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"Au bonheur d'Elise"
23 janvier 2015

Autisme et stratégies éducatives - LES ADULTES

 

tiret VIVRE FMExtrait du site d'E.D.I. FORMATION (Voir les formations proposées en 2015)

 

9 au 13 mars 2015

Autisme et stratégies éducatives – LES ADULTES

Comprendre l’autisme pour une mise en œuvre concrète d’interventions pratiques adaptées. Comprendre pourquoi et comment.

Lieu : PARIS | Code stage : F2 | Session éligible : Autisme Formation

Infos & inscription

Mieux connaître EDI Formation

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25 janvier 2015

Toulouse : visite de Ségolène Neuville, secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées

article publié sur PoliticVisio.com

23/01/2015 | France | Handicap 

  article n 12827

Toulouse : visite de la secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées

Ségolène Neuville était en visite aujourd'hui à Toulouse. La secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées a rencontré élèves handicapés, membres d'associations et éducateurs spécialisés.   

 

L'association "Samba Résille" était en ébullition ce matin. Dans la salle, les musiciens répétaient une dernière fois leurs gammes. A l'extérieur, des voitures de police se garaient devant la porte d'entrée, troublant l'habituelle tranquillité des lieux. La raison ? La visite de la secrétaire d´Etat chargée des Personnes handicapées et de la lutte contre l´exclusion, Ségolène Neuville, venue assister au spectacle de percussions de la troupe "Pourquoi pas nous?", composée de jeunes musiciens handicapés. Un spectacle visiblement appréciée par le public et par la responsable politique:
 
"Ce qui se fait ici est remarquable. Ces artistes qui ont un handicap jouent devant tout le monde, dans des festivales ou dans des carnavals... Il existe beaucoup de groupes comme celui ci mais peu se produisent à l'extérieur. Si on veut aller vers une société qui inclut, une société où tout le monde vit ensemble, alors c'est ce qu'il faut faire. C´est avec ce type d'initiative que l´on va arriver à faire changer le regard sur le handicap. Le public les regarde comme des artistes et non pas comme des personnes handicapées. C'est cela qu'il faut que l'on développe."

Après avoir échangé avec les membres de l´association, la secrétaire d´Etat a poursuivi sa journée de visites en se rendant dans une classe du 
centre ASEI "Jean Lagarde" de Ramonville-Saint Agne. Partout où elle passe, Ségolène Neuville est très attendue et ses déclarations sont écoutées avec attention. Car la situation du, ou plutôt des handicaps, en France est particulièrement préoccupante. En matière d´accès aux transports, à l´éducation ou encore à la santé, le pays est en retard vis à vis des pays européens voisins, notamment anglo-saxons. Une question revient souvent aux oreilles de la secrétaire d´Etat : quand va t-on enfin appliquer la loi Handicap de 2005, qui devait permettre aux personnes handicapées d´être mieux intégrées  dans la société. Mal appliquée et mal accompagnée, cette loi a peu fait évoluer la situation en France.

" La loi 2005 a pour objectif d´aller vers une société plus inclusive. C'est mon souhait et celui du gouvernement. On veut ouvrir les établissements sur l'extérieur. Par exemple, on travaille avec la ministre de l'éducation nationale pour que les classes présentes dans les instituts médico éducatifs soient intégrées à l'intérieur de l'éducation nationale, explique Ségolène Neuville. Au lieu d'être dans des établissement séparés, les enfants viennent dans l'éducation nationale, accompagnés évidemment par toutes les personnes qui s´occupent d´eux."
Une mesure qu´attend depuis longtemps les familles des jeunes enfants en situation d´handicap. Ce serait alors un grand pas pour lutter dès le plus jeune âge contre le risque d´exclusion qui existe encore malheureusment aujourd´hui.

Benjamin B.

27 janvier 2015

Autisme : la méthode du packing soumise au test

Par figaro iconStéphany Gardier - le 12/01/2015
Le packing consiste à envelopper transitoirement le patient de linges froids et humides. La méthode, auquelle s'est déclarée opposée la Haute Autorité de santé en 2012, est seulement pratiquée dans le cadre des projets de recherche validés.

Le packing a été au cœur d'une violente controverse en France en 2009 pour son utilisation chez certains enfants autistes. Les associations de parents dénonçaient une méthode «barbare» et inadaptée à la prise en charge de leurs enfants.

Après de longs mois d'expertise, la Haute Autorité de santé s'est déclarée en 2012 «opposée» à l'usage du pack chez les enfants souffrant d'autisme ou d'autres troubles envahissants du développement (TED).

«Dépassionner le débat»

«Le pack est une technique passionnante, et il est dommage que sa pratique ait été tant freinée», commente Thierry Albernhe, psychiatre au centre hospitalier Montfavet à Avignon. «Mais cela nous a obligés à questionner nos pratiques et à essayer de faire mieux.»

Actuellement, les seuls packs autorisés pour des patients mineurs sont ceux pratiqués dans le cadre des projets de recherche validés. Quelques services hospitaliers en France participent à ces travaux, coordonnés par le professeur Pierre Delion, pédopsychiatre au CHRU de Lille, qui était en 2009 la cible principale des associations de parents d'enfants autistes. «De la controverse ont émergé des choses positives», estime Thierry Albernhe. «Et il est très constructif que des études soient faites, en France et ailleurs, pour produire une évaluation objective de la méthode ; c'est la seule chose qui permettra de dépassionner le débat.»

Pour les patients adultes, le pack continue à être pratiqué dans certains services hospitaliers qui travaillent dans la ligne de la psychothérapie institutionnelle.

 

Sophie Brandstrom/Look at Sciences

Une séance de packing avec un enfant autiste de 8 ans, dans le service du professeur Pierre Delion, pédopsychiatre au CHRU de Lille.

28 avril 2015

Une soirée de débat sur l'autisme jeudi 30 avril 2015 à Auch

article publié sur LA DEPECHE

Publié le 28/04/2015 à 03:53, Mis à jour le 28/04/2015 à 07:37

Colloques et conférences
Le 30/04/2015
Corinne Dartus est la présidente de l'AVAA 32./Photo DDM, S. Lapeyrère
Corinne Dartus est la présidente de l'AVAA 32./Photo DDM, S. Lapeyrère

Ce jeudi 30 avril, la salle des Cordeliers, à Auch, accueille une soirée autour de l'autisme en général avec un focus particulier sur la situation alarmante des adultes (1). «La plus grosse difficulté concerne les structures d'accueil : on prend en charge tout type de patients pour tout type de handicap. Or, il faut des services spécialisés et non pas de gros établissements», signale Corinne Dartus, la présidente de l'association «Vivre avec l'autisme» (AVAA), créée en 2011. Ce jeudi, c'est autour du film de Romain Carciofo «Solutions d'espoir» que Corinne Dartus a décidé de convier ses soixante membres et toutes les personnes qui sont concernées de près ou de loin à l'autisme. «C'est un regard neuf sur la situation actuelle que l'on vit en France.» S'en suivra un débat en présence du réalisateur sur l'accompagnement de ces personnes qui est de plus en plus lacunaire selon la présidente de l'AVAA. «C'est une catastrophe ! Après, le Gers est assez bien doté et on sent la MDPH (maison départementale des personnes handicapées) très sensibles à ces questions. Mais elle fait avec les moyens que l'Etat lui donne et on peut au moins regretter le manque d'appels à projets autour de l'autisme.»

(1) Débat projection sur l'autisme : jeudi à 20 h 30 aux Cordeliers. Entrée : 8 €. Contact : 06 67 21 90 40.

18 mai 2015

Une classe pour sept enfants autistes ouvrira à Serris en septembre 2015

Thomas Poupeau | 17 Mai 2015, 19h32 | MAJ : 17 Mai 2015, 19h32
  Serris. C’est au groupe scolaire Robert-Doisneau, située dans le bourg de Serris, qu’ouvrira en septembre prochain une classe dédiée aux enfants atteints d’autisme.
Serris. C’est au groupe scolaire Robert-Doisneau, située dans le bourg de Serris, qu’ouvrira en septembre prochain une classe dédiée aux enfants atteints d’autisme. (DR.)

C’est une première dans le département. A la rentrée de septembre, une classe de maternelle réservée aux enfants atteints d’autisme ouvrira à l’école Robert-Doisneau de Serris. Ce projet entre dans le cadre du plan autisme 2013-2018, qui prévoit l’ouverture d’une structure par département.

« L’Education nationale nous a sollicités l’an dernier, raconte Philippe Descrouet, maire UDI. Nous avons donné notre accord, avec la volonté de faire de l’autisme une cause importante dans la commune. »

Située dans le bourg de Serris - où le nombre d’enfants décroît, la démographie s’étant déplacée vers les nouveaux quartiers - cette classe accueillera sept élèves, âgés de trois ans. Ils seront entourés d’un enseignant spécialisé et d’éducateurs. « Ils seront intégrés à la communauté éducative de l’école », précise l’édile.

L’aspect pédagogique est piloté par l’Institut médico-éducatif (IME) de Torcy. Pour la mairie, reste à » rassurer » les parents d’élèves de l’établissement. « J’ai prévu une réunion pour les informer des détails, poursuit Philippe Descrouet. Car quand on connaît mal ce handicap, on peut en avoir peur », estime Philippe Descrouet.

Plus globalement, à la rentrée prochaine, sept Ulis (NDLR : unités localisées pour l’inclusion scolaire, intégrées aux collèges) supplémentaires ouvriront en Seine-et-Marne à la rentrée, en plus des 50 déjà existantes. Par ailleurs, il existe 73 Clis, leur pendant à l’école élémentaire.

Frédéric Baboulaz des Amis de l’atelier : « L’objectif, c’est que les élèves intègrent l’école traditionnelle »

Troubles de la communication, altération des interactions avec les autres, absence de capacités d’imitation : autant de symptômes de l’autisme qui rendent très difficile la sociabilisation des enfants atteints de ce handicap.

« L’objectif de cette classe, c’est que les élèves intègrent l’école élémentaire traditionnelle », espère Frédéric Baboulaz, directeur du pôle enfance de la fondation les Amis de l’atelier, qui gère l’IME de Torcy, pilote du projet. L’idée est donc de sociabiliser les petits pensionnaires de cette maternelle. « Ils partageront certains temps avec les autres enfants, notamment la cantine et la récréation, poursuit-il. Il y aura également des temps d’inclusion dans les classes traditionnelles. »

Par ailleurs, en classe, des méthodes spécifiques seront appliquées : « C’est une approche qui vise à dispenser les apprentissages en s’appuyant sur ce que les enfants aiment bien, pour capter leur attention ». Outre un enseignant spécialisé, issu de l’Education nationale, les enfants seront entourés de quatre éducateurs, d’un psychologue et d’un orthophoniste, pour leur part affiliés à l’IME de Torcy.

Enfin, les sept places pour intégrer cette classe sont déjà prises. « La sélection a été faite en amont, les enfants ont été repérés dans des centres de diagnostic », indique Frédéric Baboulaz

T.P.

