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"Au bonheur d'Elise"
2 avril 2014

Autisme : une association porte plainte contre l'agence régionale de santé d'Ile de France

tiret vert vivrefm toparticle publié sur VIVREfm

Une association de parents a déposé une plainte le 20 mars devant le tribunal administratif suite à l'attribution de la gestion d'un service d'accompagnement à une association qui ne serait pas en conformité avec les recommandations de la Haute autorité de santé.

L'agence régionale de santé devra répondre devant le tribunal de sa décision en faveur d'un organisme lié à la psychanalyse
L'agence régionale de santé devra répondre devant le tribunal de sa décision en faveur d'un organisme lié à la psychanalyse

L’ARS Ile-de-France a décidé en janvier de confier la gestion d'un futur service d'accompagenement des enfants autistes dans le Val-de-Marne à l’organisme gestionnaire ARISSE. L’association de parents TouPI, a déposé le 30 mars une requête au Tribunal Administratif de Paris pour demander l’annulation de cette décision. Deux mères d’enfants autistes du Val-de-Marne, Mouna Goubet et Thérèse Rousselot, se joignent à cette requête.

Un organisme qui "vient du monde de la psychiatrie"

 

Selon Maître David Taron, avocat de l'association, l'ARS ne respecte pas ses propres règles de décision. "Les recommandations de la Has ont été rendues obligatoires par le propre cahier des charges de l'ARS. L'agence ne respecte pas les règles du jeu qu'elle s'était elle-même fixées". Interrogée en février par Vivre FM l'Agence régionale de santé par la voix de Marc Bourquin, responsable du Pole Médico-social de l'agence reconnait : "c'est vrai que c'est une association qui vient du monde de la psychiatrie, mais l'engagement qui a été pris c'est d'avoir auprès des enfants une pluralité d'approches et de former les personnels aux méthodes comportementales et éducatives".

Me Taron explique que l'association a modifié son site Internet à la fin de l'année 2013 pour retirer tout ce qui faisait référence à la psychanalyse. L'avocat rappelle que le Vice-Président de Arisse avait signé "l'appel des milles" qui refusait explicitement la mise en application des recommandations de la Haute autorité de Santé. Mais le conseil de l'association pourrait aussi dénoncer des points de la précédure de l'appel à projet qui ne seraient pas conformes : "la commission de selection des appels à projet n'a pas été correctement informée" explique Me Taron.

Lors de l'appel à projet, d'autres associations avaient répondu en faisant des offres sur la base des recommandations de la HAS et disposaient d'une solide expérience en matière d'accompagenment des enfants autistes. Cette offre n'a pas été retenue.

Dans un communiqué l'association Toupi explique :
"La requête déposée aujourd’hui permettra de faire la lumière sur la manière dont a été menée la procédure d’appel à projets. Nous espérons que, dans le souci de permettre aux familles du Val-de-Marne de bénéficier au plus vite d’un SESSAD correspondant aux orientations voulues par le 3ème plan Autisme, l’ARS Ile-de-France constatera rapidement son erreur d’appréciation et retirera sa décision."

Vincent Lochmann

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29 avril 2014

Il faut sauver Kerrian

Des mots grattent

mardi 29 avril 2014

Comment cela est-il possible ?
 
Il y a  eu les recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé) et de l’ANESM (Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux) de mars 2012 sur les interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées chez l’enfant et l’adolescent en matière d’autisme et d’autres troubles envahissants du développement.
Il y a un 3e plan autisme dont le fil rouge est de suivre ces recommandations.
 
Et bien aujourd’hui, nos grands pontes du médico-social et du sanitaire s’en fichent. Ils sont hors-la-loi et continuent à détruire allègrement la vie de nos gamins et celle de leur famille.
 
 

tiret vert vivrefm topLire ici et ici 

 
Mais que fait l’Agence Régionale de Santé au lieu de mettre de l’ordre dans ses rangs ???

Et jusqu’à quand allons-nous supporter cela ?  Faut-il espérer que chaque famille française ait un enfant autiste à s’occuper pour qu’enfin la solidarité se réveille et qu’on ne laisse plus nos enfants dans ces mouroirs de l’esprit ?

1 mai 2014

La trousse de ressources pour les parents - Canada

tiret vert vivrefm top

Ministère des services à l'enfance et à la jeunesse de l'Ontario (Canada).

Trousse de ressources sur l'autisme pour les parents.

(Extrait page 14)
En savoir plus sur les TSA et sur les
caractéristiques propres à votre enfant

Comment sera mon enfant?
Le comportement de chaque individu atteint d’un TSA est particulier.
Les personnes ayant un TSA ont cependant tendance à partager trois
caractéristiques fondamentales.

Difficulté dans les interactions sociales réciproques
Les personnes ayant un TSA ont souvent des difficultés à interagir
ou à entrer en relation avec autrui. Elles sont souvent incapables
de saisir les signaux sociaux émis par autrui, par exemple les
gestes et les expressions du visage, si bien que le monde social est
pour eux source de confusion. Certains enfants atteints de TSA
ne comprennent pas que les autres puissent avoir des pensées, des
sentiments et des désirs différents et indépendants des leurs.

Troubles de la communication
Il arrive que les personnes qui présentent un TSA acquièrent le
langage tardivement, voire pas du tout. Elles tendent à utiliser
les mots sans leur donner leur sens habituel, et elles ont parfois
recours à des gestes plutôt qu’au langage parlé.

Comportements répétitifs et intérêts restreints
Bien souvent, les personnes atteintes de TSA ont des comportements
répétitifs et expriment des besoins et des intérêts spécifiques. Par
exemple, un enfant peut aligner des jouets ou des objets d’une
certaine manière au lieu de jouer à partir de simulacres. D’autres
individus expriment le besoin d’une régularité stricte et de routines
structurées autour d’eux, ainsi que des intérêts marqués.
26 avril 2014

Handicap : un inspecteur de l'ARS du Nord Pas-de-Calais dépêché pour évaluer l'état de la filière belge

article publié dans la Voix du Nord

Publié le

AFP

Un inspecteur va être dépêché « très rapidement » en Belgique pour se pencher sur les conditions d'accueil de patients français handicapés dans des établissement wallons, dénoncées par une enquête de Libération, a indiqué vendredi Ségolène Neuville, secrétaire d'Etat aux Personnes handicapées.


Un inspecteur de l’ARS du Nord - Pas-de-Calais va être dépêché en Belgique pour se pencher sur les conditions d'accueil a indiqué Ségolène Neuville, secrétaire d'Etat aux Personnes handicapées. PHOTO AFP

Dès vendredi matin, « les services wallons ont réalisé une inspection dans les centres mis en cause par le journal Libération », informe dans un communiqué la secrétaire d'Etat qui s'est par ailleurs entretenue avec Eliane Tillieux, ministre wallone des affaires sociales sur le sujet.

Quelle est la situation ?

L'enquête de Libération révèle « la prise en charge déficiente » de personnes handicapées françaises envoyées en Belgique en raison du déficit de places en France. L'article met en lumière « la filière belge » qui exploite le fait que « la France sous-traite depuis des années la prise en charge d'une partie de ses ressortissants handicapés, surtout mentaux ».

« L'article de Libération met en avant une situation intolérable qui touche de manière isolée des établissements wallons », a réagi Mme Neuville, soulignant qu' « une dénonciation est salutaire » mais que le gouvernement ne l'a pas « attendue pour travailler sur ce sujet ».

L'Agence régionale de la Santé du Nord -Pas-de-Calais s’empare du dossier

Un inspecteur a « d'ores et déjà » été désigné par l'Agence régionale de la Santé Nord -Pas-de-Calais pour se rendre en Belgique « très rapidement pour une inspection conjointe », indique Mme Neuville rappelant qu'un accord franco-wallon, entré en vigueur en mars 2014, permet aux inspecteurs français de se rendre en Belgique afin de contrôler, de manière commune avec des inspecteurs wallons, les centres hébergeant des ressortissants français.

139 établissements pour les français en Belgique

En 2013, 139 établissements belges accueillant exclusivement des Français étaient recensés, écrit Libération. Les Français accueillis en Belgique ne représentent que 1% du total des Français accueillis en établissement, assure Mme Neuville. Selon elle, l'Etat ouvre 4.000 places supplémentaires chaque année pour faire face aux nombreuses demandes en France qui compte 10.000 établissements accueillant 460.000 personnes handicapées.

6 mai 2014

La démarche qualité d'Autisme France

Information publié sur le site d'Autisme France

une approche et un outil au service des personnes accueillies


Autisme France a toujours placé la qualité de l’accompagnement des personnes autistes au cœur de son projet associatif. Cette exigence de qualité est décrite dans toutes ses dimensions dans la Charte « Ce que nous voulons », et en adhérant à la Charte, les associations partenaires prennent l’engagement de la placer au cœur de leurs propres actions.

La démarche qualité d’Autisme France repose fondamentalement sur le principe que la qualité dans l’autisme ne s’improvise pas et se construit à tout instant. Il faut :

  • s’appuyer sur une connaissance de l’autisme régulièrement mise à jour pour définir les objectifs et les stratégies les plus appropriées pour chaque personne accompagnée
  • mobiliser des intervenants spécifiquement formés à l’autisme, démontrant leur maîtrise des outils nécessaires pour la compréhension, l’éducation, le développement et la gestion des comportements des personnes accompagnées. 


La démarche qualité d’Autisme France est concrétisée :

  • par la création d’une Commission Qualité réunissant des parents et des professionnels,
  • par la publication dès 2005 par la Commission Qualité de grilles d’évaluation à l’usage des services et établissements médico-sociaux
  • par la définition d’un label d’accréditation qualité faisant suite à une procédure d’évaluation soumise pour validation à la Commission Qualité.


Les grilles d’évaluation mettent particulièrement l’accent sur la nécessité d’associer tous les acteurs concernés (familles, responsables légaux et usagers, Administrateurs, cadres de direction, techniciens, employés et ouvriers, partenaires) à la définition et à la mise en œuvre du projet personnalisé de chaque personne accompagnée.

Les grilles d’évaluation d’Autisme France restent à ce jour l’outil le plus complet et le plus précis pour évaluer la qualité de l’accompagnement proposé aux personnes avec autisme. Elles sont compatibles avec les dernières recommandations de l’ANESM et de la HAS. De nombreux établissements (relevant parfois d’associations qui ne sont pas partenaires AF) indiquent s’en inspirer pour leurs évaluations internes, sans s’y référer explicitement.


 

Pour faire reconnaître, pérenniser, et améliorer la qualité du service, obtenez le

Label Autisme France

Seule démarche Qualité francophone spécifique à l’autisme, pour tous les âges et toutes les situations, tous les types d’établissement.

Basée sur des référentiels complets incluant toutes les recommandations 2013 de la HAS.

Réalisée par des professionnels dont certains sont parents, qui tous ont acquis une grande connaissance de l'autisme et une large expérience de terrain

Mieux qu’une certification car centré sur la personne avec TSA

Lien vers le site internet 

Pour toute information complémentaire :
www.autismequalite.fr

Grilles d'évaluation


Services enfants externat
Services enfants internat
Services adultes externat
Services adultes internat
Intervention précoce et Sessad


Plaquette du programme qualité

Plaquette à télécharger

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9 mai 2014

Handicap invisible et dignité, la leçon de l'équipe d'évaluation de la MDPH

Handicap invisible et dignité, la leçon de l’équipe d’évaluation de la MDPH

Une envie de hurler m’a prise hier en lisant le dernier article qu’une jeune femme Asperger a posté sur son blog … J’étais tellement révoltée que le moins que je puisse faire est de le relayer (ci-dessous)… Une chose est certaine, je n’aurais jamais pu garder mon calme plus de 5 minutes !

 

 → Le voici :

Il y a plusieurs mois de cela, j’ai fait une demande d’allocation adulte handicapé, l’AAH. Cette allocation est versée, sous certaines conditions, aux adultes déclarés handicapés afin de leur assurer un revenu minimum qu’ils ne peuvent obtenir par le biais d’une activité professionnelle. Il est possible de demander le bénéfice de cette allocation lorsque le handicap dont on est atteint permet l’exercice d’une activité professionnelle, mais la limite grandement, empêchant la personne de subvenir à ses besoins les plus élémentaires. Dans ce cas, l’allocation sera versée et le montant du (très modeste) salaire de la personne déduit.

L’AAH s’élève à 790,18 euros. Autant dire qu’elle permet à peine de survivre. À titre de comparaison, le SMIC brut mensuel s’élève à 1445,38 euros. Il est déjà difficile de vivre avec un SMIC, alors imaginez-vous vivre, payer un loyer, élever un enfant, etc, avec une AAH. Pour faire court, lorsque vous demandez l’AAH, c’est que vous ne pouvez vraiment pas faire autrement…

Et pourtant, ce « pas grand-chose » est bien difficile à obtenir, surtout lorsque l’on souffre d’un handicap « invisible »…

L’étude de mon dossier a amené la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), qui attribue l’AAH, à me convoquer pour une visite médicale afin qu’un médecin « évalue mon degré de handicap ». En gros, suis-je assez handicapée pour prétendre au soutien que constitue l’AAH ?

