Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
"Au bonheur d'Elise"
5 mars 2018

L’inclusion scolaire des enfants autistes ou exclusion ?

article publié dans "Les baobabs" - blog sur France info

Le quotidien de parents d'autistes raconté avec humour

Depuis qu’Emmanuel Macron est président, le feu vert est envoyé pour établir avec sa secrétaire d’état au handicap et son ministre de l’éducation nationale une politique plus inclusive à l’école à propos des enfants autistes afin de rattraper le retard que la France en matière d’inclusion. Les paroles et les ambitions sont ouvertement affichées :

Plus un seul enfant autiste sans solution ! Martela t-il partout lors des conférences de presse et de ses apparitions publiques. Un quatrième plan autisme arrive également en parallèle, les préconisations de la haute autorité de la Santé ont également fait l’actualité . Voilà de quoi alimenter encore pendant quelques mois les groupes de paroles des parents sur les réseaux sociaux… mais concrètement ? Qu’est-ce que cela change dans le quotidien de ces enfants ?
J’ai mené ma petite enquête au sein de mes divers et variés rencontres et débats avec mon nouveau livre : Le manuel illustré comment garder un enfant autiste quelques heures pour aider ses parents aux éditions de La Boite à Pandore et très souvent existent deux mondes qui s’affrontent :
Les parents qui veulent que leurs enfants aient une scolarité dans le milieu normal comme le dit la loi de 2005 sur le Handicap.
Les professeurs des écoles qui ne se sentent pas apte à prendre un enfant différent dans leurs classes à 30 élèves… Par manque de formations, manque de moyens, manque de temps…
Très souvent les professeurs vont jusqu’à refuser l’enfant différent dans leur classe si l’AVS est absente…

2018_02_08__15_07_dessin_patfawl_autisme

Et donc très souvent les deux camps s’affrontent dans des débats tumultueux, un camp contre un autre et je ne trouve pas cela très constructif. Le professeur n’a aucune excuse pour refuser un enfant autiste, la loi protège l’enfant, que cela lui plaise ou non, il doit AVS ou absence d’AVS accueillir l’enfant dans sa classe et faire école normalement. L’école est la république ! Elle doit se faire pour tout le monde… Donc là dessus, les parents ne doivent pas s’excuser, il est normal que leur enfant soit accepter dans l’établissement. Ce n’est pas parce que la société n’est pas encore rodée totalement que les enfants autistes doivent être mis sur le ban de l’éducation nationale.
Pour la question des moyens, ce qu’il faut savoir c’est qu’un tel enjeu comme celui là est un véritable changement de société, de mentalités et aussi de moyens humains, bien évidemment !

Heureusement, beaucoup de professeurs jouent le jeu et cela se passe en général très bien lorsque les personnes sont bienveillantes et motivées ! La société n’est pas parfaite et il y a encore beaucoup de travail à faire de ce point de vu mais les mentalités commencent à changer !
Il est donc normal même si pour les parents, c’est agaçant de voir leur enfant exclus parfois et avec ce combat acharné pour voir leur enfant vivre une scolarité quasi-normale, il existe encore plus de 80 000 enfants qui ne vont pas encore à l’école. Et c’est encore beaucoup trop…

Il y existe encore beaucoup de lacunes mais les choses et les prises de consciences sont entrain de changer… Et heureusement ! Le manuel que je viens de sortir est également là pour contribuer à faire changer les mentalités. Il existe aussi de très beaux fascicules qui sont fait au sein des associations sur l’autisme… Bref, quand l’ignorance partira totalement, les personnes différentes seront totalement inclus dans la société…

Encore un petit effort et on y est presque !

Et vous ? Que pensez-vous de ces changements ? Pensez-vous que la société est entrain de changer et de se préparer à l’inclusion des personnes autistes dans le milieu normal ?

 

Peter Patfawl : auteur du manuel illustré comment garder un enfant autiste quelques heures pour aider ses parents, édition la boite à pandore, 14 eur 50. Partout en librairie.

dessin couverture

Publicité
Publicité
7 mars 2018

Un collectif réclame la création d’un « vrai métier d’AESH »

Dans une lettre ouverte à JM Blanquer, un collectif d'AESH réclame une meilleure définition de leur statut, avec la création d'un "véritable corps de métier" d'accompagnant scolaire d'enfants en situation de handicap.

handicapLe collectif « AESH France », qui réunit plus de 9000 Auxiliaires de vie scolaire (AVS) et parents d’enfants handicapés, a envoyé début février 2018, une lettre ouverte à Jean-Michel Blanquer. Dans ce courrier, intitulé « pour la création d’un vrai métier AESH/AVS », il dénonce « l’absence de mise en place de mesures concrètes » concernant leur profession.

« Nous n’oublions pas les promesses électorales d’Emmanuel Macron, qui s’est engagé à ‘donner accès à un AVS à tous les enfants en situation de handicap qui en ont besoin, pour avoir une scolarité comme les autres’, mais aussi à ‘pérennisser ces emplois, les stabiliser’, en passant par la mise au statut et la rémunération digne de ces professions », écrit le collectif.

Dix mois après son élection, durant lesquels le président de la République « n’a eu de cesse de condamner la précarité subie par les AVS », les accompagnants scolaires ne cachent pas leur ressenti d’un « grand mépris institutionnel ». Selon le collectif, « les parents d’élèves en situation de handicap toujours sans AESH se sentent abandonnés ».

« Le besoin en AVS est grandissant »

AESH France prévient que « l’attente est grande » et réclame du gouvernement une « feuille de route ». Et de rappeler que « le besoin en AVS est grandissant », mais que ceux ci « sont nombreux à abandonner leur poste, trop précaire, mal payé et peu attractif ». A la place de ceux qui démissionnent, « des contrats aidés sont recrutés » – quand beaucoup ne sont tout simplement pas remplacés. « Que deviennent alors les enfants, fragiles, ayant perdu leur accompagnant ? Rupture d’accompagnement, arrêt de l’inclusion scolaire », conclut le collectif.

Dans une question écrite adressée le 1er mars à Jean-Michel Blanquer, la sénatrice des Landes Monique Lubin soutient les revendications des accompagnants scolaires coalisés, et demande « une meilleure définition de leur statut, la création d’un corps de métier d’AESH, et aussi un plan de formation continue en adéquation aux besoins de terrain, et ce, dés leur entrée en fonction. »

26 janvier 2018

Prise en charge de l'autisme : la France peut beaucoup mieux faire

article publié dans Le Point

DOCUMENT. La France accuse un grand retard sur les pays étrangers les plus efficaces dans la prise en charge de l'autisme. Comment y rémédier ?

Par

Publié le 25/01/2018 à 18:39 | Le Point.fr
Approximativement 700 000 personnes souffrent de troubles du spectre autistique dans le pays. Illustration

Approximativement 700 000 personnes souffrent de troubles du spectre autistique dans le pays. Illustration

© Sebastian Gollnow / DPA / dpa Picture-Alliance/AFP

Depuis 2005, les plans sur l'autisme se succèdent, quelques progrès sont enregistrés au fil des années, mais la situation reste globalement déplorable. À plusieurs reprises, l'État a été condamné pour manquement à ses obligations légales en matière éducative, thérapeutique ou sociale vis-à-vis de ces personnes. Le gouvernement s'apprête à lancer un quatrième plan.« La France accuse toujours un retard de 20 à 30 ans sur des pays étrangers modèles », s'alarme Adrien Taquet, un député devant lequel le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a dévoilé mercredi le rapport de son institution sur l'évaluation des politiques publiques de la prise en charge de l'autisme (voir document complet ci-dessous).

Approximativement 700 000 personnes, dont plus de 100 000 enfants et jeunes de moins de 20 ans, 600 000 adultes dont seulement 75 000 sont identifiés, souffrent de troubles du spectre autistique dans le pays. Il n'est possible de les dénombrer plus précisément faute d'enquête épidémiologique d'envergure nationale. Le coût de leur prise en charge médicale, médico-sociale et psychiatrique, frise les 4 milliards d'euros, auxquels s'ajoutent au moins 2,5 milliards de prestations, de dépenses fiscales et pour les aidants à la scolarisation.

Carences

Les premières carences relevées par les inspecteurs de la Cour des comptes touchent aux connaissances des troubles autistiques qui « demeurent trop lacunaires, même si elles ont progressées », déplore Didier Migaud. En conséquence, le risque de sous-diagnostic est encore substantiel, de même que celui de surdiagnostic. Le recours à des équipes pluridisciplinaires sous la responsabilité de spécialistes pour l'établissement des diagnostics n'en est que plus nécessaire. Longtemps sujet de polémiques très fortes et de guerres entre spécialistes, la diversité des approches de soins demeure.

Toutefois, un consensus s'est enfin dégagé en faveur d'interventions individualisées, précoces, relayées par les familles. En outre, il a été démontré que ce mode d'intervention, sans être miraculeux, permet de diminuer les troubles et de rendre possible l'inclusion dans la société des patients. À l'inverse, en l'absence de soins pertinents, le risque de « surhandicap » est élevé, ce qui induit ensuite des prises en charge très lourdes dans la durée. Malheureusement, beaucoup de lacunes subsistent.

Structures engorgées et manque de moyens

Chez les enfants, deuxième point noir, le nécessaire programme de repérage, de diagnostic et d'intervention précoces demeure appliqué de façon hétérogène. Il a progressé dans les centres de ressource autisme déployés sur tout le territoire, dans chaque région. Mais ces structures sont engorgées. Les délais d'attente moyens entre la réception de la demande de consultation et le premier rendez-vous varient de 16 à 309 jours, notent les enquêteurs. Il se passe entre ce premier rendez-vous et l'engagement d'un bilan diagnostic ou fonctionnel entre 18 et 735 jours. Enfin, 2 à 260 jours s'égrènent encore entre le début et la fin de ce bilan, avec sa restitution à la famille et aux professionnels concernés. Au total, il faut compter entre 265 jours et 975 jours pour bénéficier d'un diagnostic précis de troubles ou d'absence de trouble, soit entre 22 mois et près de 7 ans.