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23 mai 2015

Accueil périscolaire : la Caf soutient les enfants handicapés

article publié sur le site de la CAF
04 Mai 2015
Les activités périscolaires sont ouvertes à tous, mais des adaptations sont parfois nécessaires pour faciliter l’accueil des enfants en situation de handicap. Désormais, les Caf pourront apporter une aide financière aux communes.

article_img
La mesure a été annoncée par le président de la République le 11 décembre 2014, lors de la Conférence nationale du handicap. Les Caf jouent un rôle croissant dans le soutien aux activités périscolaires organisées par les communes, notamment dans le cadre de la récente réforme des rythmes scolaires.
Pour répondre à l'orientation fixée par le chef de l'Etat, les Caf vont dorénavant accompagner financièrement les communes qui souhaitent investir pour faciliter l’accès des enfants en situation de handicap à ces activités périscolaires. 
 

Adapter les activités proposées et renforcer l'encadrement

Ceci pourra se traduire, selon les cas, par une adaptation des locaux ou des activités proposées, ou encore par un renforcement de l'encadrement par des adultes. Au vu des projets, les Caf pourront participer au financement de ces adaptations, grâce à un « fonds publics et territoires » doté, pour l'ensemble de ses missions, de 380 millions d'euros pour la période 2013-2017.
Pour sa part, la ministre de l'Education nationale a demandé aux recteurs d’académies que chaque projet d'école - obligatoire pour tous les établissements scolaires - comporte un volet sur l'accueil et l'accompagnement des élèves handicapés.

25 juin 2015

Nantes : Gabin, mon enfant autrement, le cri du coeur d'une mère qui enflamme Facebook

article publié sur France 3 Loire Atlantique

Publié le 24 juin 2015 à 15h55, mis à jour le 24 juin 2015 à 18h15

Astrid Willemet et Gabin
© DR | Le cri du coeur d'Astrid Willemet pour son fils Gabin
Fabienne Béranger

Parce qu'elle est fatiguée de l' "attente perpétuelle, de toujours devoir justifier la maladie de (son) fils", Astrid a décidé de prendre la plume sur sa page Facebook, pour savoir si "quelqu'un a un main à me tendre" nous dit-elle. En quelques jours 86000 internautes ont relayé son cri du coeur.

"26 ans, vous êtes enceinte tout va bien, vous êtes heureuse. Votre bébé naît, l'accouchement se passe bien, votre bébé est en forme, tout le monde est heureux. Et puis 15 jours après c'est le début de la fin d'une partie de votre vie"... C'est avec ces mots qu'Astrid, la maman de Gabin, 6 ans, raconte sur Facebook les débuts de sa vie avec son enfant "autrement" comme elle dit.

Car la jeune mère de famille n'a pas de nom à mettre sur la maladie de Gabin : "Il a un retard global du développement, non diagnostiqué, donc il ne rentre pas dans les cases en l'absence de ce diagnostic. On doit donc constamment justifier son état" explique Astrid.

"Ce n'est pas un enfant différent, c'est un enfant "autrement"​

"Pas de diagnostic précis, ça tombe bien, mettre les gens dans des cases, c’est pas mon truc… Même si là, franchement, ça aiderait parfois… Sauf que Gabin a 6 ans. Et 6 ans c’est l’école obligatoire. Et comment fait-on quand votre enfant ne peut pas rester à l’école, qu’il n’y a pas de structure pour l’accueillir et que vous ne pouvez (financièrement) ni ne voulez (psychologiquement) arrêter de travailler ?" écrit Astrid dans son cri du coeur sur Facebook.

Depuis trois ans, Gabin suit sa scolarité en maternelle assisté dans son quotidien scolaire par une assistante de vie scolaire. Mais ses progrès ne sont pas suffisants pour le faire scolariser à l'école primaire. A 6 ans, Gabin connait en effet des "troubles de la sphère autistique, il est "non verbal", il marche, très socialisé. Il comprend tout mais a du retard au niveau des acquisitions. Il est pourtant très intelligent. Ce n'est pas un enfant différent, c'est un enfant "autrement" " nous raconte Astrid.

"Si vous saviez comme j’aimerais n’avoir jamais eu besoin de faire ces demandes​"

La solution ? Qu'un IME, un institut médical éducatif, accueille Gabin à la rentrée prochaine pour "l'amener à l'autonomie car nous ne serons pas toujours là avec son papa"mais il n'y a "pas de place, il y a deux ans d'attente" se désole Astrid qui, avec le père de son enfant, a fait toutes les démarches nécessaires  : "vous montez des dossiers administratifs et là, vous commencez à être rôdé car ça fait 6 ans que vous en remplissez… Et vous expliquez, re-expliquez, re-re-expliquez votre quotidien avec votre enfant, juste pour justifier pourquoi vous avez besoin d’aides ou d’une structure pour l’accompagner au quotidien dans ses apprentissages… Mais franchement si vous saviez comme j’aimerais n’avoir jamais eu besoin de faire ces demandes…" écrit-elle sur Facebook. "Mais il n'y a pas de place, les structures pas adaptées, pas de solution" nous explique Astrid.

La MDPH, la maison départementale des personnes handicapées, qui gère le dossier, n'a pu répondre favorablement à la demande des parents de Gabin.
"Aujourd’hui je suis fatiguée de me battre, j’en ai marre et j’aimerai capituler et connaitre un peu de sérénité et de normalité. Mais je ne peux pas, je ne veux pas, car devant les deux grandes billes bleues de mon petit garçon je ne peux pas abandonner et encore moins capituler…" poursuit-elle.

"Une bouteille jetée à la mer"

C'est pourquoi elle a pris, une nouvelle fois, sa plume comme "une bouteille jetée à la mer". Elle a envoyé un mail à Ségolène Neuville, la secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion. Elle a aussi contacté des élus locaux, Michelle Meunier, sénatrice de Loire Atlantique et Dominique Raimbourg, député de Loire-Atlantique : "Il faudrait que les élus accordent une vraie place à cette question du handicap et de l’accompagnement de nos enfants. Et plus, nous, parents, expliquerons notre quotidien et plus nous pourrons sensibiliser autour de ce sujet qui fait peur et peut-être ainsi faire bouger les choses…"

Et puis surtout la maman de Gabin a écrit ce texte qu'elle a fait lire à une amie qui a aussitôt eu envie de le partager via les réseaux sociaux.
C'est ainsi qu'en quelques jours 86 000 internautes ont partagé son post et lui ont laissé de nombreux messages de soutien.

Pour la rentrée, Astrid n'a pour l'heure pas de solution pour Gabin et elle ne veut pas démissionner de son boulot car dit-elle son "boulot c'est une bouffée d'oxygène, une vie normale".

26 juin 2015

Nortkerque : un enfant autiste privé de centre aéré ?

Publié le

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Les vacances d’été auront-elles un goût amer pour Théo Leprince, 13 ans ? Le jeune Nortkerquois souffre d’un trouble envahissant du développement non spécifié ; une forme d’autisme qui entraîne une déficience intellectuelle. L’enfant suit une scolarité quasi normale dans une classe pour l’inclusion scolaire (Clis) de l’école Franklin-Stéphenson de Calais et son travail est très satisfaisant pour ses parents, Anne et Bruno : « L’équipe d’enseignants qui l’encadre est excellente, explique la maman. Elle a su le mettre en confiance, le motiver… Il est bien plus calme qu’il y a deux ans ».

Le handicap de Théo nécessite un encadrement spécialisé dont ne dipose pas pour le moment le centre de loisirs communal. Avant 2012 était mise en place l’opération Défi loisirs, qui permettait au jeune garçon de bénéficier d’un encadrant formé et de pouvoir s’amuser avec ses petits camarades et faire des activités originales comme du laser game ou du sport. Mais la Caisse d’allocations familiales a décidé de supprimer son financement il y a deux ans. Le début des problèmes pour Théo et sa famille. « L’année dernière, nous n’avions pas pu inscrire Théo au centre de loisirs de Nortkerque, faute d’encadrants spécialisés pour s’occuper de lui. Nous n’avons rien dit car la municipalité n’avait pas pu réagir à temps à la décision de la CAF et s’est trouvée devant le fait accompli. »

Deux solutions trouvées par la mairie

Mais cette année, Anne et Guy Leprince craignent qu’on prive une fois de plus leur enfant de centre de loisirs. La mère de famille nortkerquoise a prévenu Frédéric Melchior, aussitôt qu’il a endossé son nouveau rôle de maire, pour l’informer de la situation de son fils. Mais elle n’a rien vu venir jusqu’à ces derniers jours. « Il m’avait dit qu’il prendrait avec son équipe les mesures nécessaires pour pouvoir accueillir Théo cet été. Finalement, rien n’a été fait et mon fils n’ira pas s’amuser cet été avec ses copains ».

Récemment, Amandine Montuy, adjointe en charge de l’éducation et des centres de loisirs, a rencontré le couple. L’élue réfute le terme « exclusion » lâché par les parents de Théo pour qualifier l’éventualité que ce dernier ne puisse faire partie des inscrits du centre de loisirs communal : « Nous n’avons jamais refusé de l’inscrire. Notre équipe d’animation était même prête à s’adapter en fonction de ses besoins. Mais nous devions prendre des responsabilités vis-à-vis de sa sécurité et aussi de notre direction et de son équipe d’encadrants. »

L’adjointe explique que « des contacts ont été pris avec le Sessad, les institutrices de Théo et le Pôle résonance Départemental pour trouver un animateur formé pour cet été » pour s’occuper du jeune garçon. Mais pour l’instant, rien de concret même si, de l’aveu d’Amandine Montuy, « tous les interlocuteurs que j’ai rencontrés ou contactés sont très coopérants et souhaitent vivement trouver une solution. J’attends la confirmation ». Pour l’instant, une association de Calais et le Sessad de Guînes ont proposé les services d’un de leurs animateurs. Une fois le problème réglé, un comité de pilotage prendra ensuite le relais.

En attendant, Théo a bien saisi la situation et il est triste à l’idée de penser qu’il n’aura pas droit à des vacances comme n’importe quel enfant : « Il ne se sent pas bien. Il est plus énervé que d’habitude », confie Anne. Le jeune Nortkerquois passera peut-être son été à la maison, avec ses parents : « On l’emmênera au parc ou faire des balades. On ne pourra pas lui offrir les nombreuses activités qu’il aurait pu faire au centre de loisirs. C’est dommage ».

A travers ses inquiétudes et ce coup de colère, le couple nortkerquois souhaite que ce qui arrive à leur fils n’arrive plus aux autres familles vivant avec un enfant autiste : « Il y a une vraie prise de conscience à prendre et aussi une lutte permanente à mener sur les préjugés concernant l’autisme. Mon fils n’est pas agressif et ne représente un danger pour personne. Ses enseignantes qui le suivent le décrivent comme quelqu’un de calme. Théo est un garçon comme un autre, sauf qu’on lui colle une étiquette ». Un jeune garçon qui n’espère qu’une seule chose : passer des vacances agréables avec ses copains.