 

Après une attente d’une heure, je suis reçue par une dame très guindée au ton immédiatement pète-sec. D’emblée, je comprends que l’affaire est mal partie. Tout l’entretien se déroulera sur un ton atrocement sarcastique et méprisant, montrant que mon interlocutrice ne croit pas absolument pas en l’existence de mon handicap.

Le médecin commence par s’enquérir de ma situation personnelle avant de me demander d’expliquer les conséquences de mon handicap.

Dès que je tente de fournir les explications demandées en les illustrant, elle me coupe la parole, et, sur un ton moqueur et goguenard, tourne systématiquement en dérision mes propos.

Ainsi, lorsque j’évoque le sujet de mes hypersensibilités, j’ai droit à « parce que vous croyez que c’est un handicap, ça vous ? Tout le monde est comme ça , franchement ha ha ! ». Cette dame va alors jusqu’à nier l’existence de mon handicap et se permet même de le requalifier : « ouais, en gros, vous faites de la phobie sociale, quoi » (parce que je mentionne mon hypersensibilité auditive…), ce qu’elle note soigneusement, fière, tout en le surlignant, alors même que je m’escrime à lui démontrer le contraire. Peine perdue, elle ne m’écoute pas et, encore une fois, me coupe la parole pour lancer un autre sujet.

Lorsque nous abordons le problème de l’emploi, j’informe mon interlocutrice que j’ai accepté un petit contrat de 8h par semaine qui consiste à décharger des palettes et ranger des produits en rayon dans une épicerie (j’ai un bac +5 en droit…) faute de pouvoir prétendre à mieux et assumer plus. Je n’ai, malgré mes recherches dans tous les domaines possibles et ma reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, pas trouvé d’emploi adapté à ma situation (en gros à temps partiel avec possibilité de certains aménagements). Ce n’est pas faute d’avoir contacté tous ceux qui étaient susceptibles de m’aider et/ou de me recruter (Pôle emploi, Cap emploi, assistantes sociales, associations de réinsertion, associations d’aide aux personnes handicapées, etc).

Malgré cela, pour mon interlocutrice, il est évident que je n’ai pas assez cherché ou pas où il fallait : « vous avez qu’à vous adresser à des associations », me lance-t-elle, sans chercher un seul moment à identifier lesquelles et ce qu’elles pourraient me proposer. J’ai, de toute façon, bien évidemment déjà fait le tour de ces fameuses associations, ce que je m’empresse de dire à cette dame, ce dont elle se moque éperdument.

Je tente alors de lui expliquer que si je pouvais faire autrement (question fatigabilité notamment) et si l’on m’offrait mieux, je ne me serais pas contentée de mon contrat auprès de l’épicerie. Je gagne en effet 300 € par mois pour un job qui m’épuise chaque fois pendant trois jours. Réponse, accompagnée d’un éclat de rire : « On vous a quand même pas mis le couteau sous la gorge, hein ! ».

Le médecin me sort alors : « Zavez qu’à être agent administratif ! » sans, bien entendu, savoir elle-même ce que recouvrent exactement ces termes et comment je pourrais me débrouiller pour trouver et conserver un tel poste, avec les aménagements requis.

Vraisemblablement agacée et pressée, elle conclut l’entretien en m’affirmant « Je ne défendrai pas votre dossier devant la commission, en plus vous avez que 31 ans (l’AAH n’est absolument pas liée à l’âge ! ) et vous pouvez encore chercher » et conclut par un mémorable : « en gros c’est à la société de s’adapter à vous, vous ne relevez pas de l’AAH ! »

 

Pour résumer, je me retrouve actuellement privée du bénéfice de l’AAH par un médecin incompétent qui s’est permis de nier un diagnostic officiellement posé par une équipe de spécialistes après un bilan poussé. Cette dame m’a jugée selon ses critères personnels et son humeur du jour, allant ainsi à l’encontre des bases de la déontologie de sa profession. Pour elle, je ne suis qu’un dossier parmi d’autres, une pauv’’fille qui s’invente un handicap pour demander la charité par plaisir, parce qu’elle a envie de rien foutre. Je m’étais habituée à ce que la plupart des gens me jugent ainsi, notamment ceux qui se disent mes « amis » (si, si, inutile de le nier…), mais je ne m’y attendais pas venant d’un médecin travaillant dans une structure spécialisée dans le handicap. 

Autant je peux comprendre que l’on me refuse le bénéfice de l’AAH si mon dossier ne remplit pas les critères, avant je ne peux accepter d’être ainsi traitée et infériorisée. Suite à cet entretien, je me suis sentie à nouveau comme une sous-merde, sentiment que j’essayais de dépasser depuis plusieurs mois après des années de souffrance. Merci, Madame, d’avoir ainsi sapé le peu de confiance en moi et de dignité que je tentais de récupérer…

Tiens, sinon, au fait, les patrons de l’épicerie dans laquelle je bosse ont décidé de me virer pendant la période d’essai. Selon eux, je bosse très bien, je suis sympa, mais je leur coûte trop cher paraît-il. Ils vont me remplacer par un apprenti qui bossera plus pour un salaire moindre.

Quant à moi, eh bien, dans un mois, je n’aurai plus de ressources. Le temps que la « société s’adapte à moi », je serai probablement à la rue…Mais je l’aurais sans doute cherché, n’est-ce pas ?


9 mai 2014

Handicap : qui contrôle les "usines à Français" en Belgique ?

article publié sur Nord éclair

Publié le

PAR ANGÉLIQUE DA SILVA-DUBUIS

Libération consacrait le 25 avril dernier un dossier à l’exil des handicapés français en Belgique. La direction du foyer Les Boutons d’or, visé dans ce reportage, a démenti tout mauvais traitement. Depuis, un inspecteur de l’ARS a visité cet établissement avec ses homologues wallons.


Suite à l’article de Libération, un inspecteur de l’ARS
s’est rendu dans ce foyer belge pour un audit.

Dans son reportage, Libération pousse la porte de la résidence Les Boutons d’or à Celles, entre Mons et Tournai, et dresse un portrait dramatique de l’établissement évoquant manque de soins, insalubrité et isolement… Le récit a choqué le personnel de ce foyer qui accueille une quarantaine de Français atteints de déficience mentale. «  C’est très dur à digérer  », confie Benoît Duplat, administrateur du groupe Carosse, qui a invité nos confrères de Nord éclair Belgique à visiter la structure. Le personnel se dit «  blessé  » par ce reportage, en particulier par la photo d’une résidente, à moitié dénudée, couchée sur un vague tapis dans une pièce d’isolement. «  Le cliché a été pris à son insu et à notre insu, indique la direction. La jeune femme est un cas très particulier. Autiste, elle détruit tout car elle a besoin que les choses soient lisses. C’est ainsi qu’elle arrache régulièrement la fibre de verre sur les murs et son matelas, ses vêtements…  »

L’enquête de Libération a ému les autorités au plus haut sommet de l’État, des deux côtés de la frontière. Ségolène Neuville, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, a indiqué dans un communiqué de presse s’être entretenue avec Éliane Tailleux, ministre wallonne des affaires sociales. «  L’article de Libération met en avant une situation intolérable qui touche de manière isolée des établissements wallons  » indiquait la secrétaire d’État. Évoquant «  une dénonciation salutaire  », Ségolène Neuville indiquait dans le même temps que le gouvernement ne l’avait pas «  attendue pour travailler sur le sujet.  » Oui mais comment et pour quel résultat ?

Une descente dans deux établissements

Par manque de structures adaptées, les handicapés français sont depuis toujours contraints à l’exil en Belgique sous la responsabilité des institutions comme le Conseil général qui finance l’hébergement des adultes. Mais jusqu’à présent, les autorités françaises n’avaient officiellement aucun droit de regard sur les établissements belges. Ces « usines à Français », comme on les appelle vulgairement, profitent d’une législation et de normes plus souples pour ouvrir leurs portes. Parfois à la faveur de promoteurs peu scrupuleux qui profitent là d’un marché lucratif, malgré lui. En 2011, un accord franco-wallon a mis fin à ce principe de non-ingérence. Mais il a fallu attendre trois ans pour que cet accord entre en vigueur. Il l’est officiellement depuis mars.

Concrètement, cet accord permet aux autorités françaises de réaliser des contrôles dans les établissements hébergeant leurs ressortissants. Ces contrôles ont été confiés à l’Agence régionale de santé (ARS) du Nord – Pas-de-Calais qui a nommé un inspecteur chargé de cette mission en lien avec l’Agence wallonne d’intégration des personnes handicapées (AWIPH). C’est elle qui a l’initiative des contrôles. On a appris que cette délégation franco-wallonne a mené une inspection mercredi dernier. Selon nos informations, deux établissements belges ont été contrôlés, celui des Boutons d’or dont il est question dans l’article de Libération, et L’oiseau bleu, un foyer qui accueille six enfants atteints de troubles autistiques situé à Mons. Les deux structures appartiennent au groupe.

Discrétion à l’ARS

Difficile d’avoir des détails de la part des autorités françaises sur le contenu de ces visites. «  Un inspecteur de l’ARS a accompagné la mission d’audit de l’AWIPH le mercredi 30 avril durant la visite de deux établissements belges prenant en charge des personnes handicapées françaises  », informe l’ARS qui n’a pas donné suite à notre demande d’interview. Sur quels critères s’est basé l’inspecteur ? Pas de réponse. En France, le contrôle des établissements de santé et médico-sociaux est l’une des missions de l’Agence régionale de santé. Ces contrôles sont réalisés dans le cadre d’un programme national mais peuvent l’être également à la suite d’un signalement. «  Ces inspections visent à vérifier si l’organisation et le fonctionnement des structures sont conformes aux normes réglementaires (en particulier code de la santé publique et code de l’action sociale et des familles) et garantissent une prise en charge des personnes accueillies de qualité  » ponctue l’ARS. On ignore combien d’inspections sont programmées en Belgique et si les moyens suivront…

«En France, ces patients seraient contentionnés 24h/24»

Simon Baude en charge du contrôle des établissements belge pour le Ministère de la santé wallon.
Simon Baude est le directeur du service d’audit et de contrôle de l’Awiph, l’agence wallonne pour l’intégration des personnes handicapées, un organisme public rattaché au Ministère wallon de la santé. La vague médiatique autour du foyer Les Boutons d’or a secoué cette institution chargée notamment d’apporter son agrément aux structures. À la suite de l’article et à la demande de l’Agence régionale de santé, Simon Baude a accompagné l’inspecteur de l’ARS dans le foyer en question. «  Il a pu visiter l’établissement et échanger avec les professionnels sur leur méthodologie et les approches spécifiques appliquées à l’autisme. Il a également rencontré des familles et constaté que des travaux sont en cours.  » Simon Baude est formel : «  Cet établissement n’est pas répertorié comme problématique. Il fait l’objet d’un suivi très particulier car il accueille une quinzaine de cas d’autisme très lourds. Il repose sur une équipe de professionnels très investie et très compétente.  »

Pas de blouse blanche

Comment expliquer le constat effrayant de Libération ? «  En Belgique, l’approche est très différente du modèle français. D’abord, la médication est fortement réduite. Et nos établissements reconstituent un milieu de vie le plus naturel possible au sein de petites entités. Le côté médical n’est pas visible, vous ne trouvez pas de blouse blanche ou très peu. On ne fait pas de différence entre un établissement médicalisé ou non, ils sont tous dotés de la même façon.  » Le cas de cette jeune femme placée à l’isolement avec une simple couette fait-il partie de l’approche thérapeutique ? «  En France, cette patiente serait contentionnée 24h/24 comme les cas les plus lourds accueillis dans cet établissement. La prise en charge de ces cas particuliers est souvent consécutive à un départ de l’univers psychiatrique en France  » explique Simon Baude. Et d’ajouter : «  Les familles françaises que je rencontre sont souvent très soulagées de trouver une place dans une structure belge.  » L’Awiph a des contacts réguliers avec ses homologues français : «  Nous échangeons depuis bien avant l’accord cadre que nous avons rédigé ensemble. »

L’Awiph assure contrôler les 700 structures relevant de son territoire tous les deux ans et demi. Sur ces 700 établissements, 130 accueillent des Français : «  Nous ne faisons aucune différence  » indique Simon Baude. Les cas «  critiques  » seraient marginaux selon l’Awiph qui ne conteste pas l’existence de promoteurs privés attirés par l’appât du gain en montant des structures : «  Nous mettons tout en œuvre pour les décourager  », ponctue Simon Baude qui considère «  légitime et essentielle  » la mission d’inspection franco-wallonne.

Reanud Tardy, vice-président du Conseil général en charge des personnes handicapées : «Nous n’avons reçu aucune plainte»

Comment avez-vous réagi à l’article du journal Libération ? On ne peut qu’être ému à la lecture de cet article. J’ai immédiatement fait vérifier les choses : nous n’avons reçu aucune plainte des familles que le département du Nord accompagne.

