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"Au bonheur d'Elise"
13 octobre 2016

Havre pour les personnes handicapées, l'Institut le Val Mandé pousse les murs

Havre pour les personnes handicapées, l’Institut Le Val Mandé pousse les murs

Maureen est incollable sur le cannage des chaises. Ses yeux ne lui ouvrent guère l’horizon mais ses doigts courent avec aisance, s’assurant avec rigueur du parfait lissage de l’assise. « Des années d’expérience« , glisse-t-elle avec un sourire lumineux. 

Avant de rejoindre l’Esat (Etablissement médico-social aidant à l’insertion des personnes handicapées par le travail) Trait d’union de l’Institut Le Val Mandé, Maureen a appris son métier au centre de formation de l’association Valentin Haüy, à Duroc (Paris). Comme elle, une centaine de personnes présentant des troubles de déficience visuelle, mentale ou psychique, s’affairent ici au cannage, rempaillage ou encore à l’ensachage de thé. D’autres aident aussi à tenir un restaurant-self et même un gite d’étape. Pour l’heure, c’est dans la grande salle polyvalente qu’ont été installés provisoirement les ateliers manuels, pendant les travaux de restauration et réaménagement de leur bâtiment historique. C’est qu’à l’institut Le Val Mandé, les chantiers ne manquent pas.

institut Le Val Mande Cour

Créée à la fin du 19e siècle par Alphonse Péphau, pour accueillir les aveugles de manière complémentaire à l’hospice des Quinze-vingt avec de l’enseignement, de la formation et des ateliers, l’école Braille, rebaptisée l’Institut départemental des aveugles de la Seine puis l’Institut Le Val Mandé, a progressivement élargi son public.  Au fil des années, alors que le progrès technique facilitait l’autonomie des personnes aveugles ou très malvoyantes, l’Institut s’est ouvert aux handicapés psychiques ou déficients mentaux. Aujourd’hui, l’institution accueille une école destinée à des jeunes poly-handicapés de 6 à 20 ans dont certains présentent des troubles autistiques lourds, avec également des places de semi-internat ou internat séquentiel, un Esat, un foyer pour les personnes qui travaillent dans l’Esat de l’établissement ou un extérieur, un foyer de vie, un foyer d’accueil de jour et encore une maison d’accueil spécialisée dédiée aux personnes polyhandicapées. Au total, ce-sont douze services enfants et adultes, en internat comme en externat, que gère l’institut, en s’appuyant également sur deux autres sites distants, à Créteil et Corbeil (Essonne), représentant 420 personnes suivies par 300 professionnels.

institut Le Val Mande cour 2

De nouvelles structures d’accueil pour les plus jeunes et les plus âgés

Alors que la prise en charge des enfants handicapés, notamment à fort trouble autistique, reste très problématique pour les parents, et, qu’à l’autre bout de la pyramide des âges, les baby-boomers handicapés vieillissent, l’Institut s’apprête à accueillir 15 nouvelles places pour les plus jeunes, dès l’âge de quatre ans, dans l’un de ses bâtiments actuellement en cours de chantier (photo ci-dessous), et prépare également un nouveau service pour les personnes handicapées vieillissantes à Draveil (Essonne).

institut Le Val Mande chantier ecole accueil 4 ans

Restauration et modernisation du bâtiment historique des ateliers

En parallèle de ces projets d’extension, l’Institut, posé sur un gros hectare à quelques tirs d’aile du bois de Vincennes et enserré côté rue de remarquables bâtiments en briques rouges, a également entrepris de rénover son immeuble le plus ancien, situé en retrait dans la cour. Construit pour abriter les ateliers de l’ancienne école Braille, il accueille aujourd’hui ceux de l’Esat Trait d’union, ainsi que des salles à louer pour les professionnels extérieurs. Objectif : restaurer ce bâtiment historique répertorié dans la base Mérimée du ministère de la Culture pour en préserver le patrimoine, mais aussi moderniser ses espaces et en faciliter l’accès, notamment en installant un ascenseur. Un gros chantier qui bat son plein depuis déjà plusieurs mois et qui devrait s’achever au printemps 2017. Pour ce faire, l’un des principaux casse-têtes a été de gérer l’activité des ateliers pendant le chantier. « Nous avions envisagé d’effectuer les travaux sur site occupé mais cela s’est avéré trop compliqué, témoigne Dominique Perriot, directeur général de l’Institut.  Nous avons donc décidé de transférer temporairement les ateliers dans la salle polyvalente. Cela permet de gagner un semestre de travaux et plusieurs dizaines de milliers d’euros. »

institut Le Val Mande chantier batiment historique

Appel aux dons en partenariat avec la Fondation du patrimoine

Au total, le chantier de rénovation s’élève à 3,6 millions d’euros, financés au trois-quart par l’Assurance maladie et également par le Conseil départemental. Pour financer la partie restauration du patrimoine, une souscription publique a également été lancée ce jeudi 29 septembre, sous l’égide de la délégation Val-de-Marne de la Fondation du patrimoine. Les dons sont déductibles des impôts. Voir la page dédiée sur le site de la Fondation du patrimoine pour faire un don.

institut Le Val Mande Patrick Lemée Florence Lemaire Dominique Pierrot

Patrick Lemée, directeur patrimoine, Florence Lemaire, délégué Val-de-Marne de la Fondation du patrimoine et Dominique Perriot, directeur de l’Institut Le Val Mandé.

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18 octobre 2016

Maltraitance présumée sur des handicapés : une lanceuse d'alerte devant la justice toulousaine

article publié dans actu côté Toulouse

Lundi 17 octobre, Céline Boussié est convoquée devant le TGI de Toulouse après avoir dénoncé des actes de maltraitance au sein de l'IME de Moussaron, dans le Gers. Les détails.

Publié le : 17/10/2016 à 07:14

Céline Boussié, Tribunal de grande instance de Toulouse, maltraitance, IME, Moussaron, personnes handicapées, M6, Zone interdite, Carlotti

La salariée qui avait dénoncé les maltraitances présumées de l'institut médico-éducatif de Moussaron sera jugée par le tribunal de Toulouse (Photo d'illustration : © Fotolia)

« Le lanceur d’alerte est une personne qui, dans le contexte de sa relation de travail, signale un fait illégal, illicite et dangereux, touchant à l’intérêt général, aux personnes ou aux instances ayant le pouvoir d’y mettre fin ». Cette définition de Transparency International, Céline Boussié l’a faite sienne. Travaillant en tant qu’aide médico-psychologique à l’Institut médico-éducatif (IME) de Moussaron à Condom, dans le Gers, entre 2008 et 2013, elle a décidé de briser le silence – et le secret professionnel – sur ce qu’elle dit avoir vu dans son quotidien : des actes de maltraitance envers des personnes handicapées.

Mise en examen en septembre 2015

Mise en examen en septembre 2015 comme présidente de l’association nationale Handi’Gnez-vous – et non comme ancienne salariée de la structure – elle a fait l’objet d’une plainte pour diffamation de la part de la direction de l’IME de Moussaron.

Céline Boussié est poursuivie en tant que présidente de l'association Handi-Gnez vous (Photo : DR)
Céline Boussié est poursuivie en tant que présidente de l'association Handi-Gnez vous (Photo : DR)

C’est donc une audience éminemment symbolique qui se tiendra lundi 17 octobre 2016 à partir de 13h au Tribunal de grande instance de Toulouse, où de nombreuses personnes sont attendues en soutien à l’ex-salariée.

Ce dossier est emblématique : celui d’un pays, la France, qui a 40 ans de retard sur la prise en charge du handicap, explique Céline Boussié.

Vidéo de son interview sur LCI qui a abouti à sa plainte pour diffamation :

 

Trois condamnations pour diffamation

L’IME de Moussaron et la maltraitance, c’est vingt ans de soupçons et une histoire judiciaire chargée. Car le cas de Céline Boussié et son attaque pour diffamation n’est pas isolé.

En 1995 et 1999, trois anciens salariés de Moussaron, Didier Borgeaud, Christelle Cornier et Bernadette Collignon, avaient déjà signalé des dysfonctionnements s’apparentant à de la maltraitance et avaient été attaquées en justice pour ces mêmes raisons. Tous trois avaient été condamnés.

L’IME de Moussaron mis en cause par l’ONU

En janvier 2016, c’est carrément l‘ONU (Organisation des Nations Unies) qui met en garde la France sur la question des droits de l’enfant… et cite expressément « l’exemple » gersois.

Quels sont les systèmes de recours, les mécanismes prévus pour éviter l’impunité comme celle qui a eu lien dans le cadre de l’institut Moussaron ?, déclarait notamment le rapporteur du comité des droits de l’enfant de l’ONU.

En janvier 2014, la diffusion d’un reportage de l’émission Zone interdite, sur M6, fait l’effet d’une bombe, où l’institut avait été filmé en caméra cachée dans son quotidien. Des images qui avaient bouleversé l’opinion, entraîné la mise sous tutelle provisoire de l’établissement de la part de la ministre en charge du Handicap de l’époque, Marie-Arlette Carlotti, en novembre 2013 (ainsi qu’une plainte pour abus de bien social et abus de confiance), et valu à la chaîne le Prix Média de l’association Enfance Majuscule en juillet 2015.

La journaliste Wendy Bouchard également poursuivie

Un reportage qui n’a pas été sans conséquences, puisque Céline Boussié n’est pas seule dans la barque : Wendy Bouchard, qui dirigeait la rédaction de Zone interdite au moment de la diffusion, a elle aussi été poursuivie pour diffamation.

> À VOIR : Le reportage diffusé dans Zone interdite, le 20 janvier 2014

Malgré ce contexte, plusieurs plaintes contre l’IME sont classées sans suite en 2015 par le procureur de la République d’Auch, Pierre Aurignac.

Le choix de Céline Boussié a laissé des traces durables dans sa vie.

J’ai été insultée, j’ai subi des menaces et j’ai été obligée de déménager après avoir dénoncé ces maltraitances. Ma vie a été un enfer mais si je devais recommencer, je ferais le même choix, explique celle qui s’estime prisonnière de l’absence de la maltraitance institutionnelle dans le code pénal.

« Si je suis condamnée… »

Pour Céline Boussié, son combat est hautement symbolique. « Ma mise en examen est un signal fort sur la liberté d’expression. Si je suis condamnée, c’est que la France considère ces traitements faits à des personnes handicapées comme une normalité ».

Afin de mesurer la portée de l’affaire de Moussaron, l’ancienne salariée de la structure estime être en lien avec d’autres lanceurs d’alerte comme Antoine Deltour et Raphaël Halet (LuxLeaks), Céline Martinelli (Crédit Mutuel/Banque Pasche) ou encore Françoise Nicolas (Quai d’Orsay).

Lundi 17 octobre, c’est une simple audience-relais qui devrait se tenir au TGI de Toulouse. En attendant la suite de ce dossier sensible et symbolique.

