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"Au bonheur d'Elise"
droits
20 avril 2014

article L 246-1 du Code de l'Action sociale et des familles issu de la loi Chossy

article L 246-1

 

"Chapitre VI : Personnes atteintes de syndrome autistique et personnes atteintes de polyhandicap.

Toute personne atteinte du handicap résultant du syndrome autistique et des troubles qui lui sont apparentés bénéficie, quel que soit son âge, d'une prise en charge pluridisciplinaire qui tient compte de ses besoins et difficultés spécifiques.

Adaptée à l'état et à l'âge de la personne, cette prise en charge peut être d'ordre éducatif, pédagogique, thérapeutique et social.

Il en est de même des personnes atteintes de polyhandicap."

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18 avril 2014

La page du collectif Egalited consacrée aux guides pour les AVS et les enseignants

logo Egalited

Vous trouverez ici divers guides pratiques à destination des AVS et des enseignants.

Formation EDUSCOL (Education Nationale) à destination des enseignants: "Modules de formation à distance pour les enseignants des classes ordinaires" concernant les TEDs et d'autres troubles, cliquez ici

Un excellent livret de l'Education Nationale (académie de Lyon): "Accompagner des élèves avec des Troubles du Spectre Autistique à la maternelle"

Un guide à l'attention des enseignants et AVS de l'association Autisme 49.

Fiches pratiques pour la scolarisation des enfants TED: bref, concis, précieux : à fournir à votre avs

Un guide de l'AVS

 

Une simple page, brève et concise, à fournir à l'EVS - AVS de votre enfant

Autre page web générale, à destination des AVS 

Guides réalisés par Lydie Laurent, mère d'un enfant autiste: "Epsilon à l'école", cliquez sur l'image ci-dessous:

Epsilon à l'école
18 avril 2014

le collectif Egalited a mis à jour sa page consacrée à l'aide juridique

logo Egalited

Aides juridiques et avocats

Il arrive que les familles touchées par l'autisme se voient contraintes d'aller en justice pour faire respecter leurs droits et ceux de leur enfant. Par exemple, en cas de signalement abusif lorsqu'on tente de quitter une structure jugée non appropriée, ou si la MDPH ne notifie pas les aides que l'on juge nécessaires pour l'enfant (AVS, remboursement de prises en charges...). Dans ce cas il est souvent nécessaire de se faire aider d'un avocat connaissant le sujet de l'autisme. Cette page vous donne quelques pistes pour en trouver en cas de besoin.

Autisme France: cette association propose avec l'adhésion, un contrat de protection juridique spécialement élaboré pour les familles touchées par l'autisme. Les détails sont donnés sur cette page de leur site web. Les adhérents peuvent ainsi obtenir de l'assurance protection juridique une aide financière pour payer l'avocat. Attention: les bénéfices du contrat ne sont acquis que pour les litiges postérieurs à l'adhésion. Le choix de l'avocat est libre.

Par ailleurs Autisme France propose également une assistance juridique par le biais d'un avocat spécialisé, réservé aux adhérents. Contacter l'association directement (coordonnées en page d'accueil de leur site). Cet avocat n'est pas obligatoire, les adhérents peuvent choisir qui ils veulent pour les défendre dans le cadre de la protection juridique.


Vaincre l'Autisme: cette association propose également à ses adhérents un service juridique avec un avocat spécialisé. Voir les détails sur cette page web.


Me Sophie Janois, avocat au Barreau de Paris, se spécialise dans quelques domaines liés à la santé dont l'autisme. Voir les détails sur son site internet.


Il existe également un Collectif d'Avocats spécialisés pour la défense des droits des familles touchées par l'autisme. Ce collectif a vocation uniquement à engager des recours contre l'Etat, en particulier dans le cadre de l'article L246-1 du CASF (explications par exemple sur le site de la SDDA). Nous reproduisons ici un court texte de présentation:
"Collectif d’avocats agissant dans l’intérêt des familles concernées par l’autisme:
Le collectif d’avocats se structure sur les principes éthiques suivants :
- Modération des honoraires pour rester en adéquation avec les moyens souvent modestes des familles ;
- Prudence, et notamment, informer les familles concernées si leur dossier présente des lacunes, afin de ne pas entretenir de fausses illusions sur la réussite potentielle d’un dossier;
- Transparence, lorsque le dossier présente des particularités, nos avocats ne prendront aucun dossier sur lequel ils estiment ne pas avoir les compétences requises, et feront tout pour orienter les familles vers un confrère présentant des garanties de compétences adaptées au dossier ;
- Esprit collaboratif, par la mise en commun de nos connaissances, décisions, et bonnes pratiques ;
- Pédagogie, par la diffusion de nos savoirs auprès du grand public, mais aussi de tout confrère intéressé.
En outre, ce collectif se tient à la disposition de tout avocat de votre choix pour lui transmettre toute matière juridique qui lui serait nécessaire afin d’obtenir gain de cause.
Pour nous joindre, envoyez-nous un email à l’adresse suivante : collectif.avocats.autisme@gmail.com, nous vous répondrons dans les plus brefs délais.

Me GOUSSEAU – Avocat au Barreau de Lozère
Me Sophie JANOIS – Avocat au Barreau de Paris
Me Patricia PEIRANI - Avocat au Barreau de Paris
Me Coline BIED-CHARRETON – Avocat au Barreau de Paris
Me Stefan SQUILLACI – Avocat au Barreau de Lille
Me Pascal NAKACHE - Avocat au Barreau de Toulouse
Me Olivier POINSOT - Avocat au Barreau de Montpellier"
16 avril 2014

voir ou revoir -> La comédie de la normalité : Joseph Shovanec at TEDxAlsace

"Comme me l'a dit un de mes amis : La souffrance de l'autiste, c'est une nécessité vitale pour le psychiatre" (12'15 environ)

tiret vert vivrefm topPubliée le 27 nov. 2013

Il dit en badinant être 'né le même jour que Britney Spears'... intrigant. Pourquoi nous dit-il cela ? Josef Schovenec est un peu 'ailleurs', alors il aime à nous parler de ce qui nous est familier. Il souffre d'un « trouble envahissant du développement », entendez « autisme Asperger ».

Aller à la rencontre de Josef Schovenec, c'est entrer en contact avec un monde aux contours abscons pour nous autres, animaux sociaux. Bien qu'auréolé de prestigieux diplômes, voici quelqu'un dont le plus grand combat est d'interagir avec les autres. « Pour éviter le rejet, il faut mettre en place tout un tas de petites stratégies d'intégration sociale ». Mêlant des tonnes d'humour à quelques grammes de tristesse, il se qualifie d'« intermittent du spectacle », tant son personnage 'visible' est construit et conditionné.

Il milite pour que le trouble dont il souffre soit mieux connu en France, notamment au travers de son livre « Je suis à l'Est ! ». On devine derrière son témoignage, une vie mâtinée d'incompréhensions et du haut de laquelle il nous parle aujourd'hui avec sincérité et générosité.

bibliographie :
Je suis à l'est !, Editions Plon, 2012

16 avril 2014

Autisme : les associations ariégeoises tirent la sonnette d'alarme

article publié dans ariegenews

© midinews - GP

Il y a quelques semaines, Estelle Ast, mère d’un enfant autiste de 8 ans est montée en haut d’une grue à Toulouse pour manifester contre le manque de prise en charge.

Les médias ont beaucoup parlé de l’autisme le 2 avril, à l’occasion de la journée mondiale de l’autisme mais les associations et les parents qui les constituent regrettent un peu que les 364 jours restants on joue la politique de l’autruche.

Ce trouble neuro-développemental toucherait 600 000 personnes en France soit 1% de la population et malgré les grandes déclarations (l’autisme devait être la grande cause nationale de l’année 2012) nous en sommes aujourd’hui au 3ème plan national autisme, les mesures tant attendues par les parents ont des difficultés à se concrétiser.

Reconnu comme handicap en 1996, la définition de l’autisme a été élargie et englobe aussi bien des enfants atteints de la maladie sous sa forme la plus grave que ceux qui ont du mal à entrer en relation avec les autres (ces derniers souffriraient de «troubles du spectre autistique»). Résultat: l’autisme concernait un enfant pour dix mille dans les années cinquante contre un enfant sur cent actuellement.

A cette véritable explosion, s’ajoute pour les parents la douloureuse question de la prise en charge de leur enfant. Qui consulter: un psychanalyste? Un comportementaliste? Un cognitiviste? Un psychiatre? Etc. Les parents de plus en plus désemparés ne savent pas à quel saint se vouer. Sans oublier le manque de structures en France pour accueillir ces enfants.

Dans le département de l’Ariège comme un peu partout dans l’hexagone les parents se mobilisent à travers des associations, on assiste à un véritable esprit d’entre-aide pour monter les dossiers, partager les expériences (comment s’organiser, utiliser certains outils, mettre en place des groupes d’échange…). Tel est le quotidien d’Abel Fernandès et de Nicole Mouchague co-présidents d’Austisme Ariège qui vient de tenir son assemblée générale.
L’inégalité des territoires subsistent«Nous sommes une association de familles et d’usagers, nous ne sommes pas des gestionnaires, on a donc l’esprit plus libre pour faire entendre la voix des parents et rétablir les droits des usagers, pose d’emblée Nicole acquise à la cause depuis de longues années. L’égalité des territoires n’existe pas et penser que tel est le cas c’est d’ores et déjà faire fausse route»

L’association ariégeoise milite en faveur de la reconnaissance des droits des personnes autistes et pour une prise en charge adaptée notamment en milieu scolaire. Le troisième plan autisme a beau en faire une priorité, seules 175 nouvelles places en maternelle sont prévues par an, alors que 80% des enfants autistes ne sont pas scolarisés, déplore le conseil de l’Europe qui a d’ailleurs condamné la France en février 2014, évoquant «une violation des droits de l’Homme»

«Depuis la loi de 2005 c’est une obligation, actuellement trop peu d’enfants sont scolarisés ou de manière partielle. Il faut instaurer un climat de confiance avec le corps enseignant, former des AVS en nombre suffisant… La scolarité est loin d’être à la hauteur de ce que demande les familles alors que c’est un droit pour tous»

Beaucoup de mamans sont obligées de mettre leur carrière professionnelle entre parenthèse ou renoncent à chercher du travail pour s’occuper de leur enfant autiste car le dispositif de prise en charge leur parait insuffisant dans le département.

