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"Au bonheur d'Elise"
27 juin 2012

article publié sur le site d'Autisme Infantile le 18 juin 2012

Le frère de « l’autiste »!

Le frère de "l'autiste"!

Léonard, mon fils porteur d’autisme, a eu un petit frère quand il avait 8 ans:
Ismaël, qui va avoir 3 ans cet été.

Je parle rarement de lui ici, puisqu’a priori il n’est pas autiste, mais je me suis dis que je pouvais bien lui consacrer un article quand même, surtout que sa vie est pas mal conditionnée par l’autisme de son frère.

J’ai ’écrit « a priori » parce qu’à cet âge-là je ne savais pas encore pour Léo, et que maintenant je sais donc qu’on peut apprendre bien après la naissance de son enfant qu’il peut être différent (avant de savoir pour Léo, je ne savais pas; mais en fait, avant de savoir pour Léo, j’ignorais tout des différents handicaps).

Aujourd’hui, j’ai envie d’écrire un article sur ce petit garçon qui a forcément une vie différente puisqu’il a un frère différent, avec une prise en charge et une scolarité à l’extérieur, mais aussi à la maison.

Déjà, il faut savoir qu’Ismaël vit en résidence alternée (une semaine chez son père, une semaine chez moi avec son frère) depuis qu’il a 17 mois, et cela est en partie dû justement à l’autisme de son frère.

En effet, une psychologue a jugé bon, lors d’une expertise médico-psychologique demandée par le TGI, de préconiser une résidence alternée pour un enfant âgé alors de 9 mois, ainsi qu’un mode de garde en collectivité (je suis en congé parental) afin qu’il soit le moins possible en contact avec sa mère psychogène (moi), puisqu’elle a été capable de rendre son fils aîné autiste.

Dans l’expertise, c’est écrit comme ça:

« Il nous semble fondamental pour la construction psychique de ce jeune enfant, qu’un tiers puisse s’instaurer dans la relation mère-enfant. En effet, si le lien maternel est primordial pour les jeunes enfants, il convient également que la mère n’instaure pas une relation exclusive de toute puissance avec l’enfant. »
(…) « Dans ce contexte, nous préconisons pour l’enfant Ismaël, une résidence alternée d’une semaine chez son père et d’une semaine chez sa mère (…). L’admission dans un lieu d’accueil de la petite enfance nous parait également souhaitable ; ainsi Ismaël pourrait bénéficier d’un espace intermédiaire et stable qui pourrait faire le lien entre sa double vie. »

Je ne sais pas si je dois être parano ou pas, mais ce passage où l’on parle de stabilité dans un lieu d’accueil me parait quelque peu accusateur pour mon foyer: élèverai-je mes enfants dans l’instabilité?!

Bref, d’entrée de ce jeu, Ismaël se trouve « victime », je trouve, de l’autisme de son frère, mais heureusement il ne le vit pas trop mal!

Ismaël adore Léonard, c’est son héros. Il veut faire tout comme Léonard: aller à l’école bien sûr, mais aussi au SESSAD (gloups!), faire du théâtre, du judo, de la planche à voile, du ski comme Nonarrrr (c’est ainsi qu’Ismaël appelle son frère), et même porter des slips comme Nonarrrr! J’adore! Je suis vraiment heureuse (malgré le contexte) d’avoir pu créer une fratrie unie.

Pour Léonard, c’est peut être un peu plus compliqué: il a du mal à prêter ses affaires (ils n’ont pas la même chambre). Pour lui, qui a été fils unique pendant 8 ans, et qui tient à ses affaires (surtout à celles appartenants à de ses intérêts restreints) comme à des trésors, c’est un peu compliqué pour lui de voir tous ses Max et Lili rangés dans le désordre.

Léonard a 71 Max et Lili, et ils sont rangés sur son étagère par ordre. Il adore les Playmobils et ne supporte pas de perdre des épées, des chapeaux, des capes, alors il a peur et se met a hurler dès qu’Ismaël s’approche d’un peu trop près!

Seulement, grâce à son frère, Ismaël connaît aussi les 71 Max et Lili: il connaît les titres de tous ceux que nous avons à la maison, et peut donner le titre juste en voyant la couverture – et cela depuis qu’il a 2 ans! Il connaît également Tintin et tous les personnages de Tintin. Il connaît Astérix, Obélix, etc., et sait que ce sont des Gaulois. Il connaît Cléopâtre, César et l’espion de César. Il connaît Louis XIV (programme d’histoire de CM2), il sait qu’on l’appelait le Roi Soleil et qu’il habitait à Versailles.

Bref, Ismaël est certainement le petit garçon le plus cultivé de sa halte-garderie grâce à l’autisme de son frère!

Le 2 mai 2012, je suis allée avec mes deux garçons sur le Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, car c’était la journée de l’autisme. Ismaël a adoré « la fête de l’autisme » et demande régulièrement à y retourner!

Depuis que j’écris pour Autisme Infantile, et depuis la mobilisation soulevée par le film Le Mur de Sophie Robert, je connais plein de mamans crocos, et plein d’enfants autistes. Ismaël est complètement intégré dans ce « monde » d’enfants NT et atteints de TSA.

Une enseignante de VECV et l’éducatrice spécialisée du SESSAD interviennent à la maison, et durant ces moments-là nous devons laisser Léonard « travailler ». Ismaël adore ces dames qui viennent pour Léonard, il est ravi d’apporter le thé à l’enseignante, et fait de gros bisous à l’éducatrice (qui est très jeune et très jolie).

Notre emploi du temps est tributaire des interventions pour Léonard, mais j’essaie de faire en sorte de passer de bons moments avec lui, même quand nous sommes coincés à la maison parce que Léonard travaille.

Ismaël semble être un peu garçon heureux et épanoui (ce qui me semble miraculeux, vu le contexte et sa situation parentale). Il sera ouvert à la différence et ça ça me fait plaisir! Il sera un petit bonhomme tolérant, pour qui le handicap fait parti intégrante de la vie.

http://autismeinfantile.com/temoignages/muriel-et-leonard/le-frere-de-lautiste/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+AutismeInfantile+%28Autisme+Infantile%29

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13 juillet 2012

le guide juridique 2012 publié par "vaincre l'autisme"

   
Bonjour à tous,
 
Le Guide juridique 2012 est enfin en ligne !
 
Le Guide juridique 2012 contient les textes de lois fondamentaux dont relève tout enfant, adolescent ou adulte atteint d’autisme. Personnes autistes, familles, et professionnels œuvrant à leurs côtés, notamment les avocats, pourront ainsi plus facilement faire entendre leurs voix afin de faire respecter les droits fondamentaux des personnes concernées par l’autisme.
 
Pour en prendre connaissance :
 
A très bientôt,
 
51 rue Léon Frot 75011 Paris
Tél: 01 47 00 47 83 - Fax: 01 43 73 64 49
30 juillet 2012

article publié sur le site de l'association Vaincre l'autisme

 La ministre déléguée en charge des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, Mme CARLOTTI, a annoncé jeudi le lancement, en novembre 2012, d’un 3e plan autisme, pour lequel la concertation a débuté le 18 juillet 2012.

 

A l’occasion de la Grande cause nationale 2012, les orientations pour la réflexion en vue d’un prochain plan ont été annoncées, telles que suit:
- intensifier la recherche sur l’autisme en biologie et santé mais aussi en sciences humaines et sociales ;
- améliorer le diagnostic et l’accompagnement global afin de proposer de véritables parcours de vie et d’inclusion sociale ;
- renforcer la formation, l’information et la sensibilisation sur l’autisme.

  Orientations juillet 2012 plan autisme.pdf

Faisant suite à l’annonce par Mme CARLOTTI, Ministre déléguée en charge des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, des orientations pour le 3ème plan autisme et à la tenue de la dernière réunion du Comité National Autisme, VAINCRE L’AUTISME félicite le gouvernement sur sa volonté de concertation dans l’intérêt des personnes autistes et l’interpelle sur les facteurs de blocages, point d’achoppement pour que le 3ème plan puisse être couronné de succès et répondent aux besoins des milliers de familles concernées par la maladie.

  La lettre au premier Ministre et à ses ministres concernés par l'Autisme

  La lettre de candidature au comité adhoc au 3ème plan Autisme

  CP - Revendications 3ème Plan Autisme

http://www.vaincrelautisme.org/content/3e-plan-autisme

 


J'ai pris connaissance des revendications et la position affichée est frappée de bon sens :

  • Les recommandations de la HAS sont faites pour être appliquées.
  • Cela passe par une mobilisation & un effort de formation du personnel.
  • Le contrôle de leur application est indispensable.

Dans le cas contraire, ce serait un affichage de plus ...

jjdupuis

 

3 octobre 2012

article publié dans l'express le 2 octobre 2012

La France, un pays dangereux pour mon fils…

 

En ce moment, c’est dur… Très dur.

 

Retour dans le bain de papiers

J’ai reçu vendredi des décisions de la Maison De l’Autonomie (MDA).

- Julien, 7 ans, autiste typique, n’aura pas un taux d’invalidité de 80%, mais seulement entre 50 et 79%.

- Notre Prestation Compensation Handicap (PCH, allocation de l’État) ne sera pas augmentée, malgré les  justificatifs démontrant que nous dépenserons cette année deux fois plus que l’année dernière. (2000€/mois net, justificatifs à l’appui et j’ai arrêté de travailler pour coordonner cette prise en charge.) Nous touchons actuellement 800€ /mois de compensation.

Pourquoi nous dépenserons plus ? Parce que, comme il ne va plus à l’école cette année et qu’il n’y a pas de place en structure adaptée, nous remplaçons ces temps d’école par une prise en charge visant à développer son autonomie. Cette prise en charge, pourtant recommandée par la Haute Autorité de Santé, n’est pas reconnue par l’État.

Voila…

Pour demander une révision de ces décisions, nous avons le choix : recours gracieux à la présidente de la  commission de la MDA, ou recours contentieux, au tribunal.

 

Le parcours du combattant continue.

 

Prise en charge proposée par l’État

Aujourd’hui, Julien pourrait être placé dans une de ces nombreuses structures inadaptées de notre département.L’état payerait cette prise en charge, la sécurité sociale dépenserait par exemple 400€ par jour.

Mais que se passerait-il à moyen et long terme ?

Notre enfant ne ferait pas de progrès car il ne serait pas stimulé dans les apprentissages à l’autonomie, à la communication et la socialisation. Au contraire, des troubles du comportement s’installeraient, petit à petit, troubles dus à de l’ennui, à des difficultés à communiquer ses besoins. Il deviendrait de plus en plus ingérable, car faire une crise à 7 ans, c’est gérable, mais à 15 ans c’est autre chose. Il ferait alors des allers-retours en Hôpital Psychiatrique. Des allers-retours de plus en plus fréquents… Pour finir en aller simple ?

Est-ce qu’une maman peut accepter cela ? Non, aucune maman ne peut l’accepter, mais beaucoup n’ont pas d’autres choix. Car les seules alternatives sont de monter et payer nous-mêmes une prise en charge adaptée, de créer nous-mêmes des structures. Tout cela demande de bonnes ressources financières et beaucoup de soutien de la part de l’entourage. Cela demande aussi de pouvoir s’arrêter le plus souvent de travailler pour coordonner tout cela.

Nous nous sommes mobilisés, avons monté une association, mis en place une prise en charge adaptée. Cette prise en charge, nous la payons de notre poche.

En faisant cela, nous faisons faire des économies à l’État. Car nous ne dépensons pas 400€ par jour comme si il était en IME (sans parler de l’Hôpital Psychiatrique à 900€/jour), mais seulement 100€.

Nous dépensons donc quatre fois moins. Nous contribuons à créer des emplois. En fait nous devrions plutôt être encouragés, remerciés pour faire cela…

Mais non. À la place on essaye de nous mettre sur la paille. Pour pouvoir le récupérer ensuite ? Mais il y a très peu de places en structures et l’école n’en veut pas… Alors ?

 

Que veulent au fond les administrations ?

 

Tout ce qu’on aimerait en fait, c’est que l’on nous dise « Ok, vous faites vous-mêmes votre prise en charge (recommandée par la Haute Autorité de Santé), et comme vous ne prenez pas la place d’un enfant en structure (les places sont chères), on vous dédommage. »

 

Mes ressentis

Quand je vois que toutes les administrations de l’état  sont capables de verrouiller un dossier, de faire pression pour que les médias n’en parlent pas, et que cette façon de faire marche…

Quand je vois qu’un enfant, qui était heureux d’aller à son collège, est aujourd’hui si malheureux, ses copains d’école sous le choc, sa mère au bord de craquer…

Je me dis simplement que tout est fait pour que l’on souffre le plus possible, les parents, l’enfant, l’entourage. Peu importe si cet enfant a des émotions, souffre.

 

Qui pense à l’enfant ou l’adulte autiste ?

 

Les français, non concernés 

Et puis… je viens de lire cet article : « 86% des Français ne considèrent pas l’autisme comme une priorité en matière de recherche, contrairement au cancer, à la maladie d’Alzheimer ou au SIDA[..] »

L’article analyse ces résultats en écrivant que les français sous-estiment le taux de prévalence de l’autisme, et du coup ne se sentent pas concernés.

Ce n’est pas du tout une surprise pour moi, mais c’est toujours très dur de lire ceci. Je trouve cela profondément injuste. C’est là que je ressens très fortement l’exclusion, le fait que nous ne comptons plus vraiment, que nous n’existons plus vraiment. Peut-être sommes-nous considérés comme fichus, qu’il n’y a rien à faire, que l’État doit nous laisser sans aide ?

Pourquoi tout se ferme ?

 

Hier je suis allée aux urgences, parce que mon fils avait beaucoup d’asthme. J’ai réalisé qu’il allait lui aussi avoir droit à un traitement, qu’il serait traité comme les autres enfants. Son asthme a été traité. Mais ses difficultés, liées à son autisme, ne sont pas considérées comme une urgence, ni même comme quelque chose qui mériterait l’investissement de l’État.

Aujourd’hui, je me sens en insécurité complète. J’ai peur pour l’avenir de mon fils, j’ai peur qu’il ne passe sa vie dans un Hôpital Psychiatrique, subissant chaque jour les effets secondaires des neuroleptiques, sans personne pour se soucier de lui. Mon estomac se noue. Je me sens comme une maman dans un pays ségrégatif  dans un pays où les gens trouvent cette situation presque « normale ».

Je  suis loin, bien loin d’être la seule à ressentir tout cela… Lisez par exemple ce témoignage, d’un jeune autiste.