Le Conseil général a-t-il un droit de regard sur ce qui se passe en Belgique ? Peut-il prendre des sanctions ? Des conventions signées pour quatre ans avec nos homologues belges nous permettent de visiter régulièrement les établissements. En 2012, nous n’étions pas satisfaits de quatre établissements qui ont été sortis de nos conventions. En clair, on les déconseille aux familles et on refuse de les financer.

Avez-vous déjà visité l’un de ces établissements ? Oui, j’en visite deux par an. Ce que je vois est satisfaisant. Je n’ai pas été témoin de situations telles que celles décrites dans l’article de Libération. Le département travaille depuis longtemps avec les structures belges, les relations sont sereines et constructives. Les Belges sont demandeurs d’échange sur ces sujets. Les choses ne se passent pas dans la suspicion. Une quarantaine de départements français sont concernés par le sujet, c’est évidemment plus facile pour le Nord d’avoir un regard sur ce qu’il s’y passe du fait de la proximité géographique et de liens historiques.

Autrement dit, tout va bien ? On ne peut pas dire que tout va bien. Il peut y avoir des failles. Et c’est tout l’enjeu de l’accord entre les autorités françaises et wallonnes qui permet de mener des inspections dans un cadre légal assorties de sanctions légales. Car ce n’est pas la vocation du Conseil général de contrôler ces structures.

Et en France, sommes-nous irréprochables ? Nos structures répondent à des normes très exigeantes. Avant de payer les établissements, nous vérifions ce qu’ils ont dans leur budget, comment ils sont organisés… Le fonctionnement paritaire des MDPH et l’investissement des familles qui pilotent nos établissements sont la meilleure garantie. Cela permet d’avoir un dialogue, parfois rude, mais il n’y a rien de caché.

Que répondez-vous aux familles qui désespèrent de trouver une solution en France ? C’est notre principale préoccupation. Le Département s’est engagé avec l’État à ouvrir 750 nouvelles places d’ici à 2016.

En chiffres

730 personnes

730 adultes en situation de handicap sont accueillis en Belgique, 500 personnes le sont dans des établissements qui font l’objet d’une convention avec le Conseil général du Nord. Les autres bénéficient d’une convention individuelle. Environ 140 établissements « agréés » sont recensés de l’autre côté de la frontière.

358 millions d’euros

C’est le budget consacré par le département à la politique du handicap. Environ 200 M € sont consacrés à l’hébergement, en France et en Belgique, au titre de l’aide sociale. 200 000 personnes accompagnées par le Conseil général dans le département du Nord.

240 structures

Le département du Nord compte 204 structures et services dédiés aux personnes en situation de handicap, l’équivalent de 4 973 places. Pour répondre aux listes d’attente, le Conseil général et l’État se sont engagés à construire 750 nouvelles places entre 2012 et 2016.

4 000 places

Impossible de savoir combien de places manquent. L’État déclare ouvrir 4 000 places par an pour répondre à la demande. On compte 10 000 établissements accueillant 460 000 personnes handicapées.

10 mai 2014

En Argentine, l'équithérapie est en vogue

le Mardi 22 Avril 2014 à 16:17

Vous connaissez sûrement la musicothérapie ou la dansothérapie, ces méthodes qui permettent de soigner par la musique ou la danse. Mais il existe aussi l'équithérapie qui passe par l'intermédiaire des chevaux pour aider les enfants handicapés. En Argentine, où de nombreux habitants sont d'origine espagnole, on raffole de l'équitation et l'équithérapie est de plus en plus à la mode.

La Fondation de l'Azul, à Salta, dans le nord-ouest de l'Argentine, soigne les enfants grâce à l'équithérapie © Radio France - Caroline Vicq

Sur la piste, trois superbes chevaux argentins et dessus, Emilce, Matias et Angelito, le casque sur la tête et le sourire aux lèvres. Autour de chaque enfant, une kiné, une psychologue et un assistant qui les encouragent, les stimulent et les accompagnent.

La Fondation de l'Azul, à Salta, dans le nord-ouest de l'Argentine, a été créée en 2005 avec Elena Castaldi, professeur d'équitation. Lorsqu'elle devient maman d'un petit garçon handicapé, elle décide d'utiliser ses connaissances pour soulager son fils et s'intéresse de plus près aux vertus de l'équithérapie. Aujourd'hui, la Fondation compte 88 patients.

Un monde d'info. L'équithérapie se développe en Argentine. Le reportage de Caroline Vicq  

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13 mai 2014

"Panser avec les animaux" un livre et un blog à découvrir sur la Médiation animale

article publié sur le blog de la médiation animale et des interactions homme-animal

Sandie Bélair mai - 12 - 2014
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Une thèse qui devient un livre… et c’est une bonne nouvelle pour tous les acteurs de la médiation animale car cette thèse de Jérôme Michalon est une vraie RÉFÉRENCE dans notre pratique! Pour ma part, je la conseille depuis longtemps à tout le monde et elle est l’une de mes sources privilégiées. Je ne peux donc aujourd’hui que vous conseiller de vous procurer son livre « Panser avec les animaux » (Presses des Mines) préfacé par Vinciane Despret!

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Jérôme Michalon est « sociologue, chercheur au laboratoire Environnement Ville Société (UMR 5600), et au Centre Max Weber (UMR 5283). Son travail s’inscrit dans le cadre d’une sociologie des relations humains/animaux. Adoptant le triple point de vue de la sociologie pragmatique, de la nouvelle sociologie des sciences et de l’anthropologie de la nature, ses recherches se concentrent sur la requalification des rôles attribués aux animaux dans les sociétés occidentales contemporaines. A travers différents terrains (les espaces d’exhibition des animaux, les refuges de protection animale, le soin par le contact animalier), il s’attache à comprendre comment se construit un nouveau régime de compagnonnage anthropozoologique. »   En novembre 2008, nous vous proposions une interview de Jérôme sur le blog afin qu’il nous parle de ses travaux et de sa recherche. Je vous invite à lire ou relire ce billet: Recherche sur les interactions entre les hommes et les animaux à des fins thérapeutiques et/ou éducatives.

Résumé du livre

« Que peut bien faire un chien dans une chambre d’hôpital ? Pourquoi fait-on monter un enfant handicapé à cheval ? Qu’est-ce que la thérapie assistée par l’animal ? Depuis plusieurs années, certains espaces de soin se peuplent d’animaux, qui y sont mobilisés comme supports affectifs, instruments de prise en charge ou d’accompagnement, médiateurs… Le développement de ces formes de soin éclaire les évolutions récentes des rapports entre humains et animaux dans les sociétés occidentales. Dans ces pratiques, l’animal est en effet considéré comme une personne et, à ce titre, il fait l’objet d’une grande bienveillance. Le soin avec animal témoigne ainsi des nouvelles modalités relationnelles que beaucoup souhaitent aujourd’hui partager avec certains animaux. En se mettant au service d’un projet humaniste (améliorer la santé humaine), le soin par le contact animalier rend ces types de relations socialement légitimes. Pourtant, il n’est pas simple de revaloriser ainsi l’attachement aux animaux. Convoquant les apports de la sociologie pragmatique et de l’anthropologie symétrique, ce livre propose une exploration des univers sociaux qui gravitent autour de ces activités. Il montre comment s’est construite une connaissance scientifique sur les interactions avec l’animal à but thérapeutique ; il décrit les réseaux d’acteurs (vétérinaires, militants, industriels de l’alimentation pour animaux de compagnie, journalistes, médecins, infirmières, etc.) qui ont fait émerger ces savoirs et ces pratiques ; il raconte les séances de soin et les pratiques in situ, par une approche ethnographique. Au terme de ce parcours, on pourra mesurer l’énergie qu’il faut déployer pour faire évoluer les rôles traditionnellement attribués aux animaux. À la croisée de la sociologie des sciences, de la sociologie de la santé, des professions, et des théories du care, l’auteur met en oeuvre une sociologie non réductionniste des relations humains/animaux. » Source: Presses des Mines   Jérôme Michalon défend « l’idée que le développement de ces pratiques est exemplaire d’un nouveau régime de compagnonnage anthropozoologique, dans lequel la bienveillance vis-à-vis de l’animal et sa personnalité (Thévenot, 1994) sont catalysées par le partage d’une activité commune (qui conditionne un « devenir avec » – Despret, 2002 ; Haraway, 2008), mise au service de la santé humaine ; cette dernière faisant également office de catalyseur de légitimité sociale »   Allez vite, vite, vite… courez chez votre libraire préféré ou commandez cet ouvrage: ici.   Bonne lecture…

Sandie BELAIR

+++ Panser avec les animaux – Jérôme Michalon – 35 euros – 360 pp aux Editions Presses des Mines.

16 mai 2014

Vaincre l'Autisme soulève le cas d'un petit Maxence en grande détresse

article publié dans Ouest Var info

jeudi 15 mai 2014

Etre autiste en France n'est pas une sinécure, et certaines associations se battent depuis des années. Par exemple Jean-Marc Bonifay, président d'Autisme PACA qui pourrait faire un annuaire des parents dans la détresse: prise en charge,  refus de scolarisation, absence de structure d'accueil adaptée, mauvais traitements, packing, discrimination... MaxenceLes raisons des détresses sont multiples mais bien réelles, mais l'autisme passe visiblement mal dans notre société, et comme dans tout secteur, l'autisme est un marché comme un autre, où certains n'entendent pas perdre leurs prérogatives. Et actuellement l'association Vaincre l'Autisme présidée par M'Hammed Sajidi entend mettre sur la place publique le cas de Maxence, 11 ans, en détresse totale en Belgique. L'association en appelle à la solidarité. Ci-dessous le communiqué de presse de Vaincre l'Autisme qui explique en détail le cas de ce jeune autiste.

D.D

L’exil en Belgique, une solution par défaut
"En avril 2011, à défaut d’obtenir une place dans une structure adaptée aux besoins de leur fils autiste en France, les parents de Maxence reçoivent un avis favorable de la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) pour une orientation vers une structure de type IME en Belgique. C’est ainsi que Maxence se retrouve dans l’école spécialisée  « Les Co’Kain », en Belgique. Pris en charge dans un établissement pratiquant la méthode TEACCH, Maxence semble enfin progresser. Malgré le déchirement de l’éloignement, ses parents commencent à « respirer » et entrevoient la possibilité d’un avenir meilleur pour leur fils.
 
D’épuisement en épuisement
Alors qu’un apaisement se profile enfin, un autre enfer commence. Loin des siens, Maxence est hébergé à l’internat « Les Tournesols » dont les frais sont à la charge des parents du fait que cet établissement n’est pas conventionné par la France. Autrement dit, il ne rentre pas dans le cadre des « usines à Français ».
Cet internat qui accueille Maxence pendant la semaine est fermé le week-end. Ses parents doivent donc se résoudre à partir en Belgique récupérer leur fils tous les vendredis pour le ramener le lundi. A raison de 1 000 Km par semaine, soit  2 pleins d’essence, c’est un véritable gouffre financier qui se met en place, sans compter l’inéluctable épuisement physique et psychologique.
 
En raison du handicap de leur enfant, les parents de Maxence demandent à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) du Val de Marne à ce que Maxence puisse bénéficier d’un transport adapté entre son domicile et la structure en Belgique pour effectuer les trajets aller-retour le week-end. Cette demande est accompagnée d’une prescription médicale établie par le psychiatre référent de leur fils préconisant un transport assis professionnalisé (taxi conventionné ou Véhicule Sanitaire Léger).
 
En août 2011, la CPAM du Val de Marne informe la famille qu’elle ne peut donner une suite favorable à leur demande. Et pourtant, les frais de transport de l’un des enfants scolarisé dans la même structure que Maxence sont bien pris en charge par la CPAM des Yvelines !
 Les parents de Maxence ne baissent pas les bras et décident de lancer des poursuites à l’encontre de la CPAM du Val du Marne … Nouveau refus lié au fait que la structure d’hébergement de Maxence n’est pas considéré comme appartenant au secteur médico-social.
 
Le calvaire de Maxence
En juin 2013, découragés, épuisés et dans une situation financière difficile, les parents optent à contre cœur pour un hébergement à l’internat de l’Espéranderie en Belgique qui, lui, est conventionné par la sécurité sociale française et assure les transports France-Belgique une fois par mois. Cet établissement qualifié « d’usine à Français » prend en charge 600 enfants et adultes sans solution (l’internat des Tournesols accueillait 48 enfants) et facture la prise en charge 4 800 € par mois … Sans oublier que cet internat est loin de l’école de Maxence.
 
Les parents lancent un appel de détresse car leur fils est au plus mal : seulement 2 éducateurs dans l’unité pour 12 à 16 enfants autistes, des trajets d’1 h matin et soir vers son école « Les Co’kain », et cela du lundi au vendredi, des retours le week-end dans des bus surchargés de plus de 40 enfants… Maxence a maigri, dort très peu, se cogne, s’automutile, crie, a le visage tuméfié, les oreilles abîmées, met ses excréments sur les murs… son état de santé se dégrade. Maxence est en grande souffrance.
 