«Mon fils de 6 ans a atterrit dans un Institut médico-éducatif (IME), là où tous les handicaps sont confondus», résume la mère de ce petit garçon qui évoque en aparté la culpabilisation par la psychanalyse, l’enfermement en HP de son fils, les neuroleptiques, l’impossibilité de trouver une assistante de vie scolaire faute de budget»

D’autres sont obligées d’aller à Toulouse pour poser un diagnostic (cela à un coût) ou pire encore de faire le choix de la Belgique où dès la maternelle on intègre des pédagogies comportementalistes Teacch ou ABA car la recherche avance, il y a des outils mais certains territoires semblent oubliés et les moyens mis en place saupoudrés sur des structures sans résultats concrets.
Il ne faut pas brader l’accompagnement des enfants autistesLes responsables d’Autisme Ariège demandent la mise en place d’un service spécifique dans les territoires ruraux: «Ce service innovant ne va pas combler toutes les attentes du fait de l’éclatement des bassins de vie mais ce CESAD ou cette plate-forme mobile doit venir en ressource des équipes existantes. L’ARS veut accorder quelques places avec des moyens constants et pas de moyens supplémentaires… c’est du saupoudrage. Il faut favoriser la mise en place d’un réseau de professionnels formés car si les familles ariégeoises ne le trouvent pas en Ariège elles iront le chercher ailleurs et ce sont des frais qui ne sont pas pris en charge par la MDPH» regrette la co-présidente.

Alors que la recherche avance partout, le problème du diagnostic reste encore entier en Ariège et ce malgré les recommandations de 2005 et les mesures annoncées l’an dernier par la ministre Arlette Carlotti (un dépistage dès 18 mois), laissant les familles et leurs enfants dans des situations souvent inextricables «la pose du diagnostic permet une meilleure prise en charge du handicap, poursuit Nicole Mouchague. Et plus on retarde l’accompagnement, moins on laisse à l’enfant le choix de l’autonomie, moins il a de chance de se développer... Non il ne faut pas brader la prise en charge de l’autisme. Tous estiment qu’une place à l’année représente pour un enfant en CESAD entre 30 à 40 000€ aujourd’hui les appels d’offres tournent autour de 19 000 euros»
Une représentativité des associations dans les instancesL’association ariégeoise entend faire étendre sa voix en siégeant dans les instances (le comité technique régional de l’autisme ou le conseil des usagers au CRA)… le bénévolat et la bonne volonté ne suffisent plus.

«Quand un territoire ne dispose plus de services adaptés, les gens s’en vont, on le voit avec les services publics, poursuit Abel Fernandès. Ce sont souvent les couches les plus vulnérables de la population qui sont touchées... Nous défendons un plan qui correspond à la gouvernance nationale en demandant la mise en place de structures adaptées, le renforcement du réseau de professionnels, la formation des aidants (professionnels et ouverture sur les familles dont les enfants sont en établissement)… nous sommes conscients que c’est une période transitoire, le plan n’est pas encore décliné mais nous sommes inquiets car il ne faut pas laisser tomber les familles.

Car qui dit absence de diagnostic dit prise en charge inadaptée et plus tard à l’âge adulte, pas d’insertion professionnelle. Il y aura bientôt nous l’espérons un référentiel sur lequel on espère pouvoir d’appuyer pour monter un projet de vie et de handicap
»

En attendant l’association continue à exercer une vigilance de tous les instants pour faire remonter satisfactions et mécontentements des familles, mais un regret demeure en creux, celui du manque de souplesse dans la création, de redéploiement ou la transformation des lieux existants: «Notre système est très institutionnel, peu enclin à travailler en milieu ouvert ou en relation avec les associations. Il faudrait un accompagnement plus concret, passer le cap des bonnes intentions mais est-ce que les moyens suivront... c’est un autre débat»

Laurence Cabrol | 15/04/2014 - 19:08 | Lu: 2485 fois
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15 avril 2014

article L 246-1 du Code de l'Action sociale et des familles issu de la loi Chossy

=> Clic sur l'image pour accéder à l'article

L246-1 jean françois chossy vous en rêviez

15 avril 2014

Bernadette Rogé décorée de la Légion d'honneur pour son action en faveur des autistes

article publié dans la Dépêche

Récompensée pour son action en faveur des autistes

Publié le 15/04/2014 à 03:51, Mis à jour le 15/04/2014 à 08:39

Légion d'honneur

Bernadette Rogé décorée hier soir par Geneviève Fioraso, secrétaire d'état chargée de l'enseignement./ Photo DDM, Michel Labonne

Bernadette Rogé décorée hier soir par Geneviève Fioraso, secrétaire d'état chargée de l'enseignement./ Photo DDM, Michel Labonne

 

Bernadette Rogé, professeur en psychopathologie développementale à l'Université de Toulouse et directrice de l'association CERESA, s'est vue remettre hier la Légion d'honneur par Geneviève Fioraso, secrétaire d'Etat chargée de l'enseignement et de la recherche. Reçue à la préfecture de Haute Garonne, Bernadette Rogé a reçu la plus haute décoration honorifique française pour l'ensemble de ses travaux sur l'autisme. Depuis plus de 30 ans, cette spécialiste de l'autisme, formée aux États Unis, lutte pour la reconnaissance de l'approche pédagogique au détriment de l'approche psychanalytique traditionnelle. «Faire face aux traditions a été difficile mais à force de recherches et de persévérance les choses finissent par changer», a déclaré Bernadette Rogé, très heureuse de la venue de Geneviève Fioraso. Ses recherches incluent notamment un dépistage de l'autisme dès l'âge de 24 mois et le développement de méthodes éducatives qui mettent l'accent sur la communication et la socialisation pour les enfants qui sont par ailleurs scolarisés en milieu ordinaire. La remise de cette médaille s'est faite en présence des membres de l'association CERESA qui travaillent au quotidien avec Bernadette Rogé mais aussi de parents dont les enfants avec autisme sont pris en charge par l'association. «Cette récompense est une reconnaissance de notre travail mais c'est aussi un symbole fort et porteur d'espoir pour l'orientation des prises en charge des enfants autistes dans notre région et partout en France», a conclu Bernadette Rogé.

Paul Courtois

13 avril 2014

Lettre aux doyens sur l'autisme à l'Université

Le 4 mars 2014,

A M. Christian Berthou et M. Mathieu Gallou

Au-delà de la provocation inqualifiable qu'a constitué l'interview de M. Melman dans "Le Télégramme", le rôle de l'Université de Bretagne Occidentale face aux personnes concernées par l'autisme nous interroge.

Sous la direction du Pr Lazartigues, le Service Universitaire de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent a organisé de nombreuses journées scientifiques, sous la forme de "Regards Croisés". Les personnes autistes ou leur famille pouvaient y assister, participer aux débats. Depuis 2011, la fermeture est progressive : tarif payant réduit, absence de tarif réduit, puis interdiction de participation.

Lors de la conférence du 27 février, Mme Laznik a fait état d'un prétexte technique : elle n'avait pas demandé l’autorisation aux parents du bébé pour la projection de la vidéo  à des non-professionnels. Mais le chef de service a ensuite indiqué, quand nous étions sortis, que dorénavant, les colloques seraient réservés aux professionnels.

Pourtant, « L’autisme est unique parmi tous les domaines de la médecine par les contributions majeures que les parents y ont apportée » - Mary Coleman (cité dans « A History of Autism. Conversations with the Pioneers » Adam Feinstein) Bulletin scientifique de l’Arapi – n°31 – printemps 2013 – p.74

On peut ajouter que les témoignages et analyses des personnes autistes elles-mêmes sont décisives : Temple Grandin, mais aussi Georges Huard, de l'Université de Montréal, qui a participé à plusieurs conférences à l'Université de Bretagne Occidentale. Des personnes autistes sont intervenues dans le DU autisme qui avait été mis en place. Emmanuel Dubrulle a travaillé avec le Pr Lazartigues et le Dr Lemonnier sur le profil sensoriel et cognitif des personnes autistes. Josef Schovanec témoigne dans de nombreuses conférences et dans son livre "Je suis à l'Est" (Presses-Pocket).

L'autisme n'est pas un domaine de la vie où les professionnels peuvent se passer des usagers. Les usagers ne veulent pas se passer des professionnels, mais un - lourd :) -  passé continue à peser toujours.

Nous ressentons donc vivement l'exclusion organisée actuellement envers les usagers. Cette exclusion n'est pas anecdotique et semble destinée à devenir systématique.

De même, des étudiants nous rapportent fréquemment que les cours en psychologie continuent à définir l'autisme comme une psychose infantile, ce qui témoigne d'un retard dans la mise à jour des connaissances particulièrement flagrant. La Société Française de Psychiatrie, sous l'égide de la Haute Autorité de Santé, recommande depuis 2005 d'utiliser la CIM-10 (classification internationale des maladies).

La loi précise également : "Article L246-1 du Code de l'action Sociale et des Familles  - Toute personne atteinte du handicap résultant du syndrome autistique et des troubles qui lui sont apparentés bénéficie, quel que soit son âge, d'une prise en charge pluridisciplinaire qui tient compte de ses besoins et difficultés spécifiques.

Adaptée à l'état et à l'âge de la personne, cette prise en charge peut être d'ordre éducatif, pédagogique, thérapeutique et social.

Il en est de même des personnes atteintes de polyhandicap."

Le développement à l'Université de théories identiques aux propos de M. Melman, complètement obsolètes (au point que Mme Laznik et M. Botbol les ont désavoués publiquement, parlant de plus de 30 ans de retard) augure mal d'une prise en charge pluridisciplinaire adaptée.

Bien des responsables d'établissements médico-sociaux font état d'un aveuglement idéologique des jeunes professionnels sortant de l'Université (intervention à la conférence à Lorient de l’Ecole de la Cause Freudienne du 26 janvier 2013, débats sur le 4ème schéma finistérien pour les personnes handicapées), mais aussi des professionnels plus âgés dont la formation initiale obsolète n’a pas été réactualisée sur la base des découvertes scientifiques  récentes ni sur les recommandations de bonnes pratiques professionnelles ou le plan autisme. 

Dans une étude en cours de publication commanditée par l'ARS et les 4 conseils généraux de Bretagne sur la prise en charge des personnes autistes dans les établissements médico-sociaux, la résistance au changement des jeunes en sortie de formation initiale est relevée.

Le 3ème plan autisme (période 2013-2017) prévoit le développement de formations pour améliorer la prise en compte des personnes autistes, sur la base des cinq recommandations de bonnes pratiques diffusées depuis 2005 par la HAS et l'ANESM.