6 octobre 2012

article publié sur le site Les Forces du Handicap (FEGAPEI)

Guy Hagège - Président de la FEGAPEI

La FEGAPEI, Fédération nationale des associations gestionnaires au service des personnes handicapées, regroupe 500 associations et 4 000 établissements et services. A la demande de ses adhérents se sont mis en place, principalement avec les membres de la Conférence des gestionnaires, 7 Groupements des priorités de santé (GPS) dont l’objectif est notamment d’élaborer des outils, d’être porteurs de propositions et d'actions autour d'enjeux de santé (au sens OMS du terme : bien-être des populations) pour les personnes handicapées. L’un de ces GPS traite de la question de l’autisme. 

 


guy_hagegeLa FEGAPEI contribue depuis plusieurs années à la reconnaissance de l'autisme comme enjeu de santé publique. Elle a ainsi créé en 2010, avec un groupe d'experts et d'associations, un Groupement de priorité de santé (GPS) consacré à l'autisme, qui a depuis mené de nombreux travaux (cf. ci-contre l'interview de Marie-Lucile Calmettes, référente du GPS Autisme).

La FEGAPEI est également membre du Mouvement « Ensemble pour l'Autisme », composé de huit organisations[1], qui a obtenu que l'autisme soit Grande cause nationale 2012. Le Mouvement a, dans cette dynamique, mené une campagne de communication en avril 2012 visant à la sensibilisation du grand public.

 

Prochaine étape : les Rencontres Régionales de l'Autisme que la FEGAPEI organise, pour le compte du Mouvement, au dernier trimestre. 6 dates sont prévues, 6 villes concernées : Paris, Bordeaux, Nantes, Toulouse, Nice et Lyon. Gratuites et ouvertes à un large public (familles, associations et professionnels des secteurs sanitaire, médico-social et social, décideurs publics), ces rencontres ont pour objectif de sensibiliser à la compréhension de l’autisme, aux enjeux du dépistage et du diagnostic, ainsi qu’aux bonnes pratiques d’accompagnement, suite aux recommandations de la HAS et de l’ANESM.

 

Ces recommandations constituent une étape majeure dans l'accompagnement des personnes avec autisme et il est indispensable que les professionnels des associations se les approprient, de façon à faire évoluer durablement les pratiques. Nous mobilisons fortement notre propre réseau d'associations pour qu'elles se rendent nombreuses à ces rencontres. Les familles sont également les bienvenues car il est désormais acquis qu'elles doivent être entièrement parties prenantes des démarches d'accompagnement.

 

La mobilisation associative est donc au rendez-vous, celles des professionnels, des familles et des dirigeants. Reste à voir si la mobilisation des décideurs publics suivra. Nous attendons avec impatience la mise en œuvre du 3ème Plan Autisme, indispensable corolaire de la redéfinition des pratiques professionnelles. Sans création de places supplémentaires, les manques criants, notamment en matière de solutions pour les personnes adultes avec autisme, perdureront. Les financements doivent prendre en compte la nécessité d'avoir, dans les établissements, des unités pour les personnes avec autisme avec des taux d'encadrement adaptés. La généralisation des stratégies éducatives doit être également intégrée. L'effort porte aussi sur le dépistage précoce, qui favorise un accompagnement dès le plus jeune âge et donc des marges de progression plus importantes pour l'enfant. La France est très en retard, même si les choses évoluent dans le bon sens. La FEGAPEI a participé aux travaux de la Conférence nationale de santé sur le sujet, les leviers sont multiples. Plus que jamais, les pouvoirs publics doivent favoriser l'information et la formation, dans la sphère publique, auprès des médecins, des PMI, de l'Éducation nationale…

 

L'année 2012 est celle où l'autisme a définitivement été reconnu comme un enjeu de santé publique majeur. Reste donc à se donner les moyens d'une politique publique à hauteur de ce constat. La FEGAPEI sera vigilante sur ce point.



[1] Le Mouvement « Ensemble pour l’Autisme » est composé de : Asperger Aide France, Autisme France, Autistes sans Frontières, la Fondation Autisme, la FEGAPEI, Pro Aid Autisme, Sésame Autisme, l’UNAPEI

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9 octobre 2012

article publié sur le site de Vivre FM le 9 octobre 2012

Autisme : il faut labelliser les bonnes pratiques (rapport du CESE)

Le Conseil économique, social et environnemental rend public ses préconisations pour l'autisme. En 52 points, le rapport demande que soit labellisée les pratiques qui mettent en œuvre les recommandations de la Haute Autorité en Santé. Il s'agit de mieux prendre en compte les avancées scientifiques sur l'autisme.

le Conseil économique, social et environnemental fait 52 préconisations
le Conseil économique, social et environnemental fait 52 préconisations

Améliorer la formation et la recherche, évaluer les pratiques actuelles, diagnostiquer plus tôt, les préconisations du Conseil économique social et environnemental (CESE) visent à obtenir un changement dans la prise en compte de l'autisme en France. Mais le rapport propose également des pistes pour améliorer la vie quotidienne des personnes autistes et de leurs familles. Les besoins spécifiques des personnes doivent être pris en compte explique le CESE qui demande par exemple que soient crées des dispositifs dédiés dans les écoles et les collèges: des "CLIS-autisme" en primaire et des "ULIS-autisme" en secondaire. Le rapport a été rédigé par Christel Prado, Présidente de l'UNAPEI, principale association dans le domaine du handicap mental.

Appliquer les recommandations de la HAS

Alors que les tensions sont vives entre les tenants de la psychanalyse et ceux d'une approche neurologique de l'autisme, le CESE tente de calmer le jeu en demandant une évaluation des pratiques et la mise en oeuvre des recommandations de la Haute Autorité de Santé. (L'année dernière, la HAS avait affirmé que la psychanalyse n'était pas une pratique consensuelle.) Sans le dire ouvertement, le CESE enfonce le clou et demande une évaluation des pratiques et une mise à jour des formations pour les rendre conformes aux recommandations de la HAS.

Le rapport insiste sur le désarroi des familles et le manque de réponse adaptée à l'autisme. Les familles doivent encore trouver des solutions d'accueil des enfants et des adultes autistes loin de leur domicile, quand ce n'est pas en Belgique.

Vincent Lochmann

19 octobre 2012

Congrès d'Autisme France 2012 (rappel) => Tous au congrès (voir argumentaire)

Congrès Autisme France 2012


Grand Congrès de clôture de l'année de l'autisme
"Vivre avec l’autisme, quel avenir ?"





                        Palais des Congrès de Paris

                  Grand Amphithéâtre (1816 places)
                              17 novembre 2012







Chaque année, le congrès d'Autisme France, référence dans le milieu de l'Autisme et TED, attire près de 2000 personnes. Tous les  professionnels de l'accompagnement, les professionnels de santé, les  associations et les familles s'y retrouvent.

Suite à la parution des recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de Santé en mars dernier, le Congrès de clôture vous propose un programme riche qui s'appuie sur deux idées fortes :
  • Comment anticiper pour limiter les sur-handicaps ?
  • Comment apprendre à tout âge et développer les compétences qui peuvent parfois se manifester tardivement ?

Il sera également question de l'éducation à la sexualité, de l'accompagnement spécifique centré sur la prévention et les soins précoces (santé bucco-dentaire), de projet de vie à l'adolescence, de scolarisation et formation professionnelle adaptées. Vous assisterez à des témoignages émouvants de personnes avec un syndrome d'Asperger, dont celui d'une mère d'une jeune adolescente Outre-Atlantique.


Réservez dès à présent, places limitées :



> Programme et Inscriptions

  • Paiement par chèque ou virement : Bulletin à télécharger, à nous retourner accompagné de son règlement à Autisme France - 1175 avenue de la République - 06550 LA ROQUETTE-SUR-SIAGNE

 

https://docs.google.com/file/d/0B6M5qDnhbW7weTVDUG4tN0RYVEk/edit?pli=1

 

27 octobre 2012

Fondation Autisme : conférence-débat le 15 novembre à Paris

Notre conférence-débat le 15 novembre à Paris : Solutions pour aujourd’hui

information publiée sur le site de la Fondation Autisme

Autisme et troubles envahissants du développement : des solutions pour aujourd’hui

Jeudi 15 novembre 2012 à 20h30 précises – Entrée libre.

Bourse du Travail, 29 boulevard du Temple, 75011 Paris – Métro République

Conférence-débat organisée par la Fondation Autisme et la Mairie de Paris dans le cadre du Mois Extra-Ordinaire

Programme

  • Un problème juste « pour les autres » ?
Taux de prévalence, fréquence dans la population générale et augmentation récente
Un continuum qui va du plus sévère jusqu’à des troubles beaucoup plus légers et difficiles à détecter
  • Nature des troubles autistiques et derniers progrès de la recherche
L’autisme est un handicap et la manifestation comportementale et développementale de pathologies sous-jacentes.
  • Dépistage et diagnostic
Détection précoce: quels sont les signes ? Que peut-on déceler très tôt ?
Diagnostic précoce: vers quelles ressources orienter les familles ?
  • Suivi Médical
Suivi neurologique: risques d’épilepsie, développement neuronal
Système immunitaire: inflammations chroniques, allergies, sensibilité aux protocoles de vaccination
Sphère gastro-intestinale: déséquilibre de flore intestinale, perméabilité intestinale, stase rectale
Infections et parasites: incidence possible d’infections bactériennes intracellulaires
  • Prise en charge éducative
Les méthodes comportementales et développementales recommandées par la Haute Autorité de Santé
Illustration des méthodes concernées et de leurs résultats potentiels
  • L’action des pouvoirs publics
Bilan de ces dernières années (Plan Autisme 2008-2011, Rapport de la Haute Autorité de Santé, etc.)
Élaboration du troisième Plan Autisme

Intervenants

  • Mme Agnès-Marie-Egyptienne. Secrétaire Générale du Comité Interministériel du Handicap. Coordinatrice du troisième Plan Autisme.
  • Dr Nadia Chabane. Pédopsychiatre, Praticien Hospitalier à l’hôpital Robert Debré. L’un des spécialistes français le plus en pointe sur l’autisme.
  • Dr Philippe Raymond. Spécialiste de l’incidence des infections bactériennes intracellulaires en matière d’autisme.
  • Dr Louis Teulières. Diplômé en immunologie, épidémiologie, infectiologie et bactériologie. Ancien directeur des essais cliniques de Pasteur.
  • Dr Monica Zilbovicius. Psychiatre, directeur de recherche à l’INSERM (Unité 1000, Hôpital Necker) et spécialiste d’imagerie cérébrale.
  • Mlle Maïlys de Wispelaere, Mlle Camille Lejeune, M. Michael Bonnet. A l’aide de vidéos prises à l’établissement expérimental de Chambourcy (Yvelines), ces trois jeunes psychologues spécialisés en « A.B.A. » (« Analyse Appliquée du Comportement ») présenteront les progrès qui sont possibles par les méthodes comportementales et développementales recommandées par la Haute Autorité de Santé.

Pour télécharger le programme en PDF, cliquer ici.

31 octobre 2012

La pataugeoire : réalité et généralisations abusives

article publié sur le site Autisme Infantile

Nous avons récemment fait appel à l’union des parents et professionnels contre la formation du SNUP qui enseigne la pratique de la pataugeoire, une pseudo-thérapie basée sur des délires psychanalytiques d’un autre temps.

Je suis particulièrement en colère de savoir qu’en 2012, qui est sensée être l’année de l’autisme Grande Cause Nationale, on peut encore proposer des âneries pareilles à enseigner aux psychomotriciens qui vont, par la suite, s’occuper de nos enfants.

À la suite de cet article, où nous avons exposé les raisons pour lesquelles nous sommes contre l’enseignement de cette pseudo-thérapie – pour mémoire, en gros:

  • basée sur des délires psychanalytiques d’un autre âge,
  • pas scientifiquement prouvée,
  • amenant à des situations douteuses pouvant entraîner des adultes à regarder des enfants se masturber ou déféquer dans la pataugeoire, dans une salle fermée à clef de surcroît,
  • entraînant les enfants à faire les comportements inappropriés qu’on lutte pour leur faire perdre: masturbation en public, nudité en public, faire ses besoins n’importe où et/ou en public, stéréotyper au lieu d’avoir des jeux adaptés.

De là, nous avons eu droit à plusieurs réactions négatives de la part de certains commentateurs:

  • ils nous ont accusés de condamner l’ensemble de la psychomotricité,
  • ils nous ont dit qu’on y connait rien et qu’on devrait se taire et les laisser faire leur travail,
  • ils nous ont accusés d’être méchants et ont préféré converser sur la forme au lieu d’argumenter sur le fond,
  • certains d’entre eux ne voient pas non plus l’énorme différence à nos yeux entre piscine/balnéo/jeux d’eau et pataugeoire.

C’est là-dessus que je souhaite répondre publiquement aujourd’hui.

Nous n’avons jamais condamné l’ensemble de la psychomotricité

Nous ne refusons pas la psychomotricité pour nos enfants autistes. En fait, nous voudrions qu’il y ait de plus en plus de psychomotriciens formés spécifiquement aux besoin des autistes, pour pallier au manque de soins dans certaines régions, où le vide thérapeutique se fait cruellement ressentir.

Ce qui nous révolte, c’est qu’on puisse encore aujourd’hui proposer des formations bidons aux psychomotriciens, qui vont par la suite appliquer ces idioties sur nos enfants. À ce jour, la quasi-totalité des écoles de psychomotricité en France est d’obédiance psychanalytique. Malheureusement, tous les psychomotriciens qui en sortent n’ont pas le réflexe de remettre en cause leur enseignement, de voir qu’ailleurs on fait différemment, qu’ailleurs les autistes deviennent autonomes, qu’ailleurs on décrie ces pseudo-thérapies comme le packing et la pataugeoire.

Nous aimons les psychomotriciens qui donnent du sens à leur suffixe -motricien. Ceux qui vont apprendre à nos enfants à s’habiller, à être propres, à tenir un crayon, à ouvrir le bouchon d’une bouteille, à ne plus marcher sur la pointe des pieds, à comprendre les rythmes, les enchaînements logiques, la position des éléments du visage – je m’arrête là, il y a encore tellement à faire que j’y passerais des semaines à tout énumérer.

Regardez les vidéos que j’ai fait des séances de Matthieu avec sa psychomotricienne:

Vous avez vu? Que de l’utile. Que du pratique. Pas de conseils à la noix, pas d’observation passive, pas de réflexions psychanalysantes. Évidemment, je sais que j’ai de la chance, ma psychomotricienne fait partie d’une des rares écoles en France où on insiste sur la partie motricité du travail de psychomotricien.

