre suisse qui proposa le terme ‘‘schizophrénie’’ en 1911) tenait l’autisme pour un « important signe distinctif de schizophrénie » (un signe « secondaire », toutefois)  par lequel le sujet tendrait à s’écarter activement de la réalité extérieure (an active turning away from the external world).

Vers 1980, les statuts nosologiques de l’autisme et de la schizophrénie ont cependant divergé, cette séparation étant influencée par leurs « trajectoires de développement » respectives : alors que l’autisme survient très tôt dans l’existence, les symptômes de schizophrénie s’installent plus tardivement, après une « longue période de développement normal ou quasi-normal. »

Mais quelles que soient les options nosographiques dominantes, autisme et schizophrénie n’en demeurent pas moins des affections, sinon identiques ou proches (comme on l’envisageait au début du XXème siècle), du moins assez apparentées pour susciter une réflexion épidémiologique sur une origine voisine.

Dans ce contexte d’évaluation du « degré selon lequel ces troubles partageraient une même base étiologique », une étude internationale (impliquant des chercheurs de Caroline du Nord, de Grande-Bretagne, d’Israël et de Suède) a été conduite pour préciser si « une histoire familiale » émaillée par une schizophrénie ou/et une maladie bipolaire peut se révéler un facteur de risque significatif pour l’autisme à la génération suivante.

Menée dans la population suédoise, cette étude confirme cette parenté nosographique, puisque la présence de schizophrénie chez le père ou la mère multiplie environ par 3 le risque d’autisme pour l’enfant (odds ratio [OR] : 2,9 ; intervalle de confiance 95 % [IC] :2,5–3,4). Quand la schizophrénie affecte un frère ou une sœur, cet accroissement du risque est à peine moins élevé (OR : 2,6 ; IC : 2,0–3,2).

Le risque d’autisme chez l’enfant est multiplié par 2 (OR : 1,9 ; IC : 1,7–2,1) quand un parent est touché par une maladie bipolaire et par 2,5 (OR : 1,9 ; IC : 2,1–3,0) quand c’est un frère ou une sœur. Pour les auteurs, ces données suggèrent que ces trois affections (troubles du spectre autistique, schizophrénie et troubles bipolaires) « partagent des facteurs étiologiques communs. »                           

Dr Alain Cohen Publié le 19/10/2012

 

Sullivan PF et coll.: Family history of schizophrenia and bipolar disorder as risk factors for autism. Arch Gen Psychiatry, 2012 ; publication avancée en ligne le 2 juillet. doi: 10.1001/archgenpsychiatry.2012.730.

19 octobre 2012

Congrès d'Autisme France 2012 (rappel) => Tous au congrès (voir argumentaire)

Congrès Autisme France 2012


Grand Congrès de clôture de l'année de l'autisme
"Vivre avec l’autisme, quel avenir ?"





                        Palais des Congrès de Paris

                  Grand Amphithéâtre (1816 places)
                              17 novembre 2012







Chaque année, le congrès d'Autisme France, référence dans le milieu de l'Autisme et TED, attire près de 2000 personnes. Tous les  professionnels de l'accompagnement, les professionnels de santé, les  associations et les familles s'y retrouvent.

Suite à la parution des recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de Santé en mars dernier, le Congrès de clôture vous propose un programme riche qui s'appuie sur deux idées fortes :
  • Comment anticiper pour limiter les sur-handicaps ?
  • Comment apprendre à tout âge et développer les compétences qui peuvent parfois se manifester tardivement ?

Il sera également question de l'éducation à la sexualité, de l'accompagnement spécifique centré sur la prévention et les soins précoces (santé bucco-dentaire), de projet de vie à l'adolescence, de scolarisation et formation professionnelle adaptées. Vous assisterez à des témoignages émouvants de personnes avec un syndrome d'Asperger, dont celui d'une mère d'une jeune adolescente Outre-Atlantique.


Réservez dès à présent, places limitées :



> Programme et Inscriptions

  • Paiement par chèque ou virement : Bulletin à télécharger, à nous retourner accompagné de son règlement à Autisme France - 1175 avenue de la République - 06550 LA ROQUETTE-SUR-SIAGNE

 

https://docs.google.com/file/d/0B6M5qDnhbW7weTVDUG4tN0RYVEk/edit?pli=1

 

19 octobre 2012

Autisme, la piste prometteuse de l'ocytocine

article publié dans le figaro santé du 18 octobre 2012

Par figaro icondamien Mascret - le 18/10/2012
Le Dr Angela Sirigu a été récompensé par le jury international du Prix Marcel-Dassault.

Un traitement hormonal pourra-t-il un jour permettre d'améliorer les capacités d'interactions sociales des autistes? C'est en tout cas l'espoir soulevé par les travaux du Dr Angela Sirigu, la lauréate 2012 du Prix Marcel Dassault pour la recherche sur les maladies mentales remis jeudi.