Vincent PIHEN

21 mai 2015

Autisme : la hausse du nombre de cas due à un meilleur diagnostic

Elsa MAUDET 20 mai 2015 à 16:01

Une personne autiste participe à des activités dans un centre médical, le 5 mars 2012 à l'Isle d'Abeau.

Une personne autiste participe à des activités dans un centre médical, le 5 mars 2012 à l'Isle d'Abeau. (Photo Jean-Philippe Ksiazek. AFP)

L'ÉTUDE De nouveaux travaux suédois publiés dans le «British Medical Journal» accréditent la thèse selon laquelle la proportion de personnes autistes ne serait pas en augmentation.

La question de la prévalence de l’autisme fait souvent débat. En France, on estime qu’elle concerne une naissance sur 150. Une sur 100, voire, selon les études, une sur 50 dans d’autres pays. Et on parle toujours de chiffres en hausse. Les uns pointent une multiplication du nombre de cas, notamment à cause de facteurs environnementaux (pollution, vaccins, alimentation…), quand d’autres estiment que ce n’est que le fait d’un meilleur dépistage. Une étude suédoise publiée dans le British Medical Journal et relayée par le Figaro vient apporter de l’eau au moulin des seconds.

La prévalence des troubles du spectre autistique était faible dans les années 70, évaluée à moins de 0,05% de la population. Aujourd’hui, les estimations ne descendent jamais sous la barre de 1%, atteignant, selon différentes études, 2% aux Etats-Unis, 2,5% en Suède ou 2,6% en Corée du Sud. Pour autant, indiquent les travaux suédois (menés par l’Université de Göteborg, l’Institut Karolinska de Stockholm et l’école de médecine de Mont Sinaï de New York), il n’existe pas de preuve selon laquelle la hausse du nombre de cas signalés correspond à une augmentation du nombre de cas réels. Au contraire, ceux-ci semblent stables.

Des différences d’évaluation

D’abord parce que les critères menant au diagnostic de l’autisme ont évolué au fil des ans, rendant les comparaisons difficiles. Ensuite parce que l’amélioration des connaissances sur les troubles du spectre autistique a permis d’améliorer les diagnostics. On estime ainsi que la hausse de la prévalence de l’autisme entre 1996 et 2004 est due pour un tiers à une modification de diagnostic : nombre de personnes que l’on croyait avoir des difficultés d’apprentissage ou un retard mental étaient en fait autistes. Enfin, il existe des différences de méthodologie dans l’évaluation de l’autisme ou d’accès aux données, qui altèrent in fine la prévalence. Bref, «la hausse de la prévalence des troubles du spectre autistique demeure difficile à interpréter», résume l’étude.

Or «le fait de déterminer si la prévalence augmente réellement a d’importantes conséquences en termes de santé publique, notamment dans l’attribution d’allocations adaptées et dans les efforts en matière de recherche sur les causes des troubles du spectre autistique», note l’étude. On le voit d’ailleurs avec les enfants dits agités, même si les problématiques sont différentes : de plus en plus sont diagnostiqués hyperactifs et les prescriptions de Ritaline, médicament qui parvient à les calmer, s’envolent. Non sans poser un certain nombre de questions en termes de surconsommation médicamenteuse ou même de validité scientifique.

5 juillet 2015

Service jeunes autistes - SESSAD -> la ville de LONGWY retenue

article publié sur le Républicain Lorrain

Le suspense a pris fin concernant le projet de service pour jeunes autistes en Meurthe-et-Moselle Nord. À l’AEIM de Briey, l’Agence régionale de santé a préféré la copie présentée par Vivre avec l’autisme sur le secteur de Longwy.

04/07/2015 à 09:00 , actualisé à 09:04

Le bassin de Longwy l’a emporté : le nouveau Service d’éducation spéciale, de soins et d’aide à domicile (Sessad) de Meurthe-et-Moselle Nord s’implantera dans la cité des Émaux. La décision de l’Agence régionale de santé (ARS), financeur du projet ( lire ci-contre ), est tombée fin juin.

Elle a été accueillie avec satisfaction par l’association Vivre avec l’autisme en Meurthe-et-Moselle, auteur de la copie retenue. « Nous avions monté un projet rationnel, avec une priorité absolue donnée à l’inclusion des jeunes autistes dans la société , fait valoir Jean-Marie Othelet, président de la structure. De plus, nous avons une expérience longue de sept ans à Malzéville, où nous accompagnons aujourd’hui 38 jeunes. »

30 km de rayonnement

De son côté, l’antenne du Pays-Haut accueillera 10 enfants, adolescents et jeunes adultes. La Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) est chargée de passer en revue les dossiers des candidats.

Ces derniers devront notamment être âgés de 2 à 20 ans et habiter dans un rayon de 30 km autour du futur établissement. Ce dernier critère exclut par conséquent les résidents du bassin de Briey, où l’AEIM (Adultes et enfants inadaptés mentaux) avait également répondu à l’appel de l’ARS. « Cette règle est une norme économique par rapport au personnel , renseigne Jean-Marie Othelet. Comme les intervenants se déplacent à domicile, cela évite qu’ils ne passent plus de temps sur la route qu’à prendre en charge les jeunes autistes. »

En cas de dépassement…

Les dossiers validés par la MDPH seront assortis d’une notification. « Mais cela ne suffira pas à être accepté si le nombre final est supérieur à dix », prévient Ninon Legendre, responsable de Vivre avec l’autisme dans le Pays-Haut. Or ce dépassement risque fort de devenir une réalité. Et pour cause, Jean-Marie Othelet évalue le ratio « de personnes autistes à une sur 150, même si ce chiffre varie selon les sources, les cas d’autisme étant de mieux en mieux diagnostiqués ».

Les candidats ne pouvant être pris directement en charge seront placés sur liste d’attente. « Cela va être un grand soulagement pour les familles qui auront la chance d’avoir une place, ainsi qu’une déception pour les autres , reconnaît Ninon Legendre. Mais la bataille n’est pas finie ! »

La bénévole et le président songent déjà à une future extension… En raison de la taille de sa liste d’attente, la structure de Malzéville, dirigée par Lucien Lazzarotto, en avait obtenu une en juillet 2014, avec 8 nouvelles places accordées par l’ARS.

Ouverture à l’automne ?

Pour l’heure, l’équipe basée à Longwy comptera « deux postes et demi d’éducateur, un de psychologue, un d’orthophoniste et un demi d’ergothérapeute », rappelle Ninon Legendre. Le recrutement de ces intervenants s’est accéléré depuis cette semaine.

Leur formation aux spécificités des Troubles du spectre autistique (TSA) devrait être assurée durant l’été. « Nous espérons toujours une ouverture aux enfants fin septembre, début octobre », maintient Ninon Legendre. Ceci même si le choix de l’ARS, attendu fin mai, s’est fait attendre pendant un mois de plus ( RL du 26/05 ). Si tout se passe pour le mieux, les différents intervenants devraient donc être installés pour l’automne au n° 38, rue de Boismont à Longwy-Haut. Moyennant un loyer, le local sera mis à disposition par la Ville, soutien de la candidature longovicienne.

X. J.

6 juillet 2015

Ségolène Neuville annonce la création de 63 places pour enfants en situations critiques dans l'Hérault

logo ministère des affaires sociales, de la santé et du droit des femmes

3 juillet 2015

Ségolène Neuville annonce la création de 63 places destinées à l’accompagnement des enfants en situations critiques dans le département de l’Hérault

Dans le cadre du dispositif « situations critiques » mis en place à travers la diffusion d’une circulaire instaurant la remontée automatique au niveau national du nombre de personnes handicapées en situations critiques et dans le droit fil de la mise en œuvre du rapport « zéro sans solution » confié à Marie-Sophie Desaulle, Ségolène Neuville a demandé à l’Agence Régionale de la Santé du Languedoc-Roussillon de travailler avec la Maison départementale des personnes handicapées de l’Hérault, les associations ainsi que les familles sur des créations de places pour enfants handicapés.

En effet, le Languedoc-Roussillon et singulièrement le département de l’Hérault connaissent un retard en termes d’offre d’accueil et d’accompagnement. Ce retard - historique- conjugué à la pression démographique récente et à l’amélioration du dépistage ont retardé le rattrapage. Ainsi, dans l’Hérault, 93 enfants ont été déclarés en situation critique. Plus de la moitié de ces enfants sont atteints de troubles du spectre autistiques.

Pour réaliser ce rattrapage, l’ARS Languedoc-Roussillon a retravaillé en totalité sa programmation pluriannuelle sur le secteur afin de dégager le maximum de moyens pour ouvrir le plus de places possibles.

Cette décision est inédite à deux titres. Les moyens dégagés sont exceptionnels : 3,8 millions d’euros dont 1,23 millions notifiés par la secrétaire d’État au titre du 3ème Plan Autisme. Par ailleurs, pour répondre rapidement aux besoins des familles, elle se concrétise par des ouvertures de places dans des structures déjà existantes fléchées sur les enfants en situation critiques.

Ségolène Neuville a déclaré : « Je remercie tous les acteurs qui ont œuvré collectivement à la création rapide, dès la rentrée 2015, de places pour accompagner 63 enfants en situation critique du département de l’Hérault. Au niveau national, la circulaire budgétaire 2015 demande à toutes les ARS de mettre en place des solutions pour répondre aux situations critiques. »

8 juillet 2015

Sallaumines : Pierre et sa famille vivent avec l'autisme un quotidien semé d'embûches

article publié dans La Voix du Nord

Publié le

PAR YVES PORTELLI

Pierre, 18 ans, souffre du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme spécifique diagnostiquée une première fois dès l’âge de 3 ans. Depuis quinze ans toute la famille se bat au quotidien pour faire face. Un parcours semé d’embûches qui ne laisse place à aucun répit. Témoignages.


Pierre s’est régalé dans le rayon des comics au Furet. Il avait le sentiment d’être utile à quelque chose. PHOTO SEVERINE COURBE 
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La signature de la charte « autisme » (voir ci-dessous) les a décidés à nous appeler. Danièle et Jean-Pierre Barczyk n’ont rien contre le principe – au contraire – mais ils avaient surtout envie d’évoquer la réalité qui prévaut jusqu’ici, celle précisément qui pousse les professionnels à essayer de faire mieux. Leur maison du centre-ville de Sallaumines constitue un havre de paix familial, un refuge indispensable. Pierre (57 ans) et Danièle (54 ans) expliquent pourquoi : « Du jour où Pierre a été diagnostiqué autiste, nous nous sommes retrouvés seuls. Plus d’amis, une famille déchirée. Notre monde s’est rapidement rétréci à un petit cercle : nous les parents, nos deux filles plus âgées, Pierre bien sûr et les parents de Danièle. » Au fil des années, seuls les soignants et quelques autres ont élargi le groupe, pas davantage. Les Barczyk ont appris en marchant. Ils sont devenus des spécialistes du montage de dossiers. Pour faire accepter leur enfant en classe, à l’école, au collège, au lycée, rien n’a été simple et les sacrifices énormes. Aujourd’hui, à un an de la retraite, Jean-Pierre Barczyk sait qu’il gagnera du temps pour sa famille. Un luxe ! Danièle, ancienne préparatrice en pharmacie à Lens, a dû quitter son emploi après avoir essayé le mi-temps, longtemps. Ensemble, ils ont dû s’adapter en permanence. « À chaque fois on se demandait, mais comment faire ? » Aucun parcours n’est proposé aux familles qui accompagnent leur enfant autiste, c’est le système D qui prévaut. Souvent, les couples explosent en vol. Trop de contraintes, d’échecs répétés. Les Barczyck, eux, ont tenu, même quand Pierre a pu intégrer un lycée spécialisé pour jeunes autistes… à Dunkerque. « Comment rester avec lui là-bas ? C’est loin de Sallaumines. Nous avons chamboulé notre vie. Danièle partait quatre jours sur place, revenait avec Pierre le jeudi soir et travaillait les deux derniers jours de la semaine » explique Jean-Pierre, conscient du sacrifice consenti.

Le rendre autonome, voilà l’objectif

Des exemples de la sorte jalonnent leur vie. Danièle sent aussi que ses aînées (22 et 27 ans) ont elles aussi souffert de la situation puisque l’attention était concentrée sur le frangin : « On aurait tant aimé faire plus pour elles. » Danièle et Jean-Pierre ont appris aussi à canaliser leur rage face à l’incompréhension. La difficulté d’organiser un parcours scolaire fut un des Everest à surmonter. Aujourd’hui, ils se concentrent sur l’avenir : « Notre objectif est de rendre Pierre le plus autonome possible. Un jour, nous ne serons plus là il faut donc atteindre cet objectif. »

Adulte, le jeune homme sort des parcours balisés. Aussi imparfaits qu’ils aient été, ils fixaient un cap, concentraient quelques moyens. Chaque jour, il faut tout inventer. Les Barczyk sont fatigués mais ils font face. Ils sont prêts à donner leur avis sur tout ce qui pourrait améliorer les prises en charge des autistes tout au long de leur vie. Ils sont devenus référents sur le sujet et ce serait bien de les entendre et de les écouter .

Belle expérience au Furet

Pierre a pu effectuer un stage à mi-temps durant plusieurs semaines du mois de juin au Furet du Nord à Lens. En dehors de quelques expériences déjà enrichissantes dans les médiathèques, ce saut dans l’inconnu, dans une entreprise directement au contact de clients, était une grande première pour le Sallauminois. Une première aussi pour Jocelyn Billet, le directeur du site lensois : « Pierre a été intégré tout particulièrement dans le rayon des BD, ses connaissances dans le domaine sont très bonnes. Il s’y trouvait en confiance. Parallèlement, il a suffi de bien cadrer son travail et cela s’est très bien passé. » Pierre Barczyk a également été sollicité sur les logistiques de rangement, pas toujours évidentes à l’échelle d’un Furet et là aussi, tout s’est bien passé : « Il a une bonne mémoire, cela lui a permis de bien comprendre les fonctionnements et de s’y adapter. » Le rythme du mi-temps était bien adapté au handicap du jeune homme. Ses parents étaient surtout satisfaits de l’accueil réservé à leur fils. « Je peux vous assurer que trouver des stages de cette nature est terriblement difficile. »

Une nouvelle charte

C’est la signature de la charte « autiste » voici une dizaine de jours au centre hospitalier de Lens qui avait incité la famille Barczyk à nous contacter afin que l’on puisse se rendre compte des difficultés rencontrées sur le terrain. Rappelons à ce sujet que l’accord lie désormais huit acteurs du territoire spécialisés dans la prise en charge des patients : le centre hospitalier de Lens (unité médicale de pédopsychiatrie), le centre hospitalier d’Hénin-Beaumont (pôle psychiatrie), le centre de ressources Autisme (Loos-en-Gohelle) et l’association Autismes Nord – Pas-de-Calais ; l’APEI de Douai ; l’APEI de Lens et environs, d’Hénin-Carvin ; La Vie active et l’Éducation nationale.

9 juillet 2015

4 millions d'euros de plus pour les MDPH en 2015

Résumé : En 2015, 4,2 millions d'euros supplémentaires seront attribués aux Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), afin d'améliorer leur fonctionnement et de simplifier les démarches des usagers.

Par , le 08-07-2015

 

Lors de son Conseil du 7 juillet 2015, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) a adopté l'attribution de 4,2 millions d'euros supplémentaires aux Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) pour l'exercice 2015. Ainsi, entre 2013 et 2015, la contribution annuelle de la CNSA aux MDPH sera passée de 60 à 68 millions d'euros.

« Une réponse accompagnée pour tous »

Cette décision, prise par Marisol Touraine (ministre des Affaires sociales, de la santé et des droits des femmes) et Ségolène Neuville (secrétaire d'Etat chargée des Personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion), permettra de soutenir l'activité des MDPH et selon leur communiqué « d'améliorer concrètement la situation des personnes en situation de handicap dans notre pays ». Cette enveloppe supplémentaire est destinée à participer à la mise en œuvre de la feuille de route « Une réponse accompagnée pour tous », pilotée par Marie-Sophie Desaulle, suite au rapport « Zéro sans solution », qui a pour objectif « qu'aucune famille, aucune personne en situation de handicap ne se retrouve sans solution ». Selon Ségolène Neuville, « L'abondement voté par la CNSA permettra aux MDPH de faire face à l'augmentation continue de leur charge de travail pour se recentrer sur leur cœur de métier : l'accueil des personnes en situation de handicap dans leurs démarches et demandes. »

Une promesse de la CNH de décembre 2014

Cette décision fait suite aux mesures annoncées par le Président de la République à l'occasion de la Conférence nationale du handicap (CNH) en décembre 2014 pour simplifier le quotidien des personnes en situation de handicap et alléger la charge de travail des MDPH : allongement de la durée d'attribution de l'Allocation adulte handicapé (AAH), création d'une carte « mobilité inclusion » unique, simplification de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé… « Les MDPH jouent, au quotidien, un rôle indispensable en direction des personnes en situation de handicap, a déclaré Marisol Touraine. En apportant ce soutien financier supplémentaire, l'État reconnaît l'importance du service rendu par ces structures mais aussi la nécessaire évolution de leurs missions. »

20 juin 2015

Toul : une jeune autiste sans solution de prise en charge

20/06/2015 à 12:40 Vu 2034 fois

IME souvent complets, écoles pas toujours accessibles : les jeunes autistes doivent parfois rester à la maison. À l’instar de la petite Léonie, 8 ans, de Manoncourt-en-Woëvre.

Faute de place, Léonie n’est suivie, depuis novembre, par aucun centre spécialisé.   Photo ER

Faute de place, Léonie n’est suivie, depuis novembre, par aucun centre spécialisé. Photo ER

Manoncourt-en-Woëvre. Elle reste avec maman, dans la maison de Manoncourt-en-Woëvre, dans le Toulois. Pendant que ses deux frères et sa sœur sont à l’école, comme il se doit. À 8 ans, Léonie Moulart aurait pourtant besoin de vivre au contact des enfants de son âge pour se sociabiliser, et progresser. Pour apprendre -enfin- à s’exprimer, à manger seule, à être propre. Des apprentissages tout simples, basiques même, mais que la petite fille, diagnostiquée autiste en 2012, n’a toujours pas pu acquérir. Il faut dire que son parcours, comme celui d’autres jeunes souffrant de cette pathologie, n’a rien de la voie toute tracée.

D’abord suivie en hôpital de jour à Toul, en séances individualisées, la petite fille a ensuite bénéficié du Sessad (Service d’Éducation spéciale et de Soins A Domicile) de Laxou, service médico-social basé sur l’intervention de médecins et éducateurs. « Cela lui a permis d’être suivie par divers spécialistes », confirme sa maman Marylène.

Neurologue, orthophoniste ou psychomotricien : à leur contact, Léonie a tenté d’évoluer. Et, à 6 ans, elle fait son entrée en moyenne section à l’école de Tremblecourt, village voisin de Manoncourt. « Cette tentative d’intégration en milieu scolaire ne s’est pas bien passée, malgré la présence d’une assistante de vie scolaire », déplore son papa Cédric. « Nous avons ensuite tenté l’IME (institut médico-éducatif, N.D.L.R.) de Toul, mais là encore, il était évident que, au contact d’enfants souffrant d’autres pathologies et ayant besoin d’autres soins, cela n’était pas adapté », avancent ses parents. « On la voyait stressée, avant d’y aller et en revenant, et elle ne progressait pas. À ce jour, elle n’est toujours pas propre, ne sait pas manger avec des couverts, et elle ne dit quasiment rien, à part ‘’papa’’ et ‘’maman’’. »

Centres d’accueil saturés

Depuis novembre dernier, c’est donc chez elle et avec sa mère que Léonie passe la plupart de son temps, les deux structures les plus proches, à savoir les IME Claude-Monnet de Pont-à-Mousson et J.-B. Thiery de Maxéville, étant complets. Une situation qui n’a malheureusement rien de rare. « Les structures sont saturées partout ; et encore, la Lorraine est une région plutôt bien pourvue par rapport à d’autres », note-t-on au siège de la MDPH, la Maison départementale des personnes handicapées, entité qui suit les autistes et les oriente, sur dossier, vers les établissements ad-hoc.

« Selon les chiffres de l’INSEE, en France, une personne sur 150 souffre d’autisme, il n’est donc pas toujours simple de trouver une place dans une structure adaptée », confirme Jean-Marie Othelet, président de « Autisme 54 », association qui a également ouvert un service Sessad (38 places). « Mais rester à la maison n’est jamais la solution : d’abord parce que c’est très difficile à vivre pour les parents, ensuite parce que ça ne permet pas au malade de progresser. »

Pour Léonie, comme pour d’autres jeunes dans son cas, l’avenir s’avance donc, pour l’heure, en forme de gros point d’interrogation. « Si elle n’évolue pas, comme va-t-elle grandir ? Que va-t-elle devenir ? », s’interroge sa maman. « Concrètement, pour elle les journées sont longues, elle tourne un peu en rond. Et pour moi, c’est difficile de l’occuper, alors qu’elle demande une attention de tous les instants. »

Avec toutes les répercutions que l’on imagine sur la vie d’une famille plongée dans une situation complexe, et qu’elle espère transitoire. Mais qui, pour elle, dure chaque jour depuis trop longtemps.

Stéphanie CHEFFER :

19 juillet 2015

L'autisme n'est pas une maladie explique Nadège Alloisio, psychologue à Belleville -69- et présidente de Autisme Ambition Avenir

Encore méconnu, l’autisme concernerait 9000 enfants en Rhône-Alpes, et 1 naissance sur 100 en France. Décryptage avec Nadège Alloisio, psychologue à Belleville (Rhône) et présidente de l’association Autisme Ambition Avenir, qui vient de voir le jour avec le soutien de Clovis Cornillac et de Jean-Michel Aulas.

Pour la présidente de l'association AAA, la France est très en retard dans la détection de l'autisme.

Pour la présidente de l’association AAA, la France est très en retard dans la détection de l’autisme ©DR

Qu’est ce que l’autisme ?

Nous savons qu’il s’agit d’un trouble neurodéveloppemental caractérisé par des troubles de la communication, des interactions sociales. Les enfants autistes présentent également des intérêts restreints. Ses causes sont multifactorielles. Bien que de nombreuses recherches aient été menées dans ce domaine, nous en ignorons les causes précises. Mais l’autisme n’est pas une maladie au sens technique du terme car une maladie se soigne et nous sommes dans le champ du handicap. Le but est de freiner les troubles qui y sont associés.

Comment est-il perçu ?

L’autisme est un trouble qui effraie. On observe que les gens ont une véritable méconnaissance de cette pathologie et associent l’autisme à quelque chose de négatif. C’est un cercle vicieux, on réduit trop facilement une personne autiste à quelqu’un qui reste dans sa bulle et qui a des crises. Alors qu’un autiste a besoin de stimulation et d’être intégré dans la société.

Comment le déceler ?

L’autisme se diagnostique avec des grilles et des outils adaptés. Chaque personne atteinte d’autisme est différente. On décèle l’autisme de plus en plus tôt, du moins dans les pays anglo-saxons où on se dirige davantage vers un diagnostic précoce de l’autisme. Cela commence aussi en France grâce à des cellules de diagnostics précoces qui commencent à émerger, ce qui est très encourageant.

 

Détection et prise en charge: les lacunes françaises

L’autisme est moins bien détecté en France ?

En France, même si les choses évoluent, on observe un manque crucial d’informations chez les personnels en première ligne pour porter un diagnostic. Il est très difficile de déceler l’autisme et je regrette que les personnes travaillant dans le secteur de la petite enfance ne soient pas davantage sensibilisées. Nous n’avons pas encore les réflexes pour déceler l’autisme. A l’étranger, une ligne dans le carnet de santé est prévue à cet effet.

Comment prend-on en charge les personnes atteintes d’autisme ?

Malgré qu’une naissance sur cent soit concernée par l’autisme, cette question ne semble pas être un souci pour l’Etat. En France, nous avons accumulé un retard de 30 ans en matière de prise en charge, et très peu de centres adaptés existent pour aider les enfants autistes. Aujourd’hui, des familles doivent attendre plusieurs années avant que leur enfant n’obtienne une place dans un centre adapté.

 

L’autisme exige un suivi personnalisé

Des structures comme AAA permettraient de pallier cette situation ?

Au sein de notre association, nous tentons de mettre en place un modèle pour tendre vers des prises en charge complètes et adaptées des enfants autistes avec des professionnels formés aux méthodes éducatives. Nous coordonnons nos prises en charges et proposons un suivi individualisé, avec des objectifs quantifiables afin de mesurer les progrès des enfants. Nous mettons également en place une guidance parentale. Un enfant autiste a besoin de se sociabiliser. Il est nécessaire que les parents d’enfants autistes n’aient pas peur de sortir, de mener des activités à l’extérieur de chez eux.

Plus d’informations sur l’autisme en Rhône-Alpes sur le site du Centre de Ressources Autisme Rhône-Alpes

Retrouvez la liste de tous les psychologues de votre ville ou de votre quartier sur www.conseil-national.medecin.fr

A savoir
Parrainée par Clovis Cornillac, Ambition Avenir va dès la rentrée de septembre 2015 prendre en charge 5 enfants autistes qui seront entourés par 14 professionnels (psychologue, institutrice spécialisée, orthophoniste, professeur de sport adapté, art-thérapeute, psychomotricienne etc…). Une soirée de gala a été organisée pour promouvoir la création de l’association AAA, au Selcius Confluence en présence de personnalités lyonnaises (dont son président d’honneur Jean-Michel Aulas). La problématique du financement des actions de l’association reste en effet cruciale, le coût de la prise en charge d’un enfant autiste s’élevant à 3 500€ par mois à temps plein.

20 juillet 2015

L'association AAA, Autisme Ambition Avenir, à la recherche de partenaires

Publié le 08/07/2015 à 05:00
Isabelle Kumar (vice-présidente), Nadège Alloisio (présidente)   et Elodie Witmeyer (vice-présidente adjointe).  Photo Joël Philippon

Née en mars dans le Beaujolais, l’association Autisme Ambition Avenir organisait hier une soirée de gala au Selsius avec des chefs d’entreprises dont Jean-Michel Aulas, des acteurs des domaines médico-sociaux, des intervenants de l’association et des élus, afin de rechercher des partenaires pour soutenir son projet.

Face au manque de structures et aux listes d’attente, il s’agit de proposer aux enfants autistes un suivi personnalisé et coordonné basé sur les approches éducatives et comportementales de type Teach, ABA et Denver, reconnues aujourd’hui comme les plus pertinentes par la Haute autorité de santé.

22 juillet 2015

Travailler la demande avec un enfant atteint d'autisme

Post image for Travailler la demande avec un enfant atteint d’autiste

La demande est une unité fonctionnelle du langage qui en comporte 7.  Elle est la première à émerger dans le développement normal de l’enfant et sera donc, l’une des premières compétences de communication à mettre en place chez un enfant atteint d’autisme.

1 La demande a plusieurs fonctions:

  • L’obtention d’une chose tangible, d’une action
  • L’obtention de l’attention d’une personne
  • Le retrait de quelque chose ou de quelqu’un
  • L’obtention d’aide
  • l’obtention d’informations: ‘ »ou », « qui », « quand », « comment », « pourquoi » , « qu’est ce que c’est »

2 La demande a plusieurs formes:

  • Forme non vocale, comme le pointage, le regard, le gestuel, l’imagé
  • Forme vocale: mot ou ébauche de mot, association de 1,2,3 mot, phrase construite

3 La demande doit être fonctionnelle et spontanée

I Recommandations:

Cibler et m’assurer de la motivation de l’enfant:

  • Avant de  mettre en place un programme A.B.A (Analyse Appliquée du comportement) pour enseigner la demande, il est important de cibler et de s’assurer des choses motivantes pour l’enfant. On appelle ces choses des renforçateurs. Ces renforçateurs seront d’une grande utilité dans l’apprentissage du langage.   En effet plus le renforçateur sera bien sélectionné, plus l’enfant sera motivé à l’obtenir et moins il aura de difficulté à acquérir un système de communication adapté (oral, signes, images).
  • Procédure: Placez vous à une distance acceptable de l’enfant tout en restant dans son champ de vision. Utilisez l’objet ou l’activité de façon enthousiaste en le manipulant et en parlant à haute voix de cette objet ou activité. Observez le comportement de l’enfant si par exemple il le regarde, si il s’approche, si il tend la main vers l’objet, vous pourrez juger de son intérêt pour l’objet en question.
    En savoir plus sur le renforcement en ABA….

Choisir le renforçateur adapté et suffisamment motivant:

  • Assurez vous que la motivation de votre enfant soit régulière et forte pour le renforçateur.
  • Assurer vous que le renforçateur lui soit déjà familier, par ex: l’enfant le répète en échoïque, ou l’enfant le rencontre régulièrement dans son environnement.
  • Choisissez un renforçateur facile à prononcer.
  • Les renforçateurs dits « consommable » permettent plus d’essais et sont moins aversifs. Ils doivent être donnés petit peu par petit peu.
  • Assurer vous de pouvoir donner ou récupérer facilement le renforçateur lors des apprentissages.
  • Varier vos renforçateurs en les choisissant parmi différentes catégories (jeux, nourriture, activité etc…)
  • Attention: La motivation pour un renforçateur ne doit pas être « envahissante » car vous risqueriez de provoquer des frustrations et voir des comportements dits « problèmes » apparaître.

Attention à vos comportements:

  • encoreAttention à certaines demandes du type « Encore », « S’il te plait », « Merci » car si elles sont apprises en début de programme, elles peuvent se substituer rapidement à une demande plus complète du type « je veux une pomme »ce qui empèchera l’enfant de développer d’autres demandes. L’enfant utilisera systématiquement « Encore » plutôt que « je veux … ».
  • ne pas anticiperAttention également à ne pas trop anticiper les besoins de l’enfant car cela freinera fortement l’émergence d’une communication. En effet le fait d’anticiper tous leurs besoins, pour aller plus vite ou tout simplement pour les aider de façon spontanée, n’aidera pas l’enfant à communiquer.
  • Attention: n’utilisez pas de phrase interrogative du type « tu veux le ballon ? »  mais uniquement le nom précis de l’objet ou l’activité : « ballon », « puzzle »… puis « Qu’est ce que tu veux? »

De plus, de nombreux troubles du comportement peuvent se développer chez les enfants avec autisme car ils n’ont pas appris à demander de façon adaptée ce qu’ils veulent, ou ne veulent pas. L’apprentissage d’un système de communication adapté influera donc fortement et positivement sur les comportements dit « problèmes »

De nombreuses incitations à communiquer existent pour inciter la demande. Parmi celles ci voici quelques exemples.

  • Dites à l’enfant qu’il peut aller dehors, mais laisser le porte fermé à clé.
  • Sortir sont jeu préféré en dissimulant des pièces essentielles et lui dire «on joue »
  • Se positionner dans son champ de vision et sans rien lui dire, jouer avec son jouet préféré ou jouer à son activité préférée.
  • De la même manière se positionner dans son champ de vision et sans rien lui dire boire ou manger quelque chose qu’il affectionne
  • Si l’enfant réclame un aliment, lui donner seulement un petit morceau de façon à renouveler sa demande plusieurs fois.
  • Dans une activité quelle qu’elle soit, oubliez de sortir un élément essentiel à l’accomplissement de l’activité : Si l’enfant aime dessiner, lui sortir les feuilles et dissimuler les feutres, sortir les moules mais pas la pâte à modeler etc…

II Enseigner La demande à un enfant « verbal »:

La demande

  • Utiliser un objet ou une activité désiré par l’enfant en ayant vérifier au préalable sa motivation pour cet objet ou cette activité.
  • Procédure: Placer cet objet ou activité hors de sa porté, dans votre main par exemple. Montrer l’objet ou l’activité, Dire le  nom de l’objet ou de l’activité, trois fois avec des intervalles d’une seconde à chaque fois sur un ton fort et affirmatif. Si l’enfant imite le mot, ou procure des efforts prononcés pour dire le mot, il convient de lui donner immédiatement l’objet ou l’activité qu’il affectionne. Si l’enfant n’imite pas le mot demandé au bout de quelques secondes, il aura un accès limité ou partiel à l’objet ou l’activité qu’il affectionne.

Exemple de procédure :
1   les premières séances:
(présence de l’objet « l’avion »,  de la guidance physique « le pointage » et de la guidance verbale « avion »)

  • l’adulte montre l’avion à l’enfant,
  • l’enfant montre sa motivation (en s’approchant de l’adulte)
  • L’adulte dit « avion « , pointe l’avion  et laisse une seconde
  • L’adulte dit « avion » , pointe l’avion et laisse une seconde
  • L’adulte dit « avion » et pointe l’avion
  • L’enfant accède immédiatement à son avion

2    quelques séances plus tard :
(présence de l’objet « l’avion », de la guidance verbale « avion », disparition de la guidance physique « pointage »)

  • l’adulte montre l’avion  à l’enfant,
  • l’enfant montre sa motivation (en courant autours de l’adulte)
  • L’adulte dit «avion » et laisse une seconde
  • L’adulte dit « avion » et laisse une seconde
  • L’adulte dit « avion »

Si l’enfant répète « avion » avant la fin de la procédure, ou fait des efforts pour répéter le mot demandé  l’adulte lui donnera immédiatement son avion s.

Si l’enfant ne répète pas « avion » on peut par exemple le faire patienter quelques instants avant de le lui donner ou lui autoriser de jouer avec son avion sur un temps limité (pensez au time timer, accéder à notre article « comment arrêter une activité »).

3 quelques séances plus tard:
(présence de l’objet « l’avion », estompage de la guidance verbale « qu’est ce que tu veux » et disparition de la guidance physique.)

  • L’adulte montre « l’avion » à l’enfant
  • L’enfant montre sa motivation (en fixant son regard sur l’avion »
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux? Av  » laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux? A  » laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux?

Estomper vos guidances au fur et à mesure de vos séances. Estomper d’abord les guidances physiques, puis celles verbales, puis celles visuelles (présence de l’objet ou de l’activité désirée).

Remplacer également progressivement, les renforçateur tangibles par des renforçateurs sociaux, puis estomper aussi les renforçateurs sociaux.
ex: « la toupie » sera remplacée par un « Bravo » à chaque réussite, puis toute les deux réussite puis toutes les cinq réussites etc…

Au bout de quelques séances si l’imitation vocale n’intervient pas, il conviendra d’adopter un moyen alternatif tel que les signes ou les images.

de l'echoïque vers la demandeTransfert de l’echoïque vers la demande

  • De l’echoïque vers la demande : lorsque l’enfant répète immédiatement et régulièrement le nom de plusieurs objets ou activité, il convient de supprimer la guidance echoïque pour renforcer la demande et non l’imitation vocale du mot.

Exemple de stratégie de transfert :
1    les premières séances :

  • l’adulte montre l’avion à l’enfant,
  • l’enfant montre sa motivation (en tendant la main vers l’objet)
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » attend trois secondes »
  • L’enfant accède immédiatement à son avion

2    Quelques séances plus tard :

  • l’adulte montre l’avion à l’enfant,
  • l’enfant montre sa motivation (en regardant l’objet)
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse trois seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse trois secondes
  • L’enfant répond « avion » ou fait des efforts pour répéter le mot demandé  il accède immédiatement à son avion sans attendre la fin de la procédure.

3    quelques séances plus tard :

  • l’adulte montre l’ avion à l’enfant,
  • l’enfant montre sa motivation (en courant autours de l’adulte par exemple)
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse 3 seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse 5 secondes
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse 5 secondes
  • L’enfant répond « avion » ou fait des efforts pour répéter le mot demandé  il accède immédiatement à son avion.

Progressivement augmentez votre attente de la réponse jusqu’à arriver à la question de l’adulte « Qu’est ce que tu veux ? » réponse de l’enfant « avion »

III Technique d’enseignement de la demande avec un enfant non verbal:

Enseigner la demande avec des signes:

  • S’assurer de la motivation de l’enfant pour le renforçateur (il regarde, il s’approche, il tend la main).
  • Coupler le mot oral avec le mot signé et l’objet désiré par l’enfant : par exemple : dire « bulle », montrer le flacon de bulle et faire le geste « bulle »
  • Procédure: Placer cet objet ou activité hors de sa porté, dans votre main par exemple. Dire le mot de l’objet désiré et faire le signe trois fois avec des intervalles d’une seconde à chaque fois en montrant l’objet désiré. Si l’enfant fait le signe, lui donner immédiatement l’objet désiré sur une durée prolongée. Si l’enfant n’imite pas le signe, ne lui donner que partiellement l’objet désiré ou le lui donner sur une durée plus courte.

Exemple de procédure :
1    Les premières séances:

  • l’adulte montre les feutres et les feuilles à l’enfant pour s’assurer de sa motivation à vouloir dessiner,
  • l’enfant aime dessiner et montre sa motivation (en s’approchant de son bureau),
  • l’adulte montre le feutre, dit « feutre » et fait le signe feutre, il laisse 1 seconde
  • l’adulte montre le feutre, dit « feutre » et fait le signe feutre, il laisse 1 seconde
  • l’adulte montre le feutre, dit « feutre » et fait le signe feutre.
  • L’enfant accède immédiatement à son activité de dessin

2    Quelques séances plus tard :

  • l’adulte montre les feutres et les feuilles à l’enfant pour s’assurer de sa motivation à vouloir dessiner,
  • l’enfant aime dessiner et montre sa motivation (en s’approchant de son bureau par exemple),
  • l’adulte montre le feutre, dit « feutre » et fait le signe feutre, il laisse 1 seconde
  • l’adulte montre le feutre, dit « feutre » et fait le signe feutre, il laisse 1 seconde
  • l’adulte montre le feutre, dit « feutre » et fait le signe feutre.

Si l’enfant n’imite pas le signe « feutre », l’adulte lui donnera le feutre  mais ne le laissera dessiner que quelques secondes et reprendra la procédure.
Si l’enfant imite le signe « feutre », l’adulte lui donnera le feutre et le laissera dessiner plus longuement.

Au bout de quelques séances si l’imitation motrice n’intervient pas, il conviendra d’adopter un autre moyen alternatif tel que les images.
Attention: n’utilisez pas de phrase interrogative du type « tu veux le ballon ? »… mais uniquement le nom précis de l’objet ou l’activité : « ballon », « puzzle »…

  •   Lorsque l’imitation du signe est immédiate et régulière au travers de plusieurs objets ou activités, il convient de remplacer le mot oral par la question « qu’est ce que tu veux ? »

Exemple :
1    les premières séances :

  • l’adulte montre le feutre, dit « qu’est ce que tu veux ?  » et fait le signe feutre, il laisse 1 seconde
  • l’adulte montre le feutre, dit « qu’est ce que tu veux ?  » et fait le signe feutre, il laisse 1 seconde
  • l’adulte montre le feutre, dit « qu’est ce que tu veux ? » et fait le signe feutre.
  • L’enfant fait le signe feutre et accède immédiatement à l’objet

2    Quelques séances plus tard :

  • l’adulte montre le feutre à l’enfant et dit « Qu’est ce que tu veux ?, et fait le signe feutre» laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » et fait le signe feutre, laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse 3 secondes
  • L’enfant fait le signe « feutre » , il accède immédiatement à son activité de dessin.

3    quelques séances plus tard :

  • l’adulte montre le feutre à l’enfant et dit « Qu’est ce que tu veux ?, et fait le signe feutre» laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? »  laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse 3 secondes
  • L’enfant fait le signe « feutre » :   il accède immédiatement à son activité de dessin.

4    quelques séances plus tard :

  • l’adulte montre le feutre à l’enfant et dit « Qu’est ce que tu veux ?» laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? »  laisse une seconde
  • L’adulte dit « Qu’est ce que tu veux ? » laisse 3 secondes
  • L’enfant fait le signe « feutre » , il accède immédiatement à son activité de dessin.

l’utilisation de guidance est possible puis estompée au fur et à mesure de l’apprentissage, jusqu’à arriver à la question de l’adulte « Qu’est ce que tu veux ? » réponse de l’enfant le signe « feutre ».
De la même manière que ci dessus l’accès à l’activité « dessiner » est dosée selon l’implication de l’enfant.

Pour vous aider à apprendre le langage des signes : ABC…LSF dictionnaire visuel bilingue

Enseigner la demande avec des images:

La méthode PECS (Picture exchange communication system) permet de suppléer ou d’augmenter la communication.
L’enfant dispose d’images qui lui permettent de montrer à l’adulte ce qu’il souhaite.
En présentant l’image de l’objet ou de l’activité souhaitée à l’adulte, l’enfant accède à ce qu’il demande.
La méthode PECS implique différentes étapes :

  1. l’étape de l’échange physique pour initier l’ interaction: l’enfant apprend à prendre en main l’image ou la représentation de l’objet de son choix, à se diriger vers son instructeur et à déposer l’image dans la main de son instructeur.
  2. l’enfant apprend à se diriger de lui-même vers son tableau ou livret de communication, à en retirer l’image désirée, à venir chercher l’adulte pour lui remettre l’image ou la représentation de l’objet: c’est l’étape d’apprentissage de la spontanéité.
  3. l’étape de discrimination : l’enfant apprend à distinguer les images et à sélectionner celle qui correspond à l’objet désiré. Il élargit son vocabulaire.
  4. l’étape de l’Apprentissage de la structure d’une phrase: l’enfant apprend à faire une phrase structurée pour formuler sa demande, à demander des objets (présents ou absents de son champ de vision) par l’utilisation du pictogramme « Je veux »
  5. l’étape de la demande autonome: l’enfant apprend à répondre à la question « Qu’est-ce que tu veux ? »
  6. l’enfant apprend à faire des commentaires en réponse à des sollicitation ou de manière spontanés.

Découvrir la méthode PECS…

Les unités fonctionnelles du langage en image….
Comment enseigner les autres unités fonctionnelles du langage ? :

TACT = Nommer
IMITATION =  Copier des mouvements moteur
RECEPTIF = Montrer
ECHO = Répéter
TEXTUEL ET TRANSCRIPTION = Lire et/ou écrire
INTRAVERBAL = Parler de l’objet en son absence

24 juillet 2015

L'Impact comprend les frustrations de la famille Ciman

Mise à jour le mercredi 15 juillet 2015 à 13 h 35 HAE
Laurent Ciman Laurent Ciman  Photo :  Impact de Montréal

L'Impact de Montréal marche sur des œufs depuis que Laurent Ciman et son épouse ont dénoncé le laxisme de l'organisation, incapable de tenir ses promesses pour que la jeune fille autiste du couple reçoive de meilleurs soins au Canada que dans leur pays.

« On pense qu'on a fait ce qu'il fallait faire, a dit mercredi le vice-président de l'Impact, Richard Legendre. Mais on voit bien le cri du coeur des parents. On comprend. On va tout simplement redoubler d'ardeur pour essayer de trouver des solutions. »

Laurent Ciman, défenseur étoile en Belgique, a choisi de poursuivre sa carrière en Amérique en 2015 afin d'offrir à sa fille Nina l'occasion de jouir de meilleurs soins, convaincu par la direction de l'Impact.

« Ils n'ont encore rien fait pour Nina, a déclaré la compagne de Ciman au quotidien flamand Het Laatste Nieuws. Vous pouvez le dire... Nous sommes très déçus par le nouveau club de Laurent. Tout le monde sait pourquoi mon mari a quitté Sclessin. Le Canada possède de bien meilleures infrastructures qu'en Belgique pour soigner la maladie de notre fille. Lors des négociations, nous ne nous sommes jamais montrés trop gourmands en exigeant par exemple une villa avec piscine ou une Ferrari. Nous souhaitions être aidés financièrement et avoir accès rapidement au système de santé publique. Selon la direction canadienne, il n'y avait aucun souci à cela... »

Diana Ciman ajoute que sa famille doit assumer des dépenses imprévues.

« C'est nous qui avons recherché l'aide adéquate et qui payons. Ce n'était absolument pas le deal de départ, explique-t-elle au journal belge. Nina a besoin de 30 à 40 heures de soins chaque semaine. À 100 $ l'heure... Vous pouvez faire le compte. Nous en sommes à 3000 euros chaque semaine! »

Au lendemain d'une rencontre avec la famille Ciman, l'Impact se fait rassurant et se montre prêt à collaborer financièrement.

« On s'est montré ouvert aussitôt qu'on a su que c'était un enjeu important (les coûts), affirme Richard Legendre. On s'est montré ouvert à donner un coup de main de ce côté-là. »

Laurent Ciman a paraphé une entente de trois saisons avec l'Impact. Diana Ciman précise qu'un déménagement au Canada n'était pas du tout dans les plans du couple.

« Ce n'était pas un rêve pour nous, affirme Mme Ciman en passant un commentaire sur le système de santé québécois. C'est particulièrement compliqué avec une période d'attente incroyablement longue. Pour le commun des mortels, on parle de 15 à 24 mois d'attente... Laurent possède un contrat de trois ans à Montréal. Imaginez si nous devons encore patienter des mois... Nous aurions déménagé pour rien! »

La direction du club montréalais compte désormais faire un suivi plus serré avec la famille Ciman et veut notamment continuer de trouver les bons intervenants pour la petite Nina.

Richard Legendre est convaincu d'y arriver. « On veut aider, on va aider. L'enjeu est trop majeur pour qu'on puisse s'arrêter ici. »

26 avril 2015

Equithérapie : dans les coulisses d'un tournage

article publié sur France 3 Basse-Normandie

C’est un joli souvenir de reportage. Il faisait frais mais relativement beau en ce dernier jour du mois de mars. Nous avions rendez-vous aux « Chevaux de Bel Air », un centre équestre du nord de l’Ille-et-Vilaine, pour tourner un reportage sur l’équithérapie. Une journée riche...

  • Par Anthony Masteau
  • Publié le 13/04/2015 | 09:24, mis à jour le 13/04/2015 | 10:26
Thomas, jeune adulte autiste, pendant une séance d'équithérapie © Jean-Michel Piron France 3 Bretagne

© Jean-Michel Piron France 3 Bretagne Thomas, jeune adulte autiste, pendant une séance d'équithérapie

Nous sommes arrivés en avance. Nous savions que le petit groupe qui devait nous rejoindre était composé de jeunes adultes autistes. Il était important d’être là et en place avant eux, pour qu’ils puissent s’aclimater à notre présence.

Et l’adaptation s’est réalisée très rapidement. L’intérêt pour notre caméra et notre perche s’est vite détournée au profit du maître des lieux : le cheval.

Des séances toutes les deux semaines

Ce jour là, ce sont Antoine, Thomas et Julien qui ont fait le déplacement. Ils quittent leur foyer de la Vaunoise, à l’Hermitage en Ille et Vilaine, tous les quinze jours pour venir ici monter à cheval. Ils y passent un peu plus d’une heure au plus près des chevaux. A pied, ou en selle, ce contact leur permet de communiquer, ou plutôt d’être en communication avec leur environnement. Ce n’est pas forcément verbal mais il y a de l’échange.

Pour Gildas, l’éducateur qui les accompagne, c’est assez surprenant : 

« On sent qu’il y a quelque chose qui se passe. Ce ne sont pas les mots, on le voit bien, c’est une attitude. Le cheval est plutôt «quelqu’un» de bienveillant, dans une attitude plutôt sympa pour accueillir la communication des résidents ».


Et c’est vrai qu’à cheval, on voit les sourires. Aucune appréhension. Au pas, au trot, nos cavaliers ont une totale confiance dans leurs montures. Des chevaux qui par ailleurs sont eux aussi étonnamment sereins. Marielle, la monitrice, le constate toutes les semaines:

 " Vous voyez Ozzoro, ce grand cheval Irish, il est très très calme, très posé, alors qu’avec les autres cavaliers il aime bien embêter, aller coller, ne pas écouter."


Pendant une heure, Marielle propose à Antoine, Thomas et Julien des jeux d’agilité et de mobilité. Des jeux qui leur permettent de s’assouplir et de se détourner quelques instants des gestes répétitifs qui les agitent.

Interview pendant une séance d'équithérapie de Marielle Auzou, monitrice d'équitation au centre équestre les Chevaux du Bel Air à Montreuil le Gast (35)

Plus calme

Pour Gildas, leur éducateur, ces cours ont de vraies vertus sur les résidents: 

« Le bienfait, il est visible sur le temps de la séance. Quand en plus, ce calme dure après la séance, c’est tout bénéf’ ! »


Quant à Marielle, la monitrice, elle aussi éprouve beaucoup de plaisir à donner ces cours. Quand on lui demande, si ça a changé sa façon de travailler, la réponse fuse : « Je suis beaucoup plus calme ! ».

A vrai dire, nous aussi nous sommes revenus de ce reportage très « zen » et sereins, avec ce sentiment que l’équithérapie  n’est pas une simple thérapie finalement, mais une véritable alchimie qui diffuse ses bienfaits à tous les participants  !

24 juillet 2015

Autisme : des centaines de parents devraient poursuivre l'Etat

Mis à jour : 24-07-2015 10:28
- Créé : 24-07-2015 09:10

HANDICAP - On a appris mercredi que l'Etat avait récemment été condamné à verser un total de plus de 240.000 euros de dédommagements à sept familles qui l'attaquaient pour "carences" de prise en charge de leurs enfants autistes. Une décision appelée à faire jurisprudence alors que selon l'association Vaincre l'autisme, beaucoup de parents constituent des dossiers pour faire reconnaître à leur tour le préjudice qu'ils subissent.

En 2012, selon les chiffres du ministère de l'Education nationale, seuls 20% des enfants autistes bénéficiaient d'une scolarisation en milieu scolaire.

En 2012, selon les chiffres du ministère de l'Education nationale, seuls 20% des enfants autistes bénéficiaient d'une scolarisation en milieu scolaire.

Plus de 240.000 euros, c'est la somme totale obtenue devant le tribunal administratif de Paris par sept familles d'enfants autistes, l'Etat ayant été jugé responsable de "carences" dans leur prise en charge. "Ces chiffres sont dérisoires par rapport aux conséquences subies par les parents et leurs enfants, souligne auprès de metronews M'Hammed Sajidi, président de l'association Vaincre l'autisme, qui les a épaulés dans leur combat. Mais ces premières condamnations représentent une vraie victoire et un véritable espoir : enfin, la justice administrative reconnaît les discriminations étatiques dont sont victimes les familles". Jeudi, la secrétaire d'Etat aux personnes handicapées Ségolène Neuville a annoncé que le gouvernement ne ferait pas appel de ces décisions, reconnaissant le retard "historique" de la France dans la prise en charge des enfants autistes.

Sur les sept familles qui ont obtenu gain de cause dans ce jugement daté du 15 juillet, cinq ont été indemnisées pour les dépenses engagées, faute de place dans les établissements publics, pour la scolarisation de leurs enfants ou pour l'abandon par les parents de leur activité professionnelle. Les deux autres, qui ont obtenu les plus fortes sommes (les dédommagements vont de 13.164 euros à 70.000 euros), l'ont été car face à l'impossibilité de scolariser leur enfant en France, elles avaient été obligées de lui faire intégrer l'un des nombreux centres spécialisés de Belgique, ces "usines à Français" dont les associations dénoncent parfois la logique commerciale. Dans ces deux cas, ce sont moins les dépenses engagées pour l'exil - la prise en charge dans les structures étrangères est aux frais des conseils généraux et de l'assurance maladie - que "le préjudice moral" engendré par "l'éloignement de l'enfant" qui ont valu à l'Etat d'être condamné.

L'Etat a du souci à se faire

Selon M'Hammed Sajidi, cette décision est appelée à faire "jurisprudence pour toute personne française obligée de s'exiler à l'étranger par défaut de prise en charge dans le pays". L'Etat a donc du souci à se faire : selon l'Unapei, fédération de familles de personnes handicapées mentales, "13.000 enfants handicapés sont aujourd'hui sans solution éducative" en France, et "6.500 enfants et adultes sont exilés en Belgique" (aucun chiffre officiel spécifique n'est disponible sur le nombre d'enfants autistes pris en charge outre-Quiévrain ou dans d'autres pays comme la Suisse).

D'ores et déjà, des dossiers sont en cours de constitution. Vaincre l'autisme assure qu'en plus des sept familles qui sont parvenues à faire condamner l'Etat, une trentaine sont en train de finaliser le leur, quatorze étant attendues dès septembre prochain devant le tribunal administratif de Paris. Mais ce n'est pas tout. "Une centaine de familles se sont prononcées pour porter plainte à leur tour, et nous espérons que cette jurisprudence va encourager les parents d'autres associations à attaquer de leur côté devant les tribunaux", veut croire M'Hammed Sajidi. Regrettant que la majorité des 6.300 places d'accueil supplémentaires promises d'ici à 2018 par le plan autisme du gouvernement soient "inadaptées", beaucoup ne consistant selon lui qu'à "améliorer l'existant" dans le "vieux système" des instituts médico-éducatifs, il prévient : "Nous ne lâcherons pas tant que la législation ne reconnaîtra pas les besoins des enfants autistes."

24 juillet 2015

Autisme : Il faut toucher l'Etat au portefeuille

article publié dans 20 MINUTES

Franck Fife afp.comLa France manque toujours de places d'accueil pour les personnes atteintes de troubles autistiques, surtout pour les adultes, les autorités ayant du mal à en créer à un rythme suffisant, relève un bilan du plan autisme 2008-2010 publié jeudi.

HANDICAP - Sept familles d'enfants autistes seront indemnisées par l'Etat, faute de prise en charge suffisante. Une initiative positive mais insuffisante pour les parents...

« On a le sentiment que nos enfants ne sont pas considérés comme citoyens Français », les mots d’Olivia Cattan, présidente de l’association SOS Autisme, témoignent du mal-être qui touche des milliers de parents d’enfants autistes.

Le 15 juillet dernier, a-t-on appris ce jeudi, l’Etat a été condamné à verser près de 240.000 euros de dommages à sept familles pour des carences de prise en charge. La décision rendue par le tribunal administratif de Paris fait office de jurisprudence puisque pour la première fois la France a été sanctionnée pour préjudice moral envers des enfants et jeunes autistes exilés en Belgique. La juridiction a reconnu la responsabilité de l’Etat dans l’éloignement de ces enfants de leur famille. « Il faut toucher l’Etat au portefeuille. C’est une victoire mais une victoire symbolique. C’est désolant de constater que le gouvernement préfère indemniser les proches au lieu d’instaurer une politique plus inclusive… », constate Olivia Cattan.

2000 à 3000 euros par mois

La France a été déjà condamnée dans un récent rapport rédigé par le Conseil de l’Europe et ce malgré le lancement en 2013 du troisième plan autisme prévoyant la création de 6.300 places supplémentaires pour prendre en charge les personnes autistes. Dans la décision rendue le 15 juillet, les montants versés aux familles visent à couvrir les frais de scolarisation, le remboursement ABA (un programme éducatif dédié aux autistes) ou l’indemnisation des parents dans l’impossibilité de reprendre une activité professionnelle. Pour Olivia Cattan, maman d’un petit garçon scolarisé en classe de CM1, le manque de soutien de l’Etat plonge les familles dans la précarité : « Il faut compter entre 2.000 et 3.000 euros par mois. Entre l’auxiliaire de vie scolaire (AVS), la psychomotricienne, les séances d’orthophonie, l’ergothérapeute, je ne sais pas comment font les mères célibataires pour s’en sortir ».

Une vie digne

Face aux difficultés quotidiennes des parents, l’action judiciaire apparaît comme l’ultime recours. M’Hammed Sajidi, président de Vaincre l’autisme, l’association à l’origine de la plainte, est déterminé à aller plus loin : « Nous allons continuer de centraliser les dossiers des familles, quarante plaintes devraient être déposées et notre objectif est de porter ce chiffre à deux-cent plaintes. La décision du 15 juillet recouvre une importance morale, pour nous c’est le seul moyen de faire prendre conscience à l’État de la gravité de la situation. En 2015 en France, les autistes n’ont pas de perspectives de vie digne ».

Si la secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées, Ségolène Neuville, a assuré ce 23 juillet que le gouvernement ne ferait pas appel de la décision du tribunal, M’Hammed Sajidi déplore n’avoir reçu aucun appel de la part de son cabinet. Le combat continue puisque l’association devrait plaider pour la réalisation d’une étude épidémiologique à l’échelle nationale. La France, qui reconnaît l’autisme comme handicap depuis 1995, ne dispose toujours pas de chiffres officiels.


Enfants handicapés: Un «sujet majeur» pour le... par 20Minutes

Helene Sergent
6 juillet 2015

Le père d'un jeune autiste s'installe en haut d'une grue ...

article publié sur DICI

Le père d'un jeune autiste s'installe en haut d'une grue pour obtenir l'inscription de son fils au collège de Barcelonnette

Nous évoquions la semaine dernière la détresse de cette famille de Barcelonnette. Karine et Jérôme  Claro sont les parents d'un garçon de 12 ans qui est autiste. Il doit faire sa rentrée scolaire au collège de Barcelonette, mais la MDPH 04 préconise une rentrée dans un collège adapté à Digne les Bains. La MDPH indique vouloir "respecter le choix des parents, qui doivent désormais signifier par courrier que leur enfant ira bien à Barcelonnette" .

A défaut de nouvelles et de confirmation, le père a décidé de s'installer en haut d'une grue ce matin. Il indique qu'il n'en descendra  que "lorsque son épouse aura reçu la notification de l'inscription de leur fils à la rentrée en 6ème au collège de  Barcelonnette. En cas de refus, le père se dit prêt  à" commettre l'irréparable".

 

 

5 août 2015

Actions de défense -> Sauvons la prise en charge de qualité pour les enfants autistes

 

logo vaincre l'autisme

article publié sur le site de Vaincre l'Autisme

                                                          

Dans le cadre de notre action pour l'innovation en matière de prise en charge de l'autisme en France et suite :

1) aux condamnations de l'Etat français sur ses carences en matière de prise en charge, sur l'absence de priorités éducatives, sur l'exil en Belgique qui a pour conséquence l'éloignement des enfants autistes de leurs familles;

2) à la décision de l'ARS Midi-Pyrénées sous pression du Ministère de Tutelle de ne pas renouveler l'autorisation de FuturoSchool Toulouse (Unité d'évaluation, d'intervention et de guidance parentale en d'autisme);

Cette page est ouverte afin de centraliser toutes les informations liées à la naissance des structures innovantes en France, dont les FuturoSchool font partie, sur les difficultés rencontrées avec les administrations et sur l'absence de décision politique (pour faire évoluer le droit commun afin de permettre l'évolution du système pour faire place à des structures éducatives et comportementales "NON MEDICALISEES").

Les facteurs de blocage empêchent l'évolution de la prise en charge de l'autisme et épuisent les associations de familles porteuses de projets de qualité pour sauver leurs enfants. Etant la première à subir cette décision, la situation de FuturoSchool Toulouse est pilote en matière de défense pour la continuité des projets innovants en matière de prise en charge des enfants autistes en France. Ainsi, nous vous communiquons en premier lieu ci-dessous le rapport d'évaluation transversale de l'ensemble des structures expérimentales en France, financées dans le cadre du deuxième PLAN AUTISME 2008-2010. Ce rapport a été commandé par les organes de l'Etat et le Ministère de Tutelle par le biais de la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité et de l'Autonomie) ; le Ministère de Tutelle a choisi de ne pas tenir compte des résultats ni de diffuser le rapport afin de maintenir son système sanitaire et médico-social "inadapté" à la prise en charge de l'autisme et de ne pas ouvrir vers l'éducation dont dépend la santé des enfants autistes. Prenez connaissance de ce document.

NB : des documents, rapports, courriers, etc. seront ajoutés au fur et à mesure sur cette page pour informer sur le passé et les actions de défense menées face aux institutions pour défendre les structures innovantes et de qualité.

Les documents de référence : 

 Le rapport transversal

 Commentaires et propositions de VAINCRE L'AUTISME

 Courrier du 24/06/15 à Madame la Ministre

Les documents pour suivre les actions de défense :

 Courrier du 28/07/15 à la Directrice Générale de l'ARS Midi-Pyrennées

 FuturoSchool Toulouse : Décision collective des parents et professionnels 

9 août 2015

Autisme : une maman accusée de provoquer les troubles de ses enfants

Une réaction qui fait suite à une décision de placement en Isère. Une mère est accusée de provoquer les troubles de ses enfants pour toucher « les allocations handicap ».

Autisme : une maman accusée de provoquer les troubles de ses enfants PELE GWENDAL/SIPA
Publié le 09.08.2015 à 17h13

Les associations de familles de personnes autistes sont en colère. Dans un communiqué commun, 127 associations dénoncent une décision de justice « destructrice pour les enfants », en Isère. Le Conseil départemental « s’apprête à séparer et placer une fratrie de 3 enfants atteints de troubles envahissant du développement (une forme d’autisme, ndlr) ». D’après ces associations, dont Autisme France, Collectif Egalited, Sésame Autisme ou Collectif Autisme, le juge nie les diagnostics et accuse la mère de provoquer les troubles de ses enfants pour « toucher les allocations handicap » et « attirer l’attention sur elle ».

Pour les enfants, les conséquences de cette séparation pourraient être très graves. Le Dr Sandrine Sonié, médecin coordonnateur du Centre Ressources Autisme Rhône Alpes citée dans le communiqué, alertent contre le « risque de traumatisme psychique et d'une aggravation des troubles du développement dans une structure collective et non spécialisée ».

« Des dérapages » dénoncés depuis 15 ans

La famille a fait appel de cette décision et a proposé un placement familial chez les grands-parents. Mais le conseil départemental n’a pas donné suite à cette requête, indiquent les associations.

Pour celles-ci, cette situation est liée « aux dysfonctionnements de l’Aide Sociale à l’Enfance », dénoncés par Autisme France dans un rapport en juillet dernier dans lequel elle rappelait que « ces dérapages font pourtant l’objet de rapports officiels depuis 15 ans ». Magré ces derniers, les familles ne constatent aucune évolution. De l'aveu même de la secrétaire d'état chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion, la France accuse un retard dans la prise en charge de l'autisme. Un retard que l'Etat paye cher. En effet, fin juillet, la justice l'a condamné à verser 240 000 euros de dommages et intérêts à 7 familles pour « défaut de prise en charge adaptée » pour leurs enfants autistes privées de scolarisation. 

LIENS SUR LE MÊME THÈME
9 août 2015

Un spécialiste de l'autisme m'avait dit de faire le deuil de mon fils déclare Francis Perrin

article publié dans Le Matin.ch

Interview

Francis Perrin et sa femme Gersende ont livré une bataille d’amour pour aider leur fils Louis, autiste, à sortir de son monde. L’acteur se confie.

Par Anne-Catherine Renaud. Mis à jour le 08.08.2015

«A 3?ans, il dormait une heure par nuit, se tapait la tête partout et n’était pas encore propre. Je voulais lui apprendre la dignité et l’autonomie.»

«A 3 ans, il dormait une heure par nuit, se tapait la tête partout et n’était pas encore propre. Je voulais lui apprendre la dignité et l’autonomie.»
Image: Eric Robert/Corbis


C’est d’abord un père avant d’être un comédien. Francis Perrin, 68 ans, a la pudeur des sentiments. Quand il parle de son fils autiste, Louis, 13 ans, chaque mot compte: on le sent habité par le combat qu’il a livré avec son épouse Gersende, avec laquelle il a encore deux autres enfants.

Sur scène actuellement à Paris dans «Molière malgré moi», Francis Perrin est fier de dire qu’aujourd’hui Louis est tiré d’affaire, même si on ne guérit pas de l’autisme. Du livre «Louis, pas à pas», qu’il a écrit avec Gersende, a été tiré un téléfilm, intitulé «Presque comme les autres», poignant et passionnant, diffusé en avant-première sur RTS1. L’acteur nous raconte son histoire.

Rendre à Louis sa dignité

Révolté, il raconte: «Un grand spécialiste de l’autisme à Paris m’a même dit: «Faites le deuil de votre enfant. Laissez tomber.» France 2, coproductrice du téléfilm, nous a demandé de modifier cette phrase et de l’édulcorer car elle était trop dure et faisait du tort au corps médical… A 3 ans, Louis dormait une heure par nuit, se tapait la tête partout et n’était pas encore propre. Je voulais lui apprendre la dignité et l’autonomie. Jamais je n’aurais pu le laisser tomber et concevoir qu’il soit dans un hôpital, abruti de médicaments.»

Pour en savoir plus, consultez le nouveau site du Matin Dimanche, www.lematindimanche.ch, sur votre ordinateur personnel, votre tablette ou votre smartphone. L’application Le Matin Dimanche est toujours disponible sur iPad. (Le Matin)

Créé: 08.08.2015, 22h47

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