Les Universités bretonnes  - au sens large, et pas spécifiquement votre Université - sont pleinement responsables dans la diffusion de connaissances non actualisées. Cela nous porte préjudice, en tant qu'usagers, mais cela portera également préjudice aux étudiants à leur sortie de formation.

Le samedi 1er février 2014, a eu lieu à la fac de lettres une autre conférence intitulée « DSM, Plan Autisme…Imposer une clinique sans sujet dans les institutions » et présentée ainsi : "Nous avons choisi d’interroger la présence de la psychanalyse dans la cité en ces deux lieux, l’institution et l’université, la présence encore possible d’une pratique et d’un discours.(...)." Cette conférence était destinée à un certain nombre d'étudiants, qui devaient attester de leur présence. Encore une fois, cela a été l'occasion de promouvoir la théorie des mères froides comme origines de l'autisme, de critiquer le diagnostic précoce, le recours à l'orthophonie, de refuser l'accès à des soins adaptés (comme la mélatonine en cas de difficulté d’endormissement). Il est paradoxal de prétendre investir "la cité" en prônant des méthodes qui conduisent à l'exclusion d'une fraction non négligeable de la population (une personne sur 150).

Le site de la fac dans son programme de manifestations scientifiques [sic] prévoit le 21 mars une journée d'étude intitulée Psychanalyse, institution et prise en compte du sujet : quels enjeux pour le psychologue clinicien ?  : "la question de l’intérêt de la psychanalyse comme orientation pour le psychologue clinicien dans sa mission d’aide au sujet souffrant dans un contexte institutionnel se verra confronter au quotidien d’une pratique clinique." Encore une conférence pour lutter contre la mise en œuvre du 3ème plan autisme, comme toutes les conférences organisées à l'université de Bretagne Occidentale depuis quelques mois !

L'ignorance conduit à l'incompétence, et en matière d'autisme, elle provoque la mal-traitance.

Il suffit de lire les témoignages de maltraitance rassemblés par une association de parents et remis cette semaine à Mr Gautron , directeur de l’ARS et à Madame Carlotti, ministre, pour se rendre compte que cette emprise de la psychanalyse sur les professionnels du médico-social est responsable de nombreux cas de maltraitance. 

La progression de la scolarisation en milieu ordinaire, comme un meilleur diagnostic des jeunes adultes ont été favorisés par l'action du CRA (Centre de Ressources Autisme) de Bohars, action qui a été particulièrement sensible dans la population finistérienne [46% des personnes autistes recensées en Bretagne seraient dans le Finistère].  De ce fait, il y a  et il y aura de plus en plus de jeunes étudiants autistes. La mission Handicap de l'Université assure sa fonction d'accueil.

Mais l'Université devrait également assurer un environnement favorable, qui passe par la lutte contre les préjugés et les idées reçues sur l'autisme. Ces préjugés se sont déjà traduits par l’exclusion à Brest d’un étudiant soupçonné d’autisme. Il y a 40 ans, les psychiatres américains, sous la pression des militants gays, décidait que l’homosexualité n’était plus une perversion sexuelle. Penseriez-vous que l’université serait accueillante à des étudiants homosexuels si l’enseignement dispensé niait le droit à la différence sexuelle et s’appuierait sur l’édition antérieure du DSM ? La diffusion des théories assimilant l’autisme à une psychose, alors qu’il s’agit d’un trouble neurodéveloppemental, dont les bases génétiques et épigénétiques sont de plus en plus connues, est une violence morale envers les étudiants autistes.

Nous vous proposons donc d’organiser avec vous une ou des conférences sur l'autisme. Nous faisons intervenir Josef Schovanec à Quimper le 22 avril, et il serait disponible pour des conférences à Brest le 18 ou 19 avril. Il captive son auditoire, en donnant beaucoup d'exemples concrets et avec humour. Une information scientifique actualisée sur l'autisme pourrait être faite en même temps.

Nous sommes prêts à vous donner plus d'explications sur ces différents points. Veuillez agréer, Messieurs les doyens, l'expression de nos sentiments distingués.

Pour le Collectif Bretagne Autisme :

Audrey Piaux et Jean Vinçot (Asperansa) Bérengère Guénanen (Autisme Breizh Autonomie), Noëlle Chevance et Nathalie Jamier (Autisme Cornouaille), Carine Gloanec et Christelle Le Mérour (Lud’Autisme).


Professeur Eric Schopler, 1984, extrait d’une intervention lors d’un congrès au sujet du rôle des parents. Créateur du dispositif TEACCH, en Caroline du Nord (depuis 1972)

"Ils ont été les meilleurs enseignants que j’ai connus.

Ils avaient suivi eux-mêmes un cours accéléré sur l’autisme pendant des jours, des nuits, des semaines et des années.

Si leur enfant ne parlait pas et ne comprenait pas, certains de ces parents-professeurs ont soulevé le fardeau d’anticiper ce que l’enfant cherchait à communiquer.

Lorsque l’enfant ne savait exprimer son amour ou son attachement, ils ont appris à s’en occuper sans attendre le partage

Ils ont adapté les habitudes alimentaires de la famille pour tenir compte de ses préférences bizarres

Ils ont poursuivi l’apprentissage de la propreté de longues années bien au-delà du temps nécessaire pour leurs autres enfants et ont lavé patiemment les traces de ce lent apprentissage dans des lessives sans fin.

Ils ont appris à leurs autres enfants à protéger leurs possessions des ravages de leur frère ou sœur handicapé.

Ils leur ont appris, par l’exemple, à prendre plus que leur part de responsabilité pour cet enfant et ils leur ont montré la compassion même lorsqu’ils étaient à court de patience.

Leurs études se poursuivaient tous les jours bien au-delà de l’heure du coucher et ils ont consacré bien des nuits sans sommeil à la compréhension de l’autisme.

Ils m’ont appris à remettre en cause ma conception de l’évaluation et de la psychothérapie, à évoluer de l’expression des sentiments à la résolution de problèmes.

Contrairement aux chercheurs, ces parents ne pouvaient pas laisser de côté des questions pour lesquelles aucune méthodologie n’avait été établie.

Contrairement aux cliniciens, ils ne pouvaient pas transférer l’enfant ailleurs parce qu’ils n’étaient pas formés pour gérer de tels problèmes

C’est parce qu’ils ont poursuivi leurs études malgré leurs échecs, leurs frustrations et leurs défaites qu’ils sont devenus de si bons enseignants.

Les parents m’ont appris qu’il est possible qu’une attente ordinaire (comme de faire venir au monde un enfant et de l’élever) soit contrariée sans raison apparente et qu’il est possible de vivre au quotidien avec cette déception.

Qu’il n’existe pas une façon unique d’élever convenablement un enfant, même avec un handicap sévère, mais toute une palette de différences

Celles-ci dépendent de la nature et de la sévérité du handicap de l’enfant, des ressources et des aspirations de la famille où il est né.

Il y a de la place pour d’importantes variations individuelles dans l’éducation des enfants.

Ces leçons sont précieuses pour nous tous qui n’avons pas d’enfant handicapé.

A tous les parents qui me les ont données, je serai éternellement reconnaissant."

Traduit et présenté par Sophie Biette (ARAPI) lors de la journée régionale du 10 mai 2012 à Rennes, organisée par Autisme France Bretagne Pays de Loire.

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11 avril 2014

LOGEMENT & DEPENDANCES -> Le choc de simplification dans le handicap : fausse bonne idée !

article publié dans la Lettre du cadre

09/04/2014 | par Arnaud Delannay | Actualités

Handicap_maison ©Jérôme Rommé - Fotolia.com

Pour beaucoup, la norme handicap est trop coûteuse et freine l’effort de construction. Faut-il pour autant l’abandonner  ? Fausse bonne idée, car elle ne répond à aucun des problèmes réels qui sont posés.

Nous entendons, depuis plusieurs années mais avec une pression plus forte ces derniers mois, une petite musique insistante sur la réduction des normes en matière de construction de logements. L’idée est la suivante : empiler des normes bloque ladite construction et vient réduire la capacité à produire ou à acheter des biens immobiliers en raison de l’inflation du coût. Pourquoi pas, et c’est sans doute vrai dans bon nombre de paramètres de l’économie de la construction. Pour autant, quitte à être à contre-courant d’idées défendues par certaines fédérations professionnelles, il est souhaitable de ne pas céder sur le handicap.

Qui ne s’est pas étonné en visitant un logement conçu dans les dernières normes, que les pièces d’eau aient pris de l’importance ? Ridicule peut-être quand ces surfaces sont construites au détriment d’autres. Il est vrai que l’inflation des prix immobiliers a entraîné une réduction des capacités d’achat et donc de restrictions de surfaces. Mais cette réflexion est une vision court-termiste, basée sur une approche décalée de la vision à long terme qui devrait animer la société tout entière sur la place du handicap au sens large du terme.

Premier postulat : nous sommes tous des handicapés potentiels

Nous sommes tous des handicapés potentiels, tout simplement parce que notre regard sur le handicap n’est pas le bon : nous voyons, dans nos schémas mentaux, le handicapé comme celui qui se déplace en chaise roulante. C’est une version tronquée et étriquée. Il existe en effet plusieurs formes de handicaps et le premier d’entre eux est celui de la perte d’autonomie liée à l’âge. Avec le vieillissement de la population et la volonté de maintien à domicile, c’est sans doute un des principaux risques. Renoncer aux normes handicapés, c’est renoncer à cette volonté de savoir vivre ensemble dans la durée, en permettant à des personnes âgées de vieillir dans leur logement sans devoir faire des travaux d’adaptation.

Le premier des handicaps est celui de la perte d’autonomie liée à l’âge.

Ensuite, il convient de préciser que les décrets sur l’accessibilité (17 mai 2006) ne visaient pas que les occupants du logement : « Est considéré comme accessible aux personnes handicapées tout bâtiment d’habitation collectif ou tout aménagement lié à un bâtiment permettant à un habitant ou à un visiteur handicapé, avec la plus grande autonomie possible, de circuler, d’accéder aux locaux et équipements, d’utiliser les équipements, de se repérer et de communiquer. Les conditions d’accès des personnes handicapées doivent être les mêmes que celles des autres publics ou, à défaut, présenter une qualité d’usage équivalente ». C’est donc une vision globale que de considérer que le visiteur a également sa place dans le logement, voire même, dans un contexte de familles mouvantes (décohabitations, retour des enfants, etc.), qu’il faille penser à une mutation régulière du parc (10 % du patrimoine change de mains chaque année).