Ses parents se voient obligés de le retirer de l’Espéranderie. Maxence retourne à l’internat « Les Tournesols », les allers retours hebdomadaires des parents entre la France et la Belgique reprennent, et la CPAM du Val de Marne refuse encore et toujours de financer les transports de Maxence.
 
Les « usines à Français » en question
Janvier 2014, l’émission Zone Interdite, dans son reportage « Enfants handicapés : révélations sur les centres qui les maltraitent », met à jour ce que les associations dénoncent depuis plus d’une décennie : ces fameuses «usines à Français » installées en Belgique, financées par l’Etat français. Faute de « place en France», les familles envoient leurs enfants et partent même s’installer en Belgique. Mais loin d’être la terre promise pour les enfants autistes, la Belgique fait son business du drame de l’autisme en France … et l’Etat français délocalise la solidarité nationale. Quand en France, il faut 8 à 10 ans pour obtenir les autorisations de financement, cela se fait en quelques mois en Belgique, par ces mêmes instances françaises !
 
Entre 3 500 et 5 000 personnes handicapées françaises, parmi lesquelles des personnes autistes, sont prises en charge en Belgique dans les 26 établissements conventionnés, aux frais des conseils généraux et de l’assurance maladie française. Pour rappel, la France vient à nouveau d’être condamnée pour discrimination à l’égard de ses enfants autistes par le Conseil de l’Europe, suite à la réclamation collective portée par VAINCRE L’AUTISME et l’association allemande AEH (Action Européenne des Handicapés).
 
Puisque la France est incapable de donner à Maxence une place décente en France, près de sa famille et dans une structure adaptée, elle a le devoir, par respect pour la dignité de cet enfant, de financer son hébergement dans un lieu adapté et d’assurer son transport le week-end. Comme tout enfant de 11 ans, Maxence a besoin de sa famille … VAINCRE L’AUTISME agit en ce sens et appelle à la mobilisation de tous pour sauver Maxence".

En photo: Maxence tiré du webdoc de Vaincre l'autisme (2013)

16 mai 2014

URGENCE : Sauvons Maxence, enfant autiste de 11 ans

article publié dans l'Express

DE LA DEGRADATION SANITAIRE EN BELGIQUE

En 2008, Maxence, alors dans sa poussette, manifestait pour ses droits à l’éducation devant le Ministère de la Santé, à l’occasion de la sortie du 2e plan Autisme. En 2014, il était de nouveau là, à la Marche de l’Espérance dans les rues de Paris, pour revendiquer ses droits à la scolarisation. Aujourd’hui, Maxence est en Belgique. Il est en grande souffrance, car ça se passe mal à l’internat dans lequel il passe ses nuits : il a maigri, dort très peu, s’automutile … Son état ne cesse de se dégrader. VAINCRE L’AUTISME agit et appelle à la mobilisation de tous.

L’exil en Belgique, une solution par défaut

En avril 2011, à défaut d’obtenir une place dans une structure adaptée aux besoins de leur fils autiste en France, les parents de Maxence reçoivent un avis favorable de la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) pour une orientation vers une structure de type IME en Belgique. C’est ainsi que Maxence se retrouve dans l’école spécialisée  « Les Co’Kain », en Belgique. Pris en charge dans un établissement pratiquant la méthode TEACCH, Maxence semble enfin progresser. Malgré le déchirement de l’éloignement, ses parents commencent à « respirer » et entrevoient la possibilité d’un avenir meilleur pour leur fils.

D’épuisement en épuisement

Alors qu’un apaisement se profile enfin, un autre enfer commence. Loin des siens, Maxence est hébergé à l’internat « Les Tournesols » dont les frais sont à la charge des parents du fait que cet établissement n’est pas conventionné par la France. Autrement dit, il ne rentre pas dans le cadre des « usines à Français ».

Cet internat qui accueille Maxence pendant la semaine est fermé le week-end. Ses parents doivent donc se résoudre à partir en Belgique récupérer leur fils tous les vendredis pour le ramener le lundi. A raison de 1 000 Km par semaine, soit  2 pleins d’essence, c’est un véritable gouffre financier qui se met en place, sans compter l’inéluctable épuisement physique et psychologique.

En raison du handicap de leur enfant, les parents de Maxence demandent à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) du Val de Marne à ce que Maxence puisse bénéficier d’un transport adapté entre son domicile et la structure en Belgique pour effectuer les trajets aller-retour le week-end. Cette demande est accompagnée d’une prescription médicale établie par le psychiatre référent de leur fils préconisant un transport assis professionnalisé (taxi conventionné ou Véhicule Sanitaire Léger).

En août 2011, la CPAM du Val de Marne informe la famille qu’elle ne peut donner une suite favorable à leur demande. Et pourtant, les frais de transport de l’un des enfants scolarisé dans la même structure que Maxence sont bien pris en charge par la CPAM des Yvelines !

Les parents de Maxence ne baissent pas les bras et décident de lancer des poursuites à l’encontre de la CPAM du Val du Marne … Nouveau refus lié au fait que la structure d’hébergement de Maxence n’est pas considéré comme appartenant au secteur médico-social.

(L’histoire de Maxence dans le « LE WEBDOC DE L’AUTISME » http://www.webdocdelautisme.fr/)

Le calvaire de Maxence

En juin 2013, découragés, épuisés et dans une situation financière difficile, les parents optent à contre cœur pour un hébergement à l’internat de l’Espéranderie en Belgique qui, lui, est conventionné par la sécurité sociale française et assure les transports France-Belgique une fois par mois. Cet établissement qualifié « d’usine à Français » prend en charge 600 enfants et adultes sans solution (l’internat des Tournesols accueillait 48 enfants) et facture la prise en charge 4 800 € par mois … Sans oublier que cet internat est loin de l’école de Maxence.

 

Les parents lancent un appel de détresse car leur fils est au plus mal : seulement 2 éducateurs dans l’unité pour 12 à 16 enfants autistes, des trajets d’1 h matin et soir vers son école « Les Co’kain », et cela du lundi au vendredi, des retours le week-end dans des bus surchargés de plus de 40 enfants… Maxence a maigri, dort très peu, se cogne, s’automutile, crie, a le visage tuméfié, les oreilles abîmées, met ses excréments sur les murs… son état de santé se dégrade. Maxence est en grande souffrance.

 

Ses parents se voient obligés de le retirer de l’Espéranderie. Maxence retourne à l’internat « Les Tournesols », les allers retours hebdomadaires des parents entre la France et la Belgique reprennent, et la CPAM du Val de Marne refuse encore et toujours de financer les transports de Maxence.

Les « usines à Français » en question

Janvier 2014, l’émission Zone Interdite, dans son reportage « Enfants handicapés : révélations sur les centres qui les maltraitent », met à jour ce que les associations dénoncent depuis plus d’une décennie : ces fameuses «usines à Français » installées en Belgique, financées par l’Etat français. Faute de « place en France», les familles envoient leurs enfants et partent même s’installer en Belgique. Mais loin d’être la terre promise pour les enfants autistes, la Belgique fait son business du drame de l’autisme en France … et l’Etat français délocalise la solidarité nationale. Quand en France, il faut 8 à 10 ans pour obtenir les autorisations de financement, cela se fait en quelques mois en Belgique, par ces mêmes instances françaises !

Entre 3 500 et 5 000 personnes handicapées françaises, parmi lesquelles des personnes autistes, sont prises en charge en Belgique dans les 26 établissements conventionnés, aux frais des conseils généraux et de l’assurance maladie française.Pour rappel, la France vient à nouveau d’être condamnée pour discrimination à l’égard de ses enfants autistes par le Conseil de l’Europe, suite à la réclamation collective portée par VAINCRE L’AUTISME et l’association allemande AEH (Action Européenne des Handicapés).

Puisque la France est incapable de donner à Maxence une place décente en France, près de sa famille et dans une structure adaptée, elle a le devoir, par respect pour la dignité de cet enfant, de financer son hébergement dans un lieu adapté et d’assurer son transport le week-end. Comme tout enfant de 11 ans, Maxence a besoin de sa famille … VAINCRE L’AUTISME agit en ce sens et appelle à la mobilisation pour sauver Maxence.

29 mai 2014

Documentaire sur l'autisme au Ciné Breiz

article publié dans Ouest France

L'association Autisme Breizh Autonomie organise en partenariat avec le Ciné Breiz de Paimpol, la projection du documentaire de Sophie Robert : « Quelque chose en plus », le mardi 3 juin, à 20 h. Ce film, tourné dans deux établissements médicaux, témoigne en images de ce qui se passe concrètement lorsque l'on utilise la méthode ABA, c'est-à-dire une prise en charge éducative, comportementale et developpementale précoce de l'autisme.

Méthode qui est enfin préconisée depuis mars 2012 par la Haute Autorité de Santé. Mais la rareté de sa mise en place fait que peu de personnes savent réellement de quoi il s'agit. Cette projection a pour objectif de faire évoluer la prise en charge des autistes.

Mardi 3 juin, à 20 h, au Ciné Breiz. « Quelque chose en plus », Autisme et ABA ; le bonheur d'apprendre.

3 juin 2014

Grenoble, du 4 au 10 juin : projection du film "Quelque chose en plus" sur l'autisme

 

Le film « Quelque chose en plus : autisme et ABA » sera projeté  du 4 au 10 juin au cinéma 6 REX à Grenoble, avec une séance exceptionnelle le jeudi 05 juin en présence de la réalisatrice .

 

 

Bande annonce

Ce film montre le quotidien d’enfants autistes qui partagent leur temps entre un établissement spécialisé  basé sur des interventions éducative, développementale et comportementale, et l’école.

 

 Tous unis pour cet événement !

Cet événement est organisé par 6 associations de parents, qui unissent leurs efforts, c’est significatif.

Cela veut dire que les parents en très large majorité souhaitent que les établissements spécialisés où sont orientés leur enfant mettent en place ce type d’approche, qui est une méthode d’apprentissage par objectifs basée sur la motivation de l’enfant.

Bon, avant tout ils souhaitent que leur enfant soit inclus prioritairement à l’école puis en société, mais en France c’est juste le plus souvent un rêve irréalisable.

 

Pourquoi les parents veulent-ils ce type d’interventions ?

Une méthode d’apprentissage par objectifs, c’est ce qu’il faut pour les enfants autistes, car ils n’apprennent pas spontanément et facilement ce que les enfants ordinaires apprennent vite, ou intuitivement.

Par exemple si vous voulez apprendre le piano, il vaut mieux ne pas commencer par essayer de jouer la sonate au clair de Lune de Beethoven !  Pour débuter et progresser, vous allez d’abord vous entraîner à lire une partition, démarrer par un morceau très simple, l’apprendre par petits bouts et essayer de les enchaîner une fois qu’ils sont plus ou moins acquis. Attention, il ne faut pas non plus que cela devienne une corvée, il faut que vous associez la leçon de piano à quelque chose de plaisant, une séance agréable avec le professeur. Il faut aussi jouer du piano régulièrement, être assidu, répéter, répéter pour avoir une bonne technique. Il faut que le professeur adapte aussi son cours en fonction du niveau de l’enfant, travaille ses points faibles.

On a vu que certains enfants autistes doués en musique n’ont pas besoin de toutes ces étapes, ils entendent un morceau, et hop, ils le rejouent instantanément au piano ! Il y a des choses faciles pour les uns, évidentes, mais qui sont très complexes et pas du tout évidentes pour les autres (et qui ne le seront jamais…)

Apprendre à jouer du piano, étapes par étapes...

Apprendre à jouer du piano, étapes par étapes…

Se laver les dents par exemple, engager et maintenir une conversation, s’insérer dans un groupe et y participer, savoir quoi dire à quel moment, faire des petites courses dans un magasin, pour une personne ordinaire ça s’apprend vite ou bien c’est intuitif. Mais pour une personne autiste, c’est peut-être parfois aussi dur que de jouer directement la sonate de Beethoven ! Alors on décompose ce que l’on veut que l’enfant apprenne en plusieurs séquences, on travaille chaque séquence et on on enchaîne. 

Ainsi on peut développer son autonomie, lui apprendre à faire des demandes d’objets/loisirs qu’il désire, autrement qu’en pleurant ou criant, apprendre le chacun son tour, à faire des jeux collectifs, apprendre les compétences de base indispensables comme la lecture, l’écriture, etc…En tenant compte de ses compétences et spécificités bien sur ! C’est très possible si l’enfant est motivé, et si les intervenants sont formés et expérimentés.

Alors on comprend pourquoi les parents s’unissent. On comprend aussi, quand on voit aussi comment les enfants évoluent dans le film, quand on les voit contents d’apprendre, heureux d’être en relation avec l’éducateur…

 

Une pratique individualisée basée sur l’observation et le bon sens, et destinée à tous 

Cette façon d’apprendre, qui relève pour moi du simple bon sens, est loin de l’association traditionnelle :  « Apprendre est laborieux, c’est un effort, il faut souffrir. »

Non, apprendre dans ces conditions, je trouve que c’est une chance. Personnellement, j’aurais adoré apprendre à l’école de cette manière, et je pense que les profs devraient également être formés à cette pédagogie, où la motivation de l’élève est le moteur d’apprentissage.

On a tous besoin de reconnaissance, que notre travail, notre attitude soit valorisés, remarqués, et on se rend bien compte que c’est parfois l’inverse qui se produit : par exemple, dans une classe, ce sont les élèves agités, perturbateurs (dont le but souvent est d’attirer l’attention) qui obtiennent l’attention de l’enseignant, au détriment de ceux qui ne se font pas entendre et qui écoutent attentivement…

Pourquoi ça n’est pas comme cela dans les établissements ?

Ce n’est pas comme cela car en général nos enfants sont considérés comme malades mentaux, donc nécessitant plutôt du soin (c’est à dire thérapie psychanalytique, psychotropes si troubles du comportement) que de l’éducation.

 

Pourquoi je n’arrive pas à me projeter dans le futur ? 

Tous les parents ont terriblement peur de ce qui arrivera à leur enfant quand ils ne seront plus là : leur enfant (qu’il soit enfant ou adulte) est vulnérable, très peu autonome, son quotidien est entre les mains d’autres personnes, ce n’est pas lui qui décide de sa vie, a le choix d’où il veux être, quand, avec qui, comment…

J’ai peur car :

- Actuellement, dans ces établissements, les parents sont tenus à l’écart. Ce sont des endroits fermés, on ne sait pas ce qu’il se passe. Julien ne peut pas s’exprimer pour raconter ses journées. C’est une des raisons pour lesquelles je suis contre l’institutionnalisation.

- Il n’y a pas de réel contrôle de la part des organismes qui financent et donnent leur accord à ce type établissements. Les budgets sont reconduits d’une année à l’autre, sans contre partie concrète. Qui ira contrôler que dans les établissements, les enfants bénéficient réellement d’interventions recommandées par la Haute autorité de santé ? Moi ?

Dans une école, on attend bien des enseignants qu’ils apprennent telle ou telle compétence aux élèves, ils ont bien un programme pédagogique. Mais pour les professionnels qui s’occupent de nos enfants, qu’est ce qui est attendu ? Ce n’est pas du gardiennage que je veux pour lui….

- La plupart des pros dans ces institutions ont une méconnaissance totale de l’autisme, et pire, ils ont des idées fausses.. Comme par exemple pour nombre de pros, penser que les autistes ne ressentent pas la douleur, n’ont pas d’émotions, sont une coquille vide… ça me pétrifie, surtout quand je pense à Julien, si sensible, certainement beaucoup plus que la moyenne des gens…. Je l’imagine entre leurs mains, probablement maltraité. Car avec ces croyances, où est la limite de la maltraitance ?

 

 Mon souhait pour l’avenir de Julien

Mon souhait aurait été que Julien soit inclut à l’école, parmi les autres enfants. C’est le souhait de beaucoup de parents, mais l’inclusion n’existe pratiquement pas en France.

Donc puisqu’il est voué à vivre dans une institution, hors de la société et privé de ses droits (même si il y a une réglementation, on sait qu’elle n’est jamais respectée), je serais plus sereine si les professionnels étaient (bien) formés, expérimentés, et, tout comme ceux que l’on voit dans le film, si investis pour ces enfants, se donnant à fond, et croyant en eux.

15 juin 2014

Comment comprendre l'univers d'un autiste

article publié sur le huffingtonpost

Emmanuelle Assor


Publication: 05/06/2014 02:06
Le blogue d'Emmanuelle Assor est publié dans le cadre de l'opération Voyez les choses à ma façon, une initiative de la Fondation Miriam. Cette campagne rappelle l'importance de faire preuve d'empathie envers les personnes atteintes d'un TSA et met en évidence le caractère unique de leurs besoins en termes de traitement, de soutien, de sensibilisation et de mobilisation. Visitez voyezleschosesamafacon.org pour vous joindre au mouvement.


Depuis que notre fils a reçu un diagnostic de trouble du spectre autistique (TSA) il y a plus d'un an, j'ai cherché en vain comment altérer le cours des choses, comment le sauver, faire en sorte qu'il nous regarde, qu'il parle, qu'il ait des amis, qu'il soit «normal». Puis, j'ai consulté tous les professionnels de la santé possibles et imaginables. Par la force des choses, je suis devenue «activiste» : je participe à des marches pour l'autisme, j'habille mon fils en bleu le 2 avril (journée internationale de l'autisme), je m'implique auprès de parents d'enfants autistes, je lis tout ce que je trouve sur le sujet, j'écris des articles là-dessus, je me questionne sur ce qui a causé ce trouble chez notre enfant, je reste éveillée tard la nuit à penser à ça... Je suis en quête de réponses et d'espoir.

Récemment, une nouvelle porte s'est ouverte. Lors d'un échange sur internet avec la brillante blogueuse autiste Asperger Marie Josée Cordeau, j'ai compris qu'il me manquait quelques clés pour entrer dans l'univers de mon enfant et pour accepter sa différence.

Pour pousser plus loin cette conversation, j'ai décidé de faire une entrevue avec Marie Josée. En voici les grandes lignes.

Selon Marie Josée, les autistes sont des êtres très intelligents et sensibles. Ils voient et ressentent les choses différemment de nous, mais cela ne veut pas dire qu'ils sont déconnectés comme certains le pensent. Marie Josée s'est rendu compte de son «handicap» très tôt, mais a dû se battre pour avoir un diagnostic de TSA à l'âge adulte.

«J'ai toujours pensé que j'étais différente. Depuis mon jeune âge, j'aimais jouer toute seule. Je n'aimais pas les sports d'équipe ni la récréation. À l'adolescence, je n'avais pas une grande maturité émotionnelle, j'étais décalée face aux autres. En grandissant, j'ai vite remarqué que quand il y avait trop de gens, de bruit, de lumière, cela devenait stressant pour moi et je n'arrivais plus à parler comme si je n'avais plus accès à mon cerveau. Je me sentais épuisée, la pile à plat, faible. Il fallait que je m'isole. Souvent, je sentais le jugement des autres sans savoir pourquoi, sans pouvoir le nommer».

Lorsqu'on lui demande si les autistes ressentent les émotions comme nous, elle répond avec beaucoup d'introspection : «Il y a beaucoup de choses qui me font pleurer, mais certaines émotions sont difficiles à nommer pour moi. Par exemple, je ressens de l'empathie, mais je ne l'exprime pas de la même manière qu'une personne «neurotypique», alors parfois les gens vont penser que je ne ressens rien, ce qui est faux. Lorsque je vis de l'anxiété face à des situations sociales, je gère cela en cherchant des solutions. Je dis souvent à la blague que c'est comme si j'avais un cerveau masculin! Avec le temps, j'ai appris à décoder ce que les gens disent sans les prendre au pied de la lettre. Avant, les mots étaient mon seul code. Je croyais ce que les gens me disaient même si leur langage corporel ou leur visage me disait l'inverse.»

Marie Josée explique qu'il y a une grande pureté chez les autistes. «L'autiste ne cherche pas à manipuler pour qu'on ait une bonne opinion de lui. Il n'a pas de malice non plus, il ne sait pas jouer la comédie. Moi je dis ce dont j'ai besoin et je ne passe pas par quatre chemins! Mon conjoint peut en témoigner. Il sait que je suis différente, que j'aime parler des vraies choses et il m'accepte telle que je suis», dit-elle avec confiance.

Celle qui a étudié en droit puis en cinéma, vit en couple depuis des années, a un travail dans une commission scolaire en Montérégie, est blogueuse, conférencière et a déjà écrit un livre sur le harcèlement au travail. Selon nos critères, Marie Josée a une vie plutôt «normale», mais elle se fait souvent accuser de ne pas être une vraie autiste, car elle souffre du syndrome d'Asperger et s'exprime très bien. «On m'accuse souvent de ne pas représenter les autres autistes, car mon autisme est de «haut niveau», mais je pense bien parler pour tous ceux qui n'ont pas de voix. Nous souffrons tous de la même manière même si aucun autiste ne se ressemble. Mon point de vue en tant qu'Asperger est que nous pouvons aider le monde à comprendre les autres autistes. Même si nous avons une image comme étant plus «fonctionnels et savants», nous nous percevons comme faisant partie du même groupe. Je m'identifie aux autistes, à leur univers et je pense que l'on doit s'entraider.»

Marie Josée confirme qu'on ne doit pas penser que les autistes forment un groupe homogène. Il y a autant d'autistes que de formes d'autisme. Chaque autiste évolue à sa façon, au meilleur de ses capacités. Dans son cas, elle dit s'être familiarisée avec les difficultés de socialisation associée à son trouble : «Être autiste, c'est comme aller au Japon, mais personne ne t'a expliqué les coutumes, les codes sociaux, ni la langue!» s'exclame-t-elle. Avec le temps, elle a su développer des habiletés sociales, mais cela lui demande toujours un effort conscient. «Avec un diagnostic, j'ai su accepter mes limites même si j'essaie de les repousser pour mieux vivre en société. Il faut apprendre à ne pas s'apitoyer sur son sort et surtout ne pas s'en vouloir. Chaque pas est un progrès. Je ne vis plus mes difficultés comme un échec comme avant. Je découvre le plaisir d'aller vers les gens, de les connaître, de recevoir leur énergie. J'aime beaucoup aider les autres, cela me permet d'avancer».

Deuxième message de Marie Josée : il faut apprendre à respecter le rythme et la façon d'être un autiste. «Un enfant autiste va suivre son rythme et va s'acclimater à sa vie de tous les jours. Inutile de le forcer à socialiser dans des grands groupes de gens si cela l'agresse. Lui proposer plutôt de sortir et de socialiser par étape, en petit groupe. Lui permettre de s'isoler si c'est ce qu'il souhaite. Il ne souffre pas quand il joue tout seul. Moi, quand je suis seule, je me ressource. J'aime méditer aussi, prendre conscience de mon corps pour le calmer, arrêter d'être dans l'anticipation de la vie, apprendre à m'adapter à la nouveauté. J'essaie de ne plus avoir peur de ce qui va arriver. Je peux même donner une conférence sur l'autisme devant 75 personnes, mais l'autisme c'est mon sujet d'intérêt particulier!» ajoute-t-elle avec humour.


Que dire des ressources offertes aux autistes au Québec actuellement?

«Pour les adultes, c'est un désastre. Il n'y a aucun service après l'âge de 21 ans. Nous sommes laissés pour compte, livrés à nous-mêmes dans un univers qui nous semble hostile ou étranger. Il faut absolument que cela change. Il faut faire des pressions politiques et sociales pour acquérir des droits et des services. Pour ma part, je milite auprès de mes députés, je conscientise les gens en écrivant, en donnant des conférences sur l'autisme et je prépare un livre sur les codes sociaux adressés aux autistes et à tous ceux qui les entourent.»


Quel avenir pour les autistes actuels?

«Je pense qu'il est important de prendre du temps pour expliquer aux autistes les codes sociaux ; aux autres, il faut expliquer la différence de l'univers des autistes et ne pas être intolérant face à eux. Il faut toucher les gens qui n'ont aucune connaissance ou qui ont des idées préconçues sur le sujet. Trop de gens ont peur et associent encore cela à la déficience intellectuelle et à la maladie mentale. À l'avenir, on se doit de penser à l'intégration des autistes dans le marché de l'emploi, les préparer à faire face à des entrevues difficiles, sensibiliser les employeurs. Les autistes peuvent faire d'excellents employés très motivés par le travail choisi! Ils ont, entre autres, des talents en informatique et dans plusieurs domaines. Peut-être seront-ils moins sociables, mais plus productifs?! Quant à moi, lorsque j'ai fait mon coming out au travail en août 2013, cela c'est plutôt bien passé. J'avoue que certaines personnes sont restées figées, mais finalement, elles sont plus tolérantes avec moi face à certains de mes comportements. J'aime mon travail et la belle équipe que je côtoie tous les jours. Je pense même à monter une association de parrainage d'autistes adultes comme les Grands Frères et les Grandes Sœurs du Grand Montréal, pour les accompagner dans leur vie de tous les jours. J'aimerais aussi, dans un avenir proche, organiser des cafés-rencontres pour personnes sur le spectre autistique et leur entourage. En avril, je viens d'écrire le dernier texte pour mon blogue «52 semaines avec une autiste asperger», une expérience très touchante. Des projets, ce n'est pas ce qui me manque!» conclut-elle.

Pour visiter le blogues de Marie Josée Cordeau: 52 semaines avec une autiste asperger et sur le HuffPost Québec

22 juin 2014

Jimagine : un centre équestre adapté aux handicaps - Pleugriffet

article publié dans la gazette du Morbihan

Au centre équestre Dao De’i de Pleugriffet, tout a été pensé pour accueillir au mieux les personnes souffrant de handicap. Rencontre.

Dernière mise à jour : 10/06/2014 à 10:16

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Au milieu de la carrière, on n’entend que les oiseaux chanter. Derrière les boxes, les chevaux et poneys pâturent librement dans de grands espaces, près de 7 ha de prés. Et c’est comme cela pendant tous les beaux jours. Il n’y a que l’hiver que les équidés regagnent leurs abris avec vue sur les champs d’un côté, et sur le manège de l’autre.
Ce petit coin de paradis, (qui signifie Allons-y, au travail ! En breton), Virginie Durand et son compagnon Sébastien Barbier l’ont construit de leurs mains. Ils ont conservé les bâtiments de l’ancienne ferme : « On a eu un vrai coup de cœur pour ce lieu, raconte le couple. On savait qu’il y avait du potentiel. On a travaillé pendant six mois avant d’ouvrir il y a un an ».
À Requémian, Virginie a commencé par proposer un système de pension équine (elle s’occupe aujourd’hui de cinq chevaux), puis elle a ouvert un poney-club et des cours pour adultes.
Naissance de Jimagine
Virginie et Sébastien ont tout de suite vu le potentiel qu’offrait l’ancienne ferme. Virginie a de la famille à Locmariaquer, et Sébastien, lui, est originaire de Mauron et travaillé à Loudéac. L’emplacement de Réquemian était idéal : « C’est un endroit calme, très tranquille et facilement adaptable ». L’ancienne porcherie est devenue un manège et l’ex salle de traite sera bientôt un club house. Leur objectif : «Proposer de l’équitation pour tous, y compris aux personnes souffrant de handicap »
À chaque étape de la rénovation, Virginie prend garde à créer suffisamment d’espaces pour que les fauteuils roulants puissent circuler. Les portes des toilettes sèches par exemple, sont aux normes handicapées. Pour accéder aux écuries ou à la sellerie, il n’y a aucune marche. « Pour financer l’achat d’un lève-personne ou de matériel spécifique », Virginie a créé l’association Jimagine, du nom d’une de ses juments, il y a seulement deux mois.
Brevet Equihandi
Virginie a débuté sa carrière équestre comme soigneuse il y a 15 ans. Chef d’écurie, puis agent d’insertion par le sport, Virginie est titulaire d’un brevet d’animation poney, d’un brevet d’éducatrice sportive et prépare le brevet fédéral équi handi. Selon cette passionnée des équidés, « les chevaux sont des animaux très apaisants. Ils communiquent de façon très intuitive et pour les personnes qui ont des problèmes pour communiquer avec leur environnement, ils sont un allié idéal », insiste Virginie. Pour être aussi bien dans son cours, les balades à cheval sont aussi « conseillées pour se muscler le dos ».
Pour Virginie Durand, monter à cheval est une chose, mais voir et regarder l’animal évoluer est tout aussi enrichissant : « Ici, tout est praticable en fauteuil. L’objectif est de permettre aux personnes à mobilité réduite de s’occuper de leur cheval comme le font les valides. Les brosser, installer la selle, leur donner à manger.. »
Parents de deux jeunes enfants, le couple est en contact avec les écoles et centres de loisirs du secteur pour faire partager sa passion à tous les publics. Et si tout se passe comme elle le souhaite, Virginie a encore d’autres projets à mettre en selle comme, pourquoi pas, une ferme pédagogique.
F.M.
 
Contact
Dao De’i, élevage et écurie, à Réquemian à Pleugriffet. 06 19 06 50 98.
Pleugriffet, 56
26 juin 2014

Le cas d'un enfant autiste devant le Conseil d'Etat

25/06/2014 05:38
Un auxiliaire de vie scolaire est indispensable aux progrès d'enfants comme Ianis. - Un auxiliaire de vie scolaire est indispensable aux progrès d'enfants comme Ianis. - (Photo archives NR)
Un auxiliaire de vie scolaire est indispensable aux progrès d'enfants comme Ianis. - (Photo archives NR)

Ianis, jeune Indrien scolarisé dans la Vienne, aurait besoin d’une auxiliaire de vie scolaire 34 heures par semaine. Seules 21 heures lui ont été octroyées.

Paris

Comment garantir le droit de son enfant autiste à bénéficier d'un accompagnement de qualité en milieu scolaire ? Cette question, Guy Coslado se la pose depuis le 26 juin 2013. Ce jour-là, il y a presque un an, la Commission départementale des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) de l'Indre octroie à son fils, scolarisé dans la Vienne, un quota hebdomadaire de 21 heures d'accompagnement en milieu scolaire. Une durée nettement inférieure aux 34 heures que nécessite le temps scolaire, la cantine et les activités périscolaires mises en place à la rentrée 2013. Les parents de Ianis qui se sont battus pour obtenir la scolarisation de leur enfant en milieu « normal », se lancent alors dans une bagarre qui les a conduits, la semaine dernière, jusqu'au Conseil d'État.

Pourquoi aller saisir la plus haute juridiction administrative ? Parce que la lenteur du cheminement du dossier de Ianis ne cadre pas avec les impératifs liés à sa scolarisation. Après avoir successivement saisi une instance de conciliation, le tribunal du contentieux de l'incapacité (TCI) puis le juge des référés du tribunal administratif de Limoges, les parents du jeune autiste en sont toujours à attendre une décision concernant l'année scolaire 2013-2014… « On a compensé nous-mêmes ce qui ne nous a pas été accordé mais je ne peux pas accepter que la loi pose ainsi un verrou à la scolarisation des enfants autistes, s'insurge M. Coslado. Mon gamin a besoin d'une auxiliaire de vie scolaire pour l'accompagner pendant l'intégralité du temps passé à l'école. Or, la décision de limiter sa prise en charge à 21 heures par semaine est incompatible avec cet impératif. » Aux dires de son père, cela est d'autant plus dommageable pour Ianis que l'enfant, handicapé à 80 %, est en net progrès.

Il a prononcé ses premiers mots

Constatant la lenteur de l'unique procédure de recours mise à sa disposition, c'est donc à la loi qu'a choisi de s'attaquer le père de famille. D'où ce pourvoi devant le Conseil d'État afin que celui-ci transmette au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), un dispositif qui permet à tout citoyen de contester une loi s'il l'estime contraire à la Constitution. En l'espèce, Guy Coslado et son avocat s'appuient sur une singularité du droit : concernant les mineurs, l'article 241-9 du code de l'action sociale et des familles attribue le contentieux des décisions émanant de la CDAPH à la juridiction judiciaire, alors que, pour les adultes, ce même contentieux est du ressort de la justice administrative. Conséquence : les procédures d'urgence telles que les référés sont accessibles aux adultes mais pas aux mineurs. Une différence de traitement jugée par M. Coslado et son conseil contraire au « principe d'égalité », au « droit au recours effectif » et au principe d'« égal accès à l'instruction et à la liberté d'enseignement » contenus dans la Constitution.
Le rapporteur public, chargé de proposer aux juges du Conseil d'État une lecture du dossier, n'a pas partagé cette interprétation en audience. Pour le magistrat, la question soulevée « repose sur un présupposé douteux » et ne remplit pas les conditions nécessaires à la transmission d'une QPC. Il a donc enjoint les juges à rejeter le pourvoi de Guy Coslado (1).
Pas de quoi décourager ce dernier qui n'a pas l'intention de baisser les bras. Encore moins depuis que le petit Ianis, diagnostiqué autiste non verbal, a prononcé il y a quelques jours ses premières phrases. Dans l'intimité de sa salle de classe.

(1) Les magistrats doivent rendre leur décision dans les semaines suivant l'audience.

Correspondance : Agence locale de presse
27 juin 2014

Des intervenants de grande qualité lors du colloque d'Autisme Paca

Six-Fours - Société jeudi 26 juin 2014

Mercredi l'association Autisme PACA présidée par Jean-Marc Bonifay a organisé un colloque autour du Syndrome d'Asperger. Il s'agissait de sensibiliser le public à cet handicap particulier, souvent invisible: "il y a plusieurs formes, cela peut se traduire par de graves troubles du comportement ou au 25aurisgoodcontraire par de grandes capacités". Lui même atteint du Syndrome d'Asperger, Jean-Marc Bonfiay: "il faut bien avoir en tête qu'il n'y a pas de déficience mentale, et comme pour beaucoup de choses la France affiche un sérieux retard où on va mettre les Asperger à l'écart". La force de ce colloque qui a fait le plein (autour de 250 personnes) fut l'alternance entre expertises cliniques et témoignages poignants "d'Aspis" tels que Julie, Nicolas, Magalie Pignard, Valentin Mérou, Marie Bertena. Loin du pathos, certains ont fait part d'expériences douloureuses tandis que d'autres ont donné les clefs à l'assistance pour mieux les comprendre: "on ne maîtrise pas les codes sociaux, et du coup on se sent en complet décalage, les interactions sociales nous sont difficiles et on peut passer pour des égoïstes, des personnes mal éduquées". Beaucoup regrettèrent les diagnostics tardifs, faute au faible nombre de spécialiste compétent en France, Julie ajoutant:  "j'ai été diagnostiquée à 25 ans et je peux vous dire que cela fut une libération pour moi, j'ai pu revenir sur mon passé, donner un sens, comprendre mes limites".

Ce colloque, gratuit, a eu comme second point fort la présence de très grands spécialistes en la matière tels que Bruno Gepner (psychiatre, chercheur associé au CNRS), Carole Tardif (professeur de psychologie, directrice du Centre de Recherche PsyCLE), Christine Philip (Maître de conférences honoraire en science de l'éducation), Andreia Santos (Docteur en Neuropsychologie) ou encore Marjorie Berthancourt (ostéopathe). Tous ont apporté une expertise originale, loin des sentiers battus, qui ont éclairé le public sur le Syndrome d'Asperger et "ses perceptions différentes". Bruno Gepner et Carole Tardif ont notamment écrit un ouvrage sur l'autisme, et Bruno Gepner dans son dernier ouvrage "Autismes Ralentir le monde extérieur, calmer le monde intérieur" aborde les connaissances en génétique et en neurosciences, l’essor de nouvelles applications thérapeutiques. 25juliPlusieurs intervenants citèrent l'ouvrage de Temple Grandin "dans le cerveau des autistes" afin de donner des clefs de compréhension au public. Christine Philip parla des diagnostics, de la scolarisation: "mettre un enfant dans une CLIS est le début d'un parcours de l'exclusion car les enfants ne peuvent plus ensuite réintégrer une classe ordinaire". Andreia Santos a évoqué la thérapie cognitivo-comportementale (validée par l'INSERM), très utile pour réduire l'état d'angoisse, de stress, d'anxiété. Car les "Aspis" se dévalorisent facilement, et peuvent perdre tous leurs moyens dans des situations qu'une personne "normale" pourrait résoudre. Difficultés professionnels, dans la vie de couple, dans les études, le parcours d'un Asperger est semé d'embûches, Julie parlera de son burn out, la dépression n'est jamais loin, et le suicide non plus. Jean-Marc Bonifay explique: "Il faudra bien un jour qu'en France, on puisse comprendre que mettre un enfant autiste en psychatrie est une hérésie. On pourrait les aider à s'intégrer dans la société avec une prise en charge adaptée et qui aurait un coût largement moins élevé que les sommes astronomiques jetées par les fenêtres actuellement".

Ce colloque a fait l'unanimité auprès des participants, composés de parents, d'enseignants, de professionnels de santé, de chercheurs, d'éducateurs, d'animateurs. Sophie nous disait: "c'était vraiment passionnant". Marc un jeune étudiant précisait: "on a eu à la fois une approche scientifique, très technique, en alternance avec des tranches de vie, des témoignages très éclairant et émouvant". La commune a mis à disposition la salle pour l'association, et la Commanderie Toulon Royale (ordre international des Anysetiers) présidée par Serge Sappino a financé ce colloque. Un partenaire fidèle et précieux en ces temps difficiles. Car Autisme Paca aide des familles dans tout le département, propose une multitude d'activités gratuites et se bat pour faire avançer la cause de l'autisme. Loin d'intérêts particuliers, Jean-Marc Bonifay a une vision globale, mais hélas pour lui son combat est difficile, car il dénonce des discriminations, rappelle le droit des autistes et critique d'une certaine manière le système en place. Bref il ne se fait pas que des amis, et en parallèle les aides financières se font de plus en plus rares. Une situation compliquée pour une association utile, reconnue par les grands professionnels de santé et proche de l'association nationale "Vaincre l'Autisme".

D.D

 

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C.Philip

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B.Gepner

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Les Intervenants de la journée autour de J-M Bonifay et S.Sappino.

29 juin 2014

Agenda 22 : l'Ile de France s'engage en faveur du handicap

Résumé : Agenda 22, c'est le nom de la politique engagée en faveur du handicap par la région Ile-de-France. 75 actions concrètes en faveur des 3 millions de Franciliens con
 
Par le 03-05-2014

La carte de visite de Laure Lechatellier est en braille. Tout un symbole ! Laure est vice-présidente en charge de l'action sociale, de la santé et du handicap au sein du Conseil régional d'Ile de France. Alors que l'APF appelle à la mobilisation à Paris le 13 mai 2014 pour protester contre le rapport d'accessibilité, au sein du Conseil régional d'Ile de France on tente de jouer une toute autre partition. Elle s'intitule « Agenda 22 : Plan régional pour l'égalité entre personnes en situations de handicap(s) et valides ». Selon Laure, « la mise en place de cet agenda était une promesse de campagne en 2010, elle a été tenue. »

Agenda 22, c'est quoi ?
Il s'agit du nom donné aux « 22 règles standard sur l'égalité des chances des personnes handicapées » adoptées par l'ONU en 1993. Une référence à l'Agenda 21 relatif aux questions de développement durable. L'Agenda 22 est un cadre stratégique visant à l'accessibilité des personnes handicapées à tous les domaines de la vie. Plus que des discours, des réalisations concrètes ! Il propose un changement total d'approche, avec le passage d'une vision sectorielle du sujet (lycées et handicap, transports et handicap, sports et handicap) à une vision globale qui permet de penser l'accessibilité universelle tout au long de la vie. Avec l'explosion des maladies chroniques et le vieillissement de la population, cette nécessité ne concerne plus seulement les personnes en situation de handicap mais l'ensemble de la population.

3 millions de Franciliens handicapés
Pour relever ce défi, la Région Ile-de-France se dit donc engagée en faveur des 3 millions de Franciliens handicapés. Dans l'esprit du CIH, (Comité interministériel du handicap) qui s'est réuni pour la première fois en septembre 2013, elle a promis que toutes ses politiques seraient impactées par la question du handicap. L'Ile-de-France est la deuxième région après le Poitou-Charentes à avoir mis cet agenda en œuvre. Aujourd'hui, cinq d'entre elles se sont dotées d'un tel outil.

75 fiches-actions
Au terme d'un travail de mutualisation de deux ans, l'Agenda 22, structuré autour de 6 grandes priorités, dresse, en 75 fiches-actions et 200 pages, un panorama de l'action régionale sur le handicap : faciliter la formation et l'accès à l'emploi, l'accessibilité dans les transports, les lycées, les bases de loisirs ou les parcs naturels régionaux, l'insertion professionnelle, l'adaptation des logements, l'accès aux droits et aux soins... L'efficacité de ces actions est évaluée chaque année pour améliorer l'action publique régionale.

Quelques exemples ?
Un programme dédié d'opérations de mise en accessibilité handicap de 122 lycées franciliens. L'intégralité des logements prévus à la Maison de l'Ile-de-
France, qui sera construite à la Cité universitaire de Paris, accessibles aux personnes à mobilité réduite. Un « coup de pouce » de 350 millions d'euros pour la mise en accessibilité des gares franciliennes. Des investissements pour la création d'ESAT et d'entreprises adaptées. Le financement de projets de soutien aux aidants familiaux. La région s'implique également à l'étranger, par exemple dans un centre pour malvoyants au Vietnam ou un institut pour jeunes sourds au Congo.

Entre obligations et petits plus
Les régions ont des obligations bien spécifiques dans 5 domaines comme les lycées, les transports, la formation mais d'autres comme le sport, les loisirs, la culture ou la santé relèvent de la responsabilité de l'Etat. « Nous ne sommes pas « obligés » d'apporter notre soutien à la FFH (Fédération française handisport) mais nous le faisons parce que nous visons l'excellence dans ce domaine, poursuit Laure. »

Un bilan qui fait l'unanimité
Le bilan de l'Agenda 22 a été adopté le 13 février 2014 par l'ensemble des élus régionaux. « Un sujet qui fait l'unanimité, selon Annie Mendez, chef de ce projet ! C'est un rapport important car structurant pour la région, qui est attendu par les acteurs du monde du handicap (et notamment le Conseil consultatif du handicap), mais aussi économiques et de la formation professionnelle qui travaillent avec la vice-présidence sur ce thème ». Cet outil « vivant » se construit peu à peu et s'enrichit en permanence des contributions des partenaires, des expériences réalisées sur les territoires, de l'évaluation des actions proposées, des innovations techniques et technologiques, de l'évolution de la loi.

Reste à accomplir...
Evidemment, tout n'est pas aussi rose. Par exemple, seules 20% des entreprises franciliennes remplissent leur obligation d'emploi de 6% de travailleurs handicapés dans leurs effectifs, contre 31% en moyenne en France ! En termes d'accessibilité, le baromètre APF qui jauge chaque année l'accessibilité des grandes villes de France, ne semble pas rendre le même hommage à notre Capitale. A la 64ème place (sur 96) en 2013, Paris ne fait pas forcément figure de bon élève. Selon Annie Mendez, la ville n'a pas souhaité remplir le questionnaire car elle conteste les critères choisis par l'APF. « Même si cette politique est encore incomplète et imparfaite pour tous ceux qui vivent le handicap au quotidien, conclut Laure, nous n'avons pas à rougir des actions menées depuis 1999. Notre bilan a vocation à évoluer et nous continuons à travailler pour aller dans ce sens. Nous sommes dans une démarche très constructive même si tout ne pourra être accompli pour 2015. »

30 juin 2014

Autisme. Le Mérite pour Valérie Sochon

24 juin 2014

Valérie Sochon a été décorée de l'Ordre national du Mérite. Valérie Sochon est mère de trois enfants atteints d'autisme. Face aux difficultés qu'elle a rencontrées, notamment quand il a été question d'inscrire ses enfants à l'école, Valérie a décidé de créer, en 2009, l'association Je Ted à aller à l'école. (Ted pour « troubles envahissants du développement »). Vendredi soir, son engagement de ses cinq dernières années a été récompensé. Anne-Marie Duro, présidente de la section départementale de l'Association nationale des membres de l'Ordre national du Mérite, lui a remis l'insigne de chevalier de l'Ordre national du Mérite, par décret du Président de la République en date du 14 novembre 2013. « La création de l'association a permis de faire progresser 35 enfants, quatre enfants sont sortis de l'hôpital, un enfant est maintenant en apprentissage, et Alexis, le premier fils de Valérie, passe en 4e avec les félicitations. Cette décoration récompense un parcours tonique et exemplaire », raconte Mme Duro. L'association s'est fixé comme objectif, pour les prochaines années, de former les auxiliaires de vie scolaire et de développer les activités pour les enfants.
2 juillet 2014

Elèves handicapés : de bonnes nouvelles pour la rentrée !

Résumé : Le décret vient d'être publié au Journal officiel : 28 000 agents qui accompagnent les élèves en situation de handicap pourront enfin être " cédéisés ", tandis que 350 nouveaux emplois d'AESH seront créés pour la rentrée 2014.
 
Par le 02-07-2014

Benoît Hamon, ministre de l'Education nationale, se félicite de la publication du décret permettant la « cédéisation », à terme, de plus de 28 000 agents qui accompagnent les élèves en situation de handicap. Adieu les AVS (auxiliaires de vie scolaire), on les appelle désormais AESH.

La fin d'une aberration ?

La mise en œuvre de ce décret (N° 2014-724 du 27 juin 2014 relatif aux conditions de recrutement et d'emploi des accompagnants des élèves en situation de handicap) publié le 29 juin 2014, permet de proposer un contrat à durée indéterminée (CDI) à ces assistants d'éducation qui exercent les missions d'auxiliaire de vie scolaire (AVS), au fur et à mesure de leur arrivée à l'échéance de six ans d'exercice en contrat à durée déterminée. Ceci met fin à l'aberration qui les contraignait jusqu'alors à cesser leur activité au terme de cette période.

Une formation validée par un diplôme

C'était un engagement pris par le Président de la République : le métier qu'accomplissent ces personnels est désormais reconnu et valorisé pour leur offrir de véritables perspectives professionnelles. Les personnels recrutés en CDI pourront bénéficier d'une formation validée par un nouveau diplôme des métiers de l'accompagnement du secteur social : celui d'« accompagnant d'élèves en situation de handicap » (AESH).

350 nouveaux AESH

Parallèlement à cette démarche de professionnalisation, 350 nouveaux emplois d'AESH seront créés pour la rentrée 2014. Des progrès et davantage de garanties dans l'accompagnement réclamés depuis longtemps par toutes les parties et en particulier par les parents. Mais la question est de savoir si ces centaines d'emploi suffiront à combler la pénurie d'accompagnants qui prive chaque année des « milliers » d'élèves handicapés de rentrée ? Réponse en septembre !

3 juillet 2014

Autisme et Travail. Ensemble c'est possible

information publiée sur le site d'Autisme Europe

eu commissionfor diversity against discrimination

En 2014, les membres d’Autisme-Europe vont mener une campagne afin de sensibiliser l’Europe aux besoins des adultes avec autisme dans le domaine de l’emploi et de l’éducation.

 
Quels sont ces besoins ?
 
  • Education – les personnes avec autisme ont besoin d’accéder à l’éducation tout au long de leur vie qui soit adaptée à leurs besoins, notamment l’éducation postscolaire et la formation ;
  • Emploi – Des études montrent qu’entre 76 et 90 pour cent* des adultes avec autisme sont actuellement sans emploi ; 
  • Compétences uniques – Les personnes avec autisme ont des compétences uniques qui peuvent être utilisées en vue de produire un travail de grande qualité et devenir un atout précieux pour l’employeur ;
  • Investissement – Les initiatives dans l’éducation, la formation et l’emploi destinées aux adultes avec autisme nécessitent tant l’investissement du secteur public que privé.
  • L’inclusion sociale – Les adultes avec autisme sont souvent confrontés à l’exclusion sociale. L’éducation et l’emploi peuvent les aider à prendre un rôle plus actif au sein de leurs communautés plutôt que de dépendre de leurs familles et de l’assistance sociale.
 
6 juillet 2014

Une adhérente d'Autisme Paca s'illustre en natation

Marie Bertaina, jeune adulte Asperger est très active au sein de l'association Autisme Paca présidée par Jean-Marc Bonifay. Elle a notamment écrit le texte de sensibilisation à l'autisme illustré par les élèves d'Artotaf. Et Autisme Paca l'a soutenu Marie championne natationdans son projet de participation à la 16ème Traversée de Toulon à la nage qui s'est déroulée le 29 juin plage du Mourillon. Et l'association peut être fier puisque Marie est montée sur la plus haute marche du podium en 200 mètres et en 500 mètres. Une sacré performance et une belle récompense pour cette jeune fille dynamique et aux multiples talents.

D.D

9 juillet 2014

Une course contre l'autisme

Publié le 08/07/2014 à 06h00 par

Une course contre l’autisme

Gwen Le Ny est engagé dans un très grand marathon pour aider les enfants autistes. © Photo

Photo DR

Il va parcourir 745 km, du 13 au 28 juillet, dans le seul objectif de sensibiliser le grand public à la scolarisation des enfants autistes en milieu ordinaire. Gwen Le Ny est CPE dans le Finistère. Il a débuté son parcours professionnel avec l'accueil d'un élève atteint du syndrome d'Asperger, qui poursuit désormais son cursus en BTS informatique. Le collège et lycée Saint-Sébastien de Landerneau accueille aujourd'hui une douzaine d'enfants autistes, scolarisés avec les autres élèves.

Aussi passionné de course à pied que motivé par la nécessité de scolariser ces enfants, Gwen Le Ny s'est engagé dans ce grand marathon. À ses côtés, l'association bretonne Asperansa, rejointe par l'association béarnaise TED et TSA vont à l'école. Cette association milite sur le territoire depuis plusieurs années pour la scolarisation d'enfants autistes dans les écoles, les collèges et les lycées et accompagnera, à la rentrée, la scolarisation de 12 de ces enfants. Gwen Le Ny est attendu le 16 juillet à Nay, au cours de sa 4e étape de 52 km entre Arette et Bruges. Entre 16 heures et 19 heures, un stand permettra de mieux connaître les actions et les projets en faveur de ces jeunes.

Un arrêt à Nay

Le coureur devrait arriver place du Marcadieu, vers 17 heures, pour parler de son expérience de plusieurs années dans l'accueil d'enfants autistes dans son établissement, avant de parcourir les derniers kilomètres qui le séparent de son arrivée du jour, à Bruges.

Les plus sportifs ont la possibilité de marcher ou de courir à côté de lui sur la distance et la durée de leur choix (1).

Mireille Caillé

(1) Un appel au 06 98 70 66 20 ou 06 86 99 78 25 permet d'avoir sa position sur le trajet.

5 août 2014

Management of autism in France : "a huge job to be done"

Despite the Ministry of Health's revised treatment plan, France recently faced criticism by the Council of Europe for its discrimination against those with autism. Some rights groups are calling the state of autism treatment in France a “scandal” and claim the government's plan doesn't go far enough. Others say the continued use of psychoanalysis to treat autism is keeping France from advancing.
Elodie Nourrisson, from the suburbs of Paris, first got answers about her son Thomas's behaviour when he was 26 months old. Since birth, he did not move or cry much, had difficulties walking, and was not troubled when separated from his parents. Lately, he had become hyperactive and was not sleeping more than 2 h per night. A doctor from one of the French public sector's Medico-psycho-pedagogical centres (CMPP) said that Thomas simply had developmental delays. “At the beginning, we felt reassured”, says Nourrisson. “[The doctor said] there was a significant overall retardation but that they could help him.”
Waiting lists, ineffective treatments, and frustration ensued for Nourrisson. It was not until she went to a private specialist, when Thomas was nearly 3 years old, that she finally heard the word “autism” in reference to her son.
Since the beginning, Nourrisson says she has been left by the public health system to “manage things on her own”. M'Hammed Sajidi, the president of the autism rights organisation Conquer Autism, says this scenario is all too familiar for families of the estimated one in 68 children with autism in France. “It's an absolute outrage”, says Sajidi, whose own son has autism. “France is the most delayed country in Europe when it comes to autism treatment.” According to Sajidi, medical professionals and teachers do not receive enough specialised training to treat autism, the government funds ineffective treatment methods—such as psychoanalysis—and families are often left to their own devices to treat their children.
Sajidi's frustration led his organisation, along with several others, to file a collective complaint in April, 2012, at the Council of Europe to take France to task on its treatment of people with autism. The Council's response was made public in February, 2014, stating that France had failed in its obligations to provide these children with an appropriate education. It is the second time the Council has condemned France over its autism treatment, with a similar condemnation taking place in 2004.
Sajidi says his overall goals in filing the complaint were met, but that France's woes concerning autism treatment are far from over. He says that the Ministry of Health's Third Autism Plan, published in May, 2013, has not gone far enough to improve diagnosis and treatment. “The state is giving money where it shouldn't, and not giving money where it should”, he says. Although psychoanalysis is now “not recommended” by the government, most public hospitals still use the method and when used there, it is reimbursed by the national health coverage.
The government's autism plan follows two previous ones, running from 2005—07 and 2008—10, based on recommendations set forth by France's National Authority for Health (HAS). The current plan, which will run until 2017, focuses on five essentials for autism treatment: early diagnosis and intervention, lifelong accompaniment, support for caregivers, and increased research and training for medical professionals and educators.
The government has allocated €195 million to the project. However, its Health Advisor for Disabled Persons, Hélène Marie, says that money alone is not enough. “There is a huge job to be done nationally in terms of training people in all professional categories—teachers, doctors, specialised educators”, says Marie. “And the medico-social system is especially inadequate.” Marie says the state faces challenges because no single organisation is responsible. “It's very complicated to coordinate things on a regional level”, she says.
The government is also working to increase autism research, which is vital to improving treatment, according to some of France's psychiatrists who say there is a strong genetic component to the illness. “We're around 90% sure that there is a genetic cause”, says Stéphane Jamain, a researcher of human genetics at the Paris-based research institute INSERM.
Frédérique Bonnet-Brilhault is a child psychiatrist at the Regional University Hospital Centre in Tours, which has worked with groups at INSERM in leading the country in autism research. Their findings have shown that there might be differences in the brain between those with autism and those without the disorder, and that an integrated approach to treatment is necessary. “Our programme is more medical than behavioural”, says Bonnet-Brilhault. “We look at digestive and visual development, eye tracking, emotional behaviour, self-esteem, as well as at possible anxiety or depression.”
Bonnet-Brilhault says each programme must be individually tailored to the child, and thus does not favour one method over another. The centre incorporates methods such as TEACH—a therapeutic tool that helps people with autism understand and navigate their surroundings—and applied behaviour analysis (ABA), which applies behavioural principles to everyday situations to increase or decrease some behaviours. She is not entirely opposed to the use of psychoanalysis to help families if it is part of an integrated plan, but not in the way it has been used in the past. “Blaming the mother for autism? That's finished”, says Bonnet-Brilhault. “We can no longer continue with this idea. Making the mother responsible is ignoring all the medical knowledge we have now. Parents need to be informed and accompanied, not put at the root of autism.”
As part of the HAS's 2012 autism recommendations, psychoanalysis is not recommended as an exclusive treatment method for people with autism. “We established that we don't have enough data on its effectiveness. And since there's a divergence between families and professionals—and among professionals themselves—no conclusion could have been drawn.” says HAS project leader Joelle André-Vert.
Still, psychoanalysis that is performed by a psychiatrist within the public sector is included in the national health coverage. And despite calls from the HAS and the health ministry to favour new methods like TEACH or ABA, it has been slow to take.
Nourrisson was told to begin psychoanalysis when her son Thomas was first diagnosed with developmental delays. Thomas was put on a waiting list at the CMPP while Nourrisson was told to meet with a child psychiatrist for psychoanalytic sessions. “The psychiatrist would ask me questions about my relationship with my mother and about my pregnancy”, says Nourrisson. “I was shamed in several sessions by the psychoanalyst…I would walk out in tears, while Thomas was left unattended and causing a ruckus.”
One Paris-based psychiatrist has been outspoken in his support for psychoanalysis to treat the early stages of autism. Charles Melman is the co-founder of the Association Lacanienne Internationale, which follows the principles of Freud and Lacan. He says, “it's not a question of blaming mothers, but allowing them to live their parenthood in a better way”. Melman says there is “no proof” that autism has genetic origins but instead results from a mother's emotional state or behaviour during pregnancy or in early parenthood. “[Autism] stems from a mother's incapacity to take her child's birth as a joyous occasion”, says Melman. He recently treated one woman whose son was diagnosed with autism at 6 months, using psychoanalysis with the mother and psychotherapy sessions for the child. He says that the child, now 18 months, no longer needs therapy.
Melman says that early detection is key, and that if children with autism receive therapeutic treatment between 3 months and 2·5 years, they can recover completely and return to “normal”. Detection of autism in France is happening too late, says Melman, whose organisation lodged an appeal against the government's Third Autism Plan.
Melman and fellow psychoanalysts—who traditionally wield great power in France when it comes to the treatment of mental illness—have been met with heated criticism in the face of the autism debate. But although opinions differ on the use of psychoanalysis, early detection and diagnosis is deemed essential by both sides. Child psychiatrist Deborah Cohen, who specialises in the treatment of children with autism, says giving a diagnosis is essential. “It allows for the child to receive the appropriate treatment and if it's an early diagnosis, it allows for a better understanding of the person and his specific needs”.
But Sajidi of Conquer Autism says that educators and doctors are hesitant to diagnose children with autism because of the label children must carry with them. “Those who say they don't put labels on people are ignoring offering diagnosis and treatment to those affected. It's extremely problematic”, says Sajidi.
Nourrisson says that when Thomas was first diagnosed by the CMPP, her doctor told her that it was better not to use labels. “Madame, do you want your child to be labelled ‘handicapped’ for the rest of his life?”, she recounts. Doctors there also told her that Thomas would never be able to attend school. However, things changed once Thomas began seeing a specialised, private child psychiatrist, who used treatments like the ABA method and developmental therapy. Now 6 years old, Thomas is not only in school, but he is also thriving. “The teachers have told me that he could practically skip a grade”, says Nourrisson, who adds that it costs a “small fortune” to maintain Thomas's private treatments. Although her region provides her some financial aid, her costs would normally run upwards of €1800 per month—not covered by the social security.
However, Nourrisson's costs are small compared with the number of families who feel they have nowhere else to turn but Belgium, which opens its psychiatric hospitals to French children with autism. The hospital costs are reimbursed by French social security, but children are forced to live far away from their families and it is difficult to monitor treatment methods from across the border.
In its recent remarks about France, the Council of Europe criticised the country on the fact that children with autism were being forced to leave the national territory to receive treatment. For the Ministry of Health and its Third Autism Plan, change is hopefully in the air. “We want to finance this change, when it comes to diagnosis, treatment, etc”, says Hélène Marie.
This is all welcome news for families like Nourrisson. “There's a lot to do, a lot to look at again”, says Nourrisson. “It's going to be hard to implement [the Third Autism Plan] but we're very hopeful. It's evolved in the right direction but when it comes to putting things into action, we're still too far away.”
13 août 2014

President Obama Signs Bipartisan Autism CARES Act Into Law - voir traduction in fine

Bill reauthorizes $1.3 billion in federal funding for autism

WASHINGTON, DC (August 8, 2014) – President Obama signed the Autism CARES Act today, which dedicates $1.3 billion in federal funding for autism over the next five years. Autism CARES—introduced by Sens. Menendez (D-NJ) and Enzi (R-WY) and Reps. Chris Smith (R-NJ) and Mike Doyle(D-PA)—enjoyed broad bipartisan support in both the Senate and the House.

“Autism Speaks commends President Obama and our Congressional leaders for taking action on behalf of the millions of families affected by autism, which continues to rise at an alarming rate,” said Autism Speaks President Liz Feld. “These families are our champions and this critical legislation would not have been possible without the voices of tens of thousands of grassroots advocates from across the country.”

Autism CARES reauthorizes the landmark 2006 Combating Autism Act for another five years at an annual funding level of $260 million. The funding will be used primarily for autism research grants awarded by the National Institutes of Health. Autism CARES will also ensure the continued funding of autism prevalence monitoring; training of medical professionals to detect autism; and continued efforts to develop treatments for medical conditions associated with autism.

“Since 2006, the prevalence of autism has risen at an alarming rate to 1 in 68, including 1 in 42 boys. Given this epidemic, there has never been a greater need for these types of bipartisan efforts to make autism a federal priority,” said Feld. “We applaud Senators Bob Menendez (D-NJ) and Michael Enzi (R-WY) and Reps. Chris Smith (R-NJ) and Mike Doyle (D-PA) for their continued leadership and commitment to autism families.”

Autism CARES also tasks the federal government with surveying the current landscape of adult services and reporting to Congress where gaps exist and how to most effectively address those needs.

“There is a particularly acute need to serve young people with autism as they transition to adulthood and need new housing, employment, transportation, and other services," Feld added. “Autism CARES will be critical to identifying these challenges and the ways that the federal and state officials can address them.”

The bill also empowers the Interagency Autism Coordinating Committee (IACC) with the task of avoiding unnecessary duplication and making recommendations to implement a strategic plan. The U.S. Department of Health and Human Services is required to take charge of implementing the plan and reporting to Congress on progress.

Read the official White House statement here.



 

tiret VIVRE FMTraduction google

Président Obama Signe bipartite autisme Loi CARES en droit

Le projet de loi reauthorizes 1,3 milliard de dollars de financement fédéral pour l'autisme

WASHINGTON, DC (8 Août, 2014) - Le président Obama a signé le autisme CARES Agissez dès aujourd'hui, qui consacre 1,3 milliard de dollars de financement fédéral pour l'autisme au cours des cinq prochaines années. Autisme CARES-présenté par Sens. Menendez (D-NJ) et Enzi (R-WY) et Reps. Chris Smith (R-NJ) et Mike Doyle (D-PA) -enjoyed large soutien bipartisan au Sénat et à la Chambre .

"Autism Speaks félicite le président Obama et nos dirigeants du Congrès pour agir au nom des millions de familles touchées par l'autisme, qui continue d'augmenter à un rythme alarmant», a déclaré le président de Autism Speaks Liz Feld. «Ces familles sont nos champions et cette législation critique n'aurait pas été possible sans les voix de dizaines de milliers de partisans à la base de tout le pays."

CARES de l'autisme reauthorizes le repère 2006 Combating Autism Act pour cinq ans à un niveau annuel de financement de 260 millions de dollars. Le financement sera utilisé principalement pour les subventions de recherche sur l'autisme délivrés par les National Institutes of Health. Autisme CARES également assurer le financement continu de surveillance de la prévalence de l'autisme; la formation des professionnels de la santé afin de détecter l'autisme; et les efforts visant à développer des traitements pour des conditions médicales associées à l'autisme continue.

«Depuis 2006, la prévalence de l'autisme a augmenté à un rythme alarmant à 1 en 68, dont 1 dans 42 garçons. Compte tenu de cette épidémie, il n'y a jamais eu autant besoin de ces types d'efforts des deux partis pour faire de l'autisme une priorité du gouvernement fédéral », a déclaré Feld. «Nous félicitons les sénateurs Bob Menendez (D-NJ) et Michael Enzi (R-WY) et Reps. Chris Smith (R-NJ) et Mike Doyle (D-PA) pour leur leadership et leur engagement envers les familles de l'autisme continue."

Autisme CARES également des tâches au gouvernement fédéral étudié la situation actuelle des services pour adultes et rendre compte au Congrès où sont les lacunes et la façon de traiter le plus efficacement à ces besoins.

"Il ya un besoin particulièrement aigu pour servir les jeunes autistes dans leur transition vers l'âge adulte et le besoin de nouveaux logements, l'emploi, le transport et d'autres services," Feld ajouté. "Autisme CARES sera essentiel d'identifier ces défis et la façon dont la fonctionnaires fédéraux et étatiques peuvent y répondre. "

Le projet de loi habilite également le Comité de coordination interinstitutions de l'autisme (CCIA) la tâche d'éviter les doubles emplois et de faire des recommandations à mettre en œuvre un plan stratégique. Le département américain de la Santé et des Services sociaux est nécessaire pour prendre en charge la mise en œuvre du plan et rendre compte au Congrès sur les progrès réalisés.

Lire le communiqué de la Maison Blanche officiel ici.

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