Photo de Anthony Assemat

Anthony Assemat

Journaliste, chef d'édition à Côté Toulouse

 

21 février 2017

Le calvaire d'une maman pour soigner son enfant autiste

Natacha Beix ne peut plus cumuler une prise en charge par une orthophoniste libérale et un psychomotricien du CSM.
Natacha Beix ne peut plus cumuler une prise en charge par une orthophoniste libérale et un psychomotricien du CSM.
 

«  C’est ça 2017, choisir entre nourrir son enfant ou le faire soigner ?  » Natacha Beix est une maman désespérée. Depuis quelques semaines, elle se bat contre des vents dont elle ignore même le nom. Un calvaire.

Natacha Beix parle vite. Elle explique que son petit Eden, trois ans et demi, est atteint de troubles autistiques. Les larmes lui montent parfois aux yeux pendant son récit, mais jamais elle ne les lâche. «  Il est suivi depuis septembre au Centre de santé mentale (CSM) d’Armentières par un psychomotricien. Il doit apprendre à faire des gestes qui semblent tout bêtes pour nous. Remonter son pantalon, tenir une cuillère.  » La réalité du problème est devenue indéniable lors de la scolarisation d’Eden, au contact des autres enfants. «  Jusque-là on ne savait pas trop s’il avait simplement un retard ou si c’était autre chose.  » L’école dans laquelle il est placé, Jean-Macé, à Armentières, alerte vite la maman sur les soucis de son enfant. Une demande d’AVS (auxiliaire de vie scolaire) est en cours.

« Une séance chez un psychomotricien libéral, c’est 40 € ! Il en faut au moins une par semaine pour faire des progrès. »

Les soucis d’Eden ne s’arrêtent pas là. Pour le petit garçon, des visites hebdomadaires chez l’orthophoniste sont indispensables. Natacha Beix insiste. «  Pendant trois ans, mon fils n’a pas fait de son. Vous vous rendez compte ? Il ne disait pas «maman», il ne gazouillait pas…  » Seulement, au CSM, seul un orthophoniste est en exercice, à mi-temps, et aucune place n’est disponible pour Eden, comme pour de nombreuses autres familles. La maman se tourne donc vers une orthophoniste libérale, alors prise en charge par la sécurité sociale. Eden fait des efforts, il répète des sons, sourit plus facilement.

Appel à l’aide

Fin janvier, un courrier du syndicat des orthophonistes du Nord -Pas-de-Calais est remis à Natacha Beix. Il lui indique que la double prise en charge, entre public et libéral, n’est plus possible. La mère doit alors choisir entre placer son enfant au CSM, sans orthophoniste, ou passer entièrement en libéral, où le psychomotricien n’est pas reconnu par la sécurité sociale, et donc non remboursé. «  Une séance chez un psychomotricien libéral, c’est 40 € ! Il en faut au moins une par semaine pour faire des progrès. Je ne peux pas me le permettre, ce n’est pas possible. » Le visage fatigué, Natacha Beix appelle à l’aide. «  Il a besoin d’être suivi.  » Elle déplore les problèmes internes au système médical qui délaisse la santé de son fils. Sans toujours comprendre pourquoi, Natacha Beix s’est, pour le moment, résolue à retirer son enfant du CSM afin de consulter les deux spécialistes, et bénéficier de la prise en charge de l’orthophoniste.

 

La réponse de la Caisse primaire d’assurance maladie

La CPAM des Flandres confirme que les dotations de rémunérations du personnel des établissements publics (comme le CSM) ne peuvent être doublées par une prise en charge par un professionnel libéral.

Selon nos sources, les dotations dont il est question prennent en considération les soucis d’effectifs que rencontrent les Centres médico-psychologiques (CMP) en leur attribuant un budget pour les prestations extérieures, sous réserve d’une convention signée entre l’établissement et le professionnel externe à celui-ci.

«  Il y a effectivement un souci d’appréhension des prises en charge, admet-on à la CPAM. Les dotations viennent de l’État et ne semblent pas être suffisantes, malgré la possibilité de conventionner les prestations. De plus, on constate un souci au niveau des ressources humaines. »

Une discussion est en cours entre la CPAM et les orthophonistes.

Suite à notre prise de contact, la CPAM a été mise en relation avec Natacha Beix. Une solution devrait être trouvée dans les semaines à venir.

21 février 2017

Mélatonine - La prison circadienne - Michelle Dawson

21 févr. 2017
Par Jean VinçotBlog : Le blog de Jean Vinçot

Michelle Dawson, chercheuse autiste canadienne, travaillant dans le groupe de recherche de Laurent Mottron estime qu'il faudrait une pilule anti-mélatonine, pour briser le cycle circadien du sommeil.

La prison circadienne - 17 mai 2010
The circadian prison

http://autismcrisis.blogspot.com/2010/0 ... rison.html

The Autism crisis / Michelle Dawson The Autism crisis / Michelle Dawson

Traduction Asperansa : Je n'avais aucune idée que mon cycle veille-sommeil était pathologique jusqu'à ce que je voie une présentation il y a quelques années faite par le généticien Thomas Bourgeron. Un de ses intérêts est les gènes de l'horloge dans l'autisme. En fait, c’est seulement en parlant avec lui qu’a surgi en moi l'information que je n'avais pas un rythme circadien.

Comme cela s'avère, les autistes sont réputés avoir des horloges circadiennes "qui ont mal tourné." Deux commentaires (Bourgeron, 2007; Glickman, 2010) couvrent les éléments de preuve à l'égard de l'autisme et des rythmes circadiens, la plupart dans la direction d’atypacités complètes. Glickman (2010) résume le problème : « Les troubles du sommeil-éveil et les profils hormonaux anormaux chez les enfants avec autisme suggèrent une déficience sous-jacente du système de chronométrage circadien. »

Et le mauvais calendrier des enfants autistes, quand il s'agit de sommeil et la veille, est considéré comme perturbateur ou pire, à la fois pour eux et leurs familles qui manquent de sommeil. Bourgeron (2007) soulève la préoccupation que les modèles typiques du sommeil-éveil sont essentiels pour un développement «approprié», pour le fonctionnement de la mémoire, et ainsi de suite. Apparemment, il n'y a rien de bon au sujet des mauvais rythmes circadiens des autistes .

Les autistes dont les cycles veille-sommeil se déroulent indépendamment de l'environnement et des indices sociaux sont dits "de fonctionnement libre" [freerunning]. Ma forme de fonctionnement libre est extrême. Je peux dormir quand je veux - quelques heures ici, douze heures par là, si besoin, peu importe le moment du jour ou de la nuit. J'aime la lumière du soleil, mais son absence n'a pas d'effet sur mon humeur, ou sur mon sommeil. Je peux travailler toute la nuit, sans problème, et décaler les jours en un clin d'oeil. Je n'ai jamais souffert de décalage horaire. Et ainsi de suite. Jusqu'à ce que je sois tombée sur Bourgeron, je n'avais aucune idée que c’était considéré comme pathologique, au moins chez un autiste.

La réponse habituelle au fonctionnement libre dans l'autisme, c'est de voir cela comme un trouble du sommeil relié à l'autisme. Il existe des preuves très préliminaires que les autistes au fonctionnement libre peuvent être traités avec succès par la mélatonine. Bourgeron (2007) fait référence à une brève étude de cas au sujet d'un autiste dont le fonctionnement libre a été assaini par un traitement de mélatonine.

Bien entendu, des non-autistes prennent aussi de la mélatonine. Ils se soumettent à des routines d'hygiène du sommeil et ils vont aux cliniques du sommeil en masse. Ils souffrent terriblement du travail posté et du décalage horaire, et des efforts insuffisants pour éradiquer cette souffrance sont partout, des nouveaux médicaments aux applications du nouveau Phone .

Il y a un énorme marché pour les produits et services qui peuvent traiter les individus qui s'écartent du bon cycle prévu de veille-sommeil. Fait remarquable, l'objectif n’est jamais de libérer les gens de leurs prisons circadiennes mais de les y ramener et de les y maintenir . Le calendrier peut être modifié, avec un effort, mais la prison reste la même.

La prochaine fois que je parlerai à Bourgeron, je lui dirai qu'il devrait y avoir une sorte d'anti-mélatonine qui permettrait aux gens de fonctionner librement comme moi, d’abord pour éviter les maux de décalage horaire, de travail posté, et tout çà. Il semble possible que personne n'ait sérieusement songé à cela.

J'ai proposé l'idée de l’anti-mélatonine à certains collègues non-autistes. Ils se sont répandu dans des histoires sur des carrières détruites,des vies brisées. En contraste avec les autistes comme moi, mes collègues ont parfaitement de "bonnes horloges circadiennes" - qui se révèlent incompatibles avec leur vie difficile [stimulante ?]. Ils ont souffert, pour être normalement enchaînés à leur rythme circadien normal.

S'il y avait une pilule qui pourrait leur donner mon horloge très dysfonctionnelle afin qu'ils puissent fonctionner librement à l'extrême, ils l'achètent en vrac. Mais ce n'est pas le cas. Au lieu de cela il y a l'idée que chacun doit vivre dans une prison circadienne.

Glickman (2010) spécule que l'échec de certains autistes d'enchaîner nos cycles veille-sommeil à des indices environnementaux (vous pouvez trouver des informations sur l'enchaînement, comme ce processus s'appelle ici) peut provenir de notre perception atypique. Mon hypothèse totalement sauvage pourrait être qu'un phénotype "de fonctionnement libre" [freerunning] extrême dans l'autisme peut être contribué en partie par la polyvalence cognitive dans l'autisme, ce qui entraînerait des indices environnementaux perçus affectant les cycles veille-sommeil de manière facultative plutôt qu' obligatoire.

Le célèbre Bora Zivkovic, qui, contrairement à moi, sait tout sur les horloges circadiennes, a récemment écrit que - contrairement à moi - les gens typiques ont "des systèmes circadiens complexes qui sont faciles à sortir d'un grand coup » avec des conséquences désastreuses:

    « Dans l'état de jet-lag presque permanent dans lequel beaucoup d'entre nous vivent, beaucoup de choses vont mal. On retrouve des troubles du sommeil, des troubles de l'alimentation, de l'obésité, des immunités compromises, des problèmes de reproduction, des problèmes psychiatriques, des troubles affectifs saisonniers, de la prévalence des ulcères d'estomac et du cancer du sein chez les infirmières de nuit ... »

Bora Z écrit avec envie sur les rennes qui vivent avec des changements audrastiques de saison, mais qui ont échappé à ce genre de misère, peut-être en ayant une «faible amplitude» de l'horloge. Ils sortent justement de leurs prisons circadiennes, chaque fois que c'est nécessaire à l' adaptation. Comment les pauvres humains souffrants de cette prison peuvent-ils le faire, c'est la question – enfin de compte. C'est une très bonne question.