 

Deuxième postulat : est-ce réellement une économie que de réduire la norme ?

L’abandon de la norme handicap dans les logements est une mauvaise idée parce que cette norme a un coût qui a été depuis longtemps intégré dans les prix de revient. On se pose moins la question de l’inflation foncière, de la surenchère sur les opérations entre les promoteurs (qu’ils soient sociaux ou de promotion privée), que de la norme handicap. Il est exact que c’est plutôt l’empilement des normes qui pose problème, mais celle-ci est peut-être absorbable par la réflexion sur l’industrialisation de la construction. On constate d’ailleurs que dans la composition du prix d’un logement, ce qui a le plus augmenté ces dernières années, c’est la multiplication des diagnostics et attestations en tous genres (sismique, acoustique, pour ne citer que les dernières).

Renoncer à la norme handicap, c’est se priver de l’émergence d’un parc adapté alors que le parc ancien n’est pas toujours prévu pour cela. Un seul exemple : il n’est pas rare qu’on ne puisse pas adapter les parties communes d’immeubles collectifs car les réservations d’ascenseurs sont trop petites, les portes sont trop étroites, ou parce que les logements ont des murs porteurs inadaptés. Dès lors, ces logements ne pourront jamais être mis aux normes, alors qu’ils peuvent répondre à des besoins réels de la population. Renoncer à la norme handicap en renvoyant les habitants atteints de handicap, ou réserver une partie de logements aux handicapés, peut être un choix jugé pragmatique mais il n’est pas nécessairement une solution, en tout cas « la » solution.

Il faut d’ailleurs reconnaître que la norme handicap de 2006 n’est pas d’une contrainte énorme en termes d’équipements. Elle vise à prévenir plus qu’à traiter une réelle adaptation du logement. C’est peut-être une partie d’hypocrisie dans les propositions actuelles : cela permet de vendre des plus petites surfaces et donc de retrouver une clientèle (d’investisseurs et de propriétaires occupants) dont on comprend la logique et elle est parfaitement légitime ; chaque mètre carré a un prix, réduire les surfaces, c’est revenir avec des prix moins élevés (ou une pièce en plus pour les spécialistes de la construction de cages à lapin !).

 Renoncer à la norme handicap, c’est se priver de l’émergence d’un parc adapté.

 

Troisième postulat : faire reculer la norme, c’est faire payer le contribuable

La politique de construction des logements adaptés est aujourd’hui payée par l’acheteur (bénéficiaire handicapé ou non) ou le locataire. C’est exact que cela constitue une charge. Mais finalement, ce n’est pas au détriment de l’occupant qui peut bénéficier certes de toilettes XL, mais en même temps de pièces de vie plus grandes, d’une chambre dans laquelle il peut mettre un lit autour duquel il peut tourner etc. C’est donc un élément de confort dont il profite.

En réduisant la capacité de construire des logements adaptés ou pour le moins adaptables, on va développer les projets d’adaptation des logements et, pour le coup, il faudra trouver les moyens de financer ces travaux d’adaptation : cela peut être fait par l’occupant quand il en a les moyens et qu’il est propriétaire, mais dans certaines situations, c’est la collectivité qui paye l’addition. Et on ouvre le bal du millefeuille : intervention de la maison départementale pour le handicap, des mutuelles complémentaires, de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat, des collecteurs 1 % logement etc. Au-delà des questions financières, c’est une vraie artillerie administrative qui intervient !

Le contribuable est donc sollicité et l’exemple vaut également pour les logements locatifs sociaux : les travaux reconnus comme étant des travaux d’adaptation des logements en faveur des handicapés ou des personnes vieillissantes peuvent donner lieu à des dégrèvements sur les taxes foncières sur les propriétés bâties, sur l’immeuble considéré. C’est donc, dans le cas d’interventions d’adaptation, la collectivité qui finance les travaux. Est-ce normal ? Cette stratégie est-elle durable ? Il y a fort à parier que, compte tenu des restrictions budgétaires, ceci ne peut pas perdurer. Cette question est saillante pour le parc collectif et elle l’est aussi pour le parc individuel. On se souvient de la proposition de loi adoptée autorisant les propriétaires à faire modifier des pièces de leur logement (garage) en surface habitable pour répondre à un besoin d’adaptation.

Enfin, cette question est réellement cruciale à l’échelle de la collectivité et, dans ce domaine, nous avons assisté ces derniers mois à un report de décisions prises par la loi handicap de 2005. Le report pour les établissements recevant du public est un signal désagréable pour l’insertion du handicap dans la société. Ne soyons pas naïfs : le tout-handicap est peut-être excessif, mais n’oublions pas que « nous sommes tous des handicapés potentiels ». Une société qui laisse une place pour le handicap respecte au sens large une partie de sa population, âgée ou pas, dépendante ou pas, mais pour laquelle l’inclusion dans la vie de la cité reste prioritaire. Protestons contre les normes handicap, voyons en elles un facteur bloquant du marché immobilier, mais encore une fois, changeons d’angle de vue, élargissons le spectre de réflexion !

 

CE QU’IL FAUT FAIRE
Plutôt que de critiquer la norme handicap, il vaut mieux…
• Parler de logements adaptés et adaptables
Le logement adapté est celui qui permet de s’adapter au handicap précis. Le logement adaptable c’est celui qui, au cours de la vie, permettra une adaptation lors de l’apparition du handicap.
• Mettre en place une véritable prospective
À l’échelle des territoires sur le vieillissement cela permet de mesurer le besoin en termes de logements adaptés et adaptables, avec la collaboration des Clic.
• Engager des opérations de mixité et de spécialisation
Le handicap peut parfaitement s’intégrer dans des opérations dédiées : exemple des logements pour autistes autonomes.
• Flécher un parc adapté et rendre les attributions réservées dans le parc locatif
Les logements adaptés doivent profiter prioritairement aux personnes réellement handicapées. Cette solution est valable dans le parc social comme dans le parc privé locatif avec, pourquoi pas, une petite adaptation de défiscalisation contre une location de bien adapté.
• Permettre des travaux dans les PLU
À savoir permettre des transformations de surfaces pour des personnes handicapées, avec possibilité de dépasser le COS.

11 avril 2014

Martine va à l'école car elle ne souffre pas d'autisme

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11 avril 2014

Autisme & éducation : Quand va-t-on changer ce système ?

Extrait du rapport du Comité Consultatif National d'Ethique (2007) ; "En Belgique c’est le Ministère de l’Education nationale qui est le maître d’œuvre de la prise en charge des enfants atteints de syndromes autistiques. Les médecins, au même titre que d’autres spécialistes, complémentent cette prise en charge.
En France ce sont les médecins psychiatres qui sont les maîtres d’œuvre de la prise en charge, et l’accès à l’éducation est souvent considérée comme accessoire"
Quand va-t-on changer ce système ?

Page 19 :

tiret_vert_vivrefm_topAvis n°102 du Comité National d'Ethique novembre 2007

 


 

Pour aller plus loin :

Autisme et pédagogie

10 avril 2014

Dominique Baudis est mort

Par Rémi Duchemin

Publié le 10 avril 2014 à 12h24 Mis à jour le 10 avril 2014 à 12h29

dominique baudis


© MAXPPP

Le Défenseur des droits, ex-maire de Toulouse, ex-député, ex-député européen, est décédé jeudi des suites d’une longue maladie.

L’ancien maire de Toulouse Dominique Baudis est mort. Il a succombé à une longue maladie, contre laquelle il luttait depuis plusieurs années. Il allait avoir 67 ans le 14 avril prochain.

Maire de Toulouse pendant 18 ans. Celui qui était depuis juin 2011 Défenseur des droits a occupé au cours de sa carrière politique un grand nombre de fonctions. Il fut ainsi député européen à trois reprises, entre 1984 et 1988, entre 1994 et 1997 et enfin entre 2009 et 2011. Dominique Baudis a également été élu député à deux reprises, entre 1988 et 1994 d’abord, entre 1997 et 2001 ensuite. Mais c’est surtout comme maire de Toulouse qu’il restera dans les mémoires. Il a dirigé la Ville Rose pendant 18 ans, entre 1983 et 2001.

9 avril 2014

L'accueil effectif des enfants handicapés : une obligation de résultat pour l'Etat

article publié sur EUROJURIS France

balance justice

 

Publié le 19/12/2013 

 

Les enfants handicapés bénéficient d'un droit à l'éducation que l'Etat doit assurer en vertu d'une obligation de moyen indiquait le Conseil d’Etat dans un arrêt du 8 avril 2009 (CE, 8 avril 2009, N°311434).

 

Prise en charge d'un enfant autiste

Par la suite, et notamment aux termes d’une ordonnance du 15 décembre 2010, le Conseil d’Etat statuant en référé, a érigé le droit à l’éducation des enfants au rang des libertés fondamentales.

Ainsi, en cas de carence de l'Etat dans la mise en œuvre de cette obligation destinée à rendre effectif le droit à l'éducation des enfants handicapés, sa responsabilité est susceptible d’être recherchée.

Dans le cadre d’une décision récente, le Conseil d’Etat semble désormais considérer que l’obligation qui pèse sur l’administration est une obligation de résultat et non de moyen.

Au cours de l’année 2013, les parents d’un jeune enfant confrontés à une absence de places disponibles dans un institut médico éducatif et à un refus de l’administration de prendre en charge leur enfant autiste par manque de moyens, ont saisi le juge administratif des référés orléanais sur le fondement des dispositions combinées des articles L. 521-2 du Code de justice administrative et L.114-1 et L.246-1 du Code de l’action sociale et des familles.

                       
                                        © Petro Feketa - Fotolia.com

Leur demande tendait à ce qu’il soit enjoint au directeur de l’agence régionale de santé du Centre et au président du conseil général du Loir-et-Cher de prendre, dans le délai de quinze jours et sous astreinte de 200 euros par jour de retard, toutes mesures nécessaires pour assurer l’exécution de la décision du 29 novembre 2012 de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées de la maison départementale des personnes handicapées des Yvelines préconisant une orientation de leur fils dans un institut médico-éducatif du Loir-et-Cher.

Subsidiairement, ils demandaient au juge une prise en charge effective de leur fils par la création d’une place dotée en personnels suffisants et compétents au sein d’un institut médico-éducatif.