LIRE aussi Autisme : l'édifiante histoire d'un centre en pointe

« Certaines ambitions des plans précédents sont laissées lettre morte, regrette Didier Migaud. Le repérage systématique au 24e mois n'est pas rentré en vigueur. » L'offre de prise en charge infantile et les résultats sont contrastés. L'effort de rattrapage et de création de places en écoles ordinaires ou collectives ainsi qu'en établissements et services médico-sociaux a été réel, mais reste très insuffisant. Ainsi pour les interventions elles-mêmes, le développement d'unités d'enseignement maternel autisme et des services d'éducation spéciale et de soins à domicile ne permet de répondre qu'à 15 % des besoins.

« Globalement, l'inclusion des autistes dans le système éducatif est encore difficile »

Les listes d'attente sont longues, beaucoup d'enfants placés en Belgique il y a quelques années y demeurent, beaucoup y partent encore. La scolarisation des élèves présentant des troubles de l'autisme est certes meilleure qu'auparavant, quelques réalisations régionales sont exemplaires comme autour de Limoges, mais globalement leur inclusion dans le système éducatif est encore difficile. En conséquence, le niveau atteint par les élèves autistes progresse moins vite que pour ceux atteints d'autres handicaps : seulement 6,6 % des premiers ont rejoint le niveau secondaire, contre au lieu de 16,3 % pour les autres.

Troisième faille, abyssale celle-ci, l'accompagnement pour les adolescents et les adultes autistes émerge à peine. Outre qu'ils ne sont que marginalement dénombrés, que les connaissances sur cette population importante sont très faibles, leurs parcours de soins et d'aide sont heurtés, entre des institutions et des professionnels très divers. La Cour des comptes, qui a réalisé un sondage d'envergure auprès de personnes autistes et de leurs familles, relève que près de la moitié des répondants (46,5 %) ont fait état de périodes de rupture dans leur accompagnement, bref ont été abandonnées à elles-mêmes. Plusieurs réponses d'adultes autistes eux-mêmes notent avec amertume qu'il ne peut pas y avoir de rupture puisque pour eux il n'y a pas eu de parcours.

Les 11 propositions de la Cour

Partant de ce constat assez accablant, la Cour formule onze propositions (voir le rapport complet ci-dessous) dans trois directions différentes. Pour commencer, les connaissances doivent être renforcées. À cette fin, les magistrats-inspecteurs préconisent notamment de créer un institut de recherche du neuro-développement. Il associerait des compétences qui existent déjà sur le territoire en recherche fondamentale, clinique et en sciences humaines qui sont aujourd'hui isolées et dispersées. Au lieu de créer un énième « bidule », cet institut serait adossé à un organisme déjà existant, par exemple l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

Ensuite, la Cour recommande de mieux articuler les interventions des différents partenaires, innombrables (départements, régions, caisses d'allocations familiales, tribunaux, association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées, etc.), au service d'un objectif renforcé d'inclusion dans la société des personnes autistes. Un exemple, les rectorats et les agences régionales de santé devraient décliner dans tous les départements les partenariats réussis entre l'Éducation nationale et le secteur médico-sanitaire et intégrer des établissements et services médico-sociaux dans un très grand nombre d'écoles ordinaires.

Dans plusieurs pays visités par la Cour pour cette enquête, l'inclusion scolaire des élèves autistes en classe ordinaire est beaucoup plus développée qu'en France, voire systématique. On y note d'ailleurs l'absence complète ou quasi complète d'institution spécialisée. C'est possible en Suède, en Norvège, en Italie, au Pays basque espagnol, alors pourquoi pas dans notre pays ?

Mieux repérer les enfants

Enfin, insiste la Cour, il est urgent de mieux assurer des prises en charge de qualité dans l'ensemble des territoires pour développer et systématiser le repérage des enfants en âge préscolaire par les médecins de première ligne et les professionnels de la petite enfance. Ou pour mettre en place dans chaque bassin de santé un service d'éducation spéciale et de soins à domicile précoces.

Pour ce faire, le niveau de formation des généralistes doit être considérablement augmenté : sondés par la Cour, un échantillon représentatif de ceux-ci a reconnu à une très forte majorité (62 %) que leur connaissance de l'autisme était faible à insuffisante. De même, seule une minorité d'universités proposent une formation des psychologues conforme à l'état des savoirs actuels. Enfin, il semble prioritaire que les membres du personnel de l'Éducation nationale soient formés à cette maladie et ce handicap, afin d'accepter de prendre ces personnes dans leurs classes et leurs établissements. Beaucoup de questions auxquelles va devoir répondre le prochain plan du gouvernement Philippe.

27 janvier 2018

Une école pour aider les élèves en décrochage grâce aux chevaux bientôt dans l'Oise

article publié sur cheval mag

Une école unique en son genre devrait bientôt voir le jour dans l'Oise. Destinée aux enfants en décrochage scolaire, elle a pour but de les réinsérer dans le système grâce à des cours traditionnels, mais également aux chevaux, avec lesquels ils auront un contact quotidien.

Mercredi 24 Janvier 2018

Voilà une jolie initiative. Julie Fretel, une monitrice d'équitation âgée de 24 ans, espère bien pouvoir concrétiser son rêve en septembre prochain. Son projet ? Ouvrir une école spécialisée, afin de venir en aide aux enfants en décrochage scolaire, à Belle-Église, près de Chambly (Oise). Pour cela, elle espère pouvoir créer une classe d'une quinzaine d'élèves, du CP à la 3e. Pour les aider, elle devrait également pouvoir compter sur des spécialistes, comme des orthophonistes ou des psychologues mais également... Des chevaux et des poneys, comme elle l'a expliqué au site du Parisien.

Car dans l'école de Julie, quand vient l'heure du goûter, ce n'est pas l'heure des devoirs mais des chevaux. En effet, Julie, propriétaire de 5 chevaux et 5 poneys, souhaite les mettre à disposition de ses élèves, afin de les aider via le contact avec l'animal. En plus des soins, les élèves pourront profiter, selon les options choisies par les parents, d'une demi-journée à une journée entière d'équitation par semaine. De quoi les réinsérer gentiment dans le système traditionnel.

Toujours à la recherche de locaux, Julie Fretel espère pouvoir ouvrir son école à ses premiers élèves pour la rentrée de septembre prochain.

 

Johanna Zilberstein

31 mars 2018

Autisme de l'enfant - Rester en alerte pour dépister au plus tôt

 

Autisme de l'enfant - Rester en alerte pour dépister au plus tôt

Inquiétude des parents sur le développement de leur enfant ou régression des habiletés langagières ou relationnelles sont les principaux signes d'alertes d'un trouble du spectre de l'autisme (TSA). La HAS a publié des recommandations sur le TSA, les signes d'alerte, le repérage et le diagnostic chez l'enfant et l'adolescent.

https://www.has-sante.fr

 

Publicité
Publicité
5 avril 2018

Plan autisme : au moins 340 millions d'euros prévus sur cinq ans

article publié dans Le Parisien

Le Parisien avec AFP| 05 avril 2018, 14h19 |1
Emmanuel Macron lors d’une visite d’un hôpital à Rouen ce jeudi 5 avril. REUTERS/Christophe Ena

L’annonce a été faite ce jeudi par Emmanuel Macron, lors d’une visite à Rouen.

Le gouvernement va consacrer au moins 340 millions d'euros sur cinq ans pour améliorer la recherche, le dépistage et la prise en charge de l’autisme, a indiqué l’Elysée, en marge d’une visite d’Emmanuel Macron dans un service hospitalier spécialisé à Rouen.

Le président de la République a notamment expliqué devant des journalistes que serait mis en place un « forfait de remboursement pour les parents à partir du 1er janvier 2019 » pour les dépistages, dans le cadre de la « stratégie autisme » que doit présenter vendredi le Premier ministre Édouard Philippe.

Il s’exprimait à l’issue d’une visite de l’unité d’intervention développementale précoce (Unidep) du CHU de Rouen où il a été accueilli par 150 et 200 manifestants de la CGT, SUD et de la CFDT, essentiellement des personnels soignants mais aussi des salariés de Carrefour. Dans le CHU, il a également été pris à partie par des infirmières avec lesquelles il a eu un échange tendu sur la situation à l’hôpital.

« Permettre aux enfants d’avoir une scolarité normale »

« Renforcer la recherche, prévention, diagnostic et inclusion, voici le cœur de ce que nous voulons faire » pour l’autisme, a déclaré le chef de l’Etat, qui s’est à peine exprimé sur la grève des cheminots, évoquant seulement des « protestations totalement légitimes » mais qui ne doivent « pas empêcher le gouvernement de gouverner ».

« Il faut avoir un diagnostic le plus tôt possible. Nous allons généraliser la formation de tous les professionnels, pédiatres, médecins, pour avoir, au 9e mois ou au 24e mois, aux consultations prévues, le réflexe de vérifier le minimum et alerter sur un trouble psycho autistique », a-t-il détaillé.

Il a aussi expliqué que le but de la stratégie du gouvernement était de « permettre aux enfants d’avoir une scolarité normale, pour que cette génération puisse rentrer en maternelle en 2021, soit dans une unité spécialisée, soit à l’école avec des auxiliaires de vie scolaire ».

Aider les parents

« Vous allez économiser énormément d’argent si vous arrivez à inscrire très tôt un jeune enfant de 2 ans dans un programme qui permettra ensuite de le scolariser normalement. Aller en IME (institut médico-éducatif) coûte beaucoup plus cher. Cette stratégie d’inclusion consiste à mettre de plus en plus d’enfants dans des écoles normales et les pathologies lourdes dans les IME », a-t-il dit.

LIRE AUSSI >Charles, autiste, « si content de travailler » chez Joyeux

Il compte aussi aider les parents à garder ou retrouver une activité professionnelle et installer des « centres de répit », comme à Rouen, pour qu’ils aient du temps en semaine pour eux ou pour leurs autres enfants.