 

References:

Bourgeron, T. (2007). The Possible Interplay of Synaptic and Clock Genes in Autism Spectrum Disorders Cold Spring Harbor Symposia on Quantitative Biology, 72 (1), 645-654 DOI: 10.1101/sqb.2007.72.020

Glickman, G. (2010). Circadian rhythms and sleep in children with autism Neuroscience & Biobehavioral Reviews, 34 (5), 755-768 DOI: 10.1016/j.neubiorev.2009.11.017

24 février 2017

Ploërdut. Autiste, Camille apprend son métier à la ferme

Dans l'étable, Camille est à l'aise avec les animaux dont elle connaît chaque trait de caractère.
Dans l'étable, Camille est à l'aise avec les animaux dont elle connaît chaque trait de caractère. | Ouest-France

Camille a le don avec les animaux.
Camille a le don avec les animaux. | Ouest-France

Impensable lors de son premier stage, Camille conduit désormais le tracteur.
Impensable lors de son premier stage, Camille conduit désormais le tracteur. | Ouest-France

Marie Carof-Gadel

Camille, 18 ans, est autiste Asperger. La jeune fille, élève en lycée agricole, réalise son stage dans une ferme pas comme les autres à Ploërdut.

Dans l’étable, la magie opère. Camille se libère, ne quitte plus son lumineux sourire, parle avec passion de son quotidien à la ferme. « Le matin, au réveil, on va nettoyer l’étable, on donne du foin aux bêtes. Je dois faire attention à ce que leurs cornes ne restent pas coincées. Et puis on fait attention aux veaux qui sont sortis de leurs paddocks et se baladent… »

Fière de montrer ses progrès

Au contact des bêtes, les bottes dans le foin, on sent la jeune fille de 18 ans aux anges. Fière de montrer ses progrès. « Je conduis le tracteur maintenant, avant je n’avais jamais été derrière un volant. Là, j’ai passé une journée à arracher toute seule de vieilles clôtures. » Il y a un an, ce geste aurait été impensable. " Cette année, je vais apprendre à conduire le gros tracteur de l'exploitation et le quad. "

 

Impensable lors de son premier stage, Camille conduit désormais le tracteur.

Une sacrée étape pour Camille, diagnostiquée autiste Asperger à l’âge de 2 ans. C’est la deuxième année que Camille vient en stage dans l’exploitation de David Guillemet à Ploërdut. Autiste lui-même, David a repris un élevage en 2014 sur ces plateaux du Centre Bretagne et est à la tête d’un cheptel d’une centaine de vaches Salers en bio. " C'est une race rustique avec un comportement placide, explique David. C'est la race idéale pour notre activité. " 

Apprentis et stagiaires handicapés physiques et mentaux

Particularité de la ferme ? David y accueille des apprentis et des stagiaires handicapés. « Il n’y a souvent pas de place pour eux dans les métiers de l’agriculture. Je leur offre la possibilité de se former. » Une évidence tant la ferme croule sous les demandes de familles. « On ne reçoit pas d’aides pour ce que l’on fait. Tous les aménagements, on les a financés nous-mêmes. Cet endroit est un tremplin. Mais il faudrait maintenant convaincre les différents organismes comme le conseil régional de nous aider. Ce n'est pas aux parents, aux familles de payer." 

Avec ses stagiares, David procède avec douceur. " Il y a toujours une période d'observations, dans les deux sens ! Je fais preuve de pédagogie mais je ne suis pas psy. J'élabore ensuite une stratégie, on repousse chaque jour un peu plus les barrières... "

 

Camille a le don avec les animaux.

Etre avec les autres

Pour Camille, élève dans un lycée agricole du Nivot à Lopérec dans le Finistère, l’expérience va au-delà de la simple formation professionnelle. « Avec les animaux, j’ai tout de suite été à l’aise. Le plus dur au début, c’est d’être hébergée en famille chez David. J’ai besoin de mon espace, cela me demande des efforts d’être avec les autres. A l'internat, c'est la même chose. J'adore mes amis mais j'ai besoin de temps pour m'isoler, d'une chambre à moi." 

Alors parfois, la jeune fille prend du temps pour elle. Dans les prés, elle souffle, se confie. " Ici, c’est calme, serein. Je me sens bien. Mais je sais que je dois travailler à aller vers les autres. Je veux devenir soigneuse animalière dans les zoos. Je serai confrontée au public. " David, lui, a déjà vu les progrès spectaculaires de la jeune femme. « Dans cinq ans, on ne se doutera plus qu’elle est autiste… »

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21 décembre 2016

Aide humaine : le guide de la CNSA qui limite les droits des personnes handicapées

article publié dans FAIRE FACE

Aide humaine : le guide de la CNSA qui limite les droits des personnes handicapées
« La CNSA et les MDPH imposent un minutage ahurissant » des temps d'aide nécessaires, s'indigne la Coordination handicap et autonomie.
Publié le 19 décembre 2016

La CNSA a édité un guide d’aide à l’évaluation des besoins en aide humaine pour les MDPH. Il propose des temps de référence, très restrictifs, pour chacune des activités : dix minutes pour le petit-déjeuner, par exemple. Ce minutage aboutit à une réduction de la prestation de compensation du handicap.

Presque quatre fois moins d’heures d’aide humaine, du jour au lendemain. La vie de Sarah Salmona a basculé en septembre 2015 lorsque la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) des Yvelines a drastiquement revu à la baisse sa prestation de compensation du handicap (PCH). Elle avait jusqu’alors droit à huit heures d’aide humaine ; elle doit désormais se contenter de 2h22. Pourtant, les capacités de cette trentenaire, atteinte d’une myopathie, ne se sont pas améliorées. Au contraire, elles se sont même dégradées. « Mes parents sont obligés de m’aider au quotidien, pour compenser, et de financer des heures d’aide humaine », regrette-t-elle.

Prestation rabotée lors du renouvellement

L’histoire de Sarah Salmona n’a malheureusement rien d’exceptionnel. De nombreux autres allocataires voient leur prestation rabotée lors du renouvellement. Sans doute faut-il y voir un lien avec le déploiement du Guide PCH aide humaine, édité par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) fin 2013. « Les textes réglementaires relatifs à la PCH laissent une grande marge de manœuvre aux équipes pluridisciplinaires des MDPH, écrit la CNSA, en introduction. (…) Ce qui peut conduire à une certaine disparité des pratiques d’un département à l’autre. » Ce guide a donc pour vocation de les harmoniser.

La Cnsa propose 15 mn pour manger lors du déjeuner, pas plus...

La CNSA propose 15 minutes pour manger lors du déjeuner, pas plus…

Deux shampoings par semaine

Comment ? Notamment en fournissant aux équipes un « outil d’appui à la détermination des temps d’aide pour les actes essentiels ». Ce tableau excel propose des temps moyens. Exemples : 2 minutes et 30 secondes pour le lavage des dents, 22 minutes pour le déjeuner, 10 minutes pour le petit déjeuner, etc. Il indique également des fréquences. Se brosser les dents ? C’est deux fois par jour. Se laver les cheveux ? Deux fois par semaine.

« L’handicapé comme objet »

« La CNSA et les MDPH imposent un minutage ahurissant, s’indigne la Coordination handicap et autonomie. Elles vont réaliser le tour de force de transposer à domicile ce pourquoi les personnes en situation de handicap fuient les institutions : la déshumanisation. On passe de la personne handicapée considérée comme sujet à l’handicapé comme objet. »

Les temps proposés : des standards

« Le principe n’est pas d’imposer un temps standard et une fréquence moyenne obligatoire mais plutôt de donner des éléments de référence, répond la CNSA, interrogée par Faire Face. Ces temps sont à pondérer et adapter en fonction de la situation de la personne et des facteurs pouvant expliquer un besoin de temps plus important ou une fréquence de réalisation plus importante. » Le problème est que « les MDPH qui commencent à utiliser ce guide appliquent uniquement les temps moyens », constate la CHA, qui a lancé, début décembre, une pétition demandant le retrait du guide.

Le guide divise les activités en sous-activités.

Le guide divise les activités en sous-activités.

Un découpage trop détaillé

Plus retors encore, chaque activité est, elle-même, divisée en sous-activités. Pour le petit-déjeuner, le guide prévoit 3 minutes pour installer et servir, 2 pour couper les aliments et ouvrir les bouteilles et 5 pour manger ! Pour la toilette, il distingue le haut du corps (10 minutes, une fois par jour), le bas du corps (10, trois fois par jour), l’installation (10, une fois par jour.), etc.

La CNSA va donc bien plus loin que l’annexe 2-5 du Code de l’action sociale et des familles qui servait jusqu’alors de principal outil d’application de la loi. Celle-ci stipule simplement que « le temps quotidien d’aide pour la toilette (…) peut atteindre 70 minutes ». « Le découpage proposé par le guide est trop détaillé par rapport à ce qu’a prévu le législateur », analyse le service juridique de l’APF. Cette scission des tâches risque d’aboutir à minimiser le temps d’aide.

couverture-guide-cnsa-pchUne version test référence

Selon la CNSA, le guide dévoilé fin 2013 n’est qu’une version test. Il a été transmis aux MDPH pour qu’elles puissent « faire un retour de leur avis ». Une étude a d’ailleurs été menée dans dix départements tests, de mi-2015 à mi-2016. Objectif : « Bénéficier d’un retour objectif sur les (…) modifications à envisager avant de les diffuser plus largement. » Mais le guide, disponible en ligne, n’est visiblement pas utilisé que dans ces départements tests, ni comme un simple outil d’aide à l’évaluation.

Des allocataires confirment que des équipes pluridisciplinaires suivent d’ores et déjà ses préceptes. « Un chef de service m’a confirmé que le nombre d’heure à baissé parce qu’ils ont « de nouvelles règles à appliquer »», témoigne l’un d’entre eux sur la page Facebook animée par Yves Mallet, administrateur de la Coordination Handicap Autonomie (CHA). Combien de MDPH l’ont-elles déjà adopté ? « Le recensement concernant son utilisation n’a pas été réalisé »,nous a répondu la CNSA.

Un projet de guide révisé, en janvier

« Ce guide a été réalisé sans concertation, regrette Malika Boubekeur, la conseillère nationale compensation de l’APF. Ce n’est qu’avec l’arrivée d’un nouveau directeur de la compensation à la CNSA qu’un groupe de travail a été mis en place, cet automne. Les associations ont enfin pu faire part de leurs observations et contributions pour réviser ce guide. » Au cœur des débats : l’individualisation de l’évaluation des besoins versus la standardisation de temps trop restrictifs. La CNSA doit présenter un projet de guide révisé, début janvier. Pas sûr que la nouvelle version satisfasse les revendications des associations.

Conseils départementaux en difficulté

Puisque l’encadrement de l’évaluation des heures d’aide humaine répond à la demande des conseils départementaux (CD), l’un des bailleurs de la PCH avec la CNSA. Beaucoup d’entre eux étant en grande difficulté financière, ils cherchent à raboter les dépenses. Notamment celles en faveur des personnes handicapées. Elles ont quasiment doublé de 2004 à 2013, selon une récente étude de la Drees, sous l’effet de la forte augmentation du nombre de personnes aidées. Dans le même temps, la dépense moyenne par tête à diminué. La généralisation de ce guide ne pourra que conforter cette tendance. Franck Seuret

Les aidants familiaux sous pression

Le guide de la CNSA encourage les équipes pluridisciplinaires des MDPH à minorer les temps des aidants familiaux. Pour l’assistance de nuit, par exemple, « si l’aidant habite sur place (en général un aidant familial), seul le temps de l’intervention proprement dite sera pris en compte », précise le guide. Autrement dit, seules les minutes passées à retourner la personne, lui donner à boire ou pratiquer une aspiration endotrachéale seront comptabilisées.