Par ordonnance du 31 octobre 2013, le juge des référés du tribunal administratif d’Orléans a rejeté leur demande.
Appel a été interjeté par les parents du jeune enfant.

A l’appui de leur argumentation les appelants ont soutenu que l’absence de prise en charge de leur fils porte une atteinte grave et manifestement illégale au droit à la vie et à la protection de la santé de ce dernier, à son droit à l’éducation, à son droit à une prise en charge, à son droit au respect d’une vie privée et de mener une vie familiale normale ainsi qu’à son droit à la dignité.
Ils soutenaient également que l’administration ne saurait utilement se retrancher derrière son manque de moyens dès lors qu’elle est tenue à une obligation de résultat en vertu de l’article L. 246-1 du Code de l’action sociale et des familles.

En défense, l’agence régionale de santé a fait soutenir qu’elle n’est pas compétente pour décider de l’admission d’une personne handicapée dans un institut médico-éducatif compte tenu des pouvoirs limités qui sont les siens en vertu du b) du 2° de l’article L. 1431-2 du Code de la santé publique.

Dans son ordonnance du 27 novembre 2013, le juge des référés du Conseil d’Etat a tout d’abord rappelé que le Code de l’action sociale et des familles impose aux pouvoirs publics une prise en charge des personnes atteintes du syndrome autistique.

Cette prise en charge doit être effective, s’inscrire dans la durée, être pluridisciplinaire et adaptée à l’état comme à l’âge des intéressés.

Une carence dans l’accomplissement de cette mission serait donc fautive et de nature à engager la responsabilité de l’administration.

Il a toutefois estimé qu’une telle carence ne peut être sanctionnée dans le cadre d’un référé liberté qu’à la double condition que :

  • La carence soit caractérisée,
  • La carence entraîne des conséquences graves pour la personne atteinte de syndrome autistique.

Cette double condition n’étant pas réunie en l’espèce, le juge des référés du Conseil d’Etat a décidé de rejeter la demande des parents.

Il a en effet considéré que la carence de l’administration n’était pas caractérisée dès lors que l’ARS ne dispose d’aucune compétence pour imposer à un Institut médico-éducatif (IME) la prise en charge d’une personne.

Il a également relevé que l’ARS du Centre n’était pas restée sans réagir dès lors qu’elle s’était engagée à mettre en place rapidement un dispositif d’accueil de jour pour accueillir le jeune enfant et avait demandé la mise en œuvre d’une procédure dérogatoire d’admission.
Il a ensuite indiqué que la gravité des conséquences de l’absence de placement du jeune enfant devait être appréciée à l’aune de sa prise en charge à domicile avec possibilité d’hébergement de nuit.
Il a enfin estimé qu’il n’appartient au juge des référés liberté de contraindre l’administration à créer une place supplémentaire en IME.

La décision rappelle en effet que le juge du référé liberté ne peut intervenir que pour prendre des mesures justifiées par une urgence particulière et de nature à mettre fin immédiatement ou à très bref délai à l’atteinte constatée.

L’intérêt majeur de cette décision réside dans la reconnaissance de ce que la loi met à la charge de l’administration une obligation de résultat et non pas simplement de moyen en matière de prise en charge des personnes autistes.

Ce faisant le juge des référés du Conseil d’Etat semble revenir sur la jurisprudence du 8 avril 2009, par laquelle il avait déjà eu l’occasion de rappeler que les enfants handicapés bénéficient d’un droit à l’éducation que l’Etat doit assurer en vertu d’une obligation de moyen. (CE, 8 avril 2009, N°311434)

Il en résulte qu’une absence de prise en charge appropriée est de nature à engager la responsabilité de l’administration.

7 avril 2014

Souffrance et déni ...

Souffrance et déni de psychanalys(t)e

Par • 15 mars 2014

Un éminent confrère et Professeur s’est récemment exprimé au sujet de la souffrance des enfants autistes qui lui semble "niée et déniée au fil des polémiques haineuses et ravageuses qui ont eu lieu ces dernières années, et qui ont amené la disqualification que l’on sait du soin psychique, de la psychanalyse et des psychothérapies dans le champ de l’autisme infantile".

Cette énième posture victimaire (pauvres de nous) et démagogique (pauvres enfants), révélatrice de cet incroyable égocentrisme psychanalytique, semble surtout révéler la souffrance de celui qui ne sait plus aborder celle des autres sans avoir préalablement mis en avant la sienne. Les coupables sont logiquement désignés sans avoir vérifié le postulat de départ : ce sont bien évidemment les parents "qui n’aiment guère qu’on le leur rappelle tant ils souffrent eux-mêmes de la souffrance de leur enfant" et bien sûr ces fameuses "polémiques haineuses et ravageuses", à savoir les critiques de la psychanalyse. Nous assistons donc à la nouvelle éclosion d’un délire désormais bien connu, au sein duquel des persécuteurs instrumentalisent des parents fragilisés dans le but de nuire à la psychanalyse.

Déni de souffrance? Où es-tu? D’où viens-tu?

Cela fait maintenant quelques années que je côtoie plus ou moins directement des parents d’enfants autistes, à travers des échanges, des lectures de témoignages ou dans le cadre professionnel. Je n’ai encore jamais vu un parent refuser d’admettre la souffrance de son enfant autiste, ni même la sienne sous prétexte qu’elle serait moindre ou non prioritaire. Il s’agit évidemment de mon point de vue, celui d’un psychiatre, psychothérapeute et non psychanalyste, celui d’un critique catalogué plus haut comme haineux et ravageur mais qui, curieusement, n’a lui non plus jamais nié ou dénié cette fameuse souffrance. Ce déni ne pourrait il donc pas provenir des fantasmes de ceux-là mêmes qui le dénoncent, des interprétations sauvages effectuées sur la base d’un refus de diagnostic, de prise en charge ou à partir d’une simple réticence parentale?

Déni de souffrance? Où vas-tu? Que veux-tu?

La souffrance doit conduire au soin, le soin doit conduire à la psychanalyse (plus ou moins cachée derrière la psychiatrie et la psychothérapie) : cette croyance a été bien enracinée dans le pays par la communauté psychanalytique. Dans ce contexte, il n’est pas aberrant d’imaginer que refuser la psychanalyse implique de refuser les soins, de refuser la souffrance. Il s’agit d’une croyance que j’estime au moins partiellement responsable de la situation catastrophique en France, ce fameux retard de 40 ans. Le soin ne peut et ne doit pas être la réponse à toutes les souffrances. Le soin ne peut et ne doit pas être qu’un synonyme ou un dérivé de psychanalyse. Il est essentiel de dissocier la psychanalyse de ce qu’elle prétend être seulement quand ça l’arrange : une psychothérapie ou une médecine.

Mais pourquoi les parents refuseraient-ils de confier leur souffrance et celle de leur enfant autiste à la psychanalyse?

Cet article en est la parfaite réponse tant il illustre ce qu’un psychanalyste peut faire et ne peut pas faire de cette souffrance.

  • Ce qu’il peut faire dans un premier temps, c’est la romancer avec une imagination sans limites et un jargon qui ne l’est pas moins. Des "angoisses de chutes sans fond, angoisses de chute sans fin, angoisses de vidange, angoisses de liquéfaction, agonies primitives, angoisses catastrophiques ou encore des angoisses de perte d’objet sur le plan des relations qui se jouent en atmosphère triadique ou triangulée" (sans désigner directement les organes sexuels et les parents, c’est toujours mieux), mais aussi des "angoisses d’arrachage ou de dé-fusion sur le plan des liens primitifs qui se jouent en atmosphère dyadique, et des angoisses dites archaïques sur le plan des enveloppes qui se jouent en atmosphère principalement monadique" (l’angoisse est partout, dans toutes les situations).
  • Ce qu’il peut faire dans un deuxième temps, c’est bricoler une explication et surtout la verrouiller par l’irréfutabilité. Les autistes échoueraient donc à creuser un écart intersubjectif, ou pas : "Certains enfants autistes échouent à creuser l’écart intersubjectif et, pour eux, l’objet demeure, en quelque sorte, une question sans objet (autisme typique), tandis que d’autres, ou les mêmes après un certain temps d’évolution, sont capables de prendre en compte cet écart intersubjectif […]". Si l’autiste ne l’est pas, ou ne l’est plus, il l’est quand même, mais sous une forme atypique.
  • Ce qu’il peut faire dans un troisième temps (du rebours intuitivo-interprétatif), c’est poursuivre l’édification de son mythe des profondeurs, remonter la seule et unique trajectoire qui soit compatible avec ses croyances de psychanalyste : celle qui mène à l’origine, à la source, à la coupable que nous connaissons tous. Ce grand professeur fait partie de ceux qui ont osé proclamer qu’il en était fini du temps où les psychanalystes culpabilisaient les mères, mais que resterait-il de la psychanalyse sans les mères toxiques, insuffisamment bonnes, phalliquement lourdes, mal censurées en tant qu’amantes de leur enfant ou pour qui quelque chose fait faillite au niveau de l’amour? Pour la cuvée 2014, la mère d’un enfant autiste sera donc qualifiée d’insuffisamment "synchronisante" et l’autiste restera considéré comme un être humain qui n’est pas né "psychiquement".
  • Ce qu’il ne peut pas faire, c’est avant tout, et comme les lignes précédentes l’illustrent, faire évoluer ses idées et donc ses pratiques en fonction des progrès des autres, qu’il s’agisse des progrès de la science, des autres "courants" mais aussi de ceux des parents et des autistes eux-mêmes. Il existe certes plusieurs "écoles", plusieurs "vagues" de psychanalyse mais celles-ci ne diffèrent que par ce qu’elles ont à perdre, et donc par leurs méthodes de communication. Le brouhaha global qui s’en échappe mêle donc logiquement des propos ouvertement méprisants et d’autres plus rassurants : le double langage à l’échelle de la communauté psychanalytique. Mais il suffit de gratter très légèrement la croute de la frange la plus conciliante (incarnée par ce cher Professeur) pour constater que dans le fond, tous restent soudés à leurs convictions les plus délirantes.
  • Ce qu’il ne peut pas faire, c’est sortir d’un attentisme thérapeutique. La croyance dominante et terriblement ancrée demeure celle que quelque chose doit se débloquer, mais qu’il ne peut y contribuer de façon active (d’où la fameuse attente de "l’émergence du désir"). Il s’agit d’un mode de pensée typiquement superstitieux au sein duquel toute intervention trop directe du psychanalyste rendrait des progrès moins réels, moins valables, moins durables. Les bénéfices secondaires et hautement renforçateurs de cette croyance sont évidents : la psychanalyste ne peut pas se considérer responsable d’une absence de progrès à partir du moment ou ce fameux "déclic" ne doit pas venir de lui.
  • Ce qu’il ne peut toujours pas faire, c’est partager l’offre de soins avec d’autres modes de pensée ou d’autres approches qui ne valideraient pas ses principales croyances. La préservation de celles-ci reste la priorité absolue, un phénomène illustré d’un coté par les innombrables scissions effectuées dans l’histoire de la psychanalyse et de l’autre par ces approches "pluridisciplinaires" ou "intégratives", mais toujours très sélectives…

Que conclure et qui culpabiliser?