Le Premier ministre doit présenter vendredi cette stratégie portant sur la période 2018-2022, qui a été élaborée à l’issue d’une concertation avec les associations et autre acteurs du secteur, lancée en juillet 2017 par Emmanuel Macron. Elle succède au troisième plan autisme (2013-2017), qui était doté de 205 millions d'euros.

6 avril 2018

Les cinq grands engagements du nouveau plan « stratégie autisme »

article publié dans Ouest France

Jeudi, Emmanuel Macron a dévoilé depuis Rouen les grandes lignes de la stratégie nationale pour l’autisme
Jeudi, Emmanuel Macron a dévoilé depuis Rouen les grandes lignes de la stratégie nationale pour l’autisme | MAXPPP

Le gouvernement veut « changer la donne » sur l’autisme, une cause qui lui tient particulièrement à cœur. Le Premier ministre, Édouard Philippe, présentera ce vendredi 6 avril les grandes lignes du nouveau plan autisme. Doté de 344 millions d’euros sur cinq ans, il comporte une centaine de mesures, réparties en cinq grands « engagements ».

Édouard Philippe donnera cet après-midi le détail de la « stratégie autisme » élaborée par le gouvernement pour les cinq prochaines années à venir. Le premier « plan autisme » a été lancé il y a un peu plus de 10 ans en France, suivi de deux autres depuis.

Ce quatrième plan se veut plus ambitieux que les trois précédents.

Une concertation et des moyens « d’ampleur inédite »

Dans la méthode, d’abord, car il est le fruit d’une « concertation d’ampleur inédite », lancée en juillet dernier, et qui a associé les représentants des associations, des administrations, des collectivités, des professionnels de santé… pour mieux « répondre aux attentes des familles et des personnes ».

Dans les moyens mis sur la table, ensuite. Pas moins de 344 millions d’euros sont prévus, « un très gros investissement » comparé aux 205 millions du plan précédent, souligne Matignon.

Programmés sur cinq ans (2018-2022) ces fonds financeront une centaine de mesures, suivant cinq grands « engagements » : « remettre la science au cœur de la politique de l’autisme » (14 millions) ; « intervenir précocement auprès des enfants » (106 millions) ; « rattraper notre retard en matière de scolarisation » (103 millions) ; « soutenir la pleine citoyenneté des adultes » (115 millions) ; « soutenir les familles et reconnaître leur expertise » (6 millions).

Favoriser le diagnostic précoce de l’autisme

Au cœur de l’ensemble, la question du diagnostic précoce de la maladie est conçue comme « la colonne vertébrale » du nouveau plan. « Le délai d’attente moyen des familles pour accéder à un diagnostic dans un centre ressource autisme est de 446 jours actuellement, rappellent ainsi les services du Premier ministre. Et 45 % des enfants sont diagnostiqués entre 6 et 16 ans, ce qui est beaucoup trop tard. »

Ce délai est d’autant plus problématique que plus la maladie est perçue tôt chez l’enfant, plus les possibilités d’en atténuer les effets sont élevées. Or, sur les 600 000 adultes qui souffriraient aujourd’hui d’autisme en France (d’après une estimation de l’Institut Pasteur) seuls 75 000 ont été diagnostiqués en ce sens et sont suivis en conséquence.

Une partie importante des financements du nouveau plan ira donc à la formation des professionnels de la petite enfance (intervenants en crèche, médecins de la protection maternelle et infantile, pédiatres…) pour leur apprendre à détecter et à « confirmer rapidement les premiers signaux d’alerte » de troubles du spectre de l’autisme.

Aide financière et aide au « répit » pour les familles

Parmi les autres mesures phares qui seront dévoilées ce vendredi par le Premier ministre figure la mise en place d’un « forfait intervention précoce » pour les familles, de façon à ce qu’elles n’aient plus à payer seules les frais nécessaires en phase de diagnostic (psychomotricien, ergothérapeute, bilan neuropsychologique…).

La création d’un site d’information sur les aides et services à disposition des familles est également annoncée, dont l’ouverture d’une « plate-forme de répit » dans chaque département. Elle devra permettre aux parents qui ont besoin de souffler de trouver une solution de garde adaptée pour leur enfant, ou d’hébergement temporaire pour jeune adulte autiste.

Pour une « scolarité fluide et adaptée de la maternelle à l’université »

Côté école, la nouvelle stratégie vise à « scolariser tous les enfants de 3 ans, y compris ceux présentant des troubles plus sévères ». Le nombre de place des unités d’enseignement en maternelle pour enfants autistes (UEMa) sera ainsi multiplié par trois, passant de 700 actuellement à plus de 2000 d’ici 5 ans.

L’accent sera aussi mis sur la formation des enseignants « accueillant des élèves autistes dans leur classe », mais également des équipes pédagogiques et des accompagnants « de la maternelle à l’université ». L’objectif affiché est de « garantir à chaque enfant un parcours scolaire fluide et adapté à ses besoins, de l’école élémentaire au lycée », puis « l’accès des jeunes qui le souhaitent à l’enseignement supérieur ».

Logements et emplois accompagnés supplémentaires

Concernant les adultes autistes, la création de 10 000 « logements accompagnés » est annoncée. « Seuls 11,6 % des adultes autistes disposent aujourd’hui d’un logement personnel », rappellent les services du Premier ministre.

Le doublement des crédits de l’emploi accompagné pour conforter l’insertion des personnes en milieu professionnel est également prévu, sachant que 0,5 % seulement des autistes travaillent aujourd’hui en milieu ordinaire.

Enfin, une attention toute particulière sera également portée à « l’hospitalisation inadéquate » d’adultes autistes en long séjour (les personnes ayant des troubles du spectre de l’autisme font l’objet d’hospitalisations en psychiatrie trois fois plus longues, en moyenne, que les autres patients).

8 avril 2018

L’école de commerce de Grenoble ouvre une formation de haut niveau pour autistes Asperger

L'école de commerce GEM de Grenoble ouvre une formation haut niveau pour autistes Asperger / © France 3 AlpesL'école de commerce GEM de Grenoble ouvre une formation haut niveau pour autistes Asperger / © France 3 Alpes

Par Anne HédiardPublié le 06/04/2018 à 09:57Mis à jour le 06/04/2018 à 09:58

Trois quart des adultes Asperger ne travaillent pas ou occupent un poste en dessous de leur niveau de compétence.

En parallèle, le data, la gestion des données informatiques, est un secteur en pleine expansion qui peine à recruter.

Face à ce constat, la prestigieuse école de commerce de Grenoble, GEM a décidé de mettre en place à partir de janvier 2019 une nouvelle formation au traitement des données numériques.

Elle s’adresse spécifiquement aux autistes Asperger et s’appuie sur leur fonctionnement cognitif particulier qui leur donne des aptitudes à la rigueur, à la détection des bugs, des signaux faibles …

Cette formation se créé alors que le président de la république, Emmanuel Macron, vient d’annoncer, le 5 avril, un nouveau plan autisme pour 2018-2022

Formation de haut niveau pour autistes Asperger
Intervenants : Laurence Sirac Responsable de la formation des autistes Asperger ; Sabine Lauria ; Directrice formation Grenoble Ecole de Management Equipe : Xavier Schmitt, Jordan Guéant, Philippe Espitallier, Véronique Paillot

La formation aux données numériques pour Asperger débutera en 2019. Elle s'accompagnera d'un suivi médical et d'une aide à l’insertion professionnelle

14 avril 2018

Plus de 6 000 élèves en situation de handicap n’ont pas d’accompagnement à l’école

article publié sur Sud radio


Plus de 6 000 élèves en situation de handicap n’ont pas d’accompagnement à l’école

Plus de 6 000 élèves en situation de handicap n'ont pas d'accompagnement à l'école, selon une récente étude, réalisée par le principal syndicat des enseignants du primaire.

C'est un secret de polichinelle, la France accuse un certain retard, par rapport à ses voisins européens, quant à l'accompagnement des personnes handicapées et notamment en milieu scolaire. Ainsi, plus de 6 000 élèves en situation de handicap ne bénéficient pas d'accompagnement à l'école, si l'on en croit les résultats d'une étude réalisée par Snuipp-FSU, le principal syndicat des enseignants du premier degré. Des carences qui s'expliquent par le manque d'AVS, ces auxiliaires de vie scolaire qui encadrent au quotidien les enfants handicapés, afin que ces derniers puissent suivre une scolarité normale.

"On a attendu presque un an pour avoir une AVS"

Des problèmes récurrents que ne connaît que trop bien Laetitia, qui a dû patienter durant de longs mois avant que son fils Ryan, âgé de 7 ans et atteint de plusieurs troubles neurologiques, n'obtienne un accompagnement adapté. Nous l'avons rencontrée. "Mon enfant, qui devait avoir normalement son AVS en mai 2017, ne l'a eu qu'en février 2018. On a donc attendu presque un an pour avoir une AVS", nous explique-t-elle, précisant toutefois que cette auxiliaire de vie ne peut intervenir tous les jours car elle doit s'occuper dans le même temps d'un autre enfant, souffrant d'un handicap auditif. Ce qui s'avère problématique pour Ryan, lequel a besoin d'être accompagné en permanence, comme nous l'explique sa maman. "Le reste du temps, il n'arrive pas à suivre. Il bouge de partout parce qu'il est vraiment hyperactif et même si l'enseignante le met devant, elle n'arrive pas à le gérer", déplore-t-elle ainsi. 

Cette situation engendre des difficultés pour les deux élèves, qui se retrouvent donc presque livrés à eux-mêmes lorsque leur AVS ne s'occupent pas d'eux. "Soit ils sont à l'écart parce que l'enseignant n'arrive pas à gérer, soit on est amenés à être appelés pour venir les récupérer", nous confie Laetitia qui, à force de venir chercher son enfant à l'école en dépit d'un emploi du temps chargé, a dû arrêter de travailler. Devant tant d'incertitudes, difficile pour elle d'envisager l'avenir sereinement. "Mon état d'esprit au quotidien, c'est une bataille. Pour l'école et le futur, c'est l'incertitude car on a l'impression que nos enfants n'auront pas d'avenir", déplore-t-elle, presque fataliste.