Cette interprétation est légalement contestable. Mais elle pousse les évaluateurs à marchander le temps passé. « Le médecin évaluateur nous a demandé combien de fois nous intervenions la nuit et combien de temps à chaque fois, rapportent les parents de Carole Chevillard, une jeune femme polyhandicapée. Quatre fois 30 minutes, six fois 45 minutes… ? Il me faut des temps ! »

16 juin 2017

Montauban : une mère porte plainte contre une enseignante qui a giflé son fils handicapé

article publié dans Le Parisien

Victor Fortunato (@vfortunato1)|16 juin 2017, 7h06|7

Illustration. L'enfant de 8 ans, sourd et hyperactif, a reçu une gifle de sa maîtresse après qu'il a écrit sur une table.

AFP
Victor Fortunato (@vfortunato1)

Visée par une plainte de la mère d'un garçon de 8 ans, reconnu handicapé, une enseignante d'une école primaire de Montauban va être entendue par le directeur académique.

Une mère a déposé une plainte, mercredi, au commissariat de police de Montauban (Tarn-et-Garonne), contre une enseignante de CE2 qui avait giflé son fils de 8 ans. Cette plainte vise la qualification de «violences sur mineur par personne ayant autorité», indique le journal La dépêche du Midi.

Selon le quotidien régional, les faits se sont produits mardi. Kelyan a reçu une gifle de sa maîtresse après qu'il a écrit sur une table de la salle de classe. Le petit garçon, sourd et hyperactif, est reconnu par la Maison départementale des personnes handicapées et il bénéficie d'une assistante de vie scolaire à mi-temps.

Des faits «avérés» selon le directeur académique

«C'est un des copains de mon fils qui a informé mon mari quand il est venu le chercher à l'école», explique Vanessa, la mère de Kelyan. L'enfant a aussitôt été examiné aux urgences et un médecin a constaté la trace de coup sur sa joue, avant de délivrer un certificat de constatation de blessures. 

«Les faits sont avérés et ne sont pas acceptables. Je comprends la réaction de la famille qui a déposé plainte», a reconnu François-Xavier Pestel, directeur académique de l'Education nationale. Le responsable de l'académie ajoute : «Nous allons recevoir la famille et entendre l'enseignante afin de bien comprendre ce qu'il s'est passé avant de décider quoi que ce soit vis-à-vis de ce professeur des écoles».

Les dates des auditions n'ont pas été communiquées.

  Leparisien.fr avec AFP

19 juin 2017

La mère d’un enfant autiste lance un appel à l’aide

article publié sur ici-radio canada

Publié le samedi 17 juin 2017

 

Une mère qui cherche à placer son fils autiste dans un centre intermédiaire d'hébergement se sent abandonnée par le système de santé. Épuisée et à bout de ressources, elle reproche aux autorités de ne pas avoir pris sa demande au sérieux et de ne pas avoir respecté leur engagement.

Un texte de Louis Gagné

Chantal Belley n’est plus en mesure de s’occuper seule d’Olivier, son fils de 19 ans atteint du spectre de l’autisme. S’il est capable de faire certaines choses par lui-même, Olivier n’est pas autonome et requiert par conséquent une assistance 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

« C'est très exigeant d'être avec un enfant autiste, ça demande de la patience, de la tolérance. On s'oublie souvent soi-même aussi, confie Mme Belley. En plus, on n'a pas de ressources financières, alors c'est encore plus difficile de joindre les deux bouts parce qu'on a très peu d'aide du gouvernement, puis on n'a pas de répit qui nous est fourni. »

Je n’en peux plus. Une chance que j’ai encore ma santé et que j’ai du soutien moral de ma famille parce que sinon, je n’y arriverais pas.

Chantal Belley, mère d’un enfant autiste

En février, la mère monoparentale a fait une demande pour que son fils soit admis dans un centre d’hébergement intermédiaire. Elle raconte avoir obtenu l’assurance qu’Olivier aurait une place d’ici le 22 juin. Or, à quelques jours de l’échéancier, elle est toujours à la recherche d’une résidence capable de répondre aux différents besoins de son fils.

Résidence inadaptée

Après s’être retrouvée en situation de surmenage, Chantal Belley a été placée en « mode d’urgence ». Les autorités ont alors envoyé son fils dans une ressource d’hébergement, mais selon Chantal Belley, celle-ci n’était pas du tout adaptée à sa condition.

« J'ai été obligée de le (faire) ressortir après trois heures, parce que sinon, c'est moi qui n'allais pas dormir, raconte-t-elle. Il y avait énormément de choses qui traînaient, il y avait des animaux, des oiseaux qui criaient, et les autistes comme Olivier, quand ils se retrouvent dans des endroits comme ça, ils vont s'automutiler, ils vont tomber dans une anxiété extrême parce qu'ils sont stimulés par le bruit, ils sont stimulés visuellement. »

Chantal Belley a récemment visité une seconde résidence, mais la personne responsable ne souhaitait pas accueillir son fils entre 8 h et 17 h. Un refus qu’elle qualifie d’« aberrant ».

« Moi, visiter une maison et me faire dire : "Je ne veux pas votre garçon entre 8 h et 17 h." Je trouve que c'est un non-sens, ce n'est pas acceptable, surtout que c'est des résidences permanentes, 24 heures sur 24 », dénonce-t-elle.


Chantal Belley regarde son fils Olivier utiliser une tablette informatique.
Chantal Belley et son fils Olivier Photo : Radio-Canada

« Difficile à accepter »

L’approche du 22 juin commence à inquiéter grandement la mère d’Olivier, qui souffre de stress et d’anxiété. Elle reproche aux autorités de ne pas avoir saisi l’urgence de sa situation et de ne pas avoir trouvé une résidence adaptée aux besoins de son fils dans les délais qui avaient été convenus.

« Qu'on fixe un deadline et que le gouvernement ne le respecte pas […] c'est très difficile à vivre, très difficile à accepter, explique Chantal Belley. C'est comme s’ils n’ont pas travaillé le dossier, qu’ils ont pris pour acquis que comme je suis la mère, je suis prête à le garder jusqu'à tant que je sois à bout ou à l'hôpital. »

Je leur ai dit : "Dites-moi où je vais le déposer le 22 juin, parce que c'est une question de santé et que c'est une question de survie".

Chantal Belley, mère d’un enfant autiste

Ressources disponibles

Le CIUSSS de la Capitale-Nationale reconnaît que les résidences qui ont été offertes à Chantal Belley ne sont pas optimales. L’établissement soutient toutefois qu’il s’agissait de la ressource d’hébergement disponible la plus adaptée aux besoins d’Olivier.

« C'est sûr que l'idéal, c'est de trouver la meilleure ressource au bon moment, mais ce n’est pas toujours possible, surtout dans des situations urgentes ou dans un délai court, ça peut être difficile, mais on répond quand même à l'ensemble des besoins », affirme Guylaine Lacroix, coordonnatrice en déficience intellectuelle, trouble du spectre de l'autisme et déficience physique au CIUSSS.

Même si le fils de Chantal Belley a été envoyé dans une résidence qui n’était pas du tout adaptée à ses besoins selon elle, notamment en raison de la présence d’animaux, Guylaine Lacroix assure que l’état d’Olivier a été pris en compte.

« Toutes les situations sont regardées en fonction des besoins de l'usager et les ressources disponibles qu'on a », dit-elle.

Mieux former le personnel

La directrice générale de l'Association des ressources intermédiaires d'hébergement du Québec, Johanne Pratte, mentionne que le cas de Chantal Belley et de son fils illustre la rareté des ressources spécialisées en autisme.

Elle affirme que son association réclame depuis plusieurs années des budgets pour former le personnel des centres d’hébergement intermédiaires afin qu’il soit en mesure de répondre aux besoins des clientèles qui demandent un encadrement particulier.

« Intégrer une personne autiste, avec d'autres personnes qui auraient par exemple une problématique plus au niveau de la santé mentale, ça demande vraiment une organisation de services très particulière, fait-elle valoir. Donc oui, à ce titre-là, c'est plus compliqué, et c'est important d'avoir un milieu complètement adapté pour ce type d'intervention. »

Avec les informations d’Alexandra Duval et de Maxime Corneau

7 juin 2017

Sevran : bientôt 35 places pour adultes autistes

article publié dans Le Parisien
Carole Sterlé|05 juin 2017, 17h54|
Un foyer pour adultes atteints de troubles autistiques sévères ouvrira à Sevran en 2019. La fondation Les Amis de l’Atelier portera ce projet, cofinancé par l’agence régionale de santé (ARS) et le Département. DR : CREA7 Architectes

Il n’existe pas encore, mais son nom est tout trouvé. Il s’appellera « Les Temps Modernes », en référence à la rue Charlie-Chaplin où il doit ouvrir, dans le quartier Rougemont, à l’horizon 2019. C’est un foyer d’accueil médicalisé (FAM) pour 35 adultes avec « troubles à spectre autistique » avec une déficience intellectuelle relativement sévère.

« Le FAM de Sevran s’adresse aux adultes qui ne peuvent pas vivre seuls, ni travailler et qui ont besoin d’un suivi médico-social », résume Magalie Thibault, vice-présidente au conseil départemental, en charge des personnes handicapées et âgées. Le département a voté un plan de rattrapage, avec pour objectif d’ouvrir 1 000 places d’ici 2021.

Le rattrapage n’est pas un vain mot. « Les besoins sont énormes, on part de très très loin, rappelle André Masin, président d’AFG autisme France. En France, il y a 15 % à 20 % de réponses adaptées aux besoins des enfants autistes et seulement 3 % à 5 % pour les adultes. »

Le foyer de Sevran s’inscrit dans le cadre du 3e plan autisme 2013-2017, pour rattraper l’important déficit de places, en Ile-de-France et plus particulièrement en Seine-Saint-Denis.

L’appel à projet a été remporté ici par la fondation Les Amis de l’Atelier. Forte d’une soixantaine d’établissements en France, c’est le premier FAM pour autistes que la fondation ouvrira en France.

 

Avec trente places en internat et cinq en accueil de jour, ce foyer hyper médicalisé se composera de cinq unités de vie de six chambres, avec des lieux de vie, un pôle d’activités…*

Une femme à l’origine de la fondation des Amis de l’Atelier

DR.