Je vous livre donc la conclusion de l’éminent Professeur concernant ce déni de souffrance :

C’est ce que j’ai voulu montrer ici pour dire que le déni de leur souffrance a, bien entendu, valeur de défense et de protection des adultes qui les côtoient, mais qu’il se retourne en dernier ressort contre les enfants et leur reconnaissance en tant que sujets en devenir.

Puis vous offre la mienne, qui diffère en un point :

C’est ce que j’ai voulu montrer ici pour dire que le déni de leur souffrance a, bien entendu, valeur de défense et de protection des adultes qui les côtoient, mais qu’il se retourne en dernier ressort contre les psychanalystes et leur reconnaissance en tant que sujets en devenir.

Mais finalement qui est donc dans le déni?

7 avril 2014

Le CNDH se joint à la cause des autistes au Maroc

article publié dans aujourd'hui Maroc

Venir en aide aux enfants autistes est, certes, une initiative salutaire, mais encore faut-il qu’un travail soit fait sur les mentalités !
Aujourdhui.ma | 3-04-2014 à 04:54:09
Par Salima Guisser

Venir en aide aux enfants autistes est, certes, une initiative salutaire, mais encore faut-il qu’un travail soit fait sur les mentalités ! D’aucuns parents de cette tranche sociale préfèrent sombrer dans la honte au lieu de se prononcer sur la maladie de leurs enfants.

D’où l’intérêt des caravanes régionales qui seront organisées, dès ce mois d’avril, dans le cadre de la campagne nationale de communication sur l’autisme lancée, mardi à Rabat, par le Collectif Autisme Maroc (CAM), la jeune Chambre internationale de Rabat et le Collectif pour la promotion des droits des personnes en situation de handicap au Maroc.

Pour organiser cette manifestation coïncidant avec la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme célébrée le 2 avril, le CAM a trouvé un bon appui chez le CNDH qui veut faire de la situation des autistes une cause nationale en l’abordant d’un angle de droits humains. Son président, Driss El Yazami, a dans ce sens mis l’accent, lors d’une conférence de presse organisée le même jour, sur «la nécessité d’adopter une vision politique considérant la personne autiste en tant que sujet de droit».

Cependant, les efforts ne devraient pas se limiter à l’élaboration d’une approche stratégique. Un travail doit être fait sur plusieurs niveaux.

A commencer par les ressources humaines qualifiées pour dispenser les thérapies adéquates aux autistes. A ce propos, Amina Maâd, présidente du CAM, a cité une étude menée en 2010, dont il ressort un manque en matière de RH dédiées à ces personnes à l’égard desquelles le collectif mène un plaidoyer pour sensibiliser à leur situation.

Outre ces compétences, l’institutionnalisation des droits de ces personnes à travers les systèmes de l’éducation et la santé s’avère nécessaire. Chose qui a été demandée par le président du Collectif pour la promotion des droits des personnes en situation de handicap au Maroc. «Nos institutions devraient considérer les enfants autistes en tant que citoyens», a martelé Mohamed El Khadiri. De quoi préserver leur dignité !

Ceci étant, les caravanes régionales précitées seront marquées, entre autres, par des actions de communication diverses avec les commissions régionales des droits humains et les associations membres du CAM et les partenaires locaux. Cette campagne, organisée sous le thème : «Je suis différent comme toi», sera également marquée, samedi prochain, par le Light it up Blue event qu’abritera la Bibliothèque nationale du Royaume. De surcroît, un premier congrès international sera dédié, les 29 et 30 avril à Rabat, à l’autisme.

Un événement qui sera organisé en partenariat avec le ministère de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social. Pour information, une convention relative à cette campagne a été signée, lors de cette conférence de presse, entre le CNDH et le CAM. Pour rappel, aucune donnée n’est disponible sur le taux de prévalence au niveau national.

Mais si on part du taux  mondial estimé à 1 naissance sur 100, il y aurait au moins 300.000 personnes autistes au Maroc. Un chiffre alarmant !

4 avril 2014

Remaniement : disette de résultats pour l'ex-ministre déléguée aux personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti

article publié dans FAIREFACE

marseille,remaniement,carlotti,bilan,places,ad'ap,campion,2015,placesMarie-Arlette Carlotti aura été la ministre de la pénurie. Pendant ses 22 mois passés au ministère chargé des personnes handicapées, elle a dû gérer la pénurie de temps et la pénurie d’argent. Elle quitte le gouvernement sans être remplacée.

Pour le moment. Marisol Touraine a été confirmée, ce mercredi 2 avril, au ministère des Affaires sociales, dont les compétences englobent la politique du handicap. Un secrétaire d’État chargé des personnes handicapées pourrait être nommé la semaine prochaine.

Accessibilité : trop de temps perdu

Lorsqu’elle prend ses fonctions le 16 mai 2012, Marie-Arlette Carlotti (à gauche sur la photo, avec Najat Vallaud-Belkacem) trouve sur son bureau l’épineux dossier de l’accessibilité. Il reste alors moins de trois ans avant la date butoir de janvier 2015 fixée par la loi de février 2005 pour la mise aux normes de tous les établissements recevant du public et des services de transport. Faute de pilotage politique, sous les deux précédents quinquennats, le chantier a pris du retard. Beaucoup trop pour tenir l’échéance.  

Marie-Arlette Carlotti doit donc trouver une solution pour sortir de l’impasse. Ce seront les Agendas d’accessibilité programmée : les exploitants n’ayant pas respecté leurs obligations s’engageront sur un programme chiffré de travaux à réaliser en trois, six ou neuf années. Mais le gouvernement n’a dévoilé ce dispositif que fin février. Soit presque deux ans après son intronisation et un an après que la sénatrice Claire-Lise Campion, chargée d’une mission sur le sujet, en a esquissé les contours.

Bien sûr, la concertation demande du temps. Mais l’agenda de Marie-Arlette Carlotti a également été phagocyté par ses ambitions marseillaises : la préparation des primaires et la campagne municipale l'ont beaucoup accaparée. Résultat : le remaniement intervient alors que le projet d'Adap n’est pas définitivement bouclé : les ordonnances devraient être prises cet été.

Établissements : pas de moyens pour créer des places

Le manque de places dans les établissements et services constitue l’autre gros dossier sensible dont a hérité Marie-Arlette Carlotti. Au bas mot, entre 19 500 et 37 500 selon nos estimations, rien que pour les enfants. Mais pour créer de nouvelles places, il faut dégager des moyens. Or, la ministre chargée des personnes handicapées n’a pas réussi à convaincre Bercy.

Certes, le budget dévolu à la politique du handicap a augmenté plus vite que la moyenne, en 2013 et 2014. Mais cette hausse était essentiellement due à l’augmentation mécanique du nombre de bénéficiaires de l’allocation adulte handicapé.

Marie-Arlette Carlotti a donc dû se contenter des créations de places prévues par le plan pluriannuel 2008-2012, dont l’exécution avait pris du retard. Et faute de pouvoir agir sur les causes du problème, elle a mis en place, en novembre 2013, un dispositif visant à trouver une solution en urgence pour les personnes en situation critique. De l’art difficile de gérer la pénurie… Franck Seuret - Photo DR

4 avril 2014

Prise en charge d'Elias, autiste : le parcours du combattant


Résumé : Vivre avec un enfant autiste, c'est parfois devoir renoncer à son emploi faute de prise en charge adaptée. Les parents d'Elias sont dans une situation inextricable. Ils ont saisi la justice qui leur a donné raison... Mais toujours pas de place !
 
Par le 04-04-2014

A 16 ans, Elias, autiste, est pris en charge dans une structure pour enfants. En juillet, elle ne pourra plus l'accueillir. Si d'ici là aucune solution n'est proposée, sa famille ne saura faire face, explique son père, qui veut "mettre l'Etat devant ses responsabilités". "Nous sommes à la recherche d'une place pour Elias depuis novembre 2011", explique Driss Hamdaoui, qui parle d'un "parcours du combattant". Ce père de deux enfants est en colère. "Nous avons largement anticipé" le départ d'Elias de l'Institut médico-éducatif qui accueille, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), des enfants handicapés âgés de 6 à 14 ans, et dont il a nettement dépassé la limite d'âge. Pour lui trouver une place dans une structure pour adultes, ses parents ont envoyé pas moins de 70 courriers aux administrations ou institutions concernées. En vain. Désespéré, Driss Hamdaoui a fini par lancer, en décembre 2013, une procédure judiciaire auprès du tribunal administratif de Paris "pour faire valoir les droits" de son fils.

Pas de solution malgré une décision de justice

Début octobre, la décision très médiatisée du tribunal administratif de Pontoise d'ordonner à l'Agence régionale de santé (ARS) de trouver une place dans un institut spécialisé à une jeune fille, Amélie Loquet, dans un délai de quinze jours, sous peine d'une astreinte de 200 euros par jour de retard, avait donné de l'espoir aux familles. "On a effectivement gagné le référé : l'ARS avait trois mois pour nous trouver une solution", souligne M. Hamdaoui. Mais "à ce jour, aucune place en internat ne nous a été proposée". Elias a seulement obtenu une dérogation pour pouvoir rester jusqu'en juillet dans la structure qui l'accueille aujourd'hui, assortie d'une prise en charge renforcée. Mais, après juillet, "nous n'avons rien pour le moment", soupire M. Hamdaoui. Si aucune solution n'est proposée pour Elias, par l'ARS ou la Maison départementale des personnes handicapées, sa mère sera contrainte de démissionner de son travail pour le garder à la maison.