Et Laetitia n'est pas au bout de ses peines car l'AVS de Ryan devrait déménager en fin d'année scolaire. Il lui faudra donc de nouveau faire une demande pour son fils et rien ne garantit que celle-ci aboutisse. 

Propos recueillis par Adeline Tavet

27 février 2018

Autisme : de nouvelles recommandations pour le dépistage et la prise en charge

 

Autisme : de nouvelles recommandations pour le dépistage et la prise en charge

Diagnostic plus précoce, mobilisation des personnels des crèches, des écoles et du médecin pour les enfants, inclusion en milieu ordinaire, mise en œuvre de leurs droits pour les adultes... la Haute autorité de santé (HAS) a émis le 19 février 2018 un ensemble de recommandations concernant les malades autistes.

https://www.service-public.fr

 

14 avril 2018

Centre expert autisme du Limousin : une guerre des chiffres ?

Centre expert autisme du Limousin : une guerre des chiffres ?
La lettre envoyée à la ministre de la Santé et ’à la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées
Des « incohérences flagrantes », des données « inexactes », « lourdes de conséquences » : les parents qui défendent le Centre expert autisme du Limousin s’inquiètent désormais d’une « appréciation faussée » du dispositif, relayée au niveau gouvernemental.

Depuis des mois, ils se battent pour préserver ce modèle innovant, unique en France, de diagnostic et d’intervention intensive précoce jusqu’à l’âge de six ans pour les enfants autistes. Or la réponse de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, début avril à l’Assemblée nationale à une question de la députée LREM de Haute-Vienne, Sophie Beaudouin-Hubière, sur l’avenir de la structure, les a tout sauf rassurés. Elle a même attisé leurs inquiétudes (voir la vidéo).

En cause ? Les arguments utilisés par la ministre seraient, selon eux, basés sur des chiffres tout simplement « erronés » qui joueraient en la défaveur du Centre expert autisme.

Des coûts surévalués ?

Dans une lettre adressée à Agnès Buzyn, ainsi qu’à la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, intitulée « Fake news ? Quand l’agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine fait des erreurs de calcul », le collectif de sauvetage du centre et l’association Autisme Limousin s’interrogent : « pourquoi ces erreurs ont-elles été commises ? Diffusées ? »

L'avenir du Centre expert autisme fixé le 16 mars ?

Le problème viendrait des informations transmises à la ministre, issues du rapport provisoire de la mission d’appui de l’ARS, chargée d’évaluer le Centre expert autisme. Or pour le collectif de défense, ce document nécessitait des corrections qui n’ont pas été prises en compte, notamment sur les moyens alloués au dispositif. Par exemple, le coût du diagnostic par enfant serait surévalué : 8.000 €, alors qu’il serait en réalité de 4.400 €. Pareil pour le taux d’encadrement multiplié par trois (avec des professionnels considérés à temps plein, alors qu’ils n’auraient exercé qu’un temps partiel) ou encore le budget dédié au diagnostic surestimé de 80 %. Et à l’inverse, un nombre d’enfants suivis sous-évalué.

Pas de réponse de l’ARS dans l’immédiat

Autant d’« imprécisions », qui ont « étonné, voire choqué » les défenseurs du dispositif : lesquels analysent le rapport en s’appuyant sur des « données administratives de référence » (bilan d’activité, tableaux récapitulatifs émanant de la DRH du CHU de Limoges, éléments financiers de notification de dotation de l’ARS…, indiquent-ils) et font part de leurs désaccords.

Contactée cette semaine par nos soins, l’ARS de Nouvelle-Aquitaine n’a pas souhaité répondre dans l’immédiat sur ces différences de chiffres.

Le Centre expert autisme ne disparaîtra pas, selon l'ARS

Le collectif estime par ailleurs que les préconisations de la mission d’appui sur la gestion, jusqu’alors plutôt complexe, du Centre expert autisme sont « pour l’essentiel constructives », mais ce sont les moyens financiers alloués à la poursuite de son rôle qui restent problématiques. 

Hélène Pommier
Twitter : @hjpommier

19 avril 2018

Nouvelles questions sur l’avenir du centre expert autisme de Limoges

article publié sur France 3


Le rapport de l'Agence Régionale de Santé est mis en cause par des associations. / © France 3 LimousinLe rapport de l'Agence Régionale de Santé est mis en cause par des associations. / © France 3 Limousin

En février, l'Agence Régionale de Santé de Nouvelle Aquitaine a présenté les conclusions de son rapport provisoire sur la structure, pointant des surcoûts importants. Une association dénonce aujourd’hui des inexactitudes dans ce rapport.

Par FC et HLPublié le 18/04/2018 à 19:28Mis à jour le 19/04/2018 à 10:15

C’est Geneviève Macé, médecin et présidente de l’association Autisme Limousin, qui tire la sonnette d’alarme.

Elle s'inquiète pour l'avenir du Centre Expert Autisme du Limousin. L'Agence Régionale de Santé (ARS) plaide en effet pour une profonde réorganisation de la structure. Un plan aux conséquences potentiellement dramatiques selon Geneviève Macé :

"On a été construits comme un modèle pour le reste de la France. Ce dont nous avons peur, c’est que s’il y a une réduction importante des crédits, ce modèle devienne une coquille à moitié vide et ne fonctionne plus."


Selon l'ARS, cette organisation des soins est trop coûteuse. Mais l'association de Geneviève Macé pointe aujourd’hui des erreurs dans son rapport provisoire. Par exemple, les coûts des diagnostics d'enfants seraient largement surévalués :

"On a imputé au diagnostic des salaires qui n’avaient rien à voir avec le diagnostic. Par exemple le mien : je n’ai pas fait de diagnostic, parce-que ma mission était autre. Or, mon salaire a été totalement imputé au diagnostic".


Pourtant, le 4 avril dernier, la ministre de la Santé s'appuyait sur ce rapport contesté lors des questions au gouvernement. Contactée, l'ARS indique qu'elle ne s'exprimera pas avant la publication de son rapport définitif.

Reportage d'Hugo Lemonier et Mary Sohier :

 

6 avril 2018

Plan autisme : la prise en charge remboursée ?

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Le 4e plan autisme, dont les détails seront dévoilés le 6 avril par Édouard Philippe, met l'accent sur le repérage dès le plus jeune âge des troubles neuro-développementaux afin de permettre des interventions précoces, et sur la scolarisation.

Par , le 06-04-2018

L'une des innovations de cette "stratégie", portant sur la période 2018-2022, qui succède au troisième plan autisme (2013-2017), est la création, à partir du 1er janvier 2019, d'un "forfait d'intervention précoce".

Prise en charge remboursée

Actuellement, avant que le diagnostic de l'autisme ne soit confirmé chez un enfant, un processus souvent de plusieurs mois, voire plus, le recours à des professionnels comme des psychomotriciens, des ergothérapeutes, des neuropsychologues n'est pas remboursé par la Sécurité sociale. Le reste à charge des familles sera désormais pris en charge dès les premiers signes détectés et avant le diagnostic officiel, pour un montant qui devrait atteindre 90 millions d'euros par an en 2022. Les séances avec des professionnels libéraux, en lien avec une "plateforme d'intervention et de coordination", pourront durer "six mois à un an", le temps d'établir un diagnostic et d'enclencher, si besoin, une prise en charge classique par les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Lors des examens médicaux obligatoires à 9 mois et 24 mois, les médecins devront "vérifier le minimum" et alerter sur un trouble psycho-autistique.

Diagnostic trop tardifs

Aujourd'hui, 45% des diagnostics concernent des enfants et des adolescents entre 6 et 16 ans. "Trop tard", souligne le gouvernement. Repérés très tôt, et avec un accompagnement précoce et intense, les écarts de développement peuvent être rattrapés dans certains cas, ou l'aggravation du handicap limitée. Au total, ce volet est doté de 106 millions d'euros. Pour les enfants nés en 2018, "il faudrait que dès 2019, l'ensemble de cette classe d'âge puisse avoir accès au dépistage et au forfait d'intervention précoce, et que cette génération dépistée le plus tôt possible puisse intégralement entrer à l'école en 2021. C'est le premier jalon qu'on s'est fixé", a ajouté le gouvernement.

Priorité école

Il prévoit également de "tripler" le nombre de places en Unités d'enseignement en maternelle (UEM), des petites classes destinées aux enfants ayant besoin d'un soutien renforcé. L'objectif est de porter le nombre d'enfants accueillis à 2 100. Il est également prévu de créer un dispositif similaire dans les écoles élémentaires. Une centaine de postes d'enseignants spécialisés sur l'autisme seront créés pour soutenir les enseignants qui ont des élèves autistes dans leurs classes. Un budget de 103 millions d'euros est prévu.
 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

6 avril 2018

Saturée, la MDPH du Nord ferme ses portes

article publié dans Faireface

Saturée, la MDPH du Nord ferme ses portes
En moyenne, en 2016, 26 Français sur 1 000 ont déposé au moins une demande à leur MDPH.

Publié le 6 avril 2018

7 000 dossiers en souffrance. Pour tenter de résorber son retard, la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) du Nord sera fermée au public du 10 au 13 avril. Depuis leur création en 2005, les MDPH n’ont jamais obtenu les financements pérennes nécessaires à leur bon fonctionnement alors que les demandes ont explosé.

Pas d’accueil du public ni de réception des demandes pendant quatre jours : du 10 au 13 avril, la MDPH du Nord affiche portes closes. Ses 200 agents seront mobilisés sur le traitement de quelque « 7 000 dossiers en souffrance… même pas enregistrés ». Soit un retard dans le flux des demandes de trois semaines.