Reconnue d’utilité publique en 2011, la fondation Les Amis de l’Atelier est née il y a plus de cinquante ans, de l’initiative personnelle d’Anne Sommermeyer, rappelle-t-on à la fondation. C’était au milieu des vergers à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). Touchée par l’isolement de familles dont les enfants étaient exclus du système scolaire du fait de leur handicap, Anne Sommermeyer (à droite sur la photo) a décidé de les prendre sous son aile. Chez elle, d’abord, quelques heures par jour, puis ailleurs, du fait de l’hostilité de voisins. En 1957, elle a installé un jardin d’enfants pour déficients mentaux dans un cabanon.

Les enfants sont devenus adultes et Anne Sommermeyer les a aidés à avoir une activité. Un atelier est né, puis des logements ont été créés. La Fondation compte aujourd’hui une soixantaine d’établissements à travers la France.

« Le choix des sites se fait en fonction de la disponibilité du foncier et du bon partenariat avec les acteurs locaux », explique la fondation, en saluant le partenariat avec les hôpitaux René-Muret, Ballanger et le centre municipal de santé.

Coût de l’opération : 2, 1 M€ pour le conseil départemental et 900 000 € par an pour le forfait global annuel de soins pris en charge par l’agence régionale de santé (ARS). Les usagers seront orientés par la maison départementale du handicap.

*Des postes d’aides médico-psychologiques, d’aides soignants et de moniteurs éducateurs seront créés. Les candidatures peuvent être adressées à recrut.tempsmodernes@amisdelatelier.org

Autisme : comment le 93 tente de rattraper son retard

0,14 places pour 1 000 habitants existe en Seine-Saint-Denis pour les personnes avec troubles du spectre autistique (contre 0,17 pour mille en Ile-de-France). D’où l’appel à projet lancé par l’agence régionale de santé (ARS) et le Département pour créer 35 places pour adultes atteints de troubles à spectre autistique, qui verra le jour à Sevran.

3,5 M€ ont été engagés par l’ARS et le Département pour les enfants et 7,3 M€ pour les adultes, soit 81 places ouvertes en 2016. 142 places supplémentaires (en création ou extension) ont été validées.

73 places pour adultes avec troubles de spectre autistique existent en Seine-Saint-Denis (49 places à Bobigny et Pavillons-sous-Bois, dans deux maisons d’accueil spécialisé, et 24 places dans un foyer d’accueil médicalisé à Montreuil). Une extension est prévue à Neuilly-Plaisance ainsi qu’une unité renforcée de 6 places.

247 places pour enfants existent pour les enfants en Seine-Saint-Denis (156 en Institut médico-éducatif, 7 places en unité d’enseignement maternelle et 84 en service d’éducation spéciale et de soins à domicile). Sont prévues 32 places supplémentaires à Montreuil et 6 places à Epinay.

1 200 personnes handicapées en Seine-Saint-Denis, sont selon le Département, sans solution adaptée (300 enfants et 900 adultes).

  leparisien.fr
23 juillet 2017

Morbihan : chez cet agriculteur autiste, les stagiaires sont également autistes ou en situation de handicap

article publié sur le site d'actu Bretagne - Pontivy journal

David Guillemet est autiste Asperger. Agriculteur installé à Ploërdut (Morbihan), il accueille des stagiaires des lycées agricoles, eux aussi autistes ou en situation de handicap.

Publié le 21 Juil 17 à 9:15 / Modifié le 21 Juil 17 à 9:03
Camille est en stage chez David Guillemet, à Ploërdut, pour une durée d’un mois. (Pontivy Journal)

Camille est autiste Asperger. Elle vient de terminer sa première année de BTS Production animal au lycée agricole du Nivot, à Lospérec (Finistère). À la rentrée, la jeune femme de 18 ans passera en 2e année. « Je voudrais devenir soigneur en parc zoologique. » C’est son rêve depuis qu’elle a visité le zoo de Doué-la-Fontaine quand elle était en classe de première. « On m’a conseillé un bac S, puis ce BTS car on effectue des stages en exploitation agricole où on apprend aussi à manipuler les animaux. »

Depuis deux semaines, Camille est en stage chez David Guillemet, agriculteur à Ploërdut (Morbihan). Lui-même autiste Asperger, il a pris l’initiative d’accueillir dans sa ferme des stagiaires également autistes ou en situation de handicap. C’est la troisième fois que l’étudiante vient à la ferme du Runasquer. Une exploitation de 114 hectares et un troupeau de 43 vaches Salers, élevées en bio.

Le syndrome d’Asperger est une forme d’autisme sans déficience intellectuelle ni retard de langage. C’est un désordre du développement d’origine neurobiologique qui affecte essentiellement la manière dont les personnes communiquent et interagissent avec les autres.

« Les stagiaires ne sont pas là pour faire les corvées »

Ce jour-là, Camille s’est occupée des bêtes. Comptage des animaux dans les champs. Y a-t-il eu des vêlages ? Vérification des abreuvoirs… Cet après-midi, ce sera travail sur les clôtures. 60 km à entretenir… « Même s’ils vont en faire, parce que ça fait partie du métier, les stagiaires ne sont pas là pour faire les corvées », assure David Guillemet, agriculteur installé à Ploërdut depuis novembre 2014.

Avant de s’occuper de Salers, David Guillemet a eu une autre vie. Il a été directeur informatique dans un groupe important de la grande distribution, en région parisienne. Puis, il y a connu des soucis de santé, un burn-out, qui s’est soldé par un licenciement.

J’ai bien essayé de trouver un poste plus cool, mais vu mon état de santé, aucun employeur n’était prêt à prendre le risque…

« J’en  ai bavé »

David Guillemet a été diagnostiqué tardivement autiste Asperger, à l’âge de 18 ans. « J’en ai bavé toute ma jeunesse. »

David s’est alors investi dans l’associatif, notamment comme délégué des parents d’élèves au lycée agricole de son fils. « J’ai siégé dans différentes commissions, dont la commission des dossiers atypiques. » Entendez, les profils à problèmes, les situations sociales particulières (étudiantes enceintes…), ou encore les élèves handicapés.

« Un jour, un représentant syndical qui siégeait dans cette commission a lancé : la filière agricole est en crise, alors si en plus il faut prendre des débiles en stage… »

La vilaine remarque a fait tilt. David, qui a toujours élevé des bovins pour son plaisir, décide alors de s’installer comme agriculteur-éleveur, avec en toile de fond, le projet de former des jeunes en situation de handicap. « J’ai toujours été partisan du nivellement par le haut et de la démonstration par l’exemple. »

« Il faut aller par paliers »

Monter un tel projet n’a pas été sans difficulté. « Tout est fait pour décourager les personnes en situation de handicap de travailler. » Après avoir trouvé des terres, les premiers animaux arrivent en mai 2015 au Runasquer. Après une année de mise en route, le premier stagiaire arrive en septembre 2016. Un garçon de 17 ans, autiste, qui en raison de son handicap, a énormément de mal à trouver un stage chez un agriculteur. « Au début, il leur faut une certaine routine, sinon, c’est un facteur perturbant. »

David a développé une méthode : « Tous les jours, on se fixe une petite marche supplémentaire à gravir. » À son premier stage, Camille restait figée au volant du tracteur. Impossible pour elle de démarrer, de passer une vitesse…

"Le premier jour, on explique. Si ça ne marche pas, on n’insiste pas. On recommence le lendemain. Là, elle lâche l’embrayage. Le surlendemain, elle passe une vitesse. À la fin de la semaine, elle roule dans les champs Chez les autistes, il faut y aller par paliers. Dès qu’on a franchi une marche, on passe du tout ou rien assez rapidement."

Depuis un an, David a déjà accueilli quatre stagiaires. Certains sont là en stage de découverte de deux semaines. D’autres, plus longtemps. « Il faut savoir comment leur parler. Comment aborder la question du handicap. Connaître leur seuil de fatigabilité… Pour moi, c’est également très formateur. Ça me permet de mieux gérer mon autisme, à moi aussi… »

« Savoir jauger ses limites »

Pour les apprenants, le stage se doit d’être bénéfique.

"Ils repartent avec une critique positive qui va leur permettre de revoir, le cas échéant, le curseur de leur projet. Le plus dur dans ce métier, c’est de savoir jauger ses limites. J’ai eu un stagiaire qui se fatigue assez rapidement. Alors, au lieu de poursuivre en production animale, il va certainement s’orienter vers un BTS Acse (Analyse et conduite de système d’exploitation). Ça lui permettra d’aller, soit vers la production mécanisée, soit de faire carrière comme consultant technique ; il a une bonne capacité d’analyse."

Camille, elle, a trouvé sa voie. Elle aime le contact avec les animaux. Et les Salers de David le lui rendent bien…

8 août 2017

Autisme : une pétition réclame le retour de trois enfants chez leur mère

article publié sur Le Figaro
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Mis à jour le 07/08/2017 à 20:42
Publié le 07/08/2017 à 19:42

Image de Rachel, la mère des enfants autistes, extraite d'un film de soutien.

 

196 associations protestent contre une décision de justice retirant une fratrie de 6 à 11 ans à leur mère Rachel.

C'est une affaire «ubuesque» qui dure depuis plus de deux ans. Début juillet, le placement des trois enfants de Rachel, âgés de 11, 8 et 6 ans, a été renouvelé pour la troisième année consécutive par un jugement du tribunal de Grenoble. Depuis l'été 2015, l'histoire de cette jeune mère de famille est devenue un symbole d'une véritable «violence institutionnelle» et d'une incompréhension totale entre les familles d'enfants autistes et les services de l'Aide sociale à l'enfance (ASE), l'ancienne DDASS.

 «Le drame de Rachel est emblématique de ce que subissent des centaines de familles avec autisme. En France, demander un diagnostic d'autisme peut valoir un signalement»

La pétition

Dans une pétition mise en ligne fin juillet, 196 associations, dont la puissante Unapei, Autisme France ou encore la Fnath, dénoncent une situation de «placement abusif» des enfants de Rachel. Aujourd'hui forte de 35.000 signatures, elle doit être remise au président de la République. «Le drame de Rachel est emblématique de ce que subissent des centaines de familles avec autisme. En France, demander un diagnostic d'autisme peut valoir un signalement, surtout aux mères seules: cette violence frappe des centaines de familles, accuse la pétition. Beaucoup de services de l'Aide sociale à l'enfance voient dans ces mères des femmes perverses dont il faut éloigner les enfants: de nombreux juges des enfants suivent aveuglément les délires de ces services.» Les signataires de ce texte virulent réclament notamment une délocalisation de l'affaire et «le respect des droits des enfants privés de leur mère». C'est en juillet 2015 que Rachel s'est vu retirer ses trois jeunes enfants. Il était alors reproché à cette maman divorcée une «recherche effrénée auprès des professionnels de la confirmation du diagnostic d'autisme». Le jugement se fondait sur une expertise psychiatrique réalisée par une pédopsychiatre qui concluait à l'absence de troubles autistiques des enfants et à un syndrome de Münchhausen par procuration pour Rachel. Soit l'invention par cette dernière de problèmes médicaux pour sa fille et ses deux fils.