L'autisme est un trouble neuro-développemental qui peut être abordé sous de nombreux angles: génétique, apprentissage, environnement, mais Angela Sirigu, docteur en médecine et en psychologie, a choisi, d'œuvrer dans le champ de la neuropsychologie et des neurosciences cognitives. Il faut savoir qu'il y a plusieurs formes d'autisme différentes. Depuis quelques années, cette maladie, longtemps considérée - à tort - comme liée à une interaction pathologique avec une mère défaillante, est due en réalité à des anomalies du développement cérébral, avec une composante génétique forte.

Le travail qui lui vaut aujourd'hui d'être élue «chercheur de l'année» par un jury international a été publié en 2010 dans les Actes de l'Académie des sciences américaine (PNAS). Avec le Dr Elissar Alessandri et ses collègues du CNRS et de l'Inserm, Angela Sirigu a ouvert une nouvelle piste de recherche qui pourrait ajouter une arme au traitement de l'autisme.

Utilisée lors de l'accouchement

Cette arme a un avantage: elle existe déjà. Elle est même commercialisée, puisqu'il s'agit de l'ocytocine, une hormone parfois administrée au moment de l'accouchement pour faciliter les contractions utérines. En revanche, elle n'existe en France qu'en perfusion intraveineuse et les chercheurs ont dû s'approvisionner à l'étranger pour réaliser leur étude avec une forme de spray intranasal.

L'équipe du Dr Sirigu a donc observé les performances de 13 adultes autistes atteints du syndrome d'Asperger (une forme d'autisme de haut niveau dans laquelle les fonctions intellectuelles et le langage sont préservés) dans des relations sociales expérimentales après la prise d'ocytocine, une hormone qui est impliquée dans l'attachement maternel et les premières socialisations. «Mon hypothèse, détaille le Dr Sirigu, est que ces patients disposent de compétences sociales latentes qui ne s'expriment pas car la peur et le stress généré par l'interaction sociale font obstacle. L'ocytocine pourrait faire tomber ces barrières et renforcer le sens du contact social.»

C'est ce qui s'est produit lors des expériences menées. La première se fondait sur une observation déjà ancienne: dans le syndrome d'Asperger, les autistes ont tendance à fuir le regard de leur interlocuteur. «Lorsque l'on regarde un visage, on se concentre sur les yeux de son interlocuteur, explique la chercheuse, mais les autistes se concentrent sur la bouche et ne regardent pas les yeux.» Grâce à un capteur fixé à un ordinateur sur lequel on fait défiler des images de visage, on peut suivre le regard du patient. «Le plus étonnant, raconte le Dr Sirigu, c'est que l'ocytocine a été capable de réorienter le regard vers la région des yeux.»

Une heure et demi d'action

Il restait un test supplémentaire à réaliser. «Regarder les autres ne signifie pas que l'on sait comment se comporter avec eux ou quelles sont leurs intentions», glisse Angela Sirigu. Chose faite avec un petit jeu de ballon avec trois partenaires ayant des rôles secrets différents (bon, neutre, méchant). Sans ocytocine, les patients ne parviennent pas à identifier celui qui est leur ami. Par contre, grâce à l'ocytocine, la chose devient possible.

Est-ce le traitement miracle? Il est bien trop tôt pour le dire. D'abord parce qu'il ne s'agit que de 13 patients, ensuite parce que les signes de la maladie sont très hétérogènes et qu'il est toujours hasardeux d'extrapoler à tous des résultats obtenus avec un profil de patient particulier. Mais le plus gros obstacle vient de la nature même de l'hormone. En effet, l'ocytocine n'agit qu'une heure et demie et pas au-delà.

L'Institut de recherche pour l'autisme qui vient de s'ouvrir à Lyon avec à sa tête le Dr Sirigu va désormais s'attacher à explorer l'action de l'ocytocine sur le cerveau, mais aussi traquer les modifications neuronales dans le temps.


Le prix Marcel-Dassault pour la recherche en psychiatrie

Une personne sur cinq souffre ou a souffert d'une maladie mentale en France. Malgré une telle fréquence, les moyens financiers attribués à la recherche restent très insuffisants. La Fondation FondaMentale et le groupe Dassault (propriétaire du Figaro) ont uni leurs forces pour trois ans, afin d'accélérer la recherche en psychiatrie. Lancé cette année, le prix Marcel-Dassault pour la recherche sur les maladies mentales distingue le chercheur de l'année (15.000 euros) et, d'autre part, finance un projet de recherche innovant en psychiatrie (135.000 euros). «Le groupe Dassault mène depuis de nombreuses années une politique de mécénat et développe une démarche citoyenne, a déclaré la Pr Marion Leboyer, présidente de FondaMentale. L'engagement du groupe s'inscrit dans la continuité d'autres initiatives menées à titre personnel par le président, telle que la Fondation Serge Dassault pour adultes en situation de handicap mental.»

19 octobre 2012

De la primauté du phallus - Intéressant pour mieux comprendre !