C’est ce qu’annonçait le quotidien La Voix du Nord dans ses colonnes le 28 mars. Explications avancées par la direction : un ralentissement informatique*, des agents en arrêt maladie et un pic des demandes depuis le début de l’année.

Les demandes ont triplé, pas les moyens

Mais Bruno Lombardo, le directeur, ne cache pas non plus un problème plus structurel. «  Le nombre des demandes adressées à la MDPH du Nord a triplé depuis sa création. Pas ses moyens. Ceux de l’État représentent aujourd’hui moins d’un tiers des dépenses que nous engageons. » Au fil des ans, le conseil départemental a joué les variables d’ajustement.

Avec 230 000 demandes en 2017, soit près du double qu’en 2008, la MDPH du Nord est la plus grosse de France. Un agent y traite en moyenne 1 200 à  1300 dossiers par an, contre 750 ailleurs. Une “performance” à mettre au crédit des réorganisations successives de l’institution. Elle parvient ainsi, à effectifs constants ou presque, à absorber la hausse continue – entre 7 et 12 % par an – des demandes.

D’ici la fin de l’année, elle compte sur une nouvelle plateforme téléphonique pour « garder la tête hors de l’eau ». Mais aussi sur l’ouverture d’un portail interactif qui permettra de faire des demandes en ligne. S’y ajoutera le déploiement de plusieurs points d’accueil.  Mais jusqu’à quand tiendra-t-elle ?

Plus de la moitié des MDPH déficitaires

Faute d’un mode de financement pérenne et suffisant pour assurer leur bon fonctionnement, les MDPH assurent de plus en plus mal leurs missions. Et creusent leur déficit. « Si l’on prend en compte uniquement le résultat comptable 2016, 58 MDPH (sur 101, NDLR) ont un solde de fonctionnement (hors fonds de compensation) déficitaire, soit 12 de plus qu’en 2015 », souligne le rapport d’activité 2016 des MDPH, publié en février par la CNSA.

Résultat, le système est à bout de souffle. Voilà le constat des 70 députés qui, début mars, ont participé à la mission parlementaire de simplification du parcours administratif des personnes handicapées en visitant une MDPH. Mercredi 4 avril, le député (LREM) Adrien Taquet a ainsi souligné: « D’un département à l’autre, les situations sont très hétérogènes. La question de l’égalité des droits se pose. »

Pas les mêmes droits selon les départements

La disparité dans l’attribution des aides, selon les départements, n’est plus à démontrer. De même que dans les délais d’attente.  Seule une MDPH sur deux respecte son obligation légale de répondre aux demandes avant quatre mois. Et encore, pour certains dossiers nécessitant une évaluation et plus de temps (PCH, AAH), les délais oscillent plus généralement entre 6 et 8 mois… comme dans le Nord. Aurélia Sevestre

* Lié à l’expérimentation du prochain système d’information national des MDPH pour lequel la MDPH du Nord est pilote.

1,75 million de Français ont sollicité une MDPH en 2016

En 2016, 1,75 million de personnes ont déposé au moins une demande aux MDPH. Cela correspond à une hausse annuelle de 3,1 % par rapport à 2015. L’augmentation était de 4 % en 2015 et de 6,8 % en 2014.

En fonction des territoires, les MDPH ont géré une quantité de demandes émanant de 72 personnes (pour Saint-Pierre-et-Miquelon) à près de 81 000 personnes pour le département du Nord, souligne le rapport d’activité 2016 des MDPH. En moyenne, en 2016, elles enregistrent un taux moyen de 66 demandes pour 1 000 habitants.

Trois facteurs expliquent, selon les MDPH elles-mêmes, la croissance continue du nombre des demandes. D’abord, une meilleure connaissance des droits et prestations des citoyens. Ensuite, le vieillissement de la population et, enfin, sa paupérisation.

D’où une augmentation des attentes vis-à-vis des prestations financières (allocations) proposées par les MDPH. Même si ces demandes ne correspondent pas toujours aux critères d’éligibilité.

25 avril 2018

Une école primaire de Brive en Corrèze face aux difficultés d'intégration d'une élève autiste

article publié dans La Montagne

Une école primaire de Brive en Corrèze face aux difficultés d'intégration d'une élève autiste
La violence d’une de leurs camarades effraie les élèves du CE1b. © Photo Frédéric Lherpiniere

Des parents d’élèves de l’école Saint-Germain à Brive (Corrèze) réclament des moyens sûrs et pérennes pour accueillir une élève en situation de handicap.

Récréation normale ce mardi matin ; dans la cour de l'école primaire Saint-Germain située à Brive, les cris et les rires des enfants fusent jusqu'à ce que chacun rejoigne sa classe. Deux parents d'élèves délégués restent dans la cour, la colère et l'inquiétude à fleur de peau.

« Au départ on était là pour la kermesse et les gâteaux, sourient nerveusement Camille Senon et Charles Poutrel. Aujourd'hui, on se retrouve face à une situation très compliquée et on est seuls. Comment est-ce qu'on peut faire bouger cette grosse machine qu'est l'Éducation nationale ? »

Depuis des mois, les élèves de la classe de CE1b - dont leurs enfants - vivent dans la tourmente, les crises qu'une élève atteinte de troubles autistiques sévères répète au quotidien. Tous les jours, ils racontent à leurs parents les cris, les gifles, les cheveux arrachés par poignées, les affaires éparpillées, les lunettes de la maîtresse jetées à terre, les tables de classe renversées…

Crises à répétition

« Ils disent qu'elle est différente, que c'est comme ça, qu'on ne peut rien faire », soupire la maman d'élève. « À leur âge, ça doit les marquer quand même. Ça m'énerve que cette situation soit banalisée », reprend l'autre.

Depuis des mois donc, ces parents alertent l'Éducation nationale ; la Ville aussi, même si ce qui se déroule sur le temps scolaire n'est pas de sa responsabilité. Ils ont envoyé des courriers recommandés par dizaine, au DASEN, à la rectrice, assisté à de nombreuses réunions ; à chaque fois, la loi de 2006 sur l'inclusion obligatoire en milieu ordinaire des enfants en situation de handicap a été rappelée.

[Grand-format] Autistes, et alors ?

« On ne savait même pas que c'était le cas, on l'a découvert par hasard, se défendent les parents. Notre combat, ce n'est pas sa présence à l'école, mais les violences envers les autres et elle-même d'ailleurs. On ne peut pas attendre qu'elle ou un autre enfant soit en danger pour trouver une solution. »

Depuis lundi, « en désespoir de cause », ils ont pris pied dans la cour de récréation, « pour alerter et sécuriser », expliquent-ils. Chaque soir, ils transmettent un rapport de situation au DASEN pour « prouver que, non, nos enfants ne sont pas en sécurité comme on nous le dit ». Ils ont aussi contacté tous les parents de la classe. « Tous, ils nous ont dit qu'ils avaient peur pour leurs enfants, tous ! ».

À force, il y a eu des avancées. L'enseignante spécialisée est passée de 3 heures à 12 heures, et depuis la rentrée à 24 heures de présence, comme l'assistante de vie scolaire (AVS), auprès de la fillette ; avant les vacances, il a aussi été décidé qu'elle serait prise en charge à part de ses camarades, avec des récréations décalées. « Mais ça ne suffit pas, s'inquiètent les parents. Les crises vont crescendo ! » Deux sur la journée de mardi. « Pour le moment, on reste dans la cour, mais si elle réintègre la classe, on y entrera », avance Camille Renon.

Attendre comme ça jusqu'au CM2, ce n'est pas une réponse

« On nous parle constamment du bien-être des enfants, mais là, on a un peu l'impression que c'est à deux vitesses, soupire Charles Poutrel. L'inclusion, c'est parfait, on n'a rien contre. Mais quand ça se passe mal, on ne peut pas simplement se réfugier derrière la loi en laissant 22 enfants comme ça ! Peut-être y a-t-il des modalités différentes à trouver ? »

Car certains parents pensent déjà à retirer leurs enfants de Saint-Germain. « Attendre comme ça jusqu'au CM2, ce n'est pas une réponse ! Enlever nos enfants de cette école, ce sera un ultime recours, qui ne fera que déplacer le problème. »

Depuis septembre, l'école de Boisseuil en Haute-Vienne inclut à temps plein des enfants autistes

En attendant, les parents poursuivent leur surveillance jusqu'à vendredi. Et après ? « Peut-être qu'on trouvera un autre mode d'action… On réagit au cas par cas, en fonction de ce que proposera ou pas l'Éducation nationale. »

Blandine Hutin-Mercier

2 mai 2018

Un jour au DASCA, un dispositif d'aide et d'accompagnement des enfants autistes

article publié sur France 3 région Grand-Est

© Michael Martin© Michael Martin

Par Judith JungPublié le 30/04/2018 à 12:58

"Je vous accepte comme vous êtes alors acceptez-moi comme je suis!" le message d'Umut, 12 ans, est fort. C'est dire que le chemin est encore long pour ces enfants trop souvent regardés de travers pour leurs différences. Et si c'est nous qui étions différents? Pour leur permettre de grandir, d'être autonomes et de s'épanouir dans la société, le DASCA les accueillent tous les jours. Cet établissement fait partie des 35 structures que compte l'association Adèle de Glaubitz. Ouvert il y a 4 ans, à Strasbourg, il accueille 23 enfants qui viennent à la journée. Au programme des ateliers adaptés aux difficultés et aux besoins de chacun. La journée démarre par l'école où tout tourne autour des pictogrammes. Ces images sont une base de communication solide et nécessaire pour ces enfants qui, souvent, ne s'exprime pas. Puis, il y aura aussi des ateliers "snoezelen" pour trouver le calme et travailler sur les problèmes sensitifs. L'établissement qui compte autant de professionnels que d'enfants propose, également, des exercices d'habilité sociale permettant à ces jeunes de s'ouvrir au monde, de le comprendre et d'y évoluer. Le travail est réalisé en collaboration avec les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg.