«Une méconnaissance de ce handicap»

Depuis, les Centres de ressources autisme de Lyon et Grenoble ont diagnostiqué les deux aînés autistes tandis que des signes d'hyperactivité avec troubles de l'attention ont été décelés chez le plus jeune. Malgré ces nouveaux éléments, le placement a été confirmé par la cour d'appel début 2016, afin de protéger les enfants «de la représentation invalidante et alarmiste» de leur mère, et renouvelé en juin de la même année.

Cet été, Me Janois, l'avocate de Rachel, avait bon espoir d'obtenir le retour à la maison de la fratrie. Notamment grâce au rapport des travailleurs sociaux témoignant du comportement approprié de Rachel avec ses enfants lors des rencontres bimensuelles organisées entre eux. Las, le 7 juillet, le placement est prolongé au motif que Rachel majore les handicaps de ses enfants et que ces derniers peuvent «modifier leurs positionnements en fonction de ce qu'elle attend», selon le jugement consulté par Le Figaro.

«Il y a un vrai problème culturel sur la définition de l'autisme et une méconnaissance de ce handicap par les professionnels de l'enfance», se désole Me Janois.

Au conseil départemental de l'Isère, en charge de l'Aide sociale à l'enfance, on relève que «l'ordonnance de placement du juge s'impose au département» et que ce dernier «adapterait ses modalités d'accompagnement» si une nouvelle décision était prise.

«Nous travaillons avec les services de l'ASE pour éviter des situations telles que celle de Rachel», indique pour sa part Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées. Beaucoup de professionnels méconnaissent ce handicap. Cela sera un des axes de travail du nouveau plan autisme.»

https://www.change.org/p/placement-abusif-justice-pour-rach…

http://premium.lefigaro.fr/…/01016-20170807ARTFIG00235-auti…

 

2 septembre 2017

Sophie Cluzel réitère : l'AAH à 900 euros dès 2018 !

article publié sur handicap.fr

Résumé : L'AAH à 900 euros dès 2018, c'est l'annonce réitérée par Sophie Cluzel. Et pourquoi pas la supression du secrétariat du handicap dans 5 ans ? Déclarations à réécouter en podcast sur Vivre FM.

Par , le 01-09-2017

Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat en charge du handicap, était l'invitée de la matinale de Vivre FM le 1er septembre  2017 (podcast en lien ci-dessous). Après avoir longuement évoqué la rentrée des élèves handicapés (baisse des contrats aidés, recrutement des AVS, désinstitutionnalisation…), elle a été questionnée par Vincent Lochmann sur une attente majeure : l'augmentation de l'AAH (allocation adulte handicapé).

Décision autour du 18 septembre

Quel calendrier ? Quel montant ? Sans rentrer dans les détails, elle réaffirme, comme elle l'avait déjà fait en juin 2017 (article en lien ci-dessous), une « augmentation massive dès 2018 pour atteindre 900 euros ». L'AAH est actuellement de 810,89 euros. Alors qu'il était candidat, Emmanuel Macron avait promis une réévaluation de 100 euros pour l'allocation à taux plein. 90 ? 100 ? « Nous en saurons plus lors du budget 2018. (…) Je ferai une communication lors du prochain comité interministériel du handicap (CIH) qui aura lieu dans la semaine du 18 septembre 2017 », a-t-elle déclaré.

Plus de ministre du handicap ?

Ce CIH se réunira à Matignon. Saluant la prise en compte du handicap de manière transversale par l'ensemble des ministères concernés, Sophie Cluzel a par ailleurs déclaré : « Je veux bien lancer un défi ; peut-être qu'au bout de 5 ans, Emmanuel Macron, pour son deuxième quinquennat, pourra se passer d'un ministre du handicap ». L'objectif affirmé étant que la politique dans ce domaine vienne irriguer l'ensemble des politiques publiques, sans requérir de porte-parole spécifique. Sophie Cluzel confirme que le fait que son secrétariat soit désormais rattaché au Premier ministre et non plus au ministère de la Santé lui offre une « vraie écoute » de la part du Président dans de nombreux domaines (santé, emploi, culture, sport…). De la même façon, les dirigeants du Fiphfp ou de l'Agefiph affirment qu'ils auront rempli leur mission lorsque ces deux fonds dédiés à l'emploi des personnes handicapées auront disparu. Un vœu pieux et légitime qui définit, tout simplement, une société réellement inclusive.
 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

Sur le web

 

11 août 2017

Ploemeur. La commune obtient le label tourisme et handicap

Hoka, nouvel handiplagiste, sera présent au Stole tout le mois d'août.

Hoka, nouvel handiplagiste, sera présent au Stole tout le mois d'août. | Ouest France

Ce label permet aux personnes atteintes d'un handicap de partir en vacances en toute liberté et sécurité, de pratiquer des activités touristiques et de trouver un hébergement adapté.

La marque tourisme et handicap poursuit deux objectifs : apporter une information fiable et objective sur l'accessibilité des sites et des équipements touristiques mais aussi de développer une offre touristique adaptée aux personnes handicapées.

Si ce label est la reconnaissance d'une volonté politique en termes d'accessibilité et d'accueil des personnes en situation de handicap, c'est également un indicateur de tous les efforts réalisés par les différents acteurs du secteur tourisme et de loisirs du territoire.

Label pour trois types de handicap

La Ville a posé sa candidature il y a quelques mois. Début juillet, elle a reçu la visite d'évaluateurs chargés d'examiner la conformité des prestations offertes dans la commune par rapport aux exigences du cahier des charges.

Plusieurs activités sont regardées à la loupe comme l'hébergement, l'information touristique, les loisirs, ou encore la restauration.

Lire aussi : Le label tourisme handicap, un atout selon les vacanciers

La Ville a appris officiellement l'obtention du label, il y a quelques jours et ce pour trois déficiences sur quatre (moteur, auditif et cognitif). « La labellisation pour le handicap visuel est plus difficile à obtenir, note Martine Yvon, élue déléguée au handicap, mais des efforts sont toutefois réalisés dans ce sens. »

Le passage en niveau 3 pour le label handiplage pour l'anse du Stole, décroché cette année par la Ville, a dû également peser dans la balance pour cette labellisation tourisme et handicap.

Retrouvez notre rubrique Tourisme

Un plan d'investissement pluriannuel

La plage du Stole a bénéficié d'aménagements conséquents pour la rendre accessible. « Nous avons réalisé de gros travaux structurels dès 2015 à hauteur de 80 k€, explique le maire, Ronan Loas, comme la réalisation de quais bus accessibles, de cheminement PMR (personnes à mobilité réduite) de l'arrêt de bus jusqu'à la plage de l'anse du Stole, création de places de stationnement PMR. En 2016, nous avons poursuivi nos efforts avec des aménagements pour un montant de 50 k€ (remise à niveau des sanitaires PMR et douche de plage, création d'un platelage bois pour accéder au futur cheminement PMR installé sur le sable, acquisition et installation des tapis d'accès à l'eau, création plateforme d'accueil pour PMR, amélioration de la signalétique et de l'information sur site). En 2017, 15 k € ont été investis dans ce programme pluriannuel avec, entre autres, l'installation d'un vestiaire handicapés et l'achat d'un fauteuil de mise à l'eau. »

Retrouvez notre rubrique Investissement

Parallèlement à ces investissements directs effectués au niveau de la plage du Stole, un programme sur 9 ans est également mis en place pour mettre en conformité tous les bâtiments publics (salles de sport, écoles, sanitaires) en matière d'accessibilité.

Lire aussi : Quand le tourisme pense au handicap

5 janvier 2018

Inclusion : des « classes d’autorégulation » pour les enfants autistes

En France depuis peu, et au Canada depuis 15 ans, un dispositif de scolarisation des enfants autistes est testé en primaire. L'idée : permettre à l'élève d'apprendre dans une classe ordinaire, tout en apprenant à "s'autoréguler" en parallèle.

Stéphane Beaulne, chercheur clinicien et professeur à l’université de Nipissing.

Stéphane Beaulne, chercheur clinicien et professeur à l’université de Nipissing.

Dans le Limousin, depuis 2016 et 2017, deux écoles pilotes expérimentent ARAMIS, un dispositif d’inclusion scolaire pour les enfants autistes. Ce système innovant repose sur la méthode des classes “d’autorégulation”, développée depuis 15 ans par Stéphane Beaulne, chercheur clinicien et professeur en psychologie à l’université de Nipissing (Ontario, Canada).

En quoi consiste votre modèle d’autorégulation comportementale en milieu scolaire ?

Afin d’accueillir l’enfant souffrant de troubles du spectre de l’autisme (TSA) en milieu scolaire “ordinaire”, ce système alterne la présence de l’élève entre une classe “normale” et un “sas émotionnel” (une classe d’autorégulation) – un créneau durant lequel il est coaché par un éducateur spécialisé et un enseignant, pour apprendre à gérer ses troubles émotionnels et ses comportements envahissants par lui-même, et retourner ensuite travailler avec les autres.

L’autorégulation fait partie du développement de l’enfant. L’idée est de mettre en place une méthodologie pour changer la pédagogie, et surtout d’outiller les jeunes autistes, afin de les rendre autonomes, pour développer leur inclusion. Traditionnellement, dans le monde de l’éducation, on prend en charge l’élève autiste en le faisant accompagner par un adulte. Or, l’on se rend compte que cet accompagnement le rend très dépendant par la suite : habitué à réguler ses émotions et ses comportements grâce aux autres, il ne prend pas d’initiatives, au détriment de son apprentissage. De là m’est venue l’idée de travailler l’autorégulation dès la maternelle.

Une classe d'autorégulation / Stéphane Beaulne

Une classe d’autorégulation / Stéphane Beaulne

Pendant la classe d’autorégulation, on travaille avec l’élève l’aspect social, mais aussi le cognitif et les émotions. Car les enfants autistes ont des émotions, comme tout le monde : c’est juste la façon de les exprimer qui est difficile pour eux. Voilà pourquoi l’idée est de leur donner des outils et de leur enseigner des comportements plus “adaptés”, afin de leur permettre de gérer leurs émotions, ainsi que la réalité d’une salle de classe ordinaire. Puis ils apprennent à s’auto-discipliner et à prendre des initiatives.

Dans votre système, les enseignants aussi sont formés à l’autorégulation…

Le fait d’apprendre à l’enfant autiste à gérer lui-même ses troubles lui permet de maîtriser les comportements envahissants qui l’empêchent d’étudier sereinement… et qui dérangent aussi ses enseignants. Les classes d’autorégulation fournissent aussi au prof des outils pédagogiques, des stratégies axées sur l’enseignement explicite. Ces stratégies conduisent l’élève vers une autonomie plus prononcée, et vers un détachement de l’adulte, qui ne doit plus tout le temps s’assurer que l’enfant a compris.

Le coaching se fait tant pour l’enfant que pour l’adulte : le professeur (mais aussi plus globalement tous les intervenants travaillant auprès de l’élève autiste) est ainsi accompagné et formé (par moi, puis par d’autres enseignants devenus des personnes ressources) pour utiliser une pédagogie répondant aux besoins de l’enfant. Le but étant qu’à terme, les enseignants puissent prendre les choses en main, sans avoir besoin de faire appel à des éducateurs spécialisés. On voit en tout cas, dès maintenant, des changements dans les pratiques des profs et dans la dynamique qu’ils développent avec chaque élève.