Extrait d'un site trouvé au hasard sur le net qui confortera les uns et éclairera les autres

NB Je publie cela pour une information éclairée ... naturellement (jjdupuis)


"La primauté du phallus

Le Phallus est le terme le plus populaire de Lacan – avec celui du Nom-du-Père -, il est rarement employé par Freud.
Le père, en tant que père, est le seul représentant de la Culture et la Loi, s'il est le seul qui donne accès au langage, c'est parce qu'il est le détenteur du phallus qu'il peut le donner ou le refuser.

Le phallus comme " signifiant des signifiants " donne la raison du désir de la mère, " raison du désir de l'Autre". Le phallus comme signifiant pur, n'a aucun rapport avec l'organe anatomique. " L'homme n'est pas sans l'avoir " et " La femme est sans l'avoir" … dit Lacan.

Les féministes refusent cette logique du phallo-centrisme et de patricentrisme que Lacan met à la base de la culture et les valeurs fondamentales de nos sociétés.
Ainsi se comprend " envie du phallus " dont parle Freud, dans l'inconscient de la femme.
" La petite fille se considère elle-même, fut-ce pour un moment, comme castrée, en tant que ce terme veut dire : privée de phallus, et par l'opération de quelqu'un, lequel est d'abord sa mère, point important, et ensuite son père, mais d'une façon telle qu'on doive y reconnaître un transfert au sens analytique du terme ". *

* Lacan, " La signification du phallus " , page : 104.
Le complexe d'Œdipe
Et la castration

L'enfant s'aperçoit pendant la phase phallique que la mère ne possède pas le phallus. Ce manque s'organise dans l'inconscient du sujet comme une castration symbolique dont l'objet est imaginaire.
" La petite fille doit admettre qu'elle n'a pas ce que, justement, elle n'a jamais eu. S'il s'agit d'un garçon, il ne saurait avoir le phallus, c'est-à-dire en faire usage, qu'à la condition de ne pas l'être ". *

* " Le structuralisme en psychanalyse " page : 63
L'interdiction de la mère
est le fondement, le principe du complexe d'Œdipe, c'est là que le père est lié à la loi primordiale de la prohibition de l'inceste. C'est lui qui est chargé de représenter cette loi :
" C'est par toute sa présence, par ses effets dans l'inconscient, qu'il accomplit l'interdiction de la mère. Vous attendez que je dise " sous menace de castration ". C'est vrai, il faut le dire, mais ce n'est pas si simple. Le lien de la castration à la loi est essentiel … Prenons d'abord le garçon. Le rapport entre le garçon et le père est commandé, c'est entendu, par la crainte de la castration … L'enfant projette imaginairement sur le père des intentions agressives parce que son objet privilégié, la mère, lui est interdit".*

* Jacques Lacan : " Le séminaire, livre 5, Les formations de l'inconscient" pages : 169, 170.
" Bien que profondément liée à l'articulation symbolique de l'interdiction de l'inceste, la castration se manifeste donc dans toute notre expérience, et particulièrement chez ceux qui en sont les objets privilégiés, à savoir les névrosés. Elle a là son départ … La façon dont la névrose incarne la menace castrative est liée à l'agression imaginaire ".*
Dans sa dernière étape, l' Œdipe culmine par des sentiments d'amour envers le père. C'est cette composante d'amour qui donne la fin du complexe,

* "Les formations de l'inconscient" page : 170.
son déclin. C'est à son père que le sujet doit la reconnaissance où s'institue, s'ordonne le désir dans l'inconscient, et que le sujet s'assujettit à la loi paternelle. C'est à ce moment que se constitue le rapport du sujet non pas au social mais au langage, rapport à l'Autre comme le Lieu d'où procède le langage. Il faut bien souligner ici que cette composante de reconnaissance et d'amour explique la dialectique de l'identification au père. "C'est pour autant que le père est aimé que le sujet s'identifie à lui"*

* Les formations de l'inconscient, page : 171.
Pour ce qui est de la mère, par son attachement et son amour, c'est elle qui introduit l'enfant dans l'ordre symbolique. Pourtant c'est bien elle qui identifie m'enfant au phallus, l'objet qu'elle n'a jamais eu. L'enfant devrait représenter à la mère ce qu'elle a réellement perdu, nommément le phallus. On comprend de cela que le comportement de la mère, par sa castration à elle, puisse aller dans le sens de la " perversion ".

Si le père n'est pas mis à sa place idéale, la mère transmet cette " père-version " à l'enfant en tant qu'il doit rester aliéné dans son fantasme, le phallus.
Pour que l'animal humain accède à l'ordre symbolique, il faut que le Nom-du-Père fasse barrière à cette jouissance.
C'est là que la psychanalyse mérite son nom et se distingue de tout ce qui, autrement, ne sera qu'une doctrine psychologique.
" Le renversement que la psychanalyse introduit en matière d'éthique gît dans l'affirmation de ceci que : le Souverain Bien n'existe pas, la Mère est interdite ".*
• "Le Structuralisme en psychanalyse" page : 45."

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