Pour aller plus loin et permettre à tous ceux qui le souhaitent de faciliter le quotidien des enfants, les psychologue des établissements de l'association Adèle de Glaubitz et du Centre de Ressources Autisme viennent de publier un guide technique qui porte sur l'aménagement des espaces. L'espace est vital pour tous, encore plus pour les enfants autistes. Il faut que les pièces ne soient pas trop encombrées, que l'acoustique y soit soignée et que la décoration y soit sobre. Pas trop de couleurs, pas trop de meubles et des espaces bien délimités pour ne pas stresser les enfants.


Ecoutez Perrine Bellusso, Directrice de l’action médico-sociale de l’association Adèle de Glaubitz et co-auteure du guide

8 mai 2018

Quimper. Autisme : l’association Aba emménage dans de nouveaux locaux

article publié sur actu.fr

A Quimper, l'association Aba Finistère a été créée en 2008 par cinq familles désireuses de promouvoir la méthode Aba et la mettre en œuvre auprès de leurs enfants autistes.

Publié le 7 Mai 18 à 7:12
Kerialtan Muzellec, Gaëlle Gosselin et Guillaume Bellot (de gauche à droite sur notre photo). (©Le Progrès de Cornouaille)

Depuis 2008, l’association Aba Finistère a bien évolué. Elle est aujourd’hui reconnue, notamment auprès de l’Agence régionale de la santé (ARS).

En 2017, le service d’accompagnement comportemental spécialisé (SACS), créé par l’association en 2010, est devenu service d’éducation spéciale et de suivi à domicile (Sessad). « Un marqueur fort pour l’association et une reconnaissance du travail effectué, de son intérêt », souligne Kerialtan Muzellec, le directeur.

37 enfants sur liste d’attente

Un changement qui a permis d’enclencher d’autres projets comme l’achat récent de ses propres locaux, zone de Cuzon, à Quimper.

Des locaux spacieux, avec un jardin, qui vont permettre d’accueillir dans de bonnes conditions 18 enfants et adolescents avec autisme primaire sur des temps partiels, de quelques heures à 15 h maximum par enfant.

Certains enfants le sont presque à plein-temps. Il manque de places dans d’autres structures pour pouvoir les accueillir.

Trente-sept enfants sont actuellement sur liste d’attente pour intégrer le service. « Les familles se tournent vers nous conscientes du travail qui se fait ici et de la qualité de l’encadrement des enfants ».

Éducation

La méthode d’apprentissage Aba (pour Applied Behavior Analysis) est une pratique psychoéducative recommandée par la Haute autorité de santé depuis 2012.

Méthodologie de l’apprentissage, elle permet aux enfants de réduire leurs troubles du comportement, et ainsi de développer de nouvelles compétences en communication, en socialisation, en autonomie.

Elle permet également de stimuler leur intérêt pour l’autre et son environnement. « Nous voulions pour nos enfants une approche éducative, en plus d’une approche thérapeutique », souligne Gaëlle Gosselin, présidente de l’association.

Le service propose ainsi une prise en charge totalement individualisée. Chaque projet est établi en lien étroit avec les parents. L’équipe est composée de 13 éducateurs spécialisés, de deux psychologues, d’une orthophoniste, d’une ergothérapeute.

Un soutien important

Les éducateurs interviennent dans l’environnement naturel de l’enfant, à l’école, au centre de loisirs, chez lui, et cela de manière à favoriser son intégration. « L’autisme n’est pas une maladie psychiatrique. Un enfant atteint d’autisme s’éduque, d’une manière certes différente, mais s’éduque », souligne Guillaume Bellot, secrétaire de l’association. Une association qui lui apporte beaucoup.

Nous, parents, avons en face de nous des professionnels qui nous écoutent, nous comprennent, nous aident, nous conseillent, nous soutiennent. C’est très important, voire indispensable. 

Il s’investit énormément dans la vie du service et de l’association. Et, aimerait, comme les autres parents, que d’autres services voient le jour.

Appel aux dons

L’association Aba Finistère vient par ailleurs de lancer une campagne de financement participatif sur la plateforme Leetchi.

Le but : récolter 15 000 euros pour acheter une structure de jeux extérieurs à installer dans le jardin de leurs nouveaux locaux à Quimper

Infos pratiques. Rens. : www.aba-finistere.fr – 09 64 11 03 75.

Le Courrier - Le Progrès
9 mai 2018

Vers un apaisement au centre expert autisme du Limousin ?

Vers un apaisement au centre expert autisme du Limousin ?
Le diagnostic et la prise en charge de l’autisme à un âge précoce sont deux priorités affirmées de la stratégie nationale autisme 2018-2022. © Stéphanie Para

Après plusieurs mois d’inquiétudes sur l’avenir du centre expert autisme du Limousin, l’agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine, qui a évalué cette structure expérimentale, commence à apporter des réponses concrètes, en partie rassurantes pour les défenseurs du dispositif.

Dans un récent communiqué, l’ARS déclare « pérenniser et renforcer les interventions précoces pour les enfants et familles de la Corrèze, de la Creuse et de la Haute-Vienne ».

Son rapport, attendu depuis des mois, et qui sera définitif courant mai, « montre que les résultats du centre expert sont positifs tant sur la mise en œuvre des recommandations de bonnes pratiques […] que sur la qualité du service rendu aux enfants et aux parents ». Néanmoins, l’agence précise la nécessité d’engager des améliorations sur « la gestion du dispositif, son fonctionnement quotidien, son activité performance et sa couverture territoriale ».

Satisfaction sur le budget

Le montant alloué aux interventions intensives précoces faisait particulièrement l’objet de préoccupations. Deux millions d’euros étaient consacrés à cette mission pour la seule Haute-Vienne. La crainte du collectif de défense était que ce rôle soit étendu à la Creuse et la Corrèze sans augmenter le budget. Or, l’ARS annonce le maintien de l’activité actuelle en Haute-Vienne et « un million d’euros supplémentaires et pérennes » pour accompagner les enfants des deux autres départements.

« Financièrement, c’est très positif, cela peut permettre de maintenir la qualité de la prise en charge pour les enfants limousins atteints de troubles du spectre autistique », reconnaît ainsi Geneviève Macé, le médecin, désormais retraitée, à l’initiative du centre expert autisme, qui se bat pour qu’il reste aussi efficace.
Encore des questions

Encore des sujets d'inquiétude

Des questions demeurent cependant. À l’origine, le centre expert autisme assurait le diagnostic des jeunes enfants puis l’intervention intensive précoce, dans des délais très courts. « Il y avait une continuité temporelle et une cohérence méthodologique », rappelle le docteur Macé. Désormais, le CHU de Limoges assurera la détection des troubles chez les tout-petits mais le suivi sera assuré par des SESSAD. « On aimerait être certain que tout sera mis en œuvre pour assurer la continuité du parcours et qu’il n’y aura pas de rupture, le temps que le dossier soit constitué à la Maison départementale des personnes handicapées. »

Autre point qui suscite des interrogations : le nombre d’enfants accompagnés. Le collectif de défense du centre expert évaluait les besoins à 85 places sur les trois départements. L’ARS évoque 43 en Haute-Vienne et 27 en Creuse et Corrèze. « Cela signifierait que tous les enfants ne seraient pas pris en charge et qu’il n’y aurait pas d’exhaustivité, alors que les moyens financiers semblent être là », soulève Geneviève Macé, qui espère que la proposition finale de l’ARS apportera de nouvelles réponses.

 

Hélène Pommier
helene.pommier@centrefrance.com

10 mai 2018

Le site officiel du Gouvernement concernant l'autisme

 

L'autisme

Cet espace est destiné à informer le grand public, tout comme les personnes concernées et leurs familles. Il délivre une information officielle et validée par un comité scientifique conforme aux recommandations de bonnes pratiques de la Haute Autorité de Santé et de l'ANESM.

http://handicap.gouv.fr

 

3 juin 2018

Exposition "Je suis autiste et alors?" à la MDPH de Paris

 

Exposition "Je suis autiste et alors?"

A l'occasion du Mois parisien du handicap, la MDPH de Paris est heureuse d'accueillir l'exposition " Je suis autiste et alors ? " réalisée par l'association SOS Autisme France. L'autisme est un Trouble envahissant du développement qui touche la communication, les interactions sociales provoquant des troubles du comportement.

https://quefaire.paris.fr

 

20 avril 2018

Rentrée 2018 : un N° d'appel national dédié à l'autisme

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Pour informer et aiguiller efficacement les personnes porteuses de troubles autistiques et leur entourage, Florent Chapel lance le site et centre d'appel national Autisme Info Service. Une plateforme gratuite prévue pour la rentrée 2018.

Par , le 20-04-2018

Autisme Info Service, c'est la nouvelle plateforme téléphonique d'aide et d'écoute qui ouvrira à la rentrée 2018. Cofondé par l'acteur Samuel Le Bihan et l'ancien président de Collectif autisme France, Florent Chapel, ce nouveau service d'envergure nationale, cofinancé par l'État, souhaite se spécialiser dans l'orientation, l'écoute et l'information sur l'autisme. Il comprendra un centre d'appel et un dispositif digital et s'adressera plus largement aux familles, aux représentants d'usagers, aux intervenants associatifs, aux travailleurs médico-sociaux, aux professionnels de la santé et de l'éducation, etc.

Savoir à quelle porte frapper

Pourquoi lancer ce site ? Florent Chapel concrétise une idée longtemps gardée en tête. « L'autisme est un sujet vaste, différent du handicap, estime-t-il. Le parcours d'une personne autiste est suffisamment spécial pour qu'on lui consacre une équipe spécialisée. » Pour lui, le manque d'organisation en France est criant dans ce domaine. « J'ai été délégué général de cette grande cause nationale en 2012. A l'époque, je plaidais pour l'ouverture d'une ligne téléphonique qui puisse informer correctement les parents concernés, poursuit-il. Sans information, on ne peut rien faire. C'est bien, par exemple, de parler de dépistage précoce mais si on ne sait pas à quelle porte frapper, on perd un temps fou. Et quand notre enfant ne va pas bien, on est prêt à faire n'importe quoi. » Tandis qu'un communiqué de presse rappelle la volonté de l'association de « venir en aide aux 600 000 personnes concernées en France », lui insiste sur la volonté de « rassurer les parents » et de les « renvoyer vers des interlocuteurs compétents, appropriés à la situation », en plus de permettre une plus grande fluidité entre les offres et les départements.