Le bilan des classes d’autorégulation est-il positif, en terme d’inclusion ?

Au Canada, dans la trentaine d’écoles que j’accompagne, mais aussi dans les établissements qui expérimentent ARAMIS en France, les élèves accompagnés sont désormais complètement autonomes – à l’origine, ils étaient scolarisés par intermittence, mais aujourd’hui, ils sont en salle de classe tous les jours. Ils ont développé des habiletés qui les aident à s’auto-contrôler et à prendre des initiatives. Leurs progrès scolaires sont importants.

Une classe d'autorégulation / Stéphane Beaulne

Une classe d’autorégulation / Stéphane Beaulne

Dans l’école de Saint-Germain-les-Vergnes en Corrèze, où ARAMIS entre dans sa troisième année, il y a aussi un réel changement de paradigme, chez tous les enseignants, dans leur approche et leur ouverture, vis-à-vis des élèves autistes. Au départ, il y avait chez eux une certaine crainte, mais aujourd’hui, ils sont beaucoup plus compréhensifs et sensibles à leurs besoins. Avec l’ensemble des personnels d’établissement, ils ont une perception différente de l’enfant autiste.

On voit aussi une diminution importante des comportements agressifs. Les élèves, même ceux qui ne souffrent pas de TSA, sont en règle générale plus calmes, et plus tolérants. Socialement, les élèves autistes ne sont plus à part, mais font désormais partie du groupe – ce qui est la définition de l’inclusion.

L’autorégulation convient-elle à tous les enfants autistes, même quand les troubles sont lourds ?

Oui, elle convient à tous les enfants autistes. Peu importe le degré de sévérité des troubles, cognitifs ou comportementaux ; il n’y a que des ajustements à faire. Les enseignants, souvent, considèrent que les enfants autistes sont difficiles à gérer et qu’ils n’ont pas le temps de s’en occuper. L’idée de l’autorégulation, c’est justement de coacher l’enfant, mais aussi l’adulte, en lui enseignant comment gérer différemment sa classe (par exemple, en abandonnant l’enseignement frontal). Selon les dernières statistiques du ministère de l’éducation canadien, les enfants ayant des troubles de l’apprentissage sont ceux qui ont les comportements les plus violents… Car le système d’éducation actuel ne répond qu’à une minorité d’élèves sans difficultés particulières, et que les autres ne sont pas en mesure de suivre. La gestion de classe est la pierre angulaire de l’inclusion.

Stratégies de résolutions de problèmes / classe d'autorégulation / Stéphane Beaulne

Stratégies de résolutions de problèmes / classe d’autorégulation / Stéphane Beaulne

L’autorégulation pourrait-elle être appliquée à tous les enfants ?

Aujourd’hui, au Canada, nous planchons sur une autorégulation appliquée à tous les enfants d’une école, et plus seulement à ceux souffrant de TSA, afin de favoriser l’inclusion de tous. Au lieu de quelques classes, ce sont des écoles entières qui participent. Et l’on constate que plus l’autorégulation est travaillée (chez tous les enfants), avec une pédagogie adaptée, plus les résultats sont meilleurs, et surtout plus l’inclusion est grande – pour les élèves autistes, mais aussi pour tous ceux ayant un trouble du langage et de l’apprentissage (TSLA) ou de l’attention (TDAH).

Avec l’autorégulation, l’enseignant a la chance de pouvoir répondre aux différents profils d’élèves – autonomes, qui ont besoin d’un accompagnement, ou qui ont des problèmes de comportement. Pour ceux qui n’ont pas de problèmes particuliers, il s’agit d’une façon d’améliorer leur socialisation, leur intelligence émotionnelle, le contrôle de leurs sentiments, et in fine, leur apprentissage. Voilà pourquoi en Ontario, l’autorégulation est évaluée chez tous les enfants, dans les bulletins scolaires.

23 février 2019

Autisme : une consultation pour favoriser le dépistage précoce

article publié dans La Dépêche

Autisme : une consultation pour favoriser le dépistage précoce
Autisme : une consultation pour favoriser le dépistage précoce
Publié le 21/02/2019 à 12:02

Une consultation médicale longue avec le médecin généraliste ou le pédiatre destinée à diagnostiquer un autisme est désormais remboursée par l’Assurance-maladie. Une mesure décidée dans le but d’améliorer le repérage et la prise en charge précoce des enfants concernés.

Plus le diagnostic de l’autisme est précoce, plus les interventions mises en place pourront aider l’enfant dans son développement. C’est pourquoi « depuis le 11 février 2019, en cas de suspicion d’autisme chez un enfant, les médecins généralistes et les pédiatres ont la possibilité de réaliser une consultation longue, remboursée 60 euros », indique le secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées.

« L’objectif de cette consultation est d’accompagner l’enfant et sa famille dans cette démarche diagnostique, de l’orienter au plus vite, si nécessaire, vers une structure capable de réaliser un bilan complet », précise Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la stratégie nationale pour l’autisme. Ce bilan vise « à confirmer le diagnostic et à mettre en œuvre les interventions nécessaires à l’enfant ».

Donner les moyens aux médecins « de première ligne »

« Le rôle des médecins dits « de première ligne », qui sont en contact régulier avec l’enfant dès son plus jeune âge, est crucial pour parvenir à identifier précocement les troubles du spectre de l’autisme et agir efficacement sur le développement de l’enfant », souligne le Secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées.

Les signes qui doivent alerter

En effet, le diagnostic est difficile. Certains signes doivent alerter, mais ils ne sont pas toujours exclusifs de l’autisme. Ainsi « l’absence de babillage, de pointage des objets à distance pour communiquer ou d’autres gestes sociaux (comme faire coucou ou au revoir, etc.) à 12 mois et au-delà » constitue un indice. Tout comme « l’absence de mots à 18 mois et au-delà » ainsi que « l’absence d’association non écholalique de mots (c’est-à-dire hors de la répétition stricte des derniers mots de l’interlocuteur) à 24 mois et au-delà ».

Un questionnaire à chaque âge

Cette consultation a pour but de permettre au médecin « d’approfondir l’exploration de ces signes d’alerte en s’aidant de questionnaires adaptés ». Ainsi :

  • Pour les enfants de 16 à 30 mois, le M-CHAT, complété en cas de résultats confirmant un risque d’un trouble dans le spectre de l’autisme (TSA) par un entretien structuré plus précis avec les parents au moyen du questionnaire de suivi M-CHAT-R/F ;
  • après l’âge de 4 ans, le questionnaire de communication sociale SCQ ;
  • chez l’enfant et l’adolescent sans trouble du développement intellectuel associé, les questionnaires ASSQ (Autism Spectrum Screening Questionnaire), AQ (Autism-spectrum Quotient) et SRS-2 (Social Responsiveness Scale).

A noter : En France, l’autisme est diagnostiqué en moyenne entre 3 et 5 ans, ce qui est considéré comme trop tardif par la Haute Autorité de Santé.

4 mars 2019

Handicap : la Loire bientôt "Territoire 100% inclusif" ?

article publié sur France Bleu

vendredi 1 mars 2019 à 18:09 Par David Valverde, France Bleu Saint-Étienne Loire

Sophie Cluzel aux côtés du président du département de la Loire, Georges Ziegler. Sophie Cluzel aux côtés du président du département de la Loire, Georges Ziegler. © Radio France - DV

Sophie Cluzel, secrétaire d’État aux personnes handicapées, était en visite à Saint-Étienne (Loire) pour écouter les associations et travailler à l'amélioration du quotidien des handicapés. Elle a aussi répondu de manière cinglante à Gaël Perdriau sur la non-participation à un débat vendredi soir.

Elle était attendue Sophie Cluzel. Au programme : des échanges avec les associations et les usagers sur le fonctionnement de la Maison départementale des personnes handicapées. La visite d'un ESAT également, un établissement et service d'aide par le travail.  Mais pas de débat dans le quartier du Soleil comme cela avait été un temps évoqué par la mairie de Saint-Étienne. 

"Le maire se sert du handicap pour une basse vengeance politicienne"

Alors Sophie Cluzel a souhaité répondre au communiqué du maire Gaël Perdriau qui s'indignait que la secrétaire d’État ne participe pas à ce débat. Et la réponse est cinglante : "Le maire n'a pas souhaité m'inviter. J'avais fait part de mon désir d'avoir un débat à Saint-Etienne. Je vois que je n'étais pas la bienvenue. Il m'a fait une lettre en critiquant énormément la politique handicap. Il se sert du handicap pour une basse vengeance politicienne. Ce n'est pas un bon service qu'il rend aux personnes en situation de handicap, avec lesquelles j'étais prête à discuter. Ce matin (vendredi) j'ai fait un très beau débat à Lyon. J'adore ça. Mais quand on me dit que je suis pas la bienvenue, je ne viens pas"

"Remettre tous les acteurs autour de la table"

Au-delà de cet échange et au terme des échanges avec les associations une annonce : le département de la Loire pourra prétendre à devenir un "Territoire 100% inclusif". Un label auquel ont déjà candidaté une trentaine de départements français. La Loire ne l'avait pas fait car, suite à un certain malentendu, elle ne pensait pas pouvoir concourir. 

Mais le département peut bien sûr se mettre au travail assure Sophie Cluzel : "Nous allons remettre ensemble autour de la table tous les acteurs. Y compris ceux qui parfois ne sont pas tout à fait présents comme les bailleurs sociaux pour qu'on puisse construire des appartements inclusifs en cœur de ville pour permettre la pleine citoyenneté des personnes handicapées. Et accéder à tous les services du vivre ensemble : aller au sport, à la culture". Et adapter l'environnement à la personne handicapé et non pas l'inverse. Inclure le handicap comme un fonctionnement normal de la vie pour casser les barrières en tous genres et donc fluidifier les parcours de vie. 

Les associations ont accueillies cette perspective avec enthousiasme, car toutes ont en commun de travailler à l'amélioration de l'inclusion des handicapés.

La Gironde, la Manche et le Territoire de Belfort sont les trois départements tests qui ont déjà mis en place ce label.

25 janvier 2019

Bilan et intervention précoce pour l'autisme et les troubles du neuro-développement

 

Bilan et intervention précoce pour l'autisme et les troubles du neuro-développement - Secrétariat d'État auprès du Premier ministre chargé des Personnes handicapées

Une mesure phare de la stratégie nationale pour l'autisme au sein des troubles du neuro-développement maintenant opérationnelle pour être déployée sur tous les territoires. Les modalités de la mise en oeuvre du bilan et de l'intervention précoce pour l'autisme et les troubles du neuro-développement ont été précisées dans un décret entré en vigueur le 1er janvier 2019.

https://handicap.gouv.fr

 

20 juin 2019

Francis Perrin et son fils autiste jouent Molière au festival Arts Musez Vous de Gradignan

article publié sur France info

Père et fils ont créé ensemble cette pièce pour combattre les préjugés sur l'autisme.