L’enjeu désormais, c’est que nos enfants puissent bénéficier de ces soins partout, qu’on cesse de proposer des ateliers occupationnels ou ces pseudo-thérapies comme le packing et la pataugeoire en structures.

Ça suffit de faire perdre du temps à nos enfants autistes. Ça suffit d’attendre que l’émergence du désir d’être comme les autres. Nos enfants doivent pouvoir vivre dans la dignité, ce qui n’est pas le cas si on les condamne, par manque de soins corrects, à une vie adulte en couches, surmédicalisés ou attachés à leur lit, dans les hôpitaux psychiatriques. Le moment d’agir, c’est maintenant.

Nous en savons plus que vous ne le pensez

C’était peut-être vrai que vous en saviez plus que nous il y a quelques dizaines d’années, quand on recommendait aux parents d’abandonner leurs enfants aux hôpitaux, et qu’on leur disait d’oublier leur enfant, d’en faire un autre.

Ce n’est plus vrai aujourd’hui. Avec l’avènement d’Internet, nous nous rendons compte de la pauvreté du système médical français en matière d’autisme. Nous, parents, pouvons enfin, grâce aux autres pays et le partage d’information, comprendre le diagnostic qu’on nous cache, comprendre le handicap de notre enfant, apprendre ce qui doit être et ce qui ne doit pas être fait avec lui.

C’est fini la rigolade! Les parents deviennent de plus en plus informés sur les soins, les techniques, les pratiques, et deviennent, par conséquent, et de plus en plus, les experts du handicap de leur enfant. Le partage des connaissances permet une formation continue grâce aux témoignages et enseignements des autres parents.

Du coup, les nouveaux arrivés dans le domaine de l’autisme en apprennent encore plus, et encore plus vite, que ceux qui ont dû ramer pour comprendre le handicap de leur enfant à l’époque où les renseignements étaient rares et difficiles à obtenir (en anglais, ou noyés sous des délires psychanalytiques pour les sites français).

Détrompez-vous, nous ne sommes pas des imbéciles, ignares et désemparés face au handicap de notre enfant. On préfèrerait que ce soit grâce à vous!

Nous avons des raisons d’être en colère

C’est bien beau de nous dire, oh là là vous êtes méchants, sans vous donner la peine d’argumenter sur le fond. Mais on comprend bien pourquoi: vous ne pouvez pas argumenter, parce que la pataugeoire c’est du vent, des conneries, et du coup c’est plus facile d’être malhonnête et de dire qu’on est vilains de s’en prendre à la psychomotricité (ce qui est faux, je le répète, on s’en prend à la pataugeoire).

Parce que lorsque nous demandons sur quoi vous vous basez pour dire que la pataugeoire marche, vous n’avez hélas pas de preuves scientifiques, mesurables, de l’utilité de la pataugeoire. De toute manière, si elle avait une utilité, ça ferait longtemps que les psychanalystes auraient placardé les chiffres des résultats sur tous les murs!

Comment pouvez-vous trouver normal de laisser un enfant stéréotyper, déféquer, se masturber, nu ou à moitié nu, devant des adultes dans une pièce fermée?

Comment pouvez-vous trouver préférable de faire passer du temps dans la pataugeoire à un enfant, alors qu’il a tellement de choses à rééduquer? Notamment les compétences les plus basiques, celles qui lui permettront d’être autonome plus tard?

N’y a-t-il pas une utilisation plus urgente à faire des compétences des psychomotriciens?

N’y a-t-il pas une répartition plus adéquates du personnel de ces structures à organiser, au lieu de coincer trois ou quatre personnes dans une pièce à ne rien faire?

Les parents, qui paient vos salaires, n’ont-ils pas leur mot à dire sur comment leurs enfants doivent être aidés? Les résultats qui doivent être obtenus?

C’est fini l’époque où vous n’aviez aucun compte à rendre. Les parents sont de plus en plus informés, ce qui leur permet d’être exigeants sur les soins apportés à leurs enfants, et c’est tant mieux!

Nous ne faisons pas l’amalgame piscine/pataugeoire

Je vois que de nombreux parents ne connaissent pas la pataugeoire. Je ne le leur reproche pas, on ne peut pas tout savoir, mais je m’étonne de cette paupérisation de l’information, alors que nous sommes tout de même, apparemment je me dois de le rappeller, en 2012, où l’autisme est la Grande Cause Nationale de l’année!

Que font les grandes associations?

On m’a pénibilisée l’autre jour en me disant que mes photos étaient bien trop joyeuses pour la pataugeoire, et on a passé du temps et de l’énergie à essayer de me les faire enlever.

N’y a-t-il pas plus urgent, encore une fois? N’y a-t-il pas des enjeux plus importants, comme INFORMER les parents de ce qu’est la pataugeoire, afin que ça ne soit pas à nous de le faire?

Donc, pour reprendre notre pensée, nous ne sommes absolument pas contre les exercices de motricité en piscine. Mais il est encore une fois malhonnête, de la part des psychomotriciens qui ont dit dans les commentaires de l’article que nous attaquions la piscine et la balnéo, de jouer sur l’amalgamme que font certains parents, encore non informés, alors qu’il y a des différences fondamentales entre la piscine et la pataugeoire.

Pour toutes ces raisons, ainsi que toutes celles que nous avons évoquées dans l’article précédent sur la pataugeoire, nous continuons à demander au Syndicat National d’Union des Psychomotriciens (SNUP) de cesser de proposer la formation sur la pataugeoire, et ce immédiatement, afin que les psychomotriciens de demain soient enfin formés correctement, loin de toute influence psychanalytique malvenue.

7 novembre 2012

L'autisme : un scandale sanitaire comparable à celui de l'amiante. (par Magali Pignard)

Combien payez-vous pour l’éducation de votre enfant ?

Hier soir j’ai fait sept chèques pour les sept intervenantes de Julien, soit une valeur totale de 2500 € (salaires et charges) pour le mois d’octobre : donc je paye 2500 € pour qu’il ait une éducation correcte.

Nous touchons une aide de 800 € par mois de l’État.

J’ai arrêté de travailler pour coordonner cette prise en charge. J’étais enseignante agrégée.

 

Et vous, combien payez-vous pour l’éducation de votre enfant ?

 

Mes ressentis

Je suis fatiguée de me sentir comme un chef d’entreprise, simplement pour que mon enfant ait accès à de l’éducation.

Je ressens beaucoup d’injustice : la majorité des fonds de l’État sont alloués aux centres qui pratiquent des méthodes psychanalytiques et non pas à ceux qui utilisent les pratiques comportementales comme l’ABA. De l’argent, il y en a donc, mais pas pour des prises en charge adaptées comme la notre. Quand un médicament est reconnu inefficace voire dangereux, comme le Médiator, la sécurité sociale continue-t-elle de le prendre en charge ? Une personne ayant un cancer doit-elle payer elle-même son traitement ?

Nous avons, avec notre association, monté une structure éducative, utilisant les principes de l’ABA. Nous avons investi énormément d’énergie, de temps, et d’argent, puisque nous payons tout.

Combien de temps tiendra-t-on ? Que se passera-t-il quand je n’aurai plus d’argent ? Je braquerai une banque ?

Quand je pense qu’au prochain plan autisme, comme d’habitude, on ne touchera pas au sanitaire (hôpitaux de jour, Centres Médico Psycho Pédagogiques) … Tout cet argent à nouveau gaspillé, qui ne sera pas pour nous… L’État pourrait pourtant gagner 10 milliards d’euros , si il se décidait à ne financer que les formations et pratiques recommandées par la Haute Autorité de Santé.

 

La Chaîne Parlementaire, porte parole des parents et politiques investis

Sur ces états d’âme, j’ai  ensuite visionné un excellent reportage paru le premier novembre sur la chaîne parlementaire LCP. « Autisme : la France peut-elle rattraper son retard ?  »

Un reportage qui est la voix des parents d’enfants autistes : lucide et sans appel, clair pour tous ceux qui veulent comprendre ce que l’on vit.

L’introduction commence par cette phrase du député Daniel Fasquelle : « L’autisme est-il un scandale sanitaire comparable à celui de l’amiante ? »

La réponse, je la connais…

 

Cliquez sur l’image pour voir le reportage.

 

Je ne peux m’empêcher de citer dans ce reportage Albert Algoud, papa d’un adulte autiste :

« La pire des choses c’est qu’une personne reste sans solution. C’est à dire qu’on ne fasse rien pour cette personne. C’est une euthanasie qui tait son nom souvent [...] On lit de temps en temps des faits divers dans les journaux qu’un parent d’enfant handicapé mental a tué son enfant et s’est suicidé ! [...] Les politiques font leur boulot, c’est la société qui a du mal à suivre en France. »

Il a bien raison, la société a du mal à suivre en France : À commencer par l’école.

19 novembre 2012

Plan autisme 2013-2015, sans les parents, sans les autistes : sans illusions ...

 

Ce samedi j’ai assisté, à Paris, au congrès de l’association Autisme France

Beaucoup de parents présents, environ 1300 : c’est beaucoup, mais c’est bien peu par rapport au nombre de parents ayant un enfant ou adulte autiste, soit au moins 100 000 familles françaises. L’immense majorité des parents ne sont pas dans une association, ils sont isolés, et subissent en silence.

 

Les peines des parents.

Ils subissent quoi au juste ? Bien sur, c’est très dur d’élever un enfant différent qu’on ne comprend pas, qui a de grosses difficultés de communication.

Mais ce n’est pas cela qui est le plus dur, non.

Ce qui est dur, c’est tout ce qu’a rappelé la présidente, Danièle Langloys dans son discours d’ introduction au congrès : des enfants à qui on refuse de faire le diagnostic et qui sont diagnostiqués psychotiques ; des parents culpabilisés, à qui on ne propose aucune solution au quotidien, où le seul conseil qu’on donne est de faire le deuil de leur enfant, d’en faire un autre ; c’est la colère  de voir que les prises en charges efficaces ne sont pas accessibles en France alors qu’elles le sont dans les autres pays ; c’est l’incompréhension de voir les enfants exclus du système de l’Éducation Nationale alors que c’est l’éducatif qui est la thérapie la plus adaptée. Des parents dont les droits sont bafoués en permanence par les administrations, les établissements spécialisés, les professionnels publics de santé et d’éducation.

 

La France, 40 ans de retard, et ça continue.

 

C’est aussi la terreur du futur ; la terreur de voir son enfant dépérir dans un hôpital psychiatrique, shooté aux neuroleptiques ; l’horreur de voir que ces psychotropes agissent comme un produit mortel, provoquant par ses effets secondaires une mort très lente et douloureuse.

 

« Le changement c’est maintenant » : quelle blague…

La présidente a dédié le congrès à Pascal, un autiste mort seul, en chambre d’isolement dans un hôpital psychiatrique cet été. Un adulte en fin de vie : 44 ans, et oui, on ne tient pas longtemps quand on est drogué constamment. Ce que l’on propose à nos enfants c’est de vivre dans un endroit où on y dépérit, lentement mais surement, et d’où l’on ressort les pieds devant, et tout cela pour 900€ par jour payé par de l’argent public.

Moi-même je n’arrive pas à me projeter… On peut se dire que cela changera d’ici là, mais je n’y crois pas.  Aucun gouvernement ne fera changer les pratiques des professionnels, ne sera favorable à l’inclusion, il y a trop d’argent qui serait perdu pour certains. À moins que les parents ne se décident à attaquer l’État, comme l’a fait Annie Beaufils qui a gagné, et dont l’arrêt fait jurisprudence. Avec cet arrêt et les recommandations, les parents, si ils suivent les procédures, ne peuvent pas perdre.

Ce ne sont pas les plaintes et la colère des parents qui feront changer les pratiques. Les arrêts de justice sont beaucoup plus persuasifs. Peut-être que le sang contaminé continuerait d’être transfusé si il n’y avait pas eu de procès ? L’affaire de l’autisme en France est au moins aussi scandaleuse que l’affaire du sang contaminé ou de l’amiante, du médiator…

 

Autisme Grande Cause… Cause toujours.

C’est peut-être pour cette raison que le discours suivant, celui de Mme Egyptienne, coordinatrice du troisième Plan Autisme, a été si mal perçu. Une langue de bois pure et dure. Rien de nouveau, tout dans vague, aucun chiffre… Bref, un plan autisme qui s’annonçait comme les deux précédents, avec la majorité de l’argent consacré au sanitaire (grand pourvoyeur d’enfants psychotiques, proposant des soins alors que les autistes ont besoin d’éducatif), presque rien pour la scolarisation.

N’y tenant plus, je l’ai interrompu, à trois reprises, en disant entre autre qu’on ne voulait pas d’un plan autisme comme les deux autres.

Je l’ai interrompu pour prendre la parole, car nous, les parents, on ne nous la donne pas : la préparation du plan autisme ne se fera pas avec des associations de parents, ni avec des personnes autistes. Cette situation est si incompréhensible que je me demande si je ne dois pas en rire, tellement c’est… Irrespectueux ?

Alors oui, à ce congrès, j’ai manqué de respect peut-être à la représentante de l’État, mais c’est parce que les parents ne sont pas respectés, car non représentés dans ce plan autisme qui bat tous les records d’opacité. Pourtant, ce sont les premiers concernés, les premiers à se former, à mettre en place des prises en charge recommandées par la Haute Autorité de Santé, à assurer eux-mêmes la formation continue des professionnels, à batailler pour les éduquer convenablement. Par leur combat ils font gagner de l’argent à l’État.

 

 

Quant aux adultes autistes qui n’ont pas de parents pour veiller sur eux, rien, le néant absolu, c’est comme si ils n’existaient pas, peut-être qu’ils s’évaporent en grandissant ?

 

C’est si beau de rêver…

Après ces deux discours, le congrès a pu commencer : beaucoup d’interventions très intéressantes, des témoignages d’adultes autistes, la preuve qu’ils existent alors ?

Parmi les interventions qui m’ont le plus marquées, celle d’une maman française ayant vécu aux États Unis, qui faisait un comparatif de la situation de l’autisme aux États Unis par rapport à la France.

En France on paye cher pour maltraiter les autistes.

 

Là-bas, les autistes sont des personnes à part entière, insérés en milieu ordinaire, mis en situation de réussite, protégés des moqueries de leurs pairs qui sont de toute façon habitués à fréquenter des enfant différents… Il n’y a qu’en France que l’autisme reste une insulte. Et tout cela pour pas cher. On croit rêver.