Un service gratuit

Gratuit, ce service souhaite donc « répondre aux interrogations individuelles concernant plusieurs thématiques » : accompagnement au quotidien, définition, signes et prévalence de la pathologie, aides médicamenteuses, inclusion à l'école ou encore intégration dans la sphère professionnelle. « Notre approche n'est pas militante, ajoute Florent Chapel. Nous souhaitons véritablement donner aux personnes concernées une information précise, vérifiée juridiquement et complétée par des personnes spécialisées. » Dans cette optique, une équipe de 13 personnes sera encadrée par un délégué général, un directeur de projet et un webmaster.

4 répondants au bout du fil

Elle comprendra quatre répondants. Leur profil ? « Plutôt des parents, anciens responsables associatifs par exemple, ayant déjà eu l'habitude de répondre à de nombreuses questions. Moi-même, je pourrai être au bout du fil ! », confie l'instigateur du projet, père d'un garçon autiste. Autisme Info Service, financé par des fonds publics et privés à hauteur de 500 000 euros, sera également soutenu par 13 administrateurs et par un conseil scientifique, lui-même présidé par le Pr Richard Delorme, responsable du Centre expert FondaMental Asperger et chef du service de pédopsychiatrie de l'hôpital Robert Debré à Paris et par un comité inter-associatif regroupant plusieurs grandes fédérations.

Repérer les situations de détresse

Le service se basera sur les recommandations de bonnes pratiques de la HAS (Haute autorité de santé) ; six experts rejoindront par ailleurs le groupe : un(e) expert(e) en méthode éducative et comportementale, un(e) médecin psychologue, un(e) juriste, une personne issue du secteur scientifique pour répondre, par exemple, aux questions relatives aux protocoles médicamenteux, éventuellement un(e) assistant(e) social(e)  ainsi qu'une personne pour tous les sujets d'ordre administratif, notamment en ce qui concerne la scolarité.

Une formation éthique et technique

Ces intervenants spécialisés bénéficieront d'une formation « éthique et technique », pour apprendre, entre autres, à « rester objectif sans confier son histoire personnelle, ne pas perdre le fil, terminer une conversation, prendre des coordonnées » mais aussi à « repérer les situations de détresse pour faire de ce dispositif une véritable cellule d'urgence ». Pour ce qui est de l'aspect organisationnel, Florent Chapel dit vouloir « s'inspirer de l'existant » pour le moment : « Je maîtrise évidemment le contenu mais, en ce qui concerne la structuration du service, nous nous renseignons sur le fonctionnement de plusieurs sites, tels que Maladies Rares infos, Sida Info Service ou Santé publique France. »

L'intervention reste cruciale

« L'absence d'intervention peut compromettre lourdement l'avenir de la personne, qui risque de se résumer à une vie de dépendance et d'enfermement », indique le communiqué qui ne manque pas de pointer du doigt les lacunes actuelles en matière de renseignement : absence de référencement des dispositifs d'accompagnement, quasi inexistence de coordination entre les différents professionnels concernés, démarches administratives compliquées… Et Florent Chapel de souligner : « Autisme Info Service pourra fermer lorsque tout le monde sera bien informé et pris en charge correctement. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. En 2010, un sondage du Collectif autisme France révélait que 80% des Français pensaient qu'il y avait moins de 10 000 autistes en France. On est loin de la réalité. ».

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

 

23 mai 2018

"Se débarrasser du mot handicap et valoriser la différence"

article publié sur Handicap.fr

Résumé : Marc Levy, l'auteur français contemporain le plus vendu, avec 40 millions de livres dans 49 langues, a fait de Chloé, jeune femme amputée, l'héroïne de son dernier roman "Une fille comme elle". Un culte de la différence en librairie le 22 mai 2018.

Par , le 21-05-2018

Handicap.fr : Pourquoi avoir choisi comme héroïne de votre dernier roman, Une fille comme elle, une jeune femme amputée des deux jambes ?
Marc Levy : Je peux vous faire une réponse très sincère ? J'ai écrit 17 romans dans lesquels mon héroïne n'avait pas de handicap et on ne m'a jamais demandé pourquoi elle n'avait pas de handicap. L'expliquer serait en fait tout le contraire de la philosophie de ce livre.  Chloé est en fauteuil roulant mais elle est une femme à part entière et c'est la seule chose qui compte.

H.fr : Je vous ai posé cette question car on ne peut pas nier qu'il y a une gêne face au handicap et, à part pour le carton d'Intouchables, ce n'est pas un sujet très « vendeur »…
ML : La question n'est pas là, j'écris sans calcul, par désir et par envie de raconter une histoire qui me touche. Alors si le fait que mon héroïne est en fauteuil gène certains lecteurs, je veux croire qu'à la fin du roman, ils aimeront Chloé autant que je l'aime, ils auront compris que la définir par son handicap serait bien mal la connaître. Le handicap est une réalité, un combat de tous les jours pour un grand nombre de personnes mais ce n'est pas ce qui définit un être humain. Je l'ai compris en intégrant la Croix-Rouge. J'avais 18 ans, j'ai découvert que ce mot « handicap » était bien handicapé pour définir ceux que je côtoyais, des hommes, des femmes, des enfants, des êtres riches de brillance, d'intelligence, de résilience… Alors, finalement, je vais vous dire pourquoi j'ai fait de mon héroïne une jeune femme qui a perdu ses jambes : parce qu'à la fin du roman, tout le monde aura oublié qu'elle se déplace en fauteuil. Le lecteur aura dépassé de loin l'apriori qu'il avait sur son handicap et aura pu la connaître pour qui elle est.

H.fr : Y avait-il d'autres personnages en situation de handicap dans vos précédents romans ?
ML : Tous mes personnages ont un handicap, c'est par les failles que la lumière entre et sort.

H.fr : Comment vous est venue cette idée ?
ML : Il est assez difficile de répondre sincèrement à cette question parce que les idées sont, par définition, assez spontanées. Quand j'ai commencé à la Croix-Rouge, je travaillais dans une unité de désincarcération urbaine, c'est-à-dire de secours aux accidentés de la route. Nous sommes en 1977, le Samu n'en est qu'à ses balbutiements et accepte de former une centaine de secouristes de la Croix-Rouge à l'urgence urbaine. Le jour de mes 18 ans, je pars en intervention sur un accident qui va coûter la vie à un jeune homme de mon âge. En une fraction de seconde, j'ai pris conscience de la fragilité de la vie. Elle est au cœur de ce roman. Celle de Chloé bascule en un instant mais, ce que le roman raconte, c'est la façon dont elle se reconstruit.

H.fr : Vous mentionnez des détails assez techniques sur le handicap, la rééducation. Où avez-vous puisé ces infos ?
ML : En étant bénévole, je me suis beaucoup occupé de personnes handicapées et, encore aujourd'hui, j'accompagne plusieurs associations. Mais inversons la question ; si Chloé avait ses deux jambes personne ne me demanderait comment j'ai fait pour décrire sa vie. La vie et les contraintes d'une personne handicapée font partie de mes centres d'intérêt et de mes préoccupations depuis toujours. Je n'ai jamais eu peur d'aller à la rencontre, de poser des questions, de m'interroger.

H.fr : C'est une panne d'ascenseur qui nourrit l'intrigue de votre roman, laissant Chloé prisonnière de son appartement….
ML : À New-York, ville dans laquelle se passe l'intrigue, il existe encore 63 immeubles où l'ascenseur est entièrement manuel et nécessite un liftier. Il devient une sorte de confessionnal et le liftier un incroyable passeur qui sait tout de la vie des occupants. L'idée même du livre est née d'une rencontre dans l'un de ces immeubles avec un vrai liftier, et d'ailleurs monsieur Rivera, l'un de mes protagonistes, existe bel et bien.

H.fr : Vous écrivez que New York est une ville qui accepte toutes les différences ; les comportements à l'égard des personnes handicapées sont-ils plus tolérants qu'en France ?
ML : New York est une ville qui accepte tellement toutes les différences qu'elle en devient indifférente aux différences. Pourtant la situation de handicap nécessite une prise de conscience en matière d'urbanisme. La mairie de New York a fait beaucoup d'effort en ce sens, tardivement, mais la situation progresse. Les feux de signalisation sont tous sonores, les marquages au sol réalisés, les trottoirs surbaissés. Il y a encore un travail colossal à faire au niveau du métro. Mais ce que je raconte dans le livre est vrai ; pourquoi l'héroïne rechigne à prendre le bus ? Parce que les gens ne veulent pas attendre qu'on déploie la rampe, parce que son fauteuil gène le passage…

H.fr : On trouve donc à New York les mêmes problématiques d'accessibilité qu'en France. Vous avez testé le métro ?
H.fr : Je le prends tous les jours. Sur 341 stations, seules 102 sont accessibles. Et, les ascenseurs sont souvent en panne. La scène où Chloé panique dans le métro est authentique.

H.fr : On présente pourtant toujours les États-Unis comme un exemple dans ce domaine…
ML : Il est vrai que tous les commerces sont accessibles ; ils n'ont pas forcément une rampe mais disposent d'une sonnette pour que le commerçant puisse venir vous aider. Dans ce roman, j'en parle comme j'ai toujours parlé du reste, pas pour donner des leçons de morale, pas pour faire des reproches mais pour partager car j'ai cette conviction d'écrivain qui est que la meilleure façon de faire aimer les choses c'est de les partager. Si, à la fin du roman, vous aimez Chloé autant que je l'aime, eh bien ses problématiques vont vous toucher. Il y a peut-être des gens qui regarderont une personne en fauteuil dans un bus en se souvenant d'elle et diront : « Je peux vous aider ? ». Si j'ai réussi ça, même avec une ou deux personnes, je n'aurais pas écrit ce livre en vain.