"Une épée de Damoclès"

Et avec un seul salaire, "on perdra notre maison car nous ne pourrons plus rembourser le crédit immobilier", affirme Driss Hamdaoui. "Aujourd'hui, on est complètement sous stress et sous pression, les jours tournent, on attend une offre, on a une épée de Damoclès au-dessus de la tête", résume-t-il. En outre, parce qu'il est accueilli dans une structure dont il a dépassé la limite d'âge et qui n'est pas spécialisée pour autistes, Elias "est en régression depuis deux ans". "Il y a eu tellement de retard dans sa prise en charge qu'aujourd'hui il ne sait pas lire, pas écrire. Il comprend tout mais il n'a que dix mots de vocabulaire", poursuit son père. "Ce n'est pas une place en garderie que l'on veut pour Elias mais un établissement capable de lui proposer un projet de vie", alliant un programme éducatif, pédagogique et thérapeutique. Mais "la France a 40 ans de retard dans ce domaine, rattraper ce retard va être très long", ajoute-t-il, fataliste.

Devant la justice européenne

L'an dernier, la ministre déléguée aux Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, avait annoncé un plan doté de 205 millions d'euros, qui prévoyait notamment la création de 3 400 places d'accueil supplémentaires d'ici 2017. " C'est la première fois qu'une ministre a annoncé des choses concrètes mais ça reste une goutte d'eau", juge Driss Hamdaoui, soulignant que 4 000 enfants au bas mot seraient en attente d'une place dans une structure adaptée, selon les services du Défenseur des droits. "Si rien ne bouge d'ici fin mai, on va de nouveau saisir la justice", annonce Driss Hamdaoui, qui menace aussi de se tourner vers "la Commission européenne des droits de l'homme". Car, explique-t-il "nous voulons mettre les autorités compétentes devant leurs responsabilités".

4 avril 2014

Une évidence ... avec les droits qui s'y rattachent !

article L

article L246-1 du Code de l’action sociale et des familles, issu de la Loi Chossy, qui dispose que :

« Toute personne atteinte du handicap résultant du syndrome autistique et des troubles qui lui sont apparentés bénéficie, quel que soit son âge, d’une prise en charge pluridisciplinaire qui tient compte de ses besoins et difficultés spécifiques. Adaptée à l’état et à l’âge de la personne, cette prise en charge peut être d’ordre éducatif, pédagogique, thérapeutique et social.

Il en est de même des personnes atteintes de polyhandicap. »

3 avril 2014

INTERVIEW - L'autisme : Laurent Savard avec Le bal des pompiers appuie là où ça fait mal

article publié dans allo-médecins

Rédigé par , le 02 avril 2014 à 17h00

Prochaine représentation de Laurent Savard le 5 avril à Paris !

Prochaine représentation de Laurent Savard le 5 avril à Paris !

Ce 2 avril 2014, c’est la journée de l’autisme. A cette occasion, Allo-Médecins est allé à la rencontre de Laurent Savard, le père de Gabin, un enfant autiste. Son métier ? Humoriste : c’est ainsi qu’il a conçu le Bal des Pompiers, un spectacle racontant son expérience

« Ce spectacle vient de mes tripes, de mon intériorité de papa. Gabin, c’est comme s’il était avec moi en permanence sur scène ». Laurent Savard est le père de Gabin, un enfant autiste. Il joue depuis 2012 son spectacle le Bal des pompiers, racontant son expérience. Pourquoi le Bal des pompiers ? Gabin est né ce jour-là, un 13 juillet ! En cette journée internationale dédiée à l’autisme, nous avons voulu en savoir plus sur ce spectacle. Laurent Savard nous répond.

Allo-Médecins : Pourquoi avez-vous décidé de dédier votre spectacle à votre fils et par extension à l’autisme ?

Laurent Savard : L’humour est mon métier. J’ai commencé au milieu des années 1990 avec des potes comme Stéphane Guillon. J’ai eu des pièces, dont une a été produite au splendide, et puis Gabin est né. Très vite alors que Gabin grandissait on s’est rendu compte qu’il avait des problèmes, même si on ne savait pas lesquels. Je me suis donc écarté de mon métier, et à un moment donné la scène me manquait. Je me suis alors rendu compte que je ne pouvais pas faire autre chose qu’un spectacle autour de tout ce qui se passait avec Gabin. Je ne me suis pas dit « je vais faire un sujet sur l’autisme, mais juste un spectacle globalement drôle qui décrit la réalité de ce qui se passe avec mon enfant ».

A-M : Quel message voulez-vous faire passer avec ce spectacle ?

L Sa : C’est intéressant parce que, est-ce que justement un spectacle doit faire passer un message ? Je me suis rendu compte très vite que les gens m’ont dit « ah oui, vous avez du courage, vous êtes militant ». Et en fait non ! J’ai juste décrit les personnages qui s’articulent dans la vie de Gabin comme une psy scolaire ou une directrice d’école. Je n’ai fait que retranscrire la réalité parfois en forçant le trait mais pas tant que ça, et du coup s’il y a un message, c’est à l’insu de mon plein gré. La situation est si intolérable en France en matière d’autisme et d’handicap mental en général que forcément, ça imprime un message fort qui surligne tout ce qui est inadmissible en France.

A-M : Voulez-vous dénoncer la manière dont votre fils, ou les personnes handicapées en général sont stigmatisés ?

L Sa : J’en ai conscience, ça dénonce pas mal. Mais voilà, vous êtes Papa pour la première fois, vous vous rendez compte que votre enfant est différent et on vous fait subir comme une double peine. Ce n’est déjà pas facile d’avoir un enfant dit différent mais après, la société vous fait payer cette différence. Je ne demandais rien, comme tous les parents je ne demandais qu’à éduquer mon enfant et au final on vous culpabilise. C’est ça être le papa d’un enfant autiste en France. Le spectacle porte particulièrement sur la période où Gabin a entre 2 et 6 ans, quand on n’a pas encore le diagnostic et qu’il y a l’entrée à l’école. C’est une période qui me semblait très intéressante à traiter.

A-M : Durant cette période, vous saviez que Gabin était différent, mais ne saviez pas qu’il était autiste ?

L Sa : Non, il faut savoir que le spectacle s’ouvre par une scène chez une pédiatre, et j’ai quasiment restitué mot pour mot ce qu’on a pu entendre. Quand votre enfant a deux ans et que la pédiatre vous dit « oh moi je ne me m’inquiète pas pour Gabin » ou « on se revoit hop hop hop bah six mois plus tard à la Toussaint et si à Pâques prochain il n’y a toujours pas de progrès on verra ». Les mois passent, et heureusement qu’il y a un truc qui s’appelle Internet pour aller sur les forums. On se met presque en position de médecins, et on essaie à partir de signes cliniques de faire nous-même un diagnostic. Progressivement, Marylou, la mère de Gabin a commencé à penser qu’il était peut-être autiste. Et moi j’ai dit « non non non, autiste c’est Rain Man ». Vous voyez, on a tous nos préjugés sur l’autisme. Je suis fier de ce spectacle car il y a environ un an, il y a un article sur le Parisien qui disait que depuis le bouquin de Francis Perrin (ndlr : co-auteur du livre autobiographique Louis, pas à pas) et mon spectacle, on avait maintenant une vision différente et plus détaillée de ce que peut être l’autisme. De toute façon il n’y a pas un autisme mais des autismes.

Le spectacle porte sur la période où Gabin a entre 2 et 6 ans
Le spectacle porte sur la période où Gabin a entre 2 et 6 ans

A-M : Quand et comment a été diagnostiqué l’autisme de Gabin ?

L Sa : On a appris il y a deux ans que son autisme était dû à la mutation d’un gêne qui s’appelle le Shank 3, c’est un peu exotique comme nom ! En fait, quand vous avez un enfant différent, le pédiatre ne va pas vous aider parce qu’il n’en sait pas plus que vous. Le problème est que l’autisme dans une formation médicale correspond à un cours de deux heures. Au final, c’est les parents qui font avancer les choses, qui vont sur le terrain et qui mettent la pression pour dire au corps médical « faites quelque chose parce que ça devient une priorité sanitaire ».

A-M : Vous voulez dire au corps médical qu’il faut faire plus sur l’autisme avec ce spectacle ?

L Sa : Progressivement en écrivant ce spectacle, je me suis rendu compte que l’autisme est un peu la synthèse de tout ce qui ne va pas en France en matière de santé, de prise en charge. Je n’ai pas fait un spectacle sur l’autisme, mais sur la différence. On touche la différence en France et au final, on appuie où ça fait mal. La différence fait peur, elle est mal connue, mal accompagnée et du coup on mène un combat permanent. Ma manière de combattre est peut-être l’humour, mais partout en France les parents doivent s’impliquer d’autant plus pour que leur enfant soit bien pris en charge par rapport à d’autres pays.

A-M : Avez-vous l’impression de sensibiliser ?

L Sa : Ce qui est assez marrant, c’est que les programmations sont assez variées. Je joue à des festivals d’humour, des festivals liés au handicap, des communes qui m’appellent dans le cadre d’un programme de sensibilisation, des théâtres classiques, des associations de parents qui programment. Les gens qui ne connaissent pas se disent « ce n’est pas vrai, ils vivent tout ça ces parents ?! » et ceux qui ont des enfants autistes confirment « et oui, c’est exactement ce qu’on vit ». C’est ce qui est fou !

A-M : Les parents d’enfants autistes se reconnaissent tous dans le spectacle ?

L Sa : Oui ils se reconnaissent vraiment dans le spectacle. Et c’est vrai que je suis un peu gêné pour le dire, mais je suis très fier que ce soit devenu leur spectacle. Ils peuvent dire à leurs voisins, à leurs amis « allez voir le Bal des pompiers, allez voir ce qu’on vit ». L’avantage est que souvent les proches se déplacent plus facilement à un spectacle car c’est moins gênant d’apprendre de cette manière la vérité, parce qu’au final, ça reste un spectacle. C’est un outil de sensibilisation mais avant toute chose, ça reste un spectacle d’humour. Il m’a tout de même demandé trois ans d’écriture et réécriture parce que je ne voulais pas être à côté de la plaque, ne serait-ce que par respect pour mon fils puisque le spectacle parle de lui ; et à aucun moment je ne devais faire en sorte qu’on rit de sa différence, mais bien de ceux qui rient de lui.

"Gabin, c'est comme s'il était avec moi en permanence sur scène"

A-M : Les spectateurs rient donc de ceux qui ont rejeté votre enfant ?