À propos de rêve, j’ai beaucoup apprécié l’intervention de Christine Philip, spécialiste dans l’enseignement adapté à l’école, qui nous a fait partager son rêve à elle : celui « d’une volonté politique au plus haut-niveau, qui, comme dans les années 70 en Italie, fermerait tous les établissements médico-éducatifs et sanitaires et mettrait tous les financements au service de la scolarisation des élèves et de la formation professionnelle des jeunes adultes. »

Ce rêve est partagé par une grande partie des parents… Mais on se réveille trop vite, en sachant que l’Éducation Nationale n’a pas signé les recommandations de bonnes pratiques, qui recommandent… De l’éducatif. C’est un mauvais rêve ou quoi ? Non, hélas.

 

J’ai beaucoup aimé l’intervention de Scania De Schonen, très synthétique et sans équivoque sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé. On peut ainsi prendre conscience qu’en France, seule une petite minorité d’enfants ont une prise en charge conforme à ces recommandations, et que dans cette minorité, ce sont bien souvent les parents qui la financent. L’État préfère financer des pratiques non recommandées.

Alors, est-ce que ce plan autisme, dans toute son opacité, rassurera les familles ? On peut rêver, tout en continuant de résister, résister, et… Attaquer ?

10 novembre 2012

L'équitation au secours des jeunes autistes

article publié dans le Midi Libre

Nages-et-Solorgues L'équitation au secours des jeunes autistes

Correspondant
10/11/2012, 06 h 00
Roman et Simon participent à des jeux à poney, avec les autres enfants.
Roman et Simon participent à des jeux à poney, avec les autres enfants. (© D.R)

Agés de 5 ans, les jumeaux Roman et Simon habitent Lyon mais passent une grande partie des vacances chez leurs grands-parents, dans la commune. Autistes, ils ne parlent pas, ne cherchent pas à communiquer avec les autres. Grâce à la ténacité de leurs parents, ils sont néanmoins scolarisés le matin et pris en charge l'après-midi par divers thérapeutes qui appliquent les méthodes comportementales, dont le but est de les rendre le plus autonomes possible. S'ils apprécient l'arrivée des vacances, celles-ci signifient la séparation d'avec les parents, source d'une inquiétude supplémentaire. Tout a changé cependant lorsque Roman et Simon ont pu accéder à un centre équestre situé dans le village. Voilà maintenant deux ans que ces deux petits autistes montent à poney ! "Bien entendu, tout ne s'est pas fait en un jour et seule la grande patience et le professionnalisme de Yanka, directrice du centre équestre, et de son équipe, ont permis un tel résultat", souligne Gérard, le grand-père, qui ne manque aucune séance. Et quel résultat ! Peu d'enfants de cet âge s'attardent comme eux à la préparation du poney et à tout ce qui précède la monte : s'habiller, aller chercher le poney dans le pré, le brosser, installer la selle. Peu à peu, ils ont pu intégrer les stages avec les autres et partager les mêmes exercices : le pas, le trot, le galop, le saut de petits obstacles et même un peu de voltige. Mais ce qui frappe le plus, c'est la transformation totale du comportement de Roman et Simon pendant les stages : ils sont calmes, apaisés, attentifs à ce que font les autres enfants et manifestent bruyamment leur joie lorsque vient le moment de la récompense, le galop. L'histoire de Roman et Simon n'est pas une première. Les experts insistent de plus en plus sur les bienfaits de l'équithérapie pour la plupart des handicaps. Pourtant, celle-ci n'est pas prise en charge par la Sécurité Sociale (il en va de même pour les thérapies comportementales) et les possibilités d'accès restent donc trop rares. "Mais a-t-on mis en parallèle le coût des séjours en institutions spécialisées qui pourraient être évités si de tels enfants "s'éclataient" dans un monde normal ?" commente Gérard, l qui sait de quoi il parle pour avoir été chef de service en milieu hospitalier. L'autisme a été déclaré grande cause nationale 2012, mais le combat des parents pour une meilleure prise en charge du handicap continue. Aujourd'hui, à 16 h 15, sur M6, l'émission C'est ma vie présente un reportage dédié à Roman et Simon et au quotidien de leurs parents, qui consacrent tous leurs instants pour les aider à grandir le mieux possible.

29 novembre 2012

Le cerveau d'Hugo : Réactions à chaud ... et quelques commentaires

28 novembre 2012

article publié sur le blog de Théo m'a Lu Anne !


Comme beaucoup d'entre vous, nous avons hier soir regardé le docu-fiction "Le cerveau d'Hugo" diffusé sur France2 et l'émission qui a suivi.  Un programme en "prime-time" avec pour thème l'autisme, c'était risqué et...pas trop tôt. "Autisme, Grande cause nationale 2012": qui le savait? Pas grand monde: même le journaliste a avoué son ignorance et autour de nous, le même manque d'information... Alors j'ai trouvé les intervenants touchants, émouvants, justes et un brin "décalés" (même s'ils ne le font pas exprès -forcément- et qu'ils ne sont pas simplement "maniérés" mais j'aime assez ça: dans la parole de ces autistes ados ou adultes, il y avait vraiment à entendre). Leurs témoignages de cette difficulté à vivre au quotidien avec pour seule alternative une spécialisation dans des domaines qui il faut bien le dire énervent un peu le neurotypique, de cette incapacité profonde à comprendre l'autre   et donc à se sentir "connecté", de cette souffrance à devoir supporter le regard des autres et assez souvent même les brimades de ses pairs, tous ces aspects étaient, me semble-t-il bien évoqués. 
Leurs propos, l'évocation de leurs stéréotypies, de leurs inadaptations illustrés par le film étaient très proches de la réalité. Après avoir éteint le poste de télévision, la première phrase qui m'est venue a été: "Oui, notre fils est un "vrai" autiste". LePapa a souri...Même avec des progrès énormes, Théophile garde des gestes, des paroles similaires à ceux que nous avons vus ou entendus dans ce documentaire.a voix de Sophie Marceau servait le propos: le timbre juste, le vocabulaire sobre et clair. C'était parfait!

Et puis il y avait Josef...C'est toujours un enchantement de l'écouter (et de le lire): il est à mon sens le meilleur ambassadeur de la cause autiste aujourd'hui. 


J'ai juste regretté qu'on laisse croire au public que tous les autistes bien "coachés" deviennent des Asperger. Ce serait trop beau! Une très grande majorité des autistes continueront à cumuler difficultés cognitives et inadaptations sociales durant toute leur vie. Je pense que ça n'a pas été assez souligné (hormis par le médecin dans l'émission qui a suivi mais cela a été dit trop rapidement selon moi).

Je pense que désormais le public saura que:

- NON, nos enfants ne sont pas fous, malades mentaux, que sais-je encore...NON, l'Etat français ne fait pas tout ce qu'il devrait pour permettre à ces enfants d'évoluer favorablement comme cela se fait partout ailleurs dans le monde et il ne suffit pas de dire: "Nous y travaillons!". NON, les médecins ne sont pas tous formés et les diagnostics sont trop souvent tardifs ou incomplets. NON, les psychanalystes ne peuvent pas "guérir" les enfants de leur autisme et accuser les mères d'être "nocives". NON, l'Education nationale ne joue pas le jeu de l'intégration scolaire malgré les condamnations de la Commission européenne, elle ne met pas à disposition des enfants des AVS formés, compétents et capables de suivre les enfants sur le long terme. NON, les familles ne sont pas aidées financièrement - tout au moins pas suffisamment. NON, nos enfants ne seront jamais totalement adaptés (leur cerveau est irrémédiablement, définitivement trop "différent" dans sa construction et son fonctionnement) mais on peut les aider "à vivre mieux" parmi nous,

- OUI, nos enfants peuvent parler, jouer, apprendre et vivre parmi nous. OUI, il faut respecter leur "originalité": leur manière de penser, de se comporter, de réagir. OUI, les neurotypiques doivent faire l'effort eux-aussi de s'adapter à l'autiste, et toute humiliation, vexation à l'encontre d'un autiste doit être sévèrement sanctionnée. OUI, le diagnostic précoce est indispensable et les familles doivent être informées des caractéristiques de ce syndrome et de TOUTES les possibilités de prise en charge; le choix final doit leur revenir. OUI, il est nécessaire que  les recommandations de la HAS (Haute autorité de santé) publiées en mars 2012 soient respectées et mises en oeuvre dans leur intégralité. OUI, il est urgent que les politiques se montrent courageux (même en période de crise: les propos de Mme Carlotti ne m'ontpas convaincue mais je peux me tromper) et acceptent ce constat simple et implacable: les prises en charge au sein de "l'institutionnel" sont pour une bonne part "dépassées" et non adaptées (d'autres professionnels connaissent parfaitement les méthodes efficaces et largement évoquées durant la soirée, méthodes qui paradoxalement sont aujourd'hui en France très peu "financées"). OUI, nos enfants une fois adultes auront toutes les difficultés à suivre un cursus supérieur, à s'insérer professionnellement, à construire une vie de  couple, une vie de famille ou à profiter d'une simple vie amicale, à comprendre les subtilités de langage des neurotypiques, à supporter les bruits, à s'écarter de leur rigidité alimentaire...

Voilà, il me semble que le docu-fiction ainsi que l'émission ont été ambitieux. Mais un tel syndrome est-il facilement compréhensible pour un cerveau neurotypique? Sans doute pas quand on voit le nombre de parents à qui on reproche de ne simplement pas savoir élever leur enfant, d'être dépassés par un enfant-roi à qui ils n'auraient pas suffisamment su fixer de limites...

Cette soirée a aussi mis l'accent sur l'incompréhension, la solitude, la souffrance et la colère des familles face à ce déni politique et médical portant sur un handicap qu'on a trop longtemps laissé entre les mains de Bettelheim*, Freud et compagnie sans jamais aboutir à la moindre amélioration de "l'état mental" des autistes durant des décennies.

Les explications portant sur les découvertes scientifiques récentes étaient claires et intéressantes: le cerveau autiste n'est pas un cerveau "moins" mais bien un cerveau "plus-plus": joyeux foutoir incapable de réguler toute la multitude d'infos qu'il absorbe. Pas de tri possible, la fête quoi! Ce serait comme dans une boîte de nuit avec la musique à fond , les lumières et pas de vigile à l'entrée: entrez, entrez, on ne peut plus bouger à l'intérieur, tout va exploser là-dedans mais entrez, entrez...Il y a fort à parier que ça va vite devenir angoissant pour les personnes coincées à l'intérieur. On peut presque dire qu'un autiste passe ces jours et parfois même ses nuits en boîte de nuit! 

Donc j'espère que fort de toutes ces infos fournies au neurotypique,cette soirée lui permettra maintenant de modifier son regard sur l'autisme, d'être d'accord sur le fait qu'il est urgent d'écarter (à court terme!) les thérapies "nocives", de favoriser le financement des prises en charge efficaces (et mesurables), d'apaiser  la souffrance des parents d'autistes qui quant à eux peuvent désormais pour se consoler penser que: "Personne ne peut plus dire: je ne savais pas"!

Pour ma part, une fois la télévision éteinte, j'étais très fière de faire partie de cette communauté autiste et je me suis sentie pour une fois "comprise" en tant que parent de TED. Je me suis alors mise à espérer que désormais dans la rue, dans les magasins, à la bibliothèque, mon fils serait désormais regardé pour ce qu'il est : un enfant attachant, sympa et gentil et non pas comme un garçon à la démarche particulière, au regard encore un peu fuyant parfois, trop sensible parfois aussi et un peu naïf.

Il est enfin permis d'espérer.

Et vous qu'en avez-vous pensé?

A bientôt. LaMaman

* La journaliste a bien cerné la supercherie façon Bettelheim et l'extraordinaire "aura" dont cet homme a bénéficié durant des décennies. Si vous voulez en savoir plus sur la conception Bettelheim de l'autisme (et ses ravages), connaître son parcours de vie, lisez ceci:


 

Commentaires sur Le cerveau d'Hugo: Réactions à chaud ...

Evidemment, hier j'étais devant la télé, à regarder ce docu fiction. Il s'est d'ailleurs passé une chose incroyable, les enfants sont restés couchés... D'habitude, ils se relèvent plusieurs fois, jusqu'à 23h souvent, ce qui m'a permis de pouvoir regarder tout ça sans interruption.

J'ai beaucoup aimé ce reportage je l'ai trouvé juste, et ne tombant jamais dans le "pathos". La participation de personnes atteintes d'autisme, était vraiment nécessaire, j'ai beaucoup aimé que la parole leur soit donnée (trouver un moyen de les faire communiquer n'est t'il pas le premier pas vers une possible amélioration?...).

J'ai évidemment été touchée par les témoignages, par les images de la fiction, par le fait d'y voir des comportements de ma puce, les situation de la vie quotienne difficiles, (même si ses troubles sont plus modérés). J'ai eu un sourire en revoyant des images de l’hôpital RD, et du service du docteur Chabanne, ou la puce été diagnostiquée.

Et j'ai eu ce même sentiment de fierté que toi d'appartenir à cette "famille", d'en connaitre ses joies, ses peines, ses colères, ses espoirs.

Pourtant, malgré l'évolution, malgré cette émission, malgré le plan autisme 2012, et ceux qui suivront, je reste pessimiste.
A la fin du reportage, mon mari me faisait remarqué que la solution est simple, et pas si coûteuse que ça: imposer aux médecins des CMP, CAMPS,SESSAD, IME etc.. déjà en place l'obligation d'utiliser les méthodes recommandées par la HAS, et les menacer de les "déboulonner" s'ils ne le font pas, et mettre en application cette sentence... Malheureusement les médecins sont intouchables...
Quand j'entends que l'on expérimente des choses, que ça marche, mais que l'on va continuer a expérimenter parce que, on est pas sûr... ça me donne envie de hurler!
Et puis je déteste cette petite phrase "il faut que l'on soit sûr que les méthodes comportementales soient efficaces, on ne veut pas laisser la porte ouverte aux charlatans..." et à chaque fois que j'entends ça je me dit "ha oui... et les méthodes que l'on utilise depuis 50 ans elles donnent quoi comme résultat? elles ont été évaluées? elles sont peu coûteuses à la société?".. la réponse est non bien entendu. Mais les révoquer serait se mettre à dos toute une profession, alors en bon politique ils tentent de ménager la chèvre et le chou...
Tant que personne ne prendra de décision radicale, les choses n’évolueront qu'à petit (tout petits) pas.

Désolée, d'être si négative.
Dernièrement j'ai été blessée, par des paroles prononcées par des personnes de ma connaissance, en ma présence, alors qu'ils sont au courant des troubles de ma fille (ils ont utilisé le mot autiste comme une insulte pour ce moquer d'une personne) et je ne crois pas que le visionnage du reportage leur aurait fait comprendre leur stupidité aussi sur ce point je rejoins le témoignage du jeune garçon présent sur le plateau...

Je garde pourtant un petit espoir... un espoir de me tromper, un espoir de voir tout ça changer... tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir après tout.
Posté par Apres21h, il y a 16 heures | | Répondre

Je partage en grande partie vos points de vue et j'ai effectivement bien compris les paroles qu'a prononcées Valentin (le violoniste) à la fin du débat. Réaliste très certainement ce jeune homme...

J'ai été peinée par les intervention des deux politiques très "tièdes-molles". Faut-il espérer avoir des gouvernants directement touchés par ce handicap pour voir une amélioration dans les prises en charge et dans le discours? Parfois je me pose la question!

Il faut rester vigilants, ne pas trop s'illusionner mais la vie continue quand même même avec ses grosses galères...Et il nous faut poursuivre coûte que coûte.

Ce programme est arrivé 4ème en termes d'audience (derrière une série américaine, le football et "la France a un incroyable talent" comme quoi, y a encore du boulot!).

Valérie

15 décembre 2012

Autisme : "Il est urgent que le gouvernement prenne ses responsabilités"

article publié dans Paris Match

actu-match | vendredi 14 décembre 2012

Autisme : “Il est urgent que le gouvernement prenne ses responsabilités”

 

Autisme : “Il est urgent que le gouvernement prenne ses responsabilités”

M'Hammed Sajidi, président de l'association «Vaincre l'autisme». | Photo DR


 

L’association «Vaincre l’autisme» tire la sonnette d’alarme. Son président, M’Hammed Sajidi, a adressé une lettre ouverte à Marisol Touraine, ministre de la Santé, et au gouvernement. Pour lui, il est urgent que les pouvoirs publics se donnent les moyens d’une politique de santé publique responsable et innovante tant la situation des personnes autistes en France est catastrophique.

«Les pouvoirs publics doivent se réveiller et avoir honte de ce que vivent les personnes autistes en France», martèle M’Hammed Sajidi dans sa lettre ouverte, datée du 29 novembre dernier. Une phrase qui fait mal, en cette fin d’année où l’autisme avait pourtant bénéficié du label Grande cause nationale. Alors que «l’attente était forte en 2012 (…), l’Etat n’a attribué que très peu de moyens à la grande cause nationale», déplorait-il encore, jeudi dernier, à l’issue d’un colloque sur l’autisme au Sénat. Les espoirs des familles étaient nourris de voir enfin la France rattraper le retard pour lequel elle est pointée du doigt dans le monde entier (et condamnée par l’Europe en 2004) à travers une vraie prise en charge de cette maladie qui, au-delà de l’atteinte physique et psychologique du malade, détruit aussi ses liens sociaux et familiaux en l’état actuel des choses. «80% des enfants sont rejetés de l’école. (…) 80% des couples se désintègrent et finissent par divorcer, faute d’accès à l’information, au diagnostic et aux traitements. Les mères n’ont souvent pas d’autre choix que de quitter leur emploi et se retrouvent sans aucun soutien extérieur, avec leur enfant à domicile.»

Dans l’élan de la Grande cause nationale, le Comité national sur l’autisme a été réactivé cette année en vue de l’élaboration du 3e plan autisme. Avec deux ans de retard, ce plan est annoncé pour janvier 2013, après un premier plan (2005-2007) dont les travaux furent «rapides», selon l’association, et un deuxième (2008-2010) qui n’a honoré qu’à peine la moitié de ses engagements en termes de création de places en centres médicalisés. Une France en retard donc, sur cette épineuse question de l’autisme et, plus grave encore, une France dont les perspectives de santé publique en la matière risquent bien d’être contraires à l’intérêt de l’autisme et des personnes concernées. A la veille du 3e plan, l'association agrémentée «représentant des usagers» par le ministère de la Santé, s'inquiète fortement de la tendance du gouvernement à se déresponsabiliser de la situation dramatique de l’autisme. Entretien avec son président.

En quoi le gouvernement actuel se déresponsabilise de la question de l’autisme, alors qu’il a relancé les réunions de concertation auxquelles vous participez?
Lorsqu’on le sollicite sur des sujets nécessitant de sa part un positionnement clair, il botte en touche sous prétexte que «c’était [sous] l’autre gouvernement» sans prendre le relais de ce qui a été fait avant. Nous nous battons depuis dix ans pour faire évoluer les choses: nombre de rapports et de documents de référence établissent aujourd’hui le problème de l’autisme en France et les solutions à mettre en place. Nous ne pouvons pas entendre qu’il s’agissait d’un autre gouvernement.

Vous voulez dire que le ministère actuel ne souhaite pas utiliser l’expertise existante?
Les interlocuteurs actuels sont novices en la matière et ce sont eux qu’il faut convaincre. Sur un problème de santé publique aussi grave, je trouve ça dangereux! Il y a assez de personnes compétentes qui maîtrisent le sujet et avec lesquelles on peut travailler. Ils ont en plus le malheur de ne pas entendre les associations expertes sur le sujet. Pour eux, nous ne sommes que des associations de familles. Pourtant, ce sont les parents d’autistes, riches de leur expérience quotidienne, qui aujourd’hui maîtrisent le mieux le sujet.

Sur quels sujets le ministère actuel botte-t-il en touche?
Sur la mise en place de structures innovantes. Nous avons livré un combat acharné pour qu’elles soient prises en compte. Le précédent gouvernement est même passé au-dessus des résistances du système pour imposer leur mise en place en y affectant des budgets ministériels. Les décisions politiques de François Fillon, et de Xavier Bertrand alors ministre des Affaires sociales avec Valérie Létard, ont permis de déboucher sur le 2e plan. Il est impératif aujourd'hui que les financements de prises en charge adaptées et donc innovantes puissent voir le jour dans le nouveau plan.

«Nous avons une machine qui détruit l'état de santé de l'enfant et de sa famille»

Où se situent les résistances dont vous parlez?
Depuis plusieurs décennies, nous avons une machine qui détruit l’état de santé de l’enfant autiste et de sa famille. Le système médico-social et sanitaire est très cloisonné, fermé à l’innovation. Ses procédures sont anciennes et nous sommes dans l’impasse car il ne répond pas aux besoins de la prise en charge de l’autisme. La majorité des traitements de l’autisme, aujourd’hui, sont éducatifs. Lorsqu’un financement est accordé, il entre dans la sphère médico-sociale qui elle-même renvoie à quelque chose de médicalisé, donc relatif à la psychiatrie. Comme les politiques ne vont que sur des stratégies institutionnelles et ancrées dans le système, ils ne font que reproduire les mêmes choses. Si je prends l’exemple des Centres d’action médico-sociale précoce, ils ne posent pas de diagnostic avant l’âge de 6 ans. Ça veut dire que les enfants qu’on envoie là-bas vont faire le parcours de psychiatrie jusqu’à l’âge adulte. Dans le 3e plan, on nous annonce qu’il faudra travailler avec ces centres, ce qui est déjà en soi une catastrophe pour nous.

D’où une prise en charge exclusivement en milieu psychiatrique…
On n’en sort pas! Mais la psychiatrisation de l’autisme reste un problème franco-français. Nous avons aujourd’hui un socle de connaissances scientifiques qui définit l’autisme. Ca ne doit plus être discuté. Sans compter les rapports des associations. Les pouvoirs publics ont aujourd’hui tout entre les mains pour agir.

Quelle est l’urgence aujourd’hui?
Il faut arrêter de financer ce qui ne marche pas. Sortir l’autisme de la psychiatrie. Les nouveaux financements doivent aller vers ce qui permet de lutter contre la maladie, donc vers l’innovation. Il existe des traitements performants qui améliorent l’état de santé des enfants et qui empêchent la stagnation et la dégradation.

«Psychanalyser l'enfant autiste est une forme de maltraitance»

Vous parlez de la méthode Aba (Applied Behavior Analysis, ou analyse appliquée du comportement), outil éducatif qualifié de méthode de dressage par certains psychiatres psychanalystes?
A chaque fois qu’on a parlé de cette méthode, on l’a fait sous l’angle polémique et non sur celui de son efficacité. Notre association a été la première à militer pour cette approche inconnue en France et pourtant utilisée depuis des années à l’étranger. Cet outil est actuellement le meilleur, mais il a aussi ses limites. Il en existe d'autres que l’on peut apporter à l’enfant, au cas par cas. Je ne débats plus de la psychanalyse, dont la pratique sur l’enfant autiste est pour moi une forme de maltraitance. Vous ne pouvez pas demander à un psychiatre psychanalyste de donner son avis sur cette méthode qu’il ne connaît pas. Si cet outil est performant aujourd’hui, les enfants doivent pouvoir y accéder. Les résultats sont là.

Pourquoi ne sont-ils pas mis en place alors que la Haute autorité de santé a cette année mis en cause l’efficacité des pratiques psychanalytiques sur l’autisme?
Parce qu’il existe des conflits d’intérêts dans les structures médico-sociales qui font que les hauts fonctionnaires de l’Etat, à la tête des administrations de santé, verrouillent le système. Nous, les associations de familles, qui sommes pour l’évolution de la prise en charge de l'autisme, somme considérées comme minoritaires parce qu’on nous écrase avec tous les « poids lourds » du handicap ou des maladies psychiatriques. Il faut sortir l’autisme de cette noyade grâce à une législation adaptée car c’est une maladie grave qui prend du terrain.

Quelle serait la première mesure à mettre en place?
Le diagnostic et l’intervention précoces. Les enfants de moins de 3 ans doivent pouvoir y accéder rapidement. Nous avons les outils et les moyens pour le faire. Il s'agit d'un examen clinique et non médical. N’importe quel généraliste peut se former rapidement au dépistage de la maladie. C’est une prévention très importante en matière de santé publique. Plus les parents sont informés tôt, plus ils seront dynamiques dans l’accompagnement de leur enfant et la recherche d’informations. Dès qu’un enfant est diagnostiqué, on forme les parents et les professionnels qui l’entourent à une intervention précoce. Elle peut se faire à domicile, ce qui est en soi moins coûteux pour la société. Le fait d’accompagner un enfant dès l’âge de 3 ans lui donne la possibilité de suivre une scolarité dans le système classique, parfois seul, parfois accompagné d’un auxiliaire. Un enfant plus lourdement atteint peut se trouver en classe spécialisée. De cette façon, on aura moins de places à créer dans des structures fermées. Enfin, pour évoluer sur la question de l’autisme, on doit s’appuyer sur l’ensemble des associations. Aucune aide ne leur est versée alors que c’est l’outil le plus rapide à mettre en place pour répondre aux besoins sur le terrain. La nôtre aide 3 500 familles! C’est un vivier de parents informés et dynamiques. Les pouvoirs publics doivent en profiter plutôt que les bloquer.Point final

L'autisme en chiffres

1 naissance sur 100 touchée par les TSA (troubles du spectre autistique)
650 000 personnes atteintes en France, selon les prévalences reconnues au niveau international.
3 garçons pour 1 fille sont touchés par les TSA.
2 500 euros par enfant et par mois, c'est le coût d'une prise en charge partielle et non adaptée, essentiellement supporté par sa famille.
37 % des Français pensent à tort que l'autisme est un trouble psychologique (étude Opinion Way, 2012).

Source: Vaincre l'autisme

18 décembre 2012

Je refuse que mon fils autiste finisse en hôpital psychiatrique déclare Allison Sicre

article publié dans L'INDEPENDANT

Le 18 décembre à 6h00 par Estelle Devic | Mis à jour il y a 2 heures

 

 

Allison Sicre consacre sa vie à son fils autiste.

Allison Sicre consacre sa vie à son fils autiste. PHOTO/Photo Claude Boyer

Son rêve ? "Travailler à la fourrière ou à la SPA". A 14 ans, Fabien ne peut pourtant pas l'envisager. Diagnostiqué autiste de haut niveau, il ne va plus à l'école depuis longtemps. "Il s'est fait virer du primaire. Puis de la classe spécialisée qui l'avait accueilli et de l'IME (institut médico-éducatif) où il avait finalement été admis" raconte sa mère, Allison Sicre. À 36 ans à peine, elle lutte depuis plus de dix ans pour que son enfant puisse vivre correctement. Fabien est aujourd'hui dans un institut éducatif thérapeutique et pédagogique (Itep), un centre qui accueille des jeunes en difficulté. Et n'a toujours pas trouvé sa place. Aucune structure spécialisée ne prenant en charge l'autisme dans l'Aude où il vit, le jeune homme ne peut compter que sur sa mère.

"Après l'IME, nous n'avions plus le choix. Fabien a dû rester à la maison. Moi, je venais de signer un CDI et j'ai démissionné du jour au lendemain pour m'occuper de lui". Dans sa maison de Villesiscle, le seul endroit où Fabien se sente bien, Allison sa maman vit un calvaire. Durant des années, elle a remué ciel et terre pour que l'autisme de son fils soit reconnu. Elle a renoncé à tout pour ne se consacrer qu'à lui : son métier, sa passion pour le chant, sa vie de famille... Le jour où le diagnostic est tombé, ce fût "le soulagement. Je me suis dit que je n'étais pas folle".

Aujourd'hui encore, elle en veut énormément à ces psychanalystes pour qui le problème de Fabien "venait d'une mère pathogène" et milite activement pour que l'autisme soit pris en charge en France. "J'avais passé des années à me documenter pour comprendre. J'avais même acheté un ordinateur spécialement pour ça". À l'époque, Allison ne connaissait rien à propos de ce handicap. Aujourd'hui, elle sait très bien ce que ressent et vit son fils. Grâce à une méthode peu développée en France, l'ABA, elle a pu aider Fabien. "Une psychologue est venue régulièrement à la maison nous en apprendre les bases. C'est le principe du 'je te donne, tu me donnes'". La famille a consacré alors 800 euros par mois à cet enseignement. Un sacrifice pour cette maman sans emploi qui ne perçoit même pas le chômage. "Mais ça valait le coup et c'est vraiment dommage que nous n'ayons pas pu en profiter plus tôt car Fabien pourrait être au collège aujourd'hui".

Aujourd'hui Fabien sait lire et écrire. Il aime bien l'informatique, "sans être un expert", et peut accompagner sa mère faire des courses. Une vie loin de la normalité encore. Trop de bruit ou d'agitation peuvent provoquer de terribles crises d'angoisses que les éducateurs de l'Itep, n'étant pas formés, ne savent pas gérer. Il y a quelques jours à peine, la menace est tombée. "Une psy m'a dit que s'il se faisait encore virer, il devrait aller en hôpital psychiatrique. Je ne veux pas. Il est hors de question que mon fils soit shooté toute la journée". Allison qui a mis sa vie entre parenthèses pour son fils se battra jusqu'au bout pour être entendue et lance un appel. "Aidez-le à accomplir son rêve, il veut juste prendre soin des animaux et a besoin d'être accompagné pour y parvenir. Offrez-lui un stage. S'il vous plaît, j'en ai marre de me battre pour que mon fils soit heureux".

19 décembre 2012

Cheval et handicap : une union à plein galop !

article publié sur le site handicap.fr

Cheval et handicap : une union à plein galop !
Publié le : 18/12/2012
Auteur(s) : Handicap.fr - E.Dal'Secco http://www.handicap.fr
Résumé : A l'occasion de la sortie de " Cheval ", un livre généraliste écrit par notre journaliste, voici une course à grandes foulées dans l'univers magique du noble équidé. Il est devenu un partenaire idéal en équithérapie, faisant fi du handicap. 

Le cheval serait-il le plus précieux des « hippothérapeutes » ? Le pari était audacieux, mais semble gagné. Pour eux, la vie rimait avec soins, dépendance, différence... Jusqu'au jour où ils ont osé l'impensable : se mettre à cheval. A ces personnes handicapées, rivées dans l'immobilité, le noir, le silence, le cheval promet d'autres frontières, de nouvelles sensations. Il offre à l'homme, à tous les hommes, la vitesse, l'endurance, la force, la domination parfois, mais aussi un contact chaleureux, une affection désintéressée et sans retenue. Certains centres spécialisés se limitent d'ailleurs à proposer des activités autour du cheval sans pour autant aller jusqu'à la mise en selle. La personne handicapée est parfois infantilisée car dépendante. Au contact du cheval, les rôles s'inversent : elle prend les rênes, dirige, panse, devient responsable. Transfert de pouvoir et de sensations, palliatif inespéré, comme un homme qui renaît à la vie dans la peau du Centaure.

Des associations militantes

En 1972, la France organise les premières « Rencontres internationales » de la Fédération internationale d'équitation thérapeutique. Puis, c'est au tour de l'association Handi-Cheval de voir le jour. Handicaps de tous bords, physiques ou psychomoteurs, troubles mentaux, états de souffrance psychique ou encore inadaptation sociale. On compte des centaines de milliers de bénéficiaires aujourd'hui. De son coté, Handisport Equitation s'implique en loisir comme en compétition (du championnat local aux Jeux Paralympiques), allant même jusqu'à proposer aux personnes lourdement atteintes, l'expérience de l'équimobile, une carriole aménagée pour l'accès d'un fauteuil roulant. Enfin, créée en 2007, avec le soutien de la Fédération Française d'Équitation et de la Fédération Française Handisport, Handi Equi'Compet est une association qui encadre et promeut le développement de l'équitation para-équestre en France. Son action a été mise en lumière par la réalisation du documentaire « Plus haut, plus fort, plus loin ».

Défi olympique

Avec un encadrement, un harnachement et une cavalerie adaptés, le handicap n'est pas un frein à la pratique équestre, en loisir comme en compétition puisque le dressage figure même parmi les disciplines paralympiques. Quatre grade de niveau définissent les catégories de pratique compétitives dans chacun des domaines suivants : maniabilité, dressage, CSO, reprise libre en musique, attelage. Pour les cavaliers déficients visuels, des aides sonores (crieurs) accompagnent la reprise.

Equithérapie, pas si nouveau !

Il y a dans ces démarches plusieurs niveaux d'investissements : le loisir avant tout mais pourquoi pas un objectif rééducatif ? Ils sont nombreux à être convaincus des liens naturels et bienfaisants qui existent entre les animaux et les hommes. La thérapie par l'animal, par le cheval (ou équithérapie), a alors réussi à se frayer un chemin dans le monde scientifique. Au 17ème siècle déjà, les premiers chiens guides d'aveugles faisaient leur apparition à Paris. En 1867, en Allemagne, chiens et chevaux sont employés avec succès pour traiter les épileptiques et les personnes souffrant de troubles psychologiques. Au Québec, il existe même un « Institut de zoothérapie ». Partant du principe que chaque individu à une attirance particulière pour une espèce, cet institut prend le parti d'offrir aux malades, un animal « thérapeute » qui les accompagne dans leur traitement. Dans ce domaine, le cheval ou le poney font fait figure de référence. A ce titre, l'équitation pour personnes handicapées (mentales comme physiques) est donc davantage une philosophie qu'une discipline.

« Cheval » écrit par notre journaliste

Journaliste pour handicap.fr, Emmanuelle Dal'Secco a, dans sa vie professionnelle, deux « dadas » : le handicap et le cheval ! C'est d'ailleurs en faisant le portrait d'un cavalier paraplégique, il y a une dizaine d'années, que sa plume a basculé de la randonnée équestre vers un tout autre « univers », celui des personnes handicapées. Trottant à deux temps, elle continue d'écrire pour l'un et pour l'autre... Elle vient d'achever un livre : « Cheval », tout simplement ! Un très bel ouvrage généraliste qui, en 160 pages, chevauche dans cette écurie planétaire (après une édition similaire consacrée aux chats). Un livre ludique, facile à lire, avec une foule d'anecdotes et surtout un festival de photos spectaculaires. On y suit, à vive allure, tous les talents des chevaux, au cinéma, dans les arts, dans la vie... Un proverbe arabe prétend que « Le cheval est un cadeau de Dieu à l'Homme ». Cet ouvrage ravira donc cavaliers et amateurs de belles choses pour Noël.

A lire :


« Cheval », d'Emmanuelle Dal'Secco, éditions Artémis, 160 pages, 2012, 24,90 €.

N° ISBN 978 2 8160 0339 0
http://www.editions-artemis.com/C02511/Cheval.html

« Chats », d'Emmanuelle Dal'Secco, éditions Artémis, 160 pages, 2011, 24,90 €.

8 février 2013

Autisme : a propos de - Mon combat pour les enfants autistes -, de Bernard Golse

article publié dans Agoravox le 8 février 2013

Le Pr Bernard Golse est responsable du service de pédopsychiatrie de l'hôpital Necker à Paris, qui est l'un des centres de référence pour le diagnostic des enfants autistes en Ile de France (membre du CRA-IF). Il publie ces jours ci un nouvel ouvrage, "Mon combat pour les enfants autistes" (Odile Jacob éditions, 23,90 €). Le collectif EgaliTED vous présente ici une revue critique de cet ouvrage, effectuée par le Dr Pierre Sans, psychiatre de 1970 à 2013, dont ces 8 dernières années à aider sur le terrain des enfants autistes au sein d'un IME et d'un SESSAD.

Le dernier opus de Bernard Golse me fait me souvenir d’un fameux mouvement qui avait en 1960 valu le titre de champion du monde de patinage (à Vancouver) à Alain Giletti, celui du « livre ouvert ». Il s’agissait de réaliser en pleine course un bond avec grand écart parfait. Bernard Golse ferait se pâmer d’émotion un Nelson Montfort s’il s’adonnait à ce sport ! « Ah mon cher Philipe (Candeloro) what a performance ! ».
 
Et c’est bien vrai, notre auteur réussit une bien belle prestation de grand écart. Il réussit à dire une chose et son contraire, en particulier que les parents n’ont surtout pas à se sentir coupables de l’autisme de leur enfant, MAIS… un peu, ou beaucoup, tout de même ! Examinons son mouvement en détail, à la vidéo, comme on le fait pour tout bon sportif.
Page 135 par exemple il écrit : « Dans ce modèle, qui fait de l’autisme infantile une maladie de l’interaction, peu importe donc de savoir si le trouble princeps se situe plutôt du côté de l’enfant ou plutôt de l’adulte – ce qui rend caduque toute discussion sur la recherche d’éventuels coupables ». Mais page suivante il poursuit : « … les premiers signes avant-coureurs de risque autistique, dès les 12 premiers mois de la vie, est une conduite maternelle de surstimulation de l’enfant (ou parle parfois d’intrusivité maternelle) ».
 
Il récidive avec la réalisation d’un « livre ouvert » parfait, que dis-je sublime, page 186 de son ouvrage, en écrivant : « Il ne s’agit aucunement, redisons-le, de relancer le débat sur la culpabilité des familles dans la genèse de l’autisme infantile, débat dont on sait les ravages auxquels il a pu donner lieu. Il est clair que les parents ne sont en rien responsables ni coupables de l’autisme de leur enfant qui ne peut être compris que dans une perspective polyfactorielle ». Ouf, les dits parents respirent, sauf, si méfiants ils lisent la phrase qui suit : « Toutefois, dans le cadre du modèle polyfactoriel que je défends ici, d’éventuelles anomalies interactives précoces doivent pouvoir être interrogées quand à leur statut de facteurs primaires ou de facteurs secondaires et, éventuellement, prises en compte à ce titre, soit dans une perspective de prévention (secondaire), soit dans une perspective de soin ».
 
Je laisse le lecteur s’extasier avec Nelson devant la beauté de la « performance », pour souligner ici ce dont on se doutait, à savoir à quoi servent les vocables tournant autour du modèle « polyfactoriel » (avatar du tristounet « plurifactoriel », en voie d’être passé de mode ; poly c’est mieux que pluri) : à une opération de pur enfumage. « Polyfactoriel » on le voit tout au long de l’ouvrage de Bernard Golse, sert à dire « oui je sais que tout est mélangé, je sais qu’il y a un peu de génétique dans l’autisme… mais il y a aussi et surtout de l’interaction… de la part de la mère intrusive ».

 

Mais la prestation à laquelle on assiste ici ne se borne pas à d’élégants mouvements de « livre ouvert ». On assiste pages 43 et 44 à une série de doubles et même de triples axels de la plus grande pureté : « Pour entrer dans l’ordre du langage (et du symbolique), un bébé a donc besoin non pas de savoir, mais d’éprouver et de ressentir profondément que le langage de l’autre le touche et l’affecte, et que cet autre est touché et affecté en retour par ses premières émissions vocales à lui… Si la voix de sa mère ne lui fit rien, et si les émissions vocales du bébé ne font rien à sa mère, trop absorbée dans son mouvement dépressif ou dans tel ou tel mouvement psychopathologique alors, du point de vue du bébé : « A quoi bon parler ? ». Les triples axels se conjuguent même avec des quadruples saltos arrière piqués dans un éblouissant passage, au chapitre 5 (p. 103 et suivantes), où l’ami Montfort s’étranglerait d’émerveillement, devant l’évocation par notre auteur de haut vol des tribulations d’un certain « sillon temporal supérieur en vedette ! », où après nous avoir appris ce « qu’est une IRM ? » il plaide pour une « convergence neuropsychanalytique », dont je ne doute pas que les chercheurs en neurologie feront le plus grand cas.
 
Bernard Golse déroule entre deux exploits physiques sa technique de grand professionnel parfaitement rodée. De la page 154 à la page 159 on peut le suivre dans quelques têtes de chapitre placées sous les auspices de « La place des psychothérapies dans l’aide aux enfants autistes », ou (p. 155) de « La verbalisation des affects », (p. 156), de « L’interprétation d’angoisses archaïques », ou enfin (p. 157-158) de « L’aide à l’édification du moi corporel » avec les inévitables références aux Maîtres et anciens champions Anzieu, Houzel et surtout Haag. On lit parmi d’autres précieux apports théoriques : « Il importe aussi de l’aider (l’autiste) à se différencier intracorporellement, à travers son corps comme suffisamment étanche (sphincterisation de l’image du corps) et, finalement, à accepter de substituer des flux relationnels à ses flux sensoriels emprisonnant (D. Houzel, 2002). Hors tout cela n’est possible que grâce à la formation du psychanalyste qui lui permet de s’identifier profondément aux vécus corporels de l’enfant autiste pour l’aider à se construire et à l’individualiser progressivement ». Tout cela bien entendu, et à nouveau, dans la plus
grande « collaboration avec les neurosciences », dans une « multidimensionalité » totale, et une « prise en charge intégrée » du meilleur bon aloi.
 
La prestation de Bernard Golse se termine par un grand appel humaniste propre à émouvoir les membres du jury : « Aucun être humain ne saurait être réduit à sa dimension biologique, aussi fondamentale soit-elle. D’où ce cri d’espoir apparemment paradoxal, mais apparemment seulement : vive l’autisme, l’autisme vaincra ». La prestation est finie, Nelson en perd sa légendaire faconde, notre auteur se jette dans les bras de ses entraîneurs, on n’attend plus que sa note !
 
Après cette magistrale note de lecture du Dr Sans, le collectif Egalited se permet un commentaire de conclusion. Le Pr Golse avait déjà contesté publiquement en 2010 les études épidémiologiques sur la prévalence de l'autisme (1 enfant sur 150), les jugeant impossibles ; voila maintenant qu'il contredit ouvertement le constat scientifique selon lequel les parents ne sont pour rien dans l'autisme de leur enfant. Le Pr Golse est donc en désaccord complet avec le consensus scientifique international et l'état des connaissances établi en France par la HAS sur l'autisme. Dans ces conditions, nous nous interrogeons sur la pertinence qu'il y a, à maintenir l'agrément par le Centre Ressource Autisme d'Ile de France du service de pédopsychiatrie qu'il dirige à l'hôpital Necker. En effet, comment est-il possible de travailler comme référent pour le diagnostic et la prise en charge de l'autisme, tout en se positionnant à l'inverse des connaissances scientifiques sur ce sujet ?
23 février 2013

La maman d'un enfant autiste veut s'ouvrir aux autres familles

Samedi 23 Février 2013

article publié dans Le Courrier Picard

Isabelle Pawlak et son fils, Yassine, réapprennent peu à peu à communiquer via des outils comme la méthode pecs, trouvée sur Internet.

Isabelle Pawlak et son fils, Yassine, réapprennent peu à peu à communiquer via des outils comme la méthode pecs, trouvée sur Internet.

Isabelle Pawlak n'a découvert que tardivement l'autisme de son fils, Yassine, 8 ans. Aujourd'hui, elle regrette le manque d'informations sur ce handicap.

Yassine, 8 ans, rentre tout juste de sa séance chez l'orthophoniste. Il file directement dans le placard pour prendre son goûter. « Depuis que nous utilisons la méthode pecs, il me montre aussi ce qu'il veut manger», explique Isabelle Pawlak, 26 ans, la maman. Méthode «pecs» pour pictures exchange communication system (système de communication par échange d'images), une méthode trouvée récemment sur internet.

Tout le problème de la jeune mère est là: elle n'a découvert que très récemment que son fils était autiste. «Il est déscolarisé depuis trois ans. À la fin de la grande section de maternelle, il n'a pas pu continuer parce qu'il était "non-verbal".» Plus d'école. «C'est dommage parce que les autres enfants l'aimaient bien», se souvient la grand-mère du petit Yassine, Dany. L'enfant est dirigé vers l'hôpital de jour où il est pris en charge depuis trois ans.

En septembre, Isabelle Pawlak apprend des médecins que son fils est autiste. «Pour eux, ce n'était pas une découverte. Ils le savaient mais ne me l'avaient pas dit.» Le retard de langage du petit Yassine n'avait pas préoccupé outre mesure la famille. «Il a un oncle qui a mis du temps avant de parler. Je croyais que Yassine était "en retard". »

Aujourd'hui, la Saint-Quentinoise regrette non seulement ce manque de communication mais aussi le manque d'informations autour de l'autisme dans la ville. Elle a fait les recherches elle-même via internet. Elle a été aidée dans ses démarches par Egalited.

Son objectif désormais est de rescolariser son fils. «Il a perdu trois ans. C'est énorme.» L'école Lavisse accueille six enfants autistes. Les dossiers sont en cours de préparation.

Isabelle Pawlak se sent isolée dans ce parcours. «Il faudrait que les familles d'enfants autistes se réunissent. Pourquoi pas créer une association.» La jeune mère ne travaille pas. «Ce n'est pas possible. Il faut que je m'occupe de Yassine.» Elle s'occupe «à 100%» de son fils. «C'est mon fils unique. Et il est unique.»

A.M.

19 mars 2013

Michel Ménard (PS) : Je constate qu'il y a des prescriptions d'auxiliaire de vie scolaire non bénéfiques aux enfants.

L’amendement de Michel Ménard, député socialiste, continue de faire le buzz sur internet. Contacté par la rédaction de Vivre FM, le député socialiste de Loire-Atlantique s’explique.

article publié sur Vivre FM

L'amendement du député PS fait le buzz sur la toile.
L'amendement du député PS fait le buzz sur la toile.

"Je pense qu’il y a une incompréhension au sujet de cet amendement", explique Michel Ménard. Le parlementaire rappelle qu’il connaît bien la question du handicap : "J’ai été rapporteur pour avis sur le budget enseignement scolaire en 2013 et j’avais souhaité faire un zoom particulier sur la scolarisation des enfants handicapés. Ca montre mon intérêt pour cette question. J’ai fait des auditions, j’ai reçu de nombreuses personnes et j’ai constaté que nous avions une inflation extrêmement importante de prescriptions de postes d’auxiliaire de vie scolaire (AVS), qui n’étaient pas toujours bénéfiques aux enfants. Loin de moi de dire qu’il faut en prescrire moins s’il y a un besoin. Mais parfois, c’est la solution de facilité. Je prends un exemple. Pour un enfant sourd, une boucle auditive est une réponse mieux adaptée qu’un personnel AVS." Il rajoute : "l’Education nationale a notification après la décision de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) sans avoir eu l’occasion de donner son avis. Et elle est parfois amenée à embaucher un AVS alors qu’il n’est pas prouvé que ce soit la bonne prescription". Ce qui est faux, car des représentants de l’Education nationale sont présents au sein de chaque MDPH.

Une inflation extrêmement importante de prescriptions de poste d’AVS

"Je  propose que la demande d’orientation puisse être faite par les professionnels qui accompagnent les enfants après avis des parents. Je pense que le fait que ce soit la seule famille qui puisse demander la révision de l’affection peut bloquer la recherche de la meilleure solution dans l’intérêt de l’enfant. Loin de moi l’idée que ce serait pour exclure tel ou tel enfant. Il faut améliorer le dispositif d’inclusion, il faut améliorer la loi de 2005. Cette proposition fait suite à de nombreuses auditions avec des associations de parents handicapés. Mais l’objectif n’est pas d’exclure des enfants. Je suis attaché à ce que les enfants puissent être accueillis dans la structure la mieux adaptée." Michel Ménard précise : " L’école peut demander, après avis des parents, et la Maison départementale du handicap (MDPH) statue. Aujourd’hui ce ne sont pas les parents qui choisissent mais la MDPH. En aucun cas, l’objectif de cet amendement est de faire en sorte que les enfants ne soient plus accueillis à l’école, mais qu’ils soient accueillis dans les meilleures conditions".

Interview intégrale de Michel Ménard => voir in fine de l'article sur VIVRE fm

 

Redha Oukil

20 mars 2013

Amendement 274 : Danièle Langloys, présidente d'Autisme France, interpelle Députés & Sénateurs

article publié dans le Nouvel Observateur
 
Réforme de l'école : mon enfant handicapé doit-il payer les conséquences de la crise ?
Modifié le 19-03-2013 à 21h15

LE PLUS. Le projet de loi pour la refondation de l'école, qui vient d'être voté par l'Assemblée nationale, prévoit de créer 60.000 postes. Mais il propose également une série d'amendements passés inaperçus, dont un qui prévoit des ajustements pour les élèves handicapés. Pour Danièle Langloys, présidente d'Autisme France, ce dernier relègue les parents au second plan.

Édité par Rozenn Le Carboulec  Auteur parrainé par Aude Baron

Des élèves handicapés du lycée professionnel Marcel Deprez à Paris(F.DURAND/SIPA)

Des élèves handicapés du lycée professionnel Marcel Deprez à Paris (F.DURAND/SIPA)

 

Madame, Monsieur les députés/sénateurs

Je viens de prendre connaissance de l'amendement 274 déposé par des députés de la majorité présidentielle et voté en première lecture dans le cadre de la loi sur la refondation de l'école par l'Assemblée nationale. À titre personnel et comme tous les parents d'élèves en situation de handicap, je suis très inquiète.

Nous considérons cet amendement comme un recul par rapport à la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.

Vous savez le combat de longue haleine que constitue la scolarisation des élèves en situation de handicap, notamment autistes : il nous semble que l'Éducation nationale reprend clairement la "main" pour pouvoir à tout moment intervenir auprès de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) et faire revoir l'orientation ou les modalités de scolarisation de l'enfant. Les parents semblent être relégués au second plan.

Le concept de décideur/payeur est assez déplacé quand on parle d'humains et a fortiori d'enfants.

Un amendement contraire aux précédentes avancées

Est-ce que les enfants en situation de handicap et leurs familles doivent être la variable d’ajustement financier de la crise économique que notre pays traverse et ainsi être victime d’une double peine (vivre au quotidien son handicap et ses conséquences ; être exclu de l’école et de l’inclusion) ?

Prenons garde à ne pas détruire petit à petit l'avancée considérable pour notre pays du droit à la scolarisation des élèves handicapés : cela constituerait une grave régression des droits de l'Homme dans notre pays.

L’école de la République est le lieu premier où doit s’exercer la pleine citoyenneté des enfants en situation de handicap.

Cet amendement est contraire aux avancées permises par la loi du 11 février et à l’ensemble des mesures prises par les précédentes mandatures, et ce indépendamment des changements de majorité présidentielle ou parlementaire. Il y avait, jusque-là, une certaine continuité politique dans le souci de préserver, malgré les nombreux obstacles qui demeurent, l’inclusion et la citoyenneté des personnes en situation de handicap.

Le droit d'accès des enfants autistes à l'enseignement 

Par ailleurs, je rappelle que l'Europe a déjà acté par quatre fois (2004, 2007, 2008, 2012) que la France ne respecte pas le droit d'accès des enfants autistes à l'enseignement [1]. 

Le Comité conclut que la situation de la France n’est pas conforme à l’article 15§1 de la Charte au motif qu’il n’est pas établi que l’égalité d’accès à l’enseignement (ordinaire et spécial) soit effectivement garantie aux personnes atteintes d’autisme.

Enfin, la France a ratifié la Convention ONU des droits des personnes handicapées, dont l’article 24 dit explicitement :

“Les États parties font en sorte que le système éducatif pourvoie à l’insertion scolaire à tous les niveaux”.

Pour l’ensemble de ces raisons, je vous demande respectueusement de concourir au retrait de cet amendement n°274 qui me semble dangereux et constitutif d'un recul des droits des personnes concernées.

Je vous prie de bien vouloir croire, Madame, Monsieur, à l'expression de ma haute considération.

 

[1] Charte sociale européenne révisée – Comité européen des Droits sociaux – Conclusions 2012 (FRANCE) – Voir page 25 de ce rapport : suivi de la réclamation Autisme-Europe contre France (réclamation n°13/2002, décision sur le bien-fondé du 4 novembre 2003)

 

24 mars 2013

Craindre l'exil des personnes handicapées en Belgique ?

Craindre l'exil des personnes handicapées en Belgique ? Article publié sur le site Handicap.fr
Publié le : 14/03/2013
Auteur(s) : Handicap.fr
Résumé : Des milliers de Français handicapés contraints à l'exil en Belgique... Cette alternative semble promise à un radieux avenir après la visite MA Carlotti en Wallonie. Mais, côté associations, la vigilance reste de mise.
 

L'herbe est-elle toujours aussi verte dans le pré d'à côté ? Le 4 mars 2013, Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées, s'en est allée en Wallonie pour faire le point sur la mise en œuvre de l'accord-cadre signé en 2011 relatif à l'accueil de nos concitoyens handicapés en Belgique. On sait en effet que, faute de places en France, notre voisine est devenue un pays dortoir pour de nombreux français frappés par des handicaps lourds. Une alternative unique pour les familles, faute de mieux sur notre territoire ! Même si ce texte établit, entre autres, une coopération visant un meilleur accompagnement des patients, les associations appellent à la vigilance. C'est notamment le cas d'un collectif d'associations belges et françaises, piloté par le CFHE (Conseil français des personnes handicapées pour les questions européennes) qui accompagnait la ministre. Dans un courrier adressé aux autorités des deux pays concernés, il souhaite rappeler quelques points fondamentaux.

 

Une garantie de qualité ?

En premier lieu, ce collectif souligne qu'il convient de prendre en compte, de respecter et d'appliquer les critères de qualité des services sociaux revendiqués dans toutes les discussions, notamment en Europe : continuité, universalité, accessibilité, étroite participation des personnes directement concernées à la mise en place et à l'évaluation, transparence... Mais également de garantir précisément la continuité des mesures d'accompagnement en respectant le projet de vie des personnes ; le second pilier de l'Union européenne, la liberté de circulation des citoyens sur la totalité du territoire de l'Union, doit aussi s'appliquer aux personnes handicapées. La protection juridique des personnes majeures dites « protégées » doit respecter l'article 12 de la Convention ONU. C'est toute la question de la « portabilité » des droits qui est en jeu, en rapport avec les financements directs des séjours et les régimes d'allocations versées aux personnes elles-mêmes (sans omettre le « reste-à-vivre »...).

 

Un droit de regard de l'Etat financeur ?

Un autre point soulève quelques inquiétudes : le dispositif d'agrément des établissements d'accueil. En effet, il parait légitime que le financeur, c'est-à-dire l'Etat français, puisse conserver son droit de regard sur la prestation réalisée. Or la coexistence de deux régimes parallèles, l'un d'agrément, l'autre de simple autorisation de prise en charge, pose un problème de fond. Le second fonctionne a minima et n'a pas l'obligation de remplir les mêmes critères de qualité que le premier, ce qui engendre une inégalité de droits manifeste. Il devient donc urgent de vérifier si les établissements fonctionnant uniquement sous le régime de la simple autorisation respectent les règles énoncées par la Convention internationale des Nations-Unies dans les domaines suivants : nombre de résidents, autonomie et autodétermination des personnes, respect de politiques inclusives et de proximité, ouverture sur l'environnement, conséquences de la « culture institutionnelle », respect de la vie privée et de l'intimité...

 

Le respect des droits français ?

Plus globalement, les ressortissants français placés en Belgique doivent avoir la garantie que les droits que leur reconnaissent les lois françaises de janvier et mars 2002 et du 11 février 2005, ainsi que les recommandations de la Haute autorité de santé française et de l'ANESM (Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux) seront bien respectés, même au-delà de nos frontières. Pour assurer une application optimale de cet accord, les organisations représentatives belges et françaises des personnes handicapées et de leurs familles demandent à être associées à son suivi.

Emmanuelle Dal'Secco

6 mars 2013

Le changement ... c'est pas maintenant

article publié sur Six-Fours.net

L'association Autisme Paca a tenu son assemblée générale samedi, l'occasion de découvrir ses nombreuses actions mises en place mais aussi de prendre connaissance des inquiétudes du moment avec une politique nationale guère en leur faveur.

Assemblée générale d'Autisme PACA.

Assemblée générale d'Autisme PACA.

Depuis quelques années l'association présidée par Jean-Marc Bonifay est devenue une référence dans le domaine de l'autisme dans le département du Var, la preuve avec son partenariat avec la structure nationale "Vaincre l'autisme", et la marraine d'APACA qui n'est autre que Monica Zilbovicius (directrice de recherche à l'Inserm, responsable en imagerie cérébrale dans les troubles du développement de l'enfant, psychiatre-neurobiologiste à l'hôpital Necker...).
Pourtant l'heure n'est pas à la joie, d'abord au niveau national, le président d'APACA n'hésitant pas à dire: "le plan Autisme grande cause nationale n'aura duré que six mois, la venue du gouvernement socialiste a tout chamboulé et nous est clairement défavorable, les associations appellent cela désormais la grande casse nationale. On voit le retour de la psychanalyse dans le champs de l'autisme, des projets sont bloqués, on met de côté les associations de parents. On a un gouvernement qui ne fait pas appliquer les recommandations de la Haute Autorité de santé qui stipule que les soins psychanalytiques pour l'autisme sont non consensuels", en clair non adaptés.. Premièrement, le projet de structures innovantes de Futuroschool porté par Vaincre l'autisme est au point mort dans plusieurs villes de France, dont Six-Fours: "des démarches sont entreprises auprès de la ministre" . Une nouveauté appliquée depuis un mois dont se passerait les familles ayant des enfants autistes en structure, il n'y a plus de double prise en charge en orthophonie, " alors que souvent il n'y a pas d'orthophonie dans ses structures, ou bien celle-ci n'est pas spécialisée dans l'autisme. Les plus démunis trinquent et ne peuvent plus avoir les séances en libéral remboursées".
Au niveau local, le lieu d'accueil mis à disposition par la municipalité fonctionne à plein régime avec une diversité d'intervenants mais des inquiétudes subsistent. Par exemple, l'association ne pourra certainement pas reconduire le contrat aidé de son éducatrice spécialisée faute d'argent. L'association se démène pour tenter de trouver des fonds et poursuivre cette belle aventure menée au sein du lieu d'accueil.

Les soutiens financiers sont essentiels

Lors de l'assemblée générale, le président a largement remercié certains clubs services toujours à ses côtés comme le Kiwanis Joséphine Baker, le Kiwanis de Six-Fours ou le Lions de club de Six-Fours. Il a aussi remercié la municipalité qui était représentée par la conseillère municipale Sylvie Mathieu. Il insista sur ce point: "toutes nos activités sont gratuites".
Les trois grands évènements de l'association de l'année se dérouleront le 31 mars 2013 avec une sortie en calèche pour une vingtaine d'enfants autistes au Ponys Ranch et le 2 avril pour le congrès(inscription toujours possible) salle Malraux avec notamment Monica Zilbovicus. Il rappela l'importance de ce congrès: "c'est un rendez-vous qui fait référence au niveau régional voir national. L'an dernier on avait dû refuser du monde, et on espère que le public sera encore là cette année, sachant que des professionnels reconnus seront présents, l'entrée est en plus gratuite". Dernier projet à l'étude, un gala de danse en janvier 2014 donné par l'école de danse de Mélanie Laurentin (Arts&Co) au profit d'APACA.

Bilan de l'année

En quelques chiffres on peut saisir le dynamisme de cette association qui aide les familles souvent dans le désarroi: information par le bais d'internet de 1500 personnes avec réponses personnalisées, 400 réponses téléphoniques et bien sûr toutes les activités et formations gratuites.
Au niveau du lieu d'accueil, sept enfants autistes et Aspergers profitent d'ateliers BD habiletés sociales (animés par le psycholoque Cyril Rolando), d'art thérapie, d'Handi danse (Mélanie Laurentin), orthophoniste... Des groupes de paroles sont organisés à la Maison des familles, l'association a mis en place une permanence juridique avec maître Raymond enfin, un partenariat a été établi avec la médiathèque de Sanary (éveil musical, soutien scolaire, atelier lecture).. Il y a aussi des interventions dans des établissements scolaires, des formations gratuites mises en place, des sorties ou jouets offerts aux enfants autistes... Une multitude d'actions, qui ont pour dénominateur commun la gratuité, d'où le nécessaire soutien des clubs services, des mécènes ou des subventions d'organismes publics. L'association a réalisé par exemple un partenariat avec la Mutualité Française du Var qui a organisé récemment une formation aux gestes de premiers secours ouverte à tous. Avec Coridys Var, un groupe entraînement aux habiletés sociales a été mis en place.

Une partie du programme

*31 mars: sortie en calèches+poneys au Ponys'Ranch à 14 heures avec le Kiwanis Joséphine Baker
*2 avril: Congrès Autisme et communication avec le Dr Monica Zilbovicus
Thème: Autisme et communication. Interventions de Monica Zilbovicius et Ana Saitovitch, Mlle Mylène Tabary, Dr Sylvie Serret, Mmme Nadine Renaudo, le Professeur David Da Fonseca, Mme Faustine Pieri, Maître Raymond Virginie, Dr Lionel Couquet.

D.D, le 04 mars 2013

Plus d'infos:
2 avril 2013

Autisme : une école du bonheur ou de l'illusion à Sète ? (de la démarche de Chantal Rivet, association Autisme Espoir France)

 
LISE VALETTE
02/04/2013, 06 h 00
En projet, une “école du bonheur et de l’espoir“. Mais avec quels moyens ?
En projet, une “école du bonheur et de l’espoir“. Mais avec quels moyens ? (ARCHIVES ILLUSTRATIONS)

Une réunion publique devait se tenir aujourd'hui à Sète dans le cadre de la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme. Décriée par plusieurs associations, l'organisatrice a annulé. Histoire d'une belle idée ...Délirante ?

C’est un courriel qui est arrivé à la rédaction sétoise de Midi Libre il y a quelques jours. Annonçant, "pour la première fois à Sète", à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, mardi 2 avril, la tenue "d’une réunion d’information, de solidarité".

Ni dossier ni projet déposé en mairie

Le mail est posté par une association basée à Sète, Autisme Espoir France. Au téléphone, sa "fondatrice et directrice" est enthousiaste : "Le maire est d’accord pour que nous occupions les halles cet après-midi-là…, souligne Chantal Rivet. Il me soutient aussi pour mon nouveau projet visant à aider à la scolarisation des enfants atteints par des troubles envahissants du développement (*). On doit organiser une réunion avec le rectorat." Petit coup de fil de pure forme à la mairie pour confirmer le lieu de l’animation… Mais là-bas, c’est la stupéfaction : si on se souvient avoir eu affaire à Chantal Rivet, rapidement, par téléphone, au secrétariat du maire, on n’a "jamais eu de dossier ou de projet en main." Et de manifestation pour la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, il n’en est, du coup, point prévu.

Des annonces sur le net pour recruter

Des projets pourtant, Chantal Rivet en a formulé un joli nombre, qui inonde internet, les réseaux sociaux et tout ce que la toile compte de forums de discussion sur cette question, ô combien, douloureuse de l’autisme. Où elle passe notamment des annonces pour recruter des éducateurs spécialisés, bénévoles, à qui il est demandé de devenir adhérents de l’association. Laquelle compterait, selon elle, quelque trente membres.

Le souhait d'ouvrir une école du bonheur et de l'espoir

Midi Libre même avait ouvert ses colonnes, il y a quelques semaines, à la directrice d’Autisme Espoir France qui expliquait qu’elle souhaitait ouvrir, à la rentrée 2013, à Sète, une "école du bonheur et de l’espoir", afin que les petits autistes puissent suivre des cours adaptés, sans notion de niveau, en maths, français, avec soins d’orthophonistes, de psychomotriciens et autres art-thérapeutes. Le rêve pour les parents de ces enfants qui, en particulier dans notre région, ne trouvent pas de place en instituts médico-éducatifs ou en Sessad, surchargés. Rarement scolarisés, ils ne laissent guère de moment de répit à leurs proches. Seul choix : se séparer d’eux pour les envoyer en Lozère ou Aveyron, où il existe plus de possibilités d’accueil.

"Rien de sérieux là-dedans"

"Voilà une belle idée, généreuse mais il n’y a rien de sérieux là-dedans, rien non plus qui réponde aux besoins réels, assure Jean-Louis Veaute, papa d’un petit garçon autiste et adhérent de la Fédération Sésame Autisme, qui dispose d’une antenne sur Sète et le bassin de Thau. Il y a trop de questions sans réponses… Comment sera financée cette école ? D’où viendront les professionnels ?"

"On ne joue pas avec la souffrance des gens"

Sophie Lamour, Sésame Autisme Languedoc Sésame Autisme, qui est l’une des structures référentes en matière d’autisme, a déjà invité Chantal Rivet, à deux reprises, à présenter son projet. Sophie Lamour, administratrice de Sésame Autisme Languedoc, est restée dubitative, d’autant "qu’elle a déjà porté ce projet d’école dans un autre département, à Montélimar... mais rien n’a jamais abouti. Je reconnais que lors de notre dernière rencontre, fin janvier, je me suis montrée très dure. Mais on ne joue pas avec la souffrance des gens."En face, Chantal Rivet plaide son envie de "changer les bonnes vieilles méthodes…". Son droit à avoir des idées.

"Personne ne la connaît"

Mais, dans ce milieu extrêmement encadré des soins aux autistes - aisément compréhensible -, sa démarche interroge aussi la Maison départementale des personnes handicapées de l’Hérault et le Centre de ressources autisme Languedoc-Roussillon (dépendant du CHU de Montpellier), relativement incontournables pour qui veut monter des projets dans ce domaine. Questionnés, ceux-ci indiquent n’avoir jamais eu le moindre contact avec cette association. Tandis qu’à l’Institut régional du travail social de Languedoc-Roussillon, avec qui Chantal Rivet assurait, il y a un mois, dans un groupe de discussions sur Facebook, "travailler en collaboration", on indique que "personne ne la connaît." Et de mettre en garde contre "la multiplication de structures qui font polémique ou pratiquent des méthodes peu académiques."

Plainte pour abus de faiblesse ? 

Rencontrée sur internet, et devenue “amie” avec Chantal Rivet par la grâce de Facebook, Nelly Bluteau, une thérapeute qui travaille avec les enfants autistes en utilisant la médiation des animaux est amère. "Je ne cautionne absolument pas cet appel à des professionnels via les réseaux sociaux… Des parents commencent à être excédés. J’envisage sérieusement de déposer plainte pour abus de faiblesse."

20 avril 2013

Salle comble au Perreux pour la partie scientifique des journées de l'autisme

Un très beau succès pour les organisateurs de cet après-midi (19/4) qui a permis de faire le point sur les avancées actuelles pour la prise en charge & l'accompagnement des enfants avec autisme. Programme très dense et s'il faut schématisé (en m'excusant par avance du raccourci forcémment très réducteur) :

    • Le mot d'accueil de Mme Claire BACHELET
    • Exposé du Professeur EVRARD qui met en perspective la situation actuelle par rapport à l'historique de l'autisme, nous explique la méthodologie de la HAS pour élaborer les recommandations et donne un éclairage particulièrement intéressant sur la recherche actuelle.
      Voir pour éclairage -> http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120308.OBS3336/autisme-et-psychanalyse-le-scandale-enfin-mis-au-jour.html
    • Le docteur Nadia CHABANE enchaine avec une intervention centrée sur les mécanismes cérébraux et le programme pilote qu'elle dirige à l'hôpital Debré. Insiste sur la nécessité de mettre en place un accompagnement le plus tôt possible pour profiter de la plasticité cérébrale de l'enfant, mise en évidence, en s'appuyant sur la famille.
      Voir pour éclairage -> http://www.gouvernement.fr/gouvernement/depister-les-enfants-avec-autisme-des-l-age-de-dix-huit-mois
    • Le docteur Didier PERISSE poursuit en reprenant les différents critères de diagnostic et insiste sur la nécessité d'accompagner la famille dès la perception des premiers signes sans attendre la confirmation par des examens complémentaires qui réclament du temps ... Un temps précieux !
      Il nous propose un petit film très sympa et explicite


mon petit frere de la lunepar thezeff

Un échange avec la salle permet ensuite d'éclairer certains points et Mme BACHELET peut conclure en remerciant tous ceux qui ont contribué au succès de cette manifestation.

Ma perception : je pense que professionnels et familles présents dans la salle sont repartis avec un éclairage très intéressant, une idée beaucoup plus précise sur les avancées actuelles et une perception utile des efforts qu'il faut poursuivre pour qu'enfin toutes les chances soient données aux enfants dès le plus jeune âge.

Très clairement il s'agit là d'une évolution significative voire d'une révolution par certains côtés ou pour certaines équipes !

C'est globalement un effort demandé à chacun des acteurs concernés de la petite enfance. Cet évènement marque encore une fois tout l'intérêt de partager les connaissances.

Merci aux intervenants et aux municipalités du Perreux et de Bry-sur-Marne.


 

tiret vert vivrefm topVoir la suite du programme aujourd'hui : forum l'après-midi et spectacle le soir

 

 


Samedi 20 avril de 14h à 18h à L’Auditorium Entrée libre et gratuite.

Forum et interventions

  • Rencontres avec les associations spécialisées sur les questions de l’autisme
  • Interventions de spécialistes sur la prise en charge et l’accompagnement de l’autisme
  • Témoignages


Samedi 20 avril de 20h à 23h
au Grand Théâtre du Centre des bords de Marne

Entrée libre et gratuite.
Réservation recommandée au 01 43 24 54 28.

  • Concert du groupe Percujam
  • Pièce de théâtre « Le bal des pompiers » de Laurent Savard
  • Échanges avec la salle

 

 

21 avril 2013

Parcours du combattant

18/04/2013

Alors que doit être dévoilé prochainement le 3e Plan autisme, des parents témoignent de leur expérience.

Magali Herman et Vincent Petit. Photo ER

Magali Herman et Vincent Petit. Photo ER

Chaque parcours est différent mais tous ont un point commun, résume Vincent Petit, celui de l’absolue nécessité d’un diagnostic le plus précoce possible. Alors que la présentation du 3e Plan autisme devrait être imminente, Vincent Petit et Magali Herman témoignent de leur expérience de parents d’enfants autistes. Magali Herman se souvient : « Je me suis rendu compte que Mégane était différente quand elle avait 2 ans. Elle faisait beaucoup de crises d’angoisse, ne souriait plus, ne babillait plus, avait un sommeil perturbé. J’ai pris contact avec un centre d’accueil médico-psychologique. Ma fille a vu pendant un an, une fois par semaine, une éducatrice et une psychologue ». Le diagnostic ne tombera qu’aux 3 ans de Mégane. Puis ce sera pour sa maman le début d’un « parcours du combattant » au cours duquel elle verra sa fille progresser, puis régresser selon qu’elle sera accueillie dans des structures au personnel formé à ce handicap ou non. Aujourd’hui âgée de 18 ans, Mégane va intégrer un foyer d’accueil médicalisé dédié.

« Le facteur de la réussite »

Le fils de Vincent Petit, lui, a 19 ans. Il est titulaire d’un CAP « Entretien parc et jardins » obtenu en apprentissage. Quasiment déscolarisé en maternelle, il est entré en CP « dans une école privée qui a accepté de l’intégrer », se souvient Vincent Petit. Qui à l’époque embauche lui-même une auxiliaire de vie scolaire qui va suivre le jeune garçon. Par la suite, cette dernière passera en contrat AVS avec l’Education nationale. « Du coup, cette jeune femme a suivi mon fils du CP à la 4e. Cela a été le facteur de sa réussite ». Aujourd’hui, le fils de Vincent Petit cherche du travail. Une nouvelle difficulté : « Il peut travailler en milieu ordinaire mais avec un accompagnement ».

Et c’est là que le bât blesse aussi. Vincent Petit, aujourd’hui également président de « Vivre avec l’autisme », une association meurthe-et-mosellane affiliée à Autisme France, le rappelle : « Les structures d’accueil manquent, tout comme les services d’accompagnement pour l’intégration en milieu ordinaire ».

« On se bat », poursuit-il également, « pour des diagnostics plus précoces, des structures d’accueil où les professionnels sont formés à ce handicap. On se bat aussi pour la scolarisation en milieu ordinaire pour tous les enfants. On pense que la scolarisation est nécessaire, mais avec un accompagnement ».

Marie-Hélène VERNIER

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