H.fr : Vous abordez également la sexualité et le rapport au corps mutilé…
ML : C'est en effet important mais le plus important c'est que le lecteur transcende son handicap lorsque Chloé fait l'amour. Elle n'est pas « handicapée », elle est « femme » et, entre guillemets car je suis un homme marié et amoureux de sa femme, j'éprouve du désir pour elle.

H.fr : Une fille comme elle suggère une « fille d'exception » mais on se rend compte dans le récit qu'il est utilisé de façon péjorative par un des protagonistes. « Comme elle » signifie en réalité « handicapée ».
ML : C'est le cas pour un personnage mais ce n'est pas le cas pour plein d'autres. Bouteille à moitié pleine ou vide ? Certains verront Chloé parce qu'elle est rayonnante, d'autres verront d'abord son fauteuil. Mon travail de romancier consiste à mettre en lumière ou plutôt à mettre de la lumière sur nos différences et à les faire aimer.

H.fr : Vous éditez la plupart de vos livres en audio ?
ML : Tous, depuis le premier et aussi en gros caractères. C'est très important pour moi que les personnes malvoyantes ou non-voyantes puissent « lire ».

H.fr : Votre lectorat « audio » est au rendez-vous ?
ML : Le livre audio est accessible à tous. En Allemagne comme aux États-Unis, de nombreux lecteurs écoutent des livres dans les transports, voire même en travaillant pour ceux qui ont des activités manuelles.

H.fr : Le fait que Chloé soit lectrice pour des livres audio n'est donc pas un hasard…
ML : Justement, je suis en train de lui demander si elle ne voudrait pas enregistrer ce roman (Rires).

Une fille comme elle, Marc Levy, éditions Robert Laffont, parution le 22 mai 2018.

© Antoine Verglas Studio

 

Handicap.fr vous suggère les liens suivants :

Sur Handicap.fr

Sur le web

 

22 juin 2018

Handicaps et travail. « Apprendre à mieux cerner l’autisme »

Publié le 21 juin 2018 à 10h17 Modifié le 21 juin 2018 à 12h18
Atteinte du syndrome d’Asperger, Danielle Dave est devenue consultante sur l’autisme.
Atteinte du syndrome d’Asperger, Danielle Dave est devenue consultante sur l’autisme. (Photo Anthony Berthou)

Venue de Belgique, la scientifique Danielle Dave participe au colloque « Handicaps et travail », qui se tient ce jeudi et ce vendredi au Quartz, à Brest. Elle témoigne de sa propre expérience familiale liée à l’autisme, un syndrome souvent difficile à identifier.


Quel est votre rapport à l’autisme ?

« Je suis directement concernée, puisqu’on m’a diagnostiqué le syndrome d’Asperger à l’âge de 37 ans. J’en ai aujourd’hui 53 et j’ai appris à vivre avec. J’ai découvert cette affection tardivement, à la suite de l’autisme sévère dont est atteinte ma seconde fille. Dans mon cas, cela se manifeste par une difficulté relationnelle et émotionnelle dans la vie de tous les jours, malgré un quotient intellectuel élevé : 155. Sur le moment, j’ai accueilli ce diagnostic avec soulagement. Les troubles dont je souffre depuis l’enfance ont longtemps été masqués par cette forme d’intelligence que je qualifie d’anormale. »


Comment avez-vous surmonté les obstacles ?

« Issue d’un milieu ouvrier, j’ai eu la chance de réussir de brillantes études universitaires, dans les sciences dures, avant de m’intéresser aux sciences humaines par le biais de l’autisme. J’ai notamment collaboré avec des associations de parents chez moi, à Liège, et aussi obtenu un diplôme spécifique à Toulouse, afin de crédibiliser ma démarche. Après une période de remise en question, j’ai ouvert un cabinet de coaching, Consultance Autisme & TED, il y a deux ans. Dans ce cadre, je rencontre toutes sortes de publics pour les sensibiliser à l’autisme, et je participe volontiers à des rassemblements comme celui-ci, dans toute l’Europe, pour apporter mon point de vue sur cette affection encore méconnue dans nos sociétés. »


Comment s’y prendre ?

« En Belgique comme en France, des structures existent pour accompagner les autistes lorsqu’ils ont besoin d’un cadre adapté. Mais il reste beaucoup à faire pour mieux cerner tous les syndromes liés à cette maladie, qui n’est pas forcément génétique. Le gouvernement Macron vient de lancer un Plan Autisme 2018-2022, ce qui prouve bien qu’il s’agit d’un enjeu majeur de santé publique. En France, cela concerne 700 000 personnes, dont 600 000 adultes. »

 
Pratique

Colloque « Handicaps et travail : regards croisés européens », ce jeudi et ce vendredi, de 9 h à 17 h, au Quartz, à Brest. Renseignements complémentaires et contact via le site www.handicaps-et-travail.bzh

23 juin 2018

Quatre surveillants suspendus pour avoir humilié un collégien autiste

13h53, le 22 juin 2018, modifié à 13h58, le 22 juin 2018

Quatre surveillants suspendus pour avoir humilié un collégien autiste

Les surveillants sont soupçonnés d'avoir diffusé la scène sur les réseaux sociaux. Image d'illustration. @ AFP

Les quatre employés d'un collège d'Aulnay-sous-Bois sont soupçonnés de s'être moqué d'un élève et d'avoir filmé la scène avant de la diffuser sur Snapchat, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier.  

Quatre surveillants affectés dans un collège d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, ont été suspendus jeudi, soupçonnés de s'être moqués d'un élève autiste, d'avoir filmé la scène et de l'avoir diffusée sur les réseaux sociaux, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Le rectorat a émis un signalement au parquet. Ces quatre assistants d'éducation ont fait l'objet d'une suspension à titre conservatoire dans l'attente des résultats de l'enquête administrative, a expliqué le rectorat, qui a également émis un signalement en direction du parquet.

D'après les premiers éléments, révélés par Le Parisien, les faits se sont produits mercredi après-midi. La victime, un enfant autiste, avait empli son sac de pain. "Les surveillants ont voulu le punir d'avoir pris du pain et ils se sont moqués de lui", a expliqué une source proche du dossier. L'un d'eux a filmé la scène qui s'est ensuite retrouvée sur Snapchat, mais la vidéo n'était plus visible vendredi. 

Le père de l'enfant reçu lundi au collège. "L'enfant n'a pas compris qu'on se moquait de lui, il va bien", a ajouté cette source. Selon le rectorat, le principal a tout de suite appelé le père de l'enfant pour l'informer et le recevra lundi.

1 juillet 2018

Mosnes : après les commerces, le maire va sauver l'école communale en créant un centre pour autistes

article publié sur France bleu

mercredi 20 juin 2018 à 5:30 Par Yohan Nicolas, France Bleu Touraine

L'école primaire de Mosnes va être rénovée, et va même bientôt être accompagnée d'un centre pour enfants autistes. Le projet, d'un coût de trois millions d'euros, est déjà financé au deux tiers, mais le maire cherche désormais des mécènes privés.

Illustration Marche pour l'autisme en Mars 2013 Illustration Marche pour l'autisme en Mars 2013 © Maxppp - Aurélein Morissard/IP3

Mosnes, France

L'état de l'école primaire de la commune de Mosnes, près d'Amboise en Indre-et-Loire, est préoccupant. Selon le maire du village, Christophe Villemain, il pousse même des familles à éviter l'établissement. Il est donc urgent de la remettre aux normes.  Mais, nouveauté, la nouvelle école accueillera également des jeunes autistes. Ce qui nécessite la mise en place d'un centre spécialisé et de classes privées. 

Le coût du projet est d'environ 3,3 millions d'euros, un budget déjà financé aux deux-tiers. Le maire cherche désormais des fonds privés pour mener à bien ce projet et veut séduire les entreprises, tout en les sensibilisant à l'insertion dans l'emploi des jeunes autistes. 

Pour cela, il organise dès le mois d'octobre des concerts dans des églises de la région, suivis de repas pour convaincre des mécènes de mettre la main à la poche, de 150 à 50.000 euros. 

Le maire de Mosnes avait déjà investit personnellement 200.000 euros pour sauver deux commerces de sa commune

A la clé, une cinquantaine d'emplois qui pourraient redynamiser cette petite commune rurale. "En terme d'images, je pense que c'est déjà très très bien, pour les nouvelles personnes qui veulent s'installer dans le village. Le centre en lui-même va créer des emplois et il peut y avoir des métiers qui vont venir s'y adosser." explique le maire. 

Au début, son conseil municipal n'était pas très sûr de vouloir se lancer dans le projet. "On ne va quand même pas mettre nos enfants avec des fêlés !" argue même un conseiller. Mais finalement, le conseil municipal et les parents d'élèves n'éprouvent pas de résistance particulière.  Et pour cause : "Les animations mises en place pour les enfants autistes vont pouvoir bénéficier aux non-autistes. Les parents ne peuvent qu'être contents de cela.  Cela tire l'école vers le haut globalement." décrypte Christophe Villemain. 

Cette nouvelle école devra être liée à une nouvelle politique d'insertion dans l'emploi des jeunes autistes. "On ne donne pas la possibilité aux enfants autistes d'accéder à la culture, à l'éducation, aux sports... Dans d'autres pays, on fait en sorte que les autistes puissent intégrer les écoles puis des entreprises. En France, on est vraiment en retard par rapport à ça. Rien que d'évoquer le mot 'autiste', on détourne le regard." déplore-t-il. 

Le premier concert de soutien aura lieu à Mosnes le 6 octobre 2018. A Tours, ce sera le 8 octobre, à l'église Saint-Julien. 

Publicité
Publicité
Publicité
"Au bonheur d'Elise"
Visiteurs
Depuis la création 2 399 430
Newsletter
"Au bonheur d'Elise"
Archives
Publicité