L Sa : Quand la directrice d’école vous dit « quand j’ai commencé ce métier, ce n’était certainement pas pour m’occuper d’handicapés », déjà j’ai regardé derrière moi pour savoir si c’était bien à moi qu’elle parlait. Oui oui, c’était bien à moi. Vous vous dites c’est tellement énorme que vous vous demandez si tout va bien dans sa tête. Si on est humain on ne peut pas dire des choses pareilles. Ou quand la psy scolaire vous dit que votre enfant se met dans un cerceau pour retrouver l’utérus de sa maman… vous vous demandez ce que vient faire la psychanalyse pure ici. C’est tellement énorme qu’il vaut mieux en rire. Donc je suis fier du succès du spectacle et aussi ça nous aide au quotidien pour Gabin.

A-M : En quoi le spectacle a changé quelque chose pour votre vie quotidienne ?

L Sa : A force ça se sait, donc tout ceux qui sont dans la sphère de Gabin sont au courant du spectacle et se disent qu’il ne faut pas qu’ils finissent en sketch. Du coup Gabin est d’autant plus chéri, et les gens font plus attention à lui. Et ça mène aussi une responsabilité pour nous. Même si je fais en sorte de protéger son image, ça le met en lumière. Mais on doit faire attention, pour qu’il grandisse le mieux possible. Il ne va pas être enfant toute sa vie, il va avoir douze ans au prochain bal des pompiers. Avec ce spectacle, la maman de Gabin qui était déjà fière l’est encore plus. Au début on peut se dire que son enfant est différent, on l’aime mais c’est dur et ce spectacle magnifie cette différence.

A-M : La presse compare souvent votre spectacle avec le livre Où on va papa de Jean-Louis Fournier. Que pensez-vous de cette comparaison ?

L Sa : C’est forcément flatteur. Évidement il y a plein de points communs. Lui était pote avec Desproges, moi avec Guillon. Il avait deux enfants handicapés, moi j’en ai un. La différence est que Jean-Louis Fournier était à une époque où on mettait facilement les handicapés dans des centres. Aujourd’hui les parents veulent de moins en moins y mettre leurs enfants. C’est ma volonté en tout cas. On est d’autant plus en action avec notre enfant et moins dans l’observation. Je voulais être sûr que mon spectacle soit légitime. Et quand j’ai vu le livre de Fournier paraître pendant que j’écrivais mon spectacle, je me suis dit que la société était prête. Je ne voulais pas que les parents pensent que je profitais du handicap de mon fils pour faire un spectacle.

A-M : Quel avenir envisagez-vous pour votre spectacle ?

L Sa : Peut-être une suite au Bal des pompiers pour toucher à l’adolescence de Gabin. Pour l’instant entre la tournée et Gabin je n’ai pas trop le temps d’y penser. Je réfléchis à une adaptation cinématographique aussi.

Allo-Médecins remercie Laurent Savard pour cette interview. Nous vous invitons à consulter son site, et les dates de sa tournée juste ici !

3 avril 2014

L'autisme de Gabin - du bal des pompiers -raconté par sa maman

article publié dans allo-médecins

Rédigé par , le 03 avril 2014 à 15h00

autisme handicap hyperactif école prise en charge ATSME CLIS ULISMDPH

Hier se tenait la journée de sensibilisation à l’autisme. Aujourd’hui, c’est Marylou Agate, maman de Gabin, autiste et hyperactif, qui répond à nos questions 

Hier se tenait la journée de sensibilisation à l’autisme. A ce propos, nous interrogions Laurent Savard, papa de Gabin, enfant autiste et hyperactif, dont l’entourage est raconté avec force d’humour dans le spectacle « le bal des pompiers ». Aujourd’hui, c’est Marylou Agate, son épouse, qui répond à nos questions afin de témoigner des difficultés rencontrées au quotidien mais aussi des espoirs pour Gabin et les autres enfants atteints par cette maladie.

Gabinet sa maman
Allo-Médecins : Marylou, aviez-vous cette intuition, avant que le diagnostic médical ne soit tombé, que votre enfant était autiste ?

Marylou Agate : Dès ses 28 mois et peut être même avant, je m’interrogeais. On en avait parlé au pédiatre, on se posait des questions, nous n’avions pas de mots pour pouvoir décrire ce que l’on observait, le pédiatre nous a dit d’aller voir un  ORL. Finalement nous sommes allés voir sur internet. Nous avons visité quelques forums ou nous avons parlé des troubles de notre enfant et beaucoup de mères m’ont dit « Écoute, ton fils est peut être autiste ». C’était deux ans ou deux ans et demi avant le diagnostic officiel.

AM : Quelles réactions a eu votre entourage à l’annonce du handicap de Gabin ?

 

Gabinet sa maman

MA : Ils ont fui pour la plupart. Ce n’est pas toujours évident d’en parler une fois que l’on apprend officiellement le handicap de son enfant. Pour certains de nos amis, ça a été silence radio parce qu’ils ne savaient pas quoi dire, de peur de blesser ou d’en rajouter, ils ont préféré alors occulter ou oublier. Heureusement, ça n’a duré qu’un temps. Certains sont revenus, mais d’autres non. De toute façon, on se fait de nouveaux amis et de nouvelles rencontres à chaque étape de notre vie. Concernant les membres de la famille, ils ont eu de la peine, même s'ils ont essayé de ne pas nous le montrer. Nous n’avons pas eu beaucoup de soutient de ce côté-ci non plus.

 

AM : Quels peuvent être les problèmes que vous rencontrez au quotidien dans l’éducation de votre fils, à la fois pour son autisme et pour son hyperactivité ?

Vigilance de touts les instants
MA : Les difficultés quotidiennes (rires). Ce peut être les troubles du sommeil, le manque de communication, l’hyperactivité en elle-même, la casse car comme il est hyperactif, il peut casser beaucoup ; il y a une maladresse de fait liée au handicap. Ne serait-ce que d’aller chez le coiffeur peut être difficile, un repas de même, attendu qu’il va se lever 50 fois. On vit à 200 à l’heure au final et ça peut être assez stressant.
Vigilance de touts les instants

AM : Suite au diagnostic médical, quelle prise en charge vous-a-t-on proposée ou inversement, ne vous-a-t-on pas proposée pour votre enfant ?

MA : La prise en charge avait été mise en place avant le diagnostic. On nous a dit que ce que nous faisions était très bien. Le diagnostic a, en soi, permis d’officialiser les choses. Il nous a ouvert des possibilités au niveau de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ; il met une « étiquette », ce que certains ne veulent pas faire. C’est pourtant très important en tant que parent et pour la personne d’avoir au moins la reconnaissance du  handicap.

AM : Vous avez eu des problèmes apparemment pour que votre enfant puisse être en école ordinaire. Quels ont été les soucis liés à cette question, quelles oppositions avez-vous rencontré à ce titre ?

Marylou Agate
MA : En petite section, il n’avait pas d’auxiliaire de vie scolaire. Il disposait de l’aide d’une ATSEM (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) qui se démenait mais qui n’était pas présente spécifiquement pour lui, et l’institutrice a aidé du mieux qu’elle a pu. Mais globalement il ne faisait pas grand-chose en dehors de coller des gommettes sur les vitres ou alors mettre les pieds dans les toilettes, ça a été une année perdue scolairement parlant. Il a eu ensuite une auxiliaire de vie scolaire et ça s’est mieux passé, même si l’école n’était pas très participative. Ça s’est dégradé une fois arrivé en primaire, dans sa seconde école. Là, nous avons eu la chance de pouvoir compter sur un accompagnant privé et sur de jeunes psychologues. Malgré cela, il n’y avait aucun désir de la part du corps enseignant de connaître un peu l’autisme, de proposer des choses un peu plus adaptées. J’ai passé des heures à ajuster les cours pour qu’il puisse les comprendre un minimum.

Marylou Agate

Aujourd’hui, il est en CLIS (Classe pour l’Inclusion Scolaire), toujours avec un accompagnement individualisé. Ça ne se passe pas trop mal, l’école est beaucoup plus accueillante. Nous voulions rester dans l’école de quartier au départ, parce qu’il y avait des copains et des copines pour entretenir le lien social car c’est que qui fait défaut chez lui, mais ça ne s’est pas fait. Heureusement, il s’en fait d’autre aujourd’hui.

AM : Votre mari, Laurent, est souvent absent du fait de son travail, dans ces moments-là êtes-vous seule pour vous occuper de Gabin ?

MA : Au niveau de sa prise en charge, nous avons des accompagnateurs et des auxiliaires de vie qui viennent certains matins et d’autres l’après-midi. J’ai aussi des psychologues qui viennent le stimuler. Evidement tous ces gens finissent entre 17 heures et 18 heures, la fin de journée et la soirée peuvent alors être compliquées quand on est seul avec lui.

AM : Comment s’organise la prise de décision autour de Gabin, pour sa scolarité et ses soins ?

Gabin en promenade
MA : Nous sommes généralement d’accord sur tous les points, comme le fait qu’il reste à l’école ordinaire même s’il est dans une CLIS. Après, les décisions appartiennent à l’Éducation Nationale ou à la MDPH, même si il appartient aux parents de choisir au final. De ce point de vue là, nous sommes plutôt d’accord, en tout cas pour la période primaire. La question va se poser très prochainement compte tenu de l’âge de Gabin pour son entrée au collège. Nous ne savons pas, c’est encore une grosse interrogation pour nous. En plus de l’autisme et de l’hyperactivité, Gabin a une déficience intellectuelle et l’ULIS (Unité localisé pour l’inclusion scolaire) qui est la suite « logique » de la CLIS  ne semble pas faite pour lui. Pour l’instant nous en sommes là.

AM : Quel avenir souhaitez-vous à votre enfant ?

Gabin en promenade

MA : C’est compliqué comme question. D’être le plus autonome possible pour commencer. Evidemment d’être heureux même s’il l’est déjà aujourd’hui, c’est un grand garçon qui est rayonnant. D’être le mieux accompagné possible, tout au long de sa vie. J’espère en tout cas qu’un jour il aura un petit boulot, même à l’étranger. La France n’est pas très ouverte au handicap, tout du moins mental. J’ai l’impression qu’il n’y a pas de réelle volonté politique de ce côté-là pour améliorer les choses, tout du moins comprendre ce qu’il y a derrière.

Allo-Médecins remercie Marylou Agate pour ce témoignage, et l’accompagne dans son désir d’informer toutes les personnes concernées par l’autisme, mais également l’ensemble des lecteurs qui peuvent, un jour ou l’autre, être confrontés aux diverses formes de la maladie.

 

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