Louis et Francis Perrin jouent Molière à GradignanLouis et Francis Perrin jouent Molière à Gradignan (P. Lécuyer / France Télévisions)

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Cécile MathyRédaction CultureFrance Télévisions

Mis à jour le 20/06/2019 | 13:03
publié le 20/06/2019 | 13:00

 

Francis et Louis Perrin brossent Un portrait de Molière en 50 minutes à deux voix, dans le cadre du festival Arts Musez Vous de l'Institut Don Bosco à Gradignan. Une création originale émouvante pour repousser les préjugés sur l'autisme.

Depuis le jour où le diagnostic est tombé, il y a 14 ans, Francis Perrin et son épouse se battent pour donner à Louis les mêmes chances qu'aux autres enfants. Ils se battent aussi contre la fatalité, et contre les assertions définitives. En 2004, un spécialiste de l'autisme leur enjoint de "faire le deuil de leur enfant". Une phrase indélébile qu'ils n'acceptent pas. Ils optent pour l'Analyse appliquée du comportement (Applied Behavior Analysis), un traitement de stimulation non médicamenteux.

Ils ont raconté leur combat dans un livre Louis, pas à pas (JC Lattès, 2012) qui donna ensuite naissance à Presque comme les autres, un téléfilm de France 2, en 2016.

Aujourd'hui, Louis a 17 ans et se produit sur scène avec son père dans cette pièce inspirée de la vie de Molière. "Je suis vraiment étonné de ce que fait Louis maintenant, quand je sais d’où il est parti…de son autisme sévère, jusqu’à maintenant, c’est une belle réussite pour lui et surtout il est heureux", confie Francis Perrin. 

Père et fils se produisent ce jeudi 20 juin à 21h à Gradignan, dans le cadre de la huitième édition du festival Arts Musez Vous, organisé par l'Institut Don Bosco.

L'institution oeuvre dans le domaine médico-social et accueille plus de 850 jeunes et adultes. "Nous sommes toujours surpris par les capacités de ces enfants ou de ces jeunes qui, au-delà de l’idée que l’on s’en fait, sont avant tout des hommes et des femmes qui ont des potentiels et il est important que le public les regarde", estime Michel Labardin, le directeur général de l'Institut Don Bosco.

7 juillet 2019

Handicap. Une colocation inédite à Quévert

article publié dans Le Télégramme

Publié le 01 juillet 2019 à 16h45 Modifié le 01 juillet 2019 à 17h53

Les quatre jeunes colocataires, Baptiste, Kévin, Charlène et Gaël, entourés par leurs accompagnantes et Rozenn Morice (debout, à droite), à l’initiative du projet.
Les quatre jeunes colocataires, Baptiste, Kévin, Charlène et Gaël, entourés par leurs accompagnantes et Rozenn Morice (debout, à droite), à l’initiative du projet. (Le Télégramme/Corentin Le Doujet)

À Quévert, quatre jeunes gens en situation de handicap tentent une aventure pionnière dans le pays de Dinan : quitter le cocon familial pour vivre en colocation, dans une maison « à eux ». Un projet accompagné 24 h/24 et 7 J/7 par une équipe professionnelle, formée au handicap. Lancé en mai, ce projet innovant fait des émules.

« C’est la fin d’un parcours du combattant, le début d’une nouvelle aventure », se félicite Rozenn Morice, maman de Gaël, originaire de Trégon. Depuis début mai, son fils de 23 ans découvre la vie en colocation, à Quévert, avec trois autres jeunes en situation de handicap : Charlène, 22 ans, Kévin, 28 ans, et Baptiste, 23 ans. Un projet inédit dans le pays de Dinan, pour des adultes de faible autonomie. Une véritable alternative à la prise en charge en établissement spécialisé, lorsque les places viennent à manquer.

« Une maison à eux »

« Tout est parti du manque de solutions adaptées pour Gaël, épileptique atteint du syndrome de Dravet. Il refusait de retourner dans les divers établissements vers lesquels il était orienté, où il n’était pas suffisamment stimulé », explique Rozenn, qui décide de quitter son emploi, en juillet 2018, pour se consacrer à la recherche d’un habitat partagé, pour personnes handicapées. « En France, on fonctionne sur le modèle unique du médico-social. Mais de nombreuses familles sont sans solution. J’ai lancé un message sur les réseaux sociaux, pour trouver des gens intéressés par ce projet de colocation, permettant notamment de mutualiser les moyens », relate la maman de Gaël, qui créée l’association Ose ta vie, lauréate de l’appel à projets national lancé par Familles solidaires, en octobre 2018. « On voulait que nos jeunes aient une maison à eux, pour vivre leur vie, ce qui aide à couper le cordon entre parents et enfants. C’est un premier pas, c’est génial. À terme, chaque jeune ne devrait rentrer dans sa famille qu’une seule fois par mois ».

« On a essuyé des refus »

Quatre familles partantes, restait donc à trouver le logement. « On a dû essuyer des refus, notamment d’un propriétaire et d’une agence, mais on a fini par trouver, via le parc locatif classique, dans ce lotissement de Quévert », sourit Rozenn, enfin soulagée que la bonne idée aboutisse, mais consciente que rien n’est gagné pour autant : « On découvre tout, il n’y a pas de projet similaire sur lequel s’appuyer. Parmi les soucis qu’on n’avait pas envisagés : les colères de l’un des colocataires, face auxquelles nous étions démunis. Après un mois de lancement, les choses s’améliorent, le jeune en question intègre la colocation, à son rythme ».

Accompagnement 24 h/24 et 7 J/7

Aux côtés des quatre colocataires, une équipe de l’établissement dinannais La résidence du Connétable est aux petits soins quotidiens, spécialement dédiée à ce projet. « C’est une première, pour ce type de handicap, mêlant épilepsie, déficience intellectuelle importante et autonomie restreinte. Il s’agit d’un accompagnement 24 h/24 et 7 J/7, concernant les actes essentiels de la vie courante, mais aussi des sorties en ville et des activités à l’extérieur, pour favoriser la socialisation. Nous sommes cinq dans la boucle, ce qui permet aux jeunes d’avoir des repères, en voyant régulièrement les mêmes intervenants », détaillent Solène, aide médico-psychologique, et Evelyne, aide-soignante. « C’est un autre cadre de travail qu’en établissement, tout est à construire. Là, on a le temps pour un suivi personnalisé. Ce n’est pas de l’assistanat, on accompagne les jeunes, sans faire à leur place », décrivent les professionnelles, visiblement ravies de leur affectation nouvelle.

Une deuxième colocation en projet

Pour donner un coup de pouce financier au quotidien des quatre colocataires, plusieurs événements sont programmés : du théâtre à la ferme, à Taillis (35), le dimanche 7 juillet, et un fest-noz à Bourseul, le samedi 5 octobre. « L’association a pour objectif d’aider au développement de ce type de colocation. Notre projet est pionnier, et intéresse d’autres personnes dans la même situation que nous. Deux familles sont déjà sur liste d’attente », indique Rozenn, qui, après avoir défriché le terrain de l’habitat partagé inclusif, s’active pour implanter une deuxième colocation de ce type, dès 2020, en Ille-et-Vilaine.


Contact
Association Ose ta vie, tél. 06 11 24 86 57 ; osetavie.asso@gmail.com ; www.osetavieasso.com

30 juillet 2019

Ici on soigne en tapant ou en shootant aux médicaments : soupçons de violences dans un foyer pour handicapés (93)

 

"Ici on soigne en tapant ou en shootant aux médicaments" : soupçons de violences dans un foyer pour handicapés de Seine-Saint-Denis

Depuis 2016, quatre mères ont porté plainte pour des soupçons de violences au sein d'une maison d'accueil spécialisée de Pavillons-sous-Bois. avec France Bleu Paris Hajera Mohammad Radio France La maison d'accueil spécialisée de Pavillons-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, accueille depuis 2011 une vingtaine de jeunes adultes polyhandicapés, souffrant pour la plupart d'autisme.

https://www.francetvinfo.fr

 

5 septembre 2019

À Toulouse, des parents remportent leur bataille pour que leur fils autiste entre au collège

 

À Toulouse, des parents remportent leur bataille pour que leur fils autiste entre au collège

Dans le nord de Toulouse, Jérôme Craipeau a remué ciel et terre, cet été, pour inscrire son fils atteint d'autisme dans une classe dédiée au collège. Il est heureux d'y être parvenu mais amer d'avoir dû tant se battre, au moment où le gouvernement affiche sa volonté d'une école inclusive.

https://www.francebleu.fr

 

28 novembre 2019

Handicap : les 4 vérités de Josef Schovanec, ce savant, philosophe et autiste qui dérange l'ordre établi...

 

Handicap : les 4 vérités de Josef Schovanec, ce savant, philosophe et autiste qui dérange l'ordre établi... - Ecrire Pour et sur le Travail Social

Connaissez-vous Josef Schovanec ? Ce philosophe écrivain diagnostiqué autiste dès son plus jeune âge ne mâche pas ses mots ! J'ai eu la surprise de découvrir cet homme lors d'une journée de formation sur la participation des personnes organisée par l'ANDESI le 9 octobre dernier.

https://dubasque.org

 

25 mars 2021

Ma Maison Bleue, pour l'accueil d'enfants autistes et leurs parents

 

Ma Maison Bleue, pour l'accueil d'enfants autistes et leurs parents

Lauréate de la 1ère édition du Budget participatif citoyen, cette maison d'accueil d'enfants autistes et de répit pour leurs parents, ouvre à Mont-de-Marsan courant avril. Retour sur un beau projet. Quand sa petite Pauline a été diagnostiquée autiste voilà 30 ans, Danièle Acher-Delange aurait aimé être plus soutenue mais à l'époque, " on devait se débrouiller seuls ".

https://www.xlandes-info.fr

 

30 septembre 2022

CRAIF Lettre d'informations - Infos Doc N°528 - Du 1er au 30 septembre 2022

 

Lettre d'informations du Centre de Ressources Autisme Ile-de-France

Les rencontres du Papotin, Gilles Lellouche sans filtre, France 2 replay, 30min. - L'énergie positive des Dieux , un documentaire sur le groupe de rock Astéréotypie, en salle depuis le 14.09.2022 Séance spéciale le 10.10.2022 au Cinéma Le Select à Antony (92) - L'expérience, Rencontre stéréo-atypique, une improvisation hors norme , France Culture replay, 19min.

http://r.communication.ecedi.fr

 

29 décembre 2022

AAH : décret sur la déconjugalisation de l'allocation aux adultes handicapés

 

AAH : décret sur la déconjugalisation de l'allocation aux adultes handicapés

Le décret est paru au Journal Officiel du 29 décembre 2022. Il s'agit d'une victoire des associations de personnes handicapées, qui menaient campagne depuis longtemps. La perte de la majorité absolue à l'Assemblée Nationale a seulement ouvert une fenêtre d'opportunité.

https://blogs.mediapart.